Il est ressuscité !

N° 213 – Septembre 2020

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


François, frère universel

COVID oblige : le pape François devait se rendre  en septembre en Indonésie, Timor oriental, ­Papouasie, ­Nouvelle-Guinée. Tout est annulé. Mais il n’en poursuit pas moins son projet de « fraternité humaine », objet de la “ Déclaration ” signée en février 2019 à Abou Dhabi, avec le grand imam de l’université Al-Azhar, Ahmed at-Tayyeb. Le pape François se rendra à Assise, dans la ­province de Pérouse, en Ombrie, le 3 octobre, vigile de la fête de saint François, pour « donner un ­message de fraternité au monde ». Il y signera sa troisième encyclique, dédiée à ce thème, intitulée “ Fratelli tutti ” (Tous frères).

Dieu veuille, et nous l’en prions de tout notre cœur, par la médiation du Cœur Immaculé de Marie, que ce soit pour se repentir de son reniement d’Abou Dhabi. Il suffirait qu’il relise la Lettre “ Notre charge apostolique ”, du 25 août 1910, adressée par le pape saint Pie X à ses « Vénérables Frères », les évêques de France. Après avoir montré que les sillonnistes « se forment de la justice et de l’égalité un concept qui n’est pas catholique », le saint Pape ajoute :

« Il en est de même de la notion de fraternité, dont ils mettent la base dans l’amour des intérêts communs, ou, par-delà toutes les philosophies et toutes les religions, dans la simple notion d’humanité, englobant ainsi dans le même amour et une égale tolérance tous les hommes avec toutes leurs misères, aussi bien intellectuelles et morales que physiques et temporelles. Or, la doctrine catholique nous enseigne que le premier devoir de la charité n’est pas dans la tolérance des convictions erronées, quelque sincères qu’elles soient, ni dans l’indifférence théorique ou pratique pour l’erreur ou le vice où nous voyons plongés nos frères, mais dans le zèle pour leur amélioration intellectuelle et morale non moins que pour leur bien-être matériel.

« Cette même doctrine catholique nous enseigne aussi que la source de l’amour du prochain se trouve dans l’amour de Dieu, père commun et fin commune de toute la famille humaine, et dans l’amour de Jésus-Christ, dont nous sommes les membres au point que soulager un malheureux, c’est faire du bien à Jésus-Christ lui-même. Tout autre amour est illusion ou sentiment stérile et passager. Certes, l’expérience humaine est là, dans les sociétés païennes ou laïques de tous les temps, pour prouver qu’à certaines heures la considération des intérêts communs ou de la ­similitude de nature pèse fort peu devant les passions et les convoitises du cœur.

« Non, Vénérables Frères, il n’y a pas de vraie fraternité en dehors de la charité chrétienne, qui, par amour pour Dieu et son Fils Jésus-Christ notre Sauveur, embrasse tous les hommes pour les soulager tous et pour les amener tous à la même foi et au même bonheur du Ciel. En séparant la fraternité de la charité chrétienne ainsi entendue, la démocratie, loin d’être un progrès, constituerait un recul désastreux pour la civilisation. Car si l’on veut arriver, et Nous le désirons de toute Notre âme, à la plus grande somme de bien-être possible pour la société et pour chacun de ses membres par la fraternité, ou, comme on dit encore, par la solidarité universelle, il faut l’union des esprits dans la vérité, l’union des volontés dans la morale, l’union des cœurs dans l’amour de Dieu et de son Fils, Jésus-Christ. Or, cette union n’est réalisable que par la charité catholique, laquelle seule, par conséquent, peut conduire les peuples dans la marche du progrès vers l’idéal de la civilisation. » ( n° 24)

Très Saint Père, « la charité catholique » a pour foyer ardent le Cœur Immaculé de Marie auquel de nombreux évêques en communion avec vous ont consacré leur diocèse. Si vous leur ordonniez de consacrer avec vous la Russie à ce Cœur Immaculé, Notre-Dame de Fatima a promis que le monde connaîtrait un certain temps de paix. En vous dédiant les pages qui suivent, nous demandons à Louis et Zélie Martin de vous inspirer cette résolution, eux qui priaient déjà pour la conversion de la Russie. Cent ans plus tard, en février 1999, la Russie faisait un accueil triomphal aux reliques de leur sainte petite Thérèse, miniature de l’Immaculée !

Frère Bruno de Jésus-Marie