Point 135. La liberté de l’entreprise
Contrairement à des impressions trop entretenues dans l’opinion par les politiciens, la plupart des Français – et des autres hommes ! – gagnent leur vie dans des sociétés et entreprises de petite ou de moyenne importance. C’est d’elles qu’il faut s’occuper pour les libérer de la tutelle capitaliste, syndicaliste, étatique, et les rendre à leur équilibre écologique spontané, à leur fraternité. La grande industrie devra suivre. Au contraire, tout régler sur celle-ci produit nécessairement un écrasement systématique de celles-là.
1. La solution de la question sociale commence par la restauration de la communauté économique de base : la petite et moyenne entreprise qui assure l’essentiel de l’activité économique, et la réhabilitation de son chef responsable : l’entrepreneur. Il faut que l’entreprise soit solide pour que l’entrepreneur ait la liberté d’être vrai patron, entreprenant, honnête et humain. Actuellement, ces entreprises sont écrasées de tant de charges et le lieu de tant de batailles que tout équilibre, toute prudence, toute justice y sont pratiquement impossibles.
Les banques absorbent le principal de leurs bénéfices et décident de leur survie ou de leur mort par l’ouverture ou le blocage des crédits. La bureaucratie et sa réglementation excessive, la pression fiscale, les charges sociales extravagantes, l’inspection du travail prisonnière de la lettre des règlements, les bilans sociaux, la politique à l’usine, etc., leur rendent la vie intolérable, découragent l’initiative, l’effort, le progrès. Les syndicats ajoutent à l’insécurité et à la détérioration du climat social par des ordres de grève politiques, des revendications intempestives, des cessations de travail dont les finalités sont étrangères aux intérêts de leurs propres membres.
2. Il faut chasser tous ces intrus de l’entreprise ; et à qui la rendre, sinon à l’entrepreneur, son patron, et à ses collaborateurs de tous les niveaux professionnels, dont le travail est nécessaire à leurs familles.
L’entreprise peut, en effet, se définir comme un projet d’affaires dont la finalité réelle est d’assurer le gagne-pain des familles qui s’y trouvent associées par le travail ou le patrimoine. Si le propriétaire a seul la légitimité d’établir ou de modifier le projet, les autres collaborateurs y adhérent, plus ou moins explicitement selon leurs responsabilités. Le contrat de travail définira les conditions de cette association.
Le premier responsable de l’entreprise, son « père », est celui qui a lancé ce projet ou qui en assume la direction, c’est l’entrepreneur, le patron. Parce qu’il est le plus intéressé à la réussite de l’entreprise et à sa pérennité, il est le mieux placé pour défendre l’intérêt commun et faire droit aux exigences raisonnables de tous ses membres. Et tant mieux si ce patron est aussi le propriétaire de l’entreprise ; c’est la plus sûre des responsabilités. S’il ne l’est pas, le droit social liera son sort étroitement à l’entreprise ou à la société dont il est constitué directeur ou gérant.
Libéré des tutelles aberrantes, rendu à sa pleine autorité personnelle, le patron sera cependant tenu d’établir avec tous les membres de la communauté économique qu’il dirige, entre eux et avec lui, quelle que soit leur situation dans l’entreprise, des organes de concertation.
3. Cela supposera une refonte du droit du Travail, du droit commercial, du droit des sociétés, particulièrement de la société anonyme, d’origine capitaliste protestante, type de la démocratie d’argent truquée qui permit tous les abus, contre laquelle s’élevèrent, toujours seuls, les catholiques sociaux royalistes. En conséquence l’appel à l’épargne, les marchés financiers et l’organisation boursière seront assainis pour mettre aussi fin aux jeux financiers anonymes qui opèrent transfert de propriété, changement de direction, voire d’entreprise, spéculation sans scrupules, ententes secrètes, etc., pour dominer et écraser les marchés selon les intérêts d’un argent sans loi et sans frontières.