L'impératrice Zita
Princesse française, impératrice et régente d'Autriche-Hongrie

Princesse ZitaON ne peut parler de l’empereur Charles d’Autriche sans évoquer en même temps la figure de son épouse, l’impératrice Zita. Parce qu’ils formèrent un couple saintement uni, dans les jours de paix et de bonheur, qui ne durèrent pas, autant que dans les jours tragiques de la guerre et de l’exil.

Le jour de leur couronnement à Budapest, le 30 novembre 1916, le prélat consécrateur avait placé un moment sur l’épaule de la reine la lourde couronne de saint Étienne, en lui disant : « Reçois la couronne de la souveraineté, afin que tu saches que tu es l’épouse du roi et que tu dois toujours prendre soin du peuple de Dieu. Plus haut tu es placée, plus tu dois être humble et rester en Jésus-Christ. »

À l’exemple de Charles, dont elle sut garder la mémoire vivante, jamais elle n’abdiqua ses droits, et c’est en impératrice d’Autriche et reine de Hongrie qu’elle fut inhumée le 1er avril 1989 dans la crypte des capucins de Vienne. La ferveur populaire dont elle fut l’objet au cours de cette cérémonie montra à l’univers étonné qu’après soixante-dix ans de république, Zita était restée en Autriche la Landesmutter, la “ mère du pays ”, image terrestre de Celle que l’on vénère au sanctuaire de Mariazell au cœur de l’ancien Empire sous le titre de “ Magna Mater Austriæ, Magna Domina Hungarorum, Mater Gentium Slavorum ”.

UN RICHE PASSÉ RELATIONNEL

Celle qui reçut à sa naissance le prénom peu usité de Zita, la sainte patronne de Lucques, naquit en Toscane le 9 mai 1892 d’une mère portugaise et d’une « lignée de princes français ayant régné en Italie », aimait à dire son père, le duc Robert de Parme. Avec lui, nous retrouvons le cadre légitimiste que nous aimons, puisque c’était le fils de Louise de Bourbon, sœur d’Henri V. Chassé de ses États par la révolution, il avait été élevé chez son oncle à Frösdorf en Autriche. De ses deux mariages successifs, il eut vingt-quatre enfants, dont six handicapés. La famille se partageait entre le domaine de Pianore en Toscane et celui de Schwarzau en Autriche. La gaieté y était de mise, on y parlait six langues ! et l’éducation donnée était un mélange d’austérité, de charité et de profonde piété.

Zita connut une enfance « particulièrement joyeuse et heureuse ». Après quatre ans passés chez les salésiennes de Zangberg en Bavière, elle vécut plusieurs mois sur l’île de Wight chez les bénédictines de Solesmes, chassées de France par les lois anticléricales. Elle y retrouva sa sœur aînée qui venait de prendre le voile, ainsi que leur grand-mère maternelle, la reine Adélaïde de Portugal. Bragance, Bourbons de France, d’Espagne, des Deux-Siciles, Zita appartenait à ces maisons royales catholiques détrônées, que liait depuis Louis XV une sorte de pacte de famille. « Le monde était plein de cousins », sourira-t-elle plus tard.

Mariage de ZitaÀ son retour en Autriche en 1909, c’était une grande et belle jeune fille, au port altier, au regard lumineux, pieuse, vive et gaie, qui avait choisi pour devise : « Plus pour vous que pour moi. » C’est alors qu’elle fit la rencontre de Charles de Habsbourg, petit-neveu de l’empereur François-Joseph. On ne pouvait trouver meilleur représentant de l’Autriche traditionnelle : franchise, charité, ténacité, modestie, Charles avait tout des qualités qui attachent à soi les cœurs droits, avec une piété surprenante chez un jeune archiduc : « Si l’on ne savait pas prier, c’est par ce jeune monsieur qu’on l’apprendrait », disait de lui un proche.

Dans l’élan d’un mutuel amour et avec la bénédiction du pape Pie X, ils se marièrent le 21 octobre 1911. Dès le lendemain, ils se rendirent en pèlerinage à Mariazell, pour se consacrer à l’ “ Auguste Mère de l’Autriche ”, appelée ainsi par Ferdinand II, quand son empire était menacé par les Turcs et les protestants.

Zita avait un sens très poussé de la tradition, on peut même dire qu’elle était en toute sa personne “ relationnelle ”. « Tous ceux qui me précédèrent, confiera-t-elle, marquèrent ma vie de leur empreinte, tous ceux qui furent et sont avec moi, surtout l’empereur qui donna à mon existence son sens et sa plénitude. Sans ceux qui nous ont précédés, nous ne serions rien. Quoi qu’il arrivât, quoi que j’aie fait, je l’ai fait pour tous ceux qui vécurent avant nous, autour de nous et pour tous ceux qui vivront après nous. Certes, nous avons commis des erreurs. Mais la bonne volonté présidait à toutes nos entreprises. » (Zita de Habsbourg, Mémoires d’un empire disparu, présentés par l’historien Erich Feigl, 1991, p. 23)

Elle ajoutait qu’au-dessus des vicissitudes de l’histoire, Dieu seul est souverain : « Mille pouvoirs, Puissance unique ! Toutes les forces qui, autour de nous, s’agitent, poussent ou freinent, ne sont rien à côté de l’unique puissance qui nous domine. C’est à son service qu’a été l’empereur Charles. »

UN EMPIRE MENACÉ

« L’identité de l’ensemble danubien s’était forgée dans la lutte contre les Turcs, puis contre le protestantisme. Au dix-septième siècle, l’Autriche avait été le rempart catholique de l’Europe. Au dix-huitième, sous le règne de Marie-Thérèse [ancêtre commune de Charles et de Zita], elle avait incarné l’apothéose de la civilisation baroque [autant dire de Contre-Réforme]. En 1756, la grande impératrice avait conclu un prophétique renversement des alliances avec Louis XV : après deux siècles de guerres franco-autrichiennes, pour Vienne comme pour Paris, le nouvel adversaire se tapissait à Berlin, capitale de la Prusse. Sous la Révolution et sous Napoléon, contre les idées nouvelles, l’Autriche avait été le bastion de la légitimité. » (Jean Sévillia, Zita, impératrice courage, Paris, 1997, p. 50)

Placée géopolitiquement entre l’Occident et l’Orient, l’Autriche des Habsbourg avait patiemment, au long des sept siècles de son existence, joué un rôle fédérateur déterminant pour la mosaïque de peuples qui, tout en affichant au cœur de l’Europe une étonnante diversité de statuts, coutumes et institutions, étaient incapables de vivre et de se défendre seuls. François-Joseph le constatait lui-même en 1868 : « Dans notre Empire, les petites nations de l’Europe centrale trouvent un refuge. Sans cette maison commune, leur sort serait misérable. Elles deviendraient le jouet de tout voisin puissant. » Sous son règne (1848-1916), la Double Monarchie austro-hongroise, qui « incarnait, dira Zita, l’esprit et la civilisation européenne comme aucun autre État », s’était transformée en une puissance moderne avec ses cinquante et un millions d’habitants, la quatrième d’Europe après l’Angleterre, l’Allemagne et la France, et connaissait au début du vingtième siècle une prospérité qui excitait bien des jalousies.Charles et Zita

Mais c’était surtout son catholicisme ouvertement politique qui attirait sur l’empire des Habsbourg la haine des ennemis de l’Église, en particulier de la franc-maçonnerie. L’année qui suivit le mariage de Charles et de Zita, se déroula à Vienne un Congrès eucharistique international, à l’issue duquel un ami de la famille, le Père Andlau, jésuite, rapporta que des loges franc-maçonnes écossaises avaient juré l’anéantissement de l’Autriche-Hongrie, obstacle à la création d’une Europe laïque et maçonnique.

Déjà la mort de Rodolphe de Habsbourg à Mayerling en 1889 avait été, selon toute vraisemblance, un crime maçonnique (cf. Michel Dugast Rouillé, L’ombre de Clemenceau à Mayerling, Paris, 1985) ; l’assassinat de François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914 en fut un également. L’archiduc héritier s’en était ouvert à Charles et Zita quelque temps auparavant :

« Je vais être assassiné.

Mais Oncle, ce n’est pas possible ! Qui donc commettrait un tel crime ? »

« Oncle François-Ferdinand, commente Zita, avait visiblement des raisons de croire ce qu’il nous disait. Il y avait eu de graves menaces de groupes nationalistes et anarchistes. Évidemment, la police en était informée et les prenait aussi très au sérieux. À vrai dire, les instigateurs étaient autant connus que hors d’atteinte. Ils se confondaient dans le demi-jour, pour ne pas dire dans le demi-monde politique, entre Turin, Paris et l’Écosse. Ils hantaient aussi Belgrade. On savait déjà à l’époque que, si un attentat devait être commis, les auteurs ne seraient que des exécutants manipulés par un “ grand frère ”. » (Mémoires, p. 123)

L’ANGE GARDIEN DE L’AUTRICHE

Empress ZitaZita, élevée par François-Joseph au rang de première dame de l’Empire, vint habiter Schönbrunn dès le mois de juillet 1914. Avant de partir pour le front à la tête du 1er hussards, Charles la pria de faire graver sur son sabre les mots de leur consécration à la Vierge : “ Sub tuum præsidium confugimus, sancta Dei Genitrix. ” De son côté, son propre frère, le prince Xavier de Bourbon-Parme, qui s’apprêtait à rejoindre la France avec Sixte, écrivait dans son journal à la date du 20 août 1914 :

« Aujourd’hui, Zita nous a appelés de Schönbrunn. Elle nous apprend une terrible nouvelle, mais qui, je dois le dire, s’accorde avec les instants que nous vivons : le pape Pie X est mort. Il était la seule source lumineuse dans cette période de ténèbres. “ Ignis ardens ”, le “ feu ardent ” n’est plus. Je le vois encore devant moi ; nous sommes tous rassemblés autour de lui, il nous parle comme un père à ses enfants. Comme tous ont été attentifs lorsqu’il parla de Zita comme de la future impératrice d’Autriche ! Je revois maman lui dire que ce n’était pas possible... et voilà que l’oncle François-Ferdinand est mort. Zita est à Schönbrunn... »

À la Cour, Zita s’imposa très vite par son charisme et son énergie. Confidente du vieil empereur, mère de deux, puis de trois beaux enfants, elle se dépensait sans compter au service des plus nécessiteux, appliquant la devise de sa patronne, sainte Zita : “ Les mains au travail, le cœur à Dieu. ” Veillant au bon fonctionnement des hôpitaux, dans la capitale puis derrière les lignes du front, elle visitait les blessés, organisait les services de secours. Elle était, selon l’expression du cardinal-archevêque de Vienne, Mgr Piffl, « l’ange gardien de tous ceux qui souffrent ».

Le 21 novembre 1916, François-Joseph rendait son dernier soupir, après soixante-six ans de règne. Il avait voulu punir la Serbie, il n’avait pas prévu qu’une guerre mondiale en résulterait, d’un type nouveau, terrifiant, qui sonnerait le glas de l’Europe traditionnelle. Pourquoi était-il entré en guerre contre la France et l’Angleterre ? Avec elles, l’Autriche n’avait aucun contentieux. Ce conflit absurde résultait de la navrante alliance allemande.

ÉPOUSE ET REINE

Jean Sévillia le dit très bien : « Une monarchie, c’est une famille placée à la tête de l’État. » Charles, qui appréciait l’intelligence politique de son épouse, voulut qu’elle soit informée directement des grandes affaires du gouvernement. Avec tact et discrétion, Zita sut admirablement seconder son époux dans sa tâche écrasante. Le général Margutti, reçu en audience par la jeune impératrice à la fin de janvier 1917, raconte :

« Je fus cette fois encore fasciné non seulement par le charme qui émanait de son auguste personne et par la grâce sans rivale de ses manières, mais encore par le tour d’esprit de sa conversation alerte et aimable, pétillante d’intelligence et de vivacité. » L’échange de propos roula sur le désir de paix de Charles, le jusqu’au-boutisme des Allemands, le risque d’entrée en guerre des États-Unis, le danger de voir les événements précipiter la chute de Nicolas II, et par ricochet celle de Guillaume II et des Habsbourg. Zita cependant jamais n’empiétait sur le domaine de l’empereur. Polzer-Hoditz décrit la manière dont elle assistait chaque soir au compte rendu militaire :

« Elle était habituellement assise un peu à l’écart, lisant un livre, ou écrivant des lettres. Sa présence était purement passive. Il lui arrivait de me demander des renseignements sur tel ou tel événement, mais il ne s’agissait jamais d’affaires importantes. Il était très rare qu’elle se permît une remarque pendant que l’empereur discutait avec moi de questions politiques, mais lorsqu’elle le faisait, sa question était toujours judicieuse et ne passait jamais à côté du sujet. »

Zita fut l’âme des négociations pour la paix qui s’ébauchèrent dès le mois de décembre 1916. C’est elle qui écrivit en mars 1917 à son frère Sixte pour le convaincre de venir à Vienne apprendre de la bouche même de Charles sa résolution de sortir l’Autriche de la guerre : « Pense à tous les malheureux qui doivent vivre dans l’enfer des tranchées, qui meurent par milliers tous les jours : viens ! » C’est elle encore qui aida son époux à rédiger, dans un français impeccable, ses secrètes propositions de paix et de renversement des alliances, destinées à soustraire la Monarchie à l’emprise allemande et à établir contre Berlin, un nouvel axe Paris - Vienne. Nulle déloyauté n’entrait dans ces échanges. Même avec ses frères, elle se gardait d’évoquer la situation intérieure de l’Autriche, de jour en jour pourtant plus angoissante.

PRINCESSE DE LA PAIX

« L’empereur d’Autriche, ami secret de la France ? Les Allemands l’ont pressenti. Il leur est difficile d’attaquer directement l’empereur. Ils prennent alors une autre cible : Zita. Ses ascendances françaises, dans les discours bellicistes des pangermanistes, vont servir de prétexte à une campagne de dénigrement à l’encontre de l’impératrice. En Allemagne, elle est surnommée “ la Française ”. En Autriche, “ l’Italienne ”. Dans quelques mois, d’aucuns l’accuseront de trahison. » (Sévillia, p. 96)

Famille impérialeTrahison pour l’Allemagne, le projet de Charles et Zita était envisagé en France comme la meilleure sortie possible de la guerre, comme en témoigne une note du deuxième bureau de l’état-major de l’armée, en date du 4 août 1917, dont l’auteur était assurément un disciple de Bainville. Cette note, supervisée par le général en chef Philippe Pétain et transmise au ministre de la Guerre Paul Painlevé, insistait sur l’impérieuse nécessité de dissocier les deux Empires d’Europe centrale :

« Le seul ennemi de la France, l’unique danger en Europe est la Prusse. Les amendements aux constitutions des autres gouvernements sont des accessoires secondaires tant que la Prusse ne sera pas entièrement et définitivement vaincue, réduite à l’impuissance. L’Entente doit donc créer une puissance voisine de la Prusse et irrémédiablement hostile. Elle peut y parvenir au moyen des Habsbourg en groupant par le lien de l’union personnelle une fédération d’États à majorité slave... »

Le même rapport prévoyait qu’ « en cas de dislocation de la monarchie danubienne en groupes ethniques, nationaux, l’Allemagne se trouverait face à de petits États indépendants ; l’Autriche proprement dite opterait pour l’anschluss (l’annexion), les Hongrois chercheraient l’appui de l’Allemagne. »

Mais cette note prophétique n’eut pas de suite, car Pétain et Painlevé durent céder leur place au duo maléfique Clemenceau-Foch, plus avides de pouvoir et de gloire que du vrai bien de la France, comme l’abbé de Nantes, notre Père l’a montré (cf. Les années Pétain : 1918, la gloire éclipsée, CRC n° 303, p. 31).

Charles d’Autriche a donc échoué. « Il y a quelque chose de si tragique dans le destin de l’empereur et roi Charles qu’il faut avoir perdu tout sens des réalités spirituelles pour ne pas être ému en voyant la façon dont les aspirations de son âme se sont heurtées aux grands courants de la politique mondiale », écrit Polzer-Hoditz. L’honneur de Charles, et celui de Zita, « princesse de la paix » (Antoine Redier, Paris, 1930), consista à lutter jusqu’au bout pour la paix de la Chrétienté. Le jugement d’Anatole France s’applique donc à eux deux, comme un hommage du vice à la vertu : « L’empereur Charles a offert la paix : c’est le seul honnête homme qui ait paru au cours de cette guerre, et on ne l’a pas écouté... Ribot est une vieille canaille d’avoir négligé une pareille occasion. Un roi de France, oui, un roi aurait eu pitié de notre pauvre peuple exsangue, exténué, n’en pouvant plus ! » (cité par Michel Dugast Rouillé, le dernier empereur, 1991, p. 89)

FACE À LA RÉVOLUTION

Sur le front intérieur, Charles et Zita se retrouvèrent au fil des mois de plus en plus seuls. Snobé par l’aristocratie de Vienne pour ses manières trop simples et populaires, héritier d’une Constitution qui emprisonnait ses projets de réforme, mal servi par des ministres de faible envergure, quand l’empereur, qui voulait garder un contact étroit avec ses peuples et renforcer leur union dans l’épreuve, décida de convoquer le parlement, mal lui en prit : chaque parti “ national ” se hâta de reprendre les luttes d’avant-guerre, sans souci du bien commun. Quand Charles voulut réparer par une amnistie générale les dénis de justice commis par certains tribunaux militaires, de façon à couper l’herbe sous le pied de ses adversaires, il ne fut pas compris. Ce fut l’un des rares points sur lesquels Zita achoppa, avec raison.

Ce fut elle qui, en avril 1918, subit les affronts du ministre des Affaires étrangères, Ottokar Czernin, qui, dans un accès de démence, voulut user d’un odieux chantage sur la famille impériale. « L’honneur d’un gentilhomme, rétorqua calmement Zita, est de protéger son souverain. » La trahison de Czernin eut des effets désastreux, obligeant l’empereur à se rapprocher de l’Allemagne et détachant les peuples slaves du Trône.

Un véritable travail de sape, orchestré depuis Londres par les Tchèques Tomas Masaryk et Edvard Bénès, et relayé par les loges maçonniques, aboutissait dans le même temps à la création insurrectionnelle de “ Conseils nationaux ”. Plus d’un million de tracts promettant leur indépendance aux peuples du Danube furent lâchés derrière les lignes autrichiennes, tandis que des mouvements de grève éclataient dans les centres industriels.

« Il faut montrer aux gens, disait Zita, que nous sommes là où le commande notre devoir. » Maxime de souveraine. Tout au long de la crise, l’impératrice, qui en 1918 était mère pour la quatrième fois, fit preuve d’un rare courage. À la fin de l’été, elle devait assister à un gala de bienfaisance en faveur des blessés de guerre. Certains la mirent en garde : elle serait sifflée, le scandale serait énorme. L’impératrice décida de faire face. Elle irait. Charles l’accompagna. Tendus, ils se présentèrent au Konzerthaus de Vienne. Dans la salle bondée, pour les saluer, il n’y eut qu’un profond silence. Puis éclatèrent des applaudissements frénétiques. Après la représentation, les souverains se mêlèrent à l’assistance. « Dans toutes les provinces de l’empire, ajoute Sévillia, dans l’État, l’Église, dans toutes les couches de la population, des forces vives demeuraient fidèles à la monarchie. Mais on n’entendait pas la voix de cette majorité silencieuse : aucun effort n’était entrepris pour la faire parler. » (p. 124)

Charles, lui aussi, avait montré du caractère. Sans doute commit-il des maladresses, sans doute eut-il des moments de faiblesse... Mais il force l’admiration, la considération et la compassion quand tout, presque à chaque fois, se retourne contre celui que rien n’a préparé à prendre la succession de François-Joseph.

« Cet homme de trente ans, écrit Sévillia, placé à la tête d’un vieil empire, dut, pratiquement seul, faire face à sa dissolution. À ses côtés, nul ministre de la veine d’un Kaunitz ou d’un Metternich, nul maréchal de la trempe d’un Eugène de Savoie ou d’un Radetzky. L’Autriche, dans son histoire, a connu beaucoup de grands hommes. En 1918, on les cherchait. » (p. 147)

LA MONTÉE DU CALVAIRE

La chute de l’empire se déroula “ à l’autrichienne ”, sans effusion de sang, l’empereur ayant refusé de défendre son trône par les armes. Mais quand les milieux politiques voulurent le pousser à l’abdication, il refusa de même, ne se reconnaissant pas le droit de disposer d’une autorité reçue de Dieu, bénie par l’Église. Zita encore moins : « Abdiquer, jamais ! » La famille impériale se retira au château d’Echartsau, d’où, en mars 1919, ils durent quitter le pays en proscrits, dépouillés de toute leur fortune, par décision de la nouvelle “ République austro-allemande ”, qui déjà tendait les mains à l’Allemagne.

Depuis son exil en Suisse, l’empereur continua à se battre jour après jour pour empêcher ce rattachement contre nature, lutte qui sera poursuivie par les siens jusqu’en 1945. Sa correspondance d’alors révèle ses grandes vues d’avenir et ses convictions monarchiques affermies par l’épreuve.

La famille impériale exilée en Suisse
La famille impériale exilée en Suisse

Zita l’accompagna lors de sa seconde tentative de restauration en Hongrie. « Dans le danger, disait-elle, la place de la reine est auprès du roi. » L’on sait comment l’amiral Horthy, d’origine calviniste, en réalité athée et détestant la tradition catholique des Habsbourg, mit tout en œuvre pour la faire échouer. « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu », feront inscrire les légitimistes hongrois dans la chapelle érigée au lieu où l’avion de l’empereur se posa sur le sol hongrois.

Séquestré puis exilé à Madère, Charles connut, au cours des quelques mois qu’il lui restait à vivre, une ascension spirituelle qui fit l’admiration de son épouse. « Même si nous avons échoué en tout, disait-il, il nous faut remercier Dieu, parce que ses voies ne sont pas nos voies. » Atteint d’une double congestion pulmonaire, ses derniers jours furent ceux d’un saint. « Je dois beaucoup souffrir, afin que mes peuples puissent se retrouver tous ensemble. » En présence du Saint-Sacrement, il offrit sa vie en sacrifice et mourut en prononçant le nom de Jésus.

L’impératrice qui le tenait dans ses bras eut alors une expression d’indicible effroi dans le regard. Mater dolorosa... Mais bientôt, sa foi reprit le dessus et lui fit prononcer l’acte d’abandon héroïque, qui devait lui valoir tant de grâces.

De son côté, l’évêque de Funchal témoignera : « Aucune mission n’a jamais contribué aussi efficacement à raviver la foi de mon diocèse que l’exemple donné par l’empereur dans sa maladie et dans sa mort. » Parmi les gerbes posées sur sa tombe dans l’église Nossa Senhora do Monte, une portait, écrit en portugais, le bandeau : “ Au roi martyr ”. Cinq ans plus tôt, dans la même langue, la Vierge Marie avait annoncé à Fatima : « Les bons seront martyrisés. »

L’ORTHODROMIE DE LA VIERGE

C’est à Fatima que se révèle la divine orthodromie, le “ fil de la Vierge ” sur le vingtième siècle. Suivons-en l’enchaînement avec notre Père (cf. CRC 309, janv. 1995) :

Notre-Dame octroya la fin de la Grande Guerre, annonçant le 13 juillet 1917 : « La guerre va finir », comme une trêve. Après la vision de l’enfer, qui aurait dû suffire à terroriser les bons et aboutir à des Croisades de prière amenant les règnes des Saints Cœurs de Jésus et de Marie sur le monde... Hélas ! elle annonça la possibilité, qu’elle savait devoir être la triste réalité de l’avenir proche : on ne ferait aucun cas de ses appels, et donc reviendraient les châtiments :

« Mais, si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une autre pire. »

Jacques Bainville, analysant le traité signé à Versailles le 28 juin 1919, le voyait gros déjà d’une nouvelle guerre, de la part du même ennemi, et qui la gagnerait ! « Les damnés ne furent pas aidés à se convertir, écrit notre Père, on les conserva pour chefs des nations. Ils répandirent partout la haine, les vices, l’impiété. » En Europe centrale, l’un d’eux se distinguait par sa haine anti-habsbourgeoise, c’était le franc-maçon Bénès, qui devait hurler quinze ans plus tard : « Plutôt Hitler que les Habsbourg ! » Mais notre Clemenceau ne valait pas mieux, qui se glorifiait dans ses Mémoires : « Dans toute l’Europe, enfin, les mots droit, liberté, justice, avaient un sens... Cela, nous l’avions promis. Cela, nous l’avons fait. » L’insensé !

La Vierge Marie poursuivait : « Quand vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père. »

Cette “ lumière inconnue ” resplendit dans la nuit du 25 janvier 1938. Moins de sept semaines plus tard, l’anschluss de l’Autriche par l’armée allemande marquait le véritable début de la Seconde Guerre mondiale, Pie XI encore régnant. Cependant, de Russie devait venir un mal plus affreux que tous les autres : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église... » Les peuples de l’ancienne Autriche-Hongrie allaient en souffrir en leurs corps et leurs âmes.

MÈRE ADMIRABLE

Restée seule, ruinée, avec huit enfants, dont le dernier était encore à naître, Zita se sentait « surnaturellement unie à son mari. Tous les jours elle l’invoquait dans ses prières, plus intensément quand se présentaient les difficultés. » (Sévillia, p. 207) Au fidèle Werkman, qui avait servi de secrétaire à l’empereur, elle confiait : « J’ai un grand devoir politique, et peut-être celui-là seulement. Je dois élever mes enfants selon l’esprit de l’empereur, en faire des hommes bons qui craignent Dieu, et avant tout préparer Otto à son avenir. Aucun d’entre nous ne le connaît. »

Accueillie par l’Espagne d’Alphonse XIII, la famille s’installa dans le petit village très catholique de Lekeitio, sur la côte basque, jusqu’en 1930, avant de venir en Belgique, à l’invitation d’Albert Ier et de la reine Élisabeth. Trois phrases suffiraient à résumer l’éducation que cette mère admirable, digne émule de Blanche de Castille, donnait à ses enfants :

Zita et ses enfants, en Espagne
L'impératrice Zita et ses enfants, en Espagne

Trouvant un jour en pleurs l’une de ses dames d’honneur, elle apprend qu’il ne reste plus d’argent pour acheter les provisions de la semaine. On l’entend alors murmurer : « C’est tout de même une grande chose d’être à ce point dans la main de Dieu ! »

Otto ayant dû garder la chambre pendant deux jours, pendant que le cordonnier lui ressemelait son unique paire de souliers : « Ainsi, dit l’impératrice, il comprendra les pauvres et sera vraiment leur roi ! »

Un autre jour, elle l’appela et lui parla gravement. Les journaux venaient d’annoncer que le prince héritier d’Italie avait été, à Bruxelles, victime d’un attentat qui avait failli lui coûter la vie : « Je veux, mon enfant, que tu apprennes par moi ce qui vient d’arriver et qui t’intéresse ; car toi aussi, des malheureux voudront peut-être te tuer. Il faut que tu le saches et que tu te tiennes prêt à tomber, à chaque instant de ta vie, en chrétien et en roi. » (Marie-Madeleine Martin, Othon de Habsbourg, prince d’Occident, Paris, 1959, p. 145)

Mais c’est vers l’Autriche, la mère patrie, que les cœurs se tournaient sans cesse.

COMBAT POUR L’AUTRICHE

Le traité de 1919 avait créé une Autriche invivable, qui devait reconvertir totalement ses activités pour se doter d’un équilibre économique satisfaisant. Placé à la tête d’un État dont la situation financière dépendait des prêts consentis par la Société des Nations, Mgr Seipel devenu chancelier dût sacrifier à son internationalisme pacifiste. Mais la crise survenant, et avec elle le chômage et la lutte des classes, un nouveau chancelier, Dollfuss, instaurait en 1933 un État « fédéral, corporatif et chrétien », à l’imitation de celui du docteur Salazar au Portugal. Le 11 septembre 1933, il faisait célébrer le 250e anniversaire de la victoire remportée sur les Turcs, lors du siège de Vienne. « Exaltant la vocation chrétienne de l’Autriche contre les barbares qui campent aux portes de la cité, il déclenche l’enthousiasme de la foule, qui a compris le symbole. » Les barbares modernes, c’étaient les nazis.

Hitler comprit lui aussi, qui voulut en finir avec ce petit homme qui le narguait. Le 25 juillet 1934, Berlin téléguidait un putsch organisé par les nazis autrichiens. Le putsch avorta, mais le chancelier fut abattu par un homme de main. « Première victime sanglante du nazisme, il mourait pour avoir mené, intrépide et solitaire, le combat pour la foi et la liberté de sa patrie, dans une Europe qui se couchait. » (Sévillia, p. 228)

L'impératrice Zita et ses enfants réfugiés au Québec pendant la guerre
Réfugiés au Québec pendant la guerre.

Qu’on en finisse donc une fois pour toutes avec la légende : l’Autriche n’a pas été le berceau du national-socialisme ! Si Hitler était né Autrichien, il avait renié sa patrie et bâti sa carrière sur la négation de l’esprit autrichien. L’Autriche bénéficiait alors du soutien de l’Italie mussolinienne, mais la situation changea en 1937 : la guerre d’Éthiopie et les stupides sanctions dont les Alliés crurent devoir frapper l’Italie rapprochèrent Rome de Berlin. Schuschnigg, qui avait succédé à Dollfuss, fut convoqué le 12 février 1938 au Berghof par Hitler. Déjà le plan d’invasion de l’Autriche par la Wehrmacht était prêt, et portait le nom d’ “ Otto ”.

À lire les pages palpitantes de Sévillia sur cette époque, on se rend compte que le mouvement légitimiste avait pris une telle ampleur en Autriche que c’était par dizaines de milliers qu’étudiants, ouvriers, paysans aspiraient au retour du fils de l’empereur Charles. Le seul nom des Habsbourg incarnait l’indépendance de l’Autriche, le chant Edelweiss était sur toutes les lèvres. Mais l’annonce d’un plébiscite pour le 13 mars 1938 provoqua un ultimatum de Berlin. Schuschnigg fut acculé à la démission et, bientôt, Hitler décrétait à Linz l’anschluss, c’est-à-dire le rattachement, l’intégration forcée de l’Autriche au IVe Reich. Au milieu de l’indifférence internationale.

Depuis la Belgique, Zita et Otto avaient suivi avec angoisse les événements heure par heure. Cœur à cœur avec leurs fidèles pris dans la tourmente, – la plupart des dirigeants des formations légitimistes mourront en camp de concentration, et ceux qui échappèrent aux rafles luttèrent au premier rang pour la liberté de l’Autriche –, les souverains exilés menèrent le même combat.

Réfugiés aux États-Unis à partir de 1940, Otto et ses frères, mais aussi Zita, leur conseillère discrète et attentive, multiplièrent les démarches auprès de Roosevelt et de Churchill pour que l’Autriche soit inscrite au nombre des pays occupés par Hitler et qu’elle soit ainsi épargnée au moment de sa libération. Avec succès, et c’est grâce à un discours que prononça l’impératrice en 1948 devant les épouses des membres du Congrès, que l’Autriche fut admise à bénéficier du plan Marshall de reconstruction de l’Europe. Ce fut « le dernier acte politique de Zita ». On peut dire qu’à distance elle fut, durant ces années de peines et d’angoisses, le paratonnerre de l’Autriche.

Encore fallait-il que son peuple s’associât à elle.

PAR LA PRIÈRE ET LA PÉNITENCE

L’Autriche libérée en mai 1945 fut divisée en quatre zones, occupées par les vainqueurs : la Russie soviétique, les États-Unis, l’Angleterre et la France. À Vienne, le général Tolboukine, commandant des forces d’occupation soviétiques, apporta son soutien au socialiste Karl Renner, – qui, en 1938, avait applaudi à l’anschluss ! – pour la constitution d’un gouvernement provisoire. Mais, les années passant, l’Urss ne manifestait nulle envie de partir, car l’Autriche représentait un trop précieux point d’appui au cœur de l’Europe : « Ce que nous occupons, nous ne l’abandonnons jamais », déclarait l’un de ses dirigeants. Or, en 1955, Moscou accepta, de façon inespérée, le retrait complet de ses forces d’occupation. Que s’était-il passé ?

À l’origine de ce “ miracle ”, on trouve un franciscain, du nom de Petrus Pavlicek. Le 2 février 1946, ce vaillant missionnaire populaire se rendit au sanctuaire de Mariazell pour demander à “ l’auguste Mère de l’Autriche ” ce qu’il devait faire. Il entendit dans sa prière une voix qui lui disait :

« Faites ce que je vous dis et vous aurez la paix. »

Se souvenant alors de Fatima, il obtint de ses supérieurs la permission de lancer une Croisade de prières par le chapelet et de pénitence, dans un esprit de réparation et d’expiation. Des missions furent organisées dans tout le pays, si bien qu’en 1954, la Croisade comptait près d’un million de membres, – un dixième de la population –, avec à leur tête le chancelier Figl, qui s’étaient engagés à réciter quotidiennement le chapelet. Chaque année, pour la fête du Saint Nom de Marie, une grande procession parcourait la capitale. Entre le 10 et le 15 mai 1955, des accords internationaux rendaient à l’Autriche sa pleine indépendance.

Zita, dernière impératriceDe l’autre côté de la frontière Est, les événements avaient pris un tour autrement dramatique. La Hongrie, avec ses sept millions de catholiques sur dix millions d’habitants, avait été livrée au bolchevisme par les Accords de Yalta. Nommé archevêque d’Esztergom et primat de Hongrie le 7 octobre 1945, le cardinal Mindszenty voulut être « le bon pasteur qui, s’il le faut, donne sa vie pour son troupeau, son Église, sa Patrie ». Prévoyant que de terribles persécutions allaient s’abattre sur le Regnum Mariæ, il décréta le 15 août 1947, à la grande fureur du gouvernement communiste, une année mariale sous le signe de Fatima : « Ces jours de Marie doivent renforcer la conscience catholique ; restez catholiques et Hongrois ! Gardez-vous des faux prophètes. Ils sèment la haine et récoltent les fruits de leurs propres intérêts. Que les Hongrois soient le peuple de saint Étienne et de la Mère de Dieu ! »

L’année mariale était à peine terminée, que le Prince-primat était arrêté. Emprisonné, torturé d’une manière effroyable, il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité au terme d’un simulacre de procès, qui l’accusait de menées contre-révolutionnaires en lien avec Otto de Habsbourg, sous prétexte qu’il avait rencontré celui-ci au Congrès marial d’Ottawa en 1947 !

Il sera libéré lors du soulèvement de 1956, puis contraint de se réfugier à l’ambassade américaine à Budapest, d’où il sortira en septembre 1971. Démissionné d’office par le pape Paul VI comme obstacle gênant l’Ostpolitik du Vatican, il se rendit en mai 1972 à Zizers en Suisse, pour y rencontrer... l’impératrice Zita, dernière reine couronnée de Hongrie, et célébrer la messe de ses quatre-vingts ans. Le 13 octobre suivant, il prêchait à Fatima la prière et la pénitence pour tenter de réveiller nos vieilles nations catholiques !

L’AUTRE EUROPE QUI EST ROMAINE

En 1982, Zita put enfin fouler de nouveau le sol autrichien. Au contraire de son fils Otto, qui avait renoncé à ses droits à la fin des années cinquante pour rentrer au pays, assouvir sa passion démocratique et être élu au parlement européen ! elle, n’avait jamais cédé. « Non par orgueil, souligne Sévillia, mais par fidélité à la mémoire de Charles. » Après un pèlerinage d’action de grâces à Mariazell, elle fut reçue par une foule enthousiaste à Vienne le 13 novembre 1982, avant de se rendre au Tyrol, bastion de la fidélité légitimiste.

Au début de l’année 1989, elle connut une dernière joie en apprenant que son fils Otto avait été reçu lui aussi triomphalement à Budapest, et que le rideau de fer se lézardait : « Les Habsbourg en Hongrie, la liberté pour les peuples danubiens ? Dieu est grand ! Il faut le rejoindre, mission terminée », disait en souriant l’impératrice âgée de quatre-vingt-dix-sept ans, avant de s’éteindre le 14 mars 1989.Sur son lit de mort

Eh bien ! non, sa mission n’est pas terminée, ni celle de Charles, que Maurras honorait du titre de « gentilhomme européen », s’il est vrai qu’au Ciel, on peut encore œuvrer au Royaume de Dieu sur la terre. Celui-ci est loin d’être instauré en Europe centrale ! Après avoir enduré mort et passion sous le joug des nazis, puis sous celui des Soviétiques, ces peuples sont retombés dans le désordre créé par les Alliés en 1919-1920. Pire même, puisqu’en 1993, une scission s’est produite entre la Tchéquie et la Slovaquie, tandis que les pays de l’ex-Yougoslavie se livraient une guerre à mort.

Alors, « l’Autriche-Hongrie, une idée d’avenir », comme le prétend le professeur Pierre Béhar ? Oui, mais à condition de libérer ces peuples fraternels du virus démocratique et de les rendre à leurs légitimes souverains, sous l’égide de l’autorité romaine. Notre Père a développé à ce sujet des idées enthousiasmantes, sur lesquelles nous aurons peut-être l’occasion de revenir.

frère Thomas de Notre-Dame du Perpétuel Secours
Il est ressuscité !
no 90, février 2010 

Son époux :
  • Le dernier empereur d'Autriche et la Reine de la Paix, Il est ressuscité ! tome 9, n° 88, décembre 2009, p. 29-32.