Point 37. Les Sacrements
IV. L’engagement phalangiste
Par sa propre restauration de l’Alliance entre Dieu et Israël, mais « d’une manière plus admirable encore » que n’avait été la première grâce, non plus charnelle et raciale, mais spirituelle et universelle, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, consomme son mariage sacramentel avec l’Immaculée sur le sommet du Calvaire pour enfanter l’humanité rachetée le jour de la Pentecôte.
1. Ainsi fonde-t-il le sacrement de mariage par lequel il donne à tous les chrétiens, membres de son Corps, l’exemple de ce que doit être tout mariage, avec les énergies nécessaires à l’accomplissement de cette vocation particulière pour la conservation et l’accroissement de son Église, participant ainsi à ses propres œuvres divines.
Sur la Croix, en faisant de la religion un mariage, Jésus-Christ a fait du mariage une religion, instituant le sacrement de mariage. Dès lors, chaque chrétien, chaque chrétienne appelés au mariage, ont vocation d’être l’un à l’autre comme le Christ et la Vierge Marie, participant l’un à l’amour du Christ et l’autre à celui de Marie dans leur union sainte et féconde.
Ainsi les familles, dans leur condition séculière, mais transfigurées par la grâce, sont appelées à devenir, « à l’image de Dieu et à sa ressemblance », image de la Sainte Trinité par l’union intime et stable des personnes qui la composent selon les relations mêmes de Jésus et de Marie, auxquels s’identifient l’époux et l’épouse, sous le regard de Dieu créateur, procréant avec Lui de nouveaux êtres destinés à devenir enfants de Marie et membres de l’Église, élus du Ciel.
2. Il est pourtant une vocation meilleure, un appel à une vie plus parfaite selon les conseils évangéliques, sous l’inspiration certaine de l’Esprit-Saint, par amour de Jésus-Christ et de sa sainte Mère. Les vœux religieux sont la réalisation la plus parfaite possible en ce monde des deux institutions naturelles primordiales, celle de la religion et celle du mariage, identifiées l’une à l’autre, réalisées l’une par l’autre dans le mystère de Jésus-Christ, Dieu fait homme, Dieu offert à sa créature comme objet tangible de sa religion, de son adoration et de son culte, homme resplendissant de beauté, de sainteté et de perfection, offert au cœur qui s’est donné à lui pour lui vouer un amour sans partage...
Les ordres religieux attirent ainsi à eux, de la masse fidèle pratiquant dans le monde la religion commune, les êtres que Dieu a choisis pour leur donner le privilège d’une vie plus consacrée à Lui, plus parfaite et immanquablement plus féconde. Loin d’appauvrir la communauté chrétienne à laquelle ils paraissent enlevés, ils l’enrichissent des trésors de leurs prières, de leurs mérites, de leurs exemples, de leur aide. Modèles de vie contemplative, encourageant à l’héroïsme des vertus, par leur charisme d’enseignement, de dévouement, de zèle apostolique, ils sont un ferment indispensable dans la pâte chrétienne.
3. Les tiers ordres et instituts séculiers sont le prolongement et comme les ramifications innombrables des grands instituts de perfection. Leurs membres, en effet, reçoivent de ceux-ci l’impulsion spirituelle nécessaire à l’observation des conseils évangéliques et à la recherche de la perfection, pour les exercer jusque dans le monde au sein du peuple chrétien et dans toutes les conditions et activités temporelles.
La générosité native des baptisés, des confirmés, des communiants, est une énergie divine en eux qu’il suffirait de protéger, d’entretenir, de bénir, pour qu’elle produise une élévation du peuple chrétien, la chasteté dans les familles, une fécondité incomparable par lesquelles les catholiques se sont toujours distingués du monde païen, sensuel et débauché, au milieu duquel ils doivent vivre.
Ainsi la Phalange de l’Immaculée sera le tiers ordre des Petits frères et Petites sœurs du Sacré-Cœur qui lui donneront lumière et énergie pour son action, selon l’esprit du frère Charles de Jésus, le Père de Foucauld, et du frère Georges de Jésus-Marie, l’abbé de Nantes, son fondateur.