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Apocalypse du « malheur »

DANS l’Église comme en France, « le malheur » s’est imposé au terme d’une campagne de presse révolutionnaire par la victoire d’un parti, d’une secte de gens douteux animés d’une même volonté de puissance : subvertir l’ordre légitime pour en substituer un autre.

En France, « le malheur » s’est installé depuis le jour où, en la personne du roi Charles X, le Christ-Roi fut dépouillé de ses ornements royaux et chassé par la révolution de juillet 1830. Depuis lors, tout va de mal en pis ; la République maçonnique, laïque et anticléricale, toujours en guerre ou en faillite, ne gouverne que pour affaiblir la France. Malgré cette haine profonde de la Patrie et les plus honteux scandales, cette « mécanique incassable, véritablement diabolique », comme dit frère Bruno, se maintient toujours au pouvoir. Quand de son sein surgit parfois un homme intègre et soucieux du bien commun, il se fait assassiner comme le conseiller Prince en 1934, Pierre Bérégovoy en 1993, ou bien il se fait “ lyncher ” par les médias aux ordres, comme monsieur François Fillon ; il arrive aussi qu’il se fasse récupérer par le “ système ”.

Dans l’Église, depuis Vatican II, on observe un phénomène analogue. Outre la persécution subie par l’abbé de Nantes, et celle comparable dont sœur Lucie fut victime, il y a le cas du saint pape Jean-Paul Ier. Il voulait obéir aux demandes de Notre-Dame de Fatima et remettre ordre et probité dans la maison de Dieu : « ON » l’a assassiné. Chez ses successeurs, après un temps de grâce – d’état – plus ou moins long, la vive flamme des dons du Saint-Esprit s’est progressivement éteinte au souffle de l’Esprit du Concile : Nul ne peut servir deux maîtres... On n’en sortira donc jamais ?! Va-t-on voir l’Église romaine, la France et nos nations chrétiennes se dissoudre dans un grand tout mondialiste, démocratique et interreligieux ?

UNE RUPTURE D’ALLIANCE.

Frère Bruno, à la suite de notre Père, nous préserve de ce compréhensible désespoir, en nous montrant sans cesse que si nous en sommes là, en France et dans l’Église, c’est en raison d’une rupture d’Alliance ; avec le Sacré-Cœur pour la France et ses rois, depuis 1689 ; avec le Cœur Immaculé de Marie pour l’Église et ses Souverains Pontifes depuis 1917. Telle est la vérité historique, scientifique, le ressort profond de l’histoire moderne et contemporaine, confirmée par l’autorité de Dieu, selon la révélation qu’Il en fit lui-même à sœur Lucie en août 1931 :

« Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur. Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie. »

Les activités de la CRC et l’enseignement de notre frère Prieur rendent témoignage à cette divine espérance : les Saints Cœurs de Jésus et de Marie régneront malgré leurs ennemis, dans l’Église d’abord, puis en France et dans le monde entier.

12-17 AVRIL : RETRAITE DE SEMAINE SAINTE.

En ce mois d’avril, tout nous parlait, malgré les apparences, du Mystère pascal. L’effervescence électorale était à son comble, les convents du « pays légal » s’acharnaient à « faire mourir » François Fillon, le seul candidat capable de sauver la France. Au terme d’une “ agit-prop ” savamment orchestrée par le pouvoir, Macron-Barabbas sera donc élu ; rien de nouveau sous le soleil... Frère Bruno nous fit passer de ce figuratif politique à la réalité liturgique du mystère évangélique, grâce à une magnifique : Retraite de Semaine sainte selon le Père de Foucauld (S 130). C’est un prodigieux florilège de citations du frère Charles de Jésus admirablement choisies, lues et commentées par notre Père pour que nous y trouvions « un accompagnement très utile, très fondamental au mystère de la Semaine sainte, au mystère du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie. » En voici un tout petit échantillon :

« Plus nous embrassons la croix, plus nous étreignons étroitement Jésus qui y est attaché (...). Il choisit pour chacun le genre de souffrances qu’il voit le plus propre à sanctifier, et souvent la croix qu’il impose est celle que – acceptant toutes les autres – on aurait, si l’on osait, refusée... Celle qu’Il donne est celle qu’on comprend le moins... C’est entre toutes, celle qui brise le plus. Lui, Il comprend... Lui, Il sait ce qu’il nous faut... Pasteur, Il nous dirige dans les pâturages amers qu’Il nous sait bons... Pauvres brebis, nous sommes si aveugles. »

Voici un texte que notre Père déclarait extraordinaire.

« Les yeux que j’ai trouvés les plus doux, les sourires qui m’ont le plus consolé, les êtres qui m’ont le plus ravi, tout cela n’était qu’un peu de votre beauté que Vous vous plaisiez à me faire voir, pour qu’en la voyant je me dise : cela vient de Dieu, tout bien vient de Dieu, c’est Lui qui me sourit si doucement, qui me regarde sous ces paupières si chères : comme Il est bon de me faire cette grâce ! comme Il est tendre de me consoler ainsi, de prendre ainsi mon cœur, comme Il est beau, puisque cette créature qui me paraît si parfaite et si charmante n’est qu’un pâle, pâle, pâle petit reflet de Lui... Mon Dieu, que Vous êtes bon de m’avoir montré votre beauté dans les créatures ! que je serais coupable si je m’y arrêtais un instant, et si au travers de ce voile je ne voyais votre beauté suprême laissant tomber par amour pour moi, pour d’autres âmes un rayon de sa beauté sur la terre. »

SUR LE FILM “ SILENCE ”

Une recension publiée dans la revue de la Fraternité sacerdotale Saint-Antoine-Marie-Claret Ave Maria (avril 2017), montre que le film de Scortese est une négation tragique de la grâce de Dieu. En ces jours où les catholiques sont martyrisés, il faut savoir que Dieu ne se “ tait ” pas avec ses martyrs.

Le film Silence est tiré d’un roman de l’auteur japonais Shusaku Endo publié en 1966. Le drame s’articule autour d’un personnage de fiction, prêtre jésuite portugais au Japon, au dix-septième siècle en pleine persécution anticatholique. Le film représente le combat de la foi où le prêtre doit choisir entre la vie de son troupeau et sa foi. Face à cette épreuve, il se trouve que Dieu ne répond pas à ses supplications, d’où le titre du film. Finalement, c’est le Christ lui-même qui rompt le silence en disant intérieurement au prêtre qu’il peut renier extérieurement la foi en piétinant son image pour sauver son troupeau.

Histoire tout à fait contraire aux enseignements de l’Église. Cela ne devrait pas ébranler les chrétiens fermes dans leur foi mais, malheureusement, Hollywood s’est donné le rôle d’une autorité magistérielle pour bon nombre de catholiques des États-Unis. Ainsi la principale leçon donnée par ce film est que renier sa foi peut parfois se justifier et même être demandé par Dieu.

La première erreur est la supposition moderne selon laquelle la vie est la valeur suprême et le martyre un échec. Le “ message ” de Silence est que la vie est tellement précieuse que Dieu lui-même se fait complice de l’apostasie en inspirant aux fidèles de sauver leur vie.

Tout le registre historique des martyrs japonais s’oppose à cette conception moderne qui ignore le courage intrépide et la joie surnaturelle des martyrs et des missionnaires japonais.

Une deuxième erreur est de dire que les actes extérieurs n’ont pas de signification. Dans ce film, en effet, le reniement extérieur est noyé dans les bonnes intentions du héros préoccupé du salut temporel de son troupeau. Alors que le mot même de “ martyre ” suppose la manifestation extérieure de la foi devant les autres, car ceux qui persécutent l’Église détestent spécialement le témoignage public donné par les chrétiens, et ils ne cherchent qu’à obtenir de leurs victimes un signe extérieur de reniement.

Enfin, l’erreur la plus grave est de nier le travail de la grâce dans les âmes et de penser que l’attitude normale de Dieu est le silence. Or, le martyre doit impliquer la grâce qui éclaire l’intelligence et fortifie la volonté pour permettre au chrétien de faire ce qui dépasse la nature humaine. La grâce de Dieu ne peut permettre qu’une personne renie le Christ devant les hommes. Saint Augustin l’affirme : les mérites des martyrs sont les effets de la grâce de Dieu et de leur propre coopération à la grâce. Donc Dieu ne se tait pas !

Car il ne peut permettre qu’une personne soit tentée au-delà de sa capacité de résistance. Il est intimement impliqué avec ceux qui affrontent le martyre et Il leur donne la grâce, participation créée à la vie divine. Affronter le martyre sans la grâce est impossible. Dieu permet les épreuves mais il n’en est jamais absent.

L’obsession actuelle du “ Moi ” imprègne tellement notre monde, jusqu’à en exclure Dieu, qu’il ne faut pas s’étonner de voir tant de gens penser que le silence est l’envers du martyre. C’est en grande partie parce que leur propre vie est vide et qu’ils ne peuvent concevoir l’action de Dieu et de sa grâce.

« COURAGE MES AMIS ! » (Actes 25, 27)

Le 30 avril frère Bruno enregistrait à la maison Saint-Joseph une vigoureuse conférence d’actualités, fort heureusement retransmise en direct dans chacune de nos maisons, afin de nous redonner, après le choc du catastrophique résultat des élections présidentielles, le courage d’une espérance renouvelée (supra : Le Cœur Immaculé de Marie, notre refuge, ultime recours). Outre la consigne de voter au second tour pour Marine Le Pen, sans illusion, afin de faire barrage à la gauche, notre frère Prieur, ne nous cacha rien du châtiment qui va fondre sur nous, Français, et sur un monde qui fourbit ses armes conventionnelles et nucléaires. Sursum corda, il nous fit « redresser la tête » (Lc 21, 28) pour la regarder et l’écouter, Elle, Notre-Dame de Fatima, et dans son ombre sa messagère.

L’article de frère Michel : Les Mémoires de sœur Lucie (supra), celui de frère François sur Les mensonges du Père Dhanis (supra), ainsi que la série de frère Bruno : Contre-Révolution mariale (supra), prouvent à l’envi que sœur Lucie est par excellence la sainte de nos temps d’apostasie, témoignant de la vérité, avec l’aide d’un autre « témoin » (cf. Ap 11, 3) pour prolonger sa mission : notre bienheureux Père hier, frère Bruno maintenant. Quel réconfort d’entendre cette parole venue du Ciel, et d’en pénétrer la profondeur :

« Dans le temps, une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique. Dans l’éternité, le Ciel ! » (supra)

Tel est le roc, la victoire de notre foi catholique, apostolique et romaine (cf. 1 Jn 5, 4).

TROIS SŒURS DE PLUS POUR SAINTE MARIE.

Le lundi 1er mai, entourées de leurs familles et de leurs nombreux amis, Marie-Lucie Velut, Monique Busson et Anne Beaulieu-Camus reçurent de notre frère Bruno, le bel habit religieux de nos sœurs. En vertu des liens mystiques qui les unissent désormais à leur Seigneur Jésus, elles sont parmi nous : sœur Lucie-Marie de Villemaur, Monique de la Sainte ­Trinité et Anne du Cœur Immaculé de Marie.

Cérémonie émouvante, joie fraternelle, et besoin ressenti par tous de resserrer les rangs pour ne faire qu’un seul esprit, un seul cœur avec frère Bruno dans les graves événements présents et à venir. Toutes ces grâces se vécurent dans la lumière d’une prédication trinitaire et mariale, qui constituait à soi seul un petit monument d’une doctrine d’Église, ante et anti-conciliaire. Frère Bruno l’exposa de la plus simple et charmante manière à l’école de notre bienheureux Père, de saint Louis-Marie, et de sœur Lucie. En voici un petit échantillon en attendant les Logia ou bien le sixième épisode de “ Contre-­Révolution mariale ” dans le prochain numéro.

« “ Marie est toute relative à Dieu, et je l’appellerais fort bien la relation de Dieu ”, disait saint Louis-Marie Grignion de Montfort (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, § 225).

« Cette “ relation à Dieu ” se diversifie en relation filiale avec le Père, maternelle et sponsale avec le Fils, dans et par le Saint-Esprit : “ Le Père n’a donné et ne donne son Fils [dans le mystère de l’Incarnation], que par Elle, ne se fait des enfants [dont son Fils est le Premier-Né] que par Elle, et ne communique ses grâces que par Elle [Médiatrice de toutes grâces]. Dieu le Fils n’a été formé pour tout le monde en général que par Elle, n’est formé tous les jours et engendré que par Elle dans l’union au Saint-Esprit, et ne communique ses mérites et ses vertus que par Elle. Le Saint-Esprit n’a formé Jésus-Christ que par Elle, ne forme les membres de son Corps mystique que par Elle, et ne dispense ses dons et faveurs que par Elle. ” » (Traité, § 140)

Un dernier sermon de frère Bruno de Jésus- Marie invitait nos trois sœurs, et nous aussi, à marcher sur Le « chemin » de Lucie. Nous nous retrouverons donc tous à Fatima le 25 mai.

frère Philippe de la Face de Dieu.