Le saint Suaire de Turin est une pièce de lin tissé en chevron de 4,30 x 1, 08 m. Sans aucune trace de peinture, elle est tâchée de sang humain, brûlée à divers degrés, depuis de légères roussissures largement déployées jusqu'à des carbonisations d'incendie caractérisées. Elle représente de toute évidence le linceul d'un corps humain qui l'a maculé de ses empreintes faciale et dorsale ainsi que des coulées du sang de ses blessures. L'Église a toujours considéré que c'est Jésus de Nazareth qui avait été enseveli dans ce linceul au soir de sa mort, et qu'il l'avait déposé au matin de sa résurrection.
Tel que les chrétiens, de tradition immémoriale, l'ont contemplé, vénéré, adoré :
Tel que l'a révélé le négatif photographique de l'empreinte visible sur le Suaire :
De l'inversion photographique des valeurs lumineuses émerge un portrait parfaitement expressif, un portrait positif du Christ, le plus beau qui fût jamais, reproduction directe de ses traits : sa... photographie véritable, révélée depuis 1898 !
Jésus était un athlète : l'empreinte faciale permet d'évaluer sa taille à 1,80 m ; et sa carrure permet d'évaluer son poids à 80 kg. Lorsqu'Il était en pleine santé, Jésus devait rayonner d'une extraordinaire séduction, dont la révélation a été réservée à notre temps par la photographie. Auparavant, les peintres et les mosaïstes prenaient pour modèle cette inexplicable et inesthétique empreinte en la copiant positivement, quitte à l'interpréter. C'est une insoutenable contradiction de prétendre que cette forme vague de corps puisse être elle-même une œuvre d'art produite, de quelque façon que ce soit, dans l'impossible intention de paraître positivement, par photographie, comme l'empreinte laissée par Jésus sur son Linceul.
D'une part, c'est un fait que les copistes des temps modernes, du XVIe au XIXe siècle, croyant avoir là, précisément et positivement, l'image du corps de Jésus-Christ empreinte sur ce Suaire, l'ont arrangée pour la dégager de son brouillard, avançant à tâtons vers son... négatif qui n'apparaîtra qu'en 1898.
D'autre part, tout prétendu faussaire du Moyen Âge aurait travaillé à reculons, à partir d'un individu positivement copié, ou sculpté ou décalqué, pour aboutir à quelque chose de fantomatique, d'inquiétant, d'inachevé... inadmissible par l'Église, insignifiante et repoussante pour les dévots mais puissamment calculée et réalisée pour apparaître, par la grâce de l'invention photographique, une incomparable image de Jésus-Christ ? C'est impossible.