Le catéchisme catholique de Benoît XVI

Catéchisme de l'Église catholique

Le 13 mai 1993, l’abbé de Nantes déposait auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont le cardinal Ratzinger était alors le préfet, un “ Livre d’accusation à l’encontre de l’Auteur du prétendu Catéchisme de l’Église catholique ” (CEC), en vue d’obtenir l’ouverture d’un procès canonique. (...) Cette démarche n’ayant pas abouti, il envoyait frère Bruno à Rome afin d’engager des pourparlers avec la secrétairerie d’État. (...) Mgr Sandri, alors assesseur, le reçut. Frère Bruno lui transmis la requête de notre Père, de voir « une nouvelle édition du Catéchisme, revue et corrigée de toutes ses erreurs ». (...)

Plus de douze ans après, il semble que le pape Benoît XVI ait répondu à la requête du théologien de la Contre-réforme Catholique. Alors que les Papes du vingtième siècle inauguraient leur « ministère pétrinien » par une encyclique, Benoît XVI, lui, a voulu commencer par un catéchisme ! En 200 pages et 598 questions – réponses, ce compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, solennellement présenté à l’Église le 28 juin 2005, a été expurgé des douze hérésies relevées par l’abbé de Nantes dans le CEC.

L’œuvre de Benoît XVI mérite vraiment par conséquent le nom de nouveau catéchisme : après quarante ans d’apostasie, ce n’est pas un pur et simple retour en arrière, mais, au début du troisième millénaire de l’ère chrétienne, une géniale instauration - restauration de la révélation divine pour le salut d’un monde en perdition.

I. LE MAGISTÈRE DE L’ÉGLISE

La « première hérésie » dont l’abbé de Nantes accusait « l’Auteur du prétendu Catéchisme de l’Église catholique », consistait en « une extension abusive de l’infaillibilité et de l’indéfectibilité de l’Église en son chef, en ses pasteurs et en son peuple ».

Comparons la réponse donnée à la question no 15 du catéchisme de Benoît XVI à la version litigieuse, figurant au n° 84 du CEC :

15. À QUI A ÉTÉ CONFIÉ LE DÉPÔT DE LA FOI ?

• LE DÉPÔT DE LA FOI A ÉTÉ CONFIÉ PAR LES APÔTRES À LA TOTALITÉ DE L’ÉGLISE. TOUT LE PEUPLE DE DIEU, AVEC LE SENS SURNATUREL DE LA FOI, SOUTENU PAR L’ESPRIT-SAINT ET GUIDÉ PAR LE MAGISTÈRE DE L’ÉGLISE, ACCUEILLE LA RÉVÉLATION DIVINE, LA COMPREND DE MIEUX EN MIEUX ET L’APPLIQUE À LA VIE.

Le CEC affirmait de même : « “ L’héritage sacré ” de la foi (depositum fidei) contenu dans la Sainte Tradition et dans l’Écriture Sainte a été confié par les Apôtres à l’ensemble de l’Église. » (n° 84) Mais suivait une citation de la constitution conciliaireDei Verbum, prêtant à « l’ensemble de l’Église », passée, présente et à venir toute la ferveur idyllique de la première communauté de Jérusalem décrite par saint Luc dans les Actes des Apôtres : fidélité assidue à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (Ac 2, 42 ; 4, 32-35 ; 5, 12-16). La protestation de l’abbé de Nantes contre cet irréalisme délirant, formellement contredit par l’état présent de l’Église, a été entendue. La citation de Dei Verbum a disparu, pour laisser toute la place à une exacte définition du Magistère de l’Église :

16. À QUI REVIENT LA CHARGE D’INTERPRÉTER DE FAÇON AUTHENTIQUE LE DÉPÔT DE LA FOI ?

• L’INTERPRÉTATION AUTHENTIQUE DU DÉPÔT DE LA FOI REVIENT AU SEUL MAGISTÈRE VIVANT DE L’ÉGLISE, C’EST-À-DIRE AU SUCCESSEUR DE PIERRE, L’ÉVÊQUE DE ROME, ET AUX ÉVÊQUES EN COMMUNION AVEC LUI. AU MAGISTÈRE QUI, DANS LE SERVICE DE LA PAROLE DE DIEU, JOUIT DU CHARISME CERTAIN DE LA VÉRITÉ, IL REVIENT AUSSI DE DÉFINIR LES DOGMES QUI SONT LES FORMULATIONS DES VÉRITÉS CONTENUES DANS LA RÉVÉLATION DIVINE.

CETTE AUTORITÉ S’ÉTEND ÉGALEMENT AUX VÉRITÉS NÉCESSAIREMENT CONNEXES À LA RÉVÉLATION.

Le catéchisme de Benoît XVI reprend ici la distinction introduite dans le droit de l’Église par la Lettre apostolique “ Ad tuendam fidem ”, “ pour défendre la foi ”, donnée par le pape Jean-Paul II motu proprio, le 18 mai 1998. Ce document « que nul n’attendait, écrit l’abbé de Nantes dans son commentaire approbateur, et que personne ne songerait à traiter légèrement, s’impose donc à notre attention, pour être bien compris et pour être suivi dans ses effets, d’autant plus qu’il a pour objet d’ajouter de nouvelles dispositions au corpus légal de l’Église universelle » (CRC n° 349, septembre 1998).

Le tout est de comprendre quelles sont « les vérités proposées de manière définitive par le Magistère de l’Église » dont le pape Jean-Paul II rappelait à toute l’Église son devoir de les observer, « en vertu de notre mission principale, disait-il,de confirmer nos frères dans la foi ( Lc 22, 32) ».

En effet, « le Code de droit canonique ne faisait qu’une distinction bipartite, rappelait l’abbé de Nantes, entre les vérités révélées, infaillibles, là-haut sur leur piédestal, et le reste, tout le reste, mélangé pêle‑mêle dans une catégorie hétérogène. À partir du motu proprio, une promotion décisive et salutaire est établie : les vérités définitives, connexes aux dogmes, se dégagent elles aussi de cette catégorie résiduelle, acquérant leur note propre de certitude garantie. »

La Note doctrinale explicative signée du cardinal Ratzinger et de Mgr Bertone, accompagnant le Motu proprio,proposait une liste des “ vérités définitives connexes aux dogmes ”. Or, aucune des nouveautés conciliaires contestées par l’abbé de Nantes, n’y figurait, et pour cause ! C’est à cette lumière qu’il nous faut examiner chacun des points litigieux soulevés par notre Père fondateur à l’encontre du « prétendu Catéchisme de l’Église catholique », en gardant à l’esprit ce principe énoncé par Mgr Tarcisio Bertone, cité par Georges de Nantes dans son recours hiérarchique à la Congrégation pour la doctrine de la foi à l’encontre du précepte pénal édicté par Mgr Daucourt : « La concorde de l’épiscopat universel en communion avec le Successeur de Pierre, quant au caractère doctrinal et contraignant d’une affirmation ou d’une pratique ecclésiale des temps passés, n’est pas annulée ou relativisée par certains désaccords qui pourraient apparaître à une époque postérieure. » (CRC no 335, juillet 1997, p. 28)

Autrement dit : ce que l’épiscopat universel en communion avec le Souverain Pontife a enseigné comme une vérité, ne pourrait être contredit ou relativisé par une nouveauté même enseignée par l’épiscopat actuel dans son ensemble et uni au Pape. C’est pourquoi nous constatons avec joie que la protestation de notre Père fondateur contre les articles 92 et 93 du CEC n’est pas restée vaine.

Sous le titre : “ le sens surnaturel de la foi ”, le CEC affirme en effet, au no 92, que « l’ensemble des fidèles ne peut se tromper dans la foi et manifeste cette qualité par le moyen du sens surnaturel de la foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque,“ des évêques jusqu’au dernier des fidèles laïcs ”, il apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel ».

Cet article 92, tiré de la constitution conciliaire Lumen gentium, soulève l’indignation de l’abbé de Nantes :

« D’exagération en exagération, où s’arrêtera-t-il ? ce Catéchisme insensé ! La masse des centaines de millions de fidèles de l’Église actuelle ne peut se tromper ? C’est grotesque, c’est inexistant. C’est la caricature, qui s’écroulera au premier choc du procès que nous intentons, de la très véritable infaillibilité catholique de l’Église constituée hiérarchiquement, pyramidale, monarchique, à laquelle Jésus a promis que les portes de l’enfer ne prévaudraient point contre elle ! Mais “ le consentement universel ” du “ peuple tout entier ”, dévergondé, décérébré, déclaré par Vatican II“ peuple de Dieu ”, n’est qu’une chimère. »

Non seulement cet article 92 du CEC a disparu de la nouvelle version du Catéchisme, mais son numéro n’est même pas inscrit en marge avec les références aux passages du CEC que les questions 15 et 16 sont censées “ résumer ”. Le n° 92 du CEC est porté disparu, corps et biens.

Il en va de même du n° 93, selon lequel « grâce en effet à ce sens de la foi qui est éveillé et soutenu par l’Esprit de vérité, et sous la conduite du Magistère sacré, le Peuple de Dieu s’attache indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois pour toutes, il y pénètre plus profondément en l’interprétant comme il faut et dans sa vie la met plus parfaitement en œuvre. »

L’abbé de Nantes dénonce cette « radicalisation de l’unanimisme dont a rêvé Vatican II ». Il s’insurge : « En prologue à ce Catéchisme, nous voilà avertis que tout ce qu’il inventera devra être tenu pour la paroleinfaillible du Magistère de l’Église, embrassée par la totalité d’un indéfectible peuple de dieux. »

Dans la nouvelle version, il ne reste rien de cette « démence consciente et délibérée », en raison de ce principe énoncé naguère par le cardinal Ratzinger lui-même : « Si quelque part, on en venait à former une majorité contre la foi de l’Église d’autres temps, ce ne serait absolument pas une majorité. »

Salutaires corrections qui consacrent la justification théologique et canonique du combat de Contre-Réforme, que notre Père rappelait dans son recours hiérarchique cité plus haut, et adressé au cardinal :

« Le fondement inébranlable de notre foi étant le dogme catholique devenu l’enseignement constant et universel de l’Église, comme il a été bien établi, toute pensée qui s’en éloignerait, pour quelque raison que ce soit, et à quelque degré de la hiérarchie qu’elle soit soutenue, se mettrait en contradiction avec ce qui est le principe et fondement de l’infaillibilité commune au peuple chrétien et à sa hiérarchie. » (ibid., p. 27)

II. LA PRÉDESTINATION ET LA GRÂCE

La « deuxième hérésie » dont l’abbé de Nantes accusait le CEC était une « erreur sur la prédestination universelle et absolue de tous les hommes, à la grâce, à la rémission des péchés, à la vie éternelle ».

Erreur présente dès le premier titre du CEC :

« 1. Dieu infiniment Parfait et Bienheureux en lui-même, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le faire participer à sa vie bienheureuse. »

Vrai ? faux ? Vrai, évidemment. Mais voici « qu’à l’exquis hydromel catholique est mêlé quelque venin assassin d’une gnose hérétique vieille comme le monde » :

« C’est pourquoi, de tout temps et en tout lieu, Il se fait proche de l’homme. » En tout temps ? Même lorsqu’il le chasse du Paradis terrestre ? Même lorsqu’il détruit toute âme qui vive au temps du Déluge ? Même lorsqu’il frappe les hommes orgueilleux de la tour de Babel et confond leurs langages ?

Non, certainement non ! «Venin assassin d’une gnose hérétique vieille comme le monde » que cette prétendue sollicitude amoureuse de Dieu pour tous les hommes « de tout temps et en tout lieu ».

« Il l’appelle, l’aide à Le chercher, à Le connaître et à L’aimer de toutes ses forces. » Abraham, oui, mais pas « tous les hommes »...

« Il convoque tous les hommes que le péché a dispersés dans l’unité de sa famille, l’Église. »

Commentaire de notre Père : « Entre le court métrage du Paradis, d’avant la faute, et le temps de l’Église au long métrage de sa croissance lente et incertaine, quelle immense lacune, temps d’ignorance et de crimes où Dieu ne parlait pas encore,du moins aux nations païennes ! Eh bien ! ici, nous devons croire à une égale sollicitude de Dieu en tout temps, en tout peuple, adoptant tous les hommes et leur donnant en partage tous ses biens »...

« Anathema sit ! »

Grâce à Dieu ! la nouvelle version rejette ce venin “ gnostique ” et ne retient que le pur hydromel catholique, en supprimant tout simplement le passage litigieux :

1. QUEL EST LE DESSEIN DE DIEU SUR L’HOMME ?

• DIEU, INFINIMENT PARFAIT ET BIENHEUREUX EN LUI-MÊME, DANS UN DESSEIN DE PURE BONTÉ, A LIBREMENT CRÉÉ L’HOMME POUR LUI DONNER PART À SA VIE BIENHEUREUSE. DANS LA PLÉNITUDE DES TEMPS, DIEU LE PÈRE A ENVOYÉ SON FILS POUR ÊTRE LE RÉDEMPTEUR ET LE SAUVEUR DES HOMMES TOMBÉS DANS LE PÉCHÉ. IL LES A APPELÉS DANS SON ÉGLISE POUR QU’ILS DEVIENNENT SES FILS ADOPTIFS PAR L’OPÉRATION DU SAINT-ESPRIT, ET QU’ILS HÉRITENT DE SON ÉTERNELLE BÉATITUDE.

Toute la suite du chapitre s’en trouve assainie, illustrée par une citation du début des Confessions de saint Augustin, Docteur de prédilection de Benoît XVI :

« Vous êtes grand, Seigneur, et bien digne de louange [...].Vous nous avez faits pour vous et notre cœur n’a de répit que lorsqu’il repose en vous. »

2. POURQUOI LE DÉSIR DE DIEU EXISTE-T-IL EN L’HOMME ?

• DIEU LUI-MÊME, EN CRÉANT L’HOMME À SA PROPRE IMAGE, A INSCRIT DANS SON CŒUR LE DÉSIR DE LE VOIR. MÊME SI UN TEL DÉSIR EST SOUVENT IGNORÉ, DIEU NE CESSE D’ATTIRER L’HOMME À LUI, POUR QU’IL VIVE ET TROUVE EN LUI CETTE PLÉNITUDE DE VÉRITÉ ET DE FÉLICITÉ QU’IL NE CESSE DE CHERCHER.

PAR NATURE ET PAR VOCATION, L’HOMME EST DONC UN ÊTRE RELIGIEUX, CAPABLE D’ENTRER EN COMMUNION AVEC DIEU. CE LIEN VITAL ET INTIME AVEC DIEU CONFÈRE À L’HOMME SA DIGNITÉ FONDAMENTALE.

C’est dans un acte de pure générosité, par amour, que Dieu nous a créés, et donc en vue de notre propre bonheur. Vivre heureux est notre idéal. C’est aussi notre vocation. Mais la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu. Telle est la définition de la vie heureuse que toute l’Église a reçue de son divin Fondateur.

Le chapitre deuxième du catéchisme de Benoît XVI montre comment Dieu met en œuvre cette « capacité » de sa créature en lui dévoilant son mystère :

6. QUE RÉVÈLE DIEU À L’HOMME ?

• DIEU, DANS SA BONTÉ ET DANS SA SAGESSE, SE RÉVÈLE À L’HOMME. PAR DES ÉVÉNEMENTS ET DES PAROLES, IL SE RÉVÈLE LUI-MÊME AINSI QUE SON DESSEIN DE BIENVEILLANCE QU’IL A PRÉÉTABLI DE TOUTE ÉTERNITÉ DANS LE CHRIST EN FAVEUR DE L’HUMANITÉ. CE DESSEIN CONSISTE À FAIRE PARTICIPER, PAR LA GRÂCE DE L’ESPRIT-SAINT, TOUS LES HOMMES À LA VIE DIVINE, COMME SES ENFANTS D’ADOPTION DANS SON FILS UNIQUE.

La révélation est un événement historique. Dieu a parlé. L’air a été ébranlé par le son de sa voix, qôl Yahweh, comme dit la Bible : « la voix de Yahweh ». Dieu a parlé à Abraham, le son de sa voix a retenti à l’oreille du patriarche. Et Dieu était dans le Buisson ardent sous la forme d’une flamme de feu qui a frappé le regard de Moïse, tandis que son oreille entendait le Nom de Yahweh. Dieu est devenu un interlocuteur réel pour les hommes qu’il s’est choisis. « Qui locutus est per prophetas », dit notre Credo, « il a parlé par les prophètes ». Il est entré dans l’histoire avant même l’Incarnation. Il a fait des miracles : non pas des “ signes ” éveillant dans la conscience un sentiment d’admiration ou des révélations mystérieuses, comme les « nouveaux catéchismes », depuis le Catéchisme hollandais jusqu’au CEC en passant par “ Pierres vivantes ”, ont voulu nous en persuader depuis quarante ans, mais des faits extraordinaires qui échappent aux lois de la nature, attestés par des témoins : le miracle du passage de la mer Rouge sur lequel est fondée la croyance du peuple juif, puis celui de la résurrection de Notre-Seigneur, et tous les miracles qui remplissent l’histoire de l’Église jusqu’à ceux de Lourdes aujourd’hui.

Cette révélation est donc un fait historique. Son but est de nous faire connaître les desseins de Dieu et ses mystères, afin que naissent, en réponse, la foi, l’espérance et l’amour dans l’âme humaine.

25. COMMENT L’HOMME RÉPOND-IL À DIEU QUI SE RÉVÈLE ?

• L’HOMME, SOUTENU PAR LA GRÂCE DIVINE, RÉPOND PAR L’OBÉISSANCE DE LA FOI QUI EST DE SE CONFIER ENTIÈREMENT À DIEU ET D’ACCUEILLIR SA VÉRITÉ, PARCE QUE GARANTIE PAR LUI, LA VÉRITÉ MÊME.

Toute la suite de ce chapitre troisième a perdu « cette nouveauté d’un double langage », dénoncée par l’abbé de Nantes dans le CEC, « où celui de la gnose apparaît, disparaît, transparaît dans le cours d’un enseignement en tout point catholique ». Ici, le discours est clairement et uniquement catholique :

26. QUELS SONT, DANS LA SAINTE ÉCRITURE, LES PRINCIPAUX TÉMOIGNAGES D’OBÉISSANCE DE LA FOI ?

• IL EN EXISTE DE NOMBREUX TÉMOIGNAGES, DEUX EN PARTICULIER : ABRAHAM QUI, MIS À L’ÉPREUVE, « EUT FOI EN DIEU » (Rm 4, 3) ET OBÉIT TOUJOURS À SON APPEL. C’EST POURQUOI IL EST DEVENU « LE PÈRE DE TOUS CEUX QUI CROIRAIENT » (Rm 4, 11. 18) ; ET LA VIERGE MARIE QUI RÉALISA, D’UNE MANIÈRE PLUS PARFAITE ET DURANT TOUTE SA VIE, L’OBÉISSANCE DE LA FOI : « FIAT MIHI SECUNDUM VERBUM TUUM, QU’IL ME SOIT FAIT SELON VOTRE PAROLE. » (Lc 1, 38)

27. QUE SIGNIFIE, POUR L’HOMME, CROIRE EN DIEU ?

• CELA SIGNIFIE ADHÉRER À DIEU MÊME, S’EN REMETTRE À LUI, DONNER SON ASSENTIMENT À TOUTES LES VÉRITÉS QU’IL NOUS A RÉVÉLÉES PARCE QUE DIEU EST LAVÉRITÉ. CELA SIGNIFIE CROIRE EN UN SEUL DIEU EN TROIS PERSONNES : LE PÈRE, LE FILS ET LE SAINT-ESPRIT.

28. QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DE LA FOI ?

• LA FOI, DON GRATUIT DE DIEU EST ACCESSIBLE À TOUS CEUX QUI LA DEMANDENT HUMBLEMENT, ELLE EST LA VERTU SURNATURELLE NÉCESSAIRE POUR ÊTRE SAUVÉ. L’ACTE DE FOI EST UN ACTE HUMAIN, C’EST-À-DIRE UN ACTE DE L’INTELLIGENCE DE L’HOMME QUI, SOUS L’IMPULSION DE LA VOLONTÉ MUE PAR DIEU, DONNE LIBREMENT SON PROPRE CONSENTEMENT À LA VÉRITÉ DIVINE. LA FOI, EN OUTRE, EST CERTAINE PARCE QU’ELLE EST FONDÉE SUR LA PAROLE DE DIEU. ELLE EST AGISSANTE « PAR LE MOYEN DE LA CHARITÉ » (Ga 5, 6) ; ELLE EST EN CONTINUEL PROGRÈS GRÂCE À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE DE DIEU ET À LA PRIÈRE. ELLE EST POUR NOUS DÈS MAINTENANT UN AVANT-GOÛT DE LA JOIE CÉLESTE.

29. POURQUOI N’Y A-T-IL PAS DE CONTRADICTION ENTRE FOI ET SCIENCE ?

• MÊME SI LA FOI EST SUPÉRIEURE À LA RAISON, IL N’Y AURA JAMAIS DE CONTRADICTION ENTRE LA FOI ET LA SCIENCE, CAR TOUTES DEUX TIENNENT LEUR ORIGINE DE DIEU. ET C’EST DIEU LUI-MÊME QUI DONNE À L’HOMME ET LA LUMIÈRE DE LA RAISON ET LA FOI.

Un adage de saint Augustin ponctue cette première section : « Crois pour comprendre, comprends pour croire ». Suivent trois réponses que l’on croirait extraites de nos150Points de la Phalange :

30. POURQUOI LA FOI EST-ELLE EN MÊME TEMPS UN ACTE PERSONNEL ET UN ACTE ECCLÉSIAL ?

• LA FOI EST UN ACTE PERSONNEL EN TANT QUE LIBRE RÉPONSE DE L’HOMME À DIEU QUI SE RÉVÈLE. MAIS ELLE EST AUSSI UN ACTE ECCLÉSIAL QUI S’EXPRIME DANS LA CONFESSION : « NOUS CROYONS. »

C’EST EN EFFET L’ÉGLISE QUI CROIT ; DE SORTE QUE, AVEC LA GRÂCE DU SAINT-ESPRIT, ELLE PRÉCÈDE, ENGENDRE ET NOURRIT LA FOI DU SIMPLE CHRÉTIEN. C’EST AINSI QUE L’ÉGLISE EST MÈRE ET MAÎTRESSE.

Suit l’adage de saint Cyprien selon lequel « Nul ne peut avoir Dieu pour Père, s’il n’a l’Église pour Mère », comme dans nos 150 Points où cette citation précède et illustre la même doctrine : « Le phalangiste a d’abord connu l’Église sa mère, qui l’a baptisé, régénéré, instruit des Mystères. C’est par son ministère visible d’enseignement, de sanctification et de direction qu’il a été rendu fils de Dieu, disciple du Christ, temple du Saint-Esprit. » (Point n° 25)

31. POURQUOI LES FORMULES DE LA FOI SONT-ELLES IMPORTANTES ?

• LES FORMULES DE LA FOI SONT IMPORTANTES PARCE QU’ELLES PERMETTENT D’EXPRIMER, D’ASSIMILER, DE CÉLÉBRER ET DE PARTAGER AVEC D’AUTRES LES VÉRITÉS DE LA FOI DANS UN LANGAGE COMMUN.

32. COMMENT PEUT-ON DIRE QU’IL N’Y A QU’UNE SEULE FOI DANS L’ÉGLISE ?

• L’ÉGLISE, BIEN QUE FORMÉE DE PERSONNES DIFFÉRENTES PAR LEUR LANGUE, LEUR CULTURE ET LEURS RITES, PROFESSE D’UNE VOIX UNANIME L’UNIQUE FOI REÇUE D’UN SEUL SEIGNEUR ET TRANSMISE PAR L’UNIQUE TRADITION APOSTOLIQUE. ELLE PROFESSE UN SEUL DIEU – PÈRE, FILS ET SAINT-ESPRIT – ET ELLE INDIQUE UNE SEULE VOIE DE SALUT. AUSSI CROYONS-NOUS, D’UN SEUL CŒUR ET D’UNE SEULE ÂME, TOUT CE QUI EST CONTENU DANS LA PAROLE DE DIEU, TRANSMISE (oralement) OU ÉCRITE ET TOUT CE QUI EST PROPOSÉ PAR L’ÉGLISE COMME DIVINEMENT RÉVÉLÉ.

Ainsi s’achève la première “ section ” de la première partie du catéchisme de Benoît XVI consacrée à la “ profession de foi ”. La seconde section est un exposé des vérités de notre Credo, illustrées en frontispice par la mosaïque de l’abside de Saint-Clément, à Rome (infra, p. 9). C’est un bonheur, après la tourmente, de baigner de nouveau dans le mystère de notre foi, au fil de questions posées par le disciple et des réponses données par le maître :

36. POURQUOI LA PROFESSION DE FOI COMMENCE-T‑ELLE PAR “ JE CROIS EN DIEU ” ?

• PARCE QUE L’AFFIRMATION “ JE CROIS EN DIEU ” EST LA PLUS IMPORTANTE, LA SOURCE DE TOUTES LES AUTRES VÉRITÉS SUR L’HOMME ET SUR LE MONDE, ET DE TOUTE LA VIE DE CHACUN DE CEUX QUI CROIENT EN LUI.

Or, c’est la plus attaquée, précisément parce que cette affirmation est le fondement de notre foi. Si nous ne commençons pas par être sûrs et certains que Dieu existe, notre foi est vaine, construite sur le sable ; c’est une “ foi ” moderniste, issue d’un sentiment de la conscience, d’un ravissement, d’une séduction opérée par Notre-Seigneur sur les âmes. Elle pourra bien être ardente, fervente à certains moments. Le moindre choc la renversera.

Mais notre Dieu n’est pas solitaire : il est une cascade de vie. Dieu est Père, Fils et Esprit-Saint. C’est pourquoi l’abbé de Nantes concluait, en 1975, son étude de l’arianisme en le qualifiant de « triste hérésie qui renvoie le Dieu Éternel à son absolue solitude. »

Puis il poursuivait en rendant un hommage bien senti à l’abbé Ratzinger :

« Alors que “ notre Dieu, Trinité éternelle, est tout amour, vie, fécondité, don généreux ”, comme l’écrit magnifiquement Ratzinger : “ Autant la divinité est pour nous une et unique, l’unique divin en face de tout ce qui n’est pas divin, autant elle est pourtant en elle-même véritablement abondance et multiplicité, de sorte que l’unité et la multiplicité créées sont toutes deux l’image et la participation du divin... L’unité multiple engendrée par l’amour est (donc) une unité plus radicale et plus réelle que l’unité de l’atome. » (CRC n° 89, février 1975, p. 14)

49. COMMENT ŒUVRENT LES TROIS PERSONNES DIVINES ?

• INSÉPARABLES DANS LEUR UNIQUE SUBSTANCE, LES PERSONNES DIVINES SONT INSÉPARABLES ÉGALEMENT DANS LEURS ŒUVRES : LA TRINITÉ A UNE SEULE ET MÊME OPÉRATION. MAIS DANS CET UNIQUE AGIR DIVIN, CHAQUE PERSONNE EST PRÉSENTE SELON LE MODE QUI LUI EST PROPRE AU SEIN DE LA TRINITÉ.

En conclusion de son étude citée plus haut, l’abbé de Nantes reproduisait la prière de la bienheureuse Élisabeth de la Trinité : “ Ô mon Dieu, Trinité que j’adore... ” Or, Benoît XVI fait de même, en citant un extrait après le no 49 : « Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice. »

La rencontre est d’autant plus remarquable que, dans le catéchisme du Pape, cette prière prend la place d’une autre figurant dans le CEC, à laquelle notre Père reprochait de nous « détourner de la foi catholique et nous aiguiller sur les rails de sa gnose, mirifique certes ! mais hérétique », en falsifiant l’Épître aux Éphésiens sur la question de la prédestination, la déclarant universellement « nôtre » en la tirant du contexte chrétien de la Lettre de saint Paul. Eh bien ! cette hymne suspecte, d’action de grâces pour « notre prédestination » à nous tous, païens et chrétiens indistinctement, a disparu !

À ce coup, l’unanimisme gnostique du CEC se trouve corrigé par d’imperceptibles retouches : « La divine Providence, y lisait-on, ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit avec sagesse et amourtoutesles créatures jusqu’à leur fin ultime. » (no 321) « Les conduites de Dieu sont donc infaillibles et, bien sûr, impeccables », commentait l’abbé de Nantes. Ce qui est vrai. « Tous les hommes iront donc, par l’amour de Dieu tout-puissant, jusqu’à leur fin ultime », au Ciel... Ce qui, malheureusement, est faux. Mais voici la vérité virginale :

55. EN QUOI CONSISTE LA PROVIDENCE DIVINE ?

• ELLE CONSISTE DANS LES DISPOSITIONS AVEC LESQUELLES DIEU CONDUIT SES CRÉATURES VERS LA PERFECTION ULTIME À LAQUELLE IL LES A APPELÉES. DIEU EST L’AUTEUR SOUVERAIN DE SON DESSEIN. MAIS POUR LE RÉALISER, IL SE SERT AUSSI DE LA COOPÉRATION DE SES CRÉATURES. EN MÊME TEMPS, IL DONNE AUX CRÉATURES LA FACULTÉ D’AGIR ELLES-MÊMES, EN DÉPENDANCE LES UNES DES AUTRES.

La « dignité de la personne humaine » ne lui vient donc pas de son autonomie mais au contraire de ses relations avec les autres, par lesquelles elle coopère au dessein de Dieu en répondant à sa vocation. Nous touchons peut-être ici la signification la plus profonde de l’admirable devise de Sa Sainteté Benoît XVI : « Coopérateurs de la Vérité », au pluriel... afin de nous inviter, nous les brebis et agneaux de son troupeau, à la faire nôtre.

56. COMMENT L’HOMME COLLABORE-T-IL AVEC LA PROVIDENCE DIVINE ?

• À L’HOMME DIEU DONNE ET DEMANDE, EN RESPECTANT SA LIBERTÉ, DE COLLABORER PAR SES ACTES, PAR SES PRIÈRES, MAIS AUSSI PAR SES SOUFFRANCES, SUSCITANT EN LUI “ LE VOULOIR ET L’OPÉRATION AU PROFIT DE SES BIENVEILLANTS DESSEINS ” (Ph 2, 13).

Déjà, nous pouvons constater que le catéchisme de Benoît XVI revient à ce que l’abbé de Nantes appelle « la vérité solaire de notre dogme catholique », tel que le théologien de la Contre-Réforme catholique pouvait le formuler en une page magistrale :

« Entre l’œuvre de création de l’homme par Dieu et le mystérieux dessein, tellement inattendu ! d’élever ces milliards d’êtres humains à venir jusqu’au partage de la Vie même de l’adorable Trinité, par une folie d’amour incompréhensible aux anges et aux hommes, il y a toujours eu, dans la foi de l’Église, – et dans la philosophie des hommes –, un hiatus infranchissable.

« Dieu, ayant “ librement ” créé Adam et Ève, “ au commencement ”, Se devait à Lui-même, par simple cohérence mentale et justice naturelle, de leur donner pour Loi de s’aimer, de croître et se multiplier, de dominer la terre et d’y vivre bien. Comme aussi, de Le connaître et de L’aimer, Lui, leur Créateur et leur bonne Providence. Tout l’ordre naturel, écologique, politique, moral et religieux en est sorti et a survécu au péché. Cette sorte d’exigence philosophique, saint Thomas l’exprime en son merveilleux latin : Desiderium naturale non potest esse inane. Ce que la nature humaine nécessitait, Dieu y voulut pourvoir au Paradis pour le genre humain solidaire, à la seule condition de sa fidélité aux devoirs d’action de grâces que lui dicterait sa religion naturelle.

« À ce premier dessein, l’amour de Dieu pour sa créature, et secrètement pour la plus sainte, la plus sage et aimante et pure et resplendissante de toutes, l’Immaculée-Conception, Marie toujours Vierge ! le pressa d’ajouter de nouvelles relations, d’ordre surnaturel ! avec nos premiers parents, comme de Père avec ses enfants d’adoption, d’Époux avec son épouse, de Maître et d’Ami avec d’intimes compagnons et frères ! Cette Alliance renouvelait la pure gratuité de la première Création, mais relevait évidemment, quant à ses fins prochaines et à sa fin ultime, quant à ses moyens et ses conditions, du seul et pur Bon Plaisir de cette Sainte Trinité à qui sa créature ainsi privilégiée ne pouvait que répondre avec le plus grand empressement d’une soumission pleine d’action de grâces et d’amour : Magnificat anima mea Dominum...

« Jamais on n’aurait pu imaginer que l’Église en vienne un jour à réexaminer le contrat de cette Alliance pour en dénoncer l’injustice et en exiger la correction en vertu des droits absolus, inconditionnels, égaux, libres et universels des hommes à l’Amour de Dieu, à son Tout-Puissant exercice pour la pleine réussite de tous les désirs et rêves de leur humanité solidaire en ce monde et en l’autre. Comme si d’avoir eu le malheur de créer le genre humain par Amour et avec grâce, devait conduire Dieu à tomber au rang d’esclave de l’Homme !

« J’en ai assez dit. Nous aurons à examiner toutes les étapes de ce renversement des sorts : le Dieu puissant renversé de son trône, de par sa propre Loi d’amour, et les hommes exaltés jusqu’à ce trône convoité, au nom même de la dignité dans laquelle Il les a créés et les veut voir grandir et dominer le monde ! »

« ANATHÈME : SI QUELQU’UN DIT QU’IL N’Y A POINT DE DIFFÉRENCE ENTRE L’ORDRE NATUREL DE LA PREMIÈRE CRÉATION ET SES EXIGENCES PROPRES, ET L’ORDRE SURNATUREL DE LA PRÉDESTINATION À LA GRÂCE ET À LA GLOIRE DIVINE, CONSIDÉRÉ COMME L’EFFET D’UN AMOUR DE DIEU POUR L’HOMME, ABSOLU, INCONDITIONNEL ET UNIVERSEL, EXCLUANT TOUTE DAMNATION, QU’IL SOIT ANATHÈME. » (Liber III, p. 9)

III. LE MYSTÈRE DE JÉSUS-CHRIST FILS DE DIEU SAUVEUR

Croix de Saint-Clément
Basilique Saint-Clément, à Rome. Mosaïque de l’abside, célébrant la fécondité de la Croix de Jésus. Du pied de celle-ci, s’élève un buisson d’acanthe dont les ramifications s’enroulent et s’étendent dans toutes les directions, chargées de fleurs et de fruits. La vitalité de cette plante lui vient de la Croix de Jésus dont le sacrifice fructifie en une nouvelle création : l’Église. Les douze colombes blanches figurent les Apôtres. En haut : la main du Père offre une couronne de gloire à son Fils. En bas, au pied du buisson, un tout petit cerf aux prises avec le Serpent.

La “ troisième hérésie ” du CEC dénoncée par l’abbé de Nantes dans son Livre d’accusation est « l’erreur d’un Fils de Dieu uni à chaque homme, pour toujours, à travers ses mystères, les sauvant tous infailliblement ».

Il commence par observer que « deux rédacteurs ont suivi deux lignes de démonstrations ou d’affirmations différentes. C’est curieux. L’une est parfaitement catholique et bien fondée, cependant qu’elle n’aboutit pas nécessairement à un résultat universel et nécessaire. » À savoir : le salut de tous. « L’autre obtient d’emblée un plein succès, mais elle n’est pas argumentée, elle est ténébreuse et je l’accuse d’hérésie matérielle et formelle.

« Chose plus curieuse encore, le venin d’hérésie est mêlé à l’hydromel de la doctrine orthodoxe de manière si intégrée et si isolée tout à la fois qu’on a l’impression de surprendre l’acte d’un faussaire qui l’introduit dans un texte honnête pour qu’elle s’y love comme serpent dans le panier rond d’un nouveau-né. Je mettrai l’hérésie en petites capitales et entre crochets, pour signaler cette curiosité... inquiétante. »

Eh bien ! dans le catéchisme de Benoît XVI, « l’hérésie en petites capitales et entre crochets »... a disparu ! Voyez vous-mêmes, car il faut le voir pour le croire :

Nous lisons au n° 430 du CEC : « Jésus veut dire en hébreu :“ Dieu sauve. ”En Jésus, Dieu récapitule ainsi toute son histoire de salut en faveur des hommes. » Et au no 432 : « Le nom de Jésus signifie que le nom même de Dieu est présent en la personne de son Fils fait homme pour la rédemption universelle et définitive des péchés. Il est le nom divin qui seul apporte le salut et Il peut désormais être invoqué de tous car [ il s’est uni à tous les hommes par l’incarnationde telle sorte qu’ ] “ il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés ”

(Ac 4, 12). » On remarquera le caractère inattendu de la proposition mise entre crochets, d’ailleurs avancée sans raison. « Ce qui suit, comme ce qui précède, traite de l’invocation du nom de Jésus et c’est doux comme du miel, commentait l’abbé de Nantes. Mais ce petit bout de phrase, qui se recommande en note de “ Rm 10, 6-13 ”,sans aucun rapport d’ailleurs, donne à croire à quelque “ union de Jésus à tout homme par l’Incarnation ”. Et cela est une hérésie. » (CRC n° 287, décembre 1992, p. 6)

La meilleure preuve est que Benoît XVI l’a fait disparaître :

81. QUE SIGNIFIE LE NOM DE “ JÉSUS ” ?

• DONNÉ PAR L’ANGE LORS DE L’ANNONCIATION, LE NOM DE “ JÉSUS ” SIGNIFIE“ DIEU SAUVE ”. CE NOM EXPRIME SON IDENTITÉ ET SA MISSION « PARCE QUE C’EST LUI QUI SAUVERA LE PEUPLE DE SES PÉCHÉS » (Mt 1, 21). PIERRE AFFIRME « QU’IL N’Y A PAS SOUS LE CIEL D’AUTRE NOM DONNÉ AUX HOMMES PAR LEQUEL IL NOUS FAILLE ÊTRE SAUVÉS » (Ac 4, 12).

Au n° 521 du CEC, l’hérésie reparaît « dans toute sa force, toute son insolente étrangeté », écrit l’abbé de Nantes : “ Tout ce que le Christ a vécu, Il fait que nous puissionsle vivre en Luiet qu’il le vive en nous. [ “ Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. ” ] Nous sommes appelés à ne faire plus qu’un avec Lui ; ce qu’il a vécu dans sa chair pour nous et comme notre modèle, Il nous y fait communier comme les membres de son Corps. ” »

Notre Père fait observer que la phrase entre crochets est encore une citation authentique du texte source, toujours la même ! « principe fondamental de la Constitution pastoraleGaudium et Spes du concile Vatican II sur “ l’Église dans le monde ”. Et l’on sait que cette idée hardie a été proposée aux Pères par Mgr Karol Wojtyla, que personne n’en comprenait le sens, et que finalement elle est entrée dans ce texte abominable comme un panier de serpents, et ainsi s’est répandue dans tout le corps doctrinal et moral de l’Église postconciliaire. » Elle proclame « comme une chose faite pour toute l’humanité, avant même son moindre consentement, que Dieu se l’est “ unie ” “ en quelque sorte ” par sa seule Incarnation, lui assurant sa justification temporelle et immanquablement son salut éternel... tandis que toute l’Église a toujours et partout montré dans cette “ admirable union ” et cette véritable “ divinisation ” le fruit moral, c’est-à-dire volontaire de la grâce et de l’amour du Christ l’offrant, et de la conversion et de l’amour de la créature y répondant. Ici, c’est l’union des “ saints ” au Christ dans l’Église, comme en un Corps mystique. Là, c’est l’union de l’ “ homme ” au Christ produite physiquement par son Incarnation, universelle et définitive, faisant du genre humain une excroissance monstrueuse (“ en quelque sorte ” !) du corps physique du Christ ! »

Voici maintenant la vérité catholique enseignée par Benoît XVI :

101. DANS QUEL SENS DIT-ON QUE TOUTE LA VIE DU CHRIST EST UN MYSTÈRE ?

• TOUTE LA VIE DU CHRIST EST UN ÉVÉNEMENT DE RÉVÉLATION. CE QUI EST VISIBLE DANS LA VIE TERRESTRE DE JÉSUS, CONDUIT À SON “ MYSTÈRE INVISIBLE ”,SURTOUT AU “ MYSTÈRE DE SA FILIATION DIVINE ” : « QUI ME VOIT, VOIT LE PÈRE. »(Jn 14, 19)

EN OUTRE, MÊME SI LE SALUT VIENT ENTIÈREMENT DE LA CROIX ET DE LA RÉSURRECTION, TOUTE LA VIE DU CHRIST EST UN “ MYSTÈRE DE SALUT ” PARCE QUE TOUT CE QUE JÉSUS A FAIT, DIT ET SOUFFERT AVAIT POUR BUT DE SAUVER L’HOMME DÉCHU ET DE LE RÉTABLIR DANS SA VOCATION DE FILS DE DIEU.

Le numéro 533 du CEC renouvelle la même erreur, mais enrobée dans une idée chère à la piété chrétienne : « La vie cachée à Nazareth permet à tout homme de communier à Jésus par les voies les plus quotidiennes de la vie. » Ces voies sont-elles sacramentelles et ecclésiales, ou profanes et temporelles, séculières ? C’est toute la question.

Tandis que le catéchisme de Benoît XVI « nous » invite, nous chrétiens, à imiter Jésus dans sa vie cachée à Nazareth, telle que notre Père de Foucauld nous en donne l’exemple :

104. QUELS ENSEIGNEMENTS NOUS OFFRE LA VIE CACHÉE DE JÉSUS À NAZARETH ?

• PENDANT SA VIE CACHÉE À NAZARETH, JÉSUS DEMEURE DANS LE SILENCE D’UNE EXISTENCE ORDINAIRE. IL NOUS PERMET AINSI D’ÊTRE EN COMMUNION AVEC LUI DANS LA SAINTETÉ D’UNE VIE QUOTIDIENNE TISSÉE DE PRIÈRE, DE SIMPLICITÉ, DE TRAVAIL, D’AMOUR FAMILIAL. SA SOUMISSION À MARIE ET À JOSEPH, SON PÈRE PUTATIF, EST UNE FIGURE DE SON OBÉISSANCE FILIALE AU PÈRE. MARIE ET JOSEPH ACCUEILLENT, PAR LEUR FOI, LE MYSTÈRE DE JÉSUS, MÊME S’ILS NE LE COMPRENNENT PAS TOUJOURS.

Au chapitre de “ notre participation au sacrifice du Christ ”, un passage de « pur hydromel » enrobe de nouveau le « dogme intrus, venin d’hérésie », que l’abbé de Nantes place entre crochets :

« 618. La Croix est l’unique sacrifice du Christ “ seul médiateur entre Dieu et les hommes ”(1 Tm 2, 5). Mais, [ parce que, dans sa personne divine incarnée, “ il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme ”(G. S. 22, § 2) ],Il“ offre à tous les hommes,[ d’une façon que Dieu connaît ], la possibilité d’être associés au mystère Pascal ”(G. S. 22 § 5). Il appelle les disciples “ à prendre leur Croix et à Le suivre ”(Mt 16, 24) [...].Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là mêmes qui en sont les premiers bénéficiaires.

« Cela s’accomplit suprêmement en la personne de sa Mère, associée plus intimement que toute autre au mystère de sa souffrance rédemptrice : “ En dehors de la Croix il n’y a pas d’autre échelle par où monter au Ciel. ” (sainte Rose de Lima) »

Benoît XVI expulse encore une fois l’erreur et tourne nos yeux et notre cœur vers la Croix de Jésus, mais sans faux-fuyant :

112. QUELLE EST L’IMPORTANCE DU MYSTÈRE PASCAL DE JÉSUS ?

• LE MYSTÈRE PASCAL DE JÉSUS QUI COMPREND SA PASSION, SA MORT, SA RÉSURRECTION ET SA GLORIFICATION, EST AU CENTRE DE LA FOI CHRÉTIENNE PARCE QUE LE DESSEIN SALVIFIQUE DE DIEU S’EST ACCOMPLI UNE FOIS POUR TOUTES PAR LA MORT RÉDEMPTRICE DE SON FILS, JÉSUS-CHRIST.

123. POURQUOI JÉSUS APPELLE-T-IL SES DISCIPLES À PRENDRE LEUR CROIX ?

• EN APPELANT SES DISCIPLES À « PRENDRE LEUR CROIX ET À LE SUIVRE »(Mt 16, 24), JÉSUS VEUT ASSOCIER À SON SACRIFICE RÉDEMPTEUR CEUX-LÀ MÊMES QUI EN SONT LES PREMIERS BÉNÉFICIAIRES.

Encore, au chapitre du CEC consacré au mariage, et précisément du “ Mariage dans le Seigneur ”, on retrouve l’inévitable, l’insupportable “ Gaudium et spes ” 22, 2 :

« 1612. L’alliance nuptiale entre Dieu et son peuple Israël avait préparé l’Alliance nouvelle et éternelle[dans laquellele Fils de Dieu, en s’incarnant et en donnant sa vie, s’est uni d’une certaine façon toute l’humanité sauvée par lui(G. S. 22, § 2) ],préparant ainsi les“ noces de l’Agneau ”(Ap 19, 7-9). »

« Ce texte ajoute aux précédents, observe l’abbé de Nantes, l’idée, encore inédite, que cette union du Christ à toute l’humanité constituerait le lien indissoluble de l’ “ Alliance nouvelle et éternelle ”, avec effet rétroactif donc, entre le Christ-Époux et non plus l’Église visible, hiérarchique et, si j’ose dire, sacramentelle qu’il allait instituer, mais l’Humanité constituant invisiblement son Épouse... L’incertitude est totale sur la nature de ce lien mystique ou physique, qu’on ne prend jamais la peine de nous préciser... Et pour cause ! une union morale par consentement mutuel étant exclue ! » (Liber accusationis, p. 11) Dans son commentaire littéral du CEC, l’abbé de Nantes n’hésitait pas à « préciser », dans le langage cru des prophètes : « Si l’union est faite au jour de l’Incarnation rédemptrice, ou au jour du Sacrifice rédempteur, avec tout homme, avec l’humanité, nous voilà conduits à la pleine révélation de l’authentique dessein de Dieu, par Karol Wojtyla, le Concile et tout le tremblement, ce dessein jusqu’à Lui, jusqu’à eux inconnu, incompris en tout cas, selon lequel le Christ à Lui seul, en un jour, s’est uni en mariage mystique toute l’humanité, indissolublement, faisant d’elle son Corps, non point sacramentel, ni mystique, mais physique. Ce n’est plus une alliance, c’est un viol ! Horreur absolue...

« L’idée, ainsi ressassée dans le CEC, en acquiert une légitimité, une autorité inattaquable, et son inventeur en deviendrait à jamais invulnérable à toute accusation d’hérésie. » (CRC n° 287, p. 7)

À moins que quelqu’un, enfin, ne se dresse, dans la sainte et infaillible Église de Dieu, pour la dénoncer.

Le catéchisme de Benoît XVI montre que l’abbé de Nantes a gagné sa cause :

341. QUELLE EST LA NOUVEAUTÉ IMPRIMÉE PAR LE CHRIST AU MARIAGE ?

• NON SEULEMENT JÉSUS-CHRIST RÉTABLIT L’ORDRE INITIAL VOULU PAR DIEU, MAIS IL DONNE LA GRÂCE POUR VIVRE LE MARIAGE SELON SA NOUVELLE DIGNITÉ DE SACREMENT, SIGNE DE SON AMOUR D’ÉPOUX POUR L’ÉGLISE : « VOUS, MARIS, AIMEZ VOS FEMMES COMME LE CHRIST A AIMÉ L’ÉGLISE. » (Ep 5, 25)

Afin de nous purifier entièrement le cœur, l’âme et l’esprit du poison wojtylien, il nous faut méditer les éclaircissements donnés par l’abbé de Nantes :

« La nature humaine dans le Christ est, comme en tout homme, une manière d’être qui, sans doute, le met en relations corporelles et spirituelles avec tous les humains de tous les temps, que ces relations soient virtuelles ou réelles. Mais ces relations ne sont en aucune manière “ hypostatiques ”, de l’ordre physique ou ontologique, et telles enfin qu’elles établissent “ en quelque sorte ”, ou “ d’une certaine façon ”, un lien d’appartenance, d’union mutuelle hors du consentement de l’un et de l’autre.

« En conséquence, Jésus peutvouloir etoffrir à tous, cette intime communion à sa propre vie, cette adoption filiale, ce partage de la nature divine, cette inhabitation des Personnes divines dans le cœur de ses créatures, tout et jusqu’à la consommation de cette intercession et intersession participant de la sublime Vie trinitaire, ce n’est pas encore une union des êtres, tant que l’homme n’a pas répondu à son désir, à son appel, à la sollicitation de sa grâce, par la foi, par le baptême, par l’Eucharistie. Et cette union ne subsistera ici-bas et dans l’éternité que si l’homme, pour ce qui est de lui, persévère dans sa fidélité.

« Supposer un lien physique, tel que celui des cellules d’un corps, vivant d’une même âme, lien indépendant de la vie morale et spirituelle de l’homme, qui ne subsisterait que par la volonté unilatérale du Christ s’incarnant et s’offrant en sacrifice pour lui, c’est une terrible et dévastatrice hérésie touchant au panthéisme et au teilhardisme. Les conséquences déjà remarquées dans son sillage en sont le dépérissement de l’Église et, par suite, l’apostasie des masses dites “ chrétiennes ” sous l’effet hallucinant de ce faux dogme. » (CRC n° 287, p. 7)

IV. L’ÉGLISE ET LA SYNAGOGUE

Ce rejet de la thèse majeure de Jean-Paul II qui a commandé tout son enseignement pontifical pendant plus d’un quart de siècle, permet au catéchisme de Benoît XVI de se dégager des autres hérésies anathématisées par l’abbé de Nantes, à commencer par la quatrième : « Erreur sur l’innocence des juifs et la culpabilité des chrétiens dans la Passion et la Mort de Jésus crucifié. »

Et d’abord nous retrouvons avec Benoît XVI l’élan “ orthodromique ” de l’Histoire sainte :

7. QUELLES SONT LES PREMIÈRES ÉTAPES DE LA RÉVÉLATION DE DIEU ?

• DIEU, DÈS LE COMMENCEMENT, SE MANIFESTE À NOS PREMIERS PARENTS, ADAM ET ÈVE, ET IL LES INVITE À UNE COMMUNION INTIME AVEC LUI. APRÈS LEUR CHUTE, IL N’INTERROMPT PAS SA RÉVÉLATION ET IL PROMET LE SALUT POUR TOUTE LEUR DESCENDANCE. APRÈS LE DÉLUGE, IL CONCLUT AVEC NOÉ UNE ALLIANCE ENTRE LUI ET TOUS LES ÊTRES VIVANTS.

8. QUELLES SONT LES ÉTAPES SUCCESSIVES DE LA RÉVÉLATION DE DIEU ?

• DIEU A CHOISI ABRAHAM EN L’APPELANT À SORTIR DE SON PAYS POUR FAIRE DE LUI « LE PÈRE D’UNE MULTITUDE DE PEUPLES » (Gn 17, 5), EN LUI PROMETTANT DE BÉNIR EN LUI « TOUTES LES NATIONS DE LA TERRE » (Gn 12, 3). LES DESCENDANTS D’ABRAHAM SERONT LES DÉPOSITAIRES DES PROMESSES DIVINES FAITES AUX PATRIARCHES. DIEU FORME ISRAËL COMME SON PEUPLE CHOISI ; LE SAUVANT DE L’ESCLAVAGE D’ÉGYPTE, IL CONCLUT AVEC LUI L’ALLIANCE DU SINAÏ ET, PAR LA MÉDIATION DE MOÏSE, IL LUI DONNE SA LOI. LES PROPHÈTES ANNONCENT UNE RÉDEMPTION RADICALE DU PEUPLE ET UN SALUT, QUI EMBRASSERA TOUTES LES NATIONS DANS UNE ALLIANCE NOUVELLE ET ÉTERNELLE. DU PEUPLE D’ISRAËL, DE LA LIGNÉE DU ROI DAVID NAÎTRA LE MESSIE : JÉSUS.

Toute l’histoire universelle aboutit à cet avènement de Jésus, après de longues préparations :

102. QUELLES ONT ÉTÉ LES PRÉPARATIONS AUX MYSTÈRES DE JÉSUS ?

• AVANT TOUT, IL Y A EU, DURANT DE NOMBREUX SIÈCLES, UNE LONGUE ESPÉRANCE, CELLE QUE NOUS REVIVONS PENDANT LA CÉLÉBRATION LITURGIQUE DU TEMPS DE L’AVENT. OUTRE L’ATTENTE OBSCURE QU’IL A MISE DANS LE CŒUR DES PAÏENS, DIEU A PRÉPARÉ LA VENUE DE SON FILS AU MOYEN DE L’ANCIENNE ALLIANCE, JUSQU’À JEAN-BAPTISTE, LE DERNIER ET LE PLUS GRAND DES PROPHÈTES.

103. QU’ENSEIGNE L’ÉVANGILE SUR LES MYSTÈRES DE LA NAISSANCE ET DE L’ENFANCE DE JÉSUS ?

• À NOËL, LA GLOIRE DE DIEU SE MANIFESTE DANS LA FAIBLESSE D’UN ENFANT ; LA CIRCONCISION DE JÉSUS EST LE SIGNE DE SON APPARTENANCE AU PEUPLE HÉBREU ET LA PRÉFIGURATION DE NOTRE BAPTÊME ; L’ÉPIPHANIE EST LA MANIFESTATION DU ROI-MESSIE D’ISRAËL À TOUS LES GENTILS ; LORS DE LAPRÉSENTATION AU TEMPLE, SIMÉON ET ANNE REPRÉSENTENT TOUTE L’ATTENTE D’ISRAËL QUI VIENT À LA RENCONTRE DE SON SAUVEUR ; LA FUITE EN ÉGYPTE ET LE MASSACRE DES INNOCENTS ANNONCENT QUE TOUTE LA VIE DU CHRIST SERA SOUS LE SIGNE DE LA PERSÉCUTION ; SON RETOUR D’ÉGYPTE RAPPELLE L’EXODE ET PRÉSENTE JÉSUS COMME LE NOUVEAU MOÏSE : C’EST LUI LE VRAI ET DÉFINITIF LIBÉRATEUR.

Loin de s’être uni lui-même à tout homme du seul fait de son Incarnation, le Verbe fait chair commence, dès sa naissance, une course de géant qui le lance à la conquête de tous les hommes, les uns après les autres afin, s’il est possible, de les sauver tous :

107. QUI EST INVITÉ À PRENDRE PART AU ROYAUME DE DIEU, ANNONCÉ ET RÉALISÉ PAR JÉSUS ?

• JÉSUS INVITE TOUS LES HOMMES À FAIRE PARTIE DU ROYAUME DE DIEU. MÊME LE PIRE DES PÉCHEURS EST APPELÉ À SE CONVERTIR ET À ACCEPTER L’INFINIE MISÉRICORDE DU PÈRE. LE ROYAUME APPARTIENT, DÈS ICI-BAS, À TOUS CEUX QUI L’ACCUEILLENT AVEC UN CŒUR HUMBLE. C’EST À EUX QUE SONT RÉVÉLÉS SES MYSTÈRES.

108. POURQUOI JÉSUS MANIFESTE-T-IL SON ROYAUME PAR DES SIGNES ET MIRACLES ?

• JÉSUS ACCOMPAGNE SA PAROLE DE SIGNES ET MIRACLES POUR ATTESTER QUE LE ROYAUME EST PRÉSENT EN LUI, LE MESSIE. MÊME S’IL GUÉRIT QUELQUES PERSONNES, IL N’EST PAS VENU POUR ÉLIMINER TOUS LES MAUX ICI-BAS, MAIS AVANT TOUT POUR NOUS LIBÉRER DE L’ESCLAVAGE DU PÉCHÉ. L’EXPULSION DES DÉMONS ANNONCE QUE SA CROIX SERA VICTORIEUSE SUR « LE PRINCE DE CE MONDE » (Jn 12, 31).

111. COMMENT SE DÉROULE L’ENTRÉE MESSIANIQUE À JÉRUSALEM ?

• L’HEURE VENUE, JÉSUS DÉCIDA DE MONTER À JÉRUSALEM POUR SOUFFRIR SA PASSION, MOURIR ET RESSUSCITER. COMME ROI-MESSIE QUI MANIFESTE LA VENUE DU ROYAUME, IL ENTRE DANS SA CITÉ MONTÉ SUR UN ÂNON. IL EST ACCOMPAGNÉ PAR DES ENFANTS DONT LES ACCLAMATIONS SONT REPRISES DANS LE SANCTUS EUCHARISTIQUE : « BÉNI SOIT CELUI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR !HOSANNAH (SAUVE-NOUS) ! » (Mt 21, 9) LA LITURGIE DE L’ÉGLISE INAUGURE LA SEMAINE SAINTE PAR LA CÉLÉBRATION DE CETTE ENTRÉE DANS JÉRUSALEM.

Le CEC après avoir reconnu « le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît », disait : « L’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus, responsabilité dont ils ont trop souvent accablé uniquement les juifs. » (n° 598)

Affirmation qualifiée de « mensonge impudent » par l’abbé de Nantes. À juste titre ! La preuve s’en trouve inscrite au chapitre deuxième des Actes des Apôtres, dans le “ kérygme ” fondateur de l’Église, annonce de l’Évangile par saint Pierre aux juifs de Jérusalem, le jour de la Pentecôte :

« Hommes d’Israël, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-mêmes, cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la Croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès. » (Ac 2, 22-24)

Il n’y a pas l’ombre d’un doute : contrairement aux affirmations du CEC, saint Pierre « n’hésite pas à imputer »aux juifs« la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus » :

« Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié. » (Ac 2, 36)

Les juifs, rassemblés pour écouter ces paroles, les entendent fort bien et ne les contestent pas :

« D’entendre cela, ils eurent le cœur transpercé. Ils dirent à Pierre et aux Apôtres :“ Frères, que devons-nous faire ? ” Pierre leur répondit :“ Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au Nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car c’est pour vous qu’est la promesse, ainsi que pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. ” » (Ac 2, 37-39)

Notre Saint Père le pape Benoît XVI est trop familier de son cher saint Augustin pour oublier le commentaire du psaume 63 par ce Père de l’Église que nous lisons aux matines du Vendredi saint :

« “ Ils ont aiguisé leurs langues comme un glaive. ” Que les juifs ne disent pas : Nous n’avons pas tué le Christ. Ils le livrèrent en effet au juge Pilate, afin de paraître comme innocents de sa mort. Car Pilate leur ayant dit : “ Faites-le mourir vous-mêmes ”, ils répondirent : “ Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. ” Ils voulaient rejeter l’iniquité de leur forfait sur la personne du juge ; mais trompaient-ils Dieu, le vrai juge ? »

Benoît XVI a rétabli la vérité catholique :

113. SUR QUELLES ACCUSATIONS JÉSUS A-T-IL ÉTÉ CONDAMNÉ ?

• CERTAINS CHEFS D’ISRAËL ACCUSÈRENT JÉSUS D’AGIR CONTRE LA LOI, CONTRE LE TEMPLE DE JÉRUSALEM, ET EN PARTICULIER CONTRE LA FOI EN UN DIEU UNIQUE, PARCE QU’IL SE PROCLAMAIT FILS DE DIEU. C’EST POURQUOI ILS LE LIVRÈRENT À PILATE AFIN QU’IL LE CONDAMNÂT À MORT.

114. COMMENT JÉSUS S’EST-IL COMPORTÉ ENVERS LA LOI D’ISRAËL ?

• JÉSUS N’A PAS ABOLI LA LOI DONNÉE PAR DIEU À MOÏSE SUR LE SINAÏ, MAIS IL L’A PORTÉE À SON ACCOMPLISSEMENT EN EN DONNANT L’INTERPRÉTATION DÉFINITIVE. C’EST LUI LE DIVIN LÉGISLATEUR QUI OBSERVE CETTE LOI INTÉGRALEMENT. EN OUTRE, LUI, LE SERVITEUR FIDÈLE, IL OFFRE, PAR SA MORT EXPIATRICE, LE SEUL SACRIFICE CAPABLE DE RACHETER « TOUTES LES FAUTES COMMISES PAR LES HOMMES PENDANT LA PREMIÈRE ALLIANCE » (Hb 9, 15).

115. QUELLE FUT L’ATTITUDE DE JÉSUS À L’ÉGARD DU TEMPLE DE JÉRUSALEM ?

• JÉSUS A ÉTÉ ACCUSÉ D’HOSTILITÉ DANS LES CONTROVERSES AU SUJET DU TEMPLE. POURTANT, IL L’A VÉNÉRÉ COMME « LA DEMEURE DE SON PÈRE »(Jn 2, 16), ET IL Y A DONNÉ UNE PART IMPORTANTE DE SON ENSEIGNEMENT. MAIS IL EN A AUSSI PRÉDIT LA DESTRUCTION, EN RELATION AVEC SA PROPRE MORT, ET IL S’EST PRÉSENTÉ LUI-MÊME COMME LA DEMEURE DÉFINITIVE DE DIEU AU MILIEU DES HOMMES.

116. JÉSUS A-T-IL CONTREDIT LA FOI D’ISRAËL EN UN DIEU UNIQUE ET SAUVEUR ?

• JÉSUS N’A JAMAIS CONTREDIT LA FOI AU DIEU UNIQUE, PAS MÊME QUAND IL ACCOMPLISSAIT L’ŒUVRE DIVINE PAR EXCELLENCE, CELLE QUI RÉALISAIT LES PROMESSES MESSIANIQUES ET LE RÉVÉLAIT L’ÉGAL DE DIEU : LE PARDON DES PÉCHÉS. LA DEMANDE DE JÉSUS DE CROIRE EN LUI ET DE SE CONVERTIR PERMET DE MESURER LA TRAGIQUE INCOMPRÉHENSION DU SANHÉDRIN ESTIMANT QUE JÉSUS MÉRITAIT LA MORT COMME BLASPHÉMATEUR.

Le CEC était «d’une incroyable perfidie c hrétienne cette fois ! et non pas juive) sur ce point », s’indignait l’abbé de Nantes. On y lisait en effet : « Une telle exigence de conversion, face à un accomplissement si surprenant des promesses, permet de comprendre la tragique méprise du sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur. » (n° 591)

Ainsi, « Ce fut une “ tragique méprise ” ! » ironisait notre Père.

« Si Jésus n’avait pas demandé à ses compatriotes plus qu’ils ne pouvaient faire... Si Jésus s’était mieux expliqué... Si Jésus avait plus intelligemment préparé leurs esprits... Alors cette “ élite religieuse ” ne se serait pas refusé à lui accorder sa foi, ni plus tard endurcie dans son incrédulité. La situation s’est trouvée bloquée du fait des exigences de Jésus, de la faute de Jésus, et elle l’est encore aujourd’hui, car la lumière n’a pas encore été faite sur ces événements dans le peuple chrétien, malgré cinquante ans d’Amitiés judéo-chrétiennes, et le Concile et l’œcuménisme actuel. Avec ce Catéchisme, enfin les outrances de Jésus-Christ vont être réparées ! »

Avec le catéchisme de Benoît XVI, ce sont les perfides insinuations du CEC qui sont réparées. Il ne s’agit plus de « méprise », mais d’ « incompréhension », ce qui est encore une manière d’excuser le sanhédrin, mais à l’imitation de Jésus lui-même disant du haut de la Croix : « Mon Père, pardonnez-leur ; ils ne savent ce qu’ils font. » (Lc 23, 34) Saint Pierre aussi plaide la « tragique incompréhension » lorsqu’il s’adresse au peuple accouru au portique de Salomon après la guérison miraculeuse de l’impotent de la Belle Porte : « Je sais que c’est par ignorance que vous avez agi, ainsi d’ailleurs que vos chefs. » (Ac 3, 17)

117. QUI EST RESPONSABLE DE LA MORT DE JÉSUS ?

• LA PASSION ET LA MORT DE JÉSUS NE PEUVENT ÊTRE IMPUTÉES INDISTINCTEMENT À TOUS LES JUIFS QUI VIVAIENT ALORS, NI AUX AUTRES JUIFS VENUS ENSUITE DANS LA SUITE DES TEMPS ET DANS D’AUTRES LIEUX. CHAQUE PÉCHEUR EN PARTICULIER, C’EST-À-DIRE CHAQUE HOMME, EST RÉELLEMENT CAUSE ET INSTRUMENT DE LA SOUFFRANCE DU RÉDEMPTEUR, ET PLUS GRAVEMENT COUPABLES SONT CEUX QUI, SURTOUT S’ILS SONT CHRÉTIENS, RETOMBENT PLUS SOUVENT DANS LE PÉCHÉ ET SE COMPLAISENT DANS LES VICES.

118. POURQUOI LA MORT DU CHRIST FAIT-ELLE PARTIE DU DESSEIN DE DIEU ?

• POUR RÉCONCILIER AVEC LUI TOUS LES HOMMES VOUÉS À LA MORT À CAUSE DU PÉCHÉ, DIEU A PRIS L’INITIATIVE AMOUREUSE D’ENVOYER SON FILS AFIN QU’IL SE LIVRE À LA MORT POUR LES PÉCHEURS.

ANNONCÉE DANS L’ANCIEN TESTAMENT, EN PARTICULIER COMME SACRIFICE DU SERVITEUR SOUFFRANT, LA MORT DE JÉSUS ADVINT « SELON LES ÉCRITURES ».

Jésus a été « livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu ». Jésus a été « livré » par Judas aux juifs, « livré » par les juifs aux Romains, « livré » par Pilate à l’escouade qui l’a crucifié, livré, livré ! Il n’a donc pas été livré par hasard, ni par le seul déni de justice de Pilate, mais par la prescience de Dieu. Dieu le voulait, Jésus le savait et consentait, pour nous sauver tous. En ce sens, il est bien vrai que nous sommes tous coupables et tous appelés à nous convertir à la voix maternelle de l’Église.

Mais la responsabilité du peuple juif est indéniable. Les paraboles délivrent, dans d’impitoyables et lumineuses allégories, la même vérité : les juifs se rendent coupables au moment où les païens entrent dans le Royaume, tel le fils aîné révolté contre son père, quand le cadet, l’enfant prodigue, l’enfant perdu, revient, repentant, à la maison. Jérusalem est le figuier stérile, que la malédiction de Jésus dessèche en l’espace d’un matin ! Les juifs sont ces invités à la noce du Fils, qui refusent de s’y rendre et que les boiteux, les aveugles, les mendiants remplaceront à la seule et mystérieuse condition de revêtir la robe nuptiale de la conversion, du baptême, de la foi, de la charité.

La parabole des vignerons homicides résume toute l’histoire sainte car le peuple d’Israël n’a cessé de se rebeller au long des siècles contre les envoyés de Dieu. Mais, selon les Évangélistes, les pharisiens et les sadducéens vont mettre le comble à cette iniquité en complotant de tuer Jésus.

Or, les Évangiles disent vrai, et eux seuls, à l’exclusion des « autres sources historiques » invoquées par le CEC (n° 573), inavouées, mais bien démasquées par l’abbé de Nantes comme « celles que le judaïsme talmudique conserve dans son trésor caché et ne cesse de commenter d’âge en âge » : les “ tôledôt Jéshû ” que l’Église interdisait jadis et livrait au bûcher par respect pour le Christ et sa Sainte Mère, parce que leur contenu est atrocement injurieux pour Dieu, pour Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour notre Souveraine Mère, l’Immaculée Vierge Marie. Le CEC n’hésitait pas à mêler ce torrent d’ineptie, de vulgarité et de bêtise à l’eau cristalline de nos immortels et divins Évangiles ! Mais d’emblée, le catéchisme de Benoît XVI nous ramène aux sources pures :

18. POURQUOI LA SAINTE ÉCRITURE ENSEIGNE-T-ELLE LA VÉRITÉ ?

• PARCE QUE DIEU LUI-MÊME EST L’AUTEUR DE LA SAINTE ÉCRITURE ; C’EST POURQUOI ON DIT QU’ELLE EST INSPIRÉE ET QU’ELLE ENSEIGNE SANS ERREUR LES VÉRITÉS QUI SONT NÉCESSAIRES À NOTRE SALUT.

EN EFFET, L’ESPRIT-SAINT A INSPIRÉ LES AUTEURS HUMAINS QUI ONT ÉCRIT CE QU’IL VOULAIT NOUS ENSEIGNER. CEPENDANT, LA FOI CHRÉTIENNE N’EST PAS “ UNE RELIGION DU LIVRE ” MAIS UNE RELIGION DE LA PAROLE DE DIEU QUI N’EST PAS « UNE PAROLE ÉCRITE OU MUETTE, MAIS LE VERBE INCARNÉ ET VIVANT » (SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX).

Notre foi catholique, fidèle à la parole de Vérité des divines Écritures, nous oblige donc à conclure sans équivoque à la responsabilité des juifs dans la condamnation et la mort de l’Innocent.

Deux mille ans après, l’ « incompréhension » ne peut plus être alléguée. C’est pourquoi Édith Stein, en religion sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, en son carmel de Cologne, parut comme interdite à la nouvelle, le 9 novembre 1938, de l’incendie de la synagogue de la ville, où Benoît XVI se rendra durant les j.m.j. :

« C’est l’ombre de la Croix qui s’étend sur mon peuple, dit-elle. Oh ! s’il venait à se rendre à la raison ! C’est l’accomplissement de la malédiction que mon peuple a appelée sur lui[ « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants », Mt 27, 25 ]. Caïn doit être châtié [ sœur Thérèse-Bénédicte assimile les juifs tuant Jésus à Caïn tuant Abel ],mais malheur à celui qui portera la main sur Caïn ![ « Aussi bien, si quelqu’un tue Caïn, on le vengera sept fois », Gn 4, 15.]Malheur à cette ville, à ce pays, à ces hommes, sur qui pèsera la vengeance divine pour tous les outrages qui seront commis envers les juifs. »

Mais alors, demandera-t-on : Qui donc obtiendra miséricorde ? Les enfants de l’Église.

V. LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR ET LA VIE ÉTERNELLE

Il ne reste plus trace, dans le catéchisme de Benoît XVI, de la « cinquième hérésie » présente dans le CEC : « Erreur d’un au-delà perdu hors de l’espace et du temps, d’un Christ désincarné et d’un royaume évanescent ».

D’abord la Résurrection du Christ est donnée clairement comme un événement historique :

127. QUELS SONT LES “ SIGNES ” QUI ATTESTENT LA RÉSURRECTION DE JÉSUS ?

• OUTRE LE PRINCIPAL SIGNE QUE CONSTITUE LE TOMBEAU VIDE, LA RÉSURRECTION DE JÉSUS EST ATTESTÉE PAR LES FEMMES QUI, LES PREMIÈRES, RENCONTRÈRENT JÉSUS ET L’ANNONCÈRENT AUX APÔTRES. PUIS JÉSUS « APPARUT À CEPHAS (PIERRE), ET AUX DOUZE. ENSUITE, IL APPARUT À PLUS DE CINQ CENTS FRÈRES À LA FOIS » (1 Co 15, 5-6) ET À D’AUTRES ENCORE. LES APÔTRES N’ONT PAS PU INVENTER LA RÉSURRECTION, CAR CELLE-CI LEUR SEMBLAIT IMPOSSIBLE : EN EFFET, JÉSUS LEUR A MÊME REPROCHÉ LEUR INCRÉDULITÉ.

Après avoir affirmé « la réalité de Jésus ressuscité », le CEC prétend que le corps glorieux de Jésus ressuscité « n’est plus situé dans l’espace et le temps » (n° 645).

« Là, je renâcle », protestait l’abbé de Nantes. « Cela peut paraître très savant, très nouveau, mais précisément :

« 1° On envoie promener avec dédain le langage, la compréhension, les représentations traditionnelles du Mystère qui font vivre l’espérance de l’Église depuis deux mille ans. C’est schismatique déjà.

« 2° On joue sur les deux tableaux, de l’ancien langage et de ses interprétations ésotériques, sans s’émouvoir de leur incohérence et même de leur permanente contradiction. Ce jeu équivoque dissimule l’insuffisance évidente de la gnose nouvelle à expliquer ce qu’est aujourd’hui l’état du Ressuscité “ hors de l’espace et du temps ”. Ce qui demeure ainsi impensable et qui défie le dogme catholique est hérétique et c’en est assez pour qu’on le refuse. »

Benoît XVI en tombe d’accord puisqu’il supprime de son catéchisme l’expression « Il n’est plus situé dans l’espace et le temps » :

129. QUEL EST L’ÉTAT DU CORPS RESSUSCITÉ DE JÉSUS ?

• LA RÉSURRECTION DU CHRIST N’A PAS ÉTÉ UN RETOUR À LA VIE TERRESTRE. SON CORPS RESSUSCITÉ EST CELUI-LÀ MÊME QUI A ÉTÉ CRUCIFIÉ ET QUI PORTE LES SIGNES DE SA PASSION, MAIS IL EST DÉSORMAIS PARTICIPANT DE LA VIE DIVINE, AVEC LES PROPRIÉTÉS D’UN CORPS GLORIEUX. POUR CETTE RAISON, JÉSUS RESSUSCITÉ EST SOUVERAINEMENT LIBRE D’APPARAÎTRE À SES DISCIPLES, COMME IL VEUT ET OÙ IL VEUT, ET SOUS DES APPARENCES DIVERSES.

La Résurrection est donc d’abord un fait humain, visible, historique, de l’ordre objectif de la constatation empirique et du raisonnement scientifique. Elle est, en même temps, mais à un autre degré de profondeur, un dessein divin auquel l’intelligence humaine n’accède que par la foi :

131. QUELS SONT LE SENS ET LA PORTÉE SALVIFIQUE DE LA RÉSURRECTION ?

• LA RÉSURRECTION EST LE POINT CULMINANT DE L’INCARNATION. ELLE CONFIRME LA DIVINITÉ DU CHRIST, COMME AUSSI TOUT CE QU’IL A FAIT ET ENSEIGNÉ ; ELLE RÉALISE TOUTES LES PROMESSES DIVINES EN NOTRE FAVEUR. EN OUTRE, LE RESSUSCITÉ, VAINQUEUR DU PÉCHÉ ET DE LA MORT, EST LE PRINCIPE DE NOTRE JUSTIFICATION ET DE NOTRE RÉSURRECTION. DÉSORMAIS, ELLE NOUS PROCURE LA GRÂCE DE L’ADOPTION FILIALE, QUI EST PARTICIPATION RÉELLE À SA VIE DE FILS UNIQUE ; PUIS, À LA FIN DES TEMPS, IL RESSUSCITERA NOTRE CORPS.

132. QU’EST-CE QUE L’ASCENSION ?

• APRÈS QUARANTE JOURS DURANT LESQUELS IL S’EST MONTRÉ AUX APÔTRES SOUS LES TRAITS D’UNE HUMANITÉ ORDINAIRE QUI VOILAIENT SA GLOIRE DE RESSUSCITÉ, LE CHRIST MONTE AU CIEL ET SIÈGE À LA DROITE DU PÈRE. IL EST LE SEIGNEUR QUI RÈGNE DÉSORMAIS AVEC SON HUMANITÉ DANS LA GLOIRE ÉTERNELLE DU FILS DE DIEU ET IL INTERCÈDE SANS CESSE EN NOTRE FAVEUR AUPRÈS DU PÈRE. IL NOUS ENVOIE SON ESPRIT ET NOUS DONNE L’ESPÉRANCE DE LE REJOINDRE UN JOUR, NOUS AYANT PRÉPARÉ UNE PLACE.

Le CEC n’affirmait pas clairement que Jésus monta au Ciel : « La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée et par le ciel où Il siège désormais à la droite de Dieu. » (n° 659)

« Qu’est-ce que cette “ entrée irréversible ” de son humanité “ dans la gloire divine ” ? » demandait notre Père. « Les anges, dans le récit même de l’Ascension, démentent cette irréversibilité prétendue : “ Ce même Jésus, qui vous a été enlevé, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu partir vers le ciel. ” »

À l’encontre du « vide d’une gnose de “ nulle part ”, qui cumule l’hérésie et le schisme d’une perfide négation de la foi » dans le CEC, voici les claires affirmations de notre foi catholique :

204. QUEL RAPPORT Y A-T-IL ENTRE LA RÉSURRECTION DU CHRIST ET LA NÔTRE ?

• COMME LE CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITÉ D’ENTRE LES MORTS ET VIT POUR TOUJOURS, AINSI LUI-MÊME NOUS RESSUSCITERA-T-IL TOUS AU DERNIER JOUR, AVEC UN CORPS INCORRUPTIBLE : « CEUX QUI AURONT FAIT LE BIEN RESSUSCITERONT POUR LA VIE, CEUX QUI AURONT FAIT LE MAL POUR UNE RÉSURRECTION DE DAMNATION. » (Jn 5, 29)

Comment parler de résurrection de la chair si ce n’est pour aller dans un lieu tout aussi matériel, et vivre avec les autres saints ou démons, une destinée pleinement humaine ?

205. QUAND NOUS MOURONS, QU’ARRIVE-T-IL À NOTRE CORPS ET À NOTRE ÂME ?

• À LA MORT, QUI EST UNE SÉPARATION DE L’ÂME ET DU CORPS, LE CORPS TOMBE DANS LA CORRUPTION, TANDIS QUE L’ÂME, QUI EST IMMORTELLE, VA À LA RENCONTRE DU JUGEMENT DE DIEU ET ATTEND DE REJOINDRE SON CORPS LORSQUE, AU RETOUR DU SEIGNEUR, IL RESSUSCITERA TRANSFIGURÉ. COMPRENDRE COMMENT SE RÉALISERA CETTE RÉSURRECTION DÉPASSE LES CAPACITÉS DE NOTRE IMAGINATION ET DE NOTRE INTELLIGENCE.

208. QU’EST-CE QUE LE JUGEMENT PARTICULIER ?

• C’EST LE JUGEMENT POUR LA RÉTRIBUTION IMMÉDIATE QUE CHACUN, APRÈS SA MORT, REÇOIT DE DIEU DANS SON ÂME IMMORTELLE, SELON SA FOI ET SES ŒUVRES. CETTE RÉTRIBUTION CONSISTE EN L’ACCÈS À LA BÉATITUDE DU CIEL, TOUT DE SUITE OU APRÈS UNE PURIFICATION ADÉQUATE, OU BIEN À LA DAMNATION ÉTERNELLE EN ENFER.

209. QU’ENTEND-ON PAR « CIEL » ?

• PAR « CIEL » ON ENTEND L’ÉTAT DE FÉLICITÉ SUPRÊME ET DÉFINITIVE. CEUX QUI MEURENT DANS LA GRÂCE DE DIEU ET N’ONT PAS BESOIN DE PURIFICATION ULTÉRIEURE SONT RASSEMBLÉS AUTOUR DE JÉSUS ET DE MARIE, DES ANGES ET DES SAINTS. ILS FORMENT AINSI L’ÉGLISE DU CIEL OÙ ILS VOIENT DIEU « FACE À FACE » (1 Co 13, 12), VIVANT EN COMMUNION D’AMOUR AVEC LA TRÈS SAINTE TRINITÉ, ET INTERCÉDANT POUR NOUS.

Le Ciel est donc non seulement un « état » mais un « lieu » où résident les bienheureux. « Il faut bien, écrit l’abbé de Nantes de Jésus ressuscité et de sa divine Mère élevée corps et âme à la gloire du Ciel, que leur mutuelle présence constitue un espace, inaugure un lieu qu’on appelle le Ciel ou Paradis, séjour bienheureux des élus. Et par suite, d’autres lieux seront affectés à la destination éternelle des autres humains, âmes et corps, pour leur bonheur, leur purification temporaire ou leur damnation éternelle. Le CEC en parle en toute occasion selon le langage traditionnel, mais il ne manque pas une seule fois d’en dissoudre la réalité dans des fantasmes gnostiques sans aucune consistance ni vérité. »

Le catéchisme de Benoît XVI dissipe les « fantasmes gnostiques » et nous met en présence du Ciel, du Purgatoire et de l’Enfer.

210. QU’EST-CE QUE LE PURGATOIRE ?

• LE PURGATOIRE EST L’ÉTAT DE CEUX QUI MEURENT DANS L’AMITIÉ DE DIEU MAIS QUI, TOUT EN ÉTANT CERTAINS DE LEUR SALUT ÉTERNEL, ONT ENCORE BESOIN DE PURIFICATION POUR ENTRER DANS LA BÉATITUDE ÉTERNELLE.

212. QU’EST-CE QUE L’ENFER ?

• L’ENFER CONSISTE EN LA DAMNATION ÉTERNELLE DE CEUX QUI MEURENT, PAR CHOIX DÉLIBÉRÉ, DANS LE PÉCHÉ MORTEL. LA PEINE PRINCIPALE DE L’ENFER EST D’ÊTRE SÉPARÉ POUR TOUJOURS DE DIEU EN QUI SEUL L’HOMME TROUVE LA VIE ÉTERNELLE ET LA FÉLICITÉ, PAR QUI IL A ÉTÉ CRÉÉ, ET À QUI IL ASPIRE. LE CHRIST EXPRIME CETTE RÉALITÉ PAR CES PAROLES :

« ALLEZ LOIN DE MOI, MAUDITS, DANS LE FEU ÉTERNEL. » (Mt 25, 41)

On peut, on doit dire que la plainte de l’abbé de Nantes a été entendue en haut lieu : « Je ne connais rien de plus insultant au Christ Jésus, écrivait-il, à son Église, à ses prédicateurs, à ses générations de pieux fidèles et de saints, que ce persiflage des paroles du Christ », rencontré à toutes les pages du CEC, et dont l’esprit mauvais se révélait soudain, « par mégarde », comme celui de l’ « Antichrist », au n° 1027, par exemple. Eh bien ! ce numéro a disparu du catéchisme de Benoît XVI, et l’expression limpide et précise de la foi de partout et de toujours a retrouvé tous ses droits. L’affirmation de la “ descente aux enfers ” naguère niée par Jean-Paul II (CRC n° 252, janvier 1989, p. 1-6) et par le cardinal Ratzinger lui-même (CRC n° 212, juin 1985, p. 3), en est une preuve éclatante :

125. QUE SONT “ LES ENFERS ” OÙ JÉSUS EST DESCENDU ?

• “ LES ENFERS ” NE SONT PAS “ L’ENFER ” DE LA DAMNATION. ILS CONSTITUENT L’ÉTAT DE CEUX QUI, JUSTES OU PÉCHEURS, SONT MORTS AVANT LE CHRIST. JÉSUS, AVEC SON ÂME UNIE À SA PERSONNE DIVINE, A REJOINT DANS LES ENFERS LES JUSTES QUI ATTENDAIENT LEUR RÉDEMPTEUR POUR ACCÉDER ENFIN À LA VISION DE DIEU.

APRÈS AVOIR VAINCU, PAR SA MORT, LA MORT ET LE DIABLE « QUI A LA PUISSANCE DE LA MORT » (He 2, 14), IL A LIBÉRÉ LES JUSTES EN ATTENTE DU SAUVEUR ET IL LEUR A OUVERT LA PORTE DU CIEL.

« Joyau du trésor de la “ Tradition orale ” apostolique, plus précise que l’Écriture sainte, et par là détestée ici des juifs, des protestants, des modernistes auxquels seule importe l’Écriture par eux seuls interprétée, la Descente aux enfers est de foi certaine et universelle depuis le jour de la Pentecôte. Et le peuple fidèle y a toujours cru selon la prédication de ses pasteurs ;même les hérétiques n’en ont pas douté [...].Jésus s’est rendu présent aux âmes trépassées ; il les avraiment, réellement et personnellement rencontrées, et non pas seulement celles des fils d’Abraham, mais celles de tous les justes en attente de leur jugement définitif. » (G. de Nantes, CRC n° 252, février 1989, p. 6)

VI. L’ESPRIT DU PÈRE ET DU FILS

Au chapitre d’une « sixième hérésie », « erreur sur le Saint-Esprit, animateur du monde nouveau », l’abbé de Nantes dénonce dans le CEC un illuminisme, un charismatisme, un subjectivisme fondés sur « une légère erreur de principe » selon laquelle l’Esprit-Saint « est premier ». Non ! « C’est Jésus-Christ qui est premier, qui se fait entendre, voir, contempler, toucher... Saint Jean en témoignera : “ La vie s’est manifestée ; nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle. ” (1 Jn 1, 12) Si l’Esprit-Saint était “ venu d’abord ”, dans l’orthodromie divine, dans l’histoire comme dans nos propres vies personnelles, la foi chrétienne serait un illuminisme, un charismatisme, un subjectivisme. Or, précisément, c’est à ces constructions nébuleuses et finalement gnostiques, que cette légère erreur de principe nous conduit. » (CRC n° 287, p. 14)

Au n° 715 du CEC, l’ensemble de la Révélation divine se trouve récapitulé sous le signe de l’Esprit, sans même une allusion à Jésus :

« Les textes prophétiques concernant directement l’envoi de l’Esprit-Saint sont des oracles où Dieu parle au cœur de son Peuple dans le langage de la promesse, avec les accents de“ l’amour et de la fidélité ” dont saint Pierre proclamera l’accomplissement le matin de la Pentecôte. Selon ces promesses, dans les “ derniers temps ”, l’Esprit du Seigneur renouvellera le cœur des hommes en gravant en eux une loi nouvelle ; Il rassemblera et réconciliera les peuples dispersés et divisés ; Il transformera la création première et Dieu y habitera avec les hommes dans la paix. »

« C’est assez renversant de faire de l’Esprit-Saint, qui vient en dernier, le révélateur du Révélateur du Père ! Ce n’est même pas assez dire que les deux Paraclets se retrouvent similaires, ils se feraient concurrence ? Exactement ! Et qui l’emportera sur l’autre ? Devinez... Le titre 687 répond : c’est l’Esprit qui révèle le Fils ! et aussitôt les dimensions de l’Évangélisation s’étendent à l’infini.

« De la prédication artisanale de Jésus de Nazareth à l’animation mondiale du Paraclet ! Quel renversement des barrières ! »

Pareille antériorité et supériorité du Saint-Esprit est le principe et fondement de la transformation de l’Église en Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle (MASDU) inlassablement dénoncé par l’abbé de Nantes depuis quarante ans (Lettre à mes amis n° 197 du 22 février 1965).

Or le n° 715 a disparu du catéchisme de Benoît XVI. Pas la moindre référence, même en marge...

47. QUI EST L’ESPRIT-SAINT À NOUS RÉVÉLÉ PAR JÉSUS-CHRIST ?

• L’ESPRIT-SAINT EST LA TROISIÈME PERSONNE DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ. IL EST DIEU, UN AVEC LE PÈRE ET LE FILS, ÉGAL AU PÈRE ET AU FILS. IL “ PROCÈDE DU PÈRE ” (Jn 15, 26), LEQUEL, PRINCIPE SANS COMMENCEMENT, EST L’ORIGINE DE TOUTE LA VIE TRINITAIRE.

IL PROCÈDE AUSSI DU FILS (FILIOQUE),PAR LE DON ÉTERNEL QUE LE PÈRE EN FAIT AU FILS. ENVOYÉ PAR LE PÈRE ET PAR LE FILS INCARNÉ, L’ESPRIT-SAINT CONDUIT L’ÉGLISE « À LA CONNAISSANCE DE LA VÉRITÉ TOUT ENTIÈRE » (Jn 16, 13).

Le Père et le Fils étant parfaitement un, une seule substance, ces deux Personnes trouvent à exprimer leur joie, à témoigner de leur parfaite unité, de leur commun baiser, comme dit saint Bernard, et ce témoignage qu’ils se donnent est une troisième Personne : le Saint-Esprit.

136. QUE VEUT DIRE L’ÉGLISE QUAND ELLE PROFESSE : « JE CROIS À L’ESPRIT-SAINT » ?

• CROIRE À L’ESPRIT-SAINT, C’EST CONFESSER LA TROISIÈME PERSONNE DE LA SAINTE TRINITÉ, QUI PROCÈDE DU PÈRE ET DU FILS ET QUI EST « ADORÉ ET GLORIFIÉ AVEC LE PÈRE ET LE FILS ». L’ESPRIT A ÉTÉ « ENVOYÉ DANS NOS CŒURS » (Ga 4, 6) AFIN QUE NOUS RECEVIONS LA VIE NOUVELLE DES FILS DE DIEU.

Benoît XVI nous épargne ce que l’abbé de Nantes appelle, dans son Livre d’accusation, la « flagornerie œcumaniaque du CEC ». Plaidant pour “ le droit à la différence ”, celui-ci prétend tenir la balance égale entre la théologie de l’Occident latin, romain, et celle de l’Orient schismatique, les présentant comme deux « traditions » parallèles, voire complémentaires, également satisfaisantes, avec ou sans le “ filioque ” (CEC n° 248). C’est ignorer, rappelle l’abbé de Nantes, « la nécessaire dénonciation de la “ tradition orientale ” que fit saint Thomas, comme erronée ! En ceci qu’elle duplique la génération du Fils par le Père, en exprimant dans les mêmes termes métaphysiques la procession de l’Esprit. Ne sachant les distinguer l’une de l’autre, les Orientaux schismatiques font de l’Esprit comme un second Fils ou Verbe de Dieu ; c’en est un de trop ! »

En bonne théologie trinitaire, le Fils procède du Père par génération, sous le mode de l’expression intellectuelle de la Vérité, tandis que l’Esprit procède du Père et du Fils comme d’un unique principe, donc sous le mode de l’union consubstantielle d’où résulte une Spiration d’amour, à laquelle répond, dans l’économie terrestre du Mystère, une mission d’Amour et de grâce, correspondant en son ordre à la mission première de Vérité et de Justice du Fils (CRC n° 287, p. 15).

Les missions du Verbe fait chair, Médiateur et Rédempteur unique de son Église, et du Paraclet, Sanctificateur et animateur intime de l’Église du Christ et des fidèles qui la composent, ne sont point conjointes ni identiques, mais complémentaires dans leur succession et subordination.

« Selon notre pure foi catholique et son expression latine explicite, l’Esprit-Saint agit suivant en tout Jésus-Christ, selon les lois et les progrès de l’évangélisation toujours gouvernée et réalisée par Lui dans les Apôtres et les Chefs de l’Église investis de son Pouvoir. Tandis que la théologie orthodoxe (schismatique) permet de prendre beaucoup de liberté dans la conception des œuvres de l’Esprit, sans doute entièrement dépendantes du Dieu-Père invisible, mais libérées des étroites limites visibles et historiques de la mission et de l’œuvre de Jésus-Christ, et de “ Jésus-Christ répandu et communiqué ” (Bossuet), à savoir l’Église. La vision grecque favorise le“ spontanéisme ”. » (Liber accusationis, p. 19)

Le catéchisme de Benoît XVI opte résolument pour « la pure foi catholique et son expression latine explicite », comme l’attestent les articles suivants :

137. POURQUOI LA MISSION DU FILS ET CELLE DE L’ESPRIT SONT-ELLES INSÉPARABLES ?

• DANS L’INDIVISIBLE TRINITÉ, LE FILS ET L’ESPRIT SONT DISTINCTS MAIS INSÉPARABLES. DU COMMENCEMENT JUSQU’À LA FIN DES TEMPS, EN EFFET, QUAND LE PÈRE ENVOIE SON FILS, IL ENVOIE AUSSI SON ESPRIT QUI UNIT AU CHRIST DANS LA FOI, AFIN QUE NOUS PUISSIONS, COMME DES FILS ADOPTIFS, APPELER DIEU« PÈRE »(Rm 8, 15). L’ESPRIT EST INVISIBLE MAIS NOUS LE CONNAISSONS À TRAVERS SON ACTION QUAND IL NOUS RÉVÈLE LE VERBE ET QUAND IL AGIT DANS L’ÉGLISE.

Il agit d’abord en Marie dont il envahit le sein virginal au commencement, afin qu’Elle devienne la Mère non seulement de Jésus, mais de son Corps mystique tout entier :

142. QUELLE EST L’ŒUVRE DE L’ESPRIT EN MARIE ?

• EN MARIE, LE SAINT-ESPRIT A PORTÉ À LEUR ACCOMPLISSEMENT LES ATTENTES DE L’ANCIEN TESTAMENT ET SES PRÉPARATIONS À LA VENUE DU CHRIST. D’UNE MANIÈRE UNIQUE, IL LA COMBLE DE GRÂCE ET REND SA VIRGINITÉ FÉCONDE, AFIN QU’ELLE DONNE LE JOUR AU FILS DE DIEU INCARNÉ. IL FAIT D’ELLE LA MÈRE DU« CHRIST TOTAL »,C’EST-À-DIRE DE JÉSUS, TÊTE DE L’ÉGLISE QUI EST SON CORPS. MARIE EST PRÉSENTE AU MILIEU DES DOUZE LE JOUR DE LA PENTECÔTE, LORSQUE L’ESPRIT INAUGURE LES« DERNIERS TEMPS » PAR LA MANIFESTATION DE L’ÉGLISE.

« Marie étant la Mère du Christ et de son Corps Mystique, écrit sœur Lucie, la voyante de Fatima, le Cœur de Marie est, d’une certaine manière, le Cœur de l’Église et c’est là, dans le Cœur de l’Église, que, toujours en union avec son Christ, Elle veille sur les membres de l’Église et les entoure de sa protection maternelle. »

143. QUELLE RELATION EXISTE-T-IL ENTRE L’ESPRIT ET LE CHRIST JÉSUS DANS SA MISSION TERRESTRE ?

• DÈS SON INCARNATION, LE FILS DE DIEU EST CONSACRÉ MESSIE DANS SON HUMANITÉ PAR L’ONCTION DE L’ESPRIT. IL LE RÉVÈLE AINSI DANS SON ENSEIGNEMENT, ACCOMPLISSANT LA PROMESSE FAITE AUX PATRIARCHES, IL LE COMMUNIQUE À L’ÉGLISE NAISSANTE EN SOUFFLANT SUR LES APÔTRES APRÈS SA RÉSURRECTION.

146. COMMENT AGISSENT LE CHRIST ET SON ESPRIT DANS LE CŒUR DES FIDÈLES ?

PAR LE MOYEN DES SACREMENTS,LE CHRIST COMMUNIQUE AUX MEMBRES DE SON CORPS SON ESPRIT ET LA GRÂCE DE DIEU QUI PORTE LES FRUITS DE VIE NOUVELLE,SELON L’ESPRIT.

ENFIN, L’ESPRIT-SAINT EST LE MAÎTRE DE LA PRIÈRE.

VII. SAINTE ÉGLISE

À « l’erreur d’un peuple de Dieu, convoqué, conduit par l’Esprit Dieu seul sait où ! Dieu sait comment ! » septième hérésie du CEC, le catéchisme de Benoît XVI oppose une Église visible aux frontières définies :

147. QUE SIGNIFIE LE MOTÉGLISE?

• CE MOT DÉSIGNE LE PEUPLE QUE DIEU CONVOQUE ET RASSEMBLE DE TOUS LES CONFINS DE LA TERRE POUR FORMER L’ASSEMBLÉE DE TOUS CEUX QUI, PAR LA FOI ET LE BAPTÊME, DEVIENNENT FILS DE DIEU, MEMBRES DU CHRIST ET TEMPLE DE L’ESPRIT-SAINT.

Cependant, cette réponse ne renoue pas avec la définition exacte, précise et complète, d’un point de vue canonique en vigueur avant le Concile, selon laquelle l’Église est la société parfaite, visible, hiérarchique – cette dernière note manque dans la définition donnée ici – formée par ceux qui adhèrent à la foi catholique et sont baptisés. Néanmoins, la notion de “ peuple ”, sans épuiser, et de loin ! toute la richesse de la réalité ecclésiale, rappelle opportunément que l’adhésion à l’Église a des conséquences sociales.

148. EXISTE-T-IL D’AUTRES NOMS ET D’AUTRES IMAGES AVEC LESQUELS LA BIBLE DÉSIGNE L’ÉGLISE ?

• DANS LA SAINTE ÉCRITURE NOUS TROUVONS BEAUCOUP D’IMAGES QUI METTENT EN ÉVIDENCE DES ASPECTS COMPLÉMENTAIRES DU MYSTÈRE DE L’ÉGLISE.

L’ANCIEN TESTAMENT PRIVILÉGIE LES IMAGES LIÉES AU PEUPLE DE DIEU ; LE NOUVEAU TESTAMENT CELLES LIÉES AU CHRIST CHEF DE CE PEUPLE QUI EST SON CORPS, ET CELLES TIRÉES DE LA VIE PASTORALE (BERCAIL, TROUPEAU, BREBIS), DE LA VIE AGRICOLE (CHAMP, OLIVIER, VIGNE), DE L’HABITAT (DEMEURE, PIERRE, TEMPLE), DE LA FAMILLE (ÉPOUSE, MÈRE, FAMILLE).

On pourrait dire bien d’autres choses encore : « L’Église pourrait être dite la Maison de la grâce, la Banque des sacrements, le Restaurant des cœurs chrétiens, enfin tout ce qui peut signifier qu’en elle et par ses employés, le Saint-Esprit distribue à tous ses enfants les biens et trésors de vie éternelle qu’elle puise en Jésus-Christ son seul Seigneur et divin Sauveur. » (G. de Nantes, CRC n° 287, déc. 1992, p. 16)

223. QUELS SONT LES RAPPORTS DU SAINT-ESPRIT ET DE L’ÉGLISE DANS LA LITURGIE ?

• DANS LA LITURGIE, SE NOUE LA PLUS ÉTROITE COOPÉRATION ENTRE L’ESPRIT-SAINT ET L’ÉGLISE. L’ESPRIT-SAINT PRÉPARE L’ÉGLISE À LA RENCONTRE AVEC SON SEIGNEUR, RAPPELLE ET MANIFESTE LE CHRIST À LA FOI DE L’ASSEMBLÉE, REND PRÉSENT ET ACTUALISE LE MYSTÈRE DU CHRIST, UNIT L’ÉGLISE À LA VIE ET À LA MISSION DU CHRIST, ET FAIT FRUCTIFIER EN ELLE LE DON DE LA COMMUNION.

Nous constatons avec bonheur que le catéchisme de Benoît XVI semble bien avoir abandonné l’erreur, qui se lisait au n° 1096 du CEC, selon laquelle la liturgie chrétienne n’était que le prolongement de la liturgie synagogale. L’abbé de Nantes s’y opposait avec véhémence et, sous sa gouverne, j’en écrivis une rigoureuse réfutation (CRC n° 289, p. 11-14).

149. QUELLE EST L’ORIGINE DE L’ÉGLISE, ET QUEL EST SON ACHÈVEMENT ?

• L’ÉGLISE TROUVE SON ORIGINE ET SON ACHÈVEMENT DANS LE DESSEIN ÉTERNEL DE DIEU. ELLE FUT PRÉPARÉE DANS L’ANCIENNE ALLIANCE PAR L’ÉLECTION D’ISRAËL, SIGNE DU RASSEMBLEMENT À VENIR DE TOUTES LES NATIONS. FONDÉE SUR LES PAROLES ET SUR LES ACTIONS DE JÉSUS-CHRIST, ELLE EST NÉE PAR-DESSUS TOUT DE SA MORT RÉDEMPTRICE ET DE SA RÉSURRECTION. ELLE FUT ENSUITE MANIFESTÉE COMME MYSTÈRE DE SALUT PAR L’EFFUSION DE L’ESPRIT-SAINT À LA PENTECÔTE. ELLE CONNAÎTRA SON ACHÈVEMENT À LA FIN DES TEMPS COMME ASSEMBLÉE CÉLESTE DE TOUS LES RACHETÉS.

« L’Église est le meilleur de toute la Création divine, écrit l’abbé de Nantes. Elle est l’axe de l’histoire humaine, elle est l’œuvre par excellence du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et la Vierge Marie dans son insurpassable sainteté et gloire en est la fleur, la personnification, la Reine ou, comme l’a saluée le concile Vatican II à l’initiative de Paul VI, la Mère. »

162. OÙ L’UNIQUE ÉGLISE DU CHRIST SUBSISTE-T-ELLE ?

• L’UNIQUE ÉGLISE DU CHRIST, COMME SOCIÉTÉ CONSTITUÉE ET ORGANISÉE DE PAR LE MONDE, SUBSISTE (SUBSISTIT IN)DANS L’ÉGLISE CATHOLIQUE, GOUVERNÉE PAR LE SUCCESSEUR DE PIERRE ET PAR LES ÉVÊQUES EN COMMUNION AVEC LUI.

PAR ELLE SEULE ON PEUT OBTENIR LA PLÉNITUDE DES MOYENS DE SALUT CAR LE SEIGNEUR A CONFIÉ TOUS LES BIENS DE LA NOUVELLE ALLIANCE AU SEUL COLLÈGE APOSTOLIQUE, DONT LE CHEF EST PIERRE.

Dans son Livre d’accusation, l’abbé de Nantes s’inquiétait de « cette expression bizarre : “ subsistit in ” » déjà présente au n° 816 du CEC. « Qu’est-ce que cela cache ? Quelle fourberie ? Quelle intention perverse ? La suite nous en instruit : Cela, c’est l’Église d’hier, qui est “ selon notre foi ”, l’unique et la vraie, et la parfaite. Mais ce n’est pas le tout du “ Peuple de Dieu ” ! Ailleurs aussi, il y a des “ croyants ” que “ Dieu rassemble ”. » La suite de ce no 816 se réfère au « Décret sur l’œcuménisme du deuxième Concile du Vatican ».

Mais comme Benoît XVI ne cite pas une seule fois le concile Vatican II – ce catéchisme est émaillé de citations de Pères de l’Église, enchâssées dans le savant chef-d’œuvre comme des perles précieuses, mais pas de fausse perle ! – et du fait que toute erreur sur l’Incarnation et sur l’inhabitation du Saint-Esprit a été écartée, nous pouvons, nous devons abandonner aujourd’hui tout soupçon et bien apprendre notre leçon :

168. QUI APPARTIENT À L’ÉGLISE ?

• TOUS LES HOMMES, DE DIVERSES MANIÈRES, APPARTIENNENT OU SONT ORDONNÉS À L’UNITÉ CATHOLIQUE DU PEUPLE DE DIEU. EST PLEINEMENT INCORPORÉ À L’ÉGLISE CATHOLIQUE CELUI QUI, POSSÉDANT L’ESPRIT DU CHRIST, EST UNI À CETTE ÉGLISE PAR LES LIENS DE LA PROFESSION DE FOI, DES SACREMENTS, DU GOUVERNEMENT ECCLÉSIASTIQUE ET DE LA COMMUNION. LES BAPTISÉS QUI NE RÉALISENT PAS PLEINEMENT CETTE UNITÉ CATHOLIQUE, DEMEURENT DANS UNE CERTAINE COMMUNION, CEPENDANT IMPARFAITE, AVEC L’ÉGLISE CATHOLIQUE.

169. QUEL RAPPORT L’ÉGLISE CATHOLIQUE ENTRETIENT-ELLE AVEC LE PEUPLE JUIF ?

• L’ÉGLISE CATHOLIQUE ENTRETIENT UN RAPPORT PARTICULIER AVEC LE PEUPLE JUIF DU FAIT QUE DIEU A CHOISI CE PEUPLE, ENTRE TOUS, POUR QU’IL ACCUEILLE SA PAROLE. C’EST AU PEUPLE JUIF QU’APPARTIENNENT« L’ADOPTION FILIALE, LA GLOIRE, LES ALLIANCES, LA LÉGISLATION, LE CULTE, LES PROMESSES, LES PATRIARCHES ; DE LUI EST NÉ LE CHRIST SELON LA CHAIR »(Rm 9, 5). À LA DIFFÉRENCE DES AUTRES RELIGIONS NON CHRÉTIENNES, LA FOI JUIVE EST DÉJÀ RÉPONSE À LA RÉVÉLATION DE DIEU DANS L’ANCIENNE ALLIANCE.

Il vaudrait mieux dire : “ était ”, car elle ne l’est plus, puisque ce peuple choisi entre tous « pour qu’il accueille sa Parole » l’a finalement rejetée.

170. QUEL LIEN EXISTE-T-IL ENTRE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET LES RELIGIONS NON CHRÉTIENNES ?

• D’ABORD UN LIEN D’ORIGINE ET DE FIN COMMUNES À TOUT LE GENRE HUMAIN. L’ÉGLISE CATHOLIQUE RECONNAÎT QUE TOUT CE QU’IL Y A DE BON ET DE VRAI DANS LES AUTRES RELIGIONS VIENT DE DIEU, RAYON DE SA VÉRITÉ QUI PEUT PRÉPARER À L’ACCUEIL DE L’ÉVANGILE ET CONTRIBUER À L’UNITÉ DE L’HUMANITÉ DANS L’ÉGLISE DU CHRIST.

Nous est épargnée la mention spéciale des musulmans qui, selon le CEC, appartiennent pratiquement à l’Église, même s’ils n’en ont pas (encore) conscience, puisqu’ils « adorent avec nous le Dieu Unique miséricordieux, juge des hommes au dernier jour » (CEC n° 841).

171. QUE SIGNIFIE L’AFFIRMATION : « HORS DE L’ÉGLISE, POINT DE SALUT » ?

• ELLE SIGNIFIE QUE TOUT SALUT VIENT DU CHRIST-TÊTE PAR L’ÉGLISE QUI EST SON CORPS. C’EST POURQUOI CEUX QUI REFUSENT D’ENTRER DANS L’ÉGLISE OU D’Y PERSÉVÉRER ALORS QU’ILS SAVENT QUE CETTE ÉGLISE EST FONDÉE PAR LE CHRIST ET EST NÉCESSAIRE AU SALUT, CEUX-LÀ NE PEUVENT ÊTRE SAUVÉS. MAIS EN MÊME TEMPS, GRÂCE AU CHRIST ET À SON ÉGLISE, PEUVENT ACCÉDER AU SALUT ÉTERNEL CEUX QUI, SANS FAUTE DE LEUR PART, IGNORENT L’ÉVANGILE DU CHRIST ET SON ÉGLISE MAIS CHERCHENT DIEU SINCÈREMENT ET S’EFFORCENT, SOUS L’INFLUENCE DE LA GRÂCE, D’ACCOMPLIR SA VOLONTÉ SELON CE QUE LEUR DICTE LEUR CONSCIENCE.

LA MISSION ET LE MARTYRE

172. POURQUOI L’ÉGLISE DOIT-ELLE ANNONCER L’ÉVANGILE AU MONDE ENTIER ?

• PARCE QUE LE CHRIST L’A ORDONNÉ :« ALLEZ DONC, DE TOUTES LES NATIONS FAITES DES DISCIPLES, LES BAPTISANT AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT‑ESPRIT. »(Mt 28, 19) CE MANDAT MISSIONNAIRE DU SEIGNEUR A SA SOURCE DANS L’AMOUR ÉTERNEL DE DIEU QUI A ENVOYÉ SON FILS ET SON ESPRIT PARCE QU’IL « VEUT QUE TOUS LES HOMMES SOIENT SAUVÉS ET PARVIENNENT À LA CONNAISSANCE DE LA VÉRITÉ »(1 Tm 2, 4).

173. DE QUELLE MANIÈRE L’ÉGLISE EST-ELLE MISSIONNAIRE ?

• GUIDÉE PAR L’ESPRIT-SAINT, L’ÉGLISE POURSUIT, DANS LE COURS DE L’HISTOIRE, LA MISSION DU CHRIST LUI-MÊME. LES CHRÉTIENS DOIVENT DONC ANNONCER À TOUS LA BONNE NOUVELLE APPORTÉE PAR LE CHRIST EN SUIVANT LE MÊME CHEMIN QUE LUI, ET MÊME EN ÉTANT DISPOSÉS AU SACRIFICE DE SOI JUSQU’AU MARTYRE.

VIII. UN ÉVÊQUE VÊTU DE BLANC
ÉVÊQUES, PRÊTRES, RELIGIEUX, DIVERS LAÏCS

Au titre d’une « huitième hérésie », l’abbé de Nantes accuse l’Auteur du CEC de tomber dans l’ « erreur du sacerdoce commun, antithèse du sacerdoce hiérarchique » et d’instituer de la sorte « la théodémocratie contre le Christ souverain Prêtre et Roi ».

L’entrée en matière de l’ « argument » est un cri d’espérance : « Si, par miracle du Saint-Esprit de Jésus-Christ ! ce catéchisme pouvait se dispenser de ses grotesques inventions hérétiques, schismatiques, blasphématoires et scandaleuses, quelle joie ce serait ! » Un rêve. Aujourd’hui devenu réalité.

Voici la constitution humaine, visible, hiérarchique de l’Église catholique romaine :

179. POURQUOI LE CHRIST A-T-IL INSTITUÉ LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE ?

• LE CHRIST A INSTITUÉ LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE AVEC LA MISSION DE PAÎTRE LE PEUPLE DE DIEU EN SON NOM ET, DANS CE BUT, IL LUI A DONNÉ AUTORITÉ. ELLE EST FORMÉE DES MINISTRES SACRÉS : ÉVÊQUES, PRÊTRES, DIACRES. GRÂCE AU SACREMENT DE L’ORDRE, LES ÉVÊQUES ET LES PRÊTRES AGISSENT, DANS L’EXERCICE DE LEUR MINISTÈRE, EN LA PERSONNE DU CHRIST CHEF ET EN SON NOM. LES DIACRES SERVENT LE PEUPLE DE DIEU DANS LA DIACONIE(SERVICE) DE LA PAROLE, DE LA LITURGIE, DE LA CHARITÉ.

Comme c’est simple ! « Voyez la douceur de cet hydromel », disait notre Père à l’énoncé de ces vérités dans le CEC (nos 874-875). « En ce chapitre merveilleux, harmonieux, sécuritaire, il nous est parlé du Pape, des évêques, de leur triple pouvoir divin, d’enseigner, de sanctifier et de régir le troupeau des fidèles. C’est reposant...

« Hélas ! après la vision de cette hiérarchie sainte, agissant “ en la Personne du Christ-Tête ”, c’est la replongée dans le cauchemardesque avec l’évocation des grandeurs et privilèges des simples fidèles du rang. Et cela occupe des pages, d’une outrance croissante, obsédante, jusqu’à les égaler à la hiérarchie en pouvoirs et en dignités, au-dessus de la partie la plus sainte du troupeau, celle des religieux, dédaignée ! »

Rien de tel dans le catéchisme de Benoît XVI. L’enflure du « peuple de rois, peuple de prêtres, peuple de prophètes » a disparu :

188. QUELLE EST LA VOCATION DES FIDÈLES LAÏCS ?

• LES FIDÈLES LAÏCS ONT POUR VOCATION PROPRE DE CHERCHER LE ROYAUME DE DIEU EN ÉCLAIRANT ET RÉGLANT LA VIE TEMPORELLE SELON DIEU. C’EST AINSI QU’ILS RÉPONDENT À L’APPEL À LA SAINTETÉ ET À L’APOSTOLAT DÉVOLU À TOUS LES BAPTISÉS.

Sœur Lucie dirait : les fidèles laïcs ont pour vocation propre d’accomplir le simple devoir d’état, aux vertus humbles et cachées. Nous sommes loin du CEC selon lequel « les fidèles laïcs se trouvent sur la ligne la plus avancée de la vie de l’Église ; par eux, l’Église est le principe vital de la société. C’est pourquoi eux surtout doivent avoir une conscience toujours plus claire, non seulement d’appartenir à l’Église, mais d’être l’Église, c’est-à-dire la communauté des fidèles sur la terre sous la conduite du Chef commun, le Pape, et des évêques en communion avec lui. Ils sont l’Église. » (CEC, n° 899)

« Texte épouvantable ! » Où l’ « on croirait entendre ces autocrates, Léon XIII, Pie XI, mettant le populaire de leur côté dans le plus grand mépris de l’infanterie de l’Église, les curés, les vicaires, et de ses héros, les religieux et religieuses aux mille œuvres, prédications, missions, souffrances et morts ! Quelle révolution d’orgueil est sortie de cette théorie de l’Action catholique, du “ milieu par le milieu ” : orgueil des Papes, orgueil des militants et de leurs aumôniers, et désastre des paroisses, des collèges, des patronages, des tiers ordres, des missions...

« Mais laissons les grotesques incitations faites aux laïcs au nom de leurs fonctions royales et prophétiques... » C’est à croire que Benoît XVI obtempère à cette invitation :

189. COMMENT LES FIDÈLES LAÏCS PARTICIPENT-ILS AU SACERDOCE DU CHRIST ?

• ILS Y PARTICIPENT EN OFFRANT – TEL UN SACRIFICE SPIRITUEL « AGRÉABLE À DIEU PAR JÉSUS-CHRIST » (1 P 2, 5) SURTOUT DANS L’EUCHARISTIE – LEUR VIE ENTIÈRE AVEC TOUTES LEURS ACTIONS, LEURS PRIÈRES ET LEURS ENTREPRISES APOSTOLIQUES, LEUR VIE DE FAMILLE ET LEUR TRAVAIL QUOTIDIEN, LES ÉPREUVES DE LA VIE SUPPORTÉES AVEC PATIENCE, LE TEMPS DU REPOS CORPOREL ET SPIRITUEL. C’EST AINSI QUE LES LAÏCS DÉVOUÉS AU CHRIST ET CONSACRÉS PAR L’ESPRIT-SAINT, OFFRENT À DIEU LE MONDE MÊME.

« Surtout dans l’Eucharistie ». Le cardinal Ratzinger et l’abbé de Nantes mettent l’un et l’autre ce sacrement « au cœur de l’Église » (CRC n° 82 juillet 1974 ; « Dieu nous est proche », Parole et silence, 2003)

271. QU’EST-CE QUE L’EUCHARISTIE ?

• C’EST LE SACRIFICE MÊME DU CORPS ET DU SANG DU SEIGNEUR JÉSUS QUE LUI-MÊME A INSTITUÉ POUR PERPÉTUER DURANT LES SIÈCLES ET JUSQU’À SON RETOUR, LE SACRIFICE DE LA CROIX, CONFIANT AINSI À SON ÉGLISE LE MÉMORIAL DE SA MORT ET DE SA RÉSURRECTION. C’EST LE SIGNE DE L’UNITÉ, LE LIEN DE LA CHARITÉ, LE BANQUET PASCAL OÙ L’ÂME QUI REÇOIT LE CHRIST EST RASSASIÉE DE GRÂCES ET REÇOIT LE GAGE DE LA VIE ÉTERNELLE.

Le “ sacerdoce commun des fidèles ” dont l’abbé de Nantes s’attachait à dénoncer « l’orgueil satanique » qu’il insuffle aux laïcs dans le CEC (n° 901), est remis à sa juste place :

263. QUELS SONT LES EFFETS DU BAPTÊME ?

• LE BAPTÊME EFFACE LE PÉCHÉ ORIGINEL, TOUS LES PÉCHÉS PERSONNELS ET LES PEINES DUES AU PÉCHÉ ; IL REND PARTICIPANT DE LA VIE DIVINE TRINITAIRE PAR LA GRÂCE SANCTIFIANTE, LA GRÂCE DE LA JUSTIFICATION QUI INCORPORE AU CHRIST ET À SON ÉGLISE ; IL DONNE PART AU SACERDOCE DU CHRIST ET CONSTITUE LE FONDEMENT DE LA COMMUNION AVEC TOUS LES CHRÉTIENS ; IL PROCURE LES VERTUS THÉOLOGALES ET LES DONS DU SAINT-ESPRIT. LE BAPTISÉ APPARTIENT AU CHRIST POUR TOUJOURS : IL EST MARQUÉ, EN EFFET, DU SCEAU INDÉLÉBILE DU CHRIST(CARACTÈRE).

L’affirmation selon laquelle « le Baptême donne part au sacerdoce commun des fidèles », soulignée dans le texte du CEC, au n° 1268, comme un dogme, a disparu du catéchisme de Benoît XVI.

324. OÙ SE SITUE LE SACREMENT DE L’ORDRE DANS LE DESSEIN DIVIN DU SALUT ?

• DANS L’ANCIENNE ALLIANCE, LE SERVICE DES LÉVITES, LE SACERDOCE D’AARON ET L’INSTITUTION DES SOIXANTE-DIX « ANCIENS » (Nb 11, 25) PRÉFIGURENT CE SACREMENT.

CES FIGURES TROUVENT LEUR ACCOMPLISSEMENT DANS LE CHRIST JÉSUS QUI EST, PAR LE SACRIFICE DE SA CROIX « L’UNIQUE (...) MÉDIATEUR ENTRE DIEU ET LES HOMMES » (1 Tm 2, 5), LE « SOUVERAIN PRÊTRE SELON L’ORDRE DE MELCHISÉDECH » (Hb 5, 10). L’UNIQUE SACERDOCE DU CHRIST EST RENDU PRÉSENT PAR LE SACERDOCE MINISTÉRIEL.

Une maxime de saint Thomas est enchâssée ici comme une perle dans un écrin : « Le Christ seul est le vrai prêtre, les autres sont ses ministres. »

Et voici la hiérarchie, « domestiquée » dans le CEC (nos 1546-1547), libérée :

336. AVEC QUELLE AUTORITÉ LE SACERDOCE MINISTÉRIEL EST-IL EXERCÉ ?

• LES PRÊTRES ORDONNÉS, DANS L’EXERCICE DE LEUR MINISTÈRE SACRÉ, PARLENT ET AGISSENT NON PAS DE LEUR PROPRE AUTORITÉ NI PAR MANDAT OU DÉLÉGATION DE LA COMMUNAUTÉ, MAIS EN LA PERSONNE DU CHRIST-TÊTE ET AU NOM DE L’ÉGLISE. C’EST POURQUOI IL Y A UNE DIFFÉRENCE ESSENTIELLE ET NON PAS SEULEMENT DE DEGRÉ ENTRE LE SACERDOCE MINISTÉRIEL ET LE SACERDOCE COMMUN DES FIDÈLES AU SERVICE DUQUEL LE CHRIST L’A INSTITUÉ.

Ainsi se trouve rejeté hors de l’Église catholique celui qui ne reçoit pas ce catéchisme de Benoît XVI :

« I. Si quelqu’un dit que le sacrement de l’ordre est une création de l’Église et non une institution divine du Christ, qu’il soit anathème.

« II. Si quelqu’un dit que le sacerdoce ne donne d’autorité et de pouvoir à ceux qui ont été ordonnés, que venant du peuple qui se les choisit pour ministres, qu’il soit anathème.

« III. Si quelqu’un prétend que le sacerdoce commun des fidèles est une institution démocratique de l’Église primitive qu’une longue répression de la Hiérarchie épiscopale avait anéantie et qu’elle a été contrainte de restaurer en ce siècle, qu’il soit anathème. »

IX. LE CŒUR ET LA CROIX DE JÉSUS

Sous le titre de la « neuvième hérésie », l’abbé de Nantes dénonce dans le CEC ce qu’il appelle « l’apostasie d’un culte de l’homme antichrist dans la répudiation du Cœur et de la Croix de Jésus ». S’adressant aux auteurs, il les invite à « recommencer votre catéchisme de A jusqu’à Z, en effaçant tout ce que vous avez écrit de la “ dignité inamissible ” de l’homme, pour clamer à tous ceux que vous avez abusés : “ Ô hommes, faites pénitence et convertissez-vous, car le Royaume de Dieu est proche. ” »

Dans le CEC, « l’hydromel catholique », d’une parfaite doctrine, extraite des saints Évangiles et Épîtres du Nouveau Testament, et des enseignements des Pères de l’Église, se laisse facilement séparer du « venin satanique » tiré de la constitution pastorale Gaudium et spes du concile Vatican II. Au point que l’abbé de Nantes les a dressés face à face en deux colonnes antithétiques, « catéchèse chrétienne » contre « catéchèse d’orgueil », dans sonLivre d’accusation.

Pour comparer avec le catéchisme de Benoît XVI, il nous faut entrer dans la troisième partie de ce catéchisme intitulée “ La vie dans le Christ ” :

357. COMMENT LA VIE MORALE CHRÉTIENNE EST-ELLE LIÉE À LA FOI ET AUX SACREMENTS ?

• CE QUE LE SYMBOLE DE LA FOI PROFESSE, LES SACREMENTS LE COMMUNIQUENT. EN EFFET, PAR EUX LES FIDÈLES REÇOIVENT LA GRÂCE DU CHRIST ET LES DONS DU SAINT-ESPRIT QUI LES RENDENT CAPABLES DE VIVRE LEUR NOUVELLE VIE DE FILS DE DIEU DANS LE CHRIST ACCUEILLI PAR LA FOI.

Suit une citation de saint Léon le Grand : « Reconnais, ô chrétien, ta dignité ! » extraite de l’homélie que nous chantons au deuxième nocturne des matines de Noël. Parce que cette heureuse salutation s’adresse à la foule des fidèles de l’Église catholique romaine, afin qu’ils se rappellent en cette nuit sainte leur élévation de grâce à la dignité de fils de Dieu, et afin qu’ils n’en dérogent pas, saint Léon leur montre de quels bas-fonds ils ont été retirés par leur baptême et à quel pouvoir satanique ils ont été arrachés, pour ne plus appartenir qu’au seul Christ Sauveur, qu’à sa seule et unique Épouse, l’Église, pour être enfin comptés parmi les élus du Ciel, « l’unique but de tous nos travaux », comme disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

358. QUEL EST LE FONDEMENT DE LA DIGNITÉ HUMAINE ?

• LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE S’ENRACINE DANS SA CRÉATION À L’IMAGE ET À LA RESSEMBLANCE DE DIEU. DOTÉE D’UNE ÂME SPIRITUELLE ET IMMORTELLE, D’INTELLIGENCE ET DE LIBRE VOLONTÉ, LA PERSONNE HUMAINE EST ORDONNÉE À DIEU ET APPELÉE, EN SON ÂME ET EN SON CORPS, À LA BÉATITUDE ÉTERNELLE.

359. COMMENT L’HOMME ATTEINT-IL LA BÉATITUDE ?

• L’HOMME ATTEINT LA BÉATITUDE EN VERTU DE LA GRÂCE DU CHRIST QUI LE REND PARTICIPANT DE LA VIE DIVINE. DANS L’ÉVANGILE, LE CHRIST INDIQUE AUX SIENS LA ROUTE QUI CONDUIT À LA FÉLICITÉ SANS FIN : LES BÉATITUDES.

LA GRÂCE DU CHRIST OPÈRE AUSSI EN TOUT HOMME QUI SUIT SA CONSCIENCE DROITE, CHERCHE ET AIME LE VRAI ET LE BIEN, ET ÉVITE LE MAL.

Les« Béatitudes » sont l’exorde du Sermon sur la montagne, Jésus révèle que les heureux de ce monde ne sont pas les riches, les repus, ceux qu’on flatte, mais ceux qui ont faim et qui pleurent, les pauvres et les persécutés (Mt 5, 3-12). C’est ce que l’abbé de Nantes appelle « la modification évangélique » apportée à la Loi de Moïse et à la loi naturelle par Notre-Seigneur.

360. POURQUOI LES BÉATITUDES SONT-ELLES IMPORTANTES POUR NOUS ?

• LES BÉATITUDES SONT AU CENTRE DE LA PRÉDICATION DE JÉSUS, REPRENANT ET PORTANT À LEUR PERFECTION LES PROMESSES FAITES PAR DIEU À PARTIR D’ABRAHAM. ELLES DÉPEIGNENT LE VISAGE MÊME DE JÉSUS, CARACTÉRISENT LA VRAIE VIE CHRÉTIENNE ET DÉVOILENT À L’HOMME LA FIN ULTIME DE SES ACTIONS : LA BÉATITUDE ÉTERNELLE.

Non seulement Jésus enseigne les “ Béatitudes ”, mais il les vit parfaitement, il les “ incarne ” en se montrant « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). De telle sorte que « la gloire de Dieu rayonne sur sa Face outragée, l’amour de Dieu déborde de son Cœur transpercé, la beauté de Dieu est dans sa conversation, la grâce de Dieu est dans ses mains. Le phalangiste ne songe à rien d’autre qu’à l’imiter en vivant commeun autre Christ. » (Les 150 Points de la Phalange, point 19) Ainsi l’aimer davantage et s’unir à Lui éternellement.

361. QUEL RAPPORT Y A-T-IL ENTRE LES BÉATITUDES ET LE DÉSIR DE BONHEUR QUI EST EN L’HOMME ?

• LES BÉATITUDES RÉPONDENT AU DÉSIR INNÉ DE BONHEUR QUE DIEU A MIS DANS LE CŒUR DE L’HOMME POUR L’ATTIRER À LUI ET QUE LUI SEUL PEUT RASSASIER.

Mais la distance est infranchissable pour y atteindre :

362. QU’EST-CE QUE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ?

• C’EST LA VISION DE DIEU DANS LA VIE ÉTERNELLE, DANS LAQUELLE NOUS SERONS PLEINEMENT« PARTICIPANTS DE LA NATURE DIVINE »(2 P 1, 4), NOUS AURONS PART À LA GLOIRE DU CHRIST ET NOUS JOUIRONS DE LA VIE TRINITAIRE. LA BÉATITUDE OUTREPASSE LA CAPACITÉ HUMAINE : C’EST UN DON SURNATUREL ET GRATUIT DE DIEU, COMME LA GRÂCE QUI Y CONDUIT. LA BÉATITUDE PROMISE NOUS PLACE EN FACE DE CHOIX MORAUX DÉCISIFS PAR RAPPORT AUX BIENS TERRESTRES ET NOUS STIMULE À AIMER DIEU PAR-DESSUS TOUT.

La béatitude unique et ultime de toute créature spirituelle consiste dans la vision surnaturelle de Dieu accordée aux élus dans le Ciel. Nous sommes donc faits pour le Ciel et non plus seulement pour la terre. Encore faut-il que « je me le gagne », disait sainte Bernadette du Ciel que lui avait promis la Sainte Vierge.

En entretenir l’espérance surnaturelle est déjà le commencement de la béatitude, et d’en vivre est dès ici‑bas « la vie éternelle ». Il s’ensuit une grande leçon que répète à l’envi la liturgie antique, principe et fondement de la morale chrétienne comme de la mystique évangélique :per temporalia ad cælestia. Il faut passer par les choses temporelles en vue des biens éternels.

363. QU’EST-CE QUE LA LIBERTÉ ?

• C’EST LE POUVOIR DONNÉ PAR DIEU À L’HOMME D’AGIR OU DE NE PAS AGIR, DE FAIRE CECI OU CELA, DE POSER AINSI SOI-MÊME DES ACTES DÉLIBÉRÉS. LA LIBERTÉ CARACTÉRISE LES ACTES PROPREMENT HUMAINS. PLUS ON FAIT LE BIEN, PLUS ON DEVIENT LIBRE.

LA LIBERTÉ ATTEINT SA PERFECTION QUAND ELLE EST ORDONNÉE À DIEU, LE SOUVERAIN BIEN ET NOTRE BÉATITUDE. LA LIBERTÉ IMPLIQUE AUSSI LA POSSIBILITÉ DE CHOISIR ENTRE LE BIEN ET LE MAL. LE CHOIX DU MAL EST UN ABUS DE LA LIBERTÉ, QUI CONDUIT À L’ESCLAVAGE DU PÉCHÉ.

365. POURQUOI CHAQUE HOMME A-T-IL DROIT À L’EXERCICE DE LA LIBERTÉ ?

• LE DROIT À L’EXERCICE DE LA LIBERTÉ EST PROPRE À CHAQUE HOMME EN TANT QU’IL EST INSÉPARABLE DE SA DIGNITÉ DE PERSONNE HUMAINE. AUSSI CE DROIT DOIT-IL TOUJOURS ÊTRE RESPECTÉ, EN PARTICULIER DANS LE DOMAINE MORAL ET RELIGIEUX, ET IL DOIT ÊTRE CIVILEMENT RECONNU ET PROTÉGÉ DANS LES LIMITES DU BIEN COMMUN ET DU JUSTE ORDRE PUBLIC.

... et dans les limites de la volonté de Dieu, non ? Mais alors, ces « limites du bien commun et de l’ordre public » paraîtront d’insupportables contraintes et violations du droit reconnu tout d’abord de manière absolue !

Ce droit prétendu est une monstrueuse hérésie à laquelle l’abbé de Nantes oppose depuis quarante ans, depuis le 22 juillet 1965, le plus ferme « Non possumus », défiant le Pape et le Concile d’en faire l’objet d’une définition infaillible :

« Voilà la religion soumise aux exigences et convenances de la vie sociale, définies et imposées par les pouvoirs publics ! C’est le comble de l’extravagance. Nulle mention des droits de Dieu, du Christ et de l’Église : ils ne peuvent empiéter sur la liberté de la Personne humaine. Mais voici celle-ci subordonnée à la paix civile, à la moralité, à l’égalité des citoyens, aux droits des autres, que sais-je encore ? Que ne pourra imposer le pouvoir civil au nom des “ exigences et des convenances de la vie sociale ” ? Et voilà la religion... soumise à la morale... et la morale définie par les pouvoirs publics ! L’homme est libéré de Dieu mais livré à la contrainte illimitée de l’État, d’un État par principe athée et indifférent ! Hautes folies, vieilles, vieilles et perverses hérésies ! » (Lettre à mes amis n° 209 du 22 juillet 1965, p. 3)

Il semble donc, a priori,que sur ce point l’objection opposée par l’abbé de Nantes au cecdoive être maintenue contre le catéchisme de Benoît XVI. Mais si nous continuons notre lecture attentive, nous constatons que la réponse à la question 373 apporte une correction importante à la haute folie de la déclaration conciliaire :

373. QU’IMPLIQUE LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE, CONFRONTÉE À LA CONSCIENCE MORALE ?

• LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE IMPLIQUE LA RECTITUDE DE LA CONSCIENCE MORALE (C’EST-À-DIRE QU’ELLE SOIT EN ACCORD AVEC CE QUI EST JUSTE ET BON SELON LA RAISON ET LA LOI DIVINE). À CAUSE DE CETTE MÊME DIGNITÉ PERSONNELLE, L’HOMME NE DOIT PAS ÊTRE CONTRAINT D’AGIR CONTRE SA CONSCIENCE ET IL NE DOIT PAS NON PLUS ÊTRE EMPÊCHÉ, DANS LES LIMITES DU BIEN COMMUN, D’ŒUVRER EN CONFORMITÉ AVEC ELLE, SURTOUT EN MATIÈRE RELIGIEUSE.

Ainsi donc, il n’y a de “ liberté religieuse ” que pour quiconque a une conscience droite, c’est-à-dire conforme au bien défini par la raison et la Loi divine. C’est précisément le sens accepté par l’abbé de Nantes dans saLettre à mes amis citée plus haut :

« On peut dire : en matière de croyance intime, nul ne peut être contraint ou empêché. Ou bien : en matière de foi, que nul ne soit contraint de pratiquer une fausse religion, que nul ne soit empêché de pratiquer la vraie. Toute autre interprétation de la doctrine évangélique est pernicieuse et totalement erronée. » (Lettre n° 209, p. 6)

C’est aussi le sens du message de Benoît XVI aux catholiques espagnols réunis à Saragosse le 22 mai dernier pour le renouvellement de la consécration de l’Espagne au Cœur Immaculé de Marie. Des milliers de pèlerins vibrants de ferveur se réunirent autour de leurs pasteurs, une soixantaine d’évêques, et d’innombrables prêtres : « L’âme et l’avenir de l’Espagne seront chrétiens en plénitude, c’est-à-dire catholiques, ou ne seront pas ! » s’est écrié le cardinal Ronco. Dans un message lu par le nonce apostolique en Espagne, Benoît XVI encouragea les catholiques espagnols à demeurer fermes dans cette voie. Et pour défendre l’institution divine de la famille, objet des assauts de l’enfer sous prétexte d’ « ordre public », le Pape en appelle à la Sainte Vierge : « À Marie très Sainte qui a donné naissance à l’Auteur de la vie, je confie toute vie humaine depuis le premier instant de son existence jusqu’à son terme naturel et je la prie de préserver chaque foyer de toute injustice sociale, de tout ce qui dégrade sa dignité et attente à sa liberté. Que soit respectée la liberté religieuse et la liberté de conscience de la personne. J’implore avec une totale confiance la Vierge Immaculée qu’elle protège le peuple espagnol pour que tous contribuent à la poursuite du bien commun et instaurent la civilisation de l’amour. Je les encourage tous à vivre dans leur Église particulière l’esprit de communion et de service et je les engage à témoigner de la dévotion à la Vierge Marie ainsi qu’un amour infatigable envers leurs frères ».

Le 13 octobre 1996, le cardinal Joseph Ratzinger présidait le pèlerinage de Fatima
Le 13 octobre 1996, le cardinal Joseph Ratzinger présidait le pèlerinage de Fatima, où il se rendait pour la première fois, y retrouvant sept cents phalangistes. À gauche, il est précédé de l’évêque de Moscou. À droite, il encense Notre-Dame.

X. LA CHRÉTIENTÉ

La « dixième hérésie », « erreur de la démocratie, dite chrétienne, laïque, personnaliste et socialiste », a pour principe et fondement dans le CEC une profession de foi extraite de la constitution Gaudium et spes, selon laquelle « la personne humaine est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales ». Dès lors, la question est de « faire vivre ensemble, selon ce sublime principe, des milliards de petits dieux, de grands Dieux ! » comme dit l’abbé de Nantes. Le catéchisme de Benoît XVI apporte une réponse en se plaçant d’emblée du point de vue de la communauté :

401. EN QUOI CONSISTE LA DIMENSION SOCIALE DE L’HOMME ?

• EN MÊME TEMPS QU’IL REÇOIT L’APPEL PERSONNEL À LA BÉATITUDE, L’HOMME, SELON SA NATURE ET SA VOCATION, EST UN ÊTRE ESSENTIELLEMENT SOCIAL.

EN EFFET, TOUS LES HOMMES SONT APPELÉS À LA MÊME FIN QUI EST DIEU MÊME. IL EXISTE UNE CERTAINE RESSEMBLANCE ENTRE LA COMMUNION DES PERSONNES DIVINES ET LA FRATERNITÉ QUE LES HOMMES DOIVENT INSTAURER ENTRE EUX DANS LA VÉRITÉ ET DANS LA CHARITÉ ; L’AMOUR DU PROCHAIN EST INSÉPARABLE DE L’AMOUR DE DIEU.

« La création est bien à l’image de Dieu, écrit l’abbé de Nantes, et nos communautés à l’image du don parfait et de la communion d’être, de vie, de parole et d’amour, des Trois Personnes divines. » (CRC n° 89, février 1975, p. 14)

402. QUEL RAPPORT Y A-T-IL ENTRE LA PERSONNE ET LA SOCIÉTÉ ?

• LA PERSONNEEST ET DOIT ÊTRE LE PRINCIPE, LE SUJET ET LA FIN DE TOUTES LES INSTITUTIONS SOCIALES. CERTAINES SOCIÉTÉS TELLES QUE LA FAMILLE ET LA COMMUNAUTÉ CIVIQUE LUI SONT NÉCESSAIRES. D’AUTRES ASSOCIATIONS LUI SONT ÉGALEMENT UTILES, TANT À L’INTÉRIEUR DE LA COMMUNAUTÉ POLITIQUE QUE SUR LE PLAN INTERNATIONAL, DANS LE RESPECT DU PRINCIPE DESUBSIDIARITÉ.

Une imperceptible différence avec la Déclaration conciliaire Gaudium et spes (25, 1) reprise par le CEC change toute la perspective. Puisqu’il n’est pas dit « la personne humaine », l’axiome posé peut concerner la Personne divine de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dans ce cas, il est vrai, « la Personne est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales ». Cette interprétation s’impose d’autant plus que l’on vient de comparer « la fraternité que les hommes doivent instaurer entre eux dans la vérité et dans la charité » à la Communion des Personnes divines. Or, la deuxième Personne de la Sainte Trinité est entrée dans le tissu de nos relations humaines par son Incarnation dans le sein de la Vierge Marie. Dès lors, cette Personne, le Fils de Dieu fait homme, devient « le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales », le « Christ-Tête » du Corps. Et c’est la seule interprétation qui permette à tout ce chapitre sur « la communauté humaine » de s’enchaîner admirablement.

403. QUE SIGNIFIE LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ ?

• CE PRINCIPE SIGNIFIE QU’UNE SOCIÉTÉ D’ORDRE SUPÉRIEUR NE DOIT PAS ASSUMER CE QUI RELÈVE D’UNE SOCIÉTÉ D’ORDRE INFÉRIEUR, LA PRIVANT AINSI DE SES COMPÉTENCES, MAIS ELLE DOIT PLUTÔT LA SOUTENIR LORSQUE C’EST NÉCESSAIRE.

En vertu de ce principe, saint Augustin a établi « la distinction claire des deux pouvoirs, spirituel et temporel, tous deux souverains, de l’Église et de l’État, celui-ci pourtant établi par Dieu serviteur de celle-là, recevant d’elle, en revanche, la reconnaissance de sa légitimité, l’aide spirituelle et morale qui lui est nécessaire, afin de coopérer au bien naturel et surnaturel de leurs communs sujets. Tels furent jusqu’à nos jours “ l’augustinisme politique ” et sa “ théorie des deux glaives ”. » (Point 61, 3)

404. QUE DEMANDE ENCORE UNE AUTHENTIQUE CONVIVIALITÉ HUMAINE ?

• ELLE DEMANDE DE RESPECTER LA JUSTICE ET LA JUSTE HIÉRARCHIE DES VALEURS, COMME AUSSI DE SUBORDONNER LES DIMENSIONS MATÉRIELLES ET INSTINCTIVES AUX DIMENSIONS INTÉRIEURES ET SPIRITUELLES. EN PARTICULIER, LÀ OÙ LE PÉCHÉ PERVERTIT LE CLIMAT SOCIAL, IL CONVIENT DE FAIRE APPEL À LA CONVERSION DES CŒURS ET À LA GRÂCE DE DIEU AFIN D’OBTENIR DANS LA SOCIÉTÉ DES CHANGEMENTS QUI SOIENT RÉELLEMENT AU SERVICE DE CHAQUE PERSONNE ET DE TOUTE LA PERSONNE. LA CHARITÉ, QUI EXIGE LA PRATIQUE DE LA JUSTICE ET QUI EN REND CAPABLE, EST LE PLUS GRAND COMMANDEMENT SOCIAL.

Dieu nous a créés ensemble, et les uns pour les autres, établissant entre ses créatures ce que Mgr Freppel appelait « une heureuse réciprocité de services », en laquelle il voyait « une expression fidèle de l’économie chrétienne, telle que Dieu l’a voulue ».

De telle sorte que le péché a toujours des conséquences sociales : « Et que l’on ne dise pas, écrit sœur Lucie dans ses Appels du Message de Fatima, comme certaines personnes insensibles, cyniques, qui ont fait fausse route ou qui sont individualistes :cela ne regarde que moi !Mais... si le Ciel s’est mobilisé tout entier pour te sauver, comment peux-tu affirmer que cette affaire du salut de ton âme ne concerne que toi ? »

Voilà pourquoi les particularités de chacun sont un appel à l’autre, à entrer en relation avec l’autre, à faire alliance avec lui. Relation qui est, à l’image de la relation créatrice, une relation d’amour, de charité fraternelle.

405. SUR QUOI SE FONDE L’AUTORITÉ DANS LA SOCIÉTÉ ?

• TOUTE COMMUNAUTÉ HUMAINE A BESOIN D’UNE AUTORITÉ LÉGITIME, QUI ASSURE L’ORDRE ET CONTRIBUE À LA RÉALISATION DU BIEN COMMUN.

CETTE AUTORITÉ TROUVE SON FONDEMENT PROPRE DANS LA NATURE HUMAINE, EN TANT QU’ELLE CORRESPOND À L’ORDRE ÉTABLI PAR DIEU.

Un chef de famille, un chef d’entreprise, un chef d’État est le représentant de Dieu et de son Alliance auprès de ceux dont il a la charge. Partout où il exerce son autorité, il a le devoir de manifester sa foi non pas comme son opinion personnelle, mais comme la vérité de Dieu, et d’imposer un comportement conforme à celui que Dieu veut, afin que notre foi règne sur toute notre vie familiale, professionnelle, nationale.

406. QUAND L’AUTORITÉ S’EXERCE-T-ELLE DE MANIÈRE LÉGITIME ?

• L’AUTORITÉ S’EXERCE DE MANIÈRE LÉGITIME QUAND ELLE AGIT POUR LE BIEN COMMUN ET QUAND ELLE EMPLOIE POUR CELA DES MOYENS MORALEMENT LICITES. C’EST POURQUOI LES RÉGIMES POLITIQUES DOIVENT ÊTRE DÉTERMINÉS PAR LA LIBRE DÉCISION DES CITOYENS ET RESPECTER LES PRINCIPES DE“ L’ÉTAT DE DROIT ”DANS LEQUEL C’EST LA LOI QUI EST SOUVERAINE ET NON LA VOLONTÉ ARBITRAIRE DES HOMMES. LES LOIS INJUSTES ET LES MESURES CONTRAIRES À L’ORDRE MORAL N’OBLIGENT PAS LES CONSCIENCES.

Au lieu de « libre décision », il vaudrait mieux parler de « libre adhésion des citoyens ». Sinon, cette réponse du catéchisme semble imposer la démocratie comme seul régime où « l’autorité s’exerce de manière légitime ». Ce qui serait fort éloigné de la pensée la plus constante de l’Église, en tout cas depuis saint Augustin jusqu’à saint Pie X.

Quant à « l’état de droit », nous lui préférerons l’Alliance divine, dont les principes sont soutenus par l’Église, « vraie plénipotentiaire de Dieu », comme dit l’abbé de Nantes, dépositaire souveraine des clauses de cette Alliance. Car dans le gouvernement des choses humaines, cette Alliance divine est la seule règle qui s’impose aux nations et à l’univers entier : ce qui lui est contraire « n’oblige pas les consciences ».

407. QU’EST-CE QUE LE BIEN COMMUN ?

• PAR BIEN COMMUN, ON ENTEND L’ENSEMBLE DES CONDITIONS DE LA VIE SOCIALE QUI PERMETTENT AUX GROUPES ET AUX INDIVIDUS DE RÉALISER LEUR PROPRE PERFECTION.

C’est-à-dire d’aller au Ciel. L’Église, en ces matières, enseigne aux hommes les voies du Salut, fixées par Dieu, connues par la Révélation. La soumission à Dieu et l’accomplissement de sa Loi ont été de tous temps le principe d’un ordre humain, d’un progrès, d’une réussite des civilisations absolument incomparable. C’est le « surcroît » promis par Jésus à ceux qui « cherchent d’abord le Royaume de Dieu ».

408. QUE COMPORTE LE BIEN COMMUN ?

• LE BIEN COMMUN COMPORTE : LE RESPECT ET LA PROMOTION DES DROITS FONDAMENTAUX DE LA PERSONNE ; LE DÉVELOPPEMENT DES BIENS SPIRITUELS ET TEMPORELS DES PERSONNES ET DE LA SOCIÉTÉ ; LA PAIX ET LA SÉCURITÉ DE TOUS.

Au lieu de « droits fondamentaux », il vaudrait mieux parler de « vocation » : du respect et de la promotion de la vocation personnelle de chacun découlent le progrès spirituel et temporel des personnes et de la communauté à laquelle ils appartiennent.

XI. LE CULTE DE DIEU SEUL

Les considérations précédentes excluent « la laïcité de l’État, la liberté de l’homme au mépris de la Loi divine, signe de l’apostasie finale et du châtiment de Dieu », « onzième hérésie » dont l’abbé de Nantes accuse le CEC. Mais voici le remède souverain :

442. QU’IMPLIQUE L’AFFIRMATION DE DIEU :« JE SUIS LE SEIGNEUR TON DIEU »(Ex 20, 2) ?

• ELLE IMPLIQUE POUR LE FIDÈLE DE GARDER ET DE METTRE EN PRATIQUE LES TROIS VERTUS THÉOLOGALES, ET D’ÉVITER LES PÉCHÉS QUI S’Y OPPOSENT.

LA FOICROIT EN DIEU ET REJETTE TOUT CE QUI LUI EST CONTRAIRE, PAR EXEMPLE LE DOUTE VOLONTAIRE, L’INCRÉDULITÉ, L’HÉRÉSIE, L’APOSTASIE, LE SCHISME.

L’ESPÉRANCEATTEND AVEC CONFIANCE LA BIENHEUREUSE VISION DE DIEU, ET SON SECOURS, EN ÉVITANT LE DÉSESPOIR ET LA PRÉSOMPTION.

LA CHARITÉAIME DIEU PAR-DESSUS TOUT ; ELLE REJETTE DONC L’INDIFFÉRENCE, L’INGRATITUDE, LA TIÉDEUR, LA PARESSE OU INDOLENCE SPIRITUELLE, ET LA HAINE DE DIEU QUI NAÎT DE L’ORGUEIL.

Cette réponse est le seul antidote au relativisme et à l’indifférentisme qui sévissent dans l’Église depuis que les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que le concile Vatican II, ont reconnu aux athées, aux hérétiques, aux apostats, aux schismatiques, le droit de s’émanciper, eux et leur nation, l’univers qu’ils se sont soumis, du Dieu trois fois saint, de Jésus-Christ, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, pour enfin ne s’agenouiller, n’adorer et ne servir que l’Homme, leur idole, derrière lequel se laisse voir Satan.

La foi consiste à dire “ oui ” à Dieu, un “ oui ” qui engage dans l’avenir, dans l’histoire, par l’espérance et dans l’amour.

440. POURQUOI LE DÉCALOGUE OBLIGE-T-IL GRAVEMENT ?

• PARCE QU’IL ÉNONCE LES DEVOIRS FONDAMENTAUX DE L’HOMME ENVERS DIEU ET ENVERS LE PROCHAIN.

Parce que les commandements sont les clauses d’une Alliance entre Dieu et mon prochain, dans l’Église, avec des promesses à la clef, je suis tenu : “ Si tu fais cela, tu seras heureux sur la terre et béni... Sinon, tu seras malheureux, puni par Moi. ”

437. QUEL LIEN Y A-T-IL ENTRE LE DÉCALOGUE ET L’ALLIANCE ?

• LE DÉCALOGUE SE COMPREND À LA LUMIÈRE DE L’ALLIANCE, EN LAQUELLE DIEU SE RÉVÈLE EN FAISANT CONNAÎTRE SA VOLONTÉ.

EN OBSERVANT LES COMMANDEMENTS, LE PEUPLE EXPRIME SA PROPRE APPARTENANCE À DIEU ET RÉPOND AVEC GRATITUDE À SON INITIATIVE D’AMOUR.

Le premier commandement « est un précepte dicté par l’amour », enseigne sœur Lucie, car Dieu n’a pas besoin de notre adoration. Mais il nous aime. Aussi notre adoration a-t-elle pour objet de lui rendre amour pour amour, en obéissant à tous ses commandements :

443. QUE SIGNIFIE LA PAROLE DU SEIGNEUR :

« ADORE LE SEIGNEUR TON DIEU, À LUI SEUL RENDS UN CULTE »(Mt 4, 10) ?

• CETTE PAROLE VEUT DIRE : ADORER DIEU COMME LE SEIGNEUR DE TOUT CE QUI EXISTE, LUI RENDRE LE CULTE QUI LUI EST DÛ, INDIVIDUELLEMENT ET EN COMMUNAUTÉ ; LE PRIER PAR DES LOUANGES, DES ACTIONS DE GRÂCES ET DES SUPPLICATIONS ; LUI OFFRIR DES SACRIFICES, SURTOUT LE SACRIFICE SPIRITUEL DE SA PROPRE VIE EN UNION AVEC LE SACRIFICE PARFAIT DU CHRIST ; ÊTRE FIDÈLE AUX PROMESSES ET AUX VŒUX QU’ON LUI A FAITS.

Au lieu de nous “ adapter ” à la sécularisation de notre société qui ne tient aucun compte des commandements de Dieu et de l’Église, notre devoir est de professer publiquement notre foi en rendant un culte public à Dieu. Même si la société “ laïque ” ignore ma foi, celle-ci n’en demeure pas moins une règle pour ceux dont je suis le chef, femme et enfants, ouvriers, concitoyens. C’est le sens du numéro suivant, revendiquant de nouveau la “ liberté religieuse ”, comme la liberté de rendre à Dieu le culte qui lui est dû.

445. QUE DÉFEND DIEU LORSQU’IL COMMANDE :« VOUS N’AUREZ PAS D’AUTRES DIEUX QUE MOI »(Ex 20, 2) ?

• CE COMMANDEMENT INTERDIT :

– LEPOLYTHÉISME, ET L’IDOLÂTRIEQUI DIVINISE UNE CRÉATURE, LE POUVOIR, L’ARGENT ET MÊME LE DÉMON ;

– LASUPERSTITION,QUI EST UNE DÉVIATION DU CULTE DÛ AU VRAI DIEU ET QUI S’EXPRIME AUSSI DANS DIFFÉRENTES FORMES DE DIVINATION, MAGIE, SORCELLERIE ET SPIRITISME ;

– L’IRRÉLIGIONQUI SE MANIFESTE DANS LE FAIT DE TENTER DIEU EN PAROLES OU EN ACTES ; DANS LE SACRILÈGE QUI PROFANE LES PERSONNES OU LES CHOSES SACRÉES, SURTOUT L’EUCHARISTIE ; DANS LA SIMONIE QUI EST LA VOLONTÉ D’ACHETER OU DE VENDRE LES BIENS SPIRITUELS ;

– L’AT HÉISME QUI REJETTE L’EXISTENCE DE DIEU, SE FONDANT SOUVENT SUR UNE FAUSSE CONCEPTION DE L’AUTONOMIE HUMAINE ;

– L’AGNOSTICISME,SELON LEQUEL ON NE PEUT RIEN CONNAÎTRE SUR DIEU, ET QUI INCLUT L’INDIFFÉRENTISME ET L’ATHÉISME PRATIQUE.

La rencontre interreligieuse universelle de prière, de jeûne et de marche silencieuse pour la Paix mondiale, du 27 octobre 1986, à Assise, fut une scandaleuse transgression de ce commandement.

455. QU’ORDONNE LE QUATRIÈME COMMANDEMENT ?

• LE QUATRIÈME COMMANDEMENT ORDONNE D’HONORER ET DE RESPECTER NOS PARENTS ET CEUX QUE DIEU A REVÊTUS DE SON AUTORITÉ POUR NOTRE BIEN.

Dans son ouvrage,les Appels du Message de Fatima, sœur Lucie étend ce commandement à la soumission due aux autorités sociales et politiques, à toutes les formes de “ patronage ” d’une société encore patriarcale et contre-révolutionnaire, comme était la société portugaise gouvernée par le président Salazar. Parce que la volonté de Dieu est que nous ne soyons pas laissés libres ! Et la merveille de l’éducation, de l’amour paternel et maternel, comme de la grâce divine et du tact de l’Église, est que le petit d’homme désire spontanément remettre sa liberté de choix à l’autorité, à la sagesse, à la prudence, à la piété, à la force même de ces êtres tutélaires, dans la crainte filiale de leur déplaire.

XII. CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST

Nous pouvons redire aujourd’hui du catéchisme de Benoît XVI ce que l’abbé de Nantes disait d’une intervention du très progressiste cardinal Frings au Concile il y a quarante ans : « Extraordinaire confirmation de mes travaux ! » (Lettre à mes amis n° 214, du 15 octobre 1965, p. 5) Car derrière le cardinal Frings commençait à se révéler l’abbé Ratzinger, son « théologien conciliaire officiel (expert) ».

Dans son autobiographie, celui-ci raconte comment « le rôle joué par les théologiens du Concile créa chez les experts, de manière de plus en plus perceptible, une nouvelle conscience d’eux-mêmes. Se considérant comme les vrais défenseurs de laConnaissance, ils ne pouvaient donc plus paraître soumis aux pasteurs. »

Telle est précisément la raison de l’opposition de l’abbé de Nantes à tous les nouveaux catéchismes depuis quarante ans, depuis le catéchisme hollandais jusqu’au CEC, dénommé par un abus de langage “ catéchisme de l’Église catholique ”, en réalité manifeste de la “ connaissance ”, en grec gnose, substituée à la très pure foi catholique par Jean-Paul II. S’adressant à ce Pape au titre d’une « ultime et douzième hérésie », l’abbé de Nantes développe ce qu’il appelle « Votre gnose, Très Saint Père » :

« L’erreur première et dernière de ce Catéchisme est d’une grande simplicité. Elle est géniale dans sa synthèse neuve de la Révélation divine. Elle est généreuse dans son intention de réjouir l’humanité et de la ramener ainsi à notre Dieu et Père, partant, à sa fraternité première. Mais elle est une transposition dans l’irréel de notre histoire naturelle telle que le Créateur l’avait dessinée et telle qu’elle se déroule irrévocablement.

« Et dans la réalité historique de cette prédestination divine, qu’elle contredit, qu’elle surclasse apparemment, mais c’est un mirage ! elle prend place, au temps fixé, dans l’ultime combat du Satan des premiers âges contre l’Immaculée et contre son Fils béni ; elle est le manifeste du supplanteur du Christ et de sa Synagogue, l’Homme et la Femme, idoles à leurs propres yeux, que Dieu anéantira de sa divine bouche, qui est le Christ, de son souffle embrasé qui est son Esprit-Saint de Justice et d’Amour. »

Cette divine contre-attaque est commencée avec le catéchisme de Benoît XVI : « Il présente en effet le Christ », a dit le Pape le 28 juin 2005, en la vigile de la fête de saint Pierre et saint Paul. « Le Christ confessé comme le Fils unique du Père, comme parfait Révélateur de la vérité de Dieu et comme Sauveur définitif du monde ; le Christ célébré dans les sacrements, comme source et soutien de la vie de l’Église ; le Christ écouté et suivi dans l’obéissance à ses commandements, comme source d’existence nouvelle dans la charité, et dans la concorde ; le Christ imité dans la prière, comme modèle et maître de notre attitude priante devant le Père. »

Après avoir rappelé comment le pape Jean-Paul II, par ses éloges et flatteries inconsidérées, avait détourné les hommes de nos temps orgueilleux de se reconnaître misérables créatures sans force et sans beauté sans le Christ, l’abbé de Nantes concluait :

« Que faire maintenant ? Sinon prêcher Jésus et Marie, Jésus Crucifié et Marie transverbérée. Il faut leur apprendre que le moment est venu d’adorer l’Homme véritable, image et ressemblance du Père, son Fils Jésus-Christ, et l’Immaculée-Conception, sa Sainte Mère qui nous Le donne à chérir, afin de nous désoler de notre dissemblance et de notre malheur en cette vallée de larmes, dans l’attente d’une grâce de salut, émanée d’une incompréhensible et inestimable prédestination. »

Loin de se mettre à part de cette génération apostate, l’abbé de Nantes se solidarisait avec elle :

« Nous nous sommes égarés dans nos mirages, Très Saint Père, nous nous sommes perdus dans notre gnose et enorgueillis d’avoir rêvé d’un dessein de grâce plus merveilleux que celui de Dieu même ! Nous avons rejeté le genre humain sous le joug du Menteur, du Satan des origines. Aujourd’hui, il croit triompher par notre faux Évangile. Ah ! repentons-nous, prêchons les justes voies du salut ! Il ne sera jamais trop tard pour réparer nos erreurs et nos extravagances. Par le Cœur Immaculé de la Vierge Marie, le Sacré-Cœur se laissera toucher et notre monde, humblement assoiffé de Vie, de Vérité, d’Amour, trouvera ou reprendra le chemin de l’Église, le chemin de Rome qui est celui du Royaume des cieux en ce monde et en l’autre.

« Je suis de Votre Sainteté l’humble serviteur,

« Le 12 mai 1993,

Georges de Nantes

« Le 13 juillet 2005,

frère Bruno de Jésus

  • Le catéchisme catholique de Benoît XVI, Il est ressuscité !, tome 5, n° 37, août 2005, p. 1-26
  • Livre d'accusation pour hérésie à l'encontre de l'Auteur du prétendu Catéchisme de l'Église Catholique
Sur le commentaire du catéchisme de Benoît XVI (le compendium) :
  • Miche de pain catéchétique : Le catéchisme de Benoît XVI :
    • Il est ressuscité !, tome 5, n° 39, octobre 2005, p. 27-31
    • Il est ressuscité !, tome 5, n° 40, novembre 2005, p. 3-18
    • Il est ressuscité !, tome 5, n° 41, décembre 2005, p. 5-22
    • Il est ressuscité !, tome 6, n° 43, février 2006, p. 17-20
    • Il est ressuscité !, tome 6, n° 45, avril 2006, p. 3-12
    • Il est ressuscité !, tome 6, n° 47, juin 2006, p. 9-18
    • Il est ressuscité !, tome 6, n° 48, juillet 2006, p. 9-20
En audio :
  • LOGIA 2005, n° 17-18, nos 27 à 33
  • LOGIA 2006, n° 7, n° 8-9, nos 15 à 18