8 MAI 2022

Un unique Bon Pasteur
pour une unique Église !

L’ÉGLISE nous donne à méditer ce matin l’Évangile très connu du Bon Pasteur qui est véritablement maltraité de nos jours. Nous sommes au chapitre X de l’Évangile de saint Jean : Jésus vient d’avoir de terribles altercations avec les pharisiens. Il doit maintenant créer un peuple nouveau, le sien, et il va donc extraire son Église de ce vieux peuple d’Israël qui va être déicide et rejeté par Dieu. Le moment est venu pour cette Église de quitter le peuple ennemi pour se constituer en peuple de Dieu : en Église catholique ouverte à tous, mais suivant un seul et même chef.

Le Bon Pasteur par ChampaigneQuand il a fait sortir toutes les brebis qui sont à lui, « Jésus marche devant elles et elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. » Ce ne sont pas des chaînes ou des contraintes qui nous attachent à Jésus-Christ ! C’est parce que sa voix nous est chère ; c’est par la Parole vivante qu’est le Christ que nos cœurs sont atteints, séduits, et poussés à marcher à sa suite.

« Je suis le Bon Pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père. » C’est vraiment l’annonce des liens tellement intimes que Jésus entretiendra avec des milliards d’êtres humains, dans les siècles et dans l’éternité, car il est Dieu infiniment intelligent, sage et puissant ! Il a donc réellement le pouvoir d’entretenir avec chacun d’entre nous une relation personnelle, un dialogue intime.

« Et je donne ma vie pour mes brebis. » Vous pouvez faire la comparaison en prenant tous les hommes politiques, tous les hommes religieux de la terre, et vous verrez qu’ils se ressemblent tous... Jésus, lui, est différent : il donne sa vie pour ses brebis. Ce n’est pas raisonnable ! « Comment cela ? » me direz-vous. Réfléchissez : à force d’être tellement habitué à dire que le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis, on finit par trouver cela tout à fait naturel... Voire ! Quand dans la vie nous sommes affrontés, nous parents, à défendre nos enfants contre des loups ravisseurs, de méchantes autorités : que faire ? Ne pas bouger, ou bien arracher nos enfants à ces autorités mauvaises pour sauver leur âme ? Jésus nous indique la voie en donnant ici une leçon surnaturelle par le sacrifice de sa vie, rédempteur, sur la croix.

Et voici maintenant le texte qui est le plus mal compris : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut que je les mène. » Jésus annonce aux Juifs qu’il les aime bien, qu’il va donner sa vie non seulement pour eux, mais encore pour les nations. C’est une nouveauté prodigieuse ! Les Juifs voulaient que le Messie soit pour eux seuls. Quand les pharisiens comprendront que Jésus parle aussi en faveur des païens, ils préféreront le crucifier plutôt que de le reconnaître comme Messie.

« Celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » C’est l’Église catholique qui sera le nouveau troupeau, composé des meilleurs de l’ancien troupeau et des païens convertis en grand nombre. Les deux n’en feront qu’un. L’Église ne distinguera plus entre les races et les nations. Elle est une seule famille ouverte à tous, Juifs ou païens. Dans cette Église, des hérésies et des schismes se produiront au cours des siècles qui lui feront concurrence. Qu’ils s’appellent protestants, orthodoxes, anglicans, luthériens, etc. : ce monde-là est hors du troupeau, parce qu’il l’a quitté.

Hélas ! Il a fallu qu’arrive un jour le Concile Vatican II pour reprendre cette parole du Christ : « Qu’ils soient UN » en l’interprétant à l’encontre de toute la tradition catholique et apostolique ! L’Église n’est plus considérée dès lors comme l’unique épouse du Christ, mais se voit désormais obligée de faire un grand troupeau avec les protestants, les anglicans, toutes sortes d’hérésies et de schismes... et cela soi-disant au nom du Christ qui veut un seul troupeau !? Non ! le seul troupeau, c’est l’Église qui est l’épouse du Christ.

Jésus fermerait-t-il donc la porte aux adeptes des autres religions ? Non pas, mais ils doivent se convertir. Cela nous oblige, nous les catholiques, à la charité d’une prédication intégrale de la vérité, et non pas à négocier avec eux, à faire le dialogue interreligieux : autant de choses qui sont indignes du Christ. Il n’y a qu’un seul Pasteur, le Christ, et un seul troupeau : la Sainte Église catholique romaine.

« C’est pour cela que le Père m’aime : c’est que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me l’enlève, je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, le pouvoir de la reprendre, tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » C’est le dernier secret de cette parabole. Ce troupeau vivra à travers les siècles jusqu’à la fin des temps, à cause de la vie du Christ que ce dernier a donnée pour nous sauver, et dont le sacrifice est réitéré sans cesse à la Messe.

Abbé Georges de Nantes
Extraits d’un sermon du 13 avril 1997