Il est ressuscité !

N° 227 – Décembre 2021

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


CAMP NOTRE-DAME DE FATIMA 2020

La religion catholique de la Phalange 
troisième partie : points 32 à 50 

« PRIE, COMMUNIE, SACRIFIE-TOI,
SOIS APÔTRE... DE L’IMMACULÉE. »

DANS le ruissellement de vérités trinitaires, eucharistiques et mariales, de notre foi catholique contenue dans les Points 1-15 (Il est ressuscité n° 225, octobre 2021), après avoir forgé les convictions “ d’acier ” nécessaires pour « conserver le dogme de la foi », selon l’expression de Notre-Dame de Fatima  (Il est ressuscité n° 226, novembre 2021, Points 16-31), c’est un combat gigantesque qu’il nous faut soutenir contre toutes les forces de l’Enfer, avec l’énergie d’un amour qui est le fruit de cette contemplation. Ce sont les points 32 à 50 qui traitent de la vie phalangiste, dans une première partie, et de l’espérance phalangiste qui s’en suit dans une deuxième partie.

PREMIÈRE PARTIE : LA VIE PHALANGISTE

La consécration de la Phalange à l’Immaculée Conception a donné un nouvel “ axe ” à notre vie phalangiste. C’est indépendant de notre volonté. Nous l’avons compris à force de répéter à tout bout de champ « Si Dieu le veult ». Aujourd’hui on peut l’analyser, mais ce sont les circonstances qui l’ont fait, plus qu’un plan préconçu et appliqué. Et en ces circonstances, nous reconnaissons la direction maternelle de la Sainte Vierge, mue par une volonté de Dieu : « Oui, Dieu veut établir la dévotion à mon Cœur Immaculé. »

Vraiment, lorsque notre Père a « passé la main à l’Immaculée », parce que « Dieu le veult », il nous a abandonnés entre ses mains très réellement. C’est tout le sens du mot “ consécration ”. Nous avons été comme “ transsubstantiés ” en fruits de l’Immaculée, « nouvel arbre de vie, planté par Dieu dans le jardin du monde pour que tous ses enfants puissent se nourrir de ses fruits ». Comme le pain et le vin sur l’autel du Saint-Sacrifice de la messe ; l’analogie est établie par sœur Lucie elle-même (septembre 2003, n° 14 p. 8), ainsi que par le Père Kolbe. « Transsubstantiés » d’un mouvement bien catholique en instruments de la Sainte Vierge. C’est un immense honneur qui échoit au phalangiste que cette transformation, c’est un immense bonheur qui dicte une obéissance de tous les instants et une fidélité active et féconde qui ne connaît pas de bornes... au désir de Dieu... jusqu’à la mort de la Croix... ou du bunker de la faim !

Notre Père l’expliquait à Josselin en 1981 :

« Une lettre de Lucie m’a saisi le cœur quand je l’ai lue : Notre-Dame  voulait  et le monde  n’a pas voulu ”, c’est le mot à mot de l’Évangile :  Volui , Jésus était comme une poule qui voulait rassembler ses poussins sous ses ailes :  Volui, Jerusalem, et noluisti ! ” “ Moi, je voulais ton salut, et tu ne l’as pas voulu ! ” “ À cause de cela, les armées étrangères viendront faire le siège devant toi, la famine sévira dans tes murs et de toi, il ne restera pas pierre sur pierre.  Jérusalem a été assiégée par les Romains en l’an 70, Jérusalem a été détruite, et les juifs ont été dispersés sur la surface de la terre, jusqu’à aujourd’hui.

« Cette comparaison avec Jérusalem, je ne la fais pas du tout au hasard : les juifs ont trahi, les juifs ont été déicides, les juifs ont été perfides par rapport à leur propre foi et ils sont encore sous la malédiction encourue par leur apostasie. L’Église est en train de commettre le même crime que le sanhédrin et les grands prêtres ont commis en crucifiant Jésus-Christ, en manquant à leur propre foi, à leur propre alliance. » Et elle en meurt. Flattée par toutes les puissances infernales, elle ne prêche plus le Ciel, et les âmes tombent en masse en Enfer.

« Non, non ! Il n’y a plus qu’une personne qui combat encore dans le monde, qui soutient sur ses épaules, qui soutient dans son Cœur, à Elle toute seule, la foi des pauvres gens, la foi du peuple fidèle, c’est la très Sainte Vierge Marie » et la vocation de la Phalange est de succéder à « sa représentante, qui vécut cachée, sinon emprisonnée dans son couvent », qui est toujours là, depuis sa naissance au Ciel, et qui nous dit : « Dieu attend, pour vous faire miséricorde, que vous vouliez bien vous consacrer au Cœur Immaculé de Marie ! » Voilà la vérité !

La vérité tient tout entière dans « la petite chose que Dieu nous demande, et à laquelle nous ne consentons pas, et beaucoup d’entre nous, en ce moment, doivent se frapper la poitrine en disant :  Moi, qu’ai-je fait pour connaître Fatima ? Qu’ai-je fait pour mettre la dévotion au Cœur Immaculé de Marie dans ma vie ? Ai-je récité le rosaire ? Ai-je simplement pratiqué ces cinq premiers samedis du mois qui m’ont été demandés ? Est-ce que je me mets à genoux le front contre terre pour dire la prière que l’ange a apprise aux enfants ? Moi, moi, qu’ai-je fait, avant d’accuser les autres ? 

« Il faut nous y mettre ! »

POINT N° 32 : DIEU VEUT ETABLIR DANS LE MONDE 
LA DÉVOTION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE.

« Les révélations de Notre-Dame de Fatima définissent pour notre temps les clauses d’une nouvelle alliance » pour restaurer celle que le Concile a rompue unilatéralement... Dieu le “ veut ” :

« Ces révélations sont pour le phalangiste une joie intime et pour l’Église un événement mondial dont il se fait le messager infatigable et le pratiquant assidu. À l’encontre d’une hiérarchie qui tourne le dos aux volontés du ciel, entraînant le monde et les âmes à leur perdition. Attentif aux volontés de sa Mère du Ciel, il veut y obéir docilement. Il sait que là seulement se trouve son salut et celui du monde entier. »

1. L’Enfer existe. Notre-Dame l’a montré aux enfants ! La société “ laïque ” actuelle en est la pourvoyeuse.

2. Dieu envoie des châtiments dès ici-bas, pour nous prévenir ! Et nous prémunir. Promesse à la clef pour ceux qui en feront cas... c’est la moindre des choses !

3. Promesse inconditionnelle faite aux prédestinés ! La manifestation de cette prédestination est la dévotion réparatrice qui embrase le cœur du phalangiste.

POINT N° 33 : DÉVOTION RÉPARATRICE.

Ce Point est un exposé de la volonté actuelle, la volonté de “ Bon Plaisir ” de notre Très Chéri Père Céleste. Différente de la volonté “ signifiée ”.

L’intention réparatrice est donnée par Jésus lui-même à Lucie, à Pontevedra : « Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère. »

1. Cinq premiers samedis pour réparer les cinq sortes d’offenses qui blessent ce Cœur : blasphèmes contre son Immaculée Conception, sa Virginité, sa Maternité divine, contre le culte de ses saintes Images, et scandales de ceux qui insinuent dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à son égard.

2. En raison de quoi : loin d’être une dévotion particulière ou surérogatoire, Fatima constitue un véritable “ Évangile de la Vierge ” entièrement opposé à la Réforme de l’Église du concile Vatican II qui a rompu avec l’Évangile de Jésus-Christ, comme l’a montré la conférence de frère Louis-Gonzague, au camp de 2020 (Vatican II : Progressisme, modernisme, gnose, dans
Il est ressuscité n° 211, juillet 2020, p. 15-25).

3. « Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre. » C’est le programme du “ Croisé eucharistique ” qu’est le phalangiste.

4. « Le Cœur Immaculé de Marie devient ainsi tout à la fois la source, le chemin  et le but de toute la vie chrétienne du phalangiste. »

Il y a quelque chose de tout à fait déconcertant à dire que le salut du monde dépend de cette dévotion. Quand on considère les pratiques qui doivent accompagner l’intention de réparer les offenses au Cœur Immaculé de Marie, on est un peu comme Naaman le Syrien qui devait juste obéir à Élie et se baigner dans le Jourdain pour être guéri de sa lèpre. Il n’y a pas de rapport, de proportion entre l’effort demandé et le miracle promis !

C’est que nous sommes tout petits, comme nous l’enseigne sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, elle-même « miniature de ­l’Immaculée », toute petite, elle aussi, comme l’Immaculée le chante dans son Magnificat. Il nous est juste demandé de manifester loyalement et fidèlement notre bonne volonté et notre amour... en récitant le chapelet, inlassablement : répéter cinquante fois par jour « Je vous aime, ô Marie ! » Et ce n’est pas ­limitatif !!

C’est la réponse de Dieu aux « grands » de cette terre qui ont des plans orgueilleux pour établir la paix universelle et pour rénover la société... Mais pour le phalangiste aussi, entrer dans cette dévotion demande d’abandonner un “ je ne sais quoi ”..., ce fameux quant-à-soi qui est l’obstacle majeur à toute sainteté en ce monde et au salut en l’autre.

Moyennant quoi, le phalangiste aperçoit que toute la religion se trouve suspendue à cette « petite » dévotion.

POINT N° 34 : CŒUR A CŒUR EUCHARISTIQUE ET MARIAL.

Tout commence pour Lucie, François et Jacinthe, par les trois apparitions de l’Ange de l’Eucharistie, qui leur donne la communion sans confession... en application de la devise : « Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre. » Mais non sans leur avoir appris à demander pardon : « Mon Dieu, je crois... pour ceux qui ne croient pas ! »

Plus que jamais, nous sommes vraiment toute reconnaissance, toute “ action de grâces ”, c’est le sens du mot “ Eucharistie ”, envers notre très Chéri Père céleste. Ce sacrement est le sommet de notre religion, comme nous le rappelle la théophanie de Tuy, et c’est vraiment l’honneur de la Phalange d’avoir eu pour Père et fondateur, le théologien qui a reçu de grandes lumières pour expliquer ce mystère, “ mysterium fidei ” et nous faire progresser dans la dévotion envers ce sacrement.

Il n’est pas étonnant que le diable en soit furieux, mais je vous assure que nous pouvons être fiers de subir le même genre d’avanie que notre Père car c’est vraiment notre honneur de pouvoir encore défendre aujourd’hui ce sacrement tellement délaissé non seulement par les fidèles désorientés, mais par ses ministres eux-mêmes.

Tout tient en peu de mots simples : « C’est Jésus que le chrétien voit, mange et touche. C’est lui-même en Personne, qui renouvelle son sacrifice et s’applique à l’âme fidèle, dans la communion... » Selon la parole de l’Ange de l’Eucharistie : « Mangez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. »

En ces temps de privation, la grâce de ce Saint-Sacrifice célébré sans interruption au Ciel nous parvient sur la terre si nous offrons à la très Sainte Trinité, en communion avec les anges et les saints, « les très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre »... selon la prière enseignée par l’Ange (§ 3).

POINT N° 35 : « JE SUIS TOUTE MISERICORDIEUSE. »

L’appel à la « pénitence » répété à trois reprises par l’ange du “ troisième secret ”, le 13 juillet 1917, retentit plus que jamais aujourd’hui. Pour obtenir miséricorde et recevoir Notre-Seigneur le premier samedi du mois, en communiant au Corps et au Précieux Sang dont Marie est la dispensatrice, en acte de réparation des offenses commises envers son Cœur Immaculé, il faut avoir recours à l’Immaculée Conception, « Reine du Ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très aimante, à qui Dieu voulut confier tout l’ordre de la Miséricorde » parce qu’elle est d’avant le péché.

Inséparable de son Fils, c’est Elle qui est à l’œuvre dans nos confessions : comme la “ garde barrière ” – d’une barrière blanche – que personne ne se permettra d’enjamber ! Parce que c’est l’offense à Dieu, au Cœur de Dieu, qui contriste la Sainte Vierge. « Que l’on n’offense pas davantage Dieu Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé », suppliait-elle le 13 octobre, lors de sa dernière apparition à la Cova da Iria.

POINT N° 36 : LA CONFIRMATION.

Comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, miniature de l’Immaculée Colombe du Saint-Esprit, notre Père souhaitait une rénovation du sacrement de confirmation : « Il arme et équipe le chrétien pour les luttes et les combats de ce monde. »

On croit trop, disait encore notre Père, que seuls les pasteurs ont le Saint-Esprit. Mais non. Ils ont les inspirations du Saint-Esprit pour être des vrais et bons pasteurs, et leurs fidèles ont aussi des inspirations du Saint-Esprit pour recevoir leurs enseignements en brebis dociles.

Par son acte d’allégeance, « le phalangiste trouvera dans le réveil de l’Esprit-Saint en lui, par les rites sacramentels de l’Église et la récitation quotidienne du chapelet demandée avec insistance à six reprises par Notre-Dame de Fatima, sa sanctification constante ; il recevra de ce même Esprit par l’Immaculée sa place dans la grande Église, comme un organe habilité à des activités précises et utiles au sein de l’organisme catholique dont l’Esprit-Saint est la vie. » (§ 4)

C’est l’Esprit-Saint qui lui inspirera de faire quelque chose de sa vie, utile au Royaume de Dieu, par Marie, pour Marie, en Marie.

POINT N° 37 : L’ENGAGEMENT PHALANGISTE.

Ce Point découle tout entier de la lumineuse révélation de la Colombe du Saint-Esprit qui s’élance du sein du Père vers l’Immaculée, dans la théophanie de Tuy : « Par sa propre restauration de l’Alliance entre Dieu et Israël, mais  d’une manière plus admirable encore  que n’avait été la première grâce, non plus charnelle et raciale, mais spirituelle et universelle, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, consomme son mariage sacramentel avec l’Immaculée sur le sommet du Calvaire pour enfanter l’humanité rachetée le jour de la Pentecôte. »

1. « Ainsi fonde-t-il le sacrement de mariage. »

Comprendre le mariage en regardant Jésus crucifié et Marie debout au pied de la Croix, et vouloir brûler en sa propre vie de cet amour de Jésus et Marie, c’est cela l’engagement phalangiste.

Sous deux états de vie différents, mais fondés l’un et l’autre sur un engagement total : « ... Jésus et Marie, auxquels s’identifient l’époux et l’épouse, sous le regard de Dieu créateur, procréant avec Lui de nouveaux êtres... » ne sont pas deux dans le mariage, mais ils sont trois : Dieu le Père, l’homme et la femme.

2. « Il est pourtant une vocation meilleure. »

Tout quitter pour suivre Jésus procède également de ce don nuptial entre Jésus et Marie. Mais c’est une grâce d’élection d’y être appelé. Car les vœux religieux « sont un ferment indispensable dans la pâte chrétienne ».

3. Les tiers ordres étendent aux laïcs cette grâce dans une dépendance mutuelle des deux états de vie :

« La Phalange de l’Immaculée est le tiers ordre des Petits frères et Petites sœurs du Sacré-Cœur qui lui donneront lumière et énergie pour son action selon l’esprit du frère Charles de Jésus, le Père de Foucauld, et du frère Georges de Jésus-Marie, l’abbé de Nantes, son fondateur. » Et c’est dans cette dépendance que les phalangistes auront leur rayonnement propre.

POINT N° 38 : TENDRE DÉVOTION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE.

Une « tendre dévotion au Cœur Immaculé de Marie » se nourrit principalement de la récitation du chapelet dont les paroles sont pour le phalangiste « comme une lumière qui lui fait comprendre qui est Dieu, combien il nous aime et veut être aimé de nous, la valeur du sacrifice et combien celui-ci lui est agréable, comment, par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs. » Sachant que ce sacrifice consiste à remplir son devoir d’état et à obéir aux « petites demandes » de sa Mère du Ciel.

Le fruit de cet exercice de piété filiale est « une lumière diffuse, produisant un début de paix et de bonheur céleste ». Répéter « Je vous aime, ô Marie », avec une ferveur apprise des saints qui nous enseignent à voir, entendre, adorer, savourer, toucher, la Sainte Vierge, Jésus-Christ lui-même, c’est « l’apprentissage du Ciel ».

Et ici-bas « autant d’Ave sont autant d’actes d’amour, comme d’un enfant qui couvre de baisers sa Mère inconsolable de tant d’injures que lui font ceux qui ne l’aiment pas ».

Les trois Points suivants traitent des vertus du phalangiste qui seront précisément le fruit de cette vraie et forte piété.

POINT N° 39 : CONTRE LE VERTIGE DU SAVOIR HUMAIN, L’HUMILITÉ.

1. « L’amour filial du baptisé pour son “ très chéri Père Céleste ” l’arrache à l’autosatisfaction née de la philosophie moderne à laquelle s’est rendu le “ culte de l’homme ” institué par le concile Vatican II, selon lequel chacun “ se veut personne libre, autonome et indépendante en face de son Créateur ”. »

2. « La dévotion au Cœur Immaculé de Marie peut seule détourner la créature de ce fol orgueil qui la pousse à se dresser des autels à elle-même, en lui montrant que l’accomplissement de sa vocation d’enfant de Marie commence par l’humble recon­naissance de son néant et la docilité confiante qui conviennent à sa condition filiale toute en attente de la volonté de Dieu. »

3. « Alors le phalangiste, reconnaissant les dons qu’il a reçus de Dieu par sa naissance et la grâce de son baptême, se complaît dans l’humilité, vertu chrétienne et promesse de béatitude. Il fait fructifier les talents que son Maître lui a confiés, avec magnanimité, dans la vocation que le Père a choisie pour lui, au service de ses frères humains, dans la miséricorde et, selon la parole et l’exemple de Jésus-Christ et de sa divine Mère, dans le pardon des injures, suprême marque d’amour fraternel. »

En vertu de la « modification évangélique » (Point 10), notre cœur devient humble et doux, comme celui du Sauveur et de sa Mère.

POINT N° 40 : CONTRE L’AMBITION DU POUVOIR, LA PAUVRETÉ.

On ne peut pas suivre Jésus sur le chemin de la Croix et le voir mourir comme un esclave, comme un brigand, sans prendre horreur de cette Jérusalem apostate et déicide. Quand ensuite on verra les martyrs prendre le même chemin : saint Pierre, saint Paul, sainte Blandine et les autres, jusqu’au Père de Foucauld, tous ces martyrs traînés à la mort par une société repue, riche, avare, hypocrite, on ne peut aimer Jésus et les martyrs sans se détacher de cette société. On n’est plus mondain, on n’a plus l’avarice du pouvoir, l’avarice du savoir, l’avarice de l’argent, l’avarice du valoir : le détachement s’impose dans une sorte d’horreur du monde.

Le phalangiste lui-même est en contradiction avec ces passions mondaines et il s’appliquera à pratiquer une stricte pauvreté évangélique. Liberté par rapport à toutes les puissances matérielles, qu’elles soient sociales ou financières.

« Enfin, la Phalange demeurera fidèle à l’esprit évangélique en travaillant à instaurer, à fortifier les institutions et les pouvoirs politiques et sociaux qui sont les plus étrangers à la tyrannie de l’argent. »

Judas a vendu son Maître pour de l’argent et les grands prêtres, Anne et Caïphe, étaient des hommes d’argent. Tout ce monde-là vivait de l’argent, on a toujours vécu de l’argent dans les sociétés humaines, à proportion qu’elles sont païennes et antichrétiennes. On est du Christ dans la mesure où on méprise l’argent, les honneurs et les vanités que l’argent peut procurer.

« La Phalange ne sera jamais un moyen d’accéder aux honneurs, au pouvoir, aux sources de la fortune. Car le Maître n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et non pas pour dominer, mais pour connaître l’abjection et l’humiliation du pauvre. »

POINT N° 41 : CONTRE LES FRÉNÉSIES DE LA CHAIR, LA PURETÉ.

Le spectacle du Christ nu sur la Croix exhibe la nudité de l’homme crucifié. Il a tout donné, il a livré son corps non pas aux jouissances, ni à l’admiration, ni à la vanité, il a livré son corps en rédemption pour le péché :

« Le Christ a pardonné facilement aux pécheurs et toutefois c’est au prix d’une cruelle passion et de l’effusion de son Sang qu’Il a expié leurs crimes. »

Il se fait donc là un « changement », une « création nouvelle » où...

« La chair et le sang sont la matière d’un sacrifice perpétuel agréable à Dieu pour le salut du monde. »

1. Il y a des choses de la chair qui sont impossibles quand le crucifix est dressé quelque part ! Allons ! Il a fait autre chose avec sa Chair et son Sang, de plus utile ! Et donc, la pureté est une règle de vie pour tout chrétien, mais plus précisément pour celui qui se fait disciple du Christ. S’il retombe dans quelque faute, il n’en fait pas une théorie pour se justifier, à l’encontre du principe selon lequel, avec le Christ, le corps doit être un objet de sacrifice pour que la vie du cœur, la vie de l’esprit grandisse.

2. « C’est pourquoi, dans toutes les communautés dont il est membre, le phalangiste voudra, exigera même, que soit proclamée et observée cette loi évangélique comme la loi même de la nature et de la civilisation humaines, rendue possible à pratiquer par tous grâce aux secours apportés par le Christ et distribués par l’Église. »

3. « Par-dessus tout, le phalangiste trouvera, dans le Cœur virginal de Marie, la source et l’aliment suave d’une pureté positive. C’est Elle, l’Immaculée Concep­tion, qui guérit l’homme de toutes ses souillures, de toute luxure, de tout orgueil. Elle est la Colombe sans tache, innocente, fidèle et vaillante, inaccessible au tentateur. Il y a entre elle et le péché un abîme. Mère du Sauveur, Elle vient d’auprès de Dieu pour Lui donner Chair et réparer la souillure du péché originel.

« Elle est vierge, elle est exempte de désirs terrestres, elle est belle pour Dieu et pleine de grâces pour ceux qui la contemplent. Ainsi Dieu a-t-il créé en l’homme le besoin d’aimer une femme pour lui donner la faculté d’aimer la Vierge Marie d’un amour irrésistible et, en elle, son Hôte mystérieux, l’Esprit-Saint, Dieu lui-même. C’est en elle seule que l’homme révolté, l’âme pécheresse, peut vaincre le diable, échapper au monde, garder la pureté de la chair et l’humilité de l’âme, l’ardeur du cœur.

« La fidélité du phalangiste à l’oraison lui ouvrira cette porte de paix et de tendresse qui remplit le cœur du Père de Foucauld. »

Le but n’est pas de se dresser à soi-même une statue, tout à la recherche de ma perfection. La consécration à l’Immaculée Conception me voue à lui être un instrument dans sa main.

En vue de quoi ?

II. L’ESPÉRANCE PHALANGISTE

L’espérance du phalangiste est toute tendue vers l’accomplissement des désirs de cette très Sainte Mère, qui sont des volontés de Dieu.

Notre Père employait deux mots qui ne définissent pas un programme, ni un plan de carrière ou d’avenir. Il citait la parole de sainte Thérèse répondant à une question indiscrète par la vérité toute nue : « Non, au Carmel, je n’ai pas été déçue, car je ne me suis jamais fait d’illusion. »

« Le mot n’était pas critique, expliquait notre Père, ni ne dénonçait aucun désordre, aucune mesquinerie ou méchanceté, aucune petitesse. Simplement, comme la Vierge Marie, et comme nous voudrions faire nous-mêmes en réponse à notre vocation, elle entra au Carmel sans rien imaginer, ni calculer, ni ambitionner d’autre que de servir et d’aimer. » Comme un parfait instrument afin, dans l’humilité, de laisser Dieu faire des merveilles en elle. C’est la vocation de la Phalange de la suivre... en sa « course de géant ».

Il était nécessaire de rappeler d’une part ces deux mots : servir et aimer, comme seul programme d’action, et d’autre part cet abandon primordial, fruit de notre consécration, avant d’aborder l’Espérance théologale, qui vient de Dieu, et qui a Dieu pour objet. En effet, il ne suffit pas de dresser simplement le tableau d’une restauration future, ou d’imaginer le triomphe du Cœur Immaculé promis, pour comprendre et affermir cette Espérance dans les cœurs phalangistes. Oui, la victoire est promise, la délivrance certaine, mais non pas de notre fait, ni de celui de nos calculs, ni de nos combats.

« Je suis recru maintenant et d’une trop vieille race pour goûter jamais l’ivresse des revanches et les fêtes charnelles », écrivait notre Père :

« Les illusions de notre jeunesse ont fleuri et se sont fanées. Quand même tout serait restauré à Rome, à Reims et à Paris, je demeurerai au travail et les yeux fixés comme ceux du serviteur sur les mains de son Seigneur, par amour. »

Attention ! notre Père n’a pas dit d’attendre sans rien faire !

« Je demeurerai au travail... » !

Nos derniers Points savent dire cette Espérance très exactement, sans illusions. Tous nos phalangistes qui ont rendu leur témoignage et ceux qui les ont précédés par leur mort phalangiste, illustrent cette vérité : « Les illusions de jeunesse se sont fanées. » Mais l’Espérance n’en est que plus forte et plus sainte, comme une fleur offerte à l’Immaculée en posant la main sur les évangiles par celui ou celle qui adhère à la Phalange : la fleur de la Fidélité.

POINT N° 42 : VERS LA RENAISSANCE CATHOLIQUE MONDIALE.

« L’Église est tout ce qu’il y a de divin dans le monde... »

« La Chrétienté, qui en est la projection temporelle, est l’œuvre sainte de Dieu dans l’histoire. »

« Le phalangiste, revenu des erreurs de notre temps, trouve en l’Église et en la Chrétienté le bonheur du paradis perdu et retrouvé, la saveur de la vie éternelle ; c’est le début du royaume de Dieu dont l’achèvement est au Ciel. »

1. « Le passé de la Chrétienté nous sert de modèle et de règle [...]. Le phalangiste trouve dans ce passé ses racines, il s’émeut de cette longue histoire et de ce grand labeur, il en recueille tous les enseignements, il aime à en sauver les moindres traces. »

2. Le présent doit être jugé à l’aune de ce passé, et selon le critère souverain de la « fidélité à l’héritage divino-humain du Christ et de l’Église ».

3. L’avenir : « Il n’est question pour le phalangiste que de continuer cette geste divine, quitte à déplorer les erreurs et les faiblesses des hommes qui ont occulté la sainteté et retardé la croissance de la Chrétienté, mais sans se troubler ni se scandaliser des humiliations, trahisons, persécutions que Dieu a permises tout au long de l’histoire, pour configurer l’Église et ses saints aux mystères douloureux du Christ et de sa Mère bénie. »

Les Points suivants, portant sur la politique royale et l’écologie communautaire sont vraiment fondés sur cette mémoire, ce culte de l’œuvre de Dieu accomplie dans l’Histoire, sachant qu’  « on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie » (saint Pie X).

POINT N° 43 : L’EXTENSION DU ROYAUME DE DIEU.

Les manifestations historiques de cette « geste divine » dans le monde sont l’œuvre de l’Église obéissant à la parole du Christ : « Allez enseigner toutes les nations... »

L’introduction précise qu’en vertu de cet envoi par son Seigneur, l’Église a « le droit souverain et le devoir absolu de s’introduire partout et, par conséquent, d’étendre la Chrétienté au monde entier, pour faire de toutes les nations le royaume de Dieu.

« Cela représente trois grandes œuvres concourantes, conver­gentes, que libéraux et révolutionnaires ont affreusement opposées les unes aux autres, qu’ils ont calomniées et enfin cyniquement trahies. »

1. La mission des prédicateurs de l’Évangile répond à « la plainte maternelle de la Vierge de Fatima appelant à arracher à l’enfer les âmes de ses enfants ». C’est pourquoi le missionnaire voudra en premier lieu répandre dans le monde la dévotion à son Cœur Immaculé.

2. La colonisation chrétienne, « sous quelque forme qu’elle se présente », est appelée à répondre « aux immenses besoins des païens accédant à la vie en Chrétienté ».

Le zèle spirituel a toujours été précédé, accompagné, suivi d’une charité temporelle, personnelle et collective, fondant des liens et des institutions politiques et économiques, empreints d’esprit chrétien et dans cette mesure même heureux et bénis par Dieu.

3. La Croisade protège et garantit la mission et la colonisation. « La Croisade chrétienne est un droit sacré, un droit de guerre dont le Souverain Pontife est le maître, mais dont Notre-Dame du Rosaire est la générale en chef. »

POINT N° 44 : VERS UNE NOUVELLE CHRÉTIENTÉ SOUS LE SIGNE DE FATIMA.

« Le phalangiste considère que les temps sont proches d’un échec définitif de la puissance de l’Antichrist et de la chute de sa Contre-Église rationaliste et révolutionnaire. » C’est une disposition qui est plus volontaire que raisonnée, qui fait appel à la promesse de Notre-Dame : « À la fin mon Cœur Immaculé triomphera. »

Aujourd’hui, c’est nous, plutôt que la tête du Serpent, qui sommes complètement écrasés.

1. Le survol de l’histoire de l’Église montre qu’après le sommet de la Chrétienté médiévale, le Royaume de Dieu semble aller de défaites en défaites, malgré la splendeur toujours présente de l’Église.

2. Aujourd’hui, c’est au centre même de l’Église « que s’élèvent l’hérésie et la discorde, la révolution contre la foi catholique et tout l’ordre humain ».

Mais contre l’orgueil des réformateurs, « il faut le rappeler énergiquement dans ces temps d’anarchie sociale et intellectuelle, où chacun se pose en docteur et législateur, on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie ; on n’édifiera pas la société, si l’Église n’en jette les bases et ne dirige les travaux ; non, la civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : omnia instaurare in Christo. » (saint Pie X, Lettre sur le Sillon, 25 août 1910, CRC n° 47, § 11)

Il faut « tout instaurer dans le Christ ». Comment ?

3. « La chute de ces idéologies et pratiques insensées, catastrophiques et inhumaines qui régissent le monde aujourd’hui, viendra. Alors les milliards d’êtres humains qui habitent la terre, dans l’effondrement des puissances de ce monde et libérés du joug de Satan, déçus des faux dogmes de l’humanisme matérialiste athée d’Orient et d’Occident, tourneront leurs regards vers Celle dont ils ont transpercé le Cœur Immaculé, y puisant leur rédemption et celle du monde entier. »

Nous sommes dans la situation de sainte Jeanne d’Arc qui demandait avec inquiétude dans ses prières d’être délivrée. Et ses Voix l’assuraient de sa délivrance, mais ne donnaient pas d’autre précision que la recommandation de « prendre tout en gré ».

Donc, la Phalange est toute tendue pour voir poindre le jour où les Mains de Dieu entreront en mouvement et, alors, ce sera la délivrance et le monde enfin pourra avoir accès à ces trésors de l’amour de Dieu...

Mais en attendant, c’est une situation très inconfortable. C’est l’inconnu. Et donc nous cherchons dans ces ténèbres à discerner dans tel ou tel événement l’action de ces Mains divines.

Je ne me repens pas de mon enthousiasme passé pour le pape François. Mais sa conduite présente est une épreuve pour notre Espérance. Et ce doit être voulu par Dieu pour que nous lui manifestions notre fidélité ! Notre foi indéfectible et notre amour de l’Église forgent l’Espérance phalangiste attentive à la volonté de bon plaisir de notre très chéri Père Céleste, afin de lui offrir des instruments solides qui ne se laisseront pas emporter dans des combats de diversion fomentés par l’Ennemi.

POINT N° 45 : ŒCUMENISME CATHOLIQUE ET MARIAL.
I. ORIENT ET OCCIDENT.

Ce Point est une anticipation sur le mode prophétique du triomphe du Cœur Immaculé de Marie par la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé.

1. Ce qui ne pourra advenir que par l’obéissance du Pape aux demandes de la Vierge Marie, donc par une Contre-Réforme au sein de l’Église, d’abord !

2. Alors cette consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie « marquera l’ouverture d’une sainte Paix dans tout l’univers ».

3. « À sa suite et dans l’élan de ce miracle céleste, les vieilles nations de Chrétienté se donneront elles aussi au Cœur Immaculé de Marie et, comme exorcisées, reviendront de leurs erreurs. » En commençant par la France.

POINT N° 46 : ŒCUMÉNISME CATHOLIQUE ET MARIAL.
II. MONDE JUIF, MONDE ANGLO-SAXON.

Ce bienfait s’étendra aux nations anglo-saxonnes pour leur conversion à l’Église catholique et l’abjuration de leur luthéranisme, de leur calvinisme, et au monde juif dont la conversion de Ratisbonne annonce celle de tout son peuple à l’Immaculée qui lui a ouvert les yeux : « Elle ne m’a rien dit mais j’ai tout compris ! »

POINT N° 47 : QUE LE NOM DU PÈRE SOIT SANCTIFIÉ.

« Le phalangiste, dans la plénitude de sa foi, connaît, adore et aime notre Père céleste [le Bon Dieu] par Jésus-Christ dans le culte que lui rend, dans l’Esprit-Saint et le Cœur Immaculé de Marie, la véritable et unique Église. »

1. Quand Notre-Seigneur levait les yeux vers le ciel pour apprendre à ses Apôtres à prier et qu’il disait, avec un ton ineffable : “ Notre Père qui êtes aux Cieux, que votre Nom soit sanctifié ”, c’est tout ce que nous avons admiré, toutes les splendeurs de Dieu et de la création de Dieu, de l’Alliance de Dieu avec les hommes, de l’Incarnation et de la Rédemption, toutes les œuvres de l’Esprit-Saint qui ne cessent infatigablement de réveiller dans l’Église ces ardeurs de vertu, d’héroïsme, de don de soi, de générosité, de prière. C’est tout cela que Notre-Seigneur demandait.

2. “ Que votre Nom soit sanctifié ”, c’est-à-dire que toute la création proclame votre gloire par le Cœur Immaculé de Marie « qui reflète la beauté universelle, dont la Lumière qui est Dieu  jaillit de ses mains et brille sur toutes choses, Sagesse fille et image révélatrice d’un Père toujours présent, toujours agissant, toujours se donnant à entrevoir, à aimer délicieusement et chercher encore. »

3. “ Que votre Nom soit sanctifié ”, « afin que d’un pôle du monde à l’autre, une seule voix retentisse : Loué soit le divin Cœur de Jésus ! Aimé et béni soit le saint Cœur Immaculé de Marie ! À la Vierge Mère, à la Très Sainte et Glorieuse Trinité, amour, honneur et louanges dans tous les siècles de notre histoire et dans l’éternité ! »

POINT N° 48 : QUE LE RÈGNE DE JÉSUS-CHRIST S’ÉTENDE.

C’est beau, la gloire, la gloire du Père ! Mais encore faut-il la promouvoir. Nous sommes appelés, comme Simon de Cyrène, à travailler avec le Christ, à porter sa Croix avec lui, remplir notre vie d’actions, de sacrifices, de don de nous-mêmes. On aura le temps de se reposer au Ciel !

1. Le phalangiste trouve dans sa foi mystique et sa contemplation esthétique la raison de son espérance ; et soulevé par cette espérance, il adhère et participe à l’immense drame divin qui dans sa poésie prégnante, créatrice d’un monde racheté, déroule l’action d’une intense tragédie conduite par la Sagesse incarnée, Jésus-Christ crucifié.

Notre vie est une participation à cet enfantement du Royaume de Dieu, à cette conquête des âmes qui ne cesse dans l’Esprit-Saint. Même si c’est dur, même si aujourd’hui nous assistons plutôt à l’apostasie du monde, nous savons ce que Notre-Seigneur disait à je ne sais quel mystique : “ Si tu savais quel bien je peux tirer du mal ! ” Plus le mal est grand, plus le bien qui en surgira va être à la mesure de Dieu. C’est cela qui vient, c’est cela que nous préparons. On ne peut pas aller à son travail, on ne peut pas sortir de chez soi sans savoir que nous sommes des apôtres et que nous devons promouvoir le règne du Christ, d’une manière ou d’une autre, par notre exemple plus que par nos paroles, par nos prières plus encore que par notre exemple, par nos sacrifices.

2. « Le phalangiste espère, c’est-à-dire annonce avec assurance, et voit venir le triomphe du Cœur Immaculé de Marie, préparant l’avènement du Royaume du Christ-Roi dans le monde. »

Car c’est le Christ qui régnera et « ce qui s’élève contre lui périra, empires, religions, gnoses, esthétismes. Seul il demeure et s’étend, annonçant le royaume éternel. »

3. « Bien plus, voyant le Christ Pantocrator [le Christ qui gouverne toutes choses dans l’univers] conduire l’histoire, le phalangiste se sent protégé, orienté, soutenu et lancé au plus fort du combat, au plus vif du courant, appelé à rendre un beau témoignage au Christ vainqueur. »

Chacun dans notre village, chacun dans notre paroisse, chacun dans notre famille, nous rendons un témoignage bien humble, bien modeste, et quand viendra le jour de la mort, nous pourrons rendre témoignage au Christ que nous avons travaillé pour son Royaume. Notre famille sera là pour témoigner de l’influence que nous aurons eue pour le bien.

« La Phalange regarde l’avenir, son projet de civilisation en main. Il lui faut implorer de l’Esprit-Saint une connaissance de plus en plus assurée de ce qu’il inspire à son Église pour son glorieux avancement. Et ensuite se mettre à l’œuvre avec joie. “ Caritas Christi et Mariæ urget nos ”. »

POINT N° 49 : QUE LA VOLONTÉ DE L’ESPRIT-SAINT 
S’ACCOMPLISSE SUR LA TERRE COMME AU CIEL.

« Le phalangiste trouve dans sa foi et son espérance vives la lumière et la force de sa charité fraternelle, ressort de sa dure existence temporelle et prémices de son bonheur éternel. Car l’amour seul demeure. »

1. « Aussi le but de sa vie quotidienne est-il la perfection de l’amour. Et l’amour ne se prouve que par l’amour. »

2. « Mystérieusement, l’abandon du phalangiste à la volonté de bon plaisir de son Père céleste et de sa Divine Mère le pousse plus loin, à courir au-devant de ce qui est le plus opposé à son bien apparent et immédiat, le plus contraire à sa joie terrestre, et à désirer davantage la pauvreté, la maladie, les échecs, les tribulations, les séparations, les persécutions pour la justice, le martyre pour le Christ ! »

« Quand nous disons : “ Que votre volonté soit faite ”, évidemment nous parlons de la volonté signifiée, c’est-à-dire des lois, des commandements de Dieu, de cet appel qu’Il nous fait d’être parfaits, de vivre dans l’état de grâce, d’être unis à Dieu par toutes les actions de notre vie. Mais il y a davantage ; c’est le Christ qui semble nous dire :

 Viens et suis-moi, suis-moi dans une voie qui est contraire à ta nature, mais que j’ai choisie pour toi. ” C’est la volonté de bon plaisir du Christ. Alors, nous nous sentons mystérieusement conduits à courir au-devant de ce qui est le plus opposé à notre bien apparent et immédiat, le plus contraire à notre joie terrestre.

« Est-ce possible ! De temps en temps, je me suis demandé, depuis la fondation de notre Communauté et la fondation de notre Phalange : est-ce qu’on pourrait leur demander de désirer la mort dans le combat pour le Christ ? Il me semble que c’est assez facile, il me semble qu’il suffirait de vous le prêcher quelque temps pour que parmi vous, beaucoup se lèvent, en disant : “ Je suis prêt à donner ma vie ”. Regarder le martyre comme le Père de Foucauld l’a regardé toute sa vie, comme l’issue la plus glorieuse, l’issue la plus amoureuse, le grand acte de la vie, le plus bel acte de la vie auquel on se prépare, comme une fiancée se prépare au jour de ses noces, pour mourir pour le Christ et répandre son sang, afin de témoigner de Lui et de sa foi, et aller le retrouver immédiatement, sans aucun détour, sans aucun retard, qu’y a-t-il de plus merveilleux ? »

« Dès sa jeunesse, le phalangiste consentira au sacrifice de sa vie, si Dieu le veult, pour le Christ, l’Immaculée Conception, l’Église, la Chrétienté, pour sa patrie, pour son roi, et aussi bien pour le moindre de ses frères humains. »

POINT N° 50 : QU’ADVIENNE LE TRIOMPHE DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE !

« Ce n’est pas de nous... que viendra le redressement désiré », rappelle ce Point de conclusion.

1. « Le phalangiste sait que son salut se trouve dans la consécration de lui-même à l’Immaculée. Aussi, il croit fermement que ce don total de son être, de ses actions et affections participe pour sa modeste part, à l’œuvre du salut du monde et de ses frères. C’est par l’Immaculée, avec Elle et en Elle qu’il sera frère universel ”. »

2. « Alors, après les grands ébranlements de ces temps apocalyptiques, la Chrétienté renaîtra, si belle, si vraie et si sage, si puissante enfin qu’elle conquerra le monde. Car le pied virginal de Marie écrasera la tête de l’antique serpent et l’Immaculée chassera le démon de la terre. Alors tous chanteront l’Amour miséricordieux du Christ et de sa Divine Mère ! » Ainsi soit-il !

frère Bruno de Jésus-Marie.