Méditations quotidiennes

Vendredi 1er novembre

Toussaint

Nous venons de chanter cette magnifique antienne du Magnificat de la Toussaint : « O quam gloriosum est regnum cælorum – Oh ! comme il est glorieux, ce règne du Ciel ! » Tous les élus seront avec le Christ, revêtus de robes blanches, et ils le suivront partout où Il ira. Quelle magnifique perspective, bien faite pour fortifier nos âmes, pour réjouir nos cœurs ! Nous sommes faits pour le Ciel. Et, par cette foi qui est une docilité de notre intelligence, qui est une ardeur de notre cœur, qui est cette fidélité à la Vérité, rigoureuse, et aussi cette vérité de notre fidélité, bien humble, modeste, qui doit durer de jour en jour, de mois en mois, d’année en année, jusqu’à la fin de notre existence, grâce à cela qui n’est pas grand-chose somme toute, nous mériterons par la grâce de Dieu, d’entrer dans le séjour des élus, d’être auprès du Christ et de sa Sainte Mère pendant l’éternité et l’éternité des éternités.

Plus on y pense, plus on est bouleversé par la vérité de ce mot de saint Paul dans l’Épître aux Romains : « Non sum con dignæ passiones hujus mundi », « Elles sont sans proportion les souffrances du monde présent » avec cette masse de gloire qui nous a été préparée dans le Ciel. Comme nous serions mal avisés, lâches et perdants de toute manière, de sacrifier les biens éternels pour les choses passagères.

Notre Père, 1er novembre 1984

Samedi 2 novembre

Commémoraison de tous les fidèles défunts

Après avoir contemplé les splendeurs de l’Église triomphante du Ciel, nous allons porter nos yeux sur l’Église souffrante du Purgatoire. Nous allons évoquer dans ces tristes vêpres des morts et dans ces complies, pleins d’espérance cependant, nos amis, nos parents, nos bien-aimés disparus. Où sont-ils ? Comment sont-ils ? Ils ont passé ce mur, infranchissable aux vivants, de la mort. Nous les avons vus sur leur lit funèbre, les yeux clos, un léger sourire illuminant leur visage, leurs oreilles fermées aux bruits de la terre, leur bouche muette pour toujours. Quelle muraille ! Ils sont passés. Ils sont allés là où nous ne pouvons pas les suivre.

La mort ! Énigme redoutable que seul le Christ a éclairée d’une lumière sans ombre, d’une certitude triomphale. Elle n’est qu’un passage. Lui-même est passé par la mort et Il est revenu nous en parler et nous affirmer que, au-delà de la mort, les chrétiens, ses fidèles, étaient toujours avec Lui. Ce qui compte, c’est la foi au sens de la fidélité. J’ai répondu à la fidélité de Dieu par la fidélité de tout mon cœur. J’ai avancé dans ma carrière, je me suis jeté dans la mort pour tomber dans les bras de Dieu, sur son Cœur. (à suivre)

Dimanche 3 novembre

Saint Martin de Porrès, saint Hubert

Chacun de nos êtres, avec la grâce de Dieu, peut méditer sur ce mystère de la mort, avec ce calme, cette bravoure surnaturelle, cette simplicité d’enfant, cette exaltation de l’amour. Regardant la mort en face, sachant que la mort est le plus bel acte de la vie. Une mort, acte d’amour de Dieu et du prochain, c’est le rassemblement de toutes les forces, de toutes les énergies spirituelles de cet autre Christ qu’est l’homme baptisé, il produit le fruit le plus savoureux de toute sa carrière, pour l’offrir à Dieu : « Seigneur, je m’offre moi-même à Vous en sacrifice d’agréable odeur, uni au sacrifice du Christ et de la Sainte Vierge, au sacrifice quotidien de l’Église, pour votre règne et le règne du Cœur Immaculé de Marie par toute la terre ! » Il faut que nous vivions dans cette pensée. Alors, notre vie sera facile, belle, méritoire, salutaire, pour nous, pour ceux que nous aimons le plus, et pour l’Église et la Patrie.

Notre Père, 1er novembre 1984

Lundi 4 novembre

Saint Charles Borromée

Dieu a donné au Père de Foucauld la mort qu’il a voulue : une mort par amour de Jésus. Une mort d’amour, dans une parfaite conformité à son Divin Maître. Puisque son amour se voulait tout d’imitation, Jésus lui a donné la grâce de cette configuration suprême. Un peu comme saint François d’Assise recevant les stigmates de la Passion. C’est le Christus factus est obediens usque ad mortem, mortem autem crucis, qu’il faudrait chanter là : le Christ, lui qui était Dieu, s’est fait obéissant. Non seulement il s’est fait homme, mais serviteur et esclave. Et il est descendu davantage, jusqu’à cette ignominie de la mort de la Croix (Ph 2, 5-11).

Pour le Père de Foucauld, l’humilité n’est pas une médiocre vertu bourgeoise : c’est descendre, descendre, descendre, jusqu’à l’abjection. Or, la plus complète abjection n’est-elle pas la mort de la Croix ? C’est pourquoi il a désiré descendre jusque-là : « Pense que tu dois mourir martyr, dépouillé de tout, étendu à terre, nu, méconnaissable, couvert de sang et de blessures, violemment et douloureusement tué, et désire que ce soit aujourd’hui. »

Frère Bruno de Jésus-Marie, Charles de foucauld, p. 266

Mardi 5 novembre

Sainte Sylvie, Saintes Reliques

Nous sommes dans le rayonnement de la fête de la Toussaint et notre pensée va vers le Ciel. Nous imaginons bien quels en sont les membres, les trois Personnes de la Sainte Trinité, saint Joseph, saint Jean-Baptiste, les Apôtres, les Archanges, les Anges, tous les saints et toute la foule innombrable dont parle l’Apocalypse. C’est une immense famille. C’est la récompense céleste de ces êtres qui sont tous humbles, ce sont tous des enfants, tous des doux et ainsi de chacune des béatitudes de l’Évangile, mais surtout ces vertus de petitesse, d’humilité, de la voie d’enfance. C’est la société de Marie car la Vierge Marie est au centre dans le sein de Dieu et tous ces êtres sont pleins, pour elle, de respect, d’admiration, un immense respect, un amour d’une parfaite pureté, parfaite humilité. Elle est bien avec les êtres qui lui sont, par là, semblables. Souvenons-nous des rapports que la Vierge Marie, déjà sur la terre, a eus avec tous ces saints qui sont au Ciel pour comprendre les relations de la Vierge avec ces êtres personnels, très différents les uns des autres et toujours courtois avec elle et elle ayant tellement de gentillesse à leur égard.

Notre Père, 7 novembre 1992

Mercredi 6 novembre

Bx Martyrs d’Espagne (1936-1939)

Que le bon Dieu nous demande tout ce qu’Il veut, mais qu’Il convertisse les pauvres pécheurs. Nous serons heureuses au Ciel d’avoir souffert pour Lui sur la terre. Ne vous attristez pas de la croix que Notre-Seigneur vous envoie. C’est pour que votre récompense soit plus grande dans l’éternité. Alors, nous jouirons de la félicité de notre bon Dieu, dans la mesure où, ici-bas, nous aurons souffert, unis à Ses douleurs et à Ses amertumes, et nous sommes bien heureuses d’avoir la grâce de pouvoir L’aimer en souffrant.

Lettre de sœur Lucie à sa mère, 14 février 1939

Jeudi 7 novembre

Dies natalis du Père Constant Lievens

C’est Toi qui m’a choisie, c’est Toi qui m’a cherchée comme ta créature aimée, pécheresse pourtant, brebis et drachme perdue de ton Évangile. Ainsi me suis-je sentie entourée d’une invisible sollicitude, aimée avant de connaître le prix d’un tel Amour, avant d’avoir songé que ce puisse être de Toi, et sans l’avoir ambitionné ni mérité. Qu’il est doux pour une fragile créature d’être soutenue, guidée, sans cesse réconfortée par un Seigneur si puissant qui la tient dans sa pensée et la garde dans son cœur en raison de son inexplicable amour ! (...) Alors je n’eus plus que ton amour au cœur. C’était une force qui transfigurait toute ma vie. J’ai connu ce qu’est l’union d’un Dieu à sa créature, intime, tranquille, victorieuse de tout obstacle parce que rien ne résiste à son empire. J’étais conscient de ton envahissement. (...) Mourir n’est rien, si c’est me débarrasser de tout ce qui n’est pas Toi et de ne plus m’embarrasser même de moi ! Être à Toi, paisiblement, saintement, pour Toi seul ! Ah, tu as réussis ce que tu voulais !

Notre Père, page mystique no 98

Jésus mon bonheur, juin 1977

Vendredi 8 novembre

Ste Élisabeth de la Trinité, Bx Jean Duns Scot

Une louange de gloire, c’est une âme qui demeure en Dieu, qui l’aime d’un amour pur et désintéressé, sans se rechercher dans la douceur de cet amour ; qui l’aime par-dessus tous ses dons et quand même elle n’aurait rien reçu de Lui, et qui désire du bien à l’Objet ainsi aimé. Or, comment désirer et vouloir effectivement du bien à Dieu si ce n’est en accomplissant sa volonté, puisque cette volonté ordonne toutes choses pour sa plus grande gloire ? Donc cette âme doit s’y livrer pleinement, éperdument, jusqu’à ne plus vouloir autre chose que ce que Dieu veut.

Sainte Élisabeth de la Trinité

Samedi 9 novembre

Dédicace de la basilique du Saint-Sauveur

La fête de la Dédicace de la Basilique du Saint-Sauveur a un accent particulier dans nos souvenirs de pèlerins, ou nos méditations des Saintes Écritures. Le Saint-Sauveur, c’est une appellation du Seigneur qui est extraordinairement respectueuse, extraordinairement affectueuse et extraordinairement pathétique. Elle s’apparente à l’autre nom de Notre-Seigneur, celui du Bon Pasteur. Le Bon Pasteur, ce n’est pas le Christ-Roi. On pourrait méditer chaque titre de Jésus, l’un après l’autre dans leurs différences, leurs couleurs, leurs messages particuliers. Ces deux noms sont très doux aux âmes : le Bon Pasteur, le Saint-Sauveur. Pensons à ces deux mots : Saint Sauveur, Bon Pasteur, mais en les armant, les ornant tout à la fois des signes de la Passion du Christ et aussi des couronnes de ses diverses appellations. Il est Roi des rois, Seigneur des seigneurs.

Cette année encore, la fête du Saint-Sauveur nous donnera du courage dans l’amour très intime, très fraternel des brebis et de leur bon Pasteur et des pauvres pécheurs qui retrouvent la joie dans celui qui est leur Saint Sauveur.

Notre Père, 9 novembre 1999

Dimanche 10 novembre

Saint Léon le Grand, Saint André Avellin

Jésus aime les pratiquants, il aime les fidèles, les disciples, il les aimera toujours, il nous aime encore. Il dit que nous sommes sa mère et ses frères si nous faisons ce que Dieu veut. À ceux qui ont tout quitté, il promet le centuple en ce monde avec des persécutions et la vie éternelle. Il est tellement reconnaissant à ceux qui ont fait du bien à chacun de ses disciples. Il a une prédilection pour les enfants.

Juste avant sa Passion – encore une preuve – : il est là dans la cour du Trésor dans le Temple de Jérusalem, il voit une pauvre femme qui vient et qui verse une petite monnaie dans le trésor. Mais lui qui est Dieu sait que c’est son dernier argent. Elle n’a plus rien et ce rien qu’elle a, elle vient le verser au trésor. Jésus le sait de sa science divine et il le fait remarquer aux Apôtres en disant : « Celle-là, elle a donné plus que les autres. » Évidemment, c’est le Cœur de Dieu attentif au moindre de nos sacrifices pour les récompenser tous. Quel cœur !

Notre Père, 14 septembre 1986

Lundi 11 novembre

Saint Martin

S’il n’y avait pas eu la forte influence de grands saints, comme saint Hilaire, et dans les campagnes de saint Martin, la France se serait faite arienne ! Il faudra attendre cent ans pour que Clovis, le franc, le francilien païen, ni arien ni catholique, se convertisse et que, à ce moment-là il fasse régner le catholicisme. Il trouve une population gallo-romaine intacte, grâce à saint Martin ! Qu’en tirons-nous ? Cette simple réflexion que, en 356, il semblait que, dans l’Église, la lumière de la vraie foi s’était comme éteinte. Il n’y avait plus que quelques athlètes de la foi. C’est avec ces saints que la foi catholique subsista. Un changement politique, un changement de disposition chez l’empereur, et voilà que le catholicisme va refleurir ! Tous ces gens qui étaient tombés dans l’hérésie et qui n’en savaient même rien, ne s’en rendaient pas compte, étaient des lâches, reviennent tout d’un coup au catholicisme, et c’est une époque des plus brillantes de la Chrétienté.

Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? Ne nous désespérons pas ! Les choses changent très vite. La foi catholique est capable de refleurir très vite ; ce qu’il faut, ce sont des saints qui maintiennent les traditions dans les mauvais jours pour que, aux beaux jours, ils puissent produire au centuple et reconquérir ce qui a été perdu.

Notre Père, 11 novembre 1984

Mardi 12 novembre

Saint Josaphat, Saint Martin Ier

Saint Josaphat, évêque et martyr : c’est aussi un Polonais. Il ressemble comme un frère religieux, comme un compatriote à saint Maximilien. Sa vie est admirable. Lui aussi aimait la Sainte Vierge, lui aussi est mort d’une manière tragique pour sa foi. Nous n’avons qu’à nous dire : s’il y a tant de saints dans cette voie, elle est très sûre et ne changera pas. Il n’y a pas deux manières de chrétiens, il n’y en a qu’une, c’est d’imiter Jésus-Christ, d’être plein de compassion pour la Sainte Vierge, d’obéir à l’Église. Cette voie est claire. C’est vraiment la vie, la voie, la vérité. C’est Jésus-Christ qu’il faut aimer, servir, imiter et pour qui nous devons être prêts à donner notre vie entière avec la protection et bénédiction de la très Sainte Vierge Marie, l’Immaculée.

Notre Père, 14 novembre 1997

Mercredi 13 novembre

Saint Brice, Saint Didace

L’important est en ceci que, pour une bonne moitié de notre ouvrage de Croisés, il ne nous est demandé que de prier. Non de bâtir, non de courir ni de conquérir, non de polémiquer ni de se battre, ni même de prêcher dans les rues, non de faire des miracles ni de nous épuiser en mortifications ; non d’entreprendre de grands travaux ni même de réussir dans notre devoir d’état. Mais de prier. S’il était possible, longuement et avec un ardent amour ; sinon, par petites doses, de moments en moments, parfois dans le silence de la nuit. Ce n’est pas rien. Ce ne sont, surtout pas ! des paroles que nul n’écoute et qui ne produisent rien. Car voici l’explication de ce premier devoir de notre Croisade : Prier, c’est demander à notre très chéri Père céleste et obtenir, que l’énorme machine de sa création se mette en marche ou accélère son mouvement pour que s’accomplissent les trois merveilles que nous exprimons par de simples paroles : « Que votre Nom soit sanctifié ! que votre Règne arrive ! que votre Volonté soit faite ! » À ces mots s’opère un changement cosmique et les forces des armées humaines, ou infernales, reculent sous la poussée des toutes-puissances célestielles.

Notre Père, Lettre à la phalange no 53, décembre 1995
Saint Didace, modèle de phalangiste

Jeudi 14 novembre

Saint Josaphat, Toussaint du Carmel, Saint Montan (Vivarais)

Nous fêtons pour le bonheur de nos sœurs tous les saints du carmel. Le carmel, puisque Notre-Dame de Fatima nous en a donné quelque signe, est véritablement un ordre particulier et tout à la fois général. La Vierge du Carmel, “ decor carmeli ” : j’aime bien traduire ce mot qui veut dire “ beauté du carmel ” par “ sourire du carmel ”. Comment une carmélite, un carme pourraient-ils être tristes avec cet extraordinaire élan mystique que leur ont donné leurs fondateurs ou leurs réformateurs du seizième siècle, sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix ? Nous puisons tant que nous pouvons, tant que nous voulons, dans cette spiritualité merveilleuse.

Notre Père, 14 novembre 1992

Vendredi 15 novembre

Saint Albert le Grand, Bse Marie de la Passion

Premier châtiment annoncé dans le discours eschatologique : la destruction de Jérusalem. C’est tellement clair que, par le seul fait de la destruction prédite par Jésus et réalisée exactement, les juifs devraient se convertir. S’ils ne se convertissent pas, à travers les siècles, ils sont tous absolument, individuellement, et en bloc, fautifs. Jésus leur a laissé, avec sa mort et sa résurrection, trente-six preuves de la vérité de sa mission. Hostiles, ils sont punis de siècle en siècle pour leur obstination.

Mais, d’après l’Apocalypse, nous savons que ce que Jésus a dit du peuple juif, était dit d’une manière un peu figurée parce que cela devait coller aussi pour l’empire romain. Sous la persécution de Néron, saint Jean a écrit une Apocalypse, c’est-à-dire qu’il a découvert l’avenir en un discours sur la fin des temps où il met en comparaison la trahison des juifs suivie de la destruction de Jérusalem avec la trahison des nations, des peuples païens convertis. Ils se convertiront, renieront Jésus-Christ et seront pris un jour dans le même châtiment. C’est tellement clair que, lorsqu’on le lit avec cette clé, on ne peut plus douter qu’il ne faut pas se moquer de Dieu plus longtemps. Cela tombe exactement dans notre actualité.

Notre Père, 3 décembre 1995

Samedi 16 novembre

Sainte Gertrude, Sainte Marguerite d’Écosse

Sainte Gertrude éprouva de la peine, nous est-il raconté en passant après le sermon devant l’autel de la Mère de Dieu, elle ne ressentit pas, en la saluant, la même tendresse douce et profonde, mais son amour se porta par contre avec plus de force vers Jésus, le fruit béni du sein de la Vierge. » « Comme elle craignait d’avoir encouru la disgrâce d’une si puissante Reine [en portant son amour vers Jésus plutôt que vers Elle !], le Consolateur plein de bonté dissipa doucement son inquiétude :

– Ne crains rien, ô ma bien-aimée, dit-il, car il est très agréable à la Mère, qu’en chantant ses louanges et sa gloire, tu diriges vers moi ton attention. Cependant, puisque ta conscience te le reproche, aie soin, lorsque tu passeras devant l’autel, de saluer dévotement l’image de ma Mère Immaculée et de ne pas saluer mon image.

– Ô mon Seigneur et unique Bien, s’écria-t-elle, jamais mon âme ne pourra consentir à délaisser celui qui est son salut et sa vie pour diriger ailleurs ses affections et son respect !

Sainte Gertrude parle ici, véritablement, en précurseur de Vatican II !

Or, « le Seigneur lui dit avec tendresse : – Ô ma bien-aimée, suis mon conseil ; et chaque fois que tu auras paru me délaisser pour saluer ma Mère, je te récompenserai comme si tu avais accompli un acte de cette haute perfection par laquelle un cœur fidèle n’hésite pas à m’abandonner, moi qui suis le centuple des centuples, afin de me glorifier davantage. »

Disons donc le chapelet sans crainte de paraître délaisser le Fils pour saluer sa Mère, sachant que c’est ainsi que nous le glorifions davantage.

Frère Bruno de Jésus-Marie, 16 novembre 2002

Dimanche 17 novembre

Ste Élisabeth de Hongrie, St Grégoire le thaumaturge

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas ! » Parole d’une audace incroyable ! Pensez donc ! Jésus de Nazareth ! Un homme d’une petite bourgade, la bourgade la plus méprisée de la Galilée au temps du Christ. Un homme dont on dit qu’Il est le fils du charpentier, fils de Marie et de Joseph le charpentier.

Cet homme sans réputation, qui n’a pas fait d’études, qui n’a aucun pouvoir, à quelques jours de son arrestation et de sa condamnation à mort comme un brigand, cet homme dit ces paroles sensationnelles : « Le ciel et la terre passeront ! » alors que, à l’époque, tous les philosophes, les savants, les physiciens grecs disaient, après les Égyptiens, les Chaldéens, que le ciel était fait de corps immortels dont on faisait des espèces de dieux et qu’ils étaient certains d’un mouvement éternel, que la terre était immobile au centre d’un monde, tout cela était éternel ! Ni le ciel ni la terre ne devaient passer. (...) « Mais ma parole ne passera pas ! » Cela veut dire que quand le ciel et la terre auront cessé d’exister, ma Parole à moi, ce que je suis en train de vous dire, se sera réalisée, et elle demeurera toujours. C’est saisissant ! Impossible qu’un homme qui ne soit pas véritablement Dieu prononce de telles paroles ! À soi seul, je dirais que l’intensité de telles paroles prouve que Jésus-Christ était le Fils de Dieu, est le Fils de Dieu vivant et que sa Parole est Vérité.

Notre Père, 24 novembre 1985

Lundi 18 novembre

Dédicace des basiliques des Saints Pierre et Paul, Bses Visitandines de Madrid, Ste Rose-Philippine Duchesne

Au-delà de la mort est la lumière et la paix, le lieu du rafraîchissement et du bonheur auprès de Dieu. Ceux que nous avons perdus ne sont pas perdus pour toujours. Ils sont entrés dans la vraie vie, ils nous ont précédés dans la vraie vie. Voilà ce que nous croyons. Et si c’est dur parce que cela va contre toutes nos certitudes naturelles, tous nos désirs humains, immédiats et terrestres, c’est profond, mais c’est plus sûr encore que ce que nous croyons tenir ; tous les biens d’ici-bas, on peut les perdre, mais les biens de la vie éternelle, on les a pour l’éternité. Alors, disons, ce soir, en chantant ces vêpres : « Seigneur, faites que je voie ! Seigneur, donnez-moi la lumière ! » C’est bien l’antienne que nous chanterons au Magnificat : « Que veux-tu que je te fasse, mon ami ? Seigneur, que je voie ! – Eh bien, vois, ta foi t’a sauvé ! » Et aussitôt, il vit et il suivait Jésus en louant Dieu.

Puissions-nous, nous aussi, voir cette lumière surnaturelle et alors, nous serons plus attachés à Jésus que jamais et, même dans nos épreuves et nos tristesses, nous chanterons les louanges de Dieu très bon !

Notre Père, 25 février 1968

Mardi 19 novembre

Sainte Mechtilde, Saint Tanguy, Sainte Élisabeth de Hongrie

Je resterai avec toi comme un père avec son fils en te donnant part à l’héritage céleste que je t’ai acquis par mon Précieux Sang, et à ce que j’ai fait pour toi pendant 33 ans. Tu recevras tout cela en propriété. Je resterai encore avec toi comme un ami avec son ami. Celui qui a trouvé un ami fidèle cherche refuge auprès de lui dans toutes ses nécessités, ne le quitte point. Ainsi, tu trouveras en moi qui suis l’ami le plus fidèle, un refuge assuré.

Dans ta faiblesse, tu peux toujours t’en remettre à moi parce que je t’aiderai en tout, en toute fidélité. Je demeurerai aussi avec toi comme un époux avec son épouse. Entre eux, il ne peut y avoir de séparation si ce n’est en cas de maladie. Or, si tu es malade, je suis le plus habile des médecins, je te guérirai de tous tes maux. Ainsi, aucune séparation n’est possible entre nous car il y a mariage indissoluble et éternelle union.

Enfin, je resterai avec toi comme un voyageur avec son compagnon. Si l’un des deux porte un trop lourd fardeau, aussitôt l’autre l’en décharge, le soulève avec lui. Ainsi, je serai si assidu à porter tous les fardeaux avec toi qu’ils te paraîtront légers.

Notre-Seigneur à sainte Mechtilde

Mercredi 20 novembre

Saint Edmond, Saint Félix de Valois

Nous n’avons pas le droit de devenir des citoyens décérébrés, dénationalisés, déchristianisés, des dilettantes dans la vie, parce que c’est une trahison et que nous serons jugés selon la parabole des talents, selon les richesses que nous aurons reçues.

Je pourrais dire, paraphrasant la phrase de Notre-Seigneur : « Il y aura beaucoup d’Indiens, il y aura beaucoup d’Esquimaux et il y aura beaucoup de peaux rouges et de peaux noires qui vous passeront devant dans le Royaume de Dieu, parce qu’ils n’avaient rien reçu que de la barbarie et, cependant, ils ont été fidèles à leur conscience. Et vous, Français, qui avez tout reçu dans votre berceau, toutes les richesses humaines et divines, qu’en avez-vous fait ? Ah ! je ne voudrais pas entendre cette parole du Christ à la fin de ma vie ! Au contraire que nous puissions dire : cela, nous l’avons recueilli, et nous avons été heureux de tant de richesses, Seigneur, que vous nous avez données. Vous nous aviez donné dix talents, en voici dix autres que nous avons produits avec ceux-là. »

C’est notre ultime prière. Demandons à Dieu d’être conscients de nos richesses spirituelles et temporelles, et demandons-lui le courage d’y être fidèles, de les servir, afin de les donner à la génération future.

Notre Père, 26 mai 1980

Jeudi 21 novembre

Présentation de la Très Sainte Vierge Marie

Je vous dirai que je ne cherche pas tellement à ressembler la Sainte Vierge, à imiter ses vertus, mais à avoir recours à sa puissance, à son mérite, à sa maternelle protection. Nous allons, comme un pauvre enfant, un pauvre pécheur, nous jeter dans les bras de la Vierge Marie, nous jeter sur son Cœur, afin qu’elle nous reçoive, qu’elle nous accueille, qu’elle nous soutienne et qu’elle soit notre propre vertu, puisque nous n’en avons pas par nous-mêmes. Nous allons nous abandonner avec confiance à la Sainte Vierge qui est la Reine de ce Temple nouveau, de ce Sanctuaire nouveau qu’est le Corps mystique du Christ, qui est l’Église.

Ainsi, nous serons bien protégés, comme nous l’avons été depuis tant de temps, pour ma part, depuis quarante et un, quarante-deux ans dans l’Église, pour chacun d’entre vous depuis votre entrée dans la communauté, d’une manière très efficace. Nous sommes donc portés dans le sein de l’Église comme un enfant dans le sein de sa mère. L’enfant dans le sein de sa mère ne cherche pas à imiter ses vertus, mais tout simplement, à se laisser former, éduquer, à grandir et croître grâce à son don continuel d’être, de vie, de mouvement et de joie.

Notre Père, 21 novembre 1985

Vendredi 22 novembre

Sainte Cécile

Aujourd’hui, fête de sainte Cécile, tout est à sa gloire et de manière telle qu’elle embrase nos cœurs, comme martyre mais comme vierge d’abord. Vierge aimée d’un ange, quelle merveille ! Je voudrais insister sur cet amour de la virginité, amour d’une pureté angélique puisque cet ange était là, près d’elle, plein d’amour pour elle, son ange gardien qui la défendait contre toutes les attaques, les assauts de l’ennemi. Il était prêt à la défendre contre toute menace. Comme c’est beau de rayonner une telle perfection, une telle vertu, une telle charité que les âmes au contact de telles âmes, se convertissent.

La chasteté et la foi vont d’accord, la pureté des mœurs et la clarté de l’esprit et la solidité de la conviction vont ensemble. Que de leçons ! Que de nos cœurs toujours s’élève une musique semblable !

Notre Père, 22 novembre 1993

Samedi 23 novembre

Saint Clément Ier, Saint Colomban

Quand nous allons visiter ces catacombes, ayons dans l’esprit la réalité des choses ! C’étaient des esclaves, quelques femmes, quelques hommes romains de la haute aristocratie, du haut patriciat romain, mais ces gens, à peine sortis de leurs catacombes, se retrouvaient dans un monde épouvantablement païen et persécuteur ! Et quand ils voyaient le cirque de Maximus ou quand ils voyaient le colisée ou le Vatican, ils passaient à côté de l’arène où leurs frères avaient répandu leur sang et où, entendant les lions rugir les jours de fête, ils pouvaient penser que eux-mêmes étaient menacés sur un signe de l’empereur d’être livrés aux bêtes, crucifiés, transformés en torche vivante, et que sais-je ? Et plus que cela encore, ils savaient que, à l’intérieur même de l’Église et dès ce moment-là, il y avait des dissensions, des schismes, comme le dit le pape Clément, à la fin du premier siècle.

Et donc, vous le voyez, nous ne sommes pas les premiers et nous ne sommes pas les plus grands, nous ne sommes rien à côté d’eux. Voilà le sentiment réel qu’il faut avoir, mais nous sommes dans leur ligne. Nous ne sommes rien, mais pour le peu que nous sommes, nous sommes dans leur ligne !

Notre Père, 14 mai 1983

Dimanche 24 novembre

Christ-Roi de l’univers, Saint André Dung-Lac et ses compagnons, Saint Théophane Vénard, Saint Jean de la Croix

Nous sommes attachés au Christ, nous en sommes ravis. Nous ne pouvons pas garder ça pour nous seuls. Et donc, il faut que nous soyons bons chrétiens, le plus possible unis au Christ, mais pleins de zèle aussi pour l’annoncer, pour rien actuellement, les gens sont sourds. Nous savons bien qu’il y aura des guerres, des famines, des tremblements de terre, toutes sortes de choses épouvantables, le sida et le reste, contre lesquels tous les gouvernants, tous les pasteurs de l’Église seront désarmés, jusqu’à ce qu’enfin, le peuple se convertisse. Il se convertira par la grâce de Dieu et tout renaîtra, parce que Dieu est bon, parce que le Cœur de Jésus est d’une infinie miséricorde.

Il faudra que nous soyons là, pour ce peuple à convertir, afin de lui donner tous ces trésors que nous avons reçus de nos aïeux, de nos parents, de nos maîtres et que nous voulons donner au monde entier, afin que le monde entier, à la fin de ce siècle, pour que ce troisième millénaire appartienne au Cœur divin de Jésus, au Cœur Immaculé et glorieux de la Vierge Marie, et que nous le voyions de nos yeux, que nous y ayons aidé par notre fidélité, notre zèle, afin que le monde entier, d’un pôle du monde à l’autre, loue, glorifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit, en attendant d’y aller en masse à la fin des temps pour les glorifier éternellement !

notre Père, 29 octobre 1989

Lundi 25 novembre

Sainte Catherine d’Alexandrie

« Nous mourrons sans avoir compris la bonté de Notre-Seigneur même dans ses communications ineffables. » Cette réflexion de Lucie-Christine est tout à fait inattendue, je ne l’ai jamais lue nulle part. Entre nous, qui n’avons pas de communications divines, et elle qui vit des expériences et ressent dans son être entier les bontés de Jésus, il y a une différence énorme. Mais entre ce qu’elle éprouve et comprend de la bonté de Jésus, et la bonté de Jésus elle-même, il y a encore un autre abîme. Ce qui fait que même les plus grands saints sur la terre n’ont encore jamais connu vraiment, totalement, parfaitement la bonté de Jésus que l’on ne connaîtra réellement que dans le Ciel.

Notre Père, 21 juin 1992

Mardi 26 novembre

Bse Delphine, Saint Jean Berchmans, Saint Sylvestre

C’est dans la mort d’une société impie que s’annonce la résurrection et la vie des autres, en tout premier lieu de la Vierge Marie comme il y a 2000 ans, car Elle est bien vivante. Les tremblements de terre ne peuvent l’atteindre, aucune épizootie, aucune contagion. Elle est puissante, Elle est agissante, Elle n’attend qu’un signe de repentir pour protéger les troupeaux, pour protéger les enfants, pour protéger les populations, pour arrêter les tremblements de terre. Elle n’attend qu’un appel au secours. Il suffit de l’implorer pour qu’Elle accoure et multiplie les miracles et le malheur de ce temps, ce n’est pas le silence de Dieu, c’est la mauvaise volonté des hommes qui rejettent cette bonne volonté de la Vierge Marie annoncée au début de notre siècle.

Frère Bruno de Jésus-Marie, 25 mars 2001

Mercredi 27 novembre

Médaille Miraculeuse

Il faut que nous sachions que nous allons avoir un combat terrible, mais cela ne fait rien. Si la Sainte Vierge est avec nous, comment voulez-vous que Jésus nous abandonne ? Ce serait normal qu’il nous abandonne, mais qu’il abandonne la Sainte Vierge n’est pas possible.

Donc, soyons fidèles à la Sainte Vierge, soyons fidèles au chapelet, à tous les moyens qui nous sont donnés. La lecture de la CRC est instructive de ce point de vue-là. La Médaille Miraculeuse, il faut la porter et il faut faire pèlerinage à Notre-Dame des Victoires ou à la rue du Bac. On n’a rien sans faire quelque chose, comme disait saint Augustin aux nouveaux baptisés : le salut vous est donné, encore faut-il que vous coopériez un petit peu.

Notre Père, 31 mai 1998

Jeudi 28 novembre

Sainte Catherine Labouré

« Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission. Vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu... Vous connaîtrez ce qui est du Bon Dieu, vous en serez tourmentée, jusqu’à ce que vous l’ayez dit à celui qui est chargé de vous conduire, vous serez contredite. Mais vous aurez la grâce. Ne craignez pas, dites tout avec confiance et simplicité...

« Mon enfant, j’aime répandre mes grâces sur la communauté. Je l’aime heureusement. J’ai de la peine : il y a de grands abus, la règle n’est pas observée, la régularité laisse à désirer. Il y a un grand relâchement dans les deux communautés. Dites-le à celui qui est chargé de vous...

« Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France : le trône sera renversé [dix jours après, c’était fait], le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l’air très peinée en disant cela, note sœur Catherine). Mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands et sur les petits... »

La Sainte Vierge à sainte Catherine Labouré, 19 juillet 1830

Vendredi 29 novembre

Saint Sernin

Depuis que j’ai conscience d’homme, je n’ai jamais tant entendu parler de catastrophes, dues à la puissance de Dieu. Dieu laisse faire cela ? C’est la machine qu’il a fabriquée et cette machine est réglée par Dieu. Dieu dirige toute chose. Les tremblements de terre, tellement effrayants, ont-ils besoin de recevoir de nous une explication ? Nous n’en avons pas, nous, hommes, mais Notre-Seigneur nous a prévenus. Le chapitre 21 de Saint Luc est compliqué. Quand Notre-Seigneur a parlé de l’avenir, les apôtres, les évangélistes se rappelaient très bien ce que Jésus avait dit et ils l’ont consigné par écrit. Je ne comprends pas. Mais d’une année à l’autre, on se dit : vraiment, notre humanité semble marcher à grands pas vers cette apostasie générale, où Notre-Seigneur a prédit qu’il y aurait des famines, des persécutions et toutes sortes de maladies pour la châtier.

Si cela vient, soyons fiers de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est l’espérance des temps meilleurs.

Notre Père, 17 octobre 1999

Samedi 30 novembre

Saint Georges, c’est le combat. Saint André, c’est la Croix, la Croix de saint André ! Il nous faut méditer ce mystère pour obéir à Notre-Dame de Fatima qui l’a demandé avec insistance au siècle dernier, et qui est si peu écoutée. Saint Georges, et saint André avant lui, sont morts dans l’union la plus parfaite qui soit à Jésus crucifié, en martyrs. L’Église primitive honorait suprêmement les martyrs. Nous, beaucoup moins. C’est pourquoi la Sainte Vierge a voulu nous rappeler que leur sang est une semence de chrétiens, par cette vision extraordinaire sur laquelle s’achève le grand “ secret ” du 13 juillet 1917 : « Sous les deux bras de la croix, il y avait deux anges, chacun avec un vase de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs, et avec lequel ils arrosaient les âmes qui s’approchaient de Dieu. »

L’office de saint André nous montre cet Apôtre, frère de saint Pierre, pour ainsi dire amoureux de la Croix.

Frère Bruno de Jésus-marie, 3 janvier 2009