Méditations quotidiennes

Mardi 31 décembre

Saint Sylvestre

Voici, mes bien-aimées Sœurs, dans le sacré Cœur de Jésus, un petit mot qu’il m’oblige de vous dire de sa part parce qu’il vous aime, et qu’il veut que vous commenciez tout de bon à lui donner du retour ; ce que vous ferez par la pureté de cœur et d’intention, qui vous rendra l’objet de ses amoureuses complaisances ; par l’humilité, qui le fera régner dans nos cœurs, et nous conservera dans son amitié ; et par la charité, vous régnerez dans ce Cœur adorable. Car, mes enfants, il ne nous faut pas flatter, nos noms ne sont encore qu’ébauchés, et nous les avons tout barbouillés par l’impureté de nos intentions. Il veut donc que nous travaillions tout de bon cette année à les blanchir par ces trois pratiques qu’il vous donne lui-même par sa chétive esclave :

La première est la pureté d’intention.

La seconde, l’humilité de cœur dans toutes les opérations.

La troisième, l’unité sans mélange de propre intérêt, dans vos prétentions.

Il ne veut pas que je vous précise aucun nombre de pratiques. Il le laisse à l’ardeur de votre amour, car il veut connaître par là celle qui l’aimera le plus.

Voilà le défi qu’il vous donne pour l’année 1686.


Mercredi 1er janvier

Sainte Marie, Mère de Dieu, Circoncision de N-S.

Le devoir, joint à l’amitié pleine d’estime et de respect que Notre-Seigneur me donne pour Votre Charité, m’engage à ne pas entrer plus avant dans cette nouvelle année, sans vous la venir souhaiter remplie des grâces et bénédictions, qui vous sont nécessaires pour accomplir parfaitement la très sainte volonté [de] Dieu dans tout ce qu’il désire de Votre Charité ; puisque, en vérité, il me semble que tout le bonheur d’une âme consiste à se rendre conforme à cette très adorable volonté, car c’est là où notre cœur trouve sa paix, notre esprit sa joie et son repos, puisque celui qui adhère à Dieu est fait un même esprit avec lui. Et je crois que c’est là le vrai moyen de faire notre volonté ; car son amoureuse bonté se plaît de contenter celle où il ne trouve point de résistance, où, au contraire de ceux qui lui résistent, il leur rend toutes choses contraires ; il ferme l’oreille à leurs demandes, il les regarde sans compassion, et son sacré Cœur se rend insensible à leurs nécessités. Mais je ne sais pourquoi je vous dis tout cela, sinon parce que le Seigneur veut que nous prenions tout notre plaisir en lui seul, afin qu’il nous donne tout ce que notre cœur désire.

Sainte Marguerite-Marie
à mère Louise-Henriette de Soudeilles,
à Moulins, 6 janvier 1983

Jeudi 2 janvier

Saints Basile le Grand et Grégoire de Nazianze, Saint Nom de Jésus

Cette fête du Saint Nom de Jésus nous indique la dévotion que l’Église a pour Notre-Seigneur Jésus-Christ, son amour, sa ferveur. Cette ardeur d’amour ne peut pas ne pas se reporter de la Personne sur son Nom. Un nom chéri est toujours le substitut de la présence de l’être que l’on chérit. Il est impossible que nous aimions très violemment, très passionnément, très profondément quelqu’un sans que son nom ne nous soit comme notre propriété, une présence de l’être, présent ou absent, on aime dire son nom, qu’il soit présent, qu’il soit absent. Il est impossible donc que notre âme ne soit pas initiée à l’amour de notre Sauveur sans aimer dire son Nom : « Jésus ! Jésus ! Jésus ! Jésus ! Jésus ! »

Dans cette fête du Nom de Jésus, prenons la résolution d’interrompre souvent nos travaux ou dans nos allées-et-venues, c’est un baromètre de la piété, cela ! Combien de fois dans cette journée ai-je dit le Nom de Jésus, de Marie, de Joseph ? Invoquons Jésus et ne séparons jamais Jésus de Marie ! Et quand nous voulons être parfaitement heureux, nous n’avons qu’à dire : « Jésus, Marie, Joseph ! » comme si nous étions dans un élan mystique, à dire : « Ô Père, ô Époux, ô Ami intime de mon âme ! »

Notre Père, 2 janvier 1984

Vendredi 3 janvier

Premier Vendredi du mois, Saint Nom de Jésus, Sainte Geneviève

Je vous dirai simplement comme à une vraie amie dans l’adorable Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que lorsque je le prie pour vous cette pensée me vient, que, si vous désirez vivre toute pour lui, et arriver à la perfection qu’il désire de vous, il faut faire à son sacré Cœur un entier sacrifice de vous-même et de tout ce qui dépend de vous, sans réserve, pour ne plus rien vouloir que par la volonté de cet aimable Cœur, ne rien affectionner que par ses affections, n’agissant que par ses lumières, n’entreprenant jamais rien sans lui demander premièrement son conseil et son secours ; lui donnant la gloire de tout, et lui rendant même action de grâces dans les mauvais comme dans les bons succès de nos entreprises, demeurant toujours contentes sans nous troubler de rien ; car, pourvu que ce divin Cœur soit content, aimé et glorifié, cela doit nous suffire. Et si vous désirez d’être du nombre de ses amies, vous lui offrirez donc ce sacrifice de vous-même, un premier vendredi du mois, après la communion, que vous ferez à cette intention, vous consacrant toute à lui, pour lui rendre et procurer tout l’amour, l’honneur et la gloire qui sera en votre pouvoir ; et tout cela en la manière qu’il vous l’inspirera.

Après quoi, vous ne vous regarderez plus que comme appartenante et dépendante de l’adorable Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, y ayant recours en toutes vos nécessités, et y établissant votre demeure, autant que vous le pourrez, et il réparera ce qu’il pourra y avoir d’imparfait dans vos actions et sanctifiera les bonnes, si vous vous unissez en tout à ses desseins, qui sont grands sur vous, pour se procurer beaucoup de gloire par vous si vous le laissez faire.

Lettre à mère de Soudeilles, à Moulins, 3 novembre 1684

Samedi 4 janvier

Premier Samedi du mois, Sainte Élisabeth Seton

Tous les vendredis vous ferez une génuflexion en lui disant : « Je vous adore, ô sacré Cœur de Jésus, avec les anges, pour tous ceux qui ne vous adorent pas. » 2e Je vous aime ô tout aimable Cœur de Jésus, avec les séraphins, pour moi et pour tous ceux qui ne vous aiment [pas]. » 3e « Je vous glorifie, ô divin Cœur de Jésus, avec les chérubins, pour tous ceux qui ne vous glorifient pas. » 4e « Je vous demande pardon, ô Cœur de Jésus plein de bonté, avec les archanges, pour moi et pour tous ceux qui vous ont offensé et qui vous méprisent. » 5e « Oh ! mille et mille fois, je vous donne mon cœur, par l’entremise de ma bonne Mère, la très sainte Vierge, ô très sacré, divin et adoré Cœur de Jésus, auquel je me donne et consacre toute sans réserve. »

Voilà, ma bien-aimée sœur, les petites pratiques, qui me sont venues en pensée de vous donner, pour lui témoigner votre amour, car il vous aime bien et veut que vous le regardiez comme votre bon père, qui aura bien soin de vous et vous logera quand il en sera temps. Faites encore, tous les jours, quinze actes d’amour à ce sacré Cœur, en lui demandant que tous les cœurs l’aiment ardemment.

Lettre à sœur Marie-Anne de Senecez, sœur du petit habit

Dimanche 5 janvier

Solennité de l’Épiphanie

Le jour de Noël, c’était la naissance de Jésus dans la crèche. L’épiphanie, c’est un mot grec, du temps de Jésus-Christ lui-même, qui veut dire ‘apparition’. Quelque chose d’extraordinaire se montre, quelque chose de tout à fait glorieux, éblouissant. Or, ce qui va se montrer là, c’est la divinité de Jésus, sa majesté, sa puissance sur tous les hommes. Comme nous sommes le premier samedi du mois et que nous sommes dans les mystères joyeux, c’est tout à fait bien de dire ce qu’est l’épiphanie à la gloire de Jésus et évidemment, à la gloire de la Sainte Vierge car Elle partage la gloire de son Fils comme au moment des mystères douloureux, Elle partage sa Passion. Ils ne se quittent pas, tous les deux. Ceux qui aiment bien leur maman doivent penser que Jésus lui-même aimait beaucoup sa maman, qu’Elle l’aimait beaucoup Elle-même et que c’était la joie dans leur Cœur tous les jours de leur vie jusqu’à la mort. La Sainte Vierge est le premier personnage de l’épiphanie parce qu’Elle présente son Fils au monde.

Notre Père, 2 janvier 1999

Lundi 6 janvier

Épiphanie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Saint Frère André

Au long des siècles l’Église s’étend jusqu’aux extrémités de la terre et aujourd’hui où elle semble en pleine débâcle, cette débâcle doit nous promettre un nouveau Noël, une nouvelle Épiphanie, une nouvelle ouverture au monde. Alors oui, notre Église est œcuménique, c’est-à-dire qu’elle a vocation de se répandre sur toute la surface de la terre, non pas évidemment en abdiquant sa souveraineté, en cachant sa splendeur, mais en présentant tout simplement Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et cela vient parce qu’il y a les prophéties de Fatima, parce que la Sainte Face nous est révélée.

Alors, de même qu’à Noël, nous avons réveillé nos cœurs à la joie parce qu’il y a un avenir qui est tout proche, de même aujourd’hui dans ce temps de l’Épiphanie, il faut regarder ces Rois Mages et dire que Jésus n’est pas venu seulement pour les intégristes mais pour tous. Jésus a voulu que nous allions et que nous portions son Nom jusqu’aux extrémités de la terre et non seulement cela mais de même qu’en cette fête de l’Épiphanie ce sont les païens qui sont venus, de même nous verrons les Japonais venir à Paris pour rentrer dans nos églises afin d’avoir un contact vivant avec cette Église qu’ils connaissent si peu. Voilà cette leçon merveilleuse de l’Épiphanie.

Réjouissons nos cœurs, c’était la leçon de Noël.

Ouvrons nos cœurs aux barbares parce que Jésus les attire, c’est la leçon de l’Épiphanie.

Notre Père, 6 janvier 1989

Mardi 7 janvier

Saint Raymond de Penyafort

Il faut bien considérer que l’Épiphanie n’est pas seulement la manifestation au monde de la gloire de cet enfant qui est promis à régner sur tous les empires éternellement, parce qu’on ferait de l’Épiphanie, une fête très extérieure par rapport à l’intimité de Noël, et ce serait dommage. L’Épiphanie doit être le renouvellement, un nouveau recueillement de notre intimité, un cœur à Cœur avec Jésus, Marie et Joseph, afin que nous admirions les secrets de son intimité mystérieuse.

Notre Père, 8 janvier 1997

Mercredi 8 janvier

Ste Gudule, saint Arconce (vivarais)

L’Évangile a été fait pour les simples. Nous devons être simples, pauvres d’esprit.

1) Comprendre que Notre-Seigneur Jésus-Christ m’aime.

Si les jésuites et les visitandines avaient répondu aux demandes du Sacré-Cœur, ils auraient sauvé notre civilisation. Cela reste à faire.

Durant ce pèlerinage, nous n’aurons qu’à croire en l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, contempler son Sacré-Cœur et, comme Il le veut, l’aimer en retour.

2) Notre-Seigneur a aimé sainte Marguerite-Marie et pourtant elle fut perpétuellement malheureuse.

(...) Au contraire de l’Ancien Testament où les justes étaient bénis ici-bas sur terre, Notre-Seigneur ne nous dit pas qu’Il nous récompensera sur terre. Il offre son Cœur pour nous donner du repos, pour le bien de nos âmes.

Il nous paie au centuple, mais non en monnaie humaine. Il nous donne sainteté et vertus. Ainsi, Il a permis que sainte Marguerite-Marie soit éprouvée afin qu’elle en tire amour et mérites plus grands, et la gloire éternelle.

3) À Paray, nous ne demanderons ni d’être guéris, heureux ici-bas, ni d’être éprouvés, mais nous demanderons à Notre-Seigneur que dans nos épreuves, difficultés, soucis, qu’Il nous mette dans son Cœur et qu’Il donne du repos à nos âmes.

Nous souffrons et la vie passe.

La souffrance est gage de vie éternelle.

Soyons épouses du Christ pour que nous nous retrouvions tous ensemble au Ciel pour chanter le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie.

Notre Père, 17 octobre 1989, pèlerinage à Paray-Le-Monial

Jeudi 9 janvier

Bse Alix Le Clerc, Bse Pauline Jaricot

Faisant pèlerinage à Paray-le-Monial avec nos frères et nos sœurs, c’était pour nous, nous replonger dans la foi de nos ancêtres, dans la foi en les destinées, non pas politiques mais mystiques de notre pays ; la Fille aînée de l’Église est toujours la Fille aînée, elle le sera toujours ; c’est la première qui, par Clovis, a reconnu le pouvoir de la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ et Jésus est toujours le vrai Roi de France. Les rois que nous réclamons n’en seront jamais que les représentants ou les lieutenants, comme dirait Jeanne d’Arc.

Avoir une Jeanne d’Arc dans notre histoire, avoir des apparitions comme celles du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial, voilà de quoi nous persuader que notre histoire n’est pas finie, que nous n’allons pas vers un déluge universel, que tout ne va pas être à la fin de ce siècle une immense catastrophe qui précipiterait des millions d’âmes en enfer et qui serait pour ainsi dire un échec cuisant pour le Christ, pour sa Sainte Mère, et pour l’Église. Si vraiment cette apostasie que nous vivons devait se précipiter et n’avoir pas de relèvement, de restauration de la gloire du Christ et de sa Sainte Mère, vraiment alors les Écritures auraient menti et les puissances de l’enfer l’auraient emporté sur l’Église, et nous savons que cela ne sera pas.

Notre Père, 10 décembre 1989

Vendredi 10 janvier

Nous commémorons le jour où les Mages sont venus d’Orient pour adorer Notre-Seigneur, prévenus par une étoile qui, dans le ciel, les avait guidés sur le chemin. C’est l’avant-garde de tous ceux qui sont appelés au salut.

Et à cause de cela, des missionnaires sont partis, de Jérusalem puis de Rome, pour aller porter la Bonne Nouvelle à tous ces hommes. La voix des Apôtres a résonné jusqu’aux extrémités du monde, et il le faut, car on ne peut avoir la Foi qu’après avoir entendu la parole : fides ex auditu. Nous sommes tous dépendants les uns des autres. Donc, tout dépend de l’ardeur missionnaire de l’Église. Dieu nous a fait chrétiens pour notre salut, mais aussi pour le salut des autres.

Voilà la leçon de l’Épiphanie.

Voilà comment l’Église renaîtra et conquerra toute la planète à la gloire du Christ et pour le salut des âmes.

Notre Père, 11 janvier 1987

Samedi 11 janvier

L’Épiphanie est la révélation de Notre-Seigneur aux païens. Faut-il croire à cette étoile au pied de la lettre ? Oui. C’est Dieu qui l’a voulue. Nous pouvons un peu imaginer ce qu’elle fut, rien qu’à regarder l’étoile du berger si extraordinairement lumineuse qu’on a toujours envie de marcher à sa rencontre, et qui précède la lune et le soleil à leur lever. L’étoile des Mages a précédé le lever du Fils de Dieu à l’Orient. C’est non seulement vrai, mais très beau !

Il est bien important de fêter l’Épiphanie en nos temps, car elle nous force à être missionnaires. Jésus n’est pas venu seulement pour les chrétiens. Jésus est le seul Fils de Dieu, le seul Sauveur, l’humanité l’attend, en a besoin, et Jésus est violemment offensé de voir que les chrétiens cessent d’évangéliser les peuples, car c’est leur mission. Tout ce qui est dans l’Évangile est vrai. « Mon Dieu, je tiens pour vrai le récit de l’Épiphanie, cela enchante mon âme mais Seigneur, faites que votre Nom soit prêché dans toutes les contrées de la terre. »

Notre Père, 6 janvier 1982

Dimanche 12 janvier

Baptême de Notre-Seigneur, Sainte Marguerite Bourgeoys

Je vais jusqu’à penser que, lorsque cette colombe est au-dessus de Jésus, la Vierge Marie qui est à Nazareth, est spirituellement transportée là. Le Saint-Esprit lui fait assister à ce baptême, lui fait jouer le rôle de Médiatrice. Elle est la Mère de Jésus, la Médiatrice aussi de la grâce. Il y a là une présence de la Vierge Marie. Retenons cette image de la colombe avec beaucoup d’affection et non avec quelque répulsion en pensant à un animal. Ce n’est pas un animal, c’est la figure illustrant la présence de la Vierge Marie comme habitation du Saint-Esprit, Temple privilégié du Saint-Esprit. Quand le Saint-Esprit choisit quelqu’un pour exprimer ce qu’il est, c’est la Vierge Marie. À ce moment-là, il cesse d’être un inconnu pour nous. Nous marchons dans cette voie à grands pas. Nous voyons dans la loi de Dieu dictée par l’Esprit-Saint aux prophètes et aux législateurs de l’ancien temps, la Vierge Marie. La parole de l’Esprit-Saint, c’est Elle.

Notre Père, 13 janvier 1994

Lundi 13 janvier

Saint Hilaire, Baptême de Notre-Seigneur

Ce divin Cœur est une source intarissable, où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement, de miséricorde pour les pécheurs, sur lesquels découle l’esprit de contrition et de pénitence ; le second est de charité, qui s’étend pour le secours de tous les misérables qui sont en quelque nécessité, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection ; [ils] y trouveront, par l’entremise des saints Anges, de quoi vaincre les obstacles ; du troisième, découlent l’amour et la lumière pour les parfaits amis qu’il veut unir à lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes, afin qu’ils se consacrent entièrement à lui procurer de la gloire, chacun en sa manière ; et la Sainte Vierge sera la spéciale protectrice de ceux-ci, pour les faire arriver à cette vie parfaite. De plus, ce divin Cœur se rendra l’asile et le port assuré, à l’heure de la mort, de tous ceux qui l’auront honoré pendant leur vie, et les défendra et protégera.

Lettre de sainte Marguerite-Marie au Père Croiset 15 septembre 1989

Mardi 14 janvier

Saint Hilaire

Saint Hilaire mourut en 369. Il est au Ciel, parce qu’il a résisté à l’hérésie, tout seul d’abord, puis dans une quantité de livres, pour réfuter l’hérésie, s’opposant à l’Empereur, revenant triomphant dans son diocèse, ranimant la foi de la France. S’il n’y avait pas eu saint Hilaire, la foi catholique aurait disparu de la France, faute de prédication profonde contre l’hérésie. S’il avait failli ou s’il s’était démoralisé, conduit comme un lâche, il n’y aurait pas eu saint Martin.

Les grands saints de l’Église nous paraissent des êtres magnifiques. Cet Hilaire avait une éloquence romaine admirable ! C’était un homme de valeur à tous les points de vue. C’est dans le resplendissement d’hommes pareils qu’on peut espérer un jour la renaissance de notre Église, qui est dans un état encore plus désespéré qu’elle l’était au temps de saint Hilaire et de saint Martin.

Notre Père, 14 janvier 1995

Mercredi 15 janvier

Saint Remi, Saint Paul, premier ermite

Je trouve dans le sacré Cœur de mon Jésus tout ce qui manque par mon indigence, parce qu’il est rempli de miséricorde. Je n’ai point trouvé de remède plus efficace dans toutes mes afflictions que le sacré Cœur de mon adorable Jésus. C’est là que je dors sans soin et que je repose sans inquiétude. Et il n’y a rien de rude ni de fâcheux qui ne soit adouci par l’aimable Cœur de Jésus. Les malades et les pécheurs y trouvent un asile assuré et y demeurent en assurance. Ce divin et amoureux Cœur est toute mon espérance ; il est mon refuge. Son mérite est mon salut, ma vie et ma résurrection. Tandis que sa miséricorde ne me manquera point, je suis bien pourvue de mérites ; car plus il est puissant pour me sauver, plus je suis en assurance.

Sainte Marguerite-Marie, acte de confiance au Sacré-Cœur

Jeudi 16 janvier

Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs, Saint Marcel Ier

« Nous savons tous, écrit Lucie, ce que représente, dans une famille, le cœur d’une mère : c’est l’amour ! C’est vraiment l’amour qui incite les mères à donner tant de soins à leurs enfants au berceau, c’est l’amour qui les pousse à se sacrifier, à se dévouer pour eux, à toujours courir à leur secours. Tous les enfants ont confiance en leur mère, et tous savent qu’ils ont une place de prédilection dans son cœur qui les aime intimement, et les choses se passent de la même manière pour nous avec la Vierge Marie. »

« “ Mon Cœur Immaculé sera ton refuge, a-t-elle dit, et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. ” Par conséquent, conclut sœur Lucie, le Cœur de Marie est pour tous ses enfants le refuge et le chemin qui conduit vers Dieu. »

C’est l’ultime ressource du Bon Dieu, mais ce n’est pas pour autant une invention nouvelle. C’est bel et bien « la voie qu’il avait décidée pour ses créatures dès le début de la création ».

Frère Bruno de Jésus-Marie, 4 mars 2007

Vendredi 17 janvier

Saint Antoine, Notre-Dame de Pontmain

Cette apparition de Pontmain est à mi-chemin entre celles de Lourdes et celles de Fatima. On aimerait qu’elle soit mieux célébrée, elle est très touchante.

En soi-même, un pèlerinage pareil, à Pontmain, est d’une vérité absolue, une leçon que le Ciel nous donne. « Mais priez, mes enfants », cela veut dire qu’on ne prie pas assez et que c’est décisif de prier. Peut-être que, avec toutes nos belles spéculations sur la Sainte Vierge, les perfections connues et inconnues de la Sainte Vierge, notre enthousiasme pour toutes les vertus de la Sainte Vierge (pas pour la mariologie, comme ils disent), nous pourrions glisser dans une sorte de quiétisme mystique, mais il faut prier. C’est bien de contempler, mais quand il faut obtenir quelque chose de la Sainte Vierge, il faut prier. La Sainte Vierge nous a dit, impérativement, c’est notre Impératrice, de dire notre chapelet, de faire nos premiers samedis, de répéter les prières et cela, c’est manuel. C’est une manœuvre. Le corps s’y met pour manifester au Ciel, par nos nombreuses prières, chapelets, pénitences, que, par la médiation de la Sainte Vierge, nous voulons obtenir de Jésus-Christ la paix pour le monde.

Notre Père, 17 janvier 1995

Samedi 18 janvier

Chaire de saint Pierre à Rome

Il ne faut rien épargner pour seconder ses desseins ; c’est pour cela qu’il nous manifeste la dévotion de son sacré Cœur, qui contient des trésors incompréhensibles, qu’il veut être répandus dans tous les cœurs de bonne volonté, car c’est un dernier effort de l’amour du [Seigneur] envers les pécheurs pour les attirer à pénitence et leur donner abondamment ses grâces efficaces et sanctifiantes pour opérer leur salut, dont plusieurs, par ce moyen, seront retirés de l’abîme de perdition, mais malheur à ceux qui n’en voudront profiter !

Demandons-lui bien que son règne [s’établisse] dedans tous les cœurs. Contribuons-y de tout notre pouvoir ; n’épargnons pour cela ni les biens ni la vie. Enfin je ne saurais finir avec vous, quoique je vous puisse dire confidemment que l’on m’accable d’écriture et si je ne fais de réponse que le moins que je peux, il me semble être inutile de vous dire que je prie pour vous, puisque ce divin Cœur nous a unis en lui par son saint amour dans lequel je suis toute à vous.

Lettre de sainte Marguerite-Marie à son frère, sans date.

Dimanche 19 janvier

Saint Canut     Sts Marius, Marthe, Audifax et Abacum

Elle est ennuyée pour ces braves gens. Ce sont des amis. Elle n’hésite pas à demander à son Jésus de faire un miracle. Elle sait, à cause de son empire souverain sur son Cœur, elle est sa Mère, elle est son épouse mystique, elle son Tout sur la terre, jamais il ne lui a rien refusé. Il a toujours fait tout ce qu’elle voulait et elle aussi a toujours fait tout ce qu’il voulait. Entre eux, il y a une entente comme il n’y aura jamais entre épouse et époux, ou aucune mère et son fils, une entente parfaite. Elle va et elle dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. »

Jésus fait tout ce qu’elle veut. Que Notre-Seigneur fasse ce que la Vierge Marie lui demande et que la Vierge Marie lui demande le salut de l’Église et de l’humanité, à cause de notre prière.

Notre père, 14 janvier 1990

Lundi 20 janvier

Saint Fabien et saint Sébastien

Sébastien est un grand saint, pas connu mais très attachant. Sébastien est mort percé de flèches. Voilà qui va devenir intéressant. Les peintres et les sculpteurs le représentent au moment où son corps est percé de flèches. On ne sait pas s’il est mort ou non. À 16 siècles d’intervalle, c’est important.

Je continue à dire que ces flèches m’ont paru assez sympathiques. On sait aussi que saint Sébastien fut soigné par une femme qui se cachait dans les catacombes et qui s’est faite son infirmière. Sébastien aussitôt relevé partit à la recherche de l’empereur, le rencontra dans une grande voie et lui reprocha ce qu’il avait fait. L’empereur fut épouvanté de voir celui qu’il avait cru mort, l’injurier comme un idolâtre au point que l’empereur le fit arrêter de nouveau et ordonna de le tuer à coups de bâtons. On le lit dans le bréviaire le 20 janvier. Sébastien fut criblé d’abord de flèches et ensuite, tué à coups de bâtons. Nous avons lu, il y a quelque temps, une lettre de la Sainte Vierge qui contient des révélations à Lucie et aux autres enfants de Fatima. Dans cette lettre, il est question d’un grand saint (dans notre époque) qui était persécuté, qui était très mal vu de l’ensemble des puissances régnantes et ce grand saint a été finalement tué par des coups et des flèches. Saint Sébastien, c’est lui qui nous a appris qu’on tuait les chrétiens à coups de flèches (...). Or, au XXe siècle, il y a un pape, le seul qui soit mort sous des coups. Ce ne sont pas des coups de soldats, mais des coups qui l’ont fait mourir par quelque chose comme des flèches.

Notre Père, 15 août 2000

Mardi 21 janvier

Sainte Agnès

Hors du Cœur de Jésus
Rien ne me charme plus.
J’y ferai ma demeure,
Que je vive ou je meure ;
Je serai pour toujours
Sa victime d’amour.
Dans ce divin séjour
L’on ne vit que d’amour,
L’on y souffre un martyre
Qui vaut mieux qu’un empire,
Et c’est un grand bonheur
D’en sentir la rigueur.
Ou souffrir, ou mourir !
Courir pour parvenir
A ce Cœur plein de gloire !
Qui sera ma victoire,
Parmi tous les tourments
Que l’on souffre en aimant.
Par amour je languis
Sans souhaiter guérir :
Depuis que votre flèche
Dans mon cœur a fait brèche,
Je n’ai plus de plaisir
Que d’aimer et souffrir.

Cantique de sainte Marguerite-Marie au Sacré-Cœur

Mercredi 22 janvier

Saint Vincent, Bx Guillaume-Joseph Chaminade, Saint Parres

Jésus obéit au prêtre bon ou mauvais, sans faire paraître la répugnance qu’il a de se voir mettre dans des cœurs souillés de péchés. De même, vous obéirez sans en rien témoigner, en aveuglant votre propre jugement et vous porterez les yeux bas, en élevant ceux de votre âme vers Jésus au Saint-Sacrement. Et quand vous aurez fait des fautes vous irez prendre dans ce divin Cœur la vertu contraire à votre défaut, pour l’offrir au Père éternel, en le priant de vous remettre en grâce avec lui ; et vous en ferez de même en voyant faire quelque faute aux autres.

Votre présence de Dieu sera de vous occuper à considérer ce que Jésus fait au Saint-Sacrement, pour vous conformer à lui, en vous tenant dans son sacré Cœur en la manière que le demande la différence de chacun de vos exercices.

Vous offrirez à Dieu ses saintes dispositions pour suppléer à celles qui vous manquent pour vous en bien acquitter et pour réparer encore toutes les fautes que vous aurez commises en les faisant.

Sainte Marguerite-Marie, Avis LIII

Jeudi 23 janvier

Mariage de saint Joseph et de la Sainte Vierge, Saint Raymond de Pennafort

Où est-ce que cet amour si spirituel s’est jamais trouvé si parfait, que dans le mariage de saint Joseph ? C’est là que l’amour est tout céleste, puisque toutes ces flammes et tous ces désirs ne tendaient qu’à conserver la virginité ; et il est aisé de l’entendre. Car dites-nous, ô divin Joseph, qu’est-ce que vous aimez en Marie ? Ah ! sans doute, ce n’était pas la beauté mortelle, mais cette beauté cachée et intérieure, dont la sainte virginité faisait le principal ornement. C’était donc la pureté de Marie qui faisait le chaste objet de ses feux ; et plus il aimait cette pureté, plus il la voulait conserver, premièrement en sa sainte épouse, et secondement en lui-même, par une entière unité de cœur si bien que son amour conjugal, se détournant du cours ordinaire, se donnait et s’appliquait tout entier à garder la virginité de Marie. Ô amour divin et spirituel ! Chrétiens, n’admirez-vous pas comme tout concourt dans ce mariage à conserver ce sacré dépôt ? Leurs promesses sont toutes pures, leur amour est tout virginal : il reste maintenant à considérer ce qu’il y a de plus admirable ; c’est le fruit sacré de ce mariage, je veux dire le Sauveur Jésus.

Sermon de Bossuet

Vendredi 24 janvier

Saint François de Sales, Saint Timothée

Le jour de saint François de Sales, étant devant le Saint-Sacrement,, il me semble que ce bienheureux Père, accompagné de notre digne Mère de Chantal, me dit distinctement : « Dieu m’ayant commandé de visiter tous tes monastères de l’Institut et que toutes celles que je reconnaîtrais pour mes vraies filles seraient reçues de lui pour ses véritables épouses, et, pour accomplir ce commandement, je n’ai rien fait que de visiter les cœurs des supérieures, dans lesquels tous ceux des filles de la Visitation doivent être renfermés. Soient-elles bonnes ou mauvaises, elles représentent la personne de Jésus-Christ et toutes celles qui seront séparées d’elles le seront pareillement de lui. Il y a une Communauté qui m’a donné bien de la joie, n’y en trouvant que trois, dans une autre cinq, lesquelles n’ont pas été mises au nombre de mes filles. Mais, il y en a une qui me cause bien de la douleur, y en ayant le tiers qui n’ont point été reconnues de moi. » Et la digne Mère de Chantal dit fort distinctement que tout cela ne venait que du manquement de simplicité, de laquelle on était déchu et que les murs qui quittaient leur fondement seraient bientôt renversés.

Sainte Marguerite-Marie, écrits par ordre de la mère de Saumaise

Samedi 25 janvier

Conversion de saint Paul

La conversion de saint Paul est une grande fête car elle est un fait historique qui montre la véracité de l’Évangile.

Saint Paul, après son illumination, a retrouvé la lumière de la foi dans le sacrement de l’Église – le Baptême – et dans la soumission à l’Église. Merveilleux acte d’humilité puisque saint Paul avait eu une illumination intérieure directe !

Ensuite, saint Paul a reçu un enseignement direct du Christ, comme un charisme apostolique qu’il ne partage qu’avec les douze Apôtres et que nul autre n’a reçu.

On n’est pas apôtre, ni infaillible comme on le croit aisément aujourd’hui, pour avoir eu des révélations, des lumières, de grandes expériences. Il faut rester fils de l’Église, soumis à l’Église car rien ne nous est donné en dehors de l’Église.

L’enseignement quotidien de l’Église suffit pour faire son salut.

Sachons dans notre conversion nous soumettre à la sainte Église catholique qui est la voie du salut pour notre âme et pour toutes les âmes.

Notre Père, 25 janvier 1976

Dimanche 26 janvier

Saints Timothée et Tite, Saint Polycarpe, Saint Albéric

La charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu. « Enfin, j’avais trouvé le repos... Considérant le corps mystique je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par St Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous... La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur et que ce cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église [et là, c’est pathétique !], que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux, en un mot, qu’il est éternel !...

« Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : Ô Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour !

« Oui j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée... dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé ! ! ! »

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Manuscrit B

Lundi 27 janvier

Sainte Angèle Merici, Saint Jean Chrysostome

L’Église avec l’Esprit-Saint, c’est tout un, puisque l’une est la création incessante de l’autre. Et je me souviens opportunément que Notre-Dame de Fatima a daigné aussi avertir notre siècle qu’il en était de même des péchés contre son Cœur Immaculé, parce qu’ils sont ce même crime abominable contre l’Esprit-Saint, ce Cœur incomparable étant au cœur même de l’Église dont le cœur est au Cœur de Jésus dans le sein de son Père.

J’ose dire à Votre grandeur : Très Saint-Père, repentez-vous ! car je vois que votre amour obsédant de l’homme et votre dévouement à sa culture vous inspirent à tout propos, même les plus religieux, des blasphèmes contre le Père, le Fils et leur commun Esprit-Saint, souvent à propos précisément de la Sainte Vierge et de la Sainte Église ! Ayez souci de votre âme...

Notre Père, Liber II contre Jean-Paul II, 1983

Mardi 28 janvier

Sainte Angèle Merici, Saint Jean de Capistran

Premièrement, il me semble que vous devez vous attacher inviolablement à ces paroles de notre saint Fondateur : « Ne demandez rien, ne refusez rien » ; mais vous tenir prête et disposée à tout faire et tout souffrir dans le silence d’une âme parfaitement abandonnée, comme je pense que le Seigneur veut la vôtre. Abandon pour le corps – prenant et recevant indifféremment la maladie comme la santé, le travail comme le repos. Abandon pour l’esprit – chérissant les sécheresses, insensibilités, les désolations et les acceptant avec les mêmes actions des grâces que vous feriez les douceurs et consolations ; tenant toujours votre âme en paix, en la faisant agir dans la parfaite nudité de la foi, sans vous amuser aux goûts sensibles, qui ne servent le plus souvent qu’à nous arrêter au chemin de notre perfection.

Le troisième abandon est celui du cœur siège de l’amour et de la volonté, laquelle vous devez tellement faire mourir dans le sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que vous le laissiez vouloir pour vous tout ce qui sera de son bon plaisir, ne vous procurant ni plaisir ni souffrance mais prendre avec agrément tout ce qu’il vous présentera, soit doux ou amer, puisque c’est le même amour qui vous présente l’un et l’autre pour vous sanctifier à son gré. Supportez doucement les petites contradictions qui vous viennent de la part du prochain et son humeur contraire à la vôtre, sans lui témoigner vos ressentiments, car cela est contraire au sacré Cœur de Notre-Seigneur.

Avis de sainte Marguerite-Marie à une novice

Mercredi 29 janvier

Saint François de Sales

Une véritable fille de la Visitation doit être une hostie vivante, à l’imitation de Jésus-Christ, immolée à tous les desseins de Dieu, sacrifiée par les supérieures ou par les afflictions qui arrivent sans avoir de regard sur soi-même que pour détruire et éteindre ces fausses lumières qui ne nous éclairent que pour nous précipiter. Et toutes celles qui ne se tiennent pas dans cette disposition ne sont pas comptées du nombre de mes filles.

Saint François de Sales à sainte Marguerite-Marie, Fragment I

Jeudi 30 janvier

Sainte Bathilde, Sainte Martine

Un char de vertus est tiré par l’humilité et un char de vices va avec l’orgueil, et l’orgueil traîne son char de vices ou le pousse, ça va ensemble. Je n’ai jamais vu un char de vertus tiré par l’orgueil puisque précisément, l’humilité est déjà dans le char de vertus. C’est ça qui est effrayant ! Notre-Seigneur l’a dit d’une manière encore plus scandaleuse ailleurs : « À celui qui a, on donnera. À celui qui n’a pas, on prendra le peu qu’il a. » Voilà ce que certains fidèles, certaines âmes douloureuses, dramatiques se disent, et ça les induit en tentation.

Que faut-il leur dire ? On peut leur passer la pommade et leur dire : « Mais non, vous n’êtes pas si mauvais que ça », etc. C’est une mauvaise réponse qui achève de les enferrer, parce que, au fond, dans leur désespoir ils sont encore orgueilleux. C’est une part de leur mal : ils sont orgueilleux et se croient quelque chose, et cet orgueil les mène à affronter Dieu et à lui faire reproche. Il faudrait en plus, si j’ose dire, les écrabouiller. Si ça nous arrive à nous, il faut dire : « Dieu m’a mal fait, Dieu m’a fait sans vertu, Dieu m’a fait sans valeur à ses yeux, Dieu m’a fait sans perfection. » Il faudrait qu’on ait le courage de se dire ça pour être sauvé, et dire : « Cependant, Seigneur, sauvez-moi. »

Ceux qui sont très bons, qui ont toutes les facilités, la Sainte Vierge de Fatima a dit : il faut qu’ils prient et se sacrifient pour les autres, car les autres ne sont pas sauvés sans qu’eux fassent mémoire d’eux dans leurs prières, fassent des pénitences et des expiations pour les autres.

Notre Père, 7 février 1988

Vendredi 31 janvier

Saint Jean Bosco

Il y a les songes de Saint Jean Bosco. Le songe de l’Église dans la tempête, le songe du radeau qui menace de couler et qui est entouré de serpents et de bêtes affreuses, ce radeau, Saint Jean Bosco le dirige avec la Sainte Vierge. Et tous les enfants qui sont là restent accrochés au radeau c’est-à-dire accrochés à la confession, à l’Eucharistie, à la dévotion à la Sainte Vierge, à la dévotion à la Sainte Face, ne l’oublions pas, et au Sacré-Cœur, ils sont sauvés. Les autres périssent. Tous ces songes rejoignent les songes de Madame Royer, rejoignent les songes de M. M. K., ceux de Grignion de Montfort. Tous sont d’accord, tous ces saints et tous ces pèlerinages de la Vierge Marie nous illustrent cette époque qui vient et qui va être terrible. Un coup de chien terrible et la Vierge Marie nous en délivrera. C’est sûr et certain ! – Vous l’avez dit déjà depuis tellement d’années et on ne voit rien ! – Si la Sainte Vierge est avec nous, comment voulez-vous que Jésus nous abandonne ? Ce serait normal qu’il nous abandonne, mais qu’il abandonne la Sainte Vierge n’est pas possible.

Donc, soyons fidèles à la Sainte Vierge, soyons fidèles au chapelet, à tous les moyens qui nous sont donnés.

Notre Père, 31 mai 1998