La religion des Grecs

Euripide : souffrir pour aimer

INTRODUCTION

Notre Père salue en Euripide un prophète du “ dieu inconnu ” auquel, sans cesse, ont rendu hommage les nobles Athéniens, que saint Paul appelait les plus religieux des hommes… En aucun temps sur la terre païenne, n’a été annoncée par de si touchantes fictions la venue d’un dieu fait homme sur la terre… 

LES BACCHANTES OU L’UNION MYSTIQUE

Imaginez que vous prenez place sur les gradins du théâtre de Delphes, pour assister à la représentation des Bacchantes d’Euripide. Vous êtes invités à écouter religieusement, comme les Grecs du Ve siècle avant Jésus-Christ, pour qui le théâtre est une liturgie. À mesure que se dérouleront les péripéties de l’action, des rapprochements s’imposeront, et nous nous poserons cette question : quelle est la place de la religion grecque contemporaine de cette religion juive qui s’épanouit après l’exil de Babylone, instruite par l’épreuve et toute tendue vers le Messie annoncé par les prophètes ? Peut-on dire qu’il y avait au même moment en Grèce une attente, ou du moins une préparation de Jésus-Christ ?

PREMIER ÉPISODE

Euripide
Euripide

Venant d’Asie, Dionysos ayant « quitté la forme divine pour la forme humaine » arrive en Grèce, une terre qui l’a vu naître, lui le fils de Zeus, du sein de sa mère Sémélé. Il vient révéler ses mystères à Thèbes où habitent les siens. Mais les siens ne le reconnaissent pas : ils ne croient pas en sa divinité. Agavé accuse sa sœur Sémélé de s’être plutôt laissée séduire par quelque mortel, et d’avoir ensuite rejeté la faute sur Zeus. Pour venger l’honneur de sa mère, Dionysos (ou Bacchos) doit prouver sa naissance divine à tous, de gré ou de force. De gré aux Ménades (ou Bacchantes), ses disciples fidèles qui l’accompagnent pleines d’une sainte ivresse depuis l’Asie ; de force à ses tantes incrédules qu’il a frappées de folie, jusqu’à les contraindre de revêtir la livrée des Bacchantes ! Mais ne nous trompons pas : les bacchanales en l’honneur de Dionysos, revues et corrigées par Euripide, sont de saintes célébrations qui purifient les âmes. (...)

Penthée, roi de Thèbes et fils d’Agavé, méprise cet appel et ce « dieu nouveau » : « Lorsque le fruit de la vigne a sa place au festin des femmes, il n’y a plus rien de sain dans le culte ». Ce à quoi le devin Tirésias lui répond, avec les accents d’un prophète : « Il y a deux principes de vie parmi les hommes : le PAIN et le VIN. L’un et l’autre sont un don de Dieu. » Et non seulement un don de Dieu, « mais le Dieu lui-même. Lui qui est dieu [ !] on l’offre en libation aux dieux, et ainsi les hommes lui doivent leur bonheur ». Mais Penthée n’entend rien à ce discours inspiré et fait arrêter Dionysos.

DEUXIÈME ÉPISODE

Celui-ci paraît tel que jamais un dieu ne s’était montré aux simples mortels, demeurant plein d’aimable et parfaite noblesse. Il se montre digne de celui qu’il appelle “ Père ”, « Zeus au vaste regard ». Il renchérit, parlant de lui-même à la troisième personne : « Bacchos se tient auprès de lui, si ce n’est même en lui. » Plein de miséricorde pour son persécuteur, Dionysos entravé dépense encore toute son énergie à le mettre en garde contre les effets de son impiété.

Mais le roi de Thèbes s’obstine à nier l’évidence, tout en lorgnant les pudiques Bacchantes de son regard impur... Rompant soudainement ses chaînes, le dieu de miséricorde se change alors en dieu de justice ! Prenant Penthée à son propre piège, il le place au faîte d’un arbre et le désigne aux Bacchantes comme une cible à leurs traits. Agavé, l’esprit égaré par Bacchos, démembrera alors son fils comme un agneau à l’abattoir, et brandira sa tête comme un trophée de chasse jusqu’à ce que, retrouvant la raison, elle reconnaisse subitement en cette “ tête de lion ” son fils tué de ses propres mains...

À son sujet, notre Père s’exclame, dans son discours adressé aux Bacchantes de Thèbes : « Infortunée Agavé ! » N’est-elle pas la « figure de l’humanité déicide aux pieds d’un dieu venu parmi les hommes non seulement pour châtier l’orgueil de ses insulteurs, mais encore pour sauver le reste du monde » N’entendrons-nous pas leur tragique dialogue ? “ – Pitié, Dionysos ! – Trop tard ! Tu ne m’as point connu quand il le fallait... 

« Laissez passer quelques siècles », ajoute notre Père, « et voyez maintenant une autre Montagne sur laquelle s’élèvera un autre arbre sur lequel une autre victime scellera en sacrifice sanglant la nouvelle et éternelle religion de l’Amour véritable : non plus l’impie, mais le dieu lui-même, notre Dionysos à nous : le Fils de Dieu fait homme...

« Ô Jésus, vrai fils de Dieu, fils de Marie, Toi seul pouvais imaginer pareil renversement de la loi juive et grecque ! Ton Sang précieux coule sur l’arbre de la Croix en libation à ton Père. C’est Toi, Dépouille sacrée, tête chérie, que ta Mère, Vierge et Mère, porte en triomphe dans ses bras... c’est Toi, le Lion de Juda ! »

Une chaleureuse approbation de notre audacieuse hypothèse : La Passion du Christ à la manière d’Euripide” selon saint Grégoire de Nazianze (CRC n° 286).

Saint Grégoire de Nazianze illustrait déjà au IVe siècle, dans son « Christus patiens », les Mystères chrétiens avec toutes les ressources de la tradition littéraire, sans jamais cependant s’éloigner de la vérité historique des Évangiles. Or, dès le VIe siècle, il semble qu’on ait cherché à séparer cette pièce du corpus de ses œuvres parce qu’on la jugeait indigne de l’inspiration de celui qu’on surnommait « le Théologien » par excellence. Frère Bruno de Jésus-Marie, s’appuyant sur l’étude savante d’André Tuilier, montre au contraire que le « Christus patiens » porte le sceau royal d’un Père de l’Église, tellement sa doctrine est sûre et victorieuse de toutes les hérésies.

En effet, aux apollinaristes qui nient l’existence d’une âme humaine dans le Christ (et donc portent outrage à Marie en blessant sa Maternité divine), saint Grégoire oppose un “argument dramatique” mettant en œuvre, pour le fond comme pour la forme, tous les ressorts du théâtre d’Euripide  ! Pour la mise en scène de l’ensevelissement, Grégoire crée même la « Descente du Corps » décloué de la Croix par Joseph et Nicodème, et déposé dans les bras de Marie... en puisant son inspiration dans l’ultime épisode des Bacchantes.

Déposition de Croix, Pietro da Rimini
« Monte vite le premier les solides degrés de l’échelle. Tu détacheras de la poutre diglyphe le corps de ce lion… » La poutre diglyphe, c’est le patibulum. La raison pour laquelle ensuite, dans l’iconographie chrétienne, Nicodème sera presque toujours représenté montant sur une échelle pour déclouer les bras de Jésus, est là ! Et si le Corps de Notre-Seigneur penche lourdement du côté droit, les pieds n’étant détachés qu’après les bras, c’est que l’inspiration des artistes prend sa source dans la tragédie de saint Grégoire, qui la tenait lui-même… d’Euripide.

IPHIGÉNIE : VICTOR QUIA VICTIMA

L’épopée fondatrice de la Grèce ne fut possible que par le sacrifice d’Iphigénie. Homère ignore cette tradition. Euripide, lui, a vu la beauté et la fécondité de ces victimes volontaires se sacrifiant à des causes qui les dépassent, mais dans lesquelles elles voient le bon plaisir divin. Dans son agonie, la douce fille d’Agamemnon prononce ainsi ces paroles qu’une autre victime répétera, en d’autres temps et lieux, pour rendre lui aussi courage à tout son peuple : « Je fais don de ma personne à la Grèce. Immolez-moi et allez détruire Ilion. » (...)

Ô tendre Vierge Marie, comme une autre Iphigénie, comme une autre fille de Jephté, c’est vous suprêmement qui, par obéissance pleine d’amour, quittâtes le sein paternel pour des noces, pour frayer une voie... mais plus qu’à la Grèce : à toutes les générations humaines ! Pour leur donner la vie éternelle ! Et ce fut aussi par la croix, l’agonie, le don de votre Cœur Immaculé, sans que le Père arrête toutefois la main du sacrificateur brandissant le glaive... Ainsi êtes-vous devenu, ô Vierge Médiatrice, la Mère de tous !

Iôn : le mystère de la sainte Rencontre de Jésus et Marie au Temple de Jérusalem... cinq siècles avant l’Évangile.

C’est Hermès, le dieu des communications, qui explique dans un prologue toute la suite des événements. Il annonce l’union d’amour de son frère Apollon avec une mortelle, Créuse, princesse athénienne, et de cette union la naissance d’un fils unique, dont son Père (qui est le fils de Zeus) a choisi le nom d’Iôn, au sens mystérieux (celui qui va de l’avant)... En guise de père nourricier a été choisi le polémarque d’Athènes Xouthos, qui deviendra l’époux de Créuse.

Mais auparavant, Hermès a enlevé l’enfant dans la grotte où sa mère l’enfanta pour l’exposer sur le parvis du temple de Delphes où la Pythie, l’ayant découvert, l’adopte. Quand les temps seront venus, le dieu disposera toutes choses pour une sainte rencontre entre les parents et l’enfant en son temple même, aboutissant à leur reconnaissance mutuelle ; il fera s’ouvrir leurs yeux et présidera à l’acquiescement heureux de Xouthos à ce mystère. Ainsi reprendront-ils ensemble la route d’Athènes où sa mère, héritière d’Érechtée, établira sur son trône royal l’enfant fils de dieu.

Au moment où commence le drame, Xouthos et Créuse viennent en pèlerinage au temple de Delphes : « stérile fut leur longue union... et le désir d’avoir une postérité, à l’oracle pythien les appelle aujourd’hui. »

Écoutons la méditation de notre Père sur ce mystère en son dixième discours :

À LA VIERGE MARIE, FILLE DE JESSÉ,
ET À L’ENFANT JÉSUS, FILS DE DAVID.

« Ce qui m’a touché au cœur, divin Enfant Jésus, c’est, dès son entrée en scène, combien Iôn, ce jeune adolescent pieux dans son service du temple d’Apollon me faisait rêver de Joseph, fils de Rachel, et du petit Samuel au temple de Silo. Mais aussi de Vous, durant vos années de vie cachée à Nazareth... J’écoute, j’ignore les différences, je sens l’analogie, sans aucun doute inspirée ! « Sans père ni mère, moi je sers les autels nourriciers de Phoïbos. Phoïbos est mon père, l’auteur de mes jours. » (Ah ! Ce sont vos propres paroles ô Jésus, dans le Temple !)

« Ô bienheureuse et douloureuse Vierge Marie, je vous vois parvenir au Temple de Jérusalem, depuis trois jours plongée dans une mortelle angoisse. Mais c’est Créuse qui entre sur le parvis de l’ombilic à Delphes. Elle pleure ; l’enfant adorable l’interroge sur la cause de ces transports. Elle révèle son secret, sous la fiction d’une autre femme... L’amertume de Créuse, de son cœur, coule librement dans le cœur d’Iôn, tellement ces deux cœurs à peine touchés se sont aimés, recherchés, compris, soudés. »

Là-dessus, entrée en scène de Xouthos. (...) Passons sur le malentendu qui se noue, poussant la mère au désespoir : tentée d’empoisonner son mari que le dieu oblique semble avoir désigné comme le père d’Iôn, mais se reprenant et cependant toujours pleine d’une folle incompréhension des desseins du dieu, elle retourne son inimitié contre l’enfant qu’elle aime... et qu’elle veut empoisonner à son tour !

Gardons-en néanmoins la transposition, vertigineuse : durant trois jours, la Vierge Marie et saint Joseph cherchaient l’Enfant de Dieu qui leur avait échappé... Marie ne faisait point de reproches à Dieu, certes ! mais leurs esprits humains, à elle et à son père, ne buttaient-ils pas contre le mur de l’incompréhension totale ? Quel progrès allait apporter la rencontre du troisième jour ! Elle saurait qu’Il savait, lui laissant voir ainsi quelle était sa connaissance éternelle de leurs cœurs depuis le moment de l’Annonciation.

Enfin, la sainte rencontre a lieu... Cœur ému de l’enfant, qui regarde pour la première fois sa mère comme mystérieuse épouse d’un dieu lui donnant à la fois : et son droit de régner en roi légitime en la plus merveilleuse cité de l’univers, et son droit d’appeler dieu son propre père, par nature divine, né de lui.

« Ô ma mère bien-aimée ! Ô joie de te revoir, de laisser tomber pour ta joie aussi ma joue sur la tienne !

Oui, c’est bien moi qui suis dans tes bras : j’étais mort et j’apparais vivant ! »

Et Athéna elle-même (toujours elle) de dire à l’enfant divin, né pour régner, les paroles décisives : « La justice des dieux peut tarder, mais elle l’emporte à la fin »... telle est bien la leçon que nous lègue Euripide !

* * *

« Par rapport à Eschyle et à Sophocle, Euripide paraît plus gracieux que fort », remarque notre Père. « Je crois que là encore, les fervents modernes de la tragédie grecque se la sont « gardée » [nous en ont ôté la juste compréhension et l’attrait] en l’enfermant dans les courtes vues de leur esthétique littéraire et de leur humanisme, reconstruit à base d’un total laïcisme universitaire » pour le moins anachronique, et en tous cas absolument étranger à l’âme grecque ! Force est de constater au contraire que « c’est l’ineffable Euripide qui a disposé la piété innée des belles âmes d’Athènes à entrer comme de plain-pied dans la mystique chrétienne. (...)

Or pour les saints de l’Église passée, présente et à venir, le ciel n’est-il pas déjà commencé ici-bas ? La Jérusalem céleste est descendue sur la terre, et ses habitants sont aussi bien des dieux, des déesses que des êtres humains... disons mieux : des anges ou des saints, ou des pauvres pécheurs en voie de faire leur salut au milieu d’âmes perdues, à regagner cependant par l’amour ! Tout cela compose – comme il est devenu réel dans l’Église – un monde merveilleux, qui a nom Athènes chez Euripide. Car Athènes, trône de la Vierge Mère fille de Dieu, est dans ce théâtre exquis et achevé (si parfait qu’il est proche, à l’époque, du moment où s’esquisse la décadence) notre Rome, notre Lourdes, notre Fatima, où sous des noms divers c’est toujours l’Église sainte qui est le sanctuaire de la sainte Trinité du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, où le Fils est Notre Seigneur Jésus-Christ et son Épouse et sa Mère est la Bienheureuse Vierge Marie, Colombe très belle de l’Esprit d’amour créateur. »

Iôn : Le mystère des correspondances entre l’Histoire sainte et les lumières dispensées aux Grecs.

(...)

3ème rapprochement : Le petit roi Joas : « Vive le roi ! »

Iôn fait penser à Joas, le petit roi légitime sauvé du massacre et élevé en secret dans le Temple. On lit en effet, au chapitre 11 du deuxième Livre des Rois, comment la sainte monarchie fondée par Samuel faillit disparaître au temps d’Athalie, qui extermina toute la descendance royale pour succéder seule à son fils Ochozias. Mais l’Écriture dit expressément, note Racine dans sa tragédie Athalie, que Dieu n’anéantit pas toute la famille de Joram, voulant conserver à David la lampe qu’Il lui avait promise : la lignée qui ne doit pas s’éteindre (2 Rois, 8)...

Remplacez David par Érechtée : la transposition traduit alors exactement le souci des meilleurs citoyens d’Athènes à l’époque où Euripide écrit cette tragédie (qu’Aristophane, grand ennemi d’Euripide, n’a jamais critiquée). Ainsi « en termes d’exégèse biblique », explique frère Bruno, « nous dirions que la tragédie d’Iôn est “ messianique ”, et en termes d’histoire volontaire de France qu’Euripide est “ royaliste ”, c’est-à-dire que son drame est imprégné de “ religion royale ”, avec à la fin l’intervention d’Athéna-Nikè, ce qui se traduit par... “ Athéna des Victoires ” !

À Athènes comme à Jérusalem, la restauration monarchique miraculeuse et inespérée est représentée de cette façon comme une lumière qui brille dans les ténèbres. C’est la raison profonde de la joie de Créuse quand elle tient son fils dans ses bras ! Le spectateur moderne, bourgeois démocrate, se contentera prosaïquement de partager l’émotion d’une mère passant de l’infortune au bonheur... passant ainsi à côté de la précision que Créuse apporte : « Ma maison retrouve un foyer, notre terre des souverains, Érechtée sa jeunesse ! Le palais de la race autochtone n’est plus plongé dans les ténèbres : il lève ses regards aux rayons du soleil. »

Voilà ce qui faisait religieusement vibrer les Athéniens, voyant leur cité en proie à la décadence démocratique : ce que nous étudierons au prochain camp !

(Les Philosophes grecs dans l’orthodromie chrétienne, PC 49, 1993)

CONCLUSION : LA BONNE NOUVELLE DU SALUT PRÊCHÉE
AUX ADORATEURS DE PALLAS-ATHÉNA, FILLE DE ZEUS PORTE-ÉGIDE.

En étudiant les figures et prophètes de l’Ancien Testament (lors du camp de 1990), puis les figuratifs postérieurs chrétiens (en 1991), nous avons contemplé dans le Christ le centre et le sommet de tout. Tout ? Oui, tout, et même dans les mythes grandioses de la Grèce antique. Cette année, nous avons découvert l’annonce du Christ jusque dans les poèmes épiques et tragiques et les drames immortels de cette littérature exquise.

Dans ses Discours de synthèse, notre Père rappelle le privilège unique du peuple hébreu, peuple de l’Alliance divine historique qui se prolonge jusqu’au Christ, et au-delà dans l’orthodromie de la seule et unique Église du Christ. Elle seule possède le dépôt de la révélation plénière des mystères de notre Rédemption, dont elle nous ouvre l’intelligence. Mais Dieu, voulant sauver tous les hommes, ne les a pas laissés sans quelques lumières sur la voie de leur salut, pour les presser de se convertir et d’adhérer à lui par la foi... à l’obscur, certes, mais assez pour être justifiés. Il l’a fait en même temps pour préparer ce qui allait venir, en leur donnant déjà plein d’idées (comme des formes, des structures, des fictions) qui les préadaptent à la Religion parfaite qui leur serait un jour annoncée. Et ce de telle manière qu’ainsi disposés, les plus religieux des hommes trouvent dans leur civilisation de quoi comprendre, aimer et embrasser non plus les dons d’un dieu sauveur, mais le Dieu Sauveur lui-même venu jusqu’à eux.

Après cette étude, conclut notre Père, « il me semble que Jésus et Marie règnent davantage sur le monde, et particulièrement davantage sur la Grèce, donnée en exemple de civilisation et de splendeur artistique et littéraire au monde. À notre jeunesse coupée de ses racines il faut apprendre ce que fut le haut degré de civilisation des Grecs, leur goût des mystères divins, leur attente d’un salut véritable.

Car les Grecs sont venus à la rencontre du Mystère imprévu : leur intuition divinatrice, pleine d’  “ angoisseuse ” attente, des mystères du salut que Dieu préparait, n’est pas seulement une démonstration apologétique incontournable. Elle nous invite, nous qui jouissons des Mystères accomplis, à faire de notre religion un amour. »

Abbé Georges de Nantes
Extraits des conférences du camp de 1992 et de la CRC n° 285 d’octobre 1992

  • La religion des Grecs au camp Saint-Joseph, CRC tome 24, n° 285, oct 1992
    • p. 23-25 : Euripide : souffrir pour aimer
  • « La Passion du Christ » à la manière d'Euripide, CRC tome 24, n° 286, novembre 1992, p. 11-18
Références audio/vidéo :
  • PC 47 : La religion des Grecs, Camp Saint-Joseph, août 1992, 23 h (aud./vid.)
    • 1re partie : « Les Bacchantes »
    • 6e partie : « Iphigénie à Aulis »
    • 7e partie : « Iôn »
Théâtre :
  • THe 1 : Le mystère de Créuse et de Iôn, pièce d'Euripide, jouée au camp Sainte-Marie, août 1993, 3 h (vid.)