Il est ressuscité !
N° 203 – Novembre 2019
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
LA LIGUE
La CRC est... atypique !
CE mot est de Mgr de Metz-Noblat, commentant la lettre de notre frère Bruno qui précisait la distinction entre légitimité canonique et vérité dogmatique (cf. Il est ressuscité n° 202, p. 32-34) : un « raisonnement intellectuel théologico-juridique atypique ». Authentique ! Quant à notre évêque, Mgr Stenger, il a assuré frère François qu’il ne parlerait pas de nous à Rome lors de sa prochaine visite ad limina : puisque nous nous sommes « étendus », notre cas ne relève désormais plus de lui, mais du président de la Conférence épiscopale. Ce dernier n’ayant, de l’aveu de l’archevêque de Poitiers à notre frère Jean Duns, aucune juridiction sur nos communautés. Nous sommes au rouet !
Un ami phalangiste a analysé avec un esprit de finesse remarquable les enjeux soulevés par la réponse de frère Bruno au questionnaire que lui avait envoyé l’archevêque émérite de Marseille :
« Cher frère,
« Laissez-moi tout d’abord vous dire combien la lecture de votre réponse à Mgr Pontier m’a ému. Au premier abord, j’ai pensé qu’elle était un peu longue, mais j’avais tort. En réalité, c’était bien ce qu’il fallait : un exposé clair, intelligent, des origines et des objectifs du combat de l’abbé de Nantes et de sa communauté, en un temps où tout s’estompe, où même le dernier Concile est devenu de l’histoire ancienne, une aventure d’un autre temps. Le modernisme a si bien pénétré les paroisses, ou ce qu’il en reste, que ce rappel devient essentiel pour quiconque recherche les raisons profondes de la ruine actuelle de l’Église en Occident. Les jeunes prêtres, si peu nombreux, sont ignorants des enjeux ; et leur bonne volonté, mal assise sur une formation superficielle, risque de ne pas suffire. Parmi les bons chrétiens qui vont encore à la messe le dimanche, la plupart comprennent mal en quoi leur religion dépasse la simple tradition culturelle et ont encore plus de mal à la transmettre à leurs enfants. Les jeunes gens qui appartiennent à des mouvements catholiques divers se rassemblent davantage pour se donner une identité à eux-mêmes que pour entendre la voix, inaudible, de leurs pasteurs ; et malgré les premiers enthousiasmes de la jeunesse, ils sont bien vite rattrapés par la facilité des mœurs de notre société qui flatte tous leurs instincts, en les justifiant par la recherche de l’épanouissement personnel.
« Au mois d’août dernier, le Père X. m’avait parlé de cette mise en demeure de Mgr Pontier, qu’il avait découverte sur la VOD. Il déplorait le silence de Rome et remarquait la sottise tactique de ce qu’il faut bien appeler vos adversaires : ils rallument un feu qu’ils ont toujours voulu éteindre et soufflent sur des braises qui risquent de repartir de plus belle ! On se réchauffe le cœur à la lecture des pages de votre réponse et l’on se surprend à espérer qu’elles éclaireront quelque esprit, un peu plus profond et plus responsable que les autres, parmi les personnes qui détiennent une autorité. Peut-être le terrain est-il, maintenant, plus favorable à une critique constructive de notre MASDU, du fait des épreuves terribles auxquelles l’Église est confrontée et de la faiblesse des dits et faits de notre Saint-Père, hélas ! Les grandes crises excitent la réflexion.
« Veuillez, cher Frère, garder toute notre famille dans vos prières et nous donner, de loin, votre bénédiction,
« C. T. »
RETRAITE DE COMMUNAUTE
En attendant une prise de position nette de nos évêques, le combat et l’apostolat de Contre-Réforme demeurent très absorbants. C’est pourquoi, du 6 au 13 octobre, notre maison Saint-Joseph ferma ses portes afin que les communautés renouvellent par une bonne retraite la ferveur de leur vocation de moines- missionnaires. Pendant ces huit jours, frère Bruno s’appliqua à nous commenter le recueil des Pages mystiques de notre Père, qui dévoilent sa vocation ultime : aimer et faire aimer l’Amour. « Ô mon Père, notre Père, donnez-moi d’annoncer à mes frères, par ma vie et par ma parole, que l’Amour n’est pas aimé, et que leur bonheur est là, d’aimer l’Amour ! » (Page mystique n° 1, “ Notre Père ”, février 1968)
AIMER L’AMOUR.
Il est bien connu que l’abbé de Nantes s’est opposé à la réforme conciliaire, n’est-ce pas ? Mais ce que les esprits superficiels ne soupçonnent pas et que frère Bruno mit en lumière tout au long de ses instructions, c’est qu’au-delà de ses multiples activités publiques, très absorbantes pourtant, notre Père conservait une vie à part : le tout de son existence fut en réalité son continuel colloque avec la Sainte Trinité. Son combat de Contre-Réforme, sa vocation de moine-missionnaire, la “ cathédrale de lumière ” de ses enseignements et toutes ses œuvres ne sont que les fruits de ce Cœur à cœur.
C’est en effet dans la contemplation de la Sainte Face qu’il découvre la Vérité tandis que l’amour de Notre-Dame engendre en son âme la Sagesse, qui s’épanouira en une doctrine totale. C’est son amour plénier pour son très chéri Père Céleste qui, débordant en amour du prochain, attise sa soif des âmes : « Je ne veux connaître et aimer que Vous, je ne veux être le guide des âmes qui passent cherchant leur chemin que pour les conduire à Vous. » (Page mystique n° 30, “ Le chant du nautonier heureux ”, janvier 1971) Tel est le secret de la vocation du moine- missionnaire ! Et suprêmement, cet amour se porte sur l’Église, la grande œuvre de Dieu dans l’histoire, l’Épouse du Christ et notre Mère : « À votre louange, ô mon Dieu, je confesse que pas un seul jour je n’ai cessé de me réjouir d’être enfant de l’Église. » (n° 54, “ Le baptême : entrez dans le Temple de Dieu ”, février 1973)
Cet amour brûlant une fois révélé, on devine qu’il se fera véhément, terrible même, contre les réformateurs acharnés à la ruine de l’Église, mauvais pasteurs et faux docteurs qui bafouent la Vérité et détournent les âmes du Ciel.
FAIRE AIMER L’AMOUR.
Ces grâces particulières de contemplation et d’union à Dieu, notre Père savait qu’elles ne lui avaient pas été accordées pour lui seul, mais pour ses frères. C’est pourquoi il voulut faire partager à ses lecteurs ses entretiens ardents avec le Ciel : pour aider à leur salut et pour donner au combat de Contre-Réforme et de contre-révolution une assise mystique. Son ami l’abbé Bourdier, le saint ermite de Vidauban, ne l’avait-il pas averti que seules les âmes mystiques le suivraient jusqu’au bout ?
C’est avec ce souci apostolique que, de 1968 à 1978, il rédigea chaque mois une “ Page mystique ”, publiée à la fin du numéro de La Contre-Réforme catholique au XXe siècle : « Voici la feuille blanche comme une toile d’attente, et voilà ma plume qui doit la remplir de signes choisis pour dire Dieu, pour Te dire, ô mon Dieu, notre Père, en sorte que mes frères lisent cette page et, l’entendant bien, Te connaissent et qu’ils T’aiment. » (n° 97, “ Dire la béatitude ”, mai 1977)
N’imaginons cependant pas une béatitude quiète et un amour sucré semblable à ceux des charismatiques ! Les Pages mystiques embrassent notre condition humaine dans toute son ampleur vertigineuse, suspendue entre les abîmes de la damnation et les splendeurs du Paradis. La Foi, l’Espérance et la Charité de notre Père sont des vertus militantes, combattantes, pour triompher avec la grâce divine d’un Adversaire voué à notre perte et à la ruine de l’Église. « Foris pugnæ, intus timores » : luttes incessantes contre les réformateurs de l’Église et les naufrageurs de la Chrétienté, dont les échos se répercutent jusque dans ses échanges intimes avec le Ciel, dans l’angoisse quotidienne d’un Tentateur partout embusqué et jusque dans les retraites secrètes de notre âme... Mais ces ténèbres dissipées laissent paraître le Ciel, dont notre Père ne se lasse pas de décrire les magnificences.
L’abbé de Nantes est un très grand théologien et ces pages recèlent des trésors d’intelligence des mystères de notre foi, des sacrements et de la vie chrétienne. Pour autant, elles n’ont rien d’un exposé doctrinal aride. C’est un Cœur à cœur, une vie qui sont exprimés, dans une langue somptueuse, d’une richesse d’évocation parfois étourdissante. Quand on pense à tous nos frères qui cherchent désespérément dans le désert de la religion conciliaire des “ expériences spirituelles fortes ”, une “ religion vécue ”... Voici la vie mystique d’un docteur de l’Église ! En lisant les pages mystiques – en les balbutiant, plutôt, quand elles nous dépassent –, en les méditant, en nous les appropriant, non seulement nous communions à l’âme si attachante de notre Père, mais nous sommes introduits dans son colloque d’amour avec le Ciel et mis à notre tour en présence de Dieu. Et puisque ce fut la source de son alacrité dans ses labeurs et ses combats, ce peut-être la nôtre à sa suite afin de demeurer fidèles à son héritage ici-bas et de le rejoindre finalement au Ciel, “ la famille retrouvée ” !
Frère Bruno est bien décidé à faire écouter l’enregistrement de cette retraite à ceux d’entre vous qui suivront à la maison Saint-Joseph les exercices du premier samedi du mois, à partir du 7 décembre. N’oubliez pas d’apporter votre exemplaire des Pages mystiques ou de vous en procurer un chez nous (22 €) : c’est indispensable pour profiter au maximum de ces trésors !
SESSION DE LA TOUSSAINT
Les premiers à recueillir les fruits de notre retraite furent les participants de notre session phalangiste de la Toussaint, du 1er au 3 novembre. Certains qualifieraient peut-être un tel rassemblement d’atypique. Pensez ! Deux cent vingt jeunes gens et jeunes filles qui pendant trois jours récitent pieusement le chapelet, chantent de tout leur cœur la grand-messe et les Heures de l’Office monastique, suivent assidûment oraisons, sermons et conférences de doctrine, et tout cela dans l’unanimité des convictions dont découle la bonne entente fraternelle. Et quand on demande à une nouvelle venue ce qui l’a le plus marquée, elle répond sans hésiter : le sourire des sœurs ! Tout cela est unique, certes, et bien réconfortant pour tous !
Frère Bruno trouva dans les Pages mystiques ample matière à une prédication “ analogue à la circonstance ”. C’est une mine inépuisable ! Les méditations de notre Père sur le Ciel et sur la mort illustrent merveilleusement la liturgie de la fête de la Toussaint et de la Commémoration des fidèles défunts. Elles furent écoutées dans un silence recueilli, impressionnant. Pour certains, c’était la première fois qu’ils méditaient ainsi sur leur propre mort !
Comme leurs parents lors du Congrès, un mois plus tôt, ils découvrirent le premier jour les charmes de la Sainte Russie et compatirent à ses malheurs en visionnant l’Oratorio de frère Henry et le commentaire qu’en donna frère Bruno. Le lendemain matin, ils écoutèrent la magistrale et salutaire conférence de présentation du livre sur l’Histoire volontaire de sainte et doulce France de notre Père (L 165), avec encore plus d’intérêt, s’il était possible, que leurs parents.
En outre, les participants de la session purent ce soir-là regarder Le jeu de saint Laurent du fleuve, pièce d’Henri Ghéon mettant en scène le martyre de ce saint diacre du troisième siècle. Sous la direction de frère Pierre, nos “ préphalangistes ” canadiens l’ont admirablement jouée durant leur camp d’été : c’est un très beau spectacle, émouvant le cœur et nourrissant l’âme (bientôt disponible sous le sigle CAN 50). On en retient que le sang des martyrs est semence de chrétiens et que les dieux des païens sont des démons !
« IL FAUT PRIER POUR LE PAPE. »
Précisément, l’après-midi de ce 2 novembre, frère Bruno devait prononcer sa conférence d’Actualités, très attendue par tous ceux qui avaient suivi les événements du synode romain sur l’Amazonie. Notre frère commença par cette résolution, reçue de sainte Jacinthe de Fatima, qui résume toute notre angoisse pour l’Église : « Il faut prier pour le Pape. Il ne cesse de le demander pour lui-même : “ S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. ” Nous ne cessons de lui obéir ! en priant pour lui à longueur de chapelets. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour lui ! »
Beaucoup de jeunes gens furent ensuite choqués à la vue des cérémonies idolâtriques au Vatican projetées pour illustrer les propos de frère Bruno qui leur expliqua que pour le Saint-Père, il ne s’agit pas d’un retour primaire au paganisme. Cela va même plus loin que la resucée de la théologie de la libération qu’ont diagnostiquée les meilleurs analystes comme Jean-Marie Guénois. Certes, les théologiens marxistes ont trouvé un nouveau créneau dans l’écologie et les droits des minorités. Le pape François lui-même met en pratique la théologie du « peuple » infaillible, naguère anathématisée par l’abbé de Nantes comme la première des douze hérésies du Catéchisme de l’Église catholique (CEC) dans son troisième Livre d’accusation porté au Vatican le 13 mai 1993.
Mais Jean-Marie Guénois est encore trop catholique pour comprendre la mission que s’est donnée le Pape, sous couvert d’une « écologie intégrale » ! En effet, ce que seul un disciple de notre Père comme frère Bruno peut discerner, c’est qu’au-delà du paganisme primitif, au-delà du marxisme, François met en œuvre une théorie nouvelle, une gnose, qui dépasse largement celle de Jean-Paul II lui-même qui lui a ouvert la voie. On la trouve formulée dans le livre sur l’Écologie, paru le 24 octobre, qui recueille phrases, textes, discours et homélies du Saint-Père sur le thème de la protection de la création et de la promotion d’une vie digne pour tout l’homme.
Cette gnose paraît suprêmement dans l’explication de l’Eucharistie qui forme la conclusion de cet ouvrage. Il s’agit d’une transposition de ce sacrement qui efface le Saint-Sacrifice de la messe, mais dans une formulation assez proche de la Vérité qu’elle plagie pour dissimuler l’hérésie en la faisant passer pour un approfondissement du mystère, ce qui est le propre de la Gnose. Le vocabulaire catholique demeure, mais le sens des mots est changé et il faut être attentif à ce qui manque ! Or François omet dans la messe la consécration et la réitération par Notre-Seigneur de son Sacrifice. Il ne retient que l’oblation du pain et du vin, symboles de la vie du monde présent, qui « deviennent le Christ, dans lequel tous, finalement, nous sommes et nous découvrons frères ». Sans baptême. Par le seul fait de l’Incarnation (Gaudium et Spes, 22, 2).
Le baptême, le Pape l’affecte à la transsubstantiation. Baptême et Eucharistie ne font plus qu’un seul sacrement, pour une transsubstantiation de la création tout entière et non plus seulement de « ceci », l’hostie que le prêtre tient en main : « Comme dans l’Eucharistie le pain et le vin deviennent le Christ parce qu’ils ont reçu le baptême de l’Esprit-Saint, l’amour personnel du Père, ainsi toute la création (personnes, choses, animaux, plantes, temps et espace) devient une parole personnelle de Dieu quand on en use par amour. »
De péché, il n’est plus question. De Rédemption, encore moins. Mais seulement d’un « chemin de guérison du besoin de la possession, du pouvoir, de l’abus, vers le partage, la collaboration et le respect. Vers une fraternité universelle (...) une vraie écologie humaine. »
Étonnez-vous que le Pape n’ait pas mentionné la Croix ni la Vierge Marie dans son homélie de clôture du synode !
« C’est un mirage, Très Saint-Père, conclut frère Bruno, comme était la gnostique anthroposophie de Jean-Paul II. »
Danger bien compris par son jeune auditoire, à en juger par les questions que plusieurs vinrent lui poser par la suite, manifestant leur souci de bien comprendre ce mot compliqué : la gnose. Ils furent ravis de ce que notre frère prenne le temps de le leur expliquer personnellement !
LA MESSE SUR LE MONDE.
En guise de contrepoison, frère Bruno nous donna un bel exemple des trésors contenus dans le recueil des Pages mystiques, en nous lisant : La messe « ... sur le monde, pour le passer dans le monde de Dieu » (n° 69, juil. 1974). Car notre Père avait lui aussi une vision cosmique du Saint-Sacrifice de la messe, sans pour autant négliger l’œuvre personnelle, nouvelle accomplie par le Christ en chacune d’entre elles, pour notre rédemption.
« L’eau et le vin sont dans les burettes. Je vais mettre l’hostie sur la patène, et aussi celles des fidèles pour penser à eux davantage. Ce pain, ce vin, cette eau sont comme un dernier rappel et un dernier regard aux torrents, aux champs moissonnés et aux gerbes où se cachent les grillons bavards dans le midi torride, aux vignes flamboyantes d’automne. J’aime tenir mon vin de messe d’un vigneron voisin et les hosties du carmel proche. Ce sont des liens certains avec le monde des hommes, leur travail, leur peine et la terre nourricière. Je sais bien que ces oblats seront changés, convertis, transsubstantiés tout à l’heure. Il n’en reste pas moins vrai qu’ils sont ici, encore eux-mêmes, l’intrusion et l’oblation du monde temporel et humain dans le monde de Dieu. Vignes, glèbes, sources jaillissantes, cire et miel d’abeilles, soie, laine chaude et lin fin, louez le Seigneur et rappelez-lui cet univers d’où vous êtes pris, ces pressoirs, ces granges, ces ateliers d’où vous veniez, ces boutiques où je vous ai achetés. Car voici que votre Dieu vient vous convertir en lui, froment et grappes, et se revêtir de vos apparences, et vous, vêtements et linges, cierges, images et fleurs, se servir et s’entourer de vos beautés.
« Habillé de ton vêtement, ô Christ, je vais prononcer tes Paroles et tes gestes, renouvelant le Mystère que tu célébras et nous appris à la veille de ta sainte Passion. Ce n’est plus moi qui vis, c’est Toi qui vas maintenant parler, agir et faire en moi, par moi, pour les autres et pour moi, ton Sacrifice.
« La terre de nouveau est aspergée de ton Sang. Je vois ton Corps saigné à blanc, signe de l’immolation expiatoire. Je contemple dans le calice ton Sang versé. Il tombe sur les soldats, les amis pressés contre ta croix, et son flot, jailli de ton Cœur dans une prodigieuse effusion, se perd et tombe à terre. Ainsi toute notre planète se trouve lavée de ses crimes. Agréez, Dieu Tout-Puissant, cette offrande... Pour nos défunts, pour nous aussi pécheurs, vos familiers, pour toute votre Église Sainte... Les visages aimés, les visages des foules, la nature sauvage et l’industrie des hommes défilent devant mes yeux tandis que je poursuis les vieilles prières du sacerdoce catholique, comme ils vont et viennent de toi, ô Christ, à ton Père et de Lui à toi dans cette œuvre renouvelée de ta rédemption universelle. L’amour est ici à son comble, amour vécu dans la mort, mort revécue par amour, prière d’amour que prouve et souligne l’immolation (...). Je n’oublierai pas cette messe sur le monde pour le laver, le sauver et le passer dans le monde de Dieu. »
ÉCOLOGIE MARIALE.
Mais le meilleur recours contre l’Antichrist est encore le Cœur Immaculé de Marie. Frère Bruno nous fit apprécier sa puissance en racontant dans une deuxième partie de ses Actualités les derniers « miracles » diplomatiques – l’expression est du ministre des Affaires étrangères de Syrie – de la Russie qui lui est confiée : la soumission des Kurdes au gouvernement syrien, le 13 octobre ! l’accord historique avec le “ sultan ” Erdogan, son rôle de médiatrice de paix dans la poudrière du Moyen-Orient où menace une confrontation de l’Iran et d’Israël... Quant à la Pologne, qui fut officiellement consacrée au Cœur Immaculé de Marie le 6 juin 2017, l’heureuse concertation de l’Église et de l’État y permet une véritable restauration nationale, que vient encourager le triomphe de la droite nationaliste aux élections du 13 octobre – encore !
Parce que c’est l’Immaculée qui écrase la tête du Serpent et de l’hideuse Pachamama amazonienne, frère Bruno acheva sa conférence en nous dévoilant le mystère le plus secret et le plus merveilleux de la Sainte Trinité, à l’école de deux très grands docteurs mystiques : saint Jean de la Croix et saint Georges de chez nous (cf. S 75. 1, “ La première créature conçue par le Père Céleste ”, 8 décembre 1984, disponible sur vod. catalogue-crc. org).
Avant toute création, la Sainte Trinité, parfaitement heureuse dans la circumincession du Père, du Fils et du Saint-Esprit, a pourtant, par une initiative d’amour inexplicable, conçu la Vierge Marie. « Une épouse qui t’aime, mon Fils, je voudrais te donner, qui, grâce à toi, vivre avec nous puisse mériter », écrivait saint Jean de la Croix dans le Romancero.
La richesse la plus précieuse de cette Conception de Dieu, c’est son Cœur. Le Cœur Immaculé de Marie, devenue l’Épouse du Fils de Dieu, bat d’un rythme divin. Et le langage de ce Cœur, c’est l’Amour, qui est la Personne du Saint-Esprit dont il devient le Sanctuaire.
« Certes, explique frère Bruno, Dieu n’a pas donné sa divinité à la Vierge Marie. Mais il a résumé en elle son plan de grâce, son Écologie intégrale. Nous sommes tous contenus dans cette Mère. L’Épouse du Verbe, dès sa Conception que le Père en a exprimée, résume toute la création.
« C’est prodigieux ! C’est parce que Dieu a conçu la Vierge Marie pour la donner à son Fils pour Épouse, qu’il a créé la différence des sexes, qu’il a créé l’homme et la femme. C’est parce qu'il voulait donner à la Vierge Marie, l’épouse de son Fils, une grande fécondité, qu’il a créé cette succession des générations, dans la chair et le sang, figure de ce qu’il voulait nous manifester : que la Vierge Marie, qui est toujours Vierge, étant Épouse de son Fils, est la Mère de tous les vivants, Reine du monde et des étoiles.
« Ainsi, lorsque le Verbe s’incarnera, la première raison de cette Incarnation, ce n’est pas le péché originel qu’il fallait racheter, mais c’est pour donner à la Vierge Marie un Époux semblable à Elle. Pour être comme Adam par rapport à Ève, et être ainsi le symbole de l’union du Christ et de l’Église. »
Quand Dieu voudra, ces enseignements mystiques de notre Père guériront l’Église de la désorientation conciliaire qui l’envase dans la fange amazonienne !
LES 150 POINTS DE LA PHALANGE DE L’IMMACULEE.
Notre Père progressa jusqu’à la fin de sa vie dans l’intelligence de ce mystère de la primauté de l’Immaculée Conception dans le Cœur de la Sainte Trinité, d’où découle son privilège de Médiatrice universelle. Sa décision de lui consacrer la Phalange le 8 décembre 1997 constitua un tournant décisif :
« Je veux tout simplement placer dorénavant la Sainte Vierge Marie absolument au-dessus de toutes nos affections de cœur, de toutes nos convictions de pensées, de toutes nos œuvres extérieures et de tous nos désirs. Qu’on n’objecte pas l’amour de Dieu lui-même qui devrait de toute manière passer premier et prendre toute la place. C’est précisément dans le rejet de cette objection que consiste le caractère nouveau, surprenant, bouleversant, de cette dévotion qu’enfin je ne boude plus, que je veux faire mienne parce que c’est ce que notre doux Seigneur et Maître veut et attend de notre génération pour la sauver !
« Cela dicte notre résolution : s’user jusqu’à la corde, aimés des bons, haïs des ennemis de Jésus-Christ et de sa Sainte Mère, prêts à toutes les croix, pour l’amour de l’Immaculée. À Elle l’amour de tous, l’admiration adorante, la confiance, les longues prières. À Elle de commander aux âmes qui lui sont dévouées, consacrées. À Elle d’être seule en vue à la tête de nos Phalanges. À Elle de faire la conquête miraculeuse des âmes et de les conserver. À Elle, qui fit danser le soleil le 13 octobre 1917 pour que tous croient, de faire le miracle auquel nous nous exerçons en vain : écraser l’enfer et ses armées de démons, attirer les cœurs sincères, les convertir et les attacher irrévocablement à son Divin Fils, Notre- Seigneur Jésus-Christ.
« Tous nos 150 Points sont à réviser et à mettre sur cet axe, en autant de Points qu’il y a d’Ave Maria dans notre Rosaire. »
Pour les points de politique et d’écologie, c’est chose faite. Et avec la grâce de l’Immaculée, frère Bruno espère vous offrir pour Noël la nouvelle rédaction des cinquante premiers points de religion, dans le prochain numéro de Il est ressuscité !
Ces 150 Points sont un condensé de la doctrine totale de notre Père. Ils résument tout ce que nous croyons, tout ce que nous espérons, tout ce que nous aimons, le patrimoine spirituel de nos deux mille ans de civilisation catholique, royale et communautaire, recueilli et enrichi par l’abbé de Nantes. Nous n’aurons pas de trop de tout le prochain camp de la Phalange pour les étudier en détail ! Et déjà, en guise d’avant-goût, frère Bruno nous les présenta en une heure : de quoi vous embraser d’enthousiasme pour la vérité !
« La restauration catholique de nos espérances ne sera pas affaire ecclésiastique, ni nationaliste, ni, bien entendu ! sociologique, écologique ou partisane, disait encore notre Père, mais de Croisade mariale et eucharistique. »
Certains l’ont bien compris et frère Bruno eut la joie de recevoir une bonne quinzaine d’actes d’allégeance à la Phalange : il s’agit de s’enrôler sous la bannière de l’Immaculée !
« Ce sera désormais la Phalange de l’Immaculée Conception, et la force de l’Immaculée Conception nous sera donnée pour convertir le monde à l’amour du Sacré-Cœur de Jésus par Marie. »
frère Guy de la Miséricorde.