Sur les Droits de l'homme
Il faut constater que depuis Paul VI, cardinaux, évêques, théologiens, philosophes, prêtres et fidèles semblent avoir tous adhéré à la Charte des Droits de l'homme, considérant celle-ci comme un reflet de l'Évangile. Après deux siècles de philosophisme et de franc-maçonnerie, tout le monde admet la valeur suprême, métaphysique et morale, de la Déclaration des Droits de l'Homme.
Aussi devons-nous à nos lecteurs une explication claire et précise de notre attitude qui est de refus absolu, tant de cette philosophie de l'Homme que de cette morale des droits fondamentaux, refus irrévocable que nous prononçons en raison de notre foi chrétienne exacte catholique, et de notre dévouement à la paix et au bonheur des nations.
Il nous suffit d’en relire les raisons, inlassablement exposées par l’abbé de Nantes à maintes reprises et de multiples manières.
UTILITÉ DU DROIT CIVIL
Tout législateur politique, pour instaurer, protéger, accroître le bien commun de la société dont il a la charge et le soin, établit au fur et à mesure des besoins, des conflits, des questions d’organisation qui se posent aux citoyens ou qui les opposent les uns aux autres, un ensemble de lois décidant des droits de chacun. Tel est le Droit civil. Ces droits des personnes, personnes individuelles ou personnes morales, les concernent comme membres de la société considérés dans leurs qualifications ou fonctions propres, selon leur état. Ce sont des droits subjectifs et corrélatifs, non des droits généraux et universels ; droits des parents, droits des enfants, droits des patrons, des ouvriers, de l’automobiliste et du piéton, etc. À chacun de ces droits correspondent des devoirs, cela va de soi. Les droits des parents s’accompagnent de devoirs envers leurs enfants comme aussi ils impliquent réciproquement des devoirs des enfants envers leurs parents. D’où résulte une certaine tranquillité de l’ordre ; la paix.
Parce que toute cette législation ne saurait être purement conventionnelle ou arbitraire, mais qu’elle se laisse guider et inspirer par la nature des choses et des êtres, par leurs échanges et relations spontanés, il est incontestable que le droit civil épouse de plus en plus près, à mesure de son perfectionnement, l’ordre naturel qu’on appelle, en vertu de cette contiguïté, le droit naturel. Il s’inspire également de l’expérience des peuples civilisés et de leurs anciens droits, formant ainsi l’ensemble du droit positif, codifié par les hommes pour bien vivre en société.
Apparemment, le droit civil suffit au bonheur des peuples. Combien de juristes distingués et sensés, rebelles à l’utopie, le pensent si fortement qu’ils ne veulent connaître aucun autre Droit. Certes, aux marges les plus hautes et les plus basses de la société, existent des catégories de personnes dont le droit civil s’occupe mal. Mais ce sont des cas limites. En haut le Souverain monarchique, oligarchique ou populaire, paraît en tant que souverain n’avoir que des droits, des droits que nul ne saurait limiter. Si bien que le Prince – ou le peuple souverain ! – n’est pas assujetti à ses propres lois. En bas, l’esclave, le sous-prolétaire, le dément, le criminel, à peu près traités comme des bêtes, sont dépouillés de tous droits, frange inutile, insaisissable, dangereuse, sur laquelle la société a vite fait de s’arroger le droit suprême de vie et de mort.
À ces marginaux, la France chrétienne moderne ajoute les enfants au sein de leurs mères, dont sa Constitution autorise l’étouffement, la lacération, l’incinération tout vifs, auxquels notre génération se livre sans protestation efficace de personne. Alors, le droit civil ?
À l’encontre de ce pragmatisme juridique, il faut admettre que les hommes, n’étant pas des bêtes ni des individus qu’absorbent entièrement leurs relations et fonctions sociales, par exemple leurs capacités de production et de consommation des choses, ont tous une fin propre, personnelle, à atteindre durant leur vie terrestre, fin qui leur importe et dont le législateur civil n’a pas à connaître de droit mais qu’il doit respecter et aider.
C’est dire que tout homme échappe sous l’aspect le plus profond de son être, de sa vie, de son destin, à la société, au législateur civil, à son Prince, à l’État. Surtout dans notre monde totalitaire, surtout pour un Pape élevé sous le régime nazi, ce caractère inviolable de la dignité, de la liberté, de la responsabilité de toute personne, apparaît comme un Droit transcendant que le législateur civil ne définit pas et qui le dépasse infiniment. Faute de quoi la société civile devient irrespirable, inhumaine, et l’État collectiviste, totalitaire. C’est exact.
SUPÉRIORITÉ DU DROIT CHRÉTIEN
Mais du droit de toute personne à accomplir sa destinée transcendante, à atteindre sa fin ultime, quelle suite de droits inaliénables, imprescriptibles, devra-t-on tirer ? Et qui, quelle autorité, quel législateur les promulguera, défendra, sanctionnera au-dessus et, s’il le faut, à l’encontre des pouvoirs civils ?
Procédant empiriquement, nous donnons ici la réponse millénaire de notre civilisation chrétienne, de notre Église catholique ; le droit chrétien reconnaît à l’homme une fin ultime qui est la vie éternelle, et donc tous les droits et les libertés inviolables, nécessaires au gain de cette vie éternelle, à l’œuvre de son salut. À chacun revient de le croire, de le vouloir, de s’y employer avec l’aide des autres et de la société, si cela se trouve, sans contrainte mais au besoin sans l’aide des autres et contre tout pouvoir contraire, persécuteur. Tel est le Droit chrétien, la Liberté chrétienne.
S’il est question, dans nos nations catholiques, d’un autre droit que le droit civil, à part et au-dessus de celui-ci, concernant les droits et devoirs suprêmes des personnes, formant ainsi le noyau irréductible de dignité, de liberté, de responsabilité de l’homme ou de la personne face à l’État, à la société, à la famille, c’est le droit de faire son salut, c’est la morale chrétienne, c’est la liberté catholique et point d’autres.
Ce droit personnel supérieur consiste à mériter et obtenir la vie éternelle par la pratique librement consentie de la vraie religion, c’est-à-dire l’obéissance à la loi divine ou Décalogue, à la loi évangélique du Christ et aux commandements de l’Église. C’est selon ce droit que tout homme échappe aux contraintes contraires des pouvoirs humains quels qu’ils soient, car « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29). Notons immédiatement la plus grande perfection du droit chrétien sur le droit civil ; il règle la vie de tous, du prince lui-même, ou de l’oligarchie, ou du peuple souverain, comme à l’autre extrémité de l’échelle sociale, celle des esclaves, des déments, des criminels, et tous, à la fois pour les libérer, les relever, mais aussi les soumettre à Dieu par Jésus-Christ ; pour relever les humbles, les petits, de leur abjection civile, pour abaisser l’orgueil des grands et leur imposer au moins la tutelle de Dieu.
Du fait que l’ensemble de ces lois divines promulguées par Dieu lui-même, par le Christ, par l’Église sous la mouvance de l’Esprit-Saint, ce droit divin, émane du même législateur que la loi naturelle de la première création, le Verbe de Dieu créateur et sauveur, dans l’unité parfaite de sa sagesse substantielle, il est avéré qu’à part de très rares et signalées exceptions, tel le sacrifice d’Isaac, la loi religieuse chrétienne convient parfaitement avec la loi civile dans le même respect, le développement et l’explicitation de la loi naturelle. De telle manière qu’en Chrétienté la présentation la plus simple de ces différents droits qui règlent la vie humaine est la suivante :
Le droit naturel qui est par création un droit divin comprend deux grands chapitres, celui des relations des hommes avec Dieu, le droit religieux, et celui des relations des hommes entre eux, le droit civil. Le droit religieux a trouvé son contenu initial et son développement dans la révélation divine et la législation ecclésiastique, c’est le droit chrétien. Le droit civil s’est formé peu à peu avec la constitution des États et le développement de leur civilisation. L’un et l’autre droits s’accordent normalement à reconnaître et respecter l’ordre naturel, objet de leur référence constante. Mais le droit chrétien dépasse tout droit civil par son origine divine positive, son autorité absolue et son infaillible vérité.
En matières controversées, le législateur civil s’appuiera donc utilement sur le magistère ecclésiastique, sur le droit chrétien, par exemple pour interdire et réprimer le divorce, ou l’avortement, etc. En revanche, dans son respect pour la liberté et l’autorité de l’Église, le pouvoir civil trouvera sa légitimité profonde et sa garantie d’humanisme, sa limite et sa règle, à égale distance de l’anarchie libérale et du totalitarisme collectiviste.
DE LA TOLÉRANCE CIVILE CHRÉTIENNE
C’est par une aberration inconsciente, par un glissement lent et continu vers l’indifférentisme en matière de religion, que les nations catholiques en sont venues à transférer l’autorité transcendante, l’excellence et la perfection divine de leur religion et de son droit divin, naturel et surnaturel, à toutes les religions comme si toutes lui étaient égales par l’origine et comparables par le contenu ! Comme si les fausses religions et idéologies pouvaient être reconnues par les États et devaient l’être au même titre que l’Église du Christ ! Comme si elles pouvaient assurer le rôle et remplir la tâche assignés à la religion dans l’ordre naturel, de promulguer les devoirs des hommes envers Dieu en toute sagesse et vérité, et d’en soutenir la défense légitime contre des autorités humaines tyranniques, comme de droits fondamentaux des personnes en quête de leur salut éternel !
Des religions fausses ne peuvent pas se réclamer de l’autorité de Dieu en face des pouvoirs chrétiens. Elles ne peuvent pas se targuer non plus de respecter elles-mêmes l’ordre naturel et le droit civil qui le codifie dans nos sociétés avancées. Une étude empirique, scientifique, des fausses religions oblige à la double conclusion ; qu’elles ne peuvent se réclamer de l’autorité divine et s’imposer ainsi aux pouvoirs civils ; qu’elles n’ont point de rapports constants avec l’ordre naturel et ne peuvent en conséquence collaborer profondément et universellement au maintien de la civilisation en accord avec les autorités sociales.
Ainsi les fausses religions n’imposent ni l’autorité de leurs hiérarchies ni le respect de leur législation. Elles n’ont absolument pas de droit social en pays chrétien ; elles n’ont qu’un droit relatif, historique, dans les pays qui leur sont acquis de tradition. Leur tolérance s’explique cependant, même en pays chrétien, dans la mesure où elles ne troublent pas l’ordre public mais au contraire apportent une certaine contribution au bien commun, à la tranquillité des citoyens. Les États peuvent donc leur concéder une reconnaissance de fait et une certaine liberté, comme à des valeurs de civilisation et des faits sociaux dont ils n’ont pas à examiner les titres.
À cette tolérance des fausses religions dont cependant l’innocuité serait avérée, l’Église contemporaine trouve deux avantages sérieux. Le premier est de réduire l’ingérence religieuse d’États totalitaires dont la Constitution démocratique n’inspire aucune confiance, et sur preuves ! pour leur respect du Droit chrétien... Le second, de prouver ainsi à tous les hommes le caractère libre, non contraint, de l’adhésion à la vraie religion. Si ces deux avantages d’une tolérance civile des fausses religions ou idéologies paraissent balancer les inconvénients sérieux d’un tel pluralisme apparent, il n’en faudra que plus fermement mettre en valeur théorique et pratique la condition privilégiée de la religion chrétienne qui seule possède un droit divin et est source de droits sociaux.
DIGNITÉ, LIBERTÉS, DROITS DE L’HOMME CHRÉTIEN
Revenons au Droit chrétien. Ce droit proclame la dignité, la liberté de tout homme, sa capacité et sa responsabilité inaliénable dans l’œuvre de son salut. Ce droit, qui est aussi un devoir vis-à-vis de Dieu, est passé dans les mœurs et les Constitutions ou les lois non écrites de notre civilisation. Depuis des siècles, hors les temps anormaux de persécution, le droit civil reconnaît dans tous leurs détails, les libertés chrétiennes, touchant la foi et la pratique de la loi du Christ ; ces libertés s’identifient concrètement avec l’autorité et la liberté reconnues à l’Église par les États chrétiens ou du moins les États de pays chrétiens. Mais dans leur principe même, ces libertés individuelles impliquent une certaine reconnaissance à tous de leur dignité de fils de Dieu, de frères du Christ, de membres de l’Église, du respect qui leur est dû, de la protection et de l’aide que les autorités sociales doivent leur apporter dans l’accomplissement de leur destinée transcendante, de leur salut éternel.
Là commence un certain danger d’hypertrophie de l’homme, de la personne, de l’individu (ces mots désignant la même réalité, le même être, le même sujet moral ). Aussi faut-il, pour demeurer dans l’indiscutable droit divin, droit chrétien, établir fortement que ce droit de tout homme à faire son salut, d’une part est absolu, imprescriptible, inaliénable, en tant qu’il s’impose à l’homme lui-même, à son entourage, à l’autorité publique. Mais d’autre part, que ce droit de faire son salut est relatif à Dieu, disons plutôt à la volonté législatrice souveraine de Dieu. Non pas de quelque essence divine ou idée de Dieu, muette et inerte, sans réalité ni pouvoir d’intervention dans la société, mais du Dieu vivant, Être souverain, personnel, pensant et libre, accordant à chacun les droits et devoirs qu’il lui plaît et qui l’emportent sur toute loi ou décision contraire des pouvoirs humains.
Il faut insister. Le droit social de tout homme à faire son salut selon la loi chrétienne, la loi de l’Église, droit que tout droit civil, public ou privé, doit reconnaître et respecter, n’a pas son fondement, son principe, son législateur en l’homme mais en Dieu, en Jésus-Christ, en l’Église. Ce n’est donc pas le droit d’un homme, de tout homme en tant qu’homme, qui viendrait en concurrence avec le droit civil, avec l’autorité de l’État. C’est le droit pour tout homme de faire la volonté de son Dieu, créateur et sauveur, c’est donc fondamentalement le droit de Dieu sur tout homme pour le conduire à la vie éternelle, droit souverain qui l’emporte sur toute volonté humaine personnelle ou collective. Je préfère d’ailleurs qu’on ne parle pas de droit de Dieu comme si son intention était de dominer et réclamer pour Lui les biens de l’homme. Mais qu’on parle de la volonté de Dieu de sauver tous les hommes, qui leur crée à tous un devoir, très doux, de répondre à cette vocation, devoir personnel, universel, souverain, qui prendra figure de droit imprescriptible en face de tous les pouvoirs humains totalitaires et persécuteurs.
Telle est bien la définition traditionnelle de la liberté religieuse chrétienne ; que nul ne soit contraint ni empêché par des pouvoirs temporels abusifs de faire ce qu’il doit accomplir librement ; son salut, selon le dessein de Dieu révélé par le Christ-Jésus, dans son Église.
Les autorités humaines, les pouvoirs civils légitimes, civilisés, n’ont cependant rien à craindre de cette liberté reconnue à chaque homme, de cette dignité qui le glorifie, de ces droits qui échappent à toute sujétion, parce qu’ils s’originent, non dans la nature ou dans la volonté anarchique des individus – ou des « personnes » – mais dans la sagesse et la volonté du Dieu de Jésus-Christ, vivant et vrai !
Oui, l’homme doit faire librement son salut, et ce droit s’impose aux États comme à tout autre pouvoir humain. Mais c’est en vertu d’une volonté divine qui, en même temps qu’elle octroie à l’homme cette vocation, sa dignité, sa liberté, lui en impose les lois, l’orientation et les contours. L’exaltation de la dignité et des droits de l’homme ne met pas en péril la tranquillité de l’ordre social ni la légitimité des pouvoirs humains, à la seule mais très nécessaire condition qu’il s’agisse de la dignitéchrétienne et des droits des chrétiens à accomplir toutes bonnes œuvres en vue de leur salut éternel.
Nous savons par la révélation divine et par l’enseignement de l’Église que la charité envers Dieu et l’amour du prochain vont de pair et, par extension, que nulle contradiction profonde ne peut exister entre le dévouement du chrétien au bien commun temporel et l’œuvre de son salut. Aussi, l’exaltation de la dignité du chrétien, de son droit, de sa liberté – les siècles en fournissent la preuve – n’a jamais été un renfort à l’anarchie, tout au contraire elle a consacré l’obéissance aux pouvoirs humains et l’accomplissement de leurs justes lois.
DE LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME
SUBSTITUÉE AU DROIT CHRÉTIEN
Le premier inconvénient du droit chrétien est facile à deviner ; c’est qu’il est chrétien. Il instaure toute la vie humaine sur la base de la foi au Christ, l’accueil de sa révélation, la soumission à son Église. Omnia instaurare in Christo, parole de saint Paul, devise de saint Pie X. Et si même la pleine souveraineté temporelle est reconnue à l’autorité politique, au prince, à l’État, cette autorité est elle-même dominée, encadrée, investie de toutes parts, soutenue mais contrôlée par l’autorité de Dieu, non d’un Dieu abstrait, conventionnel et impotent, du Dieu des philosophes déistes, mais du Dieu Jésus-Christ, dictant sa loi par des autorités humaines souveraines et supérieures à toutes les autres, celles de l’Église. C’était, c’est toujours la signification de la tiare, et précisément pour cela Paul VI n’a plus voulu la ceindre. Il faudra nécessairement la ressortir et le plus tôt sera le mieux.
Cet inconvénient était durement ressenti par les rois, jadis, qui plusieurs fois cherchèrent à s’en libérer par l’assassinat des saints pontifes qui s’opposaient à leur tyrannie, tels les deux Thomas de la glorieuse Église d’Angleterre, ou par le schisme, provoquant la constitution d’Églises nationales ou autocéphales aux ordres du pouvoir. Mais avec les temps modernes cet inconvénient de dépendre du Christ commença d’être ressenti par tout le monde, chacun réclamant d’être son maître, pleinement autonome, n’ayant d’autre loi que celle de son épanouissement personnel par les seules voies de son bon plaisir.
Au carrefour des deux révoltes, des deux émancipations, celle de l’État, celle de l’individu, un nouvel humanisme, résolument laïque, proposa de considérer l’homme en lui-même comme source de droits, fondement de sa propre dignité, possesseur-né de sa liberté absolue. C’était simplement le transfert de la royauté souveraine de Jésus-Christ à l’Homme, à chaque homme, à tout homme prenant la place de Dieu au fondement d’un Droit nouveau.
Autre inconvénient du droit chrétien ; il faisait pièce aux autres religions dont il n’acceptait pas de reconnaître l’autorité. N’était-il pas ennuyeux et aléatoire de codifier le droit naturel, commun à tous les hommes, en se référant à une religion parmi les autres, à une religion se disant révélée qui ajoute ses déterminations contingentes, ses rites et ses lois particuliers à un ordre naturel qu’on voudrait ouvert à tous, défini de manière commune à toutes les civilisations, à toutes les religions ? Il devint urgent de retrancher l’étiquette chrétienne de la religion humaine universelle.
Enfin et surtout, de même que les sciences, la philosophie tendait progressivement à son émancipation de la théologie. En même temps le droit civil allait à une totale laïcisation. La Raison devait suffire à définir la nature humaine universelle et à en établir les grandes propriétés morales et juridiques. Il ne serait plus besoin de Dieu pour fonder le droit humain, ni du Christ pour apporter à tout homme la liberté, ni de l’Église pour garantir l’indépendance des personnes en face des autorités sociales...
LE TRIOMPHE DES PHILOSOPHES
POUR « ÉCRASER L’INFÂME »
Si bien qu’un jour, sans qu’on s’en aperçût, la pensée chrétienne en vint à délaisser la source divine du droit humain et érigea l’Homme comme source première et sa nature générale comme législatrice de ses libertés en face de l’univers et de Dieu, c’est-à-dire des autorités sociales, civiles et ecclésiastiques. Tous les droits particuliers émanés des unes et des autres devraient dans l’avenir s’articuler en dépendance de ce droit de nature fondamental : les Droits de l’Homme.
Il se trouvait qu’à cette époque, le dix-huitième siècle, la philosophie ne voulait connaître l’homme que dans son essence, abstraite de toute dépendance ontologique, biologique ou sociale. C’était une vieille tradition remontant à Boèce et à Aristote, privilégiant l’individu sur le groupe, la substance sur les relations. L’idéalisme moderne accentuait cette tendance : substance individuelle de nature raisonnable, l’Homme dans son concept philosophique n’impliquait ni dépendance à un Dieu ni sujétion à des autorités sociales ni même relations interpersonnelles. L’Homme était, dans un glorieux isolement, autonome, indépendant, absolu.
C’était aussi une époque éprise de raison, tout insurgée contre les inexplicables traditions, les injustifiables inégalités, les privilèges, les infinis méandres des usages et des lois, la complexité du tissu social. Tout cela constituait un « Ancien Régime » opposé à l’idéal d’une société d’hommes libres, égaux et fraternels gouvernés par la Raison. Il fallait proclamer la dignité de tout homme et son droit au plein épanouissement de son être, et lui en fournir les moyens légaux. La Déclaration des droits de l’homme vint répondre à cette attente. Tirée de la pure affirmation de sa dignité première, axiomatique, c’est-à-dire indémontrée mais pourtant absolue et inconditionnelle, la Déclaration formulait la liste de ses exigences souveraines dans la vie sociale, pour la pleine réalisation de lui-même, faisant totale abstraction de ses sujétions et devoirs, religieux bien entendu comme aussi civils et sociaux. L’Homme y est proclamé sans Dieu ni maître, ayant toute la communauté humaine et le monde à son service.
Pour lui conférer dans la pratique un semblant de réalisme, on a coutume d’adjoindre à ce grand axiome anthropocentrique deux corollaires rassurants qui en atténuent la double marque d’orgueil et d’égoïsme absolus. On dit que tout droit s’accompagne de devoirs et réciproquement, de telle manière que cette revendication agressive des droits de l’individu puisse paraître prodiguer entre tous l’Égalité et la Fraternité. On dit aussi que la liberté de chacun s’arrête là où commence la liberté du voisin, pour que le cri de Liberté puisse être entendu au sens pluriel, sans danger d’asservissement du faible au fort. Mais ces corollaires feraient retomber la Déclaration des droits de l’homme dans le domaine éminemment relatif et particulier du droit civil, en subordonnant l’exercice de ces droits individuels aux décisions du pouvoir politique.
Non, non. Qu’on ne porte pas si facilement une main homicide sur le monument élevé par l’Homme à sa propre gloire. Les Droits de l’homme sont antérieurs aux législations civiles, comme ils sont étrangers aux lois religieuses. Ils sont sacrés, inviolables, imprescriptibles et s’imposent donc à tout pouvoir de quelque origine qu’il provienne et de quelque autorité qu’il se recommande. Contre eux rien ne vaut, rien ne tient. Ce qui est premier, ce qui est souverain, c’est l’Homme. Les dieux et les maîtres, qui l’avaient trop longtemps rangé à leur service, dans l’union avantageuse du trône et de l’autel, du sabre et du goupillon, maintenant sont déchus de leur souveraineté. C’est le règne de l’Homme, le culte de l’Homme qui commencent, sans Dieu dans le Ciel ni maître sur la terre.
La volonté commune des philosophes et francs-maçons du dix-huitième siècle a fait cela pour « écraser l’Infâme », pour détrôner Jésus-Christ, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Les Droits de l’homme ont pris toute la place du Droit chrétien. L’ère apocalyptique de la grande Apostasie est commencée. C’est le règne de la Bête et le message de son prophète, celui qui a les attributs de l’Agneau immolé et s’en sert pour ranger le monde au service de l’Impiété triomphante. Chapitre 13 de l’Apocalypse de Jean.
DU CARACTÈRE INCONSISTANT ET ASOCIAL
DE LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME
En violent contraste avec l’Évangile du salut, révélé par Jésus-Christ, vécu par l’Église, qui conduisait chaque homme à sa destinée éternelle par les voies de la justice et de la charité sociales, ne contestant pas l’ordre humain, au contraire le consacrant comme sacrement de vie éternelle, la Déclaration des droits de l’homme est une contestation de toute sujétion comme de toute hiérarchie. C’est la mise en question radicale de la communauté humaine dans l’exaltation de l’individu, lui-même dépouillé de ses relations, qualifications, responsabilités et sujétions particulières, homme asocial, areligieux, inhumain.
UN SYSTÈME INVIVABLE.
L’expérience le montre, la raison le démontre ; un tel système paralyse l’autorité publique, surclasse et annule le droit civil. L’Homme, concret tant qu’on voudra, singulier, existentiel, et appelez-le individu ou personne c’est égal, tel homme, tel particulier, proclamé le sujet de tant de droits inaliénables et sacrés en sera immédiatement constitué rebelle à toute autorité décidant de ses droits subjectifs dans la société et de ses devoirs pour le service des autres selon les exigences du bien commun. L’Homme ainsi exalté méprise la Loi civile.
Voilà pourquoi, avec toutes les apparences de la raison et du droit, les États modernes despotiques contestent ouvertement ces Droits de l’homme, abstraits, indémontrés, invivables et anarchiques. Ou bien ils en acceptent le principe par une énorme hypocrisie, comme lors des accords d’Helsinki, pour en imposer l’application scrupuleuse à leurs ennemis, s’excusant de la raison d’État pour ne point les honorer eux-mêmes. Organiser des campagnes mondiales contre ces États totalitaires au nom des Droits de l’homme peut sans doute leur créer quelques difficultés passagères auprès des organisations internationales ou de la conscience mondiale (si tant est qu’elle existe !) ; cela peut même arracher au Moloch quelques-unes de ses victimes. Et c’est ainsi qu’on a justifié pendant vingt-sept ans l’appel aux Droits de l’homme et à l’ONU qui s’en est constituée la gardienne, par un Pape venu de Pologne.
Il n’empêche que pareil Droit invoqué contre le totalitarisme est d’une éclatante fausseté contraire, par son anarchisme, répandu par Jean-Paul II aux quatre coins de la planète. Il sera donc, par qui voudra, autant qu’il plaira, récusé à juste titre et ses prédicateurs jetés en prison comme agitateurs sociaux et traîtres à la nation. Il se trouve, de fait, que les pires tyrannies recourent aux nobles et légitimes exigences du bien commun pour refuser toute liberté, mettant à profit cette victoire morale pour alourdir leur despotisme, tandis que les chefs d’État plus humains, plus civilisés, et surtout les chrétiens, ne parviennent pas à faire admettre leurs raisons, n’obtiennent pas de voir pris en considération par la « conscience mondiale », l’opinion internationale, l’Église même, leur plaidoyer pour le bien commun national, l’ordre humain, la sécurité élémentaire de leurs peuples. Nul ne les excuse, nul ne leur pardonne leurs moindres manquements au respect de la dignité humaine du terroriste et des droits inviolables des assassins !
Fidèle à l’esprit et à la volonté de ceux qui l’inventèrent, la Déclaration des droits de l’homme joue donc régulièrement, implacablement, le jeu des forts pour accentuer leur tyrannie, et le jeu de l’anarchie dans les nations qui doutent de leur foi, de leur droit, tout particulièrement dans les pays démocratiques jadis chrétiens.
UN SYSTÈME IMPIE.
Ces Droits de l’homme, invivables en quelque société que ce soit, présentent par ailleurs une autre grave anomalie ; ils sont proclamés inviolables et sacrés sans qu’il existe aucun fondement objectif à cette affirmation. Autant les droits de l’homme chrétien à faire son salut, lui-même, personnellement, sans opposition ni contrainte, selon toutes les lois et prescriptions du Christ et de l’Église, « au nom de Dieu », représentent une exigence souveraine solide, précise, indiscutable dans ses titres aux yeux des chrétiens et difficilement contestable par quelque homme que ce soit... Car ces droits sont divins, ils doivent être aussi bien honorés par leur bénéficiaires que respectés par toute autorité humaine comme des devoirs sacrés...
Autant les droits de l’homme, fondés sur un pur concept philosophique de « nature humaine » raisonnable et libre, ne présentent aucun titre objectif, aucune valeur transcendante qui doive forcer au respect et impliquer des devoirs pour les individus et pour le corps social. Pareille Déclaration est en définitive l’expression d’une idéologie et la déclamation d’un groupe social s’érigeant sans aucun titre en législateur universel. Il existe d’autres définitions philosophiques de l’homme, d’autres systèmes, et d’autres groupes sociaux qui y adhèrent pour en tirer des valeurs éthiques et des principes juridiques différents. Aussi arbitrairement, certains définissent l’homme comme un élément du monde, ou un atome du grand corps social, et lui assignent pour droit et pour devoir, pour destin et pour dignité, de se sacrifier au bien de la collectivité !
Le culte de l’homme, les droits de l’homme, la souveraine et sacrée dignité de l’homme élaborés par les philosophes francs-maçons du dix-huitième siècle et proclamés par la Révolution de 1789, peuvent donc être récusés et balancés dans le vide comme des opinions discutables et des systèmes d’aliénation sociale déguisés, au profit de n’importe quelle autre idéologie, de n’importe quel autre droit.
Mais là aussi, l’esprit des Grands Ancêtres demeure attaché à ce culte de l’homme laïque et continue mystérieusement à posséder ses sectateurs, car il joue à plein, sans aucune possibilité de discussion, contre toute tentative de retour au Droit chrétien. Alors qu’il serait si simple, dans l’impasse où la Déclaration des droits de l’homme accule toute société civilisée, et dans les contestations révolutionnaires auxquelles elle donne lieu, de revenir à la reconnaissance du Droit divin, du Droit chrétien, un tel retour est réputé impensable, odieux, impossible par « la conscience mondiale », l’opinion internationale, l’Organisation des Nations unies et enfin l’Église postconciliaire même qui ne veut plus en entendre parler. « Nolumus Christum regnare super nos ! »
En revanche, il suffit qu’un Ayatollah Khomeiny appelle à la Guerre sainte contre l’État laïque et réclame la constitution d’une République islamique fondée sur le Droit coranique, et déjà qu’au nom d’Allah et du Prophète il exécute tous ses ennemis, jusque dans La Croix, sous la plume d’Étienne Borne chacun admire ce retour au système théocratique et renie le laïcisme impie et inconsistant de la société moderne occidentale ! Il faut bien conclure qu’il s’agit toujours d’ « écraser l’Infâme », de substituer à Jésus-Christ Roi du monde, souverain Législateur, une idole, n’importe laquelle, pourvu qu’Il ne paraisse plus en vainqueur ! Et la meilleure idole, pour perdre le monde dans l’impiété de la grande Apostasie, c’est encore aux yeux de l’homme (et de la femme), leur propre image, fantastique ; l’Homme, la Femme « comme des dieux » (Gn 3, 5).
QUE VIENT FAIRE L’ÉGLISE DANS CE TEMPLE INFERNAL ?
Il faut reconnaître le triomphe aujourd’hui universel de l’humanisme laïque cher aux philosophes et francs-maçons du dix-huitième siècle. À travers la Révolution française et la cascade de révolutions... spontanées qui l’ont suivie, le Droit chrétien a reculé, les Droits de l’homme ont gagné du terrain jusqu’à devenir l’idéologie maîtresse du monde moderne. Selon leur programme, les sataniques ont « écrasé l’Infâme ». Et l’Église enfin, lors de ce Concile œcuménique de Vatican II qui fut le plus grand de tous les conciles de l’histoire, a reconnu sa défaite, elle y a pleinement souscrit, par la bouche du pape Paul VI dans son discours de clôture : « Il n’y a eu ni choc, ni lutte, ni anathème » ; on s’est réconcilié dans « le culte de l’homme », l’Église a proclamé son « nouvel humanisme », celui qui reconnaît le « fils de la terre » pour son Dieu, souverain et maître de toutes choses. Si le Fils de Dieu s’est fait homme, l’homme peut bien se faire Dieu ! Si son Dieu est homme, l’homme est Dieu.
Cependant, il faut parallèlement constater l’échec de ce même humanisme, échec cuisant, échec total, dans son impuissance à remplacer la vraie religion du Christ-Dieu, du Christ-Roi, comme à instaurer un ordre humain, une paix sociale, un droit civil justes et pacifiques. Partout où cet humanisme laïque triomphe, il guillotine les rois et massacre les prêtres, d’abord. Après quoi, place nette étant faite à la liberté individuelle, les Droits de l’homme proclamés, des groupes de pression, tels les quatre États confédérés de nos Républiques successives, s’emparent du pouvoir et confisquent à leur seul profit la Liberté, le Droit, la Justice et tous ces beaux grands mots qui avaient servi d’appâts aux masses révolutionnaires. Par violence institutionnalisée, la ploutocratie domine une plèbe privée de tout droit réel et gavée de droits théoriques.
Parfois, de la masse soumise s’élève un cri de Liberté, une révolte se déclenche au nom des sacro-saints Droits de l’homme contre l’oligarchie spoliatrice. Si l’insurrection populaire réussit, elle porte au pouvoir un parti, un dictateur qui imposent leur ordre nouveau, au nom d’une idéologie socialiste, raciste, classiste, partitiste, proscrivant et piétinant de toute façon l’idéologie petite-bourgeoise et individualiste des Droits de l’homme.
Ainsi vont les peuples privés du Droit chrétien d’un excès d’individualisme capricieux à l’excès d’un collectivisme despotique, à moins qu’ils ne pourrissent lentement à mi-chemin de l’un et de l’autre, dans un capitalo-socialisme où chacun accepte sa large part de jouissances en se gardant de remettre en cause un système si avantageux pour tous.
En épousant donc cet « humanisme laïque » après qu’il eut mis à mort son légitime époux Jésus-Christ, l’Église paraît embrasser un cadavre. Espère-t-elle le réchauffer de ses caresses et le ressusciter en lui donnant de sa propre vitalité ? C’est elle qui s’en corrompt et en meurt, et ce n’est que justice.
N’empêche, elle s’obstine. Par un effort de rapprochement doctrinal. Ainsi nos papes multiplient les superpositions de vocabulaires, les équivalences de termes soigneusement ambiguës. Comme la société chrétienne a glissé insensiblement de la déclaration évangélique de la dignité, de la liberté, des droits de l’homme chrétien à ceux de l’homme tout court, on croirait remonter de la Déclaration des droits de l’homme tout court à son origine, à son substrat, à son fondement chrétien.
Le chrétien n’est-il pas pleinement homme ? et même modèle d’humanité ? Alors, tout ce qui est dit du chrétien, fils de Dieu, frère du Christ, membre de l’Église, peut se dire de l’homme ! Ainsi tous les hommes sont dignes, libres, égaux, fraternels, fils de Dieu et chrétiens en le sachant ou sans le savoir. Et les francs-maçons, qui ont eux aussi le culte de l’homme sont nos maîtres, à nous qui y sommes venus si tardivement, avec tant de réticences. Ah ! les beaux chrétiens que voilà !
L’Église postconciliaire s’obstine aussi dans un effort de collaboration pratique. Ainsi nos papes multiplient les campagnes d’opinion en faveur de l’Homme, de la reconnaissance de sa dignité, du respect de ses droits intangibles, de son aspiration à plus de liberté démocratique. Et bien sûr, s’ils le réclament courageusement des États totalitaires et persécuteurs, ils se doivent d’abord de l’exiger de leurs propres fidèles, des chefs d’État chrétiens, des nations catholiques. Aux acclamations des francs-maçons et de tous les athées, de tous les méchants de la planète, l’Église travaille au renversement des États chrétiens, à la ruine des nations catholiques pour leurs violations des Droits de l’homme. Dans l’homme qu’ils bafouent, c’est Jésus-Christ qu’ils crucifient !
Ainsi sommes-nous arrivés au pire des pires désordres que Satan ait jamais rêvés. Les Droits de l’homme, soigneusement ficelés sous une enveloppe postiche de Droit chrétien, opèrent leur œuvre de dissociation de la communauté humaine et de laïcisation intégrale de notre civilisation par l’Église !
Quand on observe la séduction qu’exerce aujourd’hui sur l’Église le culte de l’Homme, cet Homme idéal mutilé de toutes les relations qui le constituent, relation à Dieu qui le crée et le sauve, relations à ses proches et à la communauté humaine, et la proclamation des Droits de l’homme, droits injustifiés, injustifiables, sans fraternité, sans charité, d’un égoïsme illimité, inhumain, on est en droit de se demander si l’Église ne vit pas actuellement l’ultime tentation de Satan qui se présente à elle sous la forme de cette idole à l’image de l’homme, idole de l’homme qui se fait Dieu, et lui dit : « Je te donnerai pouvoir sur tous les royaumes de la terre et leur gloire, parce qu’ils m’appartiennent et que je les donne à qui je veux. Si te prosternant devant moi tu m’adores. » (Lc 4, 8)
RETOUR EN CHRÉTIENTÉ
Il est de fait que tous ceux qui refusent cet agenouillement devant l’Homme aujourd’hui sont écrasés, et dans l’Église même ; en revanche ceux qui y cèdent en reçoivent pouvoirs, richesses, popularité et gloire universelle. Point d’amis, mais point d’ennemis. Et le signe que cela vient du diable, le voici ; à partir du moment où un homme signe ce pacte mondain, il ne fait plus aucun tort à l’Adversaire de Dieu, il ne gêne en rien son expansion ni ne freine sa puissance ; et aussi il n’a plus de pouvoir pour le bien et ne rend aucun service valable à l’Église et à la Chrétienté. Qui potest capere, capiat (Comprenne qui pourra).
Pour nous, jamais nous ne glorifierons l’Homme, jamais nous n’adhérerons à la proclamation de sa dignité et de ses droits. Car il n’y a de grand que la volonté de Dieu et les hommes n’ont d’honneur qu’à son seul service.
Abbé Georges de Nantes
Extraits de la CRC n° 141, mai 1979, p. 1-6