• / Le Cœur Immaculé de Marie, notre refuge, ultime recours.

Le Cœur Immaculé de Marie, notre refuge, ultime recours.

FRANÇOIS Fillon était le seul à dire la vérité, dans cette grande bataille politique qui s’achève dans l’incontestable défaite du « parti du Tout », comme l’appelait Charles Maurras, ce qui en grec se dit cath’olon, c’est-à-dire catholique, autrement dit : du “ Sens Commun ”... Ce parti qui, par définition, ne veut s’occuper que de la France, de son bien commun immédiat et lointain, était trop peu nombreux, étouffé et, de surcroît, divisé. Sa défaite, la nôtre, est celle de la nation entière et pour longtemps.

Le projet de Fillon était de restaurer l’autorité d’un État jeté bas par le quinquennat de François Hollande, et de retrouver et exercer un pouvoir soutenu par une majorité au moins de rencontre. Voilà l’improbable chance, la « divine surprise » que nous offrait la Providence divine. Nous l’avons perdue par la faute d’un ­Dupont-Aignan dont la rivalité a coûté les 5 % de suffrages qui ont manqué à Fillon pour l’emporter sur Macron. Dupont-­Aignan a mis “ la France à terre ” pour longtemps !

Car la “ victoire ” de Marine ouvre la voie à la gauche, comme au temps de papa travaillant pour Mitterrand ! C’est une tradition de famille...

Comme naguère l’abbé de Nantes, notre fondateur, comme jadis le Père de Foucauld, nous abhorrons la démocratie, son impiété, son absurdité manifeste. Nous voilà contraints de voter Marine au deuxième tour pour tenter de barrer la route à la gauche sans grand espoir de succès et, de toute façon, pour déboucher aux législatives sur le chaos d’une “ cohabitation ” qui rendra la France ingouvernable !

Car Fillon invite à voter Macron ! En vue des législatives : pour faire une majorité contre lui ! Telle est l’aberration de cette mécanique incassable ! Véritablement diabolique.

Au spectacle de la foule en délire, triomphante à l’annonce des résultats du premier tour, « moi, je savais bien mieux », comme disait sœur Lucie quand, en 1938, les sœurs de sa communauté croyaient la paix sauvée par les accords de Munich, nous, nous savons que cette élection marque la fin du temps de la miséricorde, que l’heure du châtiment a sonné et qu’il sera terrible. Comme la « pluie de soufre et de feu venant de Yahweh sur Sodome et Gomorrhe » (Gn 19, 24).

Et pourtant, ce châtiment même sera encore une miséricorde pour la fille aînée de l’Église, afin qu’elle se purifie de ses crimes et retrouve sa vocation première. Selon la parole de saint Pie X, au début du siècle dernier, prononcée, à la veille des événements de Fatima, en 1911 :

« Sachez-le, le peuple qui a fait alliance avec Clovis aux fonts bap­tismaux de Reims, se repentira et retournera à sa première vocation [...]. Les fautes ne resteront pas impunies, mais elle ne périra jamais, la Fille de tant de mérites, de tant de soupirs, de tant de larmes.

« Un jour viendra, et nous espérons qu’il n’est pas trop éloigné, où la France comme Saul sur le chemin de Damas, sera enveloppée d’une lumière céleste et entendra une voix qui lui répétera : Ma fille pourquoi me persécutes-tu ? Et sur sa réponse : Qui es-tu Seigneur ? La voix répliquera : Je suis Jésus que tu persécutes ! Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon parce que, dans ton obsti­nation, tu te ruines toi-même. Elle, tremblante, étonnée, dira : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Et lui : Lève-toi, lave-toi de tes souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance et va, Fille bien-aimée de l’Église, nation prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, mon Nom devant les peuples et tous les rois de la terre. » (allocution consistoriale, 29 novembre 1911)

Telle est notre vocation, notre ambition.

Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes achetés par personne, ni les féaux de quiconque, sinon de la Vierge au Cœur immaculé, Reine de France, descendue du Ciel il y a cent ans pour nous révéler la volonté de Dieu que des enfants comprennent sans peine, et que les importantes personnes de notre haute hiérarchie ecclésiastique s’obstinent à ignorer jusqu’aujourd’hui. La volonté de Dieu est d’établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, par la pratique des cinq premiers samedis du mois conjointe à la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé, l’une et l’autre chose devant s’accomplir par l’autorité du Saint-Père.

Or, jusqu’à ce jour, nous avons beau supplier respectueusement le Saint-Père d’accomplir cette volonté de Dieu, il n’en fait aucun cas. Cette désobéissance est la cause du grand chagrin du Cœur de Dieu, révélé par celui du Cœur Immaculé de sa Mère montrant aux enfants avec une indicible tristesse l’enfer où tombent les âmes des pauvres pécheurs, faute d’être avertis et de se convertir par la grâce de ce Cœur ­Immaculé.

C’est pourquoi, loin de mettre nos espérances dans une élection, présidentielle ou législative, pour nous sauver, nous les mettions dans ce Cœur Immaculé en le suppliant par nos chapelets incessants d’intervenir en faveur de notre France. Eh bien ! nous n’avons pas été déçus. Une fois de plus, la grande leçon de ce triomphe du mal, de la mort sur le bien, sur la vie, auquel nous assistons, est que tout salut pour la France passe d’abord par celui de l’Église.

1917 : troisième année de la Première Guerre mondiale dont le Père de Foucauld espérait, l’année précédente, avant de mourir martyr, que la France sortirait victorieuse, « renouvelée et purifiée comme on sort d’un baptême », dans une lettre à son neveu Charles, enseigne de vaisseau embarqué dans un sous-marin, lettre datée du 16 novembre 1916, quinze jours avant de verser lui-même son sang comme les martyrs dont Lucie, François et Jacinthe verront dans le “ Secret ” que Notre-Dame leur confiera six mois plus tard, le 13 juillet 1917, que « deux Anges chacun avec un arrosoir de cristal à la main », répandraient leur sang sur « les âmes qui s’approchaient de Dieu », comme un baptême.

Le 21 janvier 1940, sœur Lucie écrivait au Père Gonçalves :

« Dieu est si bon qu’il est toujours disposé à user de miséricorde envers nous. C’est donc la volonté de Dieu que soit renouvelée la demande auprès du Saint-Siège. » Il s’agit de la demande de consécration de la Russie, objet de nos suppliques répétées : « Si cet acte par lequel nous sera accordée la paix, n’intervient pas, la guerre cessera seulement lorsque le sang répandu par les martyrs sera suffisant pour apaiser la divine justice. » Depuis, elle n’a plus cessé jusqu’aujourd’hui, puisqu’elle n’a jamais été conclue par un traité de paix.

L’année suivante, Lucie insiste : « Si Jacinthe était en vie actuellement, alors que ces choses sont tellement proches de se réaliser, combien plus serait-elle impressionnée ! Si seulement le monde connaissait le moment de grâce qui lui est encore concédé et faisait pénitence ! » Mais non ! « Le temps passe, les âmes ne meurent pas, et l’éternité demeure ! » Lucie veut parler des âmes de ceux dont le « pauvre Saint-Père ! » comme disait Jacinthe, rencontre les « cadavres » en traversant la « grande ville à moitié en ruine », selon le “ Secret ” qu’elle est seule à connaître : « À moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de douleur et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin. »

Jacinthe, « très impressionnée par certaines choses révélées dans le secret », expliquait Lucie, ne cessait de répéter : « Pauvre Saint-Père ! J’ai tant de peine pour les pécheurs ! »

Quel rapport entre le Saint-Père et les pécheurs ? Celui-ci :

Jacinthe a vu les pécheurs brûler en enfer ! Par la faute du Saint-Père, puisqu’il détient le moyen de les sauver en masse en recommandant la dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie... et qu’il n’en fait rien !

Ces « cadavres » ne sont plus seulement ceux des soldats de Verdun et du Chemin des Dames tombés dans la Croisade de la France chrétienne en 1917. Il s’agit de l’avenir, « de ces choses tellement proches de se réaliser » en 1941. Quoi donc ? Lucie le dit :

« Je vois, dans la Lumière immense qu’est Dieu » où « il n’y a ni passé ni futur, où tout est présent dans la lumière de son Être immense, comme si tout se passait dans le même instant », quoi donc ? « Quelque chose de semblable à l’image que renvoie un miroir quand une personne passe devant. »

Quelle « personne » ?

« Un Évêque vêtu de Blanc. Nous eûmes le pressentiment que c’était le Saint-Père. »

Quand ? « À l’heure et à l’instant qu’il a lui-même fixés parce que, dans l’immense miroir de son Être divin, tout est présent, sans passé ni futur ». Que voit-elle ? « La terre [et non plus seulement le soleil dans le ciel, comme le 13 octobre 1917] secouée trembler devant le souffle de sa Voix », « villes et villages ensevelis, rasés, engloutis, des montagnes de gens sans défense ; je vois des cataractes entre tonnerres et éclairs, les fleuves et la mer débordent et inondent, et les âmes qui dorment du sommeil de la mort. » Cependant, « les hommes [survivants] continuent à machiner des guerres, des ambitions, la destruction et la mort ! »

Ces choses vues par sœur Lucie « dans la Lumière immense qu’est Dieu où tout est présent comme si tout se passait dans le même instant », décrivent à la lettre notre situation actuelle.

LA GUERRE

Le 6 avril dernier, le président américain recevait chaleureusement son homologue chinois à Mar-a-Lago, en Floride. Ce dernier s’est montré impassible en présence de la frappe des missiles Tomahawk sur une base militaire syrienne ordonnée par Donald Trump le même jour. L’objet de la rencontre des deux chefs d’État était de parvenir à un traité bilatéral d’investissement favorable aux États-Unis, les rendant plus compétitifs que leurs concurrents européens.

Dans cette coalition sino-américaine contre l’Europe, la stratégie chinoise consiste à désamorcer petit à petit les velléités protectionnistes de Donald Trump. Quant au coup de semonce parti de l’US Navy croisant en Méditerranée, ce n’est pas à proprement parler une action stratégique. D’ailleurs, le président syrien, Bachar el-Assad, assure que la puissance de feu de son armée n’a pas été affectée par les cinquante-neuf missiles lancés contre la base de Sheyrat près d’Omsk. C’est seulement un formidable coup de politique intérieure, qui a valu à Trump une pluie de louanges des médias américains, lesquels lui livraient jusque-là une guerre sans merci.

Donald Trump n’a pas pris le temps de vérifier sur le terrain que les autorités de Damas étaient véritablement responsables de l’attaque chimique contre Khan Cheikhdun, pour une bonne raison que le responsable est évidemment celui à qui cela profite. Donc sûrement pas Bachar el-Assad, cet épouvantable bourreau d’enfants, quand même pas assez fou pour asperger de gaz sarin un village rebelle sans intérêt stratégique et exciter ainsi le nerf le plus sensible de l’Amérique, trois jours après que son secrétaire d’État, Rex Tillerson, eut annoncé qu’il n’y avait plus d’objection à ce que Bachar restât au pouvoir.

En revanche, le bénéfice est tout entier pour Donald Trump : cette frappe lui a permis à la fois de se distinguer de son prédécesseur, Barack Obama, d’affirmer son autorité présidentielle, en butte aux obstructions du Congrès et de la justice fédérale, de démentir sa réputation de créature de Poutine, d’incarner la figure hollywoodienne du Juste frappant le Méchant... vocation messianique en vertu de laquelle l’Amérique sème le chaos depuis 1944 partout dans le monde.

Aujourd’hui, en 2017, le grand Méchant habite à Pékin et à Moscou. En Extrême-Orient, Chinois et Russes effectuent en effet des manœuvres navales communes en mer de Chine orientale et méridionale, tandis que les Chinois consolident petit à petit les bases militaires construites sur des îlots au large des côtes du Vietnam ou des Philippines.

En Occident aussi, la tension monte d’un cran entre la Russie et les États-Unis, alors que le Monténégro va devenir le vingt-neuvième membre de l’Otan. Validé par Donald Trump, ce nouvel élargissement de l’Alliance atlantique « reflète, aux yeux de la diplomatie russe, la logique de confrontation sur le continent européen et la mise en place de nouvelles lignes de démarcation qui portent atteinte à la stabilité des Balkans et de l’Europe en général ». La Bosnie-Herzégovine, la Géorgie et l’ex-République yougoslave ont également fait part de leur désir de rejoindre l’Otan.

Le 14 avril, la Pologne a accueilli les premiers soldats américains de la force multinationale en cours de déploiement dans la région pour renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie. Plus de 1 100 militaires, dont 900 américains, 150 britanniques et 120 roumains, doivent être stationnés à Orysz, ville située à 220 km au nord-est de Varsovie et à moins de 60 km de l’enclave de Kaliningrad, où Moscou dispose de missiles à capacité nucléaire et d’un système de défense antimissile, le S – 400.

Ainsi, Moscou se considère à juste titre comme « littéralement assiégé » par l’Otan, dont les forces sont à 130 km seulement de Saint-Pétersbourg
Enfin, au Moyen-Orient, loin d’avoir entamé l’alliance entre la Russie et la Syrie, comme l’espérait Washington, les frappes de représailles américaines ont au contraire consolidé l’axe Téhéran-Damas-Moscou face à celui de Washington-Tel Aviv (Israël) -Riyad (Arabie saoudite).

Moscou affirme même vouloir renforcer la défense anti­aérienne syrienne, tandis que, depuis Damas, Russes, Iraniens et Hezbollah se montrent décidés à « répondre avec force à tout agresseur ou à tout franchissement de la ligne rouge par qui que ce soit ».

Mais il y a la Turquie, troisième État islamique du Moyen-Orient à côté de la République islamique d’Iran et du Royaume saoudien. Il y a tout juste cent ans, la Turquie défaite était dépecée par les Accords franco-britanniques Sykes-Picot. Aujourd’hui, la Turquie d’Erdogan, ayant réconcilié l’islam le plus traditionaliste avec la modernité et ses exigences économiques, entend servir de modèle pour 1, 2 milliards de musulmans, contre la Perse chiite, contre la Syrie alaouite son alliée ; contre le Royaume saoudien décadent ; contre Israël accusé d’occuper Jérusalem, la « prunelle des musulmans ». Et contre nous, “ roumis ” détestés !

La Turquie d’Erdogan sert de modèle au « totalitarisme islamique » dénoncé par François Fillon pour nous avertir de la guerre universelle déclarée par ­Erdogan à ses voisins européens, désormais ouvertement méprisés, insultés, voire menacés, mais aussi à l’Amérique et à la Russie. À l’Amérique en ouvrant ou fermant alternativement la base stratégique d’Incirlik à l’Otan ; à la Russie en abattant un bom­bardier avant de se rapprocher du Kremlin.

Il n’y a de solution durable à cette situation explosive que par la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie.

LA PAIX PAR LA CONSÉCRATION
DE LA RUSSIE AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

Depuis le 13 juillet 1917, où Lucie avait entendu la Vierge Marie leur dire que pour empêcher « la guerre, la famine et les persécutions contre l’Église et le Saint-Père », Elle « viendrait demander la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé », Lucie portait « la Russie » dans son cœur.

Mais à partir de la nouvelle révélation de Tuy, le 13 juin 1929, elle sentit cet amour grandir. Jusqu’à sa mort, sa tendresse pour cette terre et ce peuple sera visible. Il lui suffisait d’entendre prononcer le nom de Russie et aussitôt on remarquait combien elle était attentive à tout ce qui concernait ce pays.

La Russie ! Combien de prières et de sacrifices elle fit monter au Ciel pour sa conversion ! Combien de parts de sa vie sacrifiées pour cet amour !

« Plus tard, par le moyen d’une communication intime, Notre-Seigneur me dit en se plaignant : “ Ils n’ont pas voulu écouter ma demande !... Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir. ” »

C’est seulement le 3 janvier 1944 que sœur Lucie parvint à vaincre l’obstacle intérieur qui l’empêchait de transcrire la troisième partie du “ Secret ” annonçant ces événements, contemplés dans une vision le 13 juillet 1917. Agenouillée à l’heure de sa visite au Saint-Sacrement devant le Tabernacle, « perplexe, à moitié absorbée, sous le poids d’une nuée obscure qui semblait planer au-dessus de moi, le visage dans les mains, j’attendais, sans savoir comment, une réponse. Je sentis alors une main amie, tendre et maternelle, me toucher l’épaule ; je levai les yeux et je vis ma chère Mère du Ciel.

« “ Ne crains pas, Dieu a voulu éprouver ton obéissance, ta foi et ton humilité ; sois en paix et écris ce qu’ils te demandent, mais pas ce qu’il t’a été donné de comprendre de sa signification. Après l’avoir écrit, mets-le dans une enveloppe, ferme-la et cachette-la, et écris à l’extérieur qu’elle ne pourra être ouverte qu’en 1960, par le cardinal patriarche de Lisbonne ou par Mgr l’évêque de Leiria. ”

« Et je sentis mon esprit inondé par une mystérieuse lumière qui est Dieu, et en Lui je vis et j’entendis – la pointe d’une lance comme une flamme qui se dégage, touche l’axe de la terre – celle-ci tremble : montagnes, villes, bourgs et villages avec leurs habitants sont ensevelis. La mer, les fleuves et les nuages sortent de leurs frontières, débordent, inondent et emportent avec eux dans un tourbillon maisons et gens en nombre incalculable ; c’est la purification du monde pour le péché dans lequel il est plongé. La haine, l’ambition provoquent la guerre destructrice !

« Puis je sentis, parmi les battements accélérés de mon cœur et dans mon esprit, l’écho d’une voix douce qui disait :

“ Dans le temps, une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique. Dans l’éternité, le Ciel ! ”

« Ce mot Ciel remplit mon âme de paix et de bonheur, de telle sorte que presque sans m’en rendre compte, je restai à répéter longtemps : “ Le Ciel ! Le Ciel ! ” Dès que se fut évanouie la grande force du surnaturel, j’allai écrire et je le fis sans difficulté, le 3 janvier 1944, à genoux, appuyée sur mon lit qui me servait de table. »

I. « DANS LE TEMPS »

« UNE SEULE FOI ».

Exprimée le premier jour de la première apparition de l’Ange, au printemps 1916, dans une prière qui condamne par avance la déclaration du concile Vatican II sur la liberté religieuse proclamée comme un « droit de l’homme ». Cette déclaration est, en toute vérité, une injure à Dieu que cet Ange nous demande, par cette prière, de réparer :

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas. »

Dans son grand “ Secret ” du 13 juillet 1917, Notre-Dame a promis qu’ « au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi ». Mais après la mort de Salazar, le 27 juillet 1970, et la “ révolution des Œillets ”, sœur Lucie dut bien constater que sa petite patrie suivait la pente de l’apostasie, comme les autres nations chrétiennes depuis le concile Vatican II qui se déroula de 1962 à 1965.

Dans son livre posthume Comment je vois le Message, sœur Lucie raconte qu’au printemps 1916, « après avoir répété trois fois cette prière : “ Mon Dieu, je crois, j’adore... ”, l’Ange se releva et leur dit : “ Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. ” » Puis elle ajoute : « Dans ce message, je vois Dieu qui commence, par son Ange, à nous ouvrir le chemin de la foi : “ Mon Dieu, je crois ! ” Parce que la foi est le fondement de toute notre vie spirituelle, le terreau d’où provient la sève qui nous alimente et nous donne la vie. C’est par la foi que nous voyons Dieu et que nous le rencontrons, comme le disait le prophète Élie : “ Par le Seigneur Dieu qui est vivant, devant qui je me tiens ! ” (1 R 17, 1) »

Sœur Lucie a extrait cette parole du prophète Élie d’une période de l’histoire sainte où il était le seul à refuser de plier le genou devant l’idole, en pleine apostasie d’Israël... comme aujourd’hui dans l’Église ! Et elle nous invite à l’imiter : « Si nous vivons pénétrés de cette vérité, de cette réalité, notre foi grandira, se fortifiera et nous amènera à entrer dans l’immensité de l’Être immense de Dieu. »

« Mon Dieu, je crois... Et je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas... » Donc,... c’est obligatoire ! sous peine d’offenser Dieu. La “ liberté religieuse ”, proclamée par le concile Vatican II comme un droit de la personne humaine, est un outrage au très unique Cœur Sacré de Jésus-Marie, blessé, transpercé par cette « indifférence » qui est un « blasphème ». Professé avant-hier par le pape François au Caire, en Égypte, à l’université sunnite d’El-Ahzar, “ la splendide ”, où il était accueilli par le recteur et-Tayeb. Il a remercié « mon frère, le grand imam » d’avoir organisé cette rencontre et de l’avoir invité : « Nous sommes toujours appelés à marcher ensemble, convaincus que l’avenir de tous dépend aussi de la rencontre entre les religions et les cultures. » Et non pas de la Vierge Marie.

« UN SEUL BAPTÊME »...

La foi est un don de Dieu que l’âme reçoit par le sacrement du baptême source de la « grâce » et de la « miséricorde » que sœur Lucie a vue couler « au-dessus de l’Autel », dans la chapelle de Tuy, « sous le bras gauche de la Croix ». Et le baptême de « sang des martyrs », que Lucie, François et Jacinthe ont vu répandre par les anges, le 13 juillet 1917, sur « les âmes qui s’approchaient de Dieu » sous la « grande Croix de troncs bruts comme si elle était en chêne-liège avec l’écorce » au sommet d’une « montagne escarpée ».

En Égypte, vendredi, le pape François et le “ pape ” Tawadros II, copte orthodoxe, c’est-à-dire schismatique, ont décidé de « ne plus répéter le baptême qui a été administré dans nos respectives Églises pour toute personne qui souhaite rejoindre l’une ou l’autre ». Voilà qui contredit ce que sœur Lucie a entendu : « une seule Église, sainte, catholique, apostolique ».

Quant aux martyrs, dont le sang, a déclaré le pape François, « était la semence de nouveaux chrétiens, dans l’Église primitive... de nos jours, puissent-ils être la semence d’unité parmi les disciples du Christ, un signe et un instrument de communion », d’œcuménisme quoi ! « comme de paix pour le monde », c’est-à-dire d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle (MASDU).

L’Église romaine est représentée dans le “ troisième secret ” par « une grande ville à moitié en ruine », et personnifiée par la Vierge au Cœur Immaculé venue demander réparation des « outrages, sacrilèges et indifférences » nés de la grande apostasie prononcée par l’œcuménisme du concile Vatican II dont le voyage du pape François en Suède pour célébrer le cinquième centenaire de la révolte de Luther a constitué un paroxysme.

LES DEUX TÉMOINS

Tandis que Lucie entendait « l’écho d’une voix douce » lui dire : « Une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique », l’abbé de Nantes, notre Père, entreprenait une défense et illustration de cette foi de notre baptême et de ce mystère de l’Église sainte, catholique, apostolique et romaine luttant contre un vent de “ réforme ” à l’œuvre dans l’Église, dès le lendemain de la mort de Pie XII : à partir de 1958.

Au cardinal Ottaviani, dans sa Lettre n° 231 du 16 juillet 1966, il écrivait : « Jamais la moindre critique d’ordre doctrinal ni aucun rappel à l’ordre motivé ne m’ont été adressés durant tout ce temps. Que Votre Grandeur remarque les dates. C’était avant le grand ébranlement conciliaire. La critique de l’Église, les destructions, les nouveautés allaient chaque jour plus scandaleuses, mais elles demeuraient privées de toute autorité, de toute légitimité.

« C’était toujours la même erreur, dénoncée par Pie IX dans le Syllabus, par saint Pie X dans Pascendi et la Lettre sur le Sillon [et contredite par cette parole inspirée à Lucie dans les années 40], par Pie XII dans Humani Generis [en 1950]. C’était encore officiellement “ le rendez-vous de toutes les hérésies ” [dixit saint Pie X] et la contradiction de notre foi. Il est notable que je l’ai dit et démontré sans recevoir aucun démenti du Magistère ni aucune réfutation. Telle était donc bien encore la Vérité, en 1963. » Après la première session du concile Vatican II.

« Il parut enfin, les 7 et 8 décembre 1965, jours de clôture, qu’un parti d’hommes d’Église l’avait emporté au Concile, qui entendait nous lancer dans l’œuvre babélique d’un monde sans Christ, sans Grâce et sans Croix, mais laïque et libertaire, démocratique et socialiste, sur les bases nouvelles d’une foi “ en l’Homme, en la Liberté, en la Paix ”. Il était de toute nécessité, pour le lancement de cette nouvelle pastorale, de faire taire nos protestations indignées. J’appris qu’un groupe d’évêques avait décidé, au dernier jour de ce funeste Concile, de me réduire au silence par quelque interdit. Mais de cette ardente polémique la question demeure de savoir si on peut continuer à occuper de hautes fonctions dans l’Église quand on a décidé de servir deux maîtres, Dieu et le Monde, le Christ et Bélial, associant à la foi catholique une foi en l’homme qui lui est contradictoire, et si de tels novateurs ont le pouvoir d’exclure de la société des fidèles tous ceux qui refusent de plier le genou devant “ l’Abomination de la Désolation érigée dans le Lieu Saint ”. » C’est précisément à cette question que le pape François répondait énergiquement par la négative, au lendemain de son élévation au Souverain Pontificat.

« Votre Éminence sait les caractères distinctifs de cet Esprit, continuait notre Père. Il insuffle le mépris et la haine de tout ce qu’a été et demeure encore aujourd’hui l’Église catholique romaine. Il rend à ses adeptes insupportable et même imprononçable toute condamnation ou même toute critique des ennemis de l’Église et de leurs erreurs.

« Il a en particulière horreur un document, le Syllabus, un Pape, saint Pie X, un événement céleste, Fatima. Mais il a en folle estime Pacem in terris, Teilhard de Chardin, la socialisation.

« Or cet Esprit, qui prétend gouverner et en­seigner directement toute notre génération, n’a rien inspiré ni rien révélé de nouveau ; il n’a su que reprendre, jusque dans leur formulation littérale, toutes les inventions et les projets du petit parti de modernistes et de démocrates qui infestaient l’Église aux environs de l’an 1900 et que saint Pie X précisément dénonça comme les plus dangereux et les plus perfides ennemis de l’Église. » (Lettre à mes amis n° 231 du 16 juillet 1966)

D’avoir publié cette lettre adressée au cardinal Ottaviani valut à notre Père la sanction d’une suspens a divinis, datée du 25 août 1966 !! Mais nulle réfutation et pour cause !

« La sainteté des hommes ne s’est pas trouvée au rendez-vous, ni les miraculeuses grâces de l’Esprit-Saint. La Réforme a ouvert pour tous le temps des grandes vacances et de leurs réjouissances “ éphémères, fausses, honteuses et désordonnées ”, pour parler le langage de l’Imitation (III, 12). Satan déambule librement dans l’Église. Il débauche les moines et les nonnes, comme aux beaux temps de Luther. On communie beaucoup, debout bien sûr ! mais on ne se confesse plus guère. La prédication est partout hérétique, mondaine, socialiste. Le culte est profané. L’autre jour, en Hollande, un prêtre célébrait la messe de mariage de deux homosexuels et son évêque l’a excusé. » (Lettre à mes amis n° 250 du 25 août 1967, p. 2)

Dix ans plus tard, et un an avant son accession au souverain pontificat, Albino Luciani dira : « Satan est au Vatican », et il souhaitait n’avoir jamais à s’y rendre ! Le centre agissant de la ténébreuse « désorientation diabolique », maintes fois dénoncée par sœur Lucie, siégeait là ! Et la mort de Jean-Paul Ier en fera la preuve !

En mars 1967, le “ Conseil permanent ” de l’épiscopat français fit savoir, au sujet des Lettres à mes amis qui se répandaient avec un succès grandissant : « Il n’y a pas lieu de prendre en considération ce qui est affirmé et développé dans ces Lettres », pour aboutir à... « disqualifier » leur auteur à l’été 1969. Sanction inconnue du droit canonique, mais mortellement efficace d’un point de vue médiatique.

Il faudra pourtant bien en venir à savoir « si l’Église enseigne et veut le Masdu en déclarant qu’il répond à une volonté divine, ou si au contraire elle le réprouve et nie l’avoir jamais préconisé ni soutenu. Mais on sortira de l’équivoque, où deux religions se battent dans le sein d’une même Église » (Lettre à mes amis n° 219, décembre 1965, p. 8), celle qui rend un culte au Dieu qui s’est fait homme, et celle qui pratique le « culte de l’homme qui se fait Dieu » proclamé par Paul VI au Concile le 7 décembre 1965.

En tout cas, Notre-Dame de Fatima a révélé en conclusion de son grand Secret : « Au Portugal sera toujours conservé le dogme de la foi. » Non pas la « foi en l’homme », mais « ma foi catholique inchangée, inchangeable, non négociable, pour cause de perfection divine », professée par notre Père face à Mgr Daucourt. « Une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique. »

Sœur Lucie et l’abbé de Nantes, notre Père, sont aujourd’hui réunis au Ciel pour avoir mené le même combat de la foi catholique à l’encontre de l’hérésie, du schisme et du scandale des Actes de Paul VI et de Jean-Paul II.

Dès les années 1950, sous le règne finissant de Pie XII, sœur Lucie se trouvait de plus en plus isolée, en butte à une suspicion grandissante, même de la part de sa Mère prieure qui écrivait à un jeune prêtre portugais : « La mission de sœur Marie-Lucie du Cœur Immaculé a été de transmettre le message de la Vierge. Ce qu’elle a fait avec exubérance [sic !]. Mais ne lui demandez pas qu’elle interprète ce qu’elle a écrit ou dit. Cela revient aux théologiens, à la hiérarchie, aux apôtres de Fatima que le Saint-Esprit suscite quand et où il lui plaît. » (frère François, Sœur Lucie, p. 357)

Pour désavouer ses “ exubérances ? Comme l’épiscopat français désavouait celles de l’abbé de Nantes ?

La relation du Père Fuentes sur son parloir avec sœur Lucie du 26 décembre 1957, publiée au Portugal le 22 juin 1959 dans le quotidien royaliste À Voz après l’avoir été au Mexique, puis aux États-Unis, suscita une violente réaction de la curie épiscopale de Coïmbre qui publia, dix jours après, le 2 juillet, un démenti qui prétendait se réclamer de la voyante elle-même.

En 1961, Antonio de Farias, le nouvel ambassadeur du Portugal auprès du Vatican, écrivait : « Le Pape [Jean XXIII] m’a parlé de Fatima disant qu’il ne convenait pas d’essayer d’obtenir de Lucie plus que ce que celle-ci a la permission de dire, au sujet de la Russie et de 1960, matière fort délicate qui exige la plus extrême prudence. »

« De même, à propos de la Communion réparatrice. Lorsque sœur Marie-Abigaïl, de notre maison Sainte-Marie, posa la question à sœur Lucie dans une lettre qu’elle remit à la sœur tourière du carmel de Coïmbre :

“ Pourquoi ne recommandez-vous pas à vos correspondants la pratique de la communion réparatrice des premiers samedis ? ” notre sœur reçut une réponse brève mais authentique, dactylographiée sur une petite carte, où on lisait d’abord une phrase imprimée adressée à tous les correspondants :

“ La sœur Marie-Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé a bien reçu votre lettre, et prie à vos intentions.

“ Quant à votre question : Pourquoi n’a-t-elle pas inculqué précédemment la dévotion des premiers samedis ? Parce qu’il fallait attendre l’autorisation ecclésiastique. ” » (carte non datée, reçue à la maison Sainte-Marie le 11 mars 1995)

Quant à la troisième partie du Secret, dont Notre-Dame avait demandé qu’elle fût révélée en 1960, obéissante aux ordres de ses supérieurs sœur Lucie demeurait muette. Le Père Joaquin Alonso, expert officiel de Fatima, ainsi que les supérieures et les familiers de la sainte carmélite, en ont témoigné. « Ma tante est impénétrable quand je parle du troisième Secret, disait le Père Valinho au frère François, en 1999, un an avant sa publication. Je l’ai souvent évoqué devant elle, pour m’en faire une idée d’après ses réactions, mais elle change immédiatement de sujet. »

En 1973, le Père Antonio Maria Martins publia des écrits de sœur Lucie dont des lettres à ses directeurs spirituels sur Pontevedra, Tuy et Rianjo, donc datées de 1925 à 1931, du temps de la politique de Pie XI tentant de “ dialoguer ” avec la Russie bolchevique.

« Ses supérieurs firent alors pression sur elle pour qu’elle désavoue le Père jésuite. Finalement, au cours d’un parloir qui dura deux heures, le Père Martins lui expliqua pourquoi il avait jugé bon de faire cette publication. Sœur Lucie approuva avec des paroles enjouées et des gestes très expressifs. “ Je n’ai jamais pensé vous traîner devant les tribunaux, bien qu’on [sic !] me l’ait suggéré ”, lui dit-elle. Toutefois, elle le requit de certifier par écrit qu’il avait agi sans son consentement. “ Elle voulait se couvrir contre de possibles accusations, présentes et futures ”, expliquait le Père Martins. » (Sœur Lucie, p. 375-376)

Depuis, ses miracles parlent d’eux-mêmes.

MIRACLE OBTENU PAR L’INTERCESSION DE SŒUR LUCIE

« Après sa mort, sœur Lucie sera connue et aimée dans le monde entier, comme le fut sainte Bernadette de Lourdes. Le monde entier connaîtra les faits extraordinaires et les conversions opérées par Notre-Seigneur et par la Madone à la prière de sœur Lucie. » (témoignage du pape Jean-Paul Ier à sœur Vincenza)

Il me faut vous raconter, entre plusieurs grâces signalées, la guérison miraculeuse du 13 juin 2005, dont témoigne le professeur Américo Pablo Lopez Ortiz, président international de l’Apostolat mondial de Fatima.

« Du 5 au 11 mai 2011, j’ai eu l’opportunité de me rendre en visite officielle en Argentine, en tant que président international de l’Apostolat mondial de Fatima, en me concentrant sur les provinces de Buenos Aires et de Salta, pour faire connaître le message de Fatima et visiter les communautés locales de l’Apostolat mondial de Fatima. Mon parcours fut bien rempli et vit se succéder sans répit causeries et conférences dans les paroisses et les institutions [religieuses] émissions radio et shows télévisés, conférences au sanctuaire marial de Schönstatt aux environs de Buenos Aires et à l’université catholique de Salta, comme aussi une conférence de presse dans les bureaux de l’archevêché de Salta. »

Donc, le cardinal Bergoglio en a forcément entendu parler.

« Le 9 mai 2011, alors que je venais de terminer ma prédication du message de Fatima à la paroisse Notre-Dame-de-Fatima de Salta, en Argentine, une sympathique famille vint me trouver à la sacristie. Elle se composait d’une fillette de dix ans nommée Rosario, de son frère aîné, de sa mère Alexandra Maria et de son père Eduardo José André. La famille André m’invita chez elle, car ses membres étaient très désireux de mieux connaître le message de Fatima, et ils souhaitaient me donner un beau témoignage de l’extraordinaire guérison dont Rosario avait bénéficié alors qu’elle n’était âgée que de quatre ans, une guérison attribuée à l’intercession de sœur Lucie dos Santos du Cœur Immaculé de Marie, la religieuse carmélite et voyante de Notre-Dame de Fatima à la Cova da Iria [...].

« Rosario avait quatre ans lorsque l’on diagnostiqua chez elle le Syndrome hémolytique et urémique (SHU) qui amène une malformation des reins et affecte le système nerveux central. C’est une maladie rare avec un taux de mortalité très élevé [chez les malades qui sont atteints]. Rosario subit dix jours de soins intensifs à l’hôpital et on commença les hémodialyses. Alors que tout semblait bien se passer, elle contracta une infection à l’hôpital. Pour tuer les bactéries, les médecins devaient utiliser la thérapie antibiotique, mais ses reins n’étaient pas en mesure de résister à la puissance des antibiotiques. Rosario était trop faible. Elle avait de la fièvre, de la diarrhée et elle vomissait. Elle allait bientôt mourir. Le 13 juin 2005, sa maman Alexandra Maria plaça contre sa poitrine le livre des Mémoires de sœur Lucie. Ils avaient toujours été une famille dévote et priaient tous ensemble chaque jour. Au chevet de Rosario, sa mère demanda à sœur Lucie de guérir sa fille, en sorte qu’elle puisse vivre en bonne santé sans plus de complications médicales. Quelques instants plus tard, Rosario se trouva complètement guérie de l’infection aussi bien que du syndrome. Les médecins ne pouvaient pas expliquer cette guérison immédiate et complète [...].

« Quelques jours avant la gué­rison, la famille avait reçu un beau poster de Notre-Dame de Fatima à leur domicile. Il leur était envoyé par l’Apostolat mondial de Fatima qui répandait le message de Notre-Dame. Peu de jours avant la guérison, le père de Rosario, Eduardo José, apporta à l’hôpital le livre des Mémoires de sœur Lucie qui fut adopté par sa femme, Alexandra Maria, pour prier pour sa petite fille Rosario. Pour la mère de Rosario, le fait que son époux ait apporté ce livre à l’hôpital faisait partie du plan de la divine Providence tout comme l’avait été leur installation à Salta, qui se révèle être un centre important pour la dévotion envers Notre-Dame de Fatima en Argentine, le siège de l’Apostolat mondial de Fatima dans cette nation. La certification par les laboratoires médicaux de la complète guérison fut connue le 13 juillet 2005. »

 II. « DANS L’ÉTERNITÉ, LE CIEL ! »

« D’ici peu, nous irons au Ciel et là, nous supplierons mieux pour toutes ces intentions. Je crois pour ma part qu’un grand apostolat m’attend là-bas. » (Lettre de sœur Lucie du 26 décembre 1961)

Elle y aspire depuis le premier jour.

« D’où vient votre Grâce ? » demande la petite Lucie à la lumineuse apparition contemplée à l’heure de midi sur le chêne-vert, le 13 mai 1917.

« Je suis du Ciel. »

Et elle vient chercher « toutes les âmes » pour les emmener au Ciel. Elle apprend à Lucie, François et Jacinthe cette prière :

« Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

1917 : la Grande Guerre elle-même sert ce dessein de miséricorde : « C’est par le Cœur Immaculé de Marie qu’il faut demander la paix. »

« De la pratique de la dévotion réparatrice des premiers samedis, unie à la consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépend la guerre ou la paix du monde. C’est pourquoi je désirais tant sa propagation et surtout aussi parce que telle est la volonté de notre Bon Dieu et de notre si chérie Mère du Ciel. » (au Père Aparicio, 19 mars 1939)

« Unissant nos pauvres prières et sacrifices aux mérites infinis de son Divin Cœur et avec la protection du Cœur Immaculé de Marie, nous introduirons les âmes au Ciel. Ah ! puissions-nous arriver à en envoyer beaucoup, beaucoup ! » (2 octobre 1941)

Car nous apprenons par Notre-Dame que, dans le Ciel règne le grand chagrin de Dieu d’en voir « beaucoup, beaucoup » tomber en enfer ! Et de voir son Église comme « une grande ville à moitié en ruine » que traverse le Saint-Père, « à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de douleur et de peine ».

Le pape François visitait hier (samedi 29 avril) l’Égypte après le double attentat du dimanche des Rameaux qui a ensanglanté Tanta (vingt-huit morts) et Alexandrie (dix-sept morts). Le programme de sa visite au Caire avait pour slogan : “ Le Pape de la paix dans l’Égypte de la paix ”. Et la Reine de la Paix ? Oubliée. Alors, nous aurons la guerre.

Il accomplit cette démarche « d’un pas vacillant », puisque loin de confirmer ses frères dans la seule foi catholique, et de visiter la seule Église sainte, catholique et apostolique, en vue de conduire les âmes au Ciel, il souhaite apporter « une contribution efficace au dialogue interreligieux avec le monde islamique et au dialogue œcuménique avec la vénérée et bien-aimée Église copte orthodoxe »... schismatique !

À l’issue de la conférence mondiale pour la paix organisée par cheikh Ahmed et-Tayeb, le grand imam de la mosquée d’El-Azhar, l’un des principaux représentants de l’islam sunnite, loin d’imiter saint François d’Assise en lui prêchant la Croix du Christ notre Sauveur, dressée sur la « montagne escarpée » qu’il doit gravir avec son escorte d’ « Évêques, Prêtres, religieux et religieuses », le pape François a invité à « l’ouverture respectueuse et au dialogue sincère avec l’autre, en reconnaissant ses droits et ses libertés fondamentales, spécialement la liberté religieuse... pour bâtir ensemble l’avenir, pour être des bâtisseurs de civilisation » dont l’Égypte est un modèle... Applaudissements. Devant le grand imam qui parle aussi de paix et de liberté religieuse, d’un air féroce, méchant, qui avait pris la parole le premier, non pas pour souhaiter au Pape la bienvenue mais pour le gifler : « Toutes les religions ont leurs terroristes et pas seulement l’islam : les chrétiens se sont “ croisés ”, les juifs ont envahi la Palestine... »

Le Pape n’a pas tendu l’autre joue, il a fait mieux, il a étreint le grand imam d’une façon indécente !

Dans ce contexte d’apostasie, Notre-Dame de Fatima nous dit aujourd’hui comme à Lucie il y a cent ans : « Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. » Parole qui s’applique à notre situation présente, à la France et son triste aujourd’hui. En juillet 1946, sœur Lucie rappelait avec fermeté à l’écrivain américain William Thomas Walsh « que Notre-Dame n’a pas demandé la consécration du monde à son Cœur Immaculé. C’est la consécration de la Russie qu’elle a demandée expressément. Elle me répéta plusieurs fois et avec une solennité voulue : “ Ce que veut Notre-Dame, c’est que le Saint-Père et tous les évêques du monde consacrent la Russie à son Cœur Immaculé, un jour spécial. Si cette consécration se fait, la Sainte Vierge convertira la Russie et la paix régnera dans le monde. Sinon, les erreurs de la Russie se répandront dans tous les pays du monde.

– À votre avis, cela signifie-t-il que tous les pays, sans exception, seront dominés par le communisme ?

Oui ! ” »

Nous y sommes ! Fillon qui voulait « casser la baraque » s’y retrouve enfermé. Il vote pour Macron, qu’il dénommait si bien Emmanuel Hollande ! Et Macron donne la main à Hamon, solidaire de Mélenchon. Cette victoire de la gauche installe pour cinq nouvelles années « les erreurs de la Russie » en France, terre de Sainte Marie s’il en est !

Nous n’attendons plus de délivrance que céleste pour la France qui reste captive de ce régime de mal et de mort qu’est la démocratie, pour la voir rendue à son divin Roi et à sa douce Reine, Jésus et Marie dont elle est la terre de prédilection. Nous irons le rappeler à Notre-Dame de Fatima au Portugal, dans trois semaines ! Le 13 octobre 1917, les enfants de Fatima virent dans le Ciel Notre-Dame des Douleurs et Notre-Seigneur vêtu de pourpre, comme lors de la scène des outrages pendant sa Passion... et pourtant ils bénissaient le monde !

Ainsi, tout se resserre d’un coup autour de Notre-Dame de Fatima au Cœur Immaculé, dans la foi pure, l’espérance inconfusible de son triomphe prochain et la charité renouvelée d’un plus grand amour de nos frères et sœurs. Redressons la tête, car notre délivrance est proche ! Ne laissons pas perdre une minute de ces temps à venir où, plus que jamais peut-être, nous aurons l’occasion, la grâce de montrer à Jésus et Marie de quel amour nous les aimons ! Ainsi soit-il !

frère Bruno de Jésus-Marie.