Il est ressuscité !

N° 225 – Octobre 2021

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


CAMP NOTRE-DAME DE FATIMA 2020

La religion catholique de la Phalange 
première partie : points 1 à 15

NOTRE Phalange, fondée en 1984, est aujourd’hui un vaisseau de pleine mer qui a essuyé de nombreuses tempêtes et soutenu de durs combats. Forts de cette expérience et sur la directive donnée par notre Père en 1997, nous avons entrepris de reformuler les 150 Points de la Phalange, sous le regard de l’Immaculée. D’abord notre Écologie communautaire (Il est ressuscité nos 214, 215, 217), puis La Phalange royaliste (nos 219, 220, 222).

La sainte Règle des Petits frères et Petites sœurs du Sacré-Cœur précise dans cet esprit : « La Très Sainte et Immaculée Vierge Marie est la véritable Générale et Protectrice de notre Ordre, depuis que notre Père lui a passé la main  en la fête de l’Immaculée Conception de l’an de grâce 1997. » (addenda no 1)

Après avoir visité, au camp Notre-Dame de Fatima 2019, la “ cathédrale de lumière ” que nous avait laissée notre Père (Il est ressuscité nos 202, 203), construite avec les retraites, cours magistraux, conférences d’actualités, sessions, camps et inépuisables enseignements des “ logia ”, nous sommes parvenus au moment d’ajuster et de cimenter le chef-d’œuvre, à la gloire de Marie, la cathédrale Notre-Dame du Rosaire, selon le Nom de l’Immaculée, révélé de sa bouche le 13 octobre 1917 à Fatima.

Toute cette doctrine nous jette dans l’exultation. Car « nous sommes, disait notre Père, les héritiers d’une civilisation, d’une religion, d’une mystique absolument incomparables, prodigieuses, uniques au monde », dont il fut lui-même l’inlassable prédicateur malgré tous les obstacles que lui opposaient les forces de l’enfer.

POINT 1 : AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT,
PAR VOUS IMMACULÉE CONCEPTION...

« Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, par vous Immaculée Conception, notre Mère à tous à jamais. » D’emblée, cet ajout à la formule traditionnelle du signe de croix est le rappel de circonstances très particulières pour la Phalange et comme un stigmate des épreuves endurées. Notre Père l’a voulu dans l’esprit de notre consécration à l’Immaculée Conception :

« Elle est notre Mère à tous : ceux qui étaient nos amis et qui ne le sont plus, ceux qui sont revenus ou qui sont toujours nos ennemis. Ils sont tous enfants de cette Vierge Marie, et ils sont tous recommandés [à sa Médiation] par notre affection fidèle, sincère car nous les aimons tous, même nos ennemis et cela pas un jour ni deux, mais à jamais ! » (Logion, 6 septembre 1997)

Placée en frontispice de ces 150 Points, c’est Elle, l’Immaculée, qui se trouve ainsi comme la garante de notre fidélité à l’Église, principe et fondement de notre adhésion à la Phalange : « Ego promitto fidelitatem. »

C’est ce qui distingue le phalangiste : « Il est d’Église en tout lui-même, et phalangiste avec honneur, avec bonheur », écrit notre Père.

Il y a deux mouvements, dès ce premier point, qu’il faut comprendre pour en savourer la richesse : il y a le don de Dieu d’une part, qui est premier, auquel répond d’autre part la volonté irrévocable de fidélité du phalangiste à ce don de Dieu, par grâce :

« C’est par une volonté souveraine de Dieu, mystère de prédestination... », selon laquelle « c’était en moi sans moi », par le baptême qui m’a fait enfant de Marie : « Dès lors, comme l’enfant connaît d’abord sa mère, apprenant d’elle à se tourner vers son père, la première personne qui se penche sur l’âme du baptisé, c’est la Vierge Marie, et il adhère à cette Mère Immaculée avec l’élan spontané d’un enfant de la grâce. »

Paragraphe 2. Ce ruissellement de bienfaits surna­turels lui est advenu comme le rayonnement du collier de perles précieuses qui pare cette divine Mère, « Créature parfaite, inaccessible au mal, à la chair, au monde et à Satan, touchante par sa beauté et sa grâce, sa tendresse et sa douceur, sa virginité, sa ferveur et sa piété, compagne de Dieu aujourd’hui et de toute éternité, Elle tient visiblement la place de l’Esprit invisible qui l’habite et la remplit de ses sept dons. Elle est la Porte du Ciel, par où tout catholique entre dans la vie intime des Personnes divines, dans cet échange d’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit que les théologiens nomment circumincessante charité.

« Le phalangiste trouve donc dans sa consécration à l’Immaculée la plénitude du sacrement de son baptême, la valeur absolue de son existence, le ressort de ses actions, et la fin ultime de ses affections. »

Ainsi le jour où il adhère à la Phalange, une grâce advient au phalangiste, surnaturelle, de fidélité à l’Église et de dévotion à la Sainte Vierge. Les deux ne font qu’un, participent du même élan. Notre Père disait que la marque du Saint-Esprit, qui ne trompe pas, c’est qu’il fait aimer ce qui est catholique.

Paragraphe 3 : « Enfant de Marie, le phalangiste appartient à l’Église, Épouse de Jésus-Christ. »

Aussitôt, parce que ce livre n’est pas une œuvre banale, ce n’est pas un recueil de vérités universellement reconnues, il va tout de suite à des choses disputées et pourtant indiscutables :

« Catholique de naissance ou de conversion, mais toujours de tradition,... »

« Très important ! insistait notre Père, tout le reste de ce point va le montrer. Même si nous sommes catholiques parce que nos parents nous ont fait baptiser très tôt – ce qui correspond à catholique de naissance humaine –, nous sommes de naissance surnaturelle : c’est un prêtre qui nous a baptisés, c’est l’Église qui nous a enfantés.

« Notre catholicisme, même si nous y venons par conversion, est toujours un enfantement de notre être spirituel par l’Église et par le Christ. Donc, c’est une docilité fondamentale, car si vraiment je suis un homme sans père et sans mère, je peux me dresser dans mon orgueil de m’être réalisé par moi-même, en autodidacte. Mais, en religion, on n’est jamais autodidacte, on est toujours disciple, on est toujours serviteur, on est toujours ouvert aux autres.

« C’est ce qui fait de notre religion une religion de docilité à l’Église. » Ce Point 1 est un résumé des différentes obligations, ou plutôt des éléments constitutifs de la vie chrétienne.

L’objectif, “ l’unique but de tous nos travaux ” indiqué par sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, est le “ Ciel ”.

Paragraphe 4 : « Le phalangiste est surnaturel parce qu’il ordonne sa vie terrestre selon la gloire du monde d’En-Haut ; parce qu’il juge des temps actuels par la tradition du passé où parurent les mystères constitutifs du salut [Création – chute originelle – Rédemption par l’Incarnation du Verbe et sa mort sur la Croix, Résurrection] ; parce qu’il ne trouve pas ici-bas de demeure permanente, mais qu’il attend, dans l’au-delà de la mort et de l’histoire, l’avènement du Royaume éternel, en plénitude. »

Un mot inscrit à la plume en marge de son premier exemplaire par notre Père exprime l’exigence de ce premier point : « Tiède s’abstenir. »

C’est pourquoi le plan de ces trois premières conférences sur les cinquante premiers points catholiques, va se diviser comme suit : dans une première conférence, nous allons tâcher de faire ressortir la richesse de compréhension du Mystère divin à laquelle était parvenu notre Père. La deuxième conférence dénoncera les ennemis que la Phalange est appelée à affronter, la troisième indiquera les armes avec lesquelles elle combattra, et l’espérance qu’elle entretient du triomphe promis au Cœur Immaculé de Marie.

LE PLAN DU SALUT

POINT 2 : NOTRE TRÈS CHÉRI PÈRE CÉLESTE

« Le phalangiste sait, de certitude naturelle absolue, que Dieu existe, infiniment parfait, infiniment bon, infiniment aimable parce que l’existence, l’ordre, la beauté et la bonté de l’univers le démontrent lumineusement. »

C’est l’enseignement de saint Paul rappelé par le premier concile du Vatican, et contredit par le deuxième ! Que Dieu existe est évident, tout homme le sait naturellement, et il faut vraiment s’aveugler pour le nier :

« Cette connaissance n’est pas une idée a priori, un sentiment vague ou ineffable, une certitude dite morale, une croyance traditionnelle ou une foi humaine : c’est le premier et le plus pur fruit de la sagesse métaphysique, accessible à toute intelligence droite et attentive. »

C’est l’intuition de l’être qui ouvre l’esprit à la contemplation du monde qui nous entoure :

La saisie immédiate de l’être des êtres, du fait de l’existence de toutes les choses contingentes, très vite se double d’une intuition esthétique : c’est beau ! cet arbre, ces roses...

Cette intuition est une « saisie de la beauté infinie qui transparaît dans le monde sensible et spirituel », sur le visage des saints. Ainsi le visage magnifique de notre Père reflétait-il toute la beauté spirituelle de son âme.

« Le phalangiste croit en Dieu », puisqu’il ne le voit pas, il croit par « un acte surnaturel de pleine adhésion » comme un fils s’abandonne avec pleine confiance à son Père. Voilà notre religion !

Cet acte de foi conduit à l’enthousiasme mystique :

« Ce mysticisme est le premier sentiment du phalangiste et engendre en lui l’adoration de son Dieu, l’admiration... » de notre très chéri Père Céleste. Cet amour est tout à fait fondamental pour le phalangiste. Et notre Père s’attachera toute sa vie à faire connaître et aimer ce très chéri Père du Ciel ! qui a lui-même un secret, un amour...

POINT 3 : L’IMMACULÉE CONCEPTION

« Dieu est amour », nous dit saint Jean (1 Jn 4, 8), et l’objet de cet amour... est la Personne de l’Immaculée que Dieu a “ conçue ” dans sa Sainteté, à l’origine des siècles. Ce n’est pas une “ tocade ”. C’est une vérité révélée :

« Les scribes inspirés, auteurs des livres de Sagesse de l’Ancien Testament, ont perçu cette présence féminine, auprès de Dieu, préparant la venue du Fils de Dieu et de l’Esprit-Saint sur la terre, créée avant les siècles, mystérieusement préexistante auprès du Dieu créateur :  Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue. ” (Pr 8, 24) »

« C’est pourquoi le Bon Dieu, dont l’Amour infini se porte de toute éternité sur l’Immaculée, veut que nous commencions par nous consacrer à Elle, si nous voulons lui plaire à Lui. » (paragraphe 4)

Comme disait le Père Kolbe : « Si vous voulez faire quelque chose, il faut vous consacrer à la Sainte Vierge, à l’Immaculée, parce que c’est elle qui règne sur le Cœur de Dieu. »

Et donc c’est Elle qui écrase la tête du Serpent.

VICTORIEUSE DE TOUTES LES HÉRÉSIES.

POINT 4 : CONTRE LES IMPIES, LES ATHÉES, LES AGNOSTIQUES

Tout ce que nous entreprenons de bâtir se trouve mis en question injustement, absurdement et d’une manière blasphématoire par les impies, par les athées, par les agnostiques.

Les impies sont souvent des gens qui ont été bap­tisés, qui ont eu la foi, qui sont des renégats, des apostats. Mais même s’ils ont appartenu à quelque religion que ce soit, en venir à dire que Dieu n’existe pas, se déclarer athée ou impie c’est-à-dire mépriser les commandements de Dieu et faire comme s’il n’existait pas, et même, ce qui est plus rare, être agnostique, c’est-à-dire prétendre qu’on ne peut pas savoir si Dieu existe ou n’existe pas, ce sont des erreurs telles qu’elles bouleversent l’ordre de la société, parce que l’existence de Dieu est une vérité « sociale, certaine et universelle ».

Il est donc naturel et normal qu’une société civilisée reconnaisse Dieu et interdise toute expression d’athéisme ou d’agnosticisme comme un sacrilège, comme une insulte à Dieu.

L’agnosticisme est une impiété moderne toute fondée sur le scepticisme de Kant. Emmanuel Kant est un philosophe redoutable. Son épistémologie est corrosive, et conduit à une sorte de suicide de l’intelligence qui s’interdit d’aller au-delà des phénomènes sensibles, au-delà de l’univers de nos sensations, sinon pour avoir des idées a priori, et Dieu ne compte pas parmi les idées a priori. Mais remédie au kantisme la philosophie d’Aristote et de saint Thomas.

S’y ajoute notre propre philosophie, apprise d’un maître qui a fait faire un progrès à la philosophie. C’est un don de Dieu, une grâce, une lumière que nous avons reçue, sous le nom de transphysique, qui est une métaphysique relationnelle. Alors qu’Aristote et saint Thomas ne discernent dans l’univers que des substances séparées les unes des autres, qui n’ont de relations qu’accidentelles, secondaires, sachant pourtant que, en Dieu, l’Être subsistant, la foi nous révèle la distinction de trois Personnes définies par des relations.

Quant aux êtres contingents, ils sont eux-mêmes tout entiers suspendus à Dieu, par la relation d’origine qu’est la création.

Nous sommes créatures de ce Dieu, de JE SUIS, qui est le Nom propre de Dieu révélé par lui-même à Moïse au Sinaï. Notre relation d’origine à notre Créateur nous apprend que nous sommes tout entiers dans les mains de Dieu, que Dieu est notre cause et que Dieu est notre fin. Cette filiation se double de relations à l’humanité que Dieu a voulues, en nous faisant naître d’un père et d’une mère. C’est ce que nous appelons les relations “ constitutives ” ; et comme non seulement nous sommes nés d’un père et d’une mère, mais un jour nous nous marierons pour enfanter à notre tour, ces relations constitutives se doublent de relations historiques qui dessinent tout notre destin.

Selon cette métaphysique, il est impossible à l’homme de se faire Dieu, il est même impossible à l’homme de faire de l’univers un dieu, à lui seul, contrairement au panthéisme. L’homme et l’univers sont tout entiers reliés à Dieu, de telle sorte que l’univers est absolument religieux.

D’où la fin de ce point 4, fruit pour chaque phalangiste de cette métaphysique relationnelle de notre Père, condensé décisif d’antidote au culte de l’homme :

Paragraphe 5 : « Dans le faisceau de ses relations constitutives et historiques à ses parents, à sa patrie et au monde, le phalangiste saura reconnaître l’intention paternelle de Je Suis son créateur qui définit sa vocation la plus personnelle. Dans la fidélité pleine d’amour aux liens qui le définissent, comme dans sa libre générosité, créatrice de nouvelles relations, elles-mêmes procréatrices de nouvelles vies, il donnera toute sa mesure, ne se rendant pas un culte à lui-même, impie et anarchique, mais servant la convivialité des créatures et leur communion avec Dieu par la médiation de l’Immaculée. Telle est pour le phalangiste la vraie dignité et valeur de chaque personne humaine, participant ainsi par son service de ses proches au grand dessein de vie et d’amour de Je Suis.

« Aussi longtemps que dans le monde Dieu et l’Immaculée ne seront pas connus, adorés, aimés, servis et glorifiés, l’humanité errera malheureusement à la recherche de son âme, de son centre, de sa fin. »

Après cette première partie, contemplative, qui place l’intelligence du phalangiste en présence de la création, les points suivants traitent du dessein de Dieu dans cette création, de son action visible dans l’histoire, objet de la Révélation proprement dite.

POINT 5 : UNE HISTOIRE ORTHODROMIQUE

Et pourtant, ça commence mal : la créature est singulièrement souillée par le péché originel dès ses premiers pas.

Paragraphe 3 : « Le mal est entré dans le monde et avec lui la souffrance et la mort. Mais Dieu conduit l’histoire... » et promet un salut « par la semence de la Femme », donc d’une Vierge, de la Vierge.

Il est évident que ce monde n’est pas parfait. Il accomplit cependant une évolution dominée souverainement par Dieu. Mais combien de gens s’impatientent !

Ce « problème du mal », comme ils disent, scandalise nos contemporains. Mais « le vrai mal, le seul mal est le péché, dont tous les autres maux découlent ». D’où l’humilité foncière du phalangiste :

« Laissant le problème du mal  en suspens, le phalangiste refuse la tentation de s’ériger en juge et en adversaire de Dieu, et de tenir pour injuste et intolérable tout désordre ou toute peine, pour scandaleuse toute inégalité. »

Notre Père stigmatisait, en conclusion d’une retraite de Semaine sainte, ces gens qui disent : « Dieu n’a pas le droit. » Eh bien si ! Il a le droit, et la preuve qu’il a le droit c’est qu’il le fait !

« Aussi, le phalangiste consent au dessein de Dieu avant de le connaître par sa recherche de la force axiale de cette évolution inscrite dans l’histoire universelle par son Créateur. Car celui qui contemple tout ce qui est et ce qui doit être de notre univers, son horlogerie astronomique, son foisonnement biologique et sa chaotique histoire humaine, jusqu’aux hasards de l’individuelle existence quotidienne, s’éprend nécessairement d’un amour total de la Volonté divine sur le monde, accompagné d’un désir véhément de la voir se réaliser et, plus encore, de la décision d’y coopérer lui-même de toutes ses forces. Il se satisfait et rend grâces de sa part d’être et de sa destinée, et n’aura de cesse de conformer la trajectoire de sa vie personnelle à cette orthodromie générale pour y trouver sa vocation, sa place dans le monde, et son salut. »

Notre Père expliquait dans un de ses commentaires :

« Cette marche nous fait prendre en patience nos maux, au lieu qu’une vue statique, philosophique et athée de l’existence ferait la liste des imperfections actuelles du monde pour conduire à une sorte de révolte prométhéenne contre Dieu. De là à détruire toute religion sous prétexte de bâtir un monde parfait, il n’y a qu’un pas et il est vite franchi. »

POINT 6 : LA RELIGION DE L’ALLIANCE

La réponse de Dieu à ce “ problème du Mal ” n’est pas de tout changer d’un coup de baguette magique ! c’est beaucoup plus lent, plus profond. « La religion de l’Alliance » est la tentative de séduction de l’humanité pour la ramener laborieusement à son Créateur.

Le déroulement de l’Histoire sainte laisse voir la manière de procéder du Bon Dieu. La familiarité de Dieu avec Adam étant brisée, l’Alliance est recons­tituée en Noé, brisée et reconstituée encore en Abraham, et sa descendance jusqu’à Joseph, fils préféré de Jacob qui installe la famille, les douze tribus, en Égypte avec l’autorité que lui donne Pharaon : « Ite ad Joseph. » Les siècles passent. Devenus esclaves des Égyptiens, les Hébreux sont délivrés sous la conduite de Moïse par miracles et à bras étendus...

Paragraphe 3 : « L’Alliance mosaïque consacre l’élection d’Israël... »

Alliance conditionnelle, dont ils s’avéreront incapables de remplir les conditions, mais Dieu le savait bien. Il ne les avait pas choisis parce qu’ils étaient les meilleurs, mais en vue de l’avènement du Messie par qui le salut parviendra aux multitudes, c’est-à-dire à la terre entière, y compris au peuple juif.

Le crime d’Israël est de s’être prévalu de son élection pour faire obstacle à Dieu, même avec l’avènement de Notre-Seigneur, le Sauveur attendu !

Par une perfide inversion de l’esprit prophétique ancien, le judaïsme rabbinique n’a pas voulu reconnaître l’accomplissement de l’antique Alliance dans le Christ-Jésus, Notre-Seigneur. C’est pourquoi, le judaïsme est aujourd’hui un rameau mort de la divine orthodromie.

Une étude scientifique du Coran, menée avec la rigueur de la méthode critique en usage dans l’étude de la Bible, conduit à conclure que « l’auteur du Coran a détourné au profit d’Ismaël l’alliance nouée avec Abraham en faveur d’Isaac ». Le « monothéisme » musulman, foncièrement antitrinitaire, est donc “ antichrist ”, puisqu’il ignore la rédemption apportée par Jésus-Christ, Fils de Dieu.

Judaïsme rabbinique et islam sont les deux branches mortes de cette religion de l’Alliance nouée par Dieu dans l’Ancien Testament.

Le point suivant rétablit le tronc vivant de l’Arbre de vie.

POINT 7 : LE CANTIQUE DE LA FEMME

Notre Père nous a appris inlassablement à lire l’Écriture sainte pour y discerner les figuratifs du dessein plénier de Dieu accompli par le Nouveau Testament. Il y a donc dans ces différents récits et prophéties une progression, une montée vers l’accomplissement des temps par l’avènement du Messie. Et cette attente est accompagnée tout au long des siècles d’une préfiguration mystérieuse de cette “ Femme ” qui, en vertu de la malédiction divine fulminée sur le serpent, doit lui écraser la tête et mettre au monde le Sauveur.

Paragraphe 1 : « Les figures de femmes bénies de Yahweh abondent dans toute la Bible, depuis Sara jusqu’à Élisabeth, dévoilant peu à peu le plan divin en donnant le jour aux envoyés de Dieu par miracle de grâce, en vue de la naissance du Messie » du sein d’une « Vierge bénie de Dieu entre toutes les femmes ».

Paragraphe 2 : « Sous le symbole biblique d’une mystérieuse Colombe, elle est l’Épouse du Roi, du Messie, du Dieu d’Israël qui en loue lui-même la beauté depuis le récit du Déluge jusqu’au Cantique des cantiques et dans les psaumes. L’histoire du peuple d’Israël, où elle a élu domicile, est comme une flèche de lumière dont l’aboutissement est Jésus-Christ, conçu du Saint-Esprit, né du sein de cette Vierge, son sanctuaire prédestiné, nouvelle Ève de ce nouvel Adam, sa parfaite compagne, pleine de grâce et coopératrice du Seigneur Dieu Paraclet ! »

Paragraphe 3. C’est un mystère d’alliance conjugale : « Le prophète Osée avait, le premier, comparé la tendresse de Dieu pour son peuple à un amour d’homme pour sa femme, mais pour reprocher à Israël son infidélité criminelle. »

Et mettre en valeur cette seule Alliance, qu’il a en vue de toute éternité, avec cette fine fleur d’Israël : l’Immaculée Conception, la bienheureuse et toujours Vierge Marie, pour l’Incarnation de son Fils qui sauvera une multitude.

LE VERBE S’EST FAIT CHAIR.

POINT 8 : JÉSUS-CHRIST, FILS DE DIEU FAIT HOMME

Le phalangiste apprend de l’Ange de Fatima à redire inlassablement jusqu’à son dernier souffle : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. » Qui est l’objet de cet acte de foi, d’espérance et de charité ? « Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu lui-même, né de la Vierge Marie selon la chair, mort sur la Croix pour nos péchés, ressuscité des morts et assis à la droite du Père, d’où Il viendra juger les vivants et les morts. »

Paragraphe 1 : « Cette vérité du mystère de l’Incarnation introduit dans l’histoire humaine une nouveauté absolue. Jésus devient la mesure de toute sagesse, loi, bonté, beauté du monde. C’est le terme de référence, le centre de l’histoire ; tout doit être jugé par rapport à Lui. »

Notre Père prêchait ce mystère avec un enthousiasme sans borne : « C’est le choc de l’Incarnation. Tout d’un coup, on est mis en présence du mystère d’un Dieu de Dieu qui se fait homme, de telle manière que nous autres, voyant cet homme, le touchant, mangeant avec lui, causant, questionnant et obtenant des réponses d’un être humain aussi charnel et spirituel que nous, tout d’un coup, en présence de cet être humain ayant son profil, son contour, sa taille, son poids, sa singularité personnelle, nous disons : “ C’est le Fils de Dieu, c’est Dieu. ” C’est prodigieux ! C’est tellement prodigieux qu’il faut la foi pour le dire. C’est un acte de foi magnifique. D’ailleurs saint Jean nous dit dans son Prologue que celui qui a foi dans ce Fils de Dieu fait homme né de la Vierge Marie, sans l’intervention de l’homme, parce qu’il est Fils de Dieu, ayant Dieu pour seul Père, que celui qui professe cela mérite la vie éternelle, a reçu la puissance de devenir lui-même enfant de Dieu. »

C’est, en toute vérité une œuvre parfaite, infiniment mystérieuse de Dieu donnant son Fils pour le salut du monde.

« Attention ! avertissait notre Père, nous ne dirons plus que nous sommes “ déistes ”, nous ne dirons plus, comme monsieur Madiran, que nous voulons la proclamation du Décalogue comme règle de la vie humaine, nous ne dirons plus que nous sommes des “ humanistes ”, mais si nous avons un mot qui nous vient à la bouche, nous dirons : je suis chrétien. C’est dommage que les schismes et les hérésies nous obligent à préciser “ catholique ”. Je suis du Christ. Saint Paul disait : “ Du Christ ”, se disait “ dans le Christ ”. Il y a un mot qui le dit, c’est le petit nom, c’est le nom personnel : Jésus. Lorsque le Père de Foucauld a voulu prendre une devise pour se faire comprendre de tous ceux qu’il rencontrerait, il a choisi de dire en latin parce que c’était une langue universelle et cela l’est toujours : Jesus caritas, Jésus est charité, Jésus est amour, amour religieux, amour pieux.

« Ce Point est simplement pour nous rappeler – mais nous enfonçons des portes ouvertes, c’est bien nécessaire – que, pour nous, il n’y a que Jésus, Jésus est au-dessus de tout. En Jésus, tout se résume : toute sagesse, toute bonté. Il n’y a point de place pour le laïcisme. Comment peut-on donner le moindre mérite à aucune autre religion ?! Qu’est-ce que Mahomet, personnage légendaire ? Qu’est-ce même que l’auteur du Coran qui était un homme religieux du fait de sa connaissance de la Bible et courageux, mais à côté de Jésus, ce n’est rien ! La preuve, c’est qu’il est mort et qu’il n’est pas ressuscité ! Notre sainte religion est donc la seule religion, la seule révélation de la seule sagesse, la seule morale source de la seule civilisation. »

Il en résulte que « le phalangiste met Jésus-Christ, sa Personne, son œuvre au-dessus de tout. Il abhorre ce qui contredit ou prétend limiter, diminuer, annuler son autorité et son influence sur le monde. »

Dès lors Jésus-Christ devient aussitôt, comme dit l’Apocalypse, « l’alpha et l’oméga », première et dernière lettre de l’alphabet, c’est-à-dire de la Parole de Dieu, du Verbe créateur du monde, de son histoire, de son explication, de la grâce et de tout.

Ceux qui ne sont pas chrétiens se détournent et même parmi les chrétiens, beaucoup abandonnent, nous allons le voir, ils ne sont pas d’accord avec nous et ils vont nous irriter par leur mauvaise foi.

Paragraphe 2 : « La dévotion au Cœur Immaculé de Marie est l’ultime dévoilement du sens de ­l’Incar­nation. Dieu créant avec de plus en plus de précision et de perfection en Israël la sagesse image de sa propre Sagesse, jusqu’au toucher final, Dieu se faisant de sa créature une épouse pour créer en la Vierge Immaculée l’Homme-Dieu, son Autre lui-même, son Verbe, son Fils Unique devenu Fils de l’homme ”, fils de Marie Mère de Dieu. »

Conséquence : « L’Incarnation, acte mystique intégral, renvoie les mythologies antiques, choses mortes, et les gnoses modernes au néant des imaginations délirantes et instaure la civilisation chrétienne. »

Notre Père l’a écrit, dans une Lettre à mes amis, en termes incomparables au moment où l’évêque lui enlevait ses paroisses :

« Or, remarquez-le, chrétiens, c’est, en ce temps, le plus grand œuvre de Dieu dans l’univers. Le monde des étoiles roulait alors pour le bien de notre machine ronde et toute cette grande terre, ses peuples, ses empires, n’avaient de prix aux yeux du Père que pour ces tendresses câlines, ces rires d’enfant, ces baisers charmants, cette tétée bienheureuse d’une Vierge ignorée à son petit Jésus. Cela occupait tout au long en ce temps le Conseil Auguste des Trois Personnes divines... » (Lettre à mes amis no 147, 16 juillet 1963)

Et aujourd’hui tous ces grands esprits avec leurs idéologies, leurs systèmes, leurs constructions verbales sont renvoyés au néant. Les deux mille ans d’histoire de l’Église et de civilisation chrétienne sont l’œuvre de ce petit Jésus et de sa Divine Mère. Et les millénaires qui l’ont précédé n’ont fait que le préparer.

POINT 9 : L’HUMANITÉ RENOUVELÉE EN JÉSUS-CHRIST

Paragraphe 1 : « L’ordre naturel n’a été créé que pour être le piédestal de l’ordre surnaturel. Dieu ne mit des lois si nobles dans sa créature au jour où il la forma de l’argile primitive qu’en vue de la manifestation de son Fils Bien-Aimé, vrai Dieu fait homme. Ainsi Dieu s’est fait homme, époux de sa créature, pour qu’en cette union et son don d’amour la créature épousée soit divinisée, selon la maxime des Pères : Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu. ” »

C’est pourquoi « il est insuffisant de dire que Jésus a choisi ce qu’il y avait de plus beau dans le destin des hommes. Ce serait croire vraiment qu’il n’était pas encore né au temps de la création du monde et que la Sagesse divine avait décidé de la vie humaine sans prévoir son Incarnation. Bien au contraire, Dieu ne mit des lois si nobles dans sa créature au jour où il la forma de l’argile primitive qu’en vue de la manifestation de son Fils Bien-Aimé. » (Lettre à mes amis no 5, Noël 1956)

Pour la fête de son Assomption, notre Père célèbre la gloire de Marie dans une ivresse d’amour :

« Vous êtes la révélatrice des secrets divins, votre maternité virginale explique aussi bien la geste créatrice que la salvatrice : toutes les merveilles de Dieu sont d’une Sagesse rayonnante de beauté et de joie, dans l’Amour. » (Page mystique no 14, août 1969)

POINT 10 : LA MODIFICATION ÉVANGÉLIQUE

Que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, ait voulu s’incarner dans le sein de la Vierge Marie, c’est déjà prodigieux ! Mais qu’Il ait voulu mourir comme un brigand, sous le regard de sa Mère pour nous racheter, nous, pécheurs, c’est-à-dire révoltés contre son Père ! voilà le plus grand mystère, c’est la sagesse divine qui confond toute sagesse humaine.

Si Jésus s’est incarné, ce n’est pas pour nous enseigner un art de vivre, mais pour mourir sur la Croix, en s’offrant en sacrifice, et ainsi sauver le monde de l’esclavage de Satan et chaque homme du fardeau de ses propres fautes, par l’humaine expiation et le divin pardon de la Croix.

Jésus sur la Croix est l’événement majeur de toute l’histoire humaine. C’est le mystère de la Rédemption.

« L’humaine expiation et le divin pardon » sont les deux mouvements qui expriment tout ce mystère que notre Père ne se lassait pas d’expliquer :

« Sur la Croix, c’est d’abord l’humaine expiation. Regardez la Croix, vous voyez un homme. Il se fâche ? Non, il ne se fâche pas. Il souffre ? Oui, il souffre. Il accepte de souffrir ? Il accepte de souffrir. Pourquoi ? Il dit : “ J’expie pour tous les hommes, mes frères. ” C’est un homme qui regarde Dieu et qui dit : “ Mon Dieu, pardonnez-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. ” C’est un homme qui souffre au nom de tous les autres, pour que Dieu pardonne. C’est une face du mystère.

« Mais si ce n’était que ça : un homme qui souffre pour tous les autres, cela ne vaut rien, à moins que cet homme soit extraordinaire, exceptionnel. Oui, mais précisément cet homme est Fils de Dieu, sa souffrance a une valeur infinie. Mais encore ? Dieu va-t-il répondre à cette expiation ? Dieu va-t-il accepter le Sacrifice ? Regardez Jésus, regardez sa Sainte Face sur le Saint Suaire ! C’est Dieu qui nous aime, c’est Dieu qui fait miséricorde, c’est le divin pardon.

« Donc, sur la Croix, il y a l’homme qui regarde Dieu pour apaiser sa colère et sa justice ; mais sur la Croix, regardez-le mieux : il y a le Dieu qui donne aux hommes la certitude de leur pardon, il y a la miséricorde de Dieu. » Au moment où il souffre les plus cruels outrages de nos péchés. « Regardez tout ce qu’il a souffert, c’est pour que je n’aie pas à le souffrir moi-même. En même temps, regardez comme il est bon : c’est Dieu qui nous accueille. »

« De là vient au phalangiste sa dévotion au Cœur Sacré de Jésus et à sa sainte Croix. Il connaît le Père dans le Fils et il puise sa joie dans la gloire qui paraît sur la Face de Jésus crucifié, révélée au monde sur le Saint Suaire. La gloire de Dieu rayonne sur sa Face outragée, l’amour de Dieu déborde de son Cœur transpercé, la beauté de Dieu est dans sa conversation, la grâce de Dieu est dans ses mains. Le phalangiste ne songe à rien d’autre qu’à l’imiter en vivant comme un autre Christ. »

Ainsi, nous comprenons que, dans ce Sacrifice, il nous est donné à nous aussi d’éprouver les mêmes sentiments, c’est-à-dire de nous réjouir d’être aimés, mais en aimant pareillement. Le Cœur, c’est le Cœur de Jésus, mais aussi c’est notre cœur qui veut se donner. La Croix, c’est la Croix de Jésus, mais c’est la croix que nous voulons porter pour être avec Jésus. Telle est la « modification évangélique » par rapport à la morale primitive, la morale de Noé, qui n’est rien ! Par rapport à la morale de Moïse, qui n’est rien encore ! Mais la morale de Jésus-Christ, c’est le Cœur planté de la Croix. Voilà pourquoi le Père de Foucauld l’avait pris après tant d’autres, comme le symbole, le “ logo ” comme on dit maintenant, de toute notre religion. « La Croix, c’est la souffrance d’un Dieu pour notre salut ; le Cœur, c’est l’amour d’un Dieu fait homme pour nous. »

Conclusion : « Trouver le Père dans le Fils, c’est accéder à la gloire par la Croix, chercher le bonheur dans l’épreuve, la richesse dans la pauvreté, la vie dans le sacrifice et la mort par amour. Telles sont les Béatitudes évangéliques, tel est le mystère de la sagesse divine  qui est folie aux yeux des hommes ”. Mais vérité et bénédiction pour ceux qui croient. »

Le mystère de la Croix domine toute la vie du chrétien. Telle est la « modification évangélique » dont Une Personne n’a pas été surprise.

POINT 11 : MARIE CORÉDEMPTRICE

« À l’Heure fixée par le Père, la Vierge Marie au pied de la Croix, ne fait qu’un avec son Fils, le Cœur transpercé, selon la prophétie de Siméon. “ Tous deux offraient pareillement un seul sacrifice, Celle-ci dans le sang de son cœur, Celui-là dans le sang de sa chair. ” » (Arnaud de Bonneval, douzième siècle)

À son retour d’exil notre Père nous disait :

« Je voudrais que les deux choses s’impriment en moi et en vous, les deux choses en même temps, c’est-à-dire qu’il y aura des croix, qu’on va souffrir de telle et telle manière, mais en même temps, que l’Immaculée peut tout, inconditionnellement. Elle peut nous faire porter tout cela, pas pour nous en débarrasser, mais pour nous faire passer à travers, pour faire de nous des saints. » (Triduum 1997 : La Croix, école de l’amour)

La vision de Tuy est la grandiose manifestation de cette vérité mystérieuse : Marie est associée par Jésus « à cette grande œuvre de notre Rédemption, déversant en son Cœur la surabondance de son zèle et de son amertume pour partager avec elle toutes les souffrances de cette rare fécondité virginale » (Quatrième station de notre chemin de Croix).

Dès lors, le phalangiste n’aura de cesse de consoler cette Vierge en grand chagrin, spécialement pour ôter les épines qui blessent son Cœur Immaculé par une ardente dévotion réparatrice.

POINT 12 : LE SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS ET MARIE, SALUT DU MONDE

« La Croix divise le monde en deux cités. » Le concile Vatican II a voulu abattre la frontière en évacuant la Croix du Christ. À l’encontre de cette fausse charité, le phalangiste dénonce avec indignation une impatience “ d’épouser le monde ” qui a consommé l’adultère de l’unique Église, notre Mère.

Tandis que le Père de Foucauld brûlait du désir « que tous les hommes soient sauvés s’il est possible » en les réunissant dans le sein de l’Unique Épouse, sainte, catholique, apostolique et romaine, par son rayonnement de “ frère universel ”. Cette sainte ambition est fondée sur l’ordre de la charité selon lequel la “ soif ” du Sacré-Cœur de Jésus et Marie est, loin de flatter l’erreur des âmes assises dans les ténèbres, de leur enseigner la vérité.

POINT 13 : L’IMMACULEE CONCEPTION, TABERNACLE DU SAINT-ESPRIT

Notre Père, peu après la consécration de la Phalange en 1997, décida d’introduire l’affirmation de notre foi en l’Immaculée Conception dans la formule du Credo : « Je crois en l’Esprit-Saint, à l’Immaculée Conception, à la Sainte Église Catholique, etc. »

L’Immaculée Conception avant l’Église, en répa­ration de l’insolente indifférence des pasteurs de l’Église vis-à-vis de ses demandes.

Une disposition particulière de la Providence a laissé dans l’ombre durant les siècles passés le rôle prééminent de la Sainte Vierge. Les cœurs ne s’y trompaient pas, en témoignent toutes les splendeurs de nos cathédrales. Mais c’est une volonté de Dieu pour notre temps de voir sa Mère maintenant pleinement glorifiée par sa victoire contre toutes les hérésies.

Ainsi, en 1870, les Pères du premier concile du Vatican ont-ils défini dogmatiquement que l’Église était un « miracle permanent, un signe dressé parmi les nations » c’est-à-dire que, en Elle, l’action de Dieu était suffisamment visible, manifeste, pour que toutes les âmes se convertissent.

Eh bien, en 1917, la Sainte Vierge a fait “ tomber ” le soleil pour que tous croient et comprennent. Miracle sans précédent dans l’histoire du monde. Cela montre que Dieu veut concentrer l’attention de tous sur la Vierge Marie. Le « Signe dressé parmi les nations » aujourd’hui c’est Elle ! Et si nous ne voulons pas le reconnaître... gare à la chute du soleil !

Quand des Japonais païens sont attirés par la statue de la Sainte Vierge, intronisée à Nagasaki par le Père Maximilien-Marie Kolbe, c’est le Saint-Esprit qui souffle assurément :

« C’est lui, l’Esprit-Saint qui, par la médiation universelle de l’Immaculée, est le lien de l’amour, dans le Christ, entre frères, vivants et défunts, c’est lui qui fait de tous les rachetés un véritable corps social dont le Christ est la tête, humanité nouvelle devenue l’épouse mystique du Fils de Dieu, avec et dans la Vierge Marie, temple du Saint-Esprit, épouse du Verbe, fille de prédilection du Père Céleste. »

POINT 14 : L’ÉGLISE EST UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

« Le phalangiste a d’abord connu, par la médiation de l’Immaculée, l’Église sa mère, qui l’a baptisé, régénéré, instruit des Mystères. C’est par ce ministère visible d’enseignement, de sanctification et de direction qu’il a été rendu fils de Dieu, disciple du Christ, temple du Saint-Esprit. Par une illumination progressive, il apprend à connaître dans les perfections visibles de l’Église l’invisible rayonnement des grâces de l’Esprit-Saint d’Amour créateur dont le Cœur Immaculé de Marie est la source intarissable. »

Ce sont les “ notes de l’Église ” que nous chantons dans le Credo, mais que sœur Lucie a entendu articuler d’une douce voix, au milieu du fracas d’une vision d’apocalypse : “ Dans le temps, une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique. Dans l’éternité, le Ciel ! ” On peut dire que tout ce rappel de la vérité catholique est une réprobation de l’apostasie conciliaire, car « Un est l’Esprit-Paraclet, de l’unité parfaite d’une Personne divine. Par la médiation du Cœur Immaculé de Marie, il attire les chrétiens fidèles en se donnant à eux, les rassemblant dans son unité, comme d’un même souffle vital créant, de tant d’éléments dispersés, cette union organique du corps mystique de l’Église. »

POINT 15 : ÉGLISE ET CHRÉTIENTE

Le seul mot de “ Chrétienté ” est haï, méprisé dans l’Église même. Le mot et la chose. Pourquoi ? Parce que c’est le contraire de cette société profane dans laquelle les laïcs veulent être les patrons, et à laquelle ils sont tellement reliés que le simple souvenir du mot de Chrétienté leur est un reproche insoutenable de reniement pour cause d’apostasie.

Qu’est-ce que la Chrétienté ? « Le monde évangélique, libéré de la tutelle de Satan et tout entier régi par la loi du Christ. »

Il en résulte que « le phalangiste refuse la désin­carnation, le désengagement de l’Église ». Ça nous parle aujourd’hui en pleine pandémie où l’Église brille par son désengagement total !

Ce premier paragraphe est la description de notre monde moderne, c’est effrayant : Chrétienté sans Église et Église sans Chrétienté.

Le deuxième paragraphe indique le remède : « Le phalangiste se gardera de vouloir un monde chrétien sans soumission ni dévouement envers l’Église. » Notre Père expliquait qu’il ne fallait pas que les curés soient de simples domestiques pour dire la messe et confesser avec interdiction imposée par les laïcs de s’occuper d’autre chose. « Saint Pie X détestait ça. La Chrétienté aura toujours pour sommet, pour puissance tutélaire, c’est-à-dire directrice, organisatrice, sanctificatrice, l’Église dans sa hiérarchie. »

Le paragraphe 3 fait vibrer les nobles cœurs : « Le phalangiste garde un attachement raisonné et fort à la Chrétienté, à son concept, à sa gloire passée, à sa réalité présente, à son projet plénier et universel. »

C’est pourquoi il rêve de retourner en Algérie pour rebâtir cette Chrétienté, il rêve d’assister comme sainte Jeanne d’Arc, avec sainte Thérèse de ­l’Enfant-Jésus, au Sacre solennel dans la cathédrale de Reims d’un lieutenant du Christ retrouvé ! il rêve que l’Église retrouve la splendeur de sa vérité et de ses liturgies... Bref, que toute la société soit “ instaurée ” ou restaurée dans le Christ... c’est du rêve ? NON... c’est notre espérance ! Parce que « le phalangiste éprouve un amour de vénération, un attachement jaloux pour les siècles passés de l’Église et de la Chrétienté, où il voit, à l’encontre de toutes les frénésies révolutionnaires et réformistes, l’œuvre même de Dieu, modelée par ses deux mains infatigables ”, le Christ et l’Esprit, l’un et l’autre Paraclets. Et il conçoit l’avenir comme le développement de cette religion et de cette civilisation séculaires, non seulement marquées de l’empreinte des ancêtres, si sages, si saints, mais de celle de Dieu même. »

C’est pourquoi il nous faut faire front dans le combat que livre le démon à la Vierge pour empêcher son triomphe. (À suivre)

Frère Bruno de Jésus-Marie