Il est ressuscité !
N° 228 – Janvier 2022
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
LA LIGUE
Blanche lumière
NOUS avons fêté cette année Noël en Huronie. La Sainte Famille a trouvé refuge sous le porche d’entrée de la mission Sainte-Marie- des-Hurons, partageant le dénuement des saints martyrs canadiens et de leurs Indiens convertis.
« Ah ! mes frères, s’exclamait l’un deux, Joseph Chihwatenhwa, à la Noël 1639, que veulent dire ces lumières brillantes et éclatantes au milieu de la nuit, sinon que Celui dont nous honorons maintenant la mémoire a, par sa naissance, dissipé les ténèbres et l’ignorance du monde ; ce qu’il a fait la première fois depuis tant de siècles, il le fait pour nous aujourd’hui pour la première fois en ces contrées, faisant la même grâce. »
Pauvres moines-missionnaires perdus au milieu de chrétiens apostats, plus vicieux que les païens iroquois, nous ne souhaitons rien de meilleur pour la nouvelle année que l’avènement de cette grande lumière qui dissipe enfin les ténèbres d’un monde mauvais. La visite guidée de notre crèche par frère Bruno (sigle : S 172) nous fait retrouver avec bonheur les figures si attachantes des saints martyrs canadiens, entourés de leurs Hurons si édifiants, tandis que rôdent d’affreux Iroquois. Les plus physionomistes reconnaissent les traits des acteurs du dernier oratorio de frère Henry ! Cette crèche attire et retient dans la chapelle, près du Bon Dieu, non seulement les âmes contemplatives, mais aussi les enfants turbulents et des voisins plus ou moins déchristianisés, tout disposés cependant à s’attendrir devant l’Enfant et sa Mère, comme les bergers et les mages de jadis.
Frère Bruno, en guise de cadeau de Noël, s’est appliqué avec jubilation à nous faire méditer les mystères qui se révèlent à la Crèche. Notre Père nous ayant légué des trésors de doctrine, son charisme de disciple est de les faire fructifier, les mettre en valeur, pour nous faire goûter à notre tour les savoureuses intuitions théologiques de son maître. Les abonnés aux logia trouveront dans ces sermons de Noël une admirable illustration des privilèges de la Sainte Vierge, que la liturgie de la Nativité nous fait contempler, avec extase ! Sa Maternité divine, à l’école de saint Cyrille d’Alexandrie, sa Virginité perpétuelle, proclamée par saint Jean dans son Prologue. Marie est aussi l’Immaculée Conception, l’Épouse du Verbe, que chante saint Jean de la Croix dans son Romancero, préexistante auprès de Dieu avant tous les siècles, ainsi que la contempla sainte Louise de Marillac.
Cette mystique ferme, cette doctrine sûre font notre bonheur. Et tant pis pour les avertissements des esprits chagrins et jaloux !
SESSION DE L’ÉPIPHANIE
La nouvelle année a offert pour étrennes à notre diocèse de Troyes un évêque. C’est avec d’autant plus d’empressement que nos amis ont rallié nos maisons pour la retraite mensuelle des 8 et 9 janvier, avides d’apprendre ce qu’en pensait frère Bruno.
“ L’AFFAIRE DE NANTES ”.
Mgr Joly est membre de la commission doctrinale de la Conférence des évêques de France, qui publia en 2020 un avertissement ignominieux contre la doctrine de notre Père l’abbé de Nantes. Frère Bruno accueillit nos retraitants en expliquant que s’il n’avait pas répliqué au document de la CEF, c’était pour bien marquer son refus de lui reconnaître une autorité qu’elle n’a pas. Dans l’Église, ce sont en effet les évêques qui détiennent personnellement le pouvoir d’enseignement, pour le territoire placé sous leur juridiction.
Mais voici que la Providence a placé Mgr Joly à la tête de notre diocèse, comme successeur des Apôtres, chargé d’enseigner, de sanctifier et de gouverner cette portion du troupeau du Seigneur, pour la guider vers le Ciel. Nous l’accueillons avec une joie surnaturelle et, pour honorer son pouvoir spirituel, explique frère Bruno, il importe que nous lui fassions connaître en toute vérité la “ grande affaire ” de la vie de notre Père, que l’avertissement de la commission à laquelle il appartient s’est ingénié à éluder : quel tour de force !
Frère Bruno nous exposa donc samedi après-midi la première partie de “ l’affaire de Nantes ”. Sous le titre : Enfant de l’Église, il retraça la jeunesse de notre Père, ses premières armes contre le progressisme et le modernisme, jusqu’à son analyse systématique des Actes conciliaires, dont il discerna le venin révolutionnaire dès leur promulgation. Avec le recul que nous avons aujourd’hui, frère Bruno s’exclame sans craindre la contradiction : « C’est un parcours sans faute ! »
La seconde partie suivra, le mois prochain. Nos communautés canadiennes ont si bien compris l’intérêt primordial de cette présentation du théologien de la Contre-Réforme catholique, qu’elles ont tenu à y assister en direct, malgré le décalage horaire. La vie de notre Père révèle en effet non seulement les causes de la ruine de l’Église – que nul ne songerait plus à contester ! –, mais elle en indique aussi les remèdes.
Deux conférences de notre retraite d’automne (sigle : S 171), objet de la méditation de nos retraitants, complétaient opportunément cette rétrospective. La première, sur le Curé de Notre-Dame de Villemaur, raconte comment notre Père étancha sa soif d’amour de la Sainte Vierge en vivant dans l’intimité de la Sainte Famille à Nazareth. Il y puisa aussi les lumières et les forces pour dénoncer l’envahissement de l’Église par le progressisme et la conquête du monde par le communisme.
En 1963, notre Père s’écria avec angoisse : « L’hérésie est au Concile ! » Or c’est une nécessité inéluctable et une malédiction pour toute secte d’aller s’attaquer et se briser sur la pierre d’achoppement du culte de la Sainte Vierge. Et spécialement, en notre siècle, de Notre-Dame de Fatima. Le titre de la seconde conférence était donc : « Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier ». Défenseur de la Foi, notre Père devint le champion de l’Immaculée : c’est tout un ! « On ne peut pas être enfant de Marie, confiait-il en effet, sans être dans l’Église et aux premiers postes, aux postes difficiles et dangereux, et sans lutter contre le démon pour servir le Christ par la force du Saint-Esprit. »
ACTUALITES : L’ÉGLISE, LA FRANCE, LE MONDE.
Saviez-vous que notre Père avait prophétisé la glorification de Jean-Paul Ier dont on nous annonce la béatification le 4 septembre 2022 ? Il l’avait espérée solennellement, le 2 octobre 1978, trois jours après son martyre. Il y voyait par avance la preuve de la sainteté persistante de l’Église : « Étant donné que la grande majorité de l’Église a suivi les mauvais pasteurs qui l’ont entraînée dans des voies de perdition depuis quinze ans, puisque cette grande majorité a été entraînée, abusée dans l’obéissance en croyant bien faire, je trouve qu’il est très important qu’une grande sainteté apparaisse justement dans ce parti de l’obéissance. » Nous prémunissant contre tout orgueil pharisaïque, la canonisation d’Albino Luciani sera le gage de l’unité de l’Église ! Cette bonne nouvelle, c’est la blanche lueur de l’aube au terme de la nuit de l’apostasie.
Pour l’heure, l’Église demeure livrée à la frénésie réformatrice du pape François. Mgr Aupetit est une nouvelle victime de son obsession de déclergification, tandis que les communautés religieuses vivent sous le couperet de la condamnation des principes mêmes de la vie religieuse : obéissance, autorité, fidélité doivent disparaître pour que fleurisse la liberté !
La France poursuit inexorablement son déclin républicain. Héritière d’un empire magnifique, dans le Pacifique et au Sahel notamment, elle sape elle-même son influence à force d’idéologie démocratique. La France cède la place à des nations de proies... ou bien à la Russie. Sous la gouverne de Vladimir Poutine, cette dernière, en composant habilement avec la Chine et les États-Unis, étend heureusement son influence pacificatrice à travers le monde : dans la poudrière du Moyen-Orient comme dans le chaos africain ou bien en Ukraine, avec méthode, cohérence et compétence. Les sanctions occidentales elles-mêmes se retournent finalement à son avantage !
Frère Bruno conclut : « La main de Dieu est là, et je vais dire une chose que je n’ai jamais dite : ce sont les fruits de la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie que le pape Jean-Paul Ier avait l’intention de prononcer à Fatima, intention dont il a payé le prix par son martyre, comme Jésus sur la Croix.
« De même que le “ baptême de désir ” remplace le sacrement que des parents n’ont pu administrer à leur enfant nouveau-né mort sans baptême, la consécration de “ désir ” par le pape Jean-Paul Ier, martyr de ses frères, a attiré les grâces du Cœur Immaculé de Marie sur la Russie dont elle est la Reine. »
frère Guy de la Miséricorde.