28 MAI 2022

La Vierge Marie, médiatrice de la descente 
du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte

JÉSUS a dit à ses Apôtres avant de monter au Ciel, le jour de l’Ascension : « Je ne vous laisserais pas orphelins. » (Jn 14, 18). Il nous a donné la Vierge Marie pour Mère avant d’expirer. Si Jésus est mort, ressuscité et monté vers son Père au Ciel. Marie est là, médiatrice. À sa prière l’Esprit-Saint descendra en tempête sur les Apôtres pour enfin donner vie à l’Église, innombrable progéniture des enfants de Marie, humanité nouvelle sauvée et sanctifiée.

Au jour de la Pentecôte, la Vierge Marie est là, au milieu des Apôtres, mais formant à Elle seule un ordre à part, ce qui est souligné par saint Luc : « Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, ET Marie mère de Jésus... » (Ac 1, 14).

Elle est l’âme de cette communauté, et c’est à sa prière que descend sur les Apôtres l’Esprit-Saint sous forme de langues de feu, et ils commencent à parler en d’autres langues.

Désormais, l’humanité rachetée n’est plus un rassemblement d’hommes quelconques, comme était encore le peuple élu de l’ancienne alliance, mais ce sont des êtres qui ont tous en commun l’Esprit-Saint. Ils constituent l’Église qui doit vivre à la manière de l’épouse du Christ.

La Vierge Marie est au milieu de cette communauté, parce qu’Elle a vécu d’avance le cycle des épousailles jusqu’à la consommation de l’union.

Avec la Pentecôte, l’Église entre à son tour dans cette carrière d’épouse.

Donc, si l’Église a pour modèle ultime et idéal de perfection la Vierge Marie, si la Vierge Marie est la médiatrice de toute grâce, il faut bien que le peuple de Dieu qui forme l’Église se mette à l’école de l’Immaculée, surtout quand Celle-ci descend du Ciel pour dévoiler la volonté de Dieu ! comme ce fut le cas à Fatima, le siècle dernier.

Deuxièmement, jusque-là, nous avons vu le projet de Dieu sans cesse contrarié par l’infidélité des hommes. Mais avec le sacrifice rédempteur du Christ, la grâce a jailli et elle transforme l’humanité.

C’est le grand dessein de Dieu qui se réalise : les épousailles de Dieu et de l’humanité rachetée. Mais cela se fait selon une hiérarchie, une structure que Jésus a préparée et dont Pierre et les apôtres sont les piliers.

 Il y a les Apôtres, puis leurs successeurs, qui s’élancent à la conquête du monde. Ils ont reçu l’Esprit-Saint d’une manière spéciale, sous forme de langue de feu, c’est-à-dire avec l’ardeur missionnaire. Ils partent à la conquête du monde avec le pouvoir de l’Époux, c’est-à-dire avec l’initiative, le pouvoir, la force de Jésus. En cela, l’Église est Jésus répandu et communiqué.

C’est dire que par l’invention de cette institution, Jésus a trouvé le moyen de se prolonger dans l’espace et dans le temps, si l’on peut dire, de se faire connaître partout et en tous lieux, sans pour autant enlever le mérite de la foi aux croyants.

– En vis-à-vis, à l’écoute de cette Église enseignante, il y a le peuple de Dieu, le peuple des fidèles. Ce sont les juifs de l’ancienne alliance, puis, les nations, et enfin tous les hommes libres, esclaves, hommes et femmes. Il n’y a plus de différence, dira saint Paul, car tout ce monde-là, qui accueille la Parole de Dieu et la met en pratique, c’est l’Église enseignée, l’épouse consentante, coopérante et ainsi revivifiée, recréée, transformée, sanctifiée, fécondée.

De ce point de vue, on pourrait dire que l’Église, c’est la Vierge Marie répandue et communiquée.

La nouveauté se manifeste dans le discours de saint Pierre et dans la réaction de la foule qui, sous l’action de l’Esprit-Saint, en a le cœur transpercé (Ac 2, 37). Ce que Jésus n’avait pas réussi à faire, parce qu’Il n’avait pas encore « remis l’Esprit » (Jn 19, 30), Pierre le fait en un instant par la puissance de l’Esprit. C’est pourquoi vouloir une Église démocratique comme le veut le synode, renverser la pyramide hiérarchique de l’Église comme l’a fait Vatican II, c’est le péché contre l’Esprit-Saint, contre la constitution divine de l’Église.

Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits d’Il est Ressuscité ! n° 238, décembre 2022, page 18.