6 OCTOBRE 2019

La Sagesse de la Foi

DANS l’Évangile de ce dimanche les Apôtres demandent à Notre Seigneur d’augmenter leur foi et Jésus leur donne cette réponse étonnante : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cet arbre que voici : “déracine-toi et va te planter dans la mer ”, et il vous obéirait ! » Le juste, nous dit la Sainte Écriture vit de la Foi et sans la Foi, nul ne peut plaire à Dieu. Voyons comment notre Père en véritable docteur mystique de la Foi catholique, après avoir étudié les grandes crises du passé, dégage trois principes lumineux qui demeurent d’une actualité impressionnante dans nos temps d’anarchie doctrinale.

Les jours, les mois, les années passent. L’étau se resserre autour de notre liberté chrétienne, de nos libertés humaines, du tout de notre vie. Quand Dieu nous prendra-t-il en pitié et comment, en vérité nul ne le sait, nul ne saurait le prévoir. La leçon de toutes les crises du passé, que nous avons eu le grand profit et le bonheur d’étudier cette année consiste pour moi en trois principes pratiques.

  1. De toujours rechercher la vérité de foi, pure et entière, à tout prix, et de la dire ouvertement à tous; point d’obscurités sous prétexte que les gens ne comprendraient pas ou que cela créerait de nouvelles divisions...
  2. De garder une fidélité entière à la vivante tradition catholique romaine avec l’Espérance surnaturelle, divine certitude, qu’à la fin tout lui reviendra. De ne pas se laisser impressionner par le cours nouveau et détestable qui se donne comme irrésistible et définitif...
  3. De ne pas calculer, pour les craindre, les répercussions de notre service de l’Église sur nos intérêts privés, notre réputation, l’avenir de nos maisons. Les difficultés matérielles pourraient survenir, comme aussi les contradictions et incompréhensions, l’éloignement même de vieux amis, et puis l’échec, la ruine de l’œuvre. Tout cela ne peut être mis en balance avec une seule vérité dogmatique. Dieu n’a pas besoin de notre réussite. Il prendrait plutôt intérêt et joie à notre sacrifice !

Tout cela est assurément pénible, difficile, pour nous et pour vous plus encore. C’est dire que notre fidélité ne peut durer que fondée sur une vie spirituelle vraie, profonde, alimentée aux sources de la grâce. Prions les uns pour les autres. Sachons laisser le combat pour revenir à l’oraison, à la contemplation, à l’amour de Dieu, de la Vierge Marie et des saints. Sans quoi notre lutte perdrait son sens, sa force, sa divine sérénité.

Plus les temps sont tragiques, plus il faut vivre cœur à Cœur avec Dieu le Père, qui est le Maître de tout, avec Jésus, notre doux Sauveur, avec la Sainte Vierge, notre Médiatrice universelle, avec les saints, nos célestes protecteurs, avec l’Église de toujours.

Abbé Georges de Nantes
Extraits de la Lettre à nos amis du 13 avril 1975