Méditations quotidiennes

Samedi 1er mars

Premier Samedi du mois

En ce premier samedi du mois de mars, puisque le mystère de notre Rédemption approche nous choisirons évidemment de méditer sur les mystères douloureux. Ainsi nous compatirons d’avance aux souffrances de la Sainte Vierge, son Cœur a été transpercé, puisque c’est la parole du vieillard Siméon qui l’avait prophétisé quarante jours après la naissance de Jésus lorsqu’il a été présenté au Temple, nous dit l’Évangile de Saint Luc. C’est bien le moment pour nous de participer aux souffrances du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie, parce que vous êtes bien au courant, nous en parlons sans cesse : les choses du monde sont tellement terribles, tellement périlleuses pour nos âmes, mais aussi tout simplement pour nos corps, que nous avons besoin de regarder vers la Croix du Christ. O Crux Ave spes unica. La Croix de Jésus est notre seule espérance ! Spes unica ! Nous n’avons pas d’espérance dans les partis politiques, nous n’avons pas d’espérance dans les moyens financiers ou industriels qui sont prodigieux : tout ça, ça se casse, ça disparaît, ça s’anéantit ; nous n’avons pas confiance dans les hommes qui sont tous minuscules ; bien sûr, nous aussi, nous sommes comme eux, minuscules en face des tâches immenses, des difficultés immenses, des problèmes insolubles, comme ils disent maintenant (...). Si nous baisons notre crucifix avec respect, si nous regardons la Sainte Face de Jésus avec amour et adoration, si nous disons notre chapelet, si nous aimons la statue de la Vierge Marie, de Notre-Dame de Fatima que nous avons chez nous, ou bien dans notre église, eh bien, cela compte beaucoup pour le salut de l’humanité.

Notre Père, 2 mars 1991

Dimanche 2 mars

Quinquagésime

Jésus dénonce l’inutilité de la “ justice ” des scribes et des pharisiens. Il montre très bien comment, avec toutes les prescriptions de détails qu’ils ont ajoutés à la Loi, ils détournent de l’obéissance à la Loi. Il dénonce leur ostentation et leur hypocrisie, dont nous n’avons plus du tout l’idée. Nous n’avons qu’à lire ces chapitres de Matthieu et de Luc, dans le discours sur la montagne : comment ces gens-là se mettaient au coin des places publiques quand il y avait beaucoup de monde et ils priaient beaucoup à haute voix, pour qu’on les remarque et qu’on sache que c’étaient eux les saints dans le peuple, ce qui leur permettait de mépriser les gens qui ne faisaient pas leur prière de la même manière. Ils jugeaient tout le monde : c’est la parabole de la paille et de la poutre.

Contre tous ces faux prophètes, Jésus le dit : « Vous les jugerez à leurs fruits. Regardez donc ce qu’ils font. » Jésus veut libérer le peuple de l’emprise de ces mauvais juifs, de ces juifs perfides, de ces juifs qui, depuis longtemps, ont trahi la Loi de Moïse pour asseoir leur autorité sur une prétendue valeur morale, qui n’est pas véritable. Jésus, comme saint Jean-Baptiste, les appelle “ race de vipères ” (Mt 12, 34).

Notre Père, l’Évangile éclairé par les Psaumes 1982

Lundi 3 mars

Nous avons grand besoin de l’intercession de saint Joseph et de la méditation de ses vertus.

Considérons surtout son détachement par rapport à lui-même. Nous avons tous un effort à faire pour nous renoncer à nous-mêmes.

Saint Joseph a fait tout ce que Dieu voulait de lui, mais n’a rien recherché par lui-même. Comme lui, pratiquons :

– l’oubli de soi
– le désintérêt de soi.

N’oublions pas que saint Joseph est le patron des causes désespérées. Ayons donc confiance en son patronage, prions-le, puis vivons dans l’abandon à Dieu et dans la joie.

Notre Père, 1er mars 1978

Mardi 4 mars

Saint Casimir, Sainte Face douloureuse

La charité que Notre-Seigneur nous enseigne est d’une autre nature, que j’ai résumée en deux mots qui s’apprennent par cœur : qui aime aide. Comment aider ? Précisément, le moine et la moniale ont tout quitté. Ayant tout quitté, ils sont prêts à donner de leurs services, à donner leur cœur, à donner leur énergie, à donner toutes leurs forces pour celui qui passe. C’est ainsi que le moine et la moniale appartiennent à un monastère. Très vite, les moines, même les ermites, ont conçu qu’il fallait, pour aider les gens qui passaient, des structures d’accueil. La grande structure d’accueil que même l’ermite, au fond de son désert, entretient, à laquelle il est rattaché précisément pour la charité, c’est l’Église catholique. Or, la charité envers le prochain, la meilleure, la plus parfaite qui soit, consiste à recevoir celui que Dieu nous donne pour l’inscrire dans l’Église, pour le mettre dans le sein de l’Église où il recevra tout, au temporel même et au spirituel.

Notre Père, 15 juin 1986

Mercredi 5 mars

Mercredi des Cendres

Quand on va faire pénitence, sévèrement, pendant quarante jours, il ne faut pas commencer à prendre la chose avec une mine sévère et tomber ainsi dans la déprime ; il faut toujours se rendre compte que nous avons intérêt à souffrir sur la terre pour jouir dans le Ciel, selon l’enseignement de sainte Thérèse. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait que, quand elle était petite, elle souffrait sans comprendre les croix que Dieu lui envoyait et que c’était bien pénible. Ensuite, elle a compris, fort jeune d’ailleurs, qu’elle souffrait parce que le Bon Dieu voulait cela pour le bien de son âme. À partir de ce moment-là, elle a compris la souffrance et elle a porté ses croix avec beaucoup plus de ferveur.

Il faut que nous portions les souffrances du carême avec la joie de souffrir quelque peu, par amour de Notre-Seigneur et le salut des âmes. Ce carême, dans son petit espace de temps, est l’exercice de cette marche vers la perfection qui doit nous conduire dans une vie humaine jusqu’au Ciel.

Notre Père, 24 février 1993

Jeudi 6 mars

Jeudi après les Cendres, Sainte Colette, Saintes Perpétue et Félicité

Mon choix définitif du Carmel était basé sur une conviction intime que là où il y avait plus de souffrance il y avait plus de bénéfices, que là où il y avait une existence plus obscure, une mort plus totale à soi-même, jaillissait un rayonnement de vie plus intense et je préférais renoncer moi-même à des joies fugitives, pour mériter à d’autres les joies éternelles.

La vie de missionnaire m’avait beaucoup souri, j’aurais voulu partir évangéliser des contrées lointaines. Ce désir était prononcé en mon âme comme il l’avait été en ma Thérèse chérie et, à mon tour, j’étais forcée d’avancer en détournant la tête. Je fais allusion à ce trait de notre vie : C’était pendant le voyage de Rome. Un prêtre nous passa une annale relatant l’apostolat de femmes missionnaires. En le recevant les traits de Thérèse s’épanouirent, mais bientôt elle me dit : « Rends cet écrit à son propriétaire, je ne veux pas le lire parce que j’exciterais par là des attraits que je ne veux pas suivre. » Ce qu’elle voulait c’était s’ensevelir au Carmel afin d’être oubliée et comptée pour rien, car elle estimait qu’il n’y avait d’œuvre féconde et durable que la seule sainteté dans la mort totale à soi-même.

Mémoires et Récits de Céline

Vendredi 7 mars

Premier Vendredi du mois, Saintes Perpétue et Félicité, Sainte Couronne d’épines, Saint Thomas d’Aquin

Je ne peux m’empêcher de croire que l’envie dont je me suis sentie pressée de vous envoyer ce sacré Cœur, venait de ce qu’il a le désir d’établir son empire dans votre communauté, et son règne d’amour dans nos cœurs. Ceux, ma chère Mère, qui sont dans la couronne d’épines qui environne cet aimable Cœur, sont ceux qui l’aiment et le suivent par les souffrances ; et ceux qui sont dans les lacs d’amour sont ceux qui l’aiment de l’amour de jouissance.

Lettre de ste Marguerite-Marie à Mère Henriette de Soudeilles, 15 septembre 1686

Cette image précieuse à tant de titres, disent nos chères sœurs de Nevers, est peinte en miniature sur une feuille de vélin, elle forme un rond dont le diamètre est de treize centimètres ; les marges ont été coupées. Au centre est le sacré Cœur entouré de huit jets de flammes, percé de trois clous autour desquels jaillissent aussi des flammes, et surmonté d’une croix. La plaie béante de ce divin Cœur, découpée horizontalement, laisse échapper des gouttes de sang et d’eau dont le mélange forme, du côté gauche, un nuage sanglant. On lit au milieu de la plaie le mot Caritas écrit en lettres d’or. Autour de cet aimable Cœur, règne une première couronne de nœuds entrelacés, anciennement appelés lacs d’amour, et autour de celle-ci, une autre couronne d’épines très mince et très déliée. Des cœurs sont enlacés dans ces deux couronnes. La couronne de nœuds en renferme quinze, mais celle d’épines n’en a pas plus de huit.

Samedi 8 mars

Samedi après les Cendres, Saint Jean de Dieu

Le Carême est appelé “ saint ” parce que les fidèles sont particulièrement invités, pendant ce temps, à s’éloigner du monde et de ses préoccupations ordinaires, pour se consacrer plus à Dieu par la pénitence et la conversion intérieure. Les cendres nous ont rappelé que la vie est brève et qu’elle est une épreuve : il faut mourir en ce monde pour vivre dans l’éternité !

Il faut le savoir, notre vie sera tentée de la même manière que l’a été celle du Christ. Tout cela est pour notre enseignement. Nous devons avoir confiance en notre Père du Ciel durant ce Carême comme durant les épreuves et les tentations de notre vie. Dieu n’abandonne pas ceux qui suivent Jésus. Jésus a été plus fort que le démon. Relisons le psaume que nous chantons dans les complies du dimanche et des fêtes. Ce psaume merveilleux nous donne confiance parce que Dieu entoure celui qu’Il aime et qui a confiance en Lui. Dans le désert et au milieu du tourment des tentations, nous n’avons qu’une chose à faire en relisant ce psaume : nous abandonner à Dieu. Nous ne sommes pas forts, mais Dieu est plus fort que le démon.

Notre Père, 24 février 1980

Dimanche 9 mars

1er dimanche de Carême, Saint Dominique Savio, Sainte Françoise Romaine

Le trait du 1er dimanche de carême est un chant très caractéristique du carême et pour les moines et les moniales adonnés à la contemplation ce chant est un bonheur. Cette mélodie est extraordinairement impressionnante. C’est un hymne ou une mélodie, presque une lamentation, mais de confiance en Dieu. C’est le psaume que nous chantons tous les dimanches et jours de fête à Complies, où Dieu se fait notre protecteur, nous nous réfugions sous les ailes du Bon Dieu. Dans le temps du Carême l’Église nous invite en nous faisant répéter « scapulis suis obumbrabit tibi » à nous réfugier sous les ailes de Dieu qui nous protégera, qui sera comme un bouclier. Pourquoi cela ? Parce que la vie est difficile. Ce long trait nous appelle à la confiance invincible en Dieu. Le démon s’est approché de Jésus pendant ce grand jeûne des 40 jours. Dans la vie on a des tentations. Le Christ les a eues pour nous montrer qu’il savait ce que c’était. Evidemment il en a été vainqueur, mais il les a éprouvées dans sa chair, dans son imagination, dans son esprit. Personne ne peut dire qu’il est un type à part, que Dieu l’a maudit, nous sommes tous comme Jésus-Christ et nous avons les réponses données par Jésus.

Notre Père, 12 février 1989

Lundi 10 mars

Quarante Martyrs de Sébaste

« Venez, les bénis de mon Père, posséder le Royaume qui vous a été préparé dès la constitution du monde ! »

Voilà la seule espérance chrétienne, voilà, au fond, la seule chose qui mérite d’être vécue. C’est pour cela que nous sommes en vie, c’est pour cela que nous luttons. Aimons à chanter le Ciel et sur ce point, comment ne pas être fâché de voir à quel degré nos modernes ne veulent plus entendre ces chants d’autrefois, ces cantiques qui nous parlaient du Ciel (...). cette pensée du Ciel promis est essentielle à notre vie chrétienne et le Ciel :

– c’est la fin des douleurs, des labeurs et des chutes, c’est le repos !

– c’est l’entrée dans la béatitude et la gloire d’une vie supérieure !

– c’est la plénitude de l’amour déjà répandu dans nos cœurs !

Voilà les trois vérités accessibles au moindre de nos fidèles, aux moindres des enfants de nos catéchismes.

Notre Père, Retraite sur la vie intérieure, 1964

Mardi 11 mars

Le PATER, c’est la prière du « moine-missionnaire » qui se veut, à l’exemple et à la suite du Père de Foucauld, « frère universel ». Et il ouvre sur l’AVE MARIA parce que c’est la Sainte Vierge, Médiatrice de toutes grâces, victorieuse de toutes les hérésies, qui nous détourne de succomber à la tentation, et qui nous délivre du mal en écrasant la tête du Serpent. Et c’est pourquoi « LEUR PRIÈRE RÉPÉTÉE SERA LE PATER », la prière que Jésus nous a enseignée : « Ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. » C’est un exorcisme. Le chapelet, c’est toute la révélation, c’est toute la religion. C’est pourquoi Notre-Dame a répété à chacune de ses apparitions : « Récitez le chapelet tous les jours. »

Frère Bruno de Jésus-Marie, 11 septembre 2010

Mercredi 12 mars

Mercredi des Quatre-Temps, Saint Pol de Léon, Saint Grégoire Ier

Vous savez combien j’estime les Pères de l’Église. Aujourd’hui c’est saint Grégoire le Grand, qui était tout petit, maladif, fragile, mais quel homme ! Quelle théologie, quelle science des âmes, quelle sainteté dans sa lutte contre les barbares au VIe siècle. Ce saint Grégoire parle d’une manière admirable et ardente, mais d’une manière tout à fait convenable aux moindres circonstances. N’importe qui comprend tout. Je vous l’ai dit et je le répète, plus on est saint, plus on est savant selon Dieu, plus on parle comme Jésus d’une manière simple et accessible aux enfants. Écoutons bien ce que Saint Grégoire le Grand nous dit ce matin : « conversio a Deo, aversio a creaturis ». La conversion, c’est de se retourner vers Dieu et pour cela, il faut se détourner des créatures. Conversio, aversio. Ce qui a donné en français l’aversion. C’est ce que notre Saint nous enseigne (...). Les saints préfèrent se retirer des grandes villes pour éviter le paganisme ambiant et chercher Dieu, puisqu’ils savent qu’il faut aller de la terre au Ciel, “ l’éternelle Patrie ”. Le Ciel, l’unique but de nos travaux (...). Nous ne sommes pas pour ici-bas, nous sommes pour le Ciel, l’unique objet de nos travaux, comme dit Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Elle mourait il y a cent ans. Elle aspirait au Ciel, elle y est, elle n’aspirait pas qu’au Ciel. Elle aspirait à revenir sur la terre pour faire aimer l’amour. Aller au Ciel pour contempler l’amour, revenir sur la terre pour le révéler à ceux qui ne le connaissent pas.

Notre Père, 24 août 1997

Jeudi 13 mars

Notre-Seigneur ne peut être laissé seul dans sa Passion. Il nous appelle à compatir à ses souffrances. Certes, il est l’athlète de Dieu, homme rayonnant la puissance de la divinité. Il accomplit son devoir avec fermeté, courage, afin qu’un jour, ses apôtres comprennent que c’est cela, être chrétien. Jésus doit sauver le monde par sa Croix, alors il avance.

Nous pourrions croire qu’il suffit d’admirer Jésus et de bénéficier de sa Croix, c’est en partie vrai car Jésus nous a sauvés tout seul. Dans son ombre, se tenait seulement l’Immaculée, la Vierge Marie : à eux deux, ils ont sauvé le monde ! Méditons sur la splendeur de notre athlète qui nous a sauvés lui seul et a donné, à des milliards d’hommes, la possibilité d’aller au Ciel, à condition qu’en retour ils l’aiment ainsi que sa Mère.

Cependant, puisque Jésus a tout fait avec tant de courage, que la Très Sainte Vierge a montré tant de fidélité et de courage pour que nous soyons sauvés, nous pourrions peut-être quand même y ajouter quelque chose. C’est même recommandé. Émus de ce dévouement de Jésus et de Marie pour la masse des hommes dont nous sommes, ayons à cœur de faire un petit quelque chose ici-bas, pour ne pas les laisser seuls, pour participer un peu à l’œuvre du salut du monde.

Notre Père, 19 mars 1995

Vendredi 14 mars

Vendredi des Quatre-Temps, Sainte Mathilde, La Lance et les Clous sacrés de NSJC

Regardez, ô Père Éternel, la Croix, les clous, la couronne d’épines, le roseau, les fouets sanglants, la colonne, la lance, le sépulcre, le Saint Suaire et tous les instruments qui ont servi à la Passion de Jésus, votre Divin Fils. Nous vous les offrons pour l’honneur et la gloire de votre Saint Nom et pour le salut de la France.

Sœur Marie de Saint-Pierre

Samedi 15 mars

Samedi des Quatre-Temps, Sainte Louise de Marillac

Soyez donc pour cela humble et douce à supporter les petites mortifications qui vous arriveront, souffrant avec une douce égalité et tranquillité d’être humiliée et contrariée, en pensant que c’est des moyens que le Cœur amoureux de votre bon Père céleste vous a préparés pour vous perfectionner selon ses désirs. Ne donnez pas la liberté à votre cœur de tant réfléchir inutilement sur ce qui vous mortifie et humilie : cela ne sert qu’à éteindre en vous l’esprit intérieur et engraisser votre amour-propre.

Avis de sainte Marguerite-Marie à une novice

Dimanche 16 mars

2e dimanche de Carême

Nous ne devons pas nous laisser abuser par le spectacle de la Transfiguration qui nous est donné aujourd’hui, nous sommes toujours dans la liturgie de carême, nous ne pensons pas à la gloire qui viendra après, mais nous sommes dans les mystères douloureux, nous devons nous enfoncer, nous aussi, dans les tribulations de notre Maître, car le disciple n’est pas supérieur à son Maître, disait Jésus, et s’ils m’ont haï et persécuté, ils vous haïront et vous persécuteront à votre tour, et c’est normal. Sachez que cela est inscrit dans le dessein de la Providence car, comme dit saint Paul, c’est par beaucoup de tribulations que nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu.

Ici-bas, la souffrance, et dans un autre monde, la jouissance. Voilà des choses bien importantes à nous rappeler en ce moment où nous comprenons très bien que les années qui nous restent à vivre, seront plutôt d’un écrasement, d’une décadence du monde et d’une horrible confusion, et de guerres et de famine, et de révolutions et de persécutions, plutôt que de gloire et de facilité.

Notre Père, 28 février 1988

Lundi 17 mars

Saint Patrice

L’obéissance de Jésus à saint Joseph était pleine d’amour, c’était un amour qui se voulait obéissant, c’était un amour dont le fruit était l’obéissance. Disons que Jésus aima tellement saint Joseph qu’il était ravi de lui obéir et il était tellement heureux de lui obéir, il trouvait tellement de joie dans son amour pour lui à lui obéir, qu’il n’a pas voulu que cela cesse au Ciel. C’est un surcroît d’amour de Notre-Seigneur qui a transformé cette obéissance à laquelle il était obligé sur la terre, en une obéissance toute volontaire quand il est dans la gloire du Ciel, quand sa sainte humanité est dans le sein du Père, il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, il est le Fils de Dieu, il est le Maître de toute chose. À ce moment-là, il accorde à saint Joseph, il reconnaît à saint Joseph, pour ainsi dire il persiste à reconnaître saint Joseph comme étant son père nourricier, ayant autorité sur lui ; comme à la Sainte Vierge, mais dans le cas de la Sainte Vierge, il y a tout de même quelque chose de très différent, c’est son Immaculée Conception (à suivre).

Notre Père, 19 mars 1985

Mardi 18 mars

Saint Cyrille de Jérusalem

Saint Joseph s’est révélé comme un grand saint, un très grand saint, ayant une très grande puissance au Ciel. Cela est relativement récent, mais c’était tout de même déjà en germe, enveloppé dans la tradition intime, cordiale de l’Église. Cela éclate dans les hymnes de notre bréviaire. Vous l’avez entendu dans l’hymne des matines : saint Joseph est la colonne de l’Église, le soutien de l’Église. Maintenant, il est déclaré par les papes récents le patron universel de l’Église. Les saints ont fait l’expérience de sa toute-puissance sur le Cœur de Dieu : sainte Thérèse d’Avila, le Bx frère André misant sur cette puissance de saint Joseph, construisant ce grand oratoire et multipliant les miracles, à profusion, lui, le tout humble frère André, par l’huile de la lampe qui brûle devant la statue de saint Joseph. Vraiment, c’est saint Joseph lui-même, tout-puissant sur le Cœur de Dieu.

C’est un fait d’amour. Qu’est-ce que cela nous indique ? Cela nous indique qu’il faut faire de même : si nous voulons faire comme Jésus, si nous voulons ressembler à Notre-Seigneur et à la Très Sainte Vierge, il faut transformer notre obéissance due en amour gracieux (à suivre).

Notre Père, 19 mars 1985

Mercredi 19 mars

Saint Joseph

Il faut que nous aimions saint Joseph, il faut que nous lui rendions grâces, il faut que nous soyons pleins de reconnaissance pour cette aide qu’il nous a donnée jusqu’à ce jour, pleins de confiance qu’il nous la continuera autant de temps que nous continuerons notre service de l’Église et en nous fondant le cœur de reconnaissance, lui demander encore, parce qu’il aime quand même que nous lui demandions, non pas lui demander les biens matériels, mais lui demander tout simplement la croissance de notre œuvre si elle est tout simplement pour le service de Dieu et de l’Église. Qu’il continue à la protéger, qu’il lui donne son accroissement, qu’il la préserve des grands périls et, en échange de cela, il me semble que nous pouvons redoubler de ferveur envers saint Joseph et redoubler aussi dans notre effort d’imitation de ses très grandes vertus.

Notre Père, 19 mars 1985

Jeudi 20 mars

Je plaindrai le moine, le pauvre, le moindre d’entre vous si, dans notre vie modeste et pas glorieuse, pas riche, pas très comblée de biens humains, on ne saurait pas pourquoi on vit si on n’avait pas médité la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare. Si on a le nez sur notre misère et qu’on ne regarde pas le Ciel, qu’on ne pense pas à l’avenir qui nous attend si nous sommes fidèles, il y a de quoi être désespéré. On perd tout ! Le Ciel et la terre tout à la fois ! C’est simple comme bonjour ! La religion de Jésus-Christ, c’est la plus simple du monde. Je ne veux pas être riche, je préfère mourir de faim, mourir de soif, mourir d’humiliations, avec des chiens qui me lèchent les plaies, je préfère cela cent fois puisque ça va finir et que quand ce se sera fini, ce sera le Ciel pour toujours.

Même sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, cette simple petite Thérèse, elle avait compris cela tout de suite, voyant mourir sa mère. Le cercueil de sa mère dressé dans le couloir, le couvercle du cercueil... Elle a tout compris et elle s’est dit : « La terre, ce n’est rien ! C’est la préparation du Ciel ! » Elle n’a pensé qu’à aller au Ciel. Nous, si nous faisons pareil, nous aurons compris toute notre religion.

Notre Père, 12 juin 1993

Vendredi 21 mars

Saint Benoît, Saint Suaire de Notre-Seigneur

Au-delà d’un certain seuil de passion d’amour, on ne peut aimer qu’en brûlant de souffrir et de souffrir continuellement pour celui qu’on aime. Quand on a une vie heureuse naturellement, on désire au fond, tout en le craignant, être tout d’un coup jeté dans l’affliction. C’est évident, parce que Lui nous a aimés ainsi, Il nous a amenés à lui, Il nous a sauvés en souffrant. La Face adorable qu’Il nous présente est une Face ravagée et meurtrie. La Sainte Face du Saint Suaire de Turin, voilà aussi un culte, voilà aussi une dévotion capable de sauver les âmes. « Plus nous embrassons la Croix, plus nous tenons Jésus qui y est attaché », comme dit le Père de Foucauld.

Ainsi Marie-Madeleine suivit Notre-Seigneur jusqu’au Calvaire. Je dis qu’elle était heureuse de souffrir ce qu’elle souffrait au pied du Calvaire, de souffrir avec lui, pour lui, d’avoir cette occasion magnifiquement tragique et douloureuse de lui montrer jusqu’à quel point elle l’aimait. C’est ainsi que nous voyons dans la vie de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus que, à la fin, dans ses souffrances très vives, continuelles, de sa tuberculose qui la ravageait, elle déclarait qu’elle ne pouvait plus souffrir, qu’elle ne souffrait plus, tellement la joie inondait le centre de son âme. Cette petite enfant qui était dans le brasier de la souffrance, disait : « Je ne peux plus souffrir ! »

Notre Père, retraite aux frères des écoles chrétiennes, 1962

Samedi 22 mars

Bx Clément Auguste von Galen

Le mardi, faire sa demeure dans la sacrée plaie de la main gauche de Notre-Seigneur prenant la qualité d’un enfant prodigue devant son père, lui demandant pardon d’avoir si longtemps abusé de ses grâces par nos égarements en résistant à sa sainte Volonté. Et avec une confiance filiale, nous jeter entre ses bras, que son amour lui fait étendre sur la Croix pour nous recevoir. Disons-lui souvent : « Mon Dieu, vous êtes mon Père, ayez pitié de moi selon la grandeur de vos miséricordes. Je m’abandonne a vous ; ne me rejetez pas, car je sais que l’enfant ne peut périr entre les bras d’un Père tout-puissant. Et d’autres fois, regardant sa bonté et son amour, dites-lui : Ô mon bon Père, rendez-moi digne d’accomplir en tout votre sainte volonté, car je suis toute à vous. »

Exercez en ce jour la vertu de douceur et de patience.

Défi de sainte Marguerite-Marie à ses novices.

Dimanche 23 mars

3e dimanche de Carême

Quelle raison y a-t-il de croire les malheureuses victimes de cette catastrophe, d’une tour qui est tombée et qui a tué dix-huit personnes, de les croire plus pécheurs que les autres habitants de Jérusalem ? Aucune ! Mais c’est un “ signe ” et ces pauvres victimes ont payé de leur vie un avertissement donné à tous leurs contemporains, c’est un “ signe des temps ” pour tous les survivants, pour tous les autres habitants de Jérusalem : avertissement que Jésus formule une seconde fois : « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous de la même manière ! »

Ce qui s’est accompli à la lettre quarante ans plus tard, lorsque les Romains ont renversé un à un les remparts de Jérusalem, ne laissant pas pierre sur pierre.

Mes bien chers frères, nous sommes en train de revivre cette page d’Évangile à la lettre ! « Ou bien vous semble-t-il que les 5000, 6000 ou 7000 personnes que les tours de Manhattan ont tuées dans leur chute étaient plus coupables que tous les habitants de New-York ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne voulez pas faire pénitence, vous périrez tous de même. » Ce n’est pas moi qui vous le dis, malheureusement ce ne sont pas non plus nos autorités religieuses, mais c’est Notre-Dame de Fatima dans son grand Secret, dont Elle voulait que nous fussions avertis en 1960, il y a quarante ans, précisément.

Frère Bruno de Jésus-Marie, 29 septembre 2001

Lundi 24 mars

Saint Gabriel archange

L’archange Gabriel est près de la Vierge Marie pour lui annoncer la grande nouvelle de sa vocation de toute l’éternité : devenir la Mère du Christ. L’archange Gabriel, dont le nom signifie « Force de Dieu » est lui aussi armé contre le démon pour le repousser et protéger cette enfant qui va devenir la Mère du Sauveur, être le garant de son Immaculée Conception. J’imagine cette Force de Dieu, mais aussi ce cœur, cette charité, cet amour brûlant de l’archange pour la Vierge Marie puisqu’il s’incline devant elle et lui dit des paroles merveilleuses. Nous avons une grande dévotion pour l’archange Gabriel, peut-être pas suffisante.

Comme deux cariatides, au commencement et à la fin de l’Évangile, il y a aussi l’archange Saint Michel. Lui serait l’équivalent d’un Saint Georges, mais archange venu du Ciel et, de tout temps, ayant livré au démon un combat que raconte l’APOCALYPSE. Là, ce n’est pas un mythe, mais la réalité profonde de l’histoire.

Avec ces deux anges, il me semble que l’amour et la violence s’unissent pour composer le tableau de l’infinie sainteté de Dieu. La Vierge Marie avait près d’Elle l’archange Gabriel et selon la figuration de Maximilien-Marie Kolbe, la Vierge Marie est déléguée au règne de la Miséricorde.

Notre Père, 23 avril 1998

Mardi 25 mars

Annonciation de la Bse Vierge Marie

C’est la fête du Bon Plaisir de Dieu parce que le Bon Plaisir de Dieu est illustré d’une manière incomparable dans cette fête de l’Annonciation par le Fiat de la Vierge Marie. Ce Fiat de la Vierge Marie précisément, d’une manière tout-à-fait éminente nous montre ce qu’est la confiance de la créature qui, à l’aveugle, même devant les choses les plus surprenantes, nous force à accepter la volonté de Dieu la plus inattendue qui soit, avec confiance, avec amour, inclinant notre esprit et notre cœur à ce que Dieu a déterminé de toute éternité pour nous, sachant invinciblement que cette volonté de Bon Plaisir de Dieu est admirable. Voilà de quoi nous faire terminer cette magnifique journée de l’Annonciation dans une joie d’enfant. Que cette joie nous fasse embrasser avec ferveur, avec amour, notre propre vie, la vie de notre communauté, notre destinée actuelle, en y voyant au-delà des grandes lois de la volonté signifiée de Dieu un désir particulier que Dieu a d’obtenir notre consentement à des choses que nous ne pouvons pas contrôler, que nous n’avons pas désirées, mais qu’il nous offre pour notre plus grand bien et pour le bien général de l’Église et du salut des âmes.

Voilà quelle sera notre offrande au salut du Saint-Sacrement et Jésus en réponse nous donnera sa bénédiction comme il l’a donnée à cette Vierge qui acceptait de devenir sa Mère, impromptu parce que tel était le Bon Plaisir de Dieu auquel elle s’était vouée entièrement.

Notre Père, 3 avril 1989

Mercredi 26 mars

Ce qui plaît à Dieu, c’est de marcher dans ses voies, de garder ses cérémonies et d’obéir à ses commandements. On dit que c’est un Dieu de crainte tandis que le Dieu du Nouveau Testament est un Dieu d’amour. Ce Dieu de crainte inspire l’amour de ses créatures puisqu’il leur donne des ordres. S’il leur donne des ordres, c’est un cadeau qu’il leur fait parce que ces ordres leur donnent l’occasion d’y répondre, et en les suivant, en y obéissant, de mériter quelque chose à ses yeux. La loi d’amour ne doit pas abolir la loi de crainte. Jésus dit : « Je ne suis pas venu abolir la loi mais la parfaire », cela veut dire la pousser plus loin, mais en vous donnant un supplément de grâces afin que vous ayez l’amour de ma loi, l’amour de mon Cœur jusqu’à la perfection.

Notre Père, 6 mars 1993

Jeudi 27 mars

Saint Jean Damascène

Je méditais cet évangile de la Vigne, de saint Jean, du Discours après la Cène : « Je suis la vraie Vigne, vous êtes les sarments et mon Père est le vigneron. » Il m’a semblé que quelqu’un parlait, me disait ces paroles en même temps que je les lisais et, dans une lumière extraordinaire, j’en voyais toute la profondeur, j’en comprenais toute la vérité, comme jamais plus je ne l’ai comprise depuis. Cet abîme m’était révélé comme me parlant de mon propre sacerdoce. C’était ainsi mon sacerdoce qui était donné là comme un fruit de vie et ces mots, que le Père voulait que je porte du fruit, beaucoup de fruit, du fruit en abondance et qu’il faudrait émonder, purifier, c’est-à-dire mutiler dans la douleur le sarment pour qu’il porte du fruit davantage.

Tout cela me rentrait dans le cœur. Je voyais bien que c’était une volonté du Père céleste pour tous les prêtres du monde et donc, pour moi en particulier, et que Notre-Seigneur voulait d’une même volonté ce que son Père voulait, à savoir que nous portions du fruit en abondance. Ce mot revenait huit fois en quelques lignes et me montrait cette volonté de Dieu que son sacerdoce soit fécond dans tous les prêtres de la terre et en moi.

Notre Père, 25 mars 1973

Vendredi 28 mars

Saint Jean de Capistran, Cinq Plaies de Notre-Seigneur

Il me semble qu’il est dans votre communauté, comme dans le lieu de ses délices, pour y répandre abondamment les profusions de son amour, par des grâces sanctifiantes et salutaires. Aussi, est-ce l’ardent désir qu’il a de les communiquer aux âmes et aux cœurs bien disposés qui le fait désirer d’être connu, aimé et glorifié de ses créatures, dans lesquelles il veut établir son empire comme la source de tout bien, afin de pourvoir à leurs besoins. C’est pour cela qu’il veut qu’on s’adresse à lui avec une grande confiance.

Un des plus efficaces moyens d’obtenir ce que nous demandons, c’est de le faire par le saint sacrifice de la messe, les vendredis, en faisant dire trois ou bien cinq oraisons en l’honneur des cinq plaies de Notre-Seigneur. Plusieurs personnes qui étaient à l’extrémité, ont été guéries d’une manière miraculeuse : mon frère, le prêtre, en est un. On donne aux malades cinq billets, pour leur faire avaler le matin, où l’on écrit d’un côté : Le sacré Cœur de Jésus vous guérisse ! et de l’autre côté : Louée soit à jamais la très pure et immaculée Conception de Marie, Mère de Dieu ! le tout en abréviation si l’on veut.

Lettre de ste Marguerite-Marie à Mère de Saumaise, juin 1688

Samedi 29 mars

Sainte Gladys

Afin que ce divin Cœur établisse son empire sur mon entière destruction et anéantissement, je me ferais un doux plaisir de me voir abaissée et ruinée d’estime, à mesure qu’il est honoré et élevé dans l’esprit des créatures, desquelles je voudrais être inconnue, à mesure qu’il en est reconnu ; car lui seul mérite tout l’amour, l’honneur, la gloire et la louange, dans le temps et l’éternité. Et puisque vous voulez que je vous dise simplement mes pensées, faites-moi donc la grâce que le tout demeure dans le secret du sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; lequel m’ôtant le moyen de réfléchir sur ce que je vous dis, je vous parle sans y penser, suivant les mouvements qu’il me donne. Mais faites-moi connaître tout ce qu’il y a de mal ; vous assurant que je ne veux rien, en tout et partout, que l’accomplissement du bon plaisir divin, laissant à ce divin Cœur de vouloir et désirer en moi et pour moi selon qu’il lui plaira. Je me contente de l’aimer seul, et puis il aimera pour moi tout ce qu’il veut que j’aime.

Lettre de sainte Marguerite-Marie au Père Croiset, août 1689

Dimanche 30 mars

4e dimanche de Carême : Lætare

C’est le moment pour nous d’abord de nous examiner très pratiquement pour savoir si nous sommes entrés en Carême, si nous avons mis à profit ce temps qui nous a été donné pour faire pénitence et ainsi parvenir à la maîtrise de nous-mêmes et à l’abandon des liens du péché. Mais aussi, c’est le moment pour nous de comprendre le bien de cette purification, de nous réjouir de cette conversion qui nous est offerte et que, j’espère, nous sommes en train de réaliser ; de la voir avec un regard comme prophétique, dans l’espérance de la semaine de Pâques, dans l’espérance de ce mystère chrétien auquel nous sommes invités à participer et auquel nous nous préparons activement par ce Carême. La liberté est devant nous, la liberté d’une âme qui se donne totalement à l’amour, à l’amour du Christ : elle sera libérée, elle sera fortifiée par le Christ, elle sera féconde en bonnes œuvres, en vertus puissantes, en bienfaits à toutes sortes d’âmes. Voilà ce à quoi le Carême doit aboutir. Il était bien de se réjouir aujourd’hui avant de reprendre un effort nouveau et ainsi d’aborder la Semaine sainte avec un cœur vraiment libéré des choses de la chair, du monde et du péché ; un cœur capable de s’unir à tous les sentiments de Jésus dans la semaine de la Passion afin de mourir avec lui, pour ressusciter avec lui et, de toute manière, ne jamais être séparé de lui.

Notre Père, 24 mars 1967

Lundi 31 mars

Dans le désir de satisfaire au vôtre d’avoir quelque pratique, j’ai voyagé dans notre chapelle du Sacré-Cœur pour vous ; mais mes péchés me rendent indigne d’entendre sa voix, et n’ai eu autre pensée sinon qu’il chérit tendrement votre chère âme, et qu’il prendra plaisir que tous les jours de ce saint temps de Carême vous lui rendiez trois visites, soit devant son image, ou devant le très auguste Sacrement. La première, pour lui demander que ce divin Cœur soit un canal par lequel le Père éternel découle continuellement ses miséricordes sur les cœurs endurcis des pécheurs, pour les attirera son amour et connaissance. La seconde visite sera pour le prier d’établir son règne de charité et d’amour dans notre Institut. Et la troisième, pour vous offrir à lui comme une victime d’holocauste pour être consommée sur la Croix de votre abjection par les ardeurs de son pur amour ; et vous pourrez faire tout cela en esprit.

Lettre de sainte Marguerite-Marie à la sœur de la Barge, mars 1689