Il est ressuscité !

N° 263 – Février 2025

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


PÈLERINS DE LA SAINTE ESPÉRANCE

CETTE année jubilaire 2025 a été placée par notre Saint-Père le pape François sous le signe de l’espérance. C’est bel et bien la vertu capitale, théologale, dont nous avons le plus besoin en ce moment.

Mais, qu’est-ce que l’espérance ? La vraie, la sainte Espérance ?

Pour le comprendre, il faut considérer la médiation universelle de la Sainte Vierge, que le Ciel nous rappelle avec insistance depuis les apparitions rue du Bac, à Paris, jusqu’à Fatima, et à laquelle l’Église a toujours eu recours... jusqu’au concile Vatican II exclusivement.

L’objet de l’espérance, c’est le Ciel, d’où est l’Immaculée Conception : « Je suis du Ciel », et d’où Elle est redescendue à de si nombreuses reprises, pour nous y attirer, nous sauver de l’abîme de feu où Satan cherche à nous faire tomber.

« Dieu a voulu que nous ayons tout par Marie », disait saint Bernard. La sainte espérance est donc de tout attendre d’Elle et de personne d’autre, avoir recours à Elle dans tous nos besoins qu’Elle n’est pas en peine de satisfaire puisqu’Elle tient le monde entier entre ses mains, « particulièrement la France, et chaque âme en particulier », ainsi que l’a vu sainte Catherine Labouré le 27 novembre 1830.

Notre espérance pour la terre est donc que toute la vie humaine y soit orientée vers le Ciel, par la reconnaissance de cette souveraineté de la Divine Marie, pour qu’Elle puisse faire régner partout le Divin Cœur de son Fils, dans l’Église, sur les nations, dans tous les cœurs, à commencer par celui du Saint-Père, aujourd’hui désorienté par son utopique fraternité universelle fondée non pas sur le Christ, mais sur l’homme sans le Christ.

2025 marquera le centenaire des apparitions de Pontevedra, où l’Enfant-Jésus et sa Divine Mère ont demandé que l’on pratique la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois, demande à laquelle le Saint-Père n’a pas daigné encore se soumettre.

Nous serons donc « pèlerins d’espérance », de l’espérance de la conversion du Saint-Père, que Notre-Dame obtiendra, comme Elle l’a dit à Pellevoisin : « Par moi, mon Fils touchera les cœurs les plus endurcis. »

« Pèlerins d’espérance », nous le serons aussi parce que nous irons aux pieds de Notre-Dame lui demander cette grâce de la Sainte Espérance, d’une absolue confiance en Elle et défiance de nous, afin de traverser fidèlement toutes les tempêtes à venir.

NOTRE-DAME DE LOURDES ET LA DÉVOTION RÉPARATRICE

« Maintenant nous sommes bien persuadés, je pense, tous ! que c’est la même douce et bienveillante Vierge Marie qui est apparue en toutes occasions durant le dix-neuvième siècle, et c’est le même appel à la prière et à la pénitence qu’ainsi, à maintes reprises, elle a redit à ses enfants, pour enfin aboutir à l’Événement majeur et dernier de Fatima, dont le compte à rebours n’est pas encore achevé, mais proche de l’être », écrivait notre Père en présentant à sa Phalange les apparitions de Lourdes comme une “ station ” préparatoire au grand pèlerinage de 1996 à Fatima.

Pour nous, en préparation de notre pèlerinage pour le centenaire de Pontevedra, méditons ce message de l’Enfant-Jésus et de sa Sainte Mère à la lumière de celui de Lourdes, dont nous avons célébré l’anniversaire des apparitions ce 11 février, afin de « fortifier notre foi et enrichir notre dévotion ».

À LOURDES, LA “ VIE PUBLIQUE ” DE L’IMMACULÉE.

La suite des apparitions de la Vierge Marie depuis 1830 constitue une révélation nouvelle de son mystère, ou plutôt un développement, un éclaircissement de la révélation contenue dans la Sainte Écriture, depuis l’annonce de la Femme écrasant la tête du serpent (Gn 3, 15). Dans cette perspective, on peut comparer les apparitions de Lourdes à la vie publique de Notre-Seigneur, aux beaux jours de sa prédication en Galilée.

À Massabielle, Notre-Dame apparaît en toute douceur et majesté, pour manifester sa puissance afin que l’on croie en son mystère, qu’Elle ne révélera qu’à la seizième apparition : « Je suis l’Immaculée Conception. » Elle dévoile ainsi le secret de sa relation unique, incomparable, au Dieu créateur qui l’a conçue, de la même manière que son Fils, au terme de sa vie publique, révélait la divine communion qu’Il entretenait avec son Père :

« Moi et le Père, nous sommes un. » (Jn 10, 30)

Les humbles, les pauvres, sont touchés et accourent en foule, surtout ceux qui attendaient que le Dieu de leurs pères les sauve du joug des impies en leur rendant un Roi selon son divin Cœur. Les malades, les aveugles, les estropiés sont guéris miraculeusement, dans leur corps, figure de la guérison des âmes que la Reine du Ciel veut opérer : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs, allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs. » Notre-Seigneur, son divin Fils, ne tenait pas un autre langage aux foules galiléennes : « Faites pénitence, car le Royaume des cieux est tout proche ! » (Mt 3, 2) et « Si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous. » (Lc 13, 3)

L’ÉVANGILE MEPRISÉ, LES SAINTS CŒURS BLESSÉS.

Si Lourdes est ainsi le recommencement de l’Évangile, évangile de l’Immaculée Conception pourrait-on dire, alors les apparitions de Pontevedra sont à rapprocher de celles de Paray-le-Monial. Pontevedra est à Lourdes ce que Paray est à l’Évangile.

Le Sacré-Cœur est apparu à sainte Marguerite-­Marie pour lui manifester la peine que lui inflige l’ingratitude des hommes à qui il a manifesté tant d’amour. Il offre les trésors infinis de son Divin Cœur à ceux qui, du moins, s’appliqueraient à réparer : « Toi, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu pourras en être capable. »

À Pontevedra, Notre-Dame dit à Lucie : « Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. » Et la demande est la même : « Toi, du moins, tâche de me consoler. »

L’ingratitude, c’est qu’on n’a pas fait cas de ses apparitions et de ses demandes, qu’on n’a pas suffisamment prié pour obtenir les grâces qu’Elle nous offrait. Les blasphèmes sont notamment ceux contre son Immaculée Conception révélée à Lourdes.

Le Sacré-Cœur s’est manifesté à l’aube des derniers temps, parce que la charité se refroidissait dans son Église, au point « qu’Il ne reçoit de la plupart des hommes que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et mépris qu’ils ont pour Lui dans le sacrement de son amour ». De même, la Vierge Marie montre à Pontevedra que l’on n’a pas fait cas de son évangile, surtout de son appel répété à la pénitence, à la réparation. En 1925, l’Enfant-Jésus se plaint « qu’il n’y a personne » pour faire acte de réparation et consoler sa Sainte Mère.

« PÉNITENCE ! PÉNITENCE ! PÉNITENCE ! »

C’est le cri lancé par sainte Bernadette à ceux qui l’avaient accompagnée à la grotte, en écho à ce qu’Aqueró venait de lui dire avec un regard voilé de tristesse, ce 24 février 1854. Auparavant, elle s’était prosternée la face contre terre, comme lui avait dit Notre-Dame : « Priez pour les pécheurs, allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs. »

Le lendemain, jeudi 25 février, trois cents personnes sont venues dès l’aurore, par un froid glacial, assister au merveilleux spectacle de l’extase de Bernadette. Mais ce jour-là, ils virent la voyante se déplacer sur ses genoux, aller jusqu’au fond de la grotte, gratter la terre qui s’y trouvait, à trois reprises porter de cette boue à ses lèvres, en avaler enfin avec peine, et manger quelques brins d’herbe...

Quand Bernadette se retourna vers la foule, le visage encore empreint d’un limon rougeâtre, un cri s’éleva, traduisant le malaise de tous : « Elle est folle ! »

Le retour à la ville fut amer. Les curieux, déçus, s’en retournaient en hochant la tête... Ils ne savaient pas que l’Immaculée avait dit à sa confidente : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Allez manger de cette herbe que vous trouverez là. »

On interrogeait Bernadette : « Mais tu sais qu’on te croit folle de faire des choses pareilles ? » Elle répondait avec son égale simplicité : « Pour les pécheurs... » Elle avait vu la tristesse du visage de la Dame à l’évocation de ces âmes qui marchent à l’enfer. Pour la consoler, Bernadette a obéi spontanément à ses demandes, comprenant qu’elle manifesterait son amour en surmontant sa répugnance à avaler de la boue et de l’herbe, ainsi que sa contrition du péché, qui mérite un pire châtiment encore.

C’est cela, l’esprit de réparation demandé par l’Enfant-Jésus et Notre-Dame à Pontevedra, c’est l’intention qui doit animer les petites pratiques de la dévotion réparatrice : confession, communion, récitation du chapelet, méditation des mystères du Rosaire pour « tenir compagnie » à Jésus et Marie. Ces prières les consolent parce qu’elles nous permettent de compatir à leur chagrin ; et elles invitent au sacrifice, comme l’écrivait sœur Lucie au terme de son récit des apparitions de Pontevedra : « Après cette grâce, comment pouvais-je me soustraire au plus petit sacrifice que Dieu voudrait me demander ? Pour consoler le Cœur de ma chère Mère du Ciel, je serais contente de boire jusqu’à la dernière goutte le calice le plus amer. » Et même de la boue stagnante au fond d’une grotte...

« Je désirais souffrir tous les martyres pour offrir réparation au Cœur Immaculé de Marie, ma chère Mère, et lui retirer une à une toutes les épines qui le déchirent, mais je compris que ces épines sont le symbole des nombreux péchés qui se commettent contre son Fils, et se communiquent au Cœur de sa Mère. Oui, parce que par eux beaucoup d’autres de ses fils se perdent éternellement. » C’est ce qu’a compris sainte Bernadette à l’exhortation de Notre-Dame : « Priez pour les pécheurs. »

QUEL EST CE SECRET DE L’IMMACULÉE CONCEPTION ?

Deux Souverains Pontifes furent les fidèles témoins des volontés de la Sainte Vierge : le bienheureux Pie IX et saint Pie X. Tous deux ont fait écho à son appel à la pénitence, notamment par leur lutte contre les erreurs modernes, et tous deux fondaient de grandes espérances pour l’Église et le monde entier sur la définition du dogme de l’Immaculée Conception et sa divine confirmation par la Vierge Marie Elle-même à Lourdes. Suite à ces événements, écrit saint Pie X, « on vit, Nous l’avons rappelé, une abondance incroyable de grâces se répandre sur la terre, et un accroissement d’espérance en la Vierge amener partout un progrès considérable dans l’antique religion des peuples. Qu’est-ce donc qui Nous empêche d’attendre quelque chose de mieux encore pour l’avenir ? » (Ad diem illum, 1904)

Mais à cause du libéralisme de leurs successeurs, l’appel à la pénitence et le recours à l’Immaculée de Pie IX et Pie X ne portèrent pas de fruits durables. En 1957, sœur Lucie pouvait dire « qu’il ne fallait pas attendre que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier, parce que Notre-Seigneur a déjà bien souvent utilisé ce moyen et le monde n’en a pas fait cas ».

Notre Père, lui, a compris leur message, et repris le flambeau de leur espérance : « Il y a un trésor, il y a une trouvaille à répandre dans le monde entier, parce que là est le salut dernier de l’humanité, c’est ce nom nouveau d’Immaculée Conception, c’est le dogme que ce nom résume dans ces deux mots mystérieux. Si on savait ce que c’est que l’Immaculée Conception, si l’Église découvrait ce mystère que la Vierge nous a confié et dont on n’a rien fait, aujourd’hui, demain, le monde se convertirait. »

Pourquoi fonder de telles espérances sur la simple définition d’un privilège de la Vierge ?

Parce que, expliquait notre Père, « si Notre-Dame de Lourdes dit : “ Je suis l’Immaculée Conception ”, cela veut dire qu’il se passe entre Dieu et Elle quelque chose d’analogue – mais non pas identique ni égal – à cet engendrement éternel du Fils par son Père qui s’appelle Conception du Verbe. »

Ce qui faisait dire à saint Maximilien-Marie Kolbe que la Vierge Marie « est complètement divine » !

« Avant même de penser à créer le monde, écrivait encore notre Père, Dieu créa bien mieux que le monde entier, que l’univers entier, c’était Marie ! Elle seule, donc, occupe la pensée de Dieu, dans un certain mode de son être. Avant le monde, tout le monde était déjà en Elle, dans son Cœur Immaculé, et après, tout ce monde s’y retrouvera sans que rien en Dieu n’ait vraiment changé, cependant que pour nous autres, changement inouï d’une seule fois et pour toujours, enfantés de Marie, créés pour Elle par la divine Triade, nous serions, en ce court intervalle, passés du néant à l’être et de l’être terrestre à la béatitude céleste. »

AINSI EST-ELLE MÉDIATRICE ENTRE DIEU ET TOUTE LA CRÉATION.

Jésus-Christ est le Sauveur du monde, l’unique Médiateur, parce qu’Il est le Fils de Dieu fait homme, Dieu lui-même, et qu’Il a donc pu offrir à Dieu son Père un digne Sacrifice sur la Croix et ressusciter pour recevoir les nations en héritage. De même, c’est parce que la Vierge Marie est l’Immaculée Conception, divine en tout son être dont l’Esprit-Saint fait son sanctuaire, unie au Fils de Dieu comme une Épouse à son Époux, agissant en tout par Lui, avec Lui et en Lui, qu’Elle peut être « la médiatrice seconde de l’humanité rachetée, passée première pour faire don de son beau Royaume à son Seigneur et Fils, Jésus-Christ », écrivait notre Père.

Ainsi, comme la foi en la divinité de Jésus-Christ mérite les grâces du salut, la foi en l’Immaculée Conception, l’intelligence de son mystère, doit ouvrir des flots de grâces aux foules qui mettront toute leur espérance en cette divine Mère.

C’est pourquoi Elle veut que l’on « publie sa gloire », comme Elle l’a demandé à Estelle Faguette à Pellevoisin, et c’est ce qu’avaient compris le bienheureux Pie IX, saint Pie X et notre Père, leur seul disciple en notre temps. Car la puissance de l’Immaculée est toute au service de la miséricordieuse tendresse de son Cœur maternel, attentif et compatissant à toutes les misères de ses enfants, comme ses miracles de Lourdes le montrent bien.

À PONTEVEDRA, L’IMMACULÉE MÉDIATRICE.

C’est par sa “ petite dévotion ” révélée à Pontevedra que notre Mère du Ciel exerce avec le plus de puissance l’incomparable médiation que lui confère son Immaculée Conception.

« À tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. » À de si petites pratiques, une telle grâce accordée, cela ne se refuse pas !

On pourrait, dans une certaine mesure, la rapprocher de l’offre faite par Notre-Dame de Lourdes à Bernadette : « “ Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ?  Je le lui promis et elle me dit :  Et moi je vous promets de vous faire heureuse, non pas en ce monde, mais dans l’autre. ” »

C’est le même contraste entre la délicatesse, l’humilité de la demande, et la magnificence de la promesse qui est offerte en retour.

Si la Vierge Marie peut faire ainsi de telles promesses, c’est parce qu’Elle est l’Immaculée Conception, l’objet unique et premier de l’Amour de Dieu, comme l’expliquait notre Père : « L’amour de Jésus pour la très Sainte Vierge est comme un grand torrent de son Divin Cœur vers le Cœur de Marie. Ce torrent contient tout le mystère de Dieu. Tous les desseins de Dieu sont compris dans le mystère de Marie. Il aime Marie et tout le reste du monde en sort. » Si bien que, par cet Amour, le Cœur Immaculé de Marie peut suppléer à la misère de ses enfants, à l’unique condition qu’ils compatissent à sa peine, et se consacrent à ôter les épines qui le blessent.

Elle l’a dit Elle-même à Pellevoisin : « Le Cœur de mon Fils a tant d’amour pour le mien qu’il ne peut refuser mes demandes. »

 Mon Ciel, il faut encore que je me le gagne ”, disait sainte Bernadette. Bien plus encore ceux qui mettent leur espérance dans les promesses du Cœur Immaculé de Marie ; il s’agit d’être fidèle à cette vocation providentielle que nous recevons de la connaissance de ces demandes de Notre-Dame aujourd’hui.

QUE LA DÉVOTION RÉPARATRICE FASSE REFLEURIR L’ÉGLISE.

Notre-Dame de Lourdes a demandé à Bernadette un acte de pénitence humiliant, afin que ce sacrifice fasse jaillir une source où des multitudes innombrables pourront se laver, en signe de la rémission de leurs péchés.

« Massabielle est le rocher de l’alliance bienheureuse, écrivait notre Père, d’où jaillit le flot pressé où doivent se laver tous les peuples, dont ils boiront pour être purifiés et renouvelés afin d’avoir part au banquet des Noces de l’Agneau. Des multitudes se pressent, fraternelles, et je me lave, je bois, heureux d’être pris, d’être poussé, perdu dans cette foule qui m’entraînera au Paradis si je reste confondu parmi tous ces rachetés, ces sauvés. Car elle coule de jour et de nuit, utile, sans défaillance, sûre comme un miracle, importante comme un geste de Dieu, en signe de perpétuel jaillissement de la grâce du Cœur de ce Sauveur unique au sein transpercé, véritable rocher d’Israël, roc qui fonde l’Église éternelle. » (Page mystique no 90, “ J’irai la voir un jour, au Ciel dans la patrie ”)

Pour faire jaillir l’eau vive de « grâce et de miséricorde » sur notre terre desséchée par le péché, Notre-Dame veut susciter une fervente dévotion réparatrice envers son Cœur Immaculé, Elle l’attend, Elle en a besoin pour nous sauver : « Elles sont si nombreuses les âmes que la Justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. » Et aussi : « Beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui prie et se sacrifie pour elles ! »

Notre espérance pour l’année jubilaire 2025, centenaire de Pontevedra, c’est que la dévotion réparatrice pratiquée par l’Église, à commencer par la Phalange de l’Immaculée, fasse jaillir cette Eau vivifiante que sœur Lucie a vue couler du Corps de Jésus crucifié par la médiation de Notre-Dame, à Tuy, en accomplissement de la vision d’Ézéchiel :

« Voici que de l’eau sortait de sous le seuil du Temple, vers l’Orient, car le Temple était tourné vers l’Orient. L’eau descendait de sous le côté droit du Temple. » (Ez 47, 1)

Ézéchiel voit cette eau devenir un torrent, « et la vie se développe partout où va le torrent [...]. Sur chacune de ses rives, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers dont le feuillage ne flétrira pas, et dont les fruits ne cesseront pas : ils produiront chaque mois des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Et les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. » (Ez 47, 12)

Cette prophétie du “ printemps messianique ” annonce le triomphe du Cœur Immaculé de Marie, qui fera renaître de merveilleux fruits de dévotion – « chaque mois », chaque premier samedi ! – et de sainteté dans l’Église, en Russie, en France, parce que c’est Elle, l’Immaculée Conception, qui est l’Épouse toujours fidèle du Dieu Très-Haut chantée par le Cantique des cantiques comme la source féconde :

« Elle est un jardin bien clos,
ma sœur, ma fiancée ;
un jardin bien clos,
une source scellée. »

À son image, l’Église renaissante par le Cœur Immaculé de Marie sera de nouveau un jardin bien clos pour son Unique Époux, le Christ.

« Tes jeunes pousses font un verger de grenadiers et tu as les plus rares essences.
Source qui féconde les jardins, puits d’eau vive,
ruisseaux dévalant du Liban ! »

Ruisseaux de grâce jaillissant sur la terre entière, afin d’en faire un digne royaume pour le Bien-Aimé :

« Que mon Bien-Aimé entre dans son jardin,
qu’il en goûte les fruits délicieux ! » (Ct 4, 12-16)

frère Joseph-Sarto du Christ-Roi.