Méditations quotidiennes
Vendredi 1er septembre
Premier Vendredi du mois, Saint Gilles
Ce que Dieu fera de la masse de païens, cela ne nous regarde pas, cela ne veut pas dire qu’on les condamne à l’enfer ; cela veut dire qu’on espère tout de Dieu, un point, c’est tout, on arrête de réfléchir. Mais ce sur quoi nous réfléchissons, c’est sur la qualité des élus dans le Ciel, ils ne sont pas n’importe qui ; les élus dans le Ciel sont tous des saints ! S’ils ne l’étaient pas absolument au point de départ, en traversant le purgatoire, ils se sont purifiés.
Cela donne la clé d’interprétation de la parabole des vierges sages et des vierges folles (...). Le salut des infidèles, ce n’est pas notre affaire. Nous pouvons faire tout ce que notre charité nous inspirera pour leur salut. Ce qui nous concerne, c’est que le baptême nous a donné le privilège inouï d’être comblés de grâces pendant notre vie pour aller au Ciel, auprès de Dieu, comme ces soldats, qui se sont sacrifiés pour la patrie et ils sont entrés au Ciel. Quelle dignité a ce soldat d’être mort pour sa patrie, dans d’atroces souffrances ! C’est beau ! Cela justifie la création par Dieu de toutes ces âmes qui, ayant traversé l’épreuve avec la grâce baptismale, ont été fidèles à leur vocation, s’aiment et s’estiment devant Dieu et il n’y aura pas parmi eux de brebis galeuses. Le Seigneur les a reconnus dignes de la vie éternelle. Puissions-nous être regardés au dernier jour dignes de ce sort heureux !
Notre Père, 6 novembre 1994
Samedi 2 septembre
Premier Samedi du mois, Bx Martyrs de septembre (dont Jean-Antoine et Jean-Joseph du Vivarais), Sainte Ingrid, Saint Étienne, roi de Hongrie
Encore un premier samedi du mois ! Ce n’est pas seulement pour nous que nous faisons ces dévotions, pour être sûrs d’avoir Jésus et Marie qui nous aident dans ce grand passage et fassent que nous puissions être admis dans la béatitude éternelle, mais en expiation et réparation pour les péchés du monde. Ce qui nous est demandé, c’est difficile à comprendre, mais c’est très simple pour les pauvres gens. Dieu est au dessus de notre comprenette. C’est la même chose de la Vierge Marie, de saint Joseph et des saints. Ils sont au Ciel, donc ils sont heureux et donc ils ne peuvent pas souffrir. Ce doit être vrai en un sens, mais une mère de famille peut être tout à fait heureuse du fait d’un de ses enfants, puis tout à fait malheureuse à cause d’un autre parce qu’il est très malade et tout à fait mécontente à cause d’un autre. Elle peut avoir toute une palette de sentiments en même temps. Saint Paul dit : « Je suis heureux avec ceux qui se réjouissent, malheureux avec ceux qui pleurent. » En même temps Dieu est capable évidemment de sentiments infinis. Il faut le consoler. L’Ange de Fatima disait aux enfants : « Consolez votre Dieu. »
Notre Père, 5 mars 1994
Dimanche 3 septembre
Saint Grégoire le Grand, Saint Pie X
Regarder la Croix, c’est d’abord la révélation de l’étendue de notre péché. Quand nous regardons la Croix de Notre-Seigneur, chacun d’entre nous peut se frapper la poitrine comme le centurion et dire : « Voilà mon œuvre. » Et alors c’est toute une nouvelle morale, c’est toute une façon de vivre nouvelle, surnaturelle, et de sentir, qui n’est plus réglée par nos intérêts, par nos volontés, par nos sentiments mais par la volonté de Dieu, selon son cœur. Ce sont ses vœux, ce sont ses souffrances, c’est sa colère et son pardon qui règlent chaque chose de notre vie. La Croix est la grande leçon des choses divines. Aimer la Croix, c’est entrer dans la participation au mystère, c’est en recevoir les fruits, c’est entrer dans l’ordre de la Rédemption. Aimer la Croix, ce sera de la même manière pour nous recourir à la Croix dans nos difficultés, dans nos misères, dans la contrition de notre péché, pour en recevoir le salut. « O crux ave, spes unica. » « Salut, ô Croix, notre unique espérance. » Ce n’est pas par nos propres forces, c’est par grâce que nous sommes sauvés, en participant aux fruits de la Croix.
Notre Père, retraite sur le monastère idéal, 1965
Lundi 4 septembre
Sainte Rosalie, Bse Marie Sainte-Cécile de Rome
Si les âmes religieuses savaient ! Elles ne savent pas ! Hélas ! plusieurs ne savent pas parce qu’elles ont peur de savoir ! Elles ont peur de renoncer à certaines fantaisies... Je n’appelle pas toutes les âmes consacrées à compatir sensiblement et d’une manière spéciale à mon agonie (...). Mais j’appelle toutes les âmes consacrées à consoler mon Cœur par l’obéissance, la régularité, la parfaite observance de la Règle, l’application à la perfection en tout, par pur amour pour moi.
Notre-Seigneur à la Bse Marie Sainte-Cécile de Rome, 26 novembre 1926
Mardi 5 septembre
Saint Laurent Justiniani
Le grand dessein de Dieu aboutit Notre-Dame de Fatima révélant que Dieu veut établir dans le monde la dévotion à son Cœur Immaculé. Autrement dit : Jésus veut que sa Mère passe d’abord, car il veut tout lui donner, conduire tout à Elle, afin qu’Elle distribue Elle-même tous ses bienfaits, toutes ses grâces à tous les hommes.
Nous avons dit que l’Immaculée Conception était présente à toute l’histoire de l’humanité, depuis le commencement. Il est certain que, depuis moins de deux siècles, Elle s’est rendue présente à notre actualité la plus brûlante. Dans les combats de l’heure, cela doit nous inspirer une immense confiance, une confiance entière en sa puissance.
Instruits du dessein de Dieu, nous ne nous laisserons pas réduire au désespoir en voyant comment l’humanité court sottement, bêtement à la catastrophe, et comment l’Église est en train d’apostasier et de troquer le dogme de la foi catholique et ses dévotions contre des fables ridicules et vulgaires, et un charismatisme de pacotille.
C’est vrai que cela nous effraie, cela nous épouvante, cela nous dégoûte, mais nous savons que cela n’est rien parce que vient un temps merveilleux où nous verrons la conversion du monde, d’un pôle du monde à l’autre !
Frère Bruno de Jésus-Marie, 9 décembre 2001
Mercredi 6 septembre
Bx Bertrand de Garrigues
Quand le moment, l’année et l’heure, fixés par Dieu, sont arrivés, il a envoyé sa céleste Messagère sur notre terre dont elle est la Souveraine, la Reine, la Mère et la Protectrice, pour y placer son autel et, de là, aller évangéliser la terre entière, en volant comme si elle avait des ailes de lumière, afin que l’athéisme n’éteigne pas la lumière de la foi, de l’espérance et de l’amour ; et elle s’est hâtée de descendre du Ciel sur la terre, en suivant les traces de son Fils adoré, pour que ne s’éteigne pas la mèche qui fume encore. Elle est venue dans cet endroit désert, où tout invitait à la prière et au silence, et qui me rappelle cet autre désert dans lequel le Christ s’est retiré pendant quarante jours et quarante nuits afin de jeûner, de prier et de faire pénitence pour le salut de l’humanité insouciante et perdue dans l’abîme du péché, comme s’il nous avait dit depuis cet endroit : “ Repentez-vous et faites pénitence, sinon vous périrez tous de la même façon. ”
Sœur Lucie, Apelos
Jeudi 7 septembre
Sainte Reine
Marie ! On ne dit pas de qui elle est la fille ni qui sont ses ancêtres. Pourquoi ? Parce que ce soleil de perfection, cette femme au-dessus de toutes les femmes, on ne gagne rien à savoir de qui elle est la fille ! Elle n’a pas besoin de ses ancêtres pour avoir une noblesse, une perfection. Il serait pour ainsi dire contraire à sa gloire, ce serait la rabaisser de dire qu’elle est de la tribu de Lévi ou d’Abbyya. Alors, est-ce en faire une self made woman ? Ce n’est pas la faire une femme qui se fait elle-même, ah ! ça non ! Sa grandeur ne lui vient pas de ses ancêtres, même pas de ses propres vertus. Elle est un miracle de modestie et d’humilité ; même si elle est très parfaite dans toutes ses actions, elle ne peut pas s’en vanter.
Que reste-t-il ? [...] Ce qui fait la grandeur de Marie, c’est d’être Marie, celle qui a été choisie, prédestinée de toute éternité. Elle n’est pas la fille d’Abbyya, elle n’est pas la fille de David, parce qu’elle est la fille de Dieu. Elle a été conçue dans l’esprit de Dieu, dans le Cœur de Dieu, avant qu’Abbyya existe, avant David. Pour ainsi dire, ils sont plutôt ses descendants que ses ascendants, c’est elle qui est première dans la pensée de Dieu. Donc elle est sans père ni mère.
Notre Père, 10 février 1985
Vendredi 8 septembre
Nativité de la Très Sainte Vierge Marie
Nous sommes tout à coup saisis d’enthousiasme à penser que, de toute éternité, Dieu – si je peux m’exprimer ainsi – avait au cœur un amour et que, voulant créer une merveille en laquelle il puisse se complaire immensément, il a eu l’idée de créer un être de chair, de sang, ayant un cœur, des sentiments et une volonté, une intelligence au fond semblables aux nôtres. Une femme, une femme qu’il comblerait de dons étonnants, la Vierge Marie ! Et ces dons étonnants pourraient se résumer en une chose, en une triple perfection : elle serait pour lui comme une fille bien-aimée, elle serait pour lui comme une épouse unique, elle serait pour lui comme une amie intime et le temple de son propre Esprit. C’est la Vierge Marie ! C’est cela qui aujourd’hui nous réunit, cette fête de la Nativité de la Vierge Marie. Est venu au monde ce jour-là, a paru aux yeux des hommes et des anges le grand projet, le grand idéal, la grande beauté, l’unique merveille pour laquelle Dieu avait créé le monde, créé Adam et Ève, et fait subsister à travers les siècles cette race humaine pourtant sans cesse infidèle, sans cesse charnelle, sans cesse matérielle, sans cesse rebelle à son Dieu !
Notre Père, 8 septembre 1980
Samedi 9 septembre
Saint Pierre Claver, Bx Pierre Bonhomme, Saint Gorgon
La Vierge Marie, non seulement veille sur nous aujourd’hui, nous apparaît au Portugal, à Lourdes, nous regarde vivre et nous aide, mais dès le début, elle a vu Dieu créer les astres, les animaux, les plantes, ces pauvres petits enfants d’Adam et Ève, elle a assisté à leur chute épouvantable et aussitôt, elle a supplié Dieu de donner remède à 1’humanité. Elle leur a annoncé qu’elle viendrait, qu’elle prendrait un corps pour être la Mère du Sauveur. Nous pouvons lire tous ces textes de l’Ancien Testament en leur donnant une consistance, une vérité absolument émouvante, magnifique et je voudrais bien qu’ainsi, il y ait une fête de l’Âme de la Vierge Marie, première de toutes les créatures, objet des préférences du Père. Toutes les créatures ont été créées en sa présence, là, à côté de son fils, éternellement Dieu fait homme et Elle, Elle avait la qualité de toute âme humaine, de pouvoir écouter la Parole, de pouvoir considérer la création de Dieu, le remercier et intercéder pour la création. La Vierge Marie est éternellement comme l’épouse qui admire depuis le commencement tout ce que son époux a voulu faire et tout ce qu’il fait, qui l’accompagne depuis sa naissance jusqu’à sa mort et au-delà.
Notre Père, 8 décembre 1991
Dimanche 10 septembre
Saint Nicolas de Tolentino
Nous devons faire plaisir au Seigneur pour attirer sur nous son regard de miséricorde, en sorte que le Seigneur se sente bien chez nous, qu’il se plaise et se repose en nous, afin que nous ne fassions plus qu’un avec Lui. Pour cela, il faut que notre prière soit une conversation et une rencontre avec Lui, que nous nous servions de prières vocales composées par d’autres ou que nous laissions notre cœur parler et lui dire tout ce qu’il ressent, désire et attend de Lui, avec foi et confiance, certains que le Seigneur nous voit, nous regarde, nous écoute et nous prête attention.
“ Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices. ”
Le sacrifice est le bastion de notre prière...
C’est à cette prière et à ces sacrifices que les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs ; ils les accueillent et les présentent au Père comme le fruit continuel de son œuvre rédemptrice pour le salut de l’humanité.
Sœur Lucie, appel à la prière
Lundi 11 septembre
Saint Jean-Gabriel Perboyre, Saints Prote et Hyacinthe
Étudiez bien le Cœur de Jésus et en peu de temps vous ferez de grands progrès dans la vertu. Dans votre cœur, vous trouverez un abîme de misères, et dans le Cœur de Jésus un abîme de miséricorde ; dans votre cœur vous trouverez un abîme de pauvreté et dans le Cœur de Jésus un abîme de richesse ; dans votre cœur vous trouverez un abîme d’orgueil et dans celui de Jésus un abîme d’humilité ; dans votre cœur vous trouverez un abîme de colère, d’impatience, d’immortification, et dans celui de Jésus vous trouverez un abîme de douceur, de mansuétude, de patience et de mortification ; enfin dans votre cœur, vous trouverez un abîme de défauts et de péchés, et dans celui de Jésus un abîme de sainteté et tous les trésors des vertus. Ces considérations vous porteront à vous humilier, à désirer de devenir meilleur, et à prier le Bon Dieu de vous faire part de ses richesses.
Saint Jean-Gabriel Perboyre
Mardi 12 septembre
Très Saint Nom de Marie, Saint Guy d’Anderlecht
La femme, c’est la faiblesse, c’est l’accueil du don de l’homme, c’est ce qui représente le plus l’humilité de la créature et c’est ce que Dieu aime et c’est dans la femme qu’il répand ses grâces définitives en montrant ainsi aux hommes que ce qu’il aime, c’est ce qui est faible plutôt que ce qui, étant fort, a tendance à s’enorgueillir. Bref, le démon est furieux.
Cette fête du Saint Nom de Marie nous rappelle que le Nom de Marie est puissant pour vaincre l’ennemi. Voilà le sens de cette fête. Cela nous montre qu’il faut aimer l’humilité pour elle-même, dans la politique en particulier. Savoir que l’homme ne vaut rien, ne peut rien par lui-même et qu’il faut se tourner vers la Sainte Vierge pour sortir de nos difficultés. Ce n’est pas seulement pour sortir de nos difficultés, c’est parce que, sortant de nos difficultés, nous revenons à la Sainte Vierge. Donc, vive nos difficultés, puisque nous sommes contraints par elles de revenir à Elle et que par Elle vienne le règne de son Fils ! Mettons la dévotion au Cœur Immaculé de Marie au premier rang de nos dévotions.
Notre Père, 12 septembre 1994
Mercredi 13 septembre
St Jean Chrysostome, 5e Apparition de Notre-Dame à Fatima
Nous voyons bien que nous n’avons qu’une chose à faire, en toute circonstance, quelque soit le dossier que nous ouvrons, la lettre que nous recevrons, celui qui frappe à la porte, c’est d’appeler la Vierge Marie à notre secours.
Vous me direz qu’on le sait bien, mais c’est curieux de voir que ce que l’on sait bien, on est capable avec l’aide du Saint-Esprit, de le voir dans une nouvelle lumière qui nous apprend davantage la hauteur, la longueur, la largeur et la profondeur du mystère de ce Cœur de Jésus et de Marie, très unique et Sacré-Cœur. C’est à la fois de découvrir cette immensité du Cœur de Jésus et de Marie et à quel point nos difficultés quotidiennes paraissaient entrer dans une lumière surnaturelle, analogue à celle que les pèlerins de Fatima voyaient ce 13 septembre 1917, lumière douce, pénétrante, qui les faisait pour ainsi dire ne plus exister qu’en Dieu. Ne plus exister qu’en Dieu, c’est aussi ne plus exister que dans le Cœur de la Vierge Marie, jouissant de toutes ses forces, de toutes ses énergies, de toutes ses bénédictions, de toutes ses grâces, de toutes ses œuvres.
Notre Père, 12 septembre 1997
Jeudi 14 septembre
Exaltation de la Sainte Croix
L’acte premier du sacerdoce du Christ est sa mort sur la Croix. Ainsi Il a sauvé et sanctifié les âmes. Par l’Eucharistie Il continue cet acte de sacrifice central dans l’Église, en le renouvelant dans la Sainte Messe. Il s’ensuit que la Sainte Messe, le sacrifice de la Croix renouvelé, doit être le centre de toute la vie spirituelle.
Vivre liturgiquement, c’est faire dépendre toute la vie spirituelle et apostolique du sacrifice de la Croix renouvelé, c’est se conformer en tout aux grâces qui découlent du Saint Sacrifice de la Messe. Donc, toute la liturgie est un rayonnement du Saint Sacrifice de la Messe. Tous les autres sacrements, et a fortiori les sacramentaux, s’y ordonnent.
Abbé Edouard Poppe, conférence du 26 octobre 1922
Vendredi 15 septembre
Notre-Dame des Sept Douleurs
Dans aucune fête de Notre-Seigneur ou de la Sainte Vierge, l’Église ne laisse paraître comme dans celle-ci, avec une très grande délicatesse et suavité, sa douleur et sa compassion avec le Cœur blessé de la Sainte Vierge. Qu’allons-nous faire, nous autres ? Tout simplement, avec humilité, faire notre possible pour éveiller dans nos cœurs des sentiments de compassion pour la Vierge Marie, de reconnaissance pour la souffrance qu’elle a portée en médiatrice, corédemptrice, auxiliatrice, avec Jésus, pour notre salut.
Comment faire ? Nous vouer de tout notre cœur, dans la communion qui va bientôt venir à la compassion en ne cessant de retourner dans notre esprit l’immensité de la douleur de la Vierge Marie, notre Mère si tendre, si aimée, si protectrice, à qui nous devons tout. Elle a souffert d’une manière effrayante et lorsque nous recevrons Jésus dans son Corps, son Sang, sa Divinité, nous penserons qu’elle 1’accompagne et nous saurons lui dire que nous 1’aimons.
Nous le ferons de tout notre cœur. Cela veut dire que nous ne ferons rien d’extraordinaire que les gestes habituels, mais que nous y mettrons tout notre cœur, en consolation pour tous les péchés, pour tous ceux qui n’acceptent pas de porter leur croix qui serait leur salut et enfin, que au bout du compte, Jésus et Marie, lassés de voir que le monde ne se convertit par aucun moyen, décident de faire un grand acte de miséricorde gratuite, par pur amour de cette humanité qui ne le mérite pas, afin qu’elle soit sauvée.
Notre Père, 29 mars 1990
Samedi 16 septembre
Saints Corneille et Cyprien
Discernement infailliblement, aussi infaillible et certain que la parole de l’Évangile : « Vous les jugerez à leurs fruits. Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits, pas plus qu’un mauvais arbre ne pourrait produire de bons fruits. » Voilà un principe simple de Notre-Seigneur.
Pour ma part, dans ma vie – je n’ose dire dans ma longue vie –, mon principe de discernement infaillible, lorsque j’ai vu des maîtres que j’ai eu envie de suivre, vraiment des chefs de peuple, des docteurs de l’Église, avant de leur donner la dernière confiance que semblait mériter leur enseignement, je me suis toujours demandé s’ils étaient accueillants aux petits, s’ils étaient aimables aux simples, s’ils étaient patients et bons envers les ignorants, envers les gens lents d’esprit et de cœur. C’est un principe infaillible.
Notre Père, 17 mars 1985
Dimanche 17 septembre
Saint Robert Bellarmin, Sainte Hildegarde de Bingen, Impression des Saints Stigmates de saint François
Lorsque nous lisons le martyrologe, il semble que l’Église romaine se plaise à énumérer toutes les tortures qu’on a infligées aux martyrs, avec une espèce de délectation quand elles se sont multipliées, de toutes sortes, ne faisant plus que d’une vierge martyre ou d’un soldat martyrisé une loque humaine plus qu’un vivant, toute dignité lui étant enlevée. Le martyrologe raconte cela, et quand le paquet de toutes ces souffrances est achevé, alors il était digne d’aller au Ciel, c’était sa victoire après tant de défaites, si j’ose dire. L’Église ne pleure pas, n’a point de douleur au récit de toutes ces tortures. Cela ne l’impressionne pas, cela la réjouit ! Et saint François, c’est ça. Ce ne sont plus les peines du chemin qui l’obsédaient ; ce qui l’obsédait, c’étaient ces stigmates qui étaient tout à la fois pour lui de cruelles souffrances, mais qui étaient la joie de son cœur, l’action de grâce de son âme, puisque par ses souffrances, il pouvait manifester sa compassion à Jésus-Christ et à la Vierge, ses uniques amours, et il pouvait participer à la conversion de son peuple, ce qui se fit par son intercession durant tout le treizième siècle. C’est assez dire que nous devons aimer Jésus.
Notre Père, Retraite sur la Circumincessante charité, 1993
Lundi 18 septembre
Saint Joseph de Cuppertino
Un militaire de Beni-Abbès disait du Père de Foucauld, il y a cent ans : « Celui qui n’a pas assisté à sa messe ne sait pas ce que c’est qu’une messe. Quand il prononçait le Domine non sum dignus, c’était avec un tel accent qu’on avait envie de pleurer avec lui. » Chacun fait son propre examen de conscience, en présence de Jésus présent dans le tabernacle de l’autel, et repasse ses propres manquements, négligences, paresses, infidélités quotidiennes...
Mais il y a un remède, quotidien, lui aussi. Le remède à toutes nos imperfections, c’est d’être d’inlassables adorateurs de Jésus-Hostie. Cet article de notre Règle nous rappelle que notre vocation est d’avoir des actions de grâces qui soient brûlantes d’amour, de l’amour de Celui qui est en nous. par surcroît de miséricorde, Jésus reste présent dans nos églises, nos chères églises de nos villages de France. Voilà une Présence envahissante qui arrache chacun d’entre nous à sa propre médiocrité.
Frère Bruno de Jésus-Marie, 22 octobre 2005
Mardi 19 septembre
Sainte Émilie de Rodat, Saint Janvier, Notre-Dame de la Salette
L’apparition de Notre-Dame à La Salette n’a duré qu’environ une demi-heure à deux enfants et va déclencher dans l’Église un mouvement de conversion très important que nous ne soupçonnons plus maintenant. Cette apparition est tout à fait différente de toutes les autres de la Vierge Marie avant et après. Il s’agit de savoir pourquoi.
C’est un peu comme quand Dieu apparaît à Adam et Ève après la faute ou quand Dieu apparaît à Moïse pour lui dicter sa Loi. C’est un recommencement de l’histoire. Il n’y a pas moyen d’expliquer autrement cette grossièreté du langage, cette simplicité des termes, cette brutalité des paroles, des figures choisies, c’est comme une sorte de figuration, une sorte de recommencement absolu de la religion. On va repartir à zéro, puisque vous vous êtes débauchés, vous n’avez pas obéi et vous avez été punis, vous ne comprenez toujours pas. Convertissez-vous ou bien cela va continuer à tomber contre vous. C’est le discours de Dieu à nos parents coupables, le discours de Moïse à son peuple de la part de Dieu. Mais si c’est un commencement absolu, une apparition ne suffit pas. Donc, cette apparition ouvre une nouvelle histoire. Croyons à La Salette puisque l’Église y croit. Nous y croyons, nous nous tenons avec réserve devant la Sainte Vierge qui nous dit : « Convertissez-vous ! » Eh bien, convertissons-nous !
Notre Père, 21 juillet 1996
Mercredi 20 septembre
Saints André Kim, Paul Chong et leurs compagnons, St Jean-Charles Cornay, St Eustache et ses compagnons
La Salette, cela vaudrait encore d’être prêché parce que les Pères de La Salette sont là pour dire ce qui s’est passé. Et ce qui s’est passé, c’est de dire : oui, Elle est apparue là et si vous n’obéissez pas, vous vous damnez. On l’a dit il y a 150 ans et les prédicateurs devraient dire : voyez-vous, aujourd’hui, vous êtes menacés de la même manière. Alors les braves gens qui vont à ce pèlerinage se confessent, reçoivent la Sainte Eucharistie, mais ils viennent là comme n’importe quel jour de l’année pour écouter n’importe quelle leçon venue du clergé. Or, ce serait le moment, comme maintenant pour Fatima, de dire : Celui qui ne croit pas cela, celui qui ne change pas sa conduite en partant de La Salette ou de Fatima, celui-là qui n’honore pas la Sainte Vierge sera puni.
Le message de La Salette n’a pas été accompli, et celui de Lourdes et de Fatima ensuite. C’est le secret qui doit être encore en œuvre dans nos vies. Les frères qui iront et les amis avec eux se diront : c’est le moment pour moi, pour nous, de nous réformer comme le veut la Sainte Vierge parce que nous sommes sous la menace de terribles châtiments et que, en même temps, avec la foi en la Sainte Vierge, nous sont promises des récompenses éternelles.
Notre Père, 11 mars 2000
Jeudi 21 septembre
Saint Matthieu
La fête de saint Matthieu est le jour de la conversion, le jour où Dieu nous offre de nous convertir. Jésus vient pour ceux qui se reconnaissent pécheurs, s’avouent malades, et ceux-là trouvent accès auprès de lui car il est venu « pour la miséricorde et non le sacrifice ».
Il faut se dire : « Pourquoi cette année ne prendrais-je pas un bon départ ? » Certes, il faut se reconnaître pécheur, mais à cause du figuier qui eut un an de grâce, à cause de la femme courbée et guérie, à cause du paralytique guéri (dix-huitième dimanche après la Pentecôte), à cause de l’appel de saint Matthieu, disons-nous que Jésus nous appelle aussi, bien que jusqu’ici nous n’ayons rien donné de bon.
Je vais recevoir la communion, la grâce de Jésus, donc je peux me mettre à produire du fruit, j’ai la grâce nécessaire pour cela. D’ailleurs, si je ne me convertis pas, Dieu m’a prévenu que je serais arraché. Donc ma conversion est une urgence.
Notre Père, 21 septembre 1975
Vendredi 22 septembre
St Maurice et ses compagnons, St Thomas de Villeneuve
On ne peut plus se suffire de La Salette. Ce n’est qu’une étape et, heureusement le savons-nous maintenant, une promesse ! On ne demeure pas longtemps ici. Venus pour se confesser, pour communier, à la dernière station de l’Apparition sur le Planeau, on la voit s’élever vers le Ciel, d’où elle reviendra pour de bon, accomplir cette “ bonne Nouvelle ” annoncée à tous et révélée en secret aux deux enfants. La Salette renvoie à Fatima, comme un ultime avertissement pour disposer son peuple au salut. Et le salut est à Fatima clairement dit et daté, comme une chose promise et offerte au Pape et aux évêques qui voudront bien la prendre pour leurs peuples altérés. La merveille est en ceci, que le secret de Fatima concorde avec les deux secrets de La Salette, et que cette révélation sera bientôt le coup de canon qui réveillera les cœurs et ouvrira les temps nouveaux du Règne de “ Marie, Médiatrice seconde de l’humanité rachetée ”, passée première pour faire don de son beau Royaume à son Seigneur et Fils, Jésus-Christ, à l’honneur de leur très unique Sacré-Cœur, fontaine de miséricorde et d’amour pour toute créature.
Notre Père, Lettre à la phalange no 59, septembre 1996
Samedi 23 septembre
Saint Lin, Sainte Thècle
L’eau de La Salette produit des conversions miraculeuses. Un vieux Lyonnais, voltairien, plus qu’octogénaire, est malade. Il va mourir, mais refuse obstinément de voir un prêtre. Aucun argument ne le persuade. Alors sa fille mêle un peu d’eau de La Salette dans la boisson de notre malade, et fait cette prière : « Ô Notre-Dame de La Salette, réconciliatrice des pécheurs, ne voudriez-vous pas en faire un remède pour son âme ?... Sauvez mon père ! » Elle ne cesse de la supplier, quand, contre toute attente, le vieux père demande un prêtre. Et, après une vie de péché et de rébellion, en quelques minutes, il se confesse et devient un chrétien docile et fervent. Il meurt saintement peu après.
Résurrection, no 10
Dimanche 24 septembre
Notre-Dame de la Merci
Depuis 1917, toute la “ stratégie ” de la Sainte Vierge a pu paraître incohérente aux hommes de peu de foi puisque rien ne paraissait aboutir. Et voilà qu’en cette dernière année du siècle, le voile se lève sur un spectacle merveilleux, celui des signes grandioses que le Ciel nous dispense depuis cent cinquante ans : depuis La Salette jusqu’à Fatima. Car la prophétie est sûre, actuelle, extraordinaire, en parfaite cohérence avec Fatima : « Rome perdra la foi, et sera le siège de l’Antéchrist. » Rome, c’est le Saint-Siège : il n’y a pas de place pour deux !
Donc, nous verrons bientôt le triomphe de la Vierge Marie, commencé à la rue du Bac. Le compte à rebours est déclenché, notre délivrance est proche. C’est le moment de tenir bon, dans l’obéissance aux volontés de Notre-Seigneur et aux demandes de Notre-Dame de Fatima.
Notre Père, Résurrection, avril 2000
Lundi 25 septembre
Saint Cléophas, saint Nicolas de Flue
Je suis très heureuse de savoir que là-bas [en Italie] on travaille activement à la propagation de la prière du chapelet. Ici aussi on y travaille beaucoup, et je suis sûre que si nous parvenons à intensifier cette vie de prière dans les familles, dans les foyers et dans les âmes, nous aurons ouvert à l’humanité une grande porte de salut, car, par le moyen de cette prière, on conserve et on augmente dans les âmes la foi, l’espérance et la charité. Par elle, les âmes s’approchent de Dieu, et reçoivent dans cette rencontre la lumière sur les divins mystères de notre rédemption et, avec celle-ci, la grâce de l’espérance et de la charité.
Sœur Lucie, lettre au père pasquale, 24 mai 1971
Mardi 26 septembre
Saints Côme et Damien, Sainte Thérèse Couderc, St Cyprien et ste Justine, Sts Martyrs canadiens
La dévotion au Cœur Immaculé de Marie s’établira dans le monde par une véritable consécration qui est conversion et don total. Comme à la messe, par la consécration, le pain et le vin se transforment en Corps et Sang du Christ, qu’Il a puisés, comme tout son être humain, dans le Cœur de Marie. C’est de cette manière que le Cœur Immaculé sera pour nous le refuge et le chemin qui mène à Dieu. Nous formerons alors le cortège de ce nouveau lignage créé par Dieu, en puisant la vie surnaturelle à la même source fécondante, le Cœur de Marie qui est la Mère du Christ et de son Corps mystique. Si bien que nous deviendrons véritablement les frères du Christ, selon ses propres paroles : « Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (Lc 8, 21)
Sœur Lucie, Apelos
Mercredi 27 septembre
Saint Vincent de Paul, Saints Côme et Damien
La prédication chrétienne est une attestation. Au moins le prédicateur a ceci qui lui est méritoire et qui fait que, la chose faite, il peut avoir le sentiment d’avoir fait la volonté de Dieu, c’est de manifester sa foi. Combien de fois dans ma vie, peut-être des milliers de fois, cela a été ma certitude, mon réconfort, ma joie de dire : je suis heureux de célébrer ces saints Mystères en lesquels je crois, je suis heureux de les prêcher, si mal que ce soit, parce que j’y crois ; et ce petit sentiment qui n’est peut-être pas d’une parfaite pureté, de charité. « Après quoi si les gens s’ennuient, n’y croient pas, perdent la foi, je m’en lave les mains ! » C’est évangélique : Notre-Seigneur a dit : « Allez prêcher et si cette ville ne veut pas entendre votre parole, secouez la poussière de vos sandales et allez-vous-en ».
J’aurais été au Concile, à la fin du Concile, je ne sais si j’en aurais eu le courage, mais j’aurais pris mes souliers, j’aurais secoué la poussière de mes semelles et je serais parti.
Notre Père, 2 juin 1989
Jeudi 28 septembre
Saint Venceslas, Saint Laurent Ruiz et ses compagnons
Qu’y a-t-il de plus noble, mais en même temps qu’y a-t-il de plus simple, de plus droit, que la vie de saint Jean-Baptiste ? Lui, maintenant, grâce à sa fidélité à la grâce de Dieu, à l’appel de Dieu, au bout de cette vie de souffrance, de pénitence, de prédication de la vérité, avait l’immense joie d’avoir vu son Sauveur, de l’avoir reconnu, d’avoir conduit ses disciples à le suivre. Saint Jean-Baptiste est un très grand saint ! Pendant des siècles, l’Église l’a considéré comme le plus grand saint après la très Sainte Vierge. Il me semble que saint Joseph, maintenant, lui fait une concurrence dangereuse ; peut-être va-t-il le dépasser à la course ! Toute la Tradition a considéré Jean-Baptiste comme le plus grand saint. En opposition, Hérode, ce roi qui eut son temps de gloire, son petit temps de petite gloire, qui eut ses jouissances, son petit temps de petites jouissances, s’est cru certainement un grand homme et très malin, il cherchait probablement, d’une jouissance à l’autre, à renouveler toujours ses plaisirs pour ne pas s’en fatiguer ; il s’en fatigua, tomba malade, il est mort et disparu à jamais, mais où est-il, le malheureux ?
Notre Père, conférence aux samaritaines du canada, 1983
Vendredi 29 septembre
Saint Michel archange, Saints Gabriel et Raphaël archanges
À Fatima, saint Michel se présente comme un simple “ Ange gardien ”, non comme le Prince de la Milice céleste ; il est en aube, non en tenue de combat. Et, prosterné dans la poussière, il enseigne des prières à des enfants. L’humilité, la soumission à la volonté de Dieu est l’arme qui vaincra Satan. La seconde raison pour laquelle saint Michel n’a pas dit son nom est qu’il a voulu laisser toute la place à la Sainte Vierge. Il n’a pas voulu lui faire d’ombre : seule compte la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. C’est la volonté du Bon Dieu qu’on obéisse à ses demandes et qu’on l’invoque comme Médiatrice.
Sachant que, selon saint Alphonse de Liguori, “ la dévotion à saint Michel est un signe de prédestination au Paradis ”, redisons la belle prière de saint Pie X : Ô Marie, notre douce Médiatrice, qui êtes la Reine du Ciel et de la terre, nous vous en supplions très humblement, daignez toujours intercéder pour nous. Demandez à Dieu qu’il envoie saint Michel et les anges pour écarter tous les obstacles qui s’opposent au règne du Sacré-Cœur dans nos âmes, dans nos familles, dans la France et dans le monde entier. Et vous, ô saint Michel, Prince des Milices célestes, venez à nous. Nous vous appelons de tous nos vœux. Protégez-nous contre l’enfer déchaîné et, par la vertu divine dont vous êtes revêtu, après avoir donné la victoire à l’Église ici-bas, conduisez nos âmes à l’éternelle patrie. Ainsi soit-il.
« Cœur Immaculé de Marie que votre règne arrive !
Frère Bruno de Jésus-Marie, 8 mai 2018
Samedi 30 septembre
Saint Jérôme
« Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles... Mais je voudrais par-dessus tout, ô mon Bien-Aimé Sauveur, je voudrais verser mon sang pour toi jusqu’à la dernière goutte... »
Depuis la création du monde ? oui : ab initio et ante sæcula, comme dit la liturgie, mettant à l’indicatif ces paroles dans la bouche de la Sainte Vierge, comme l’affirmation d’un fait, non pas comme un vœu. Une âme humaine peut-elle vouloir que Dieu l’ait créé depuis le commencement du monde, afin d’aider Jésus à répandre ses grâces sur tous les hommes, depuis Adam et Ève jusqu’au jugement dernier ? oui, assurément : sainte Thérèse en est une preuve vivante. Si donc une “ miniature de l’Immaculée Conception ” ressentait ce désir dans son cœur assoiffé d’amour et dévoré de zèle, qu’a donc éprouvé le Cœur de Marie ? et si Marie était consumée de ce désir, comment Dieu n’aurait-il pas comblé son vœu, puisqu’il l’a inspiré à sainte Thérèse ?
CRC no 338, septembre 1997, page 24