Méditations quotidiennes

Lundi de Pâques

Les saintes Femmes ont vu les anges, elles sont descendues en hâte pour le dire aux Apôtres. Les Apôtres ne les ont pas crues. Mais ces saintes Femmes n’ont vu que des anges et le tombeau vide. Ensuite, elles sont restées en bas et les Apôtres sont remontés, Pierre et Jean. Mais Madeleine, elle, soit elle est restée auprès du tombeau, soit elle est descendue avec les saintes Femmes pour dire aux Apôtres le message. Il ne semble pas, parce que Jésus va le lui donner en particulier.

Donc, je dis ce que je pense : les saintes Femmes sont redescendues et elles se sont mises à leur cuisine et leurs affaires, il faut vivre ! Que pouvaient-elles faire, elles, des femmes, très tôt dans ce jardin public ou cimetière où elles auraient pu être surprises par des malandrins ? C’était le premier jour de la semaine, le lendemain de Pâques, c’était possible de rencontrer de mauvaises gens. Mais sainte Madeleine, elle, était restée auprès du tombeau et c’est là que Jésus lui est apparu, d’une manière tout à fait intime, extraordinaire. Quel honneur pour elle ! Mais il lui a dit : ce n’est pas le moment de rester à m’embrasser les pieds, à se faire des tendresses... Ce sera pour plus tard ; je traduis : au Ciel. Et il lui donne la commission d’aller auprès des Apôtres pour leur dire : c’est en Galilée que je vous ai donné rendez-vous, allez-y dès que possible ! Donc, c’est la seconde apparition.

Notre Père, 30 mars 1997

Mardi 2 avril

Mardi de Pâques, Saint François de Paule

Il ny a quune Marie, il ny a quune Marie-Madeleine et nous pouvons la prier et laimer parce quelle mérite bien notre admiration. Notre-Seigneur a tout de même dit delle, elle, la même qui avait sept démons, la même qui lui a oint les pieds la première fois, la même qui la suivi partout, la même qui lui a oint le corps tout entier avec sa prévision de la mort qui allait venir, la même qui sest trouvée au pied de la Croix, la même qui pleurait devant le sépulcre, la même à qui il a voulu apparaître, cest toujours la même et cest celle dont le Christ a dit que jusquà la fin du monde, partout où cet Évangile serait prêché, la sainteté de cette femme, lamour de cette femme, le culte que cette femme a eu pour lhumanité sainte de Jésus, serait célébré. Il ny en a quune ! Quelle nous accorde toutes les grâces qui ont été les siennes, du repentir et de la sainteté !

Notre Père, 22 juillet 1977

Mercredi 3 avril

Mercredi de Pâques

Ce qu’il y a d’admirable c’est l’explication que Jésus donne de sa propre mort ; cela vient de sa propre bouche : « Oh ! Combien vous êtes peu clairvoyants et que votre cœur est lent à croire à tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Voilà la raison. Eux ne voyaient qu’une chose : c’est le Fils de Dieu, il fait des miracles, il va instaurer le Royaume de Dieu dans le monde. Il va sauver Israël, etc. Comme ça ! La gloire tout de suite ! Et à cause de cette idée que c’est la gloire tout de suite et que Dieu leur doit bien ça, les Juifs ont préféré manquer de fidélité à Jésus ou les apôtres ont perdu la Foi au cours de sa Passion.

Jésus explique : vous êtes quand même idiots ! « Et commençant par Moïse et par tous les prophètes – [j’aurais bien voulu assister à cette classe de théologie ! S’il y avait eu un magnétophone dans la poche d’un des disciples d’Emmaüs, on aurait eu une de ces classes formidable ! –, c’est-à-dire prenant toute l’Écriture Sainte], il leur interpréta ce qui le concernait dans toutes les Écritures. » On aurait voulu être là !

Jésus leur expliquait : Abraham, le sacrifice d’Isaac, l’Agneau pascal, Zacharie qui dit que le pasteur va être frappé, etc. Ils écoutaient et ils comprenaient tout, à savoir qu’il fallait que le Christ passât par cette Passion, par la mort, pour entrer dans sa gloire.

Notre Père, Qui a tué le Seigneur ?
3 avril 1988

Jeudi 4 avril

Jeudi de Pâques, Bse Aleth, Saint Isidore

Avec le secours du Saint-Esprit et de la Sainte Vierge, Jésus met les apôtres en marche pour proclamer à toutes les nations son Évangile. C’est merveilleux, en si peu de lignes, de dire tellement de choses ! Comment voulez-vous qu’un individu quelconque ait inventé une légende, un mythe ? Allez donc chercher tous les fabulistes de l’univers, jamais personne n’a inventé cela.

Moi, un texte comme cela, j’y crois dur comme fer. C’est une suffisance pour moi de le lire et de penser que c’est l’Esprit-Saint qui l’a soufflé à Jésus, que ce texte vient de l’Esprit-Saint et qu’il est exposé par un être humain tel que nous, mais infiniment supérieur à tous les auteurs, écrivains et poètes, etc. C’est Jésus-Christ lui-même. C’est bien ce que Jésus voudrait qu’on comprenne, qu’on ne fasse pas les savants, nous qui sommes ignorants et que, en face de textes comme celui-ci, marqués au coin de la perfection divine, d’une intelligence et d’un cœur divins, que nous n’ayons plus à faire que ce qu’ont fait les apôtres et dire : “ Mon Seigneur et mon Dieu, je crois. 

Notre Père, 6 avril 1999

Vendredi 5 avril

Premier Vendredi du mois, Saint Vincent Ferrier

Jésus est un peu le patron de tous les cuisiniers : il se lève tôt le matin pour préparer le petit-déjeuner. Évidemment, ce filet plein de gros poissons – cent cinquante-trois est un chiffre symbolique, parfait –, saint Pierre qui tire ce filet plein de gros poissons, c’est le symbole de l’Église. Saint Jean y voit carrément le rappel de la parole de Jésus tout à fait au début : « Venez avec moi à ma suite, et vous ne serez plus pêcheurs de poissons, mais je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Donc, toute cette scène ne vaut que par les harmoniques qu’on y trouve avec la première pêche miraculeuse et la première prédiction de Jésus sur leur rôle d’Apôtres. « Le filet ne fut pas rompu » : c’est le miracle de l’Église qui va capter des masses d’âmes sans se rompre.

Déjeuner avec des poissons qu’ils ont rapportés et du poisson qu’a préparé Jésus. C’est un thème constant des Évangiles que Pierre et Jésus ne font qu’un. Donc, on va manger de la nourriture préparée par Jésus et de la nourriture acquise par saint Pierre. C’est le lien qui se fait entre Jésus et saint Pierre.

Notre Père, 3 avril 1983

Samedi 6 avril

Premier Samedi du mois, in albis, Bx Michel Rua

Jésus n’est plus tellement blessé des ingratitudes qu’on commet envers lui mais, au vingtième siècle, il est blessé des ingratitudes qu’on commet envers sa Mère. Il a l’air de tenir à elle plus qu’à lui-même. Jésus est plus peiné, Dieu est plus outré des ingratitudes, des haines, des mépris, des blasphèmes, des sacrilèges commis contre le Cœur de sa Mère que contre son propre Cœur. Nous comprenons très bien ça ! Donc, la dévotion qui va nous être demandée est l’expiation, la réparation des crimes commis contre l’Immaculée Conception, contre la sainteté et les privilèges de Marie. Nous sommes dans le temps de Pâques, dans l’octave de Pâques et il est bon de nous rappeler la joie de la Vierge Marie à l’apparition de son Fils au matin de Pâques. Pour la Vierge Marie, il lui est arrivé une chose qui n’arrivera jamais à aucune femme, du moins dans le cours de sa vie mortelle : c’est de voir son fils mort, de l’enterrer, puis de le retrouver vivant et de le serrer dans ses bras ! Joie immense de la Vierge Marie.

Notre Père, 5 avril 1986

Dimanche 7 avril

Dimanche de Quasimodo, in albis, Saint Jean-Baptiste de la Salle

Lorsqu’il commente ce texte, notre Père ne manque jamais de faire observer que Jésus était donc là, invisible, « huit jours » auparavant, lorsque Thomas se refusait à ajouter foi même au témoignage de ses frères. Jésus entendait donc cela et se promettait de consentir aux exigences de l’incrédule. Mais, du coup, il révélait aux Apôtres que, même invisible, il est toujours présent : « Voilà comment nous sommes prévenus que Jésus est avec nous jusqu’à la consommation du monde », conclut notre Père. “ Présence sous mode d’absence ”, qui habitue les Apôtres à le savoir toujours avec eux, même quand il sera remonté aux Cieux.

En attendant, il est là, en chair et en os, sous la main de Thomas qui le “ palpe ”, qui le “ touche ” du doigt et enfonce sa main dans la chair ouverte par la plaie, mais ressuscitée ! Et donc, il sent, sous ses doigts, battre le Cœur de Jésus, comme saint Jean l’a entendu, sous son oreille, le soir de la dernière Cène ! On comprend son cri, décernant à Jésus un titre que personne encore ne lui avait donné : non seulement expression d’une foi pleine et entière en la nature divine de Jésus, jaillie de l’évidence de la résurrection, et sur les lèvres de l’incrédule Thomas tout le premier, mais encore élan d’un amour qui ne s’éteindra plus jamais au cœur des « croyants », même ceux qui n’ont pas vu. Car, de génération en génération, « le clou proclame, la blessure crie que vraiment Dieu est dans le Christ, se réconciliant le monde » (Saint Bernard, Matines du vendredi, octave du Sacré-Cœur)

Frère Bruno de Jésus-Marie,
Il est Ressuscité !, mai 2001

Lundi 8 avril

Annonciation de la Bse Vierge Marie, Sainte Julie Billiart

Nous venons de chanter l’Évangile de l’Annonciation, empêchée par la Semaine sainte. Souvent, je me remémore la dernière phrase : « Il n’y a rien d’impossible à Dieu ». Je dis que la Sainte Vierge est plus divine qu’humaine, tellement plus divine que je prétends qu’on a le droit de l’adorer. On ne l’adorerait pas comme étant Dieu, comme étant une déesse, mais elle est tellement pleine de Dieu, l’œuvre parfaite de Dieu, elle respire tellement la sainteté de Dieu qu’elle est sainte en tout son être, imbibée de la grâce de Dieu. Le Saint-Esprit est en elle qui la rend merveilleusement belle. En grec, la panagia, la toute sainte, donc toute divine. La Sainte Vierge déborde du mystère de Dieu, elle rayonne tellement qu’on n’en aura jamais fini de célébrer ses beautés, ses bontés, d’être enthousiaste delle, de ne désirer quune chose, cest daller la voir un jour !

Notre Père, 16 avril 1994

Mardi 9 avril

Jésus est d’En-Haut, comme il le dit à Nicodème. Il est du Ciel, au-dessus de la terre, de sa pesanteur et de son atmosphère. Dans le Ciel, les esprits célestes ont des capacités intellectuelles et morales sans proportion avec notre vie terrestre.

Quand Jésus nous dit qu’il faut vivre en Lui comme Il vit en son Père, nous ne sommes plus sur la terre. Dans la pensée de Jésus, il y a autre chose qu’une considération des vices et des vertus morales. Il voit ce qu’on appelle le halo de sa Sainteté, la Gloire de Dieu, et l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. On se meut là dans un monde infini, à partir du moment où il est question dêtre avec Jésus comme Jésus est un avec son Père.

Frère Bruno de Jésus-Marie, 1er avril 2003

Mercredi 10 avril

Apparition de Jésus Ressuscité à sa très Sainte Mère

« Sœur Lucie est convaincue, me disait son neveu salésien, que Satan s’insinue jusque dans l’Église, que des évêques font le jeu de l’Ennemi parce qu’ils sont gagnés par la désorientation diabolique. »

On retrouve ce constat dans sa correspondance, au début des années 1970. Pour elle, le mal n’est pas seulement dans le monde, « plongé dans les ténèbres de l’erreur, de l’immoralité et de l’orgueil », il est dans l’Église où le démon a ses « séides ». La foi elle-même est attaquée : sœur Lucie parle de « fausses doctrines », d’ « aveuglement » chez ceux-là mêmes « qui ont de grandes responsabilités ». Elle déplore que, parmi les Pasteurs, plusieurs « se laissent dominer par la vague diabolique qui envahit le monde » et soient autant d’ « aveugles qui conduisent d’autres aveugles ».

Si Notre-Dame, expliquait sa messagère, a demandé, en 1917, à chacune de ses apparitions, la récitation quotidienne du chapelet, cétait prophétiquement « pour nous prémunir contre ces temps de désorientation diabolique ».

Frère François de Marie des Anges,
Sœur Lucie, confidente du Cœur Immaculé

Jeudi 11 avril

Saint Stanislas, Saint Léon Ier

Lorsque l’Église délire, prise par un délire lyrique, poétique, prophétique, elle délire d’une manière merveilleuse, elle parle d’une manière inspirée des mystères du Christ. Le bréviaire, dans la langue de l’Église, le latin, donne connaissance de ces délires de l’Église et d’un seul coup, on est renvoyé dans le mystère qui est célébré à ce moment-là, par exemple : la Résurrection.

Il faut aller au meilleur et le meilleur, c’est ce que l’Église nous propose. Si les moines et les moniales qui ont parfois des distractions, font attention à ce qu’ils lisent, cela les ramène sans effort dans ce qu’il y a de merveilleux. Aujourd’hui, c’est la Résurrection. Nous sommes dans la joie de Pâques, nous commençons à être heureux ; de joie en joie, de fête de Pâques en fête de Pâques, et ensuite, ce sera la fête éternelle.

Notre Père, 21 avril 1996

Vendredi 12 avril

Notre-Seigneur est plein de sollicitude pour ceux qui le suivent, il va les récompenser car ils cherchent le Christ au désert. C’est un grand thème de la prédication évangélique. Il faut sortir de la ville, sortir de son confort, de ses loisirs dangereux et vulgaires, la plupart du temps, pour aller au désert. Là-dessus, on pourrait vous faire une première monition, à savoir qu’il serait bon que vous quittiez un peu vos congés payés, vos loisirs, etc. pour aller faire quelque retraite dans la solitude monastique ou dans un coin de votre village, à part du monde pour chercher Dieu. Si vous voulez participer au festin de la vie spirituelle, festin que le Christ offre à ses élus en ce monde par l’Eucharistie et dans l’éternité, il faut d’abord être guéris de vos plaies. Commencer par se confesser et se faire une âme neuve. Mais Jésus guérit les âmes au fur et à mesure qu’elles le demandent et il guérit leurs plaies et les ayant guéries, il peut les attirer à sa suite.

Notre Père, 12 juillet 1998

Samedi 13 avril

Saint Martin Ier, Notre-Dame de Fourvière, Saint Herménégilde

Jésus marchait sur la mer avec ses 80 kilos. Les Apôtres qui étaient là, qui ramaient tant et tant que la barque était prête de se renverser, voient tout d’un coup cet homme qui marchait sur les vagues, comme cela, et c’était Jésus. C’était formidable et ils sont remplis d’effroi. C’est effrayant ; eh bien, cela symbolise les persécutions, les difficultés de l’Église, avec les Apôtres, les évêques, les Papes qui ne savent plus où donner de la tête, et ils voient Jésus marcher sur les vagues, c’est-à-dire que Jésus est toujours avec eux, mais Il est lui-même à chevaucher les vagues, à ne pas vaincre les ennemis facilement. Aussitôt, Jésus leur parlant, leur dit : « Ayez confiance, c’est Moi, soyez sans crainte. » Je voudrais bien que les évêques aujourd’hui en lisant ces pages disent : « Allons, ne nous décourageons pas, soyons sans crainte, Jésus marche avec nous au milieu de nous, dans la tempête. »

Notre Père, 5 juillet 1992

Dimanche 14 avril

Fête du Bon Pasteur, Saint Bénézet (Vivarais), Saint Justin

Aujourd’hui, c’est la fête du Bon Pasteur, à cause de l’Évangile et de l’Épître qui attribuent à Notre-Seigneur ce titre merveilleux, ce titre touchant de Bon Pasteur, qu’il s’est attribué à lui-même. C’est une merveilleuse parabole, c’est même une allégorie, pour être plus précis, qui figure le Christ comme le Bon Pasteur, et les brebis et les boucs du troupeau comme étant les fidèles de l’Église. Jésus disant : « Ego sum Pastor bonus », « Je suis le Bon Pasteur », parlait avec une audace inouïe. Il le disait devant les pharisiens, et ce n’était pas seulement une parabole touchante, c’était une déclaration de sa divinité et de sa vocation messianique. « Je suis le Bon Pasteur », cela voulait dire : Je suis ce Dieu qui, depuis des siècles, annonce que, un jour, il supplantera les mauvais pasteurs, il prendra le peuple en charge à la place de ceux qui lont si mal conduit.

Notre Père, 3 mai 1981

Lundi 15 avril

Saint Paterne

Toute cette foule revient, se groupe autour de Jésus, mais en murmurant, dans un esprit de rébellion, de revendication, exactement le même que celui que les Hébreux avaient manifesté autour de Moïse et d’Aaron après le miracle de la manne et le miracle des cailles, jamais satisfaits ! Ils ont vu des miracles, mais ce n’est pas cela qui les intéresse ! Ce qui les intéresse, c’est le pain, manger, être rassasiés ! Dans ces dialogues entre la foule et Jésus, tels que nous les raconte saint Jean, il y a véritablement un manque de compréhension. Comme on dit maintenant : ils ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Mais Jésus accentue le contraste pour bien leur montrer qu’ils sont charnels et qu’il leur faudra une grâce, une lumière nouvelle pour se hausser au niveau qui est le sien, qui est le niveau surnaturel. Donc, le malentendu continue. Ils sont dépassés ! Et donc, c’est bien la foi qui leur manque, cette foi que saint Pierre a professée, et quil faudrait bien que la foule elle-même reçoive.

Notre Père, semaine sainte 1989

Mardi 16 avril

Saint Benoît-Joseph Labre

Saint Benoît-Joseph Labre était surtout inquiet au sujet de la France. Souvent, rapporte l’abbé Marconi, « il m’a dit qu’il voyait le feu parcourir d’un lieu à un autre les divers endroits où il avait logé durant ses voyages en France. “ Je vois le monde tout en feu, disait-il, des désordres considérables, de grands carnages et des massacres. La religion et les personnes consacrées à Dieu sont surtout en butte à la fureur des méchants. ” D’autres fois, il voyait le Saint-Sacrement comme couvert d’immondices ; les larmes lui coulaient des yeux à cette pensée. Il me répéta cette confidence dans sa dernière confession, ajoutant que la pénitence seule pouvait désarmer la colère de Dieu. »

Cette prophétie date de 1783. Dix ans plus tard, la fureur des révolutionnaires ravageait la France, comme un feu dévorant... Par ses prières et ses pénitences, Benoît-Joseph avait été de ces âmes victimes qui s’offrent à Dieu pour le salut du peuple. “ Le pèlerin français ” mourut à Rome, le Mercredi saint 16 avril 1783. À l’heure précise où il expirait, les cloches de la Ville éternelle s’ébranlèrent, donnant le signal de la triple récitation du Salve Regina, prescrite par le Pape pour écarter les fléaux de l’Église ! C’étaient les cloches de la Résurrection qui sonnaient pour lentrée au Ciel de lenfant du pays dAmettes en Artois.

Frère Bruno de Jésus-Marie, IER juin 2019

Mercredi 17 avril

Fête du patronage de saint Joseph, Sainte Katéri Tekakwitha, Dies natalis de Lucie-Christine, Saint Anicet

La solution de tous nos problèmes sociaux, c’est la dévotion à saint Joseph, providence des pauvres. Au point que notre Père, qui fondait toute notre vie quotidienne et ses nécessités sous le patronage de saint Joseph, depuis notre installation dans cette maison en 1963, et même avant, depuis notre fondation à Villemaur en 1958, notre Père en venait à dire, je le cite textuellement : « Il me semble que nous n’allons pas être sauvés par le Cœur Sacré de Jésus parce que, depuis Paray-le-Monial, on fait fi de ses demandes. Je vais vous dire une chose qui va vous surprendre. Il me semble que nous ne serons pas sauvés par le Cœur Immaculé de Marie, parce que depuis 1917 où ce Cœur Immaculé se présente comme la dernière solution à la misère du monde et en danger d’apostasie, de guerre et autres horribles choses qui nous menacent, le monde reste froid...

« C’est pourquoi voici ma prédiction : il me semble que va se lever dans le monde un beau jour, en quelque endroit, un berger ou un ignorant quelconque qui va faire savoir au monde que tant qu’on n’aura pas invoqué saint Joseph, on ne sera pas sauvé, et que Jésus ne peut résister aux demandes de la Sainte Vierge, et que la Sainte Vierge ne peut qu’obéir à saint Joseph, parce que c’est le patron ! »

Frère Bruno de Jésus-Marie, 6 mars 2021

Jeudi 18 avril

Ce sont des paroles émouvantes si on est un peu chrétien. En lisant ces paroles, je me dis : ce Jésus était vraiment bon. Il na que des paroles vraiment douces. On ne comprend pas ce quIl veut nous donner, on ne comprend pas ce quIl veut que nous fassions, cest vraiment un mystère. Il ajoute : Personne ne peut venir à moi si le Père qui ma envoyé ne lattire. Pour sattacher à Jésus comme lont fait les apôtres, les saintes femmes et les milliards de gens qui lont cru à travers les siècles, il faut être attiré, il faut avoir envie que Jésus nous prenne à sa suite, envie que ce soit vrai.

Notre Père, 9 septembre 2000

Vendredi 19 avril

Ah ! si lon voyait lHostie comme elle EST : le Verbe fait chair se faisant corporellement notre pain ! lhostie cest un cri, cest un signe damour unique, merveilleux, appel à la rencontre mutuelle, à lunion poussée au sublime. Plus que la simple présence des regards échangés, plus que lembrassement le plus étroit, cest ici la plus grande compénétration et assimilation qui se puisse concevoir, celle de la nutrition. O admirabile commercium, unio singularis, commixtio ineffabilis ! Ô admirable échange, union singulière, fusion ineffable !

Notre Père, CRC no 116, avril 1977

Samedi 20 avril

Notre-Seigneur dit bien que le corps ne sert de rien, cest lesprit qui donne la vie. Cest un peu plus calé que cela, parce que, au même moment où Notre-Seigneur dit que le corps ne sert de rien, il nous parle de son corps qu’il va nous donner en communion. Quand il dit que c’est l’esprit qui donne la vie, il dit bien que c’est sa vie à Lui, mais que son esprit va nous être donné sous la forme du Corps et du Sang de Jésus, sous la forme de ce merveilleux être humain qu’on ne peut pas ne pas aimer, mais en dehors de toute sensualité.

Jésus a créé une sensualité nouvelle. Il a créé l’amour mystique. C’est du cœur que cela part, pas de la chair. Alors, cette poésie est véritablement fondatrice d’un nouvel élan. Qui que l’on soit, je ne connais personne, homme ou femme, enfant ou vieillard, qui ne réagisse à cette poésie qui est initialement celle de Saint Jean de la Croix. Pour Saint Jean de la Croix, homme austère qui nest pas porté au vice ni à aucune chose déshonnête, ce sont les amours dune âme pour le Christ.

Notre Père, 24 septembre 1999

Dimanche 21 avril

Dimanche du Bon Pasteur, Saint Anselme

Nous ne sommes pas des chefs, nous sommes de ce peuple français, de ce peuple fidèle de lÉglise catholique pour lequel nos Pasteurs et nos Chefs devront bien un jour prendre fait et cause... à condition que ce peuple reste vivant, intègre, fort. LÉglise de France, elle flotte, elle tangue et roule dans la tempête tandis que dorment ou luttent les matelots je ne sais, mais il ne faut pas qu’elle sombre dans le désespoir ni dans la folie. Maintenir sereinement tout ce qui est juste, vrai, bon, salutaire, tandis que nous accable la longue nuit, n’est-ce pas notre petite part, notre part sacrée à nous qui ne sommes rien ?

Le temps des équivoques et des illusions de bonheur terrestre et de paix universelle durera encore davantage que nous ne pensons. Nous aurons encore beaucoup à souffrir et il faut le savoir. Mais enfin tout a une fin. Alors il faudra reconstruire, il faudra reprendre lœuvre civilisatrice et missionnaire, il faudra des hommes pour prêcher et dautres pour se battre, des martyrs et des apôtres.

Notre Père, LAMA 129, janvier 1963

Lundi 22 avril

Saints Sother et Caïus

« Je suis la porte. Si quelquun entre par moi, il sera sauvé ; il entrera, et sortira, et il trouvera des pâturages. »

Cest l’Église que Jésus veut, est en train de fonder. Il sait d’ailleurs que, jusqu’à sa mort et l’envoi du Saint-Esprit, il parlera à des gens qui n’auront pas la force de l’entendre, pas de lumières pour l’entendre, mais tout cela sera réveillé par l’Esprit-Saint au jour de la Pentecôte, aujourd’hui, et tout cela prendra forme.

C’est encore plus sensationnel de penser que c’est après sa mort que l’Église a pris son départ. C’est une preuve de la divinité du Saint-Esprit, cette troisième Personne que Jésus leur a promise : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je vous enverrai un autre Avocat, je vous enverrai quelqu’un. » C’est le Saint-Esprit. En plus, il ajoutait : « Moi aussi, je reviendrai. » Saint Augustin a une très belle explication dans les matines d’hier (samedi) sur ce point : le Saint-Esprit ne remplace pas Jésus. Jésus l’envoie pour leur force intime, mais Jésus reviendra par ses Apôtres et par le sacrement de lEucharistie, pour conduire cette institution selon ses projets et la chose se fera, après lui.

Notre Père, Jésus nous parle en paraboles, Pentecôte 1993

Mardi 23 avril

Saint Georges

Il se trouve que nous sommes dans un terrible combat et que, peu à peu, nos forces diminuent, nous nous trouvons comme à affronter cette Bête horrible de l’Antéchrist à main nue et sans aucune puissance. Alors, le mythe de Saint Georges, la réalité de l’Empereur Dioclétien, terrible empereur persécuteur, tout cela reprend vie sans aucun mérite de notre part. La queue de notre cheval est nouée, la lance est d’une fragilité telle qu’elle est presqu’invisible, c’est une plume et une plume, ce n’est jamais un instrument de combat très fort. Mais par la grâce de Dieu et par la volonté de Notre-Seigneur, nous pensons que cela sera la victoire de nos armes. Peut-être qu’à ce moment-là, le Bon Dieu nous donnera comme Mère et Patronne, à titre spécial, la Sainte Vierge Marie, sa fille chérie, bien-aimée.

Notre Père, 26 août 1993

Mercredi 24 avril

Saint Fidèle de Sigmaringen

Dieu s’est fait homme, non pas pour venir écraser le monde, mais pour venir sauver le monde. C’est pourquoi il ne faut pas craindre de dire que nous sommes, nous, catholiques, d’un totalitarisme absolu, parce que la totalité des pouvoirs, nous ne la donnons pas à un chef providentiel, homme surgi du fin fond du peuple, comme Mussolini, ou comme Hitler ou comme je ne sais lequel, surgi de la masse, et par la force de sa dialectique ou la force du poignet ou la violence de ses troupes, devenu érigé maître absolu de son pays, du monde entier ! Non, ce n’est pas un homme pris d’entre les hommes, qui cherchera toujours à dominer les hommes dans la contrainte, c’est un Dieu fait homme pour se faire le Serviteur des serviteurs de Dieu, pour se faire le Serviteur des hommes. Quoi de plus doux, quoi de plus suave, quoi de plus supportable humainement que le règne du Christ !

Notre Père, catéchisme phalangiste, Toussaint 1976

Jeudi 25 avril

Saint Marc

« Celui qui sera baptisé sera sauvé », parce que le premier geste que fait celui qui croit, qui désire croire, cest dêtre baptisé. Le baptême, cest la manifestation dune foi, en même temps quune réception de la foi surnaturelle, publique, stable, définitive, par laquelle on est désormais obligé. Les gens sont drôles, à lheure actuelle : ils ne savent jamais sils ont la foi ou sils ne lont pas ! Même, on entend de grands théologiens, des journalistes, voire quelques évêques, qui nous expliquent que la foi est une espèce de paradoxe, une espèce de défi au bon sens et que, chaque matin, en se levant, on se demande si on a encore la force davoir la foi. Ils aiment ce mot-là : un défi ! La foi ? Mais il ny a rien de plus certain ! Tant quon na pas la foi, on est là, les yeux comme bandés, on ne comprend rien à rien, on cherche la vérité. Et comme notre être est beaucoup plus esprit que corps, le corps importe peu, lesprit est fait pour la vérité, il veut voir clair. Comment voulez-vous comprendre quelque chose au monde fait par Dieu sans croire à lexistence de Dieu ? Comment voulez-vous comprendre quelque chose au drame humain pris entre le péché et la grâce tant quon na pas compris Jésus-Christ ?

Notre Père, 17 août 1980

Vendredi 26 avril

Saints Clet et Marcellin

Jésus nous dit : quand je serai reparti pour vous préparer une place là-haut, comme je suis Dieu, avec mon Père, nous reviendrons près de vous, nous serons présents mais dune présence spirituelle. Cest fini de la présence corporelle ! Voilà la cause du chagrin. Mais la cause de la joie est beaucoup plus grande : cette présence corporelle étant finie, je viendrai avec mon Père. Cest linhabitation de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous serons chez vous, nous serons en vous. Vous, vous serez en moi et moi en vous, et vous savez que moi, je suis dans le Père. Il ny a plus de distance. Du point de vue spirituel, pour celui qui franchit les limites du corps, qui ressuscite avec le Christ, il ny a plus de distance, plus de frontière, plus de chemin. Le chemin, il est immédiat : nous sommes dans le chemin, cest-à-dire dans le Christ, et nous sommes arrivés au but par le Christ, cest-à-dire que nous sommes dans le Père et le Père est en nous. Quelle révélation !

Notre Père, 21 avril 1985

Samedi 27 avril

Saint Pierre Canisius

Mon unique et ma plus importante affaire a été dimiter Jésus-Christ Notre-Seigneur, de le suivre dans létat où il ma précédé, pauvre, chaste, obéissant, gravissant le chemin du Calvaire.

Saint Pierre Canisius

Dimanche 28 avril

St Pierre Chanel, St Louis-Marie Grignion de Montfort, Saint Paul de la Croix

Saint Louis-Marie prescrivait aux “ prêtres missionnaires, la Compagnie de Marie ”, quil avait fondés, de réciter « tous les jours de la mission le Rosaire tout haut, tout entier, en français, avec les offrandes des mystères, à trois différents temps : savoir un chapelet le matin, pendant qu’on célèbre la sainte Messe, avant la prédication »

« Séparez-vous des méchants, peuple de Dieu, âmes prédestinées, et pour vous échapper et vous sauver du milieu de ceux qui se damnent par leur impiété, indévotion ou oisiveté, sans perdre le temps, récitez souvent le saint Rosaire avec foi, avec humilité, avec confiance et avec persévérance. » (Le secret admirable du Très Saint Rosaire, no 136)

En effet, c’est par la récitation du chapelet que l’on devient enfant de Marie, tandis que « tous les hérétiques, qui sont tous des enfants du diable et qui portent les marques évidentes de la réprobation, ont horreur de l’AVE MARIA ; ils apprennent encore le PATER, mais non pas l’Ave Maria ; ils aimeraient mieux porter sur eux un serpent qu’un chapelet ou un rosaire.

« Entre les catholiques, ceux qui portent la marque de réprobation ne se soucient guère du chapelet ni du Rosaire, négligent de le dire ou ne le disent quavec tiédeur et à la hâte. » ( no 50)

Frère Bruno de Jésus-Marie, 11 mai 2008

Lundi 29 avril

Sainte Catherine de Sienne, Saint Aule (Vivarais), Saint Pierre de Vérone

« Je suis en le Père et le Père est en moi », cest-à-dire que en contemplant Jésus sur la Croix, en ressuscitant avec lui, en nous tenant en sa compagnie habituellement, nous serons en compagnie du Père, du Fils et du Saint-Esprit. « Si quelquun maime, il gardera ma parole et mon Père laimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » Cest très clair.

Notre Père, retraite sur le monastère idéal, 1965

Mardi 30 avril

St Joseph-Benoît Cottolengo, St Pie V, Notre-Dame dAfrique, Ste Catherine de Sienne, Bse Marie de lIncarnation

Satan est de retour pour lépreuve de force. Cette épreuve de force où, dans sa folie dorgueil, il se croira vainqueur de Jésus, au moment précis où il est vaincu par l’obéissance du Fils de Dieu à son Père, comme le dit là Jésus : « Mais il faut que le monde reconnaisse que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé. » C’est ça, sa victoire.

Il quitte le cénacle et, tout en se dirigeant vers le jardin de l’Agonie, Jésus continue de leur parler : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis un peu encore et vous me reverrez. »

Pour nous aujourd’hui, ces paroles annoncent clairement la mort et la résurrection de Jésus, suivies des apparitions où les disciples verront de nouveau. Tout cela est raconté dans l’Évangile. Saint Pierre d’abord n’ose plus rien dire après avoir entendu Jésus lui annoncer son reniement. Mais les disciples ne comprennent pas ; quest-ce que ce “ un peu  ? Comme disait Jacinthe à Lucie qui lui disait que la Sainte Vierge lui avait dit quelle resterait encore un peu : « Mais combien de temps ? – Peut-être beaucoup ? »

Frère Bruno de Jésus-Marie, 3 mai 2020