Méditations quotidiennes

Vendredi 26 avril

Saints Clet et Marcellin

Jésus nous dit : quand je serai reparti pour vous préparer une place là-haut, comme je suis Dieu, avec mon Père, nous reviendrons près de vous, nous serons présents mais dune présence spirituelle. Cest fini de la présence corporelle ! Voilà la cause du chagrin. Mais la cause de la joie est beaucoup plus grande : cette présence corporelle étant finie, je viendrai avec mon Père. Cest linhabitation de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous serons chez vous, nous serons en vous. Vous, vous serez en moi et moi en vous, et vous savez que moi, je suis dans le Père. Il ny a plus de distance. Du point de vue spirituel, pour celui qui franchit les limites du corps, qui ressuscite avec le Christ, il ny a plus de distance, plus de frontière, plus de chemin. Le chemin, il est immédiat : nous sommes dans le chemin, cest-à-dire dans le Christ, et nous sommes arrivés au but par le Christ, cest-à-dire que nous sommes dans le Père et le Père est en nous. Quelle révélation !

Notre Père, 21 avril 1985

Samedi 27 avril

Saint Pierre Canisius

Mon unique et ma plus importante affaire a été dimiter Jésus-Christ Notre-Seigneur, de le suivre dans létat où il ma précédé, pauvre, chaste, obéissant, gravissant le chemin du Calvaire.

Saint Pierre Canisius

Dimanche 28 avril

St Pierre Chanel, St Louis-Marie Grignion de Montfort, Saint Paul de la Croix

Saint Louis-Marie prescrivait aux “ prêtres missionnaires, la Compagnie de Marie ”, quil avait fondés, de réciter « tous les jours de la mission le Rosaire tout haut, tout entier, en français, avec les offrandes des mystères, à trois différents temps : savoir un chapelet le matin, pendant qu’on célèbre la sainte Messe, avant la prédication »

« Séparez-vous des méchants, peuple de Dieu, âmes prédestinées, et pour vous échapper et vous sauver du milieu de ceux qui se damnent par leur impiété, indévotion ou oisiveté, sans perdre le temps, récitez souvent le saint Rosaire avec foi, avec humilité, avec confiance et avec persévérance. » (Le secret admirable du Très Saint Rosaire, no 136)

En effet, c’est par la récitation du chapelet que l’on devient enfant de Marie, tandis que « tous les hérétiques, qui sont tous des enfants du diable et qui portent les marques évidentes de la réprobation, ont horreur de l’AVE MARIA ; ils apprennent encore le PATER, mais non pas l’Ave Maria ; ils aimeraient mieux porter sur eux un serpent qu’un chapelet ou un rosaire.

« Entre les catholiques, ceux qui portent la marque de réprobation ne se soucient guère du chapelet ni du Rosaire, négligent de le dire ou ne le disent quavec tiédeur et à la hâte. » ( no 50)

Frère Bruno de Jésus-Marie, 11 mai 2008

Lundi 29 avril

Sainte Catherine de Sienne, Saint Aule (Vivarais), Saint Pierre de Vérone

« Je suis en le Père et le Père est en moi », cest-à-dire que en contemplant Jésus sur la Croix, en ressuscitant avec lui, en nous tenant en sa compagnie habituellement, nous serons en compagnie du Père, du Fils et du Saint-Esprit. « Si quelquun maime, il gardera ma parole et mon Père laimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » Cest très clair.

Notre Père, retraite sur le monastère idéal, 1965

Mardi 30 avril

St Joseph-Benoît Cottolengo, St Pie V, Notre-Dame dAfrique, Ste Catherine de Sienne, Bse Marie de lIncarnation

Satan est de retour pour lépreuve de force. Cette épreuve de force où, dans sa folie dorgueil, il se croira vainqueur de Jésus, au moment précis où il est vaincu par l’obéissance du Fils de Dieu à son Père, comme le dit là Jésus : « Mais il faut que le monde reconnaisse que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé. » C’est ça, sa victoire.

Il quitte le cénacle et, tout en se dirigeant vers le jardin de l’Agonie, Jésus continue de leur parler : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis un peu encore et vous me reverrez. »

Pour nous aujourd’hui, ces paroles annoncent clairement la mort et la résurrection de Jésus, suivies des apparitions où les disciples verront de nouveau. Tout cela est raconté dans l’Évangile. Saint Pierre d’abord n’ose plus rien dire après avoir entendu Jésus lui annoncer son reniement. Mais les disciples ne comprennent pas ; quest-ce que ce “ un peu  ? Comme disait Jacinthe à Lucie qui lui disait que la Sainte Vierge lui avait dit quelle resterait encore un peu : « Mais combien de temps ? – Peut-être beaucoup ? »

Frère Bruno de Jésus-Marie, 3 mai 2020


Mercredi 1er mai

Saint Joseph, artisan

Les bouquets spirituels de ce mois de mai sont consacrés à la dévotion mariale du bienheureux Edouard Poppe.

Saint Joseph a peu prêché, mais a beaucoup désiré et s’est beaucoup mortifié. Saint Joseph, le silencieux, avait des désirs qui ont mis tous les Anges en mouvement pour le Royaume de son divin Fils adoptif.

Adveniat regnum, c’était toute l’aspiration de son âme chaque fois qu’il regardait Jésus dans son berceau. Ah, ce berceau, ce premier tabernacle inanimé ! Je suis sûr que Joseph s’agenouillait, comme vous le faites devant le vrai Tabernacle. Cher Nestor, soyez simple et humble, n’ayez pas de grands projets, ne vous faites pas d’idées précises pour l’avenir, mais unissez-vous à Joseph et Marie et offrez-vous, avec Jésus pendant le sacrifice de la Messe, en désirant son Règne en vous et autour de vous. Ce sont les simples, qui ne pensent pas à eux-mêmes, qui entrent dans son Cœur. Son Cœur est son amour réel, son Règne communiqué. Cher Nestor, pas d’inquiétude mais un œil simple, et un simple grand désir du Règne !

Lettre à son frère Nestor, 25 mars 1922

Jeudi 2 mai

Saint Athanase

Aspirer Marie, c’est-à-dire aspirer par notre intelligence ses pensées, par notre cœur ses sentiments, par notre faible volonté sa force, par tout notre être son esprit. C’est regarder avec convoitise, désirer avec ardeur les pensées, les lumières, l’amour de Marie, c’est vivre continuellement de ce désir, c’est désaltérer sans fin notre âme aux affluences de grâces de Marie.

Aspirer Marie n’est donc autre chose qu’aspirer Jésus dans sa communication la plus suave et la plus abondante. C’est laisser affluer en son âme l’influence la plus pleine de Jésus qui donne à ses grâces la plus intime douceur et la plus entière abondance en Marie.

Traité de la vraie dévotion : Beata Virgo Maria Mediatrix

Vendredi 3 mai

Premier Vendredi du mois, Sts Philippe et Jacques, Invention de la Ste Croix

Mère chérie, est-ce là votre Règne ? Ces hésitations et ces doutes continuels ? Est-ce là une vie d’amour : toujours donner et reprendre, distribuer et récupérer, vouloir et se dérober, désirer et arrêter, trépigner et renoncer ? Non, Mère, mais qu’Il règne, qu’Il soit le Maître, qu’Il soit libre en nous, qu’Il dispose de tout et pour toujours !

Ne dites pas, chère Médiatrice, que nous sommes des petits naïfs, ne dites pas que nous ne savons ce que nous demandons : “ Pouvez-vous boire le calice ? (Mt 20, 22) ” Pouvez-vous boire à Son calice, au calice amer de l’amour ? Ô Mère, nous savons que, petits et pauvres, chétifs et simples, nous devons être à vos pieds et aux pieds de tous : “ Vous avez tout mis sous ses pieds (Ps 8) ” ; que, à cause de Lui, nous devons être humiliés, douloureusement humiliés, en partageant les sarcasmes que suscite l’imitation de Ses exemples ; nous savons que notre vie doit ressembler éloquemment à Sa vie d’amour ; nous savons que l’amour exige de nous des sacrifices quotidiens et qu’il vit de la lutte et de la croix. Ô Mère, nous savons que nous devons nous laisser consumer dans le sacrifice et nous laisser manger par les âmes.

Mais nous savons aussi que votre cœur est rempli de bonté et vos mains pleines de grâces. Nous nous donnons entièrement à vous pour que notre inexprimable faiblesse soit revêtue de la force de Dieu (Lc 20, 49).

Lettre aux Filioli (séminaristes), 24 février 1921

Samedi 4 mai

Premier Samedi du mois, Saint Suaire, Saint Andéol (Vivarais), Sainte Monique

Puisque qu’à tout moment, pour chaque action et chaque pensée la grâce est tellement nécessaire pour les rendre méritoires, n’avons-nous donc pas besoin de la Médiatrice de toutes grâces pour l’obtenir ? Puisque Dieu a voulu que toutes et chacune des grâces du Cœur de Jésus nous parviennent par la médiation de Marie ? Plus cette vie d’union avec Marie est consciente, plus nous sommes dépendants de Sa médiation et plus abondante coule en nous la source de la grâce, Jésus-Christ, qui jaillit d’Elle et de la Sainte Trinité.

Viventes Deo in Christo Jesu per Mariam (Vivants pour Dieu dans le Christ Jésus par Marie). La grâce est l’âme de la Sainte Église, le lien vital qui nous unit tous entre nous en Jésus ; Marie aussi est membre de cet unique Corps mystique. Nous sommes donc, par la grâce, moralement et physiquement, unis à Marie. Et dans cette union (qui justement consiste en la grâce), nous parvient le flot même de la grâce, le torrent de cette vie de Jésus, car nous sommes unis à Marie comme à la Médiatrice universelle de cette grâce. Quoi de plus simple et de plus fructueux ! Puissions-nous en tirer les conséquences ! »

Lettre à Arthur De Bisschop, vicaire à Lootenhulle, 4 mai 1922

Dimanche 5 mai

Saint Pie V

« La vie religieuse est l’école de la souffrance. Si elle était toujours un Paradis, les trois-quarts de l’Évangile y resteraient sans application et elle ne serait pas l’Imitation de Jésus-Christ. L’état normal reste la croix et la patience. »

Il s’en prend à la “ sainteté de porcelaine ” qui ne supporte pas un mot blessant ou un coup dur. « Pratique la patience virilement en toute occasion. Être saint est d’abord être humble, et la patience est maîtresse de douceur qui est la compagne de l’humilité. [...] La patience est le train rapide vers l’humilité ; l’humilité la station avant la perfection.

« Aime tout le monde, mais personne d’une affection aussi personnelle que Lui, le Bien-Aimé, le seul Désiré, l’Époux.

« Sois une enfant chérie de Marie et apprends d’elle le juste milieu entre la magnanimité et la patience. [...]

« N’oublie pas que Jésus te demandera moins ce que tu fais que comment tu le fais : la charité donne valeur à tout, et la charité, c’est la volonté droite et non la sensiblerie. »

Extrait d’une lettre à sœur Marie-Désirée (sa sœur)
février 1917

Lundi 6 mai

Lundi des Rogations, Saint Jean devant la porte latine, Saint François de Laval (Canada)

Après cette guerre armée entre peuples nous attend probablement une guerre civile. Déjà l’internationalisme, qui ne découle pas de la charité chrétienne mais d’un faux idéal de fraternité, travaille dans les coulisses. Comme prêtres, vous êtes peut-être destinés à la prison et au martyre. Ah ! que le prêtre ne se sente pas soulagé de ne rien avoir à souffrir moralement. Oui, soyez toujours profondément heureux à l’intime, mais que ce soit pour mieux souffrir. La persécution vous attend. Diacres, soyez prêts. Suivez le Christ ! [...]

Il faut oser aller chez les méchants, chez les socialistes et autre-pensants pour y défendre la vérité. Au lieu de dire : “ Il n’y a rien à faire, je les laisse courir ! ” dites plutôt : “ J’ai peur. ” On a vite fait de confondre la peur avec la prudence. Oui, soyez prudents en pratique. Mais ne craignez pas pour votre propre vie, ne craignez pas pour votre peau ! Si on vous tue, quoi de grave ? Y a-t-il plus belle mort que le martyre ? Vous ne pourriez mieux employer votre vie que de la perdre comme martyr pour la vérité et le zèle pour les âmes. Dans l’obéissance à vos supérieurs, osez défendre la vérité, même parmi les méchants et les scélérats. N’ayez pas peur, prêtre, de rien !

Journal Spirituel, décembre 1915

Mardi 7 mai

Mardi des Rogations, Bse Marie-Louise Trichet, Saint Stanislas

Il y a un chemin, et j’espère que vous le suivrez bientôt : c’est MARIE ! Marie est le chemin sûr, droit, libre. Elle est le chemin des petits, le chemin des faibles. Elle est le chemin du pusillus grex, Elle est notre chemin ! [...]

Jésus n’est-il donc pas le chemin ? m’objecte-on. Ego sum via ! Est-ce que je ne crains pas de mettre Jésus dans l’ombre en mettant Marie en lumière ? On ne peut tout de même pas donner la place d’honneur à Marie, avant Jésus !

Chers frères, c’est ainsi que je pensais avant. Mais, depuis, je vous le dis : Grignion de Montfort est un excellent maître. Il nous apprend des choses consolantes et réconfortantes sur Marie. Plus qu’aucun autre, il nous fait goûter ses beautés intimes ; plus que le plus grand mystique, il nous conduit à une union plus étroite, plus directe et plus totale avec Jésus “ en Marie ”. Mieux que quiconque, il établit avec clarté la relation entre Jésus et Marie dans leur gloire agissante mutuelle. Indubitablement l’Évangile dit vrai, rigoureusement vrai, mais Montfort est plus rigoureusement fidèle à l’Évangile que quiconque.

Certes, Jésus est le chemin. Et Marie ? Marie en est l’accès mystérieux.

Lettre aux juniores des Filioli, 26 février 1920

Mercredi 8 mai

Mercredi des Rogations, Apparition de saint Michel Archange, Bse Catherine de Saint-Augustin (Canada)

Quand ce dogme [de Marie Médiatrice] sera proclamé, nous pourrons dire aux enfants et aux âmes pieuses : “ Quoi que nous puissions faire pour notre salut, nous dépendons toujours de Marie ; quoi que nous recevions comme grâces, c’est par Marie. Le Saint-Esprit nous donne beaucoup, mais par Marie. Elle est la dispensatrice de toutes les grâces. Vous vivez et vous croissez continuellement sous l’influence et par la prière de la Très Sainte Vierge. [...]

Chers frères, souvenez-vous de cette vérité : le Règne du Christ, le Règne de l’Église est un règne de grâce, et ce Règne de grâce n’existe pas sans Marie. Vous dépendez donc en tout et toujours de votre Mère. Marie éduque les âmes qui vous seront confiées plus tard. En conséquence, votre apostolat ne dépend pas moins de Marie que de la grâce. Dans votre futur ministère sacerdotal, pensez à notre Mère qui contient en son Cœur toutes ces âmes.

Conférence aux cibistes (brandardiers_infirmiers)
23 janvier 1923

Jeudi 9 mai

Ascension de Notre-Seigneur, Saint Grégoire de Nazianze, Notre-Dame de Santa Cruz

Je vous souhaite à toutes une sainte fête de l’Ascension, avec la grâce de demeurer sur terre comme Marie, notre Mère, après la disparition de son divin Fils. Ut ipsi quoque mente in coelestibus habitemus : vivant et demeurant déjà au ciel de toute notre âme, dans une charité mutuelle et un amour divin auxquels ne manque plus que la vision. Le face à face et l’union, nous l’avons déjà dans la foi : c’est le face à face de l’aveugle qui se sent en présence et en possession du Bien-aimé.

Ce face à face de la foi pure, je vous le souhaite, ma Sœur. Je supplie l’Esprit divin de vous gratifier en une nouvelle plénitude de la charité et du zèle qui consumait Marie dans la primitive Église. Demandez au Saint-Esprit, avec Marie, qu’Il s’empare de moi d’une façon définitive et qu’Il me transforme en son Christ Rédempteur, en son Christ Hostie, afin que je le fasse revivre et reparaître en ma pauvre humanité, et que je le fasse régner.

Ma Sœur, je veux tellement m’enfermer en Marie, la divine Tour de David, que j’y sois revêtu de Jésus, de sa vie, de sa force, de sa douceur, de son Esprit. Ma Sœur, je veux être un autre Christ “ alter Christus ”. Demandez que j’ose être ce que je suis. C’est à vous, ma Sœur, et à vos chères consœurs, de faire pour ce pauvre prêtre l’office de Marie. Accepit eam discipulus in sua. Saint Jean l’avait admise dans son sacerdoce : Elle en était la pourvoyeuse.

Lettre à sœur Marie-Joseph du Sacré-Cœur (carmel de Louvain)

25 mai 1924

Vendredi 10 mai

Saint Jean d’Avila, Saint Antonin

Vous ne voyez plus Jésus ? Mais Il ne vous quitte pas tout le temps que vous êtes souffrante. Soyez comme une terre sans eau, comme une âme épuisée devant Lui !... Il est si bon et Il vous aime. Promettez-Lui en ces moments de souffrance de ne jamais douter de son amour.

– Anéantissez-vous sincèrement devant votre Dieu aimant : car Il regarde les humbles. Il regarde ceux qui Lui ouvrent leur misérable âme. Jésus aime les mendiants et les misérables.

– Petite hostie, ayez la foi, et que Jésus-Hostie passe avant. Ne L’oubliez pas ! Et que cela vous soit un soutien et un encouragement à la générosité.

– Vous avez des défauts, c’est bien vrai, mais vous vous préoccupez beaucoup trop de vos misères : une pensée d’humilité et un regard de confiance réparent plus que tous ces retours décourageants sur vous-même. Exposez-vous respectueusement à ce grand et divin Soleil : son amour vous guérira. Surtout, faites tout comme Marie, en vous remettant fréquemment à son esprit et à ses intentions : prêtez-Lui vos livres pour prier, vos yeux pour regarder Jésus-Hostie, votre pauvre cœur pour L’aimer, toute votre âme pour être conformée à l’Hostie.

Je connais mieux vos misères que vous, mais je connais aussi la grande abondance de la Miséricorde : je connais Jésus qui vous aime. Pauvre fille, petite misère, Jésus vous aime. Que cela vous soit tout !...

Lettre à Julia Ronse (catéchiste dévouée à l’abbé Poppe)
11 février 1923

Samedi 11 mai

Saint Philippe et saint Jacques

Qu’ils sont heureux ceux qui, confiants comme des enfants, s’abandonnent entre les mains de cette bonne Mère ; qu’ils sont paisibles et consolés, ceux qui reçoivent tout, le bon et le triste, le joyeux et le mauvais, des mains maternelles de Marie avec un sourire, certains qu’Elle le fera servir à notre bonheur éternel ! Dans la dévotion à Marie se trouve le secret de la tendresse, de la confiance, de la résignation et de la liberté de la dévotion des saints.

Marie nous apprend à penser avec joie au Ciel. Elle nous apprend à traverser avec confiance les jours sombres. Elle nous apprend à vaincre dans les affaires qui nous faisaient hésiter depuis des années. Elle nous apprend à voir Jésus dans nos supérieurs, dans les pauvres, dans les malades. Elle nous apprend à trouver Jésus dans notre propre âme. Oh, quand nous avons trouvé Jésus dans notre âme, le ciel est commencé sur la terre.

Lettre à sœur Marie-Désirée, 22 mai 1915

Dimanche 12 mai

Saints Nérée, Achillée, Domitille et Pancrace

Le Christ est roi, un vrai roi, mais les siens Lui ont enlevé sa couronne. Nous la remettrons sur la tête de Jésus. Jésus doit trouver en nous vraiment son Règne. Notre prière sera : Adveniat Regnum tuum ! [...]

Mes amis, je suis souvent si triste quand je pense que nous sommes autant de prêtres et que le monde périclite et que Jésus ne règne pas. N’est-ce pas notre faute ? Il n’y a pas moyen de faire régner Jésus par des paroles, par une intelligence, fut-elle géniale. Il faut que Jésus vive en nous, règne en nous. Jésus ne veut pas vivoter dans les âmes : Il veut régner ! [...]

Représentez-vous la Sainte Vierge, modèle et médiatrice de parfaite dévotion au Sacré-Cœur ; laissez-vous examiner par Elle. Écoutez-La vous dire ces paroles : “ Mon fils, croyez-vous que Jésus vous aime ? Dites-le Lui, Il aime bien que vous Lui exprimiez votre amour... Mon fils, aimez-vous mon Fils Jésus comme votre Dieu, votre Sauveur et surtout comme votre nourriture dans l’Eucharistie ? Dites-le Lui, car Il se plaint de l’indifférence qu’il subit, surtout dans ce sacrement de son amour.

Retraite mensuelle, extraits, 26 et 27 mai 1923

Lundi 13 mai

Notre-Dame de Fatima

Je m’unis à Marie pour écouter ; je m’approche d’Elle pour parler ; je me mets sous sa dépendance pour prier ; j’invoque son aide quand je dois résoudre un cas douteux ; je contemple Jésus-Hostie avec les yeux et le Cœur de Marie. (...)

Je vois Jésus en contemplant Marie, et dans cette vénération de Marie, Il occupe la première, c’est-à-dire l’unique place. Marie, de par sa relation personnelle avec Jésus, nous conduit à la contemplation de la vie, des œuvres et de la Divinité de son Fils ; sa propre image n’en est pas diminuée pour autant puisqu’Il m’apparaît comme sa beauté à Elle et que je La connais et La vois d’autant plus clairement que c’est Elle-même qui me révèle son Fils. Je dis “ révèle ”. Il serait mieux de dire : Elle ne révèle pas mais Elle est Elle-même pour ainsi dire forcément la révélation de son Fils. Cela découle tout naturellement ou constitue le caractère propre de la contemplation et du culte de Marie.

2 février 1921

Mardi 14 mai

Saint Matthias, Saint Michel Garicoïts, Saint Boniface

Le prêtre est un autre Christ. La croix du Crucifié est la chaire du Maître. Ma vie peut-elle être un mensonge ? [...] Le prêtre est le modèle du troupeau. Celui qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple (Lc 14, 33). Si celui-là ne peut être votre disciple, comment pourrait-il être un prêtre, un autre Christ ? Le disciple est-il plus grand que le Maître ? Ô Maître, pourquoi toujours cette plainte : “ Sitio ! J’ai soif ! ” pendant que je médite tous ces textes ? Pourquoi frappez-vous toujours à mon cœur : “ Je me tiens à la porte et je frappe ! sitio ! ” Moi aussi j’ai soif, soif d’étancher la vôtre par mon amour et par ma souffrance, en vous donnant des âmes. [...] »

« [...] Hier j’ai tremblé de désir et de joie quand votre prêtre (le P. Claeys) m’a dit : “ Vous serez un signe de contradiction. Vous souffrirez et vous vous sentirez seul. [...] 

Qu’il me dise, sur le seuil de ma nouvelle carrière : “ tolle crucem (prends ta croix). Sois pauvre, sois méconnu, sois abandonné et moqué, sois abstinent, ne suis aucune habitude imparfaite et fais surtout entièrement ce que votre Exemple dit et apprend dans l’Évangile. 

Retraite préparatoire au diaconat, 8 décembre 1915

Mercredi 15 mai

Saint Jean-Baptiste de la Salle

Nous sommes unis à Marie par la grâce, nous sommes unis à elle comme à la Médiatrice de la grâce.

Dans cette union à Marie, la lumière, la force et la vie de la grâce croissent continuellement et à tout moment.

Puisque la médiation de la grâce est universelle et englobe toute la vie, ainsi cette union à Marie est-elle générale et continuelle. Nous vivons avec Marie comme un enfant au sein. Nous buvons la vie de Jésus aux sources du Sauveur : de Fontibus Salvatoris. Nous vivons dans son sein spirituel de grâce. [...]

Unissez-vous à Jésus demeurant et régnant en Marie, dit Montfort. Jésus et Marie sont si intimement unis que l’un est totalement en l’autre : Jésus est tout en Marie ; Marie est toute en Jésus ou plutôt Elle n’est plus, mais Jésus uniquement est tout en Elle et on séparerait plutôt la lumière du soleil que Marie de Jésus.

Rapport sur les fondements dogmatiques de la vraie dévotion du Bx Père de Montfort, septembre 1921

Jeudi 16 mai

Saint Ubald, Saint André-Hubert Fournet

Chaque point de votre Sainte Règle doit être accompagné du mot charité. C’est cela l’essentiel.

S’aimer mutuellement, que c’est beau ! Les gens dans le monde sont frères et sœurs de par la nature, mais notre amour mutuel est spirituel, car nous sommes frères et sœurs de Jésus-Christ. Plus encore : épouses de Jésus. (...)

Dans son épître, Saint Paul a des paroles très fortes quand il dit : “ Portez vos fardeaux les uns des autres. ” Oui, chères sœurs, portez vos fardeaux, c’est-à-dire vos défauts. Ne dites pas : “ C’est une bavarde, ou c’est une lambine, ou celle-là est ennuyeuse, etc. ” Au contraire, soyez prévenantes envers chacune avec charité. Souvenons-nous de notre propre “ bosse ”, demandons de bien la connaître, et nous supporterons plus facilement les défauts des autres. Celui qui dit ne pas avoir de bosse est un menteur, un orgueilleux. Les uns ont une petite bosse, les autres une grande. Mes sœurs, les petites croix qui vous incombent au couvent de la part des autres, ce ne sont pas des croix, mais des bienfaits de Dieu.

Et comment en va-t-il de votre amour pour la Vierge Marie ? A-t-Elle toujours la place d’honneur ? Ne L’oubliez pas. Faites donc tout en union avec Marie et aimez-La de plus en plus.

Vœux de nouvel an 1924 aux sœurs du couvent de Moerzeke

Vendredi 17 mai

Saint Pascal Baylon

J’adore Jésus en Marie. Le sein de sa mère est son trône par excellence, son ostensoir le plus resplendissant ; c’est là que je Le contemple.

Je m’offre, et m’offre de nouveau à tous deux comme une misérable offrande. Jésus m’acceptera, puisque je suis l’esclave de sa Mère, et Elle se tient derrière Lui ! Puis, je fais descendre ses grâces Eucharistiques par un désir répété et brûlant : sur les enfants, sur les éducateurs, sur les prêtres. Marie a les bras grands ouverts, les grâces découlent de l’Eucharistie. Je les laisse se déverser avec joie, l’heureuse certitude d’être exaucé m’envahit... Je jubile et réponds à cette pluie de grâces par une donation plus entière de moi-même, une immolation totale...

Ai-je regardé Marie en cela ? Oui.

Ai-je négligé Jésus ? Oh non ! Mon cœur allait à tous deux en un seul regard, un seul amour. Je voyais la Sainte Hostie comme le fruit du sein de Marie, et Elle, je ne la voyais que comme le trône vivant du Roi Eucharistique. Elle était là, et sa présence ouvrait les sources de grâce du Cœur Eucharistique de Jésus et les faisait déborder plus pleinement dans ma pauvre âme.

Prière devant le Saint-Sacrement exposé (extrait)

Samedi 18 mai

Vigile de la Pentecôte, Saint Jean Ier, Saint Venant

14 juin 1916 : à la veille de sa nomination comme vicaire à Sainte-Colette, Édouard fait sa méditation sur l’esprit d’apostolat, Spiritus apostolicus, qui doit l’animer désormais. Il s’imagine le Sauveur qui l’envoie à sa Vigne.

Par un regard suppliant, le Maître, soucieux du sort des pauvres et des malades, des âmes perdues et perverses, et surtout du salut des enfants menacés par tant de dangers, exprime sa plainte douloureuse : « J’ai froid... J’ai faim... J’ai soif... Et toi, Édouard, M’aimes-tu ? – Oui, Seigneur, Vous savez que je Vous aime. – Pais mes brebis. Suis-moi de manière héroïque, c’est le moment. – Ô Jésus, mon frère, m’aimez-Vous ? – Édouard, tu sais que Je t’aime. – Dites-le franchement. Jésus, mon frère, m’aimez-Vous ? – Édouard, tu le sais bien. – Jésus, mon frère, donnez-moi la force pour aimer et réparer héroïquement, c’est le moment, Seigneur. »

Dimanche 19 mai

Fête de la Pentecôte, Saint Yves, Saint Pierre Célestin

La vérité ne doit pas seulement étinceler, elle doit brûler et réchauffer pour son fond. Dieu est Vérité, frère, et sa Vérité est son Amour et son Amour doit être en nous, et nous en Lui. “ Demeurez en mon amour. ” Que j’aspire à cet Amour ! (...) Et parce que vous êtes maître de novices, ma joie est encore plus grande. Vous multipliez votre apostolat. Je demanderai au Saint-Esprit qu’il sème en vous la semence précieuse de la vraie dévotion à la Très Sainte Vierge. Vous aurez alors Son regard pour contempler l’Hostie, Son désir pour glorifier l’Hostie, Sa puissance de supplication dans votre prière pour tirer la grâce de l’Hostie, Sa simplicité pour parler de l’Hostie et chanter le Magnificat avec Sa voix. Cette semence, je la demande pour vous en la fête de la Pentecôte : elle approfondira indiciblement votre connaissance et votre amour de l’Eucharistie et favorisera votre apostolat. Demandez pour moi la parfaite humilité.

Lettre au père Theodoor de Paepe, Pentecôte, 8 juin 1924

Lundi 20 mai

Lundi de la Pentecôte, Saint Bernardin de Sienne

Marie, après l’Incarnation, est restée dans son rôle. Saint Jean-Baptiste a été sanctifié par l’influence de Marie ; la Sainte Vierge a nourri, élevé son Fils, elle est intervenue dans son premier miracle, mais surtout dans le sacrifice de Jésus ; sous la croix, elle a été constituée Mère du Corps mystique qui n’y était hélas représenté que par saint Jean. Quand ce Corps mystique a reçu le Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, Marie était parmi les prêtres de l’Église, elle y était comme Médiatrice effective par sa prière et par son intercession.

Nous ne savons pas ce qu’Elle a fait pour l’Église après l’Ascension, mais nous savons que saint Jean l’a reçue “ in sua ”, comme sa mère adoptive. Je suis sûr que saint Jean et les Apôtres venaient souvent consulter Marie. Je suis sûr que Marie est pour beaucoup dans la composition des Évangiles, dans la prédication des Apôtres, mais Elle était surtout intérieurement la médiatrice de tout l’apostolat des Apôtres. De son vivant déjà, Elle était la Médiatrice du Christ, j’en suis persuadé. Qu’elle soit restée dans son rôle, les siècles suivants, nous le voyons dans les Pères et dans la Liturgie. Elle a toujours été considérée comme l’aide du deuxième Adam. On Lui a toujours attribué la maternité spirituelle : Mater Christi etiam Mater Christi mystici. De nos jours, on en prépare la définition. Donc, dans toute l’histoire de l’Église, Marie a gardé son rôle, et il a été reconnu de plus en plus.

Le rôle de la Sainte Vierge dans notre sanctification
et notre apostolat, 20 juin 1923

Mardi 21 mai

Saint Christophe de Magallanès et ses compagnons, Saint Eugène de Mazenod

Que cette lumière de foi élargisse le regard de votre âme et que le Dieu invisible vous possède dans son amour toujours présent. Vous possédez Celui qui vous possède, ma Sœur. Laissez-vous aimer par Lui et croissez sous son regard divin. Le regard amoureux de Dieu verse en vous la bonté et la perfection. C’est saint Thomas qui nous l’apprend.

Croyons à cet Amour. En ces jours de Pentecôte, que l’Esprit-Saint, l’Amour même, nous enveloppe de ce regard bienfaisant, que ce regard nous communique une effusion de force qui anime et soutienne nos désirs d’immolation. Qu’il nous communique aussi la piété, c’est-à-dire cette foi en la paternité de notre Dieu qui nous console des plus amères désolations, parce que la foi nous les fait voir dans leur plus divine réalité comme des dons du Père. Ah, la belle révélation qui fait percer le regard paternel à travers la noire nuée ! Regard de foi toujours, mais regard de force et de réconfort. Ce regard métamorphose la Croix.

Lettre à Lucie de Block, vigile de la Pentecôte 7 juin 1924

Mercredi 22 mai

Sainte Rita de Cascia

Ô Marie, faites qu’en Vous nous soyons revêtus intérieurement de Jésus et que Jésus se revête extérieurement de nous, afin que nous disparaissions en Lui et qu’Il paraisse et règne en nous et par nous. Ah, qu’il paraît bien secondaire de savoir si Marie opère cette fonction de Médiatrice de telle façon ou de telle autre. Elle l’opère dans le Saint-Esprit. Elle l’opère. Elle nous porte dans son sein toujours fécond de la vie de Jésus par l’opération divine de l’Esprit. Ah ! que cela est vrai et beau.

Lettre au père Claeys-Bouuart, 14 avril 1924

Jeudi 23 mai

Sainte Jeanne-Antide Thouret, Notre-Dame du Laus

Vous êtes esclaves de Marie, vous lui appartenez, vous êtes sa propriété et son bien. Marie a pris votre cause en main. Il y aurait dix fois plus de fervents qui tombent et qui dévient : “ il en tombe mille à votre droite et dix mille à votre gauche, mais le fléau ne s’approchera pas de vous (Ps. 90) ”, vous resterez hors d’atteinte. Vous en ferez l’expérience si vous restez les humbles et zélés petits esclaves de Marie, la Vierge puissante : Elle vous couvrira de ses ailes et vous trouverez un refuge sous son pennage. Elle vous couvrira de son ombre et vous resterez, calmes et confiants, sous ses ailes. Elle se mettra en route avec vous et vous conduira par des chemins secrets et courts. Elle ne vous épargnera pas la souffrance, mais Elle vous la fera désirer comme un aliment indispensable.

Marie ! Marie ! Son nom sera sur vos lèvres comme du miel et comme un baume dans votre cœur. Marie ! Marie ! Ave Maria ! Qui peut y résister ?

Statuts pour cercles sacerdotaux, mai 1918

Vendredi 24 mai

Notre-Dame Auxiliatrice

Marie nous tient dans l’atmosphère spirituelle de la grâce, nuée lumineuse où nous pouvons demeurer et nous abriter. Marie, mère et médiatrice de la grâce, a charge, droit et pouvoir d’y amener et d’y garder toute la Sainte Église, son enfant mystique. Son influence est l’influence de Jésus autour de nous. Le secours de la force divine afflue doucement sur nous, nous enveloppe comme une nuée lumineuse. Rayonnant directement des plaies du Christ, cette lumière et cette force seraient moins adaptées, moins supportables. Passant par Jésus, les influences du Père se font humaines ; passant par Marie, elles se font ineffablement maternelles. Ô Mère, pleine des grâces divines, humanisées en Jésus, couvrez-nous de la nuée resplendissante de l’amour de Dieu. Cachez-nous en Vous.

Traité de la vraie dévotion : Beata Virgo Maria Mediatrix

Samedi 25 mai

Ste Marie-Madeleine de Pazzi, St Bède le Vénérable, St Grégoire VII, Ste Madeleine-Sophie Barat

S’il est vrai que c’est Marie qui transmet la grâce de Jésus et qu’ainsi tout nous arrive par Elle, c’est aussi par son action que vous êtes dans cette union avec Jésus, avec Jésus et Marie elle-même. Quand donc vous reconnaissez Marie comme Médiatrice, vous pouvez vous unir à Elle comme avant, mais en outre être conscients que dans cette union, sinon par cette union, la grâce de Jésus, la lumière de Jésus, la force de Jésus s’épanchent en vous et vous sont appliquées avec surabondance.

Et cette conscience vous aide à prier avec humilité et confiance, vous aide à être exaucés. Elle vous tient attachés à Jésus d’une façon plus durable et plus calme ; et elle vous fait devenir plus profondément et plus spirituellement conformes à Lui. Il peut mieux ainsi se répandre en vous, vivre en vous, régner en vous !

Ô Frères, étudiez la Médiation de Marie. Laissez venir en vous le Règne de Marie, pour que Jésus règne en vous et autour de vous, par vous !

Entretiens sacerdotaux, retraite du 10 au 12 avril 1923

Dimanche 26 mai

Fête de la Sainte Trinité, Saint Philippe Néri, Vble Marguerite du Saint-Sacrement

La hiérarchie de l’Église doit poursuivre la mission du Christ, la prêcher, l’orienter, la sanctifier selon son Esprit, sa Vie et son exemple. Le sacerdoce n’est pas qu’une institution administrative. Le sacerdoce s’élève des racines invisibles du sol sacré de la Sainte Trinité, fécondé par le Sang du Christ, par l’unique tronc visible de la Papauté et des branches solides de l’épiscopat, à travers les multiples ramifications et rejetons du clergé paroissial ; il tire l’enseignement divin et la sève vitale de ce sol divin, arrosé par le Sang du Christ, et distribue la doctrine, la direction et la vie jusqu’aux dernières petites feuilles, jusque dans les âmes innombrables que Dieu a créées et prédestinées. Nous avons le bonheur d’appartenir à l’arbre de vie. Une feuille ne tire pas sa sève directement du tronc ou des racines. Le sacerdoce qui remonte hiérarchiquement nous conduit et nous maintient continuellement dans une relation vitale avec le Christ, le Pédagogue divin ; avec le Christ, le Sauveur divin ; avec le Christ, le Guide divin de toutes les âmes et de tous les peuples chrétiens.

Conférence de clôture du congrès
pour éducateurs des œuvres de jeunesse, 31 août 1922

Lundi 27 mai

St Augustin de Cantorbéry, St Bède le Vénérable

Dame Pauvreté sera désormais ma sœur et mon épouse. Puisque Jésus, les apôtres, J. M. Vianney, le Père Chevrier ont été pauvres, pourquoi pas moi ? – Vous êtes venu, vous et vos apôtres, parmi des prêtres regorgeant de richesses et d’honneurs, et vous avez prêché l’Évangile. Vous n’avez pas craint, même pas en vue du succès de votre mission, d’apparaître et de vivre comme un pauvre, un inconnu, un menuisier, qui n’avait même pas de pierre pour reposer la tête. Vous n’avez rien concédé aux raffinements de la civilisation romaine et juive, mais vous les avez dédaignés et préféré la pauvreté et les pauvres.

Ô mon Dieu, les temps ont-ils changé aujourd’hui ? La pauvreté ne convient-elle plus au prêtre ? Sommes-nous plus sages et plus prudents que vous, en entassant des trésors, en cherchant le confort et le luxe ? Nous prévaloir de la dignité sacerdotale pour occuper la première place, est-ce là pratiquer l’Évangile ? Ô Seigneur, serais-je fou et imprudent de repousser la pauvreté pour devenir riche ? Mère des pauvres, ô ma Mère, j’aime la pauvreté de Nazareth, aidez votre pauvre serviteur. Vous, Mère de la divine grâce, accordez-moi cette grâce.

Résolution prise après la lecture de la vie du Père Chevrier, septembre 1914

Mardi 28 mai

St Germain de Paris, St Augustin de Cantorbéry

Apprenons à être apôtre par “ le petit acte de renoncement ”. J’ai l’impression que votre vie aussi sera un apostolat “ de petits actes de renoncement ” : toujours une petite épine dans le cœur ; toujours un petit nuage noir à l’horizon ; des douceurs, mais avec un goût amer ; une confiance toujours menacée de légères incertitudes ou de peines demi-probables ; un avenir inconnu, accepté avec amour, dont l’aimable Providence ne vous fait découvrir que pas à pas le cours incertain ; jamais sûr de Le savoir satisfait, et pourtant toujours désireux de progresser, avec des alternances pénibles d’impuissance et de chutes. (...)

Ah, cette douce Mère des âmes, cette Éducatrice habile : comme elle sait s’emparer maternellement de nos deux chevreaux, le corps et le mauvais esprit, pour les dépouiller – oh, si doucement – et les immoler totalement, mais progressivement. Laissons-la faire et nous conduire à l’abattoir “ tamquam ovis ad occisionem ”, puisque nous sommes créés et que nous vivons pour le sacrifice : que ce soit une offrande d’amour comme le divin Sacrifice de Jésus. Le sacrifice de nous-mêmes contient une prière continuelle et une valeur incomparable : il n’y a point d’apostolat plus vaste que le sacrifice qui ouvre les sources du Sacrifice de Jésus et qui les répand.

Lettre à Joseph Lambrechts, novice chez les Pères Maristes, juillet 1920

Mercredi 29 mai

Conseils pratiques sur la manière de préparer la méditation

« La veille :

1) mettez-vous sous la protection de Marie.

2) prenez dans votre missel la messe du lendemain.

– lisez lentement et avec confiance l’introït, l’oraison, l’épître, l’évangile, etc.

– cherchez-y les vérités qui s’appliquent à vous.

– écrivez-les ou soulignez-les.

Le jour même : la méditation doit consister en trois éléments :

1) Cherchez contact avec Marie et Jésus : le regard réciproque est si important ! Faites un exercice de la présence de Dieu et oubliez tout le reste.

2) Arrêtez-vous à une idée ou suscitez un sentiment d’amour et de désir pour Jésus. La perfection consiste dans l’amour, pas dans les pensées. Prenez ensuite votre missel pour les textes qui vous conviennent.

3) Variez la fin de votre méditation selon les circonstances :

– Dans la détresse, dites un De Profundis.

– Dans la joie, un Ave Maris Stella.

Prenez comme fruit un point concret à mettre en pratique. Et gardez une fleur, un point lumineux qui vous inspire une prière jaillissante, une mortification ou une bonne œuvre. »

Aux cibistes, 25 septembre 1923

Jeudi 30 mai

Fête du Très Saint-Sacrement, Sainte Jeanne d’Arc, Bse Marie-Céline de la Présentation

Ma spiritualité ? Mon pauvre ami ! dites un ave Maria plutôt que de me faire parler de ma spiritualité. (...)

L’Autel est au centre, avec l’Agneau, comme le Calvaire avec le divin Crucifié est au centre de l’histoire. Oh, ce Bien-Aimé crucifié, avec ses sources jaillissantes de sang ! Petit frère, où irions-nous étancher notre soif ailleurs qu’aux sources qui coulent continuellement de cette “ nouvelle Montagne ” : Eucharistie – Sacrifice – Communion ? Où serions-nous mieux qu’avec Marie sous la Croix, abreuvant notre âme avec la Co-rédemptrice à l’autel et nourrissant notre esprit de l’Hostie ? Quand donc comprendrons-nous que, pleinement unis de désirs, d’amour et de dispositions à Marie, nous buvons à pleines et savoureuses gorgées à ces sources fortifiantes des plaies de Jésus ?

Lettre à Paul Verraes, 27 septembre 1923

Vendredi 31 mai

Visitation de la Bse Vierge Marie, Marie Reine

Ô mon Jésus, source de mon sacerdoce, plénitude de ma vie sacerdotale, que mon action extérieure soit ce que vous voudrez et disposerez, mais que ma vraie vie, mon vrai travail sacerdotal soit une continuelle écoute et contemplation de votre adoration eucharistique : expiation et supplication et action de grâces. Que ma vie soit un continuel “ Amen ” effectif, comme celui des Anciens et des Anges du Ciel, un “ Amen ” à toutes les intentions pour lesquelles vous, Sainte Hostie, vous vous sacrifiez sous mes yeux sur l’autel.

Cœur eucharistique de Jésus ; Cœur de mon Maître, eucharistique, immolé, adorant, suppliant, modèle du cœur sacerdotal, montrez que vous êtes miséricordieux et faites que notre cœur soit rempli de votre vie eucharistique.

Reine des cœurs, vous qui agissez secrètement et doucement sur le cœur du prêtre, éclairez-nous et conduisez-nous sur cette voie inconnue de la vie eucharistique de Jésus-Hostie.

Lettre à l’abbé De Meulemeester, février 1919