3 DÉCEMBRE 2017

Vivre notre Avent en compagnie
de l’Immaculée-Conception et de saint Jean-Baptiste

CE premier dimanche de l’Avent est comme un recommencement de l’année liturgique qui nous est offert. Et à mesure que notre vie s’avance, il est bon de prendre une résolution plus vive. L’Évangile de saint Marc nous parle de la fin des temps qui arrivera à l’improviste et nous incite à veiller. Nous serons prêts à accueillir le Maître si nous sommes encore capables de croire au message de Fatima qui est piétiné, négligé. On veut absolument effacer jusqu’au souvenir de cette apparition de Fatima, de ses prophéties dictées par la Vierge Marie à sœur Lucie ; c’est diabolique. Au contraire, nous aurons les yeux fixés sur cette révélation parce qu’elle nous promet la restauration du Règne du Christ, et son extension aux extrémités de la terre pour bientôt après un châtiment terrible que nous avons justement mérité.

Or, si ces événements doivent se produire à la fin de l’année liturgique, pourquoi en parle-t-on au début ? Parce que c’est la fin ultime, c’est ce qui est promis dans la pensée du Créateur. Le Créateur a créé le monde pour que vienne ce règne qui maintenant est proche et il nous faut veiller et prier dans cette attente.

Immaculée Conception par ZurbaranPuis, merveille des merveilles, une neuvaine de jours ne sera pas écoulée que nous fêterons l’Immaculée Conception. La première de toutes les créatures, la première souveraine, la plus belle pensée de Dieu, la Vierge Marie. Quand la Vierge Marie est là, sous les regards de Dieu ou dans sa pensée, celle qui L’occupe principalement, nous comprenons que rien ne pourra nous arriver de mal. C’est à cause d’elle, c’est à cause de l’amour de Dieu pour cette créature si belle, si parfaite, si sainte, si aimante, que Dieu aura le courage, si j’ose dire, de pardonner à nos parents la première faute, l’horrible péché originel et, en conséquence, toute la foule, l’immense océan de péchés qui, de génération en génération, rendront l’humanité digne de châtiments. Dieu, chaque fois, trouvera dans son Cœur à faire miséricorde, à cause de ce visage rayonnant de gloire et de grâce de la Vierge Marie.

Ensuite, nous allons courir tout ce mois de préparation à la fête de Noël et là, un personnage sollicite notre attention parce qu’après, nous n’aurons plus le temps de bien l’examiner, c’est saint Jean-Baptiste le Précurseur. La vierge Marie a été conçue au début des temps comme le modèle de la création réussie, le modèle de l’Église qui allait venir, mais Jean-Baptiste qui, lui aussi, a été déjà prévu dans la figure d’Élie, puis créé par Dieu, afin qu’il s’éloigne de ce monde corrompu, que dans le désert, il prépare la venue de Celui qui allait sauver le monde. J’aurais envie de me mettre à la suite de Jean-Baptiste, pendant ce mois, chacun d’entre nous pourrait aller un peu au désert, se nourrir de miel sauvage et de sauterelles, ce sont des allégories. Se nourrir juste du nécessaire pour se sustenter et n’avoir de pensées que pour ce Messie qui va venir et qui va tout rénover.

Il me semble que par la télévision et les journaux nous sommes matraqués par tant de choses absurdes, scandaleuses, inquiétantes que tout cela peut nous pousser au désespoir et à l’inertie. Il faut que nous rejetions tout cela comme venant du Malin, comme il faut que nous retrouvions une âme toute fraîche, une âme toute sincère et forte, forte pour suivre Jean-Baptiste, nous livrer un peu à la pénitence, mais dans la joie, une pénitence pour nous décaper, pour nous décrasser, pour nous purifier, pour d’abord, le 8 décembre, contempler la splendeur de la Vierge Marie. Ensuite, la splendeur de Jésus, Fils de Dieu fait homme, tel qu’il nous apparaît à Bethléem.

C’est véritablement le signe des chrétiens. Dans le monde païen, on disait : « Voyez comme ils s’aiment. » C’était le signe qui devait le plus inciter juifs et païens à se convertir au christianisme, c’était cet amour mutuel qu’ils avaient entre eux. Dans l’immense désespoir moderne et l’agitation, l’illusion de toutes sortes, pour nous distraire de ce désespoir qui habite le genre humain, les vrais catholiques doivent être dans la joie parce que le Christ est né, parce que la vierge Marie nous a promis qu’il reviendrait en gloire pour sauver les hommes et que nous sommes invulnérables, increvables, inusables dans notre espérance, dans notre joie, dans notre allégresse de l’Église passée, de la joie qu’elle nous apporte encore aujourd’hui, demain à Noël et ainsi de suite jusqu’au retour du Christ.

Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 29 novembre 1992