Il est ressuscité !

N° 263 – Février 2025

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Courage, patience,
pour la gloire de Marie !

CES mots résument les  consignes de Notre-Dame de Pellevoisin lors de sa première apparition à Estelle Faguette, le 14 février 1876.

En février, l’orthodromie mariale s’impose irrésistiblement à nos pensées par la liturgie : 8 février, fête du Saint Cœur de Jésus et Marie ; 11 février, Notre-Dame de Lourdes ; 13 février, vénérable sœur Lucie ; le 15, anniversaire du dies natalis de notre Père, mais aussi de la seconde apparition de l’Enfant-Jésus à Pontevedra et fête de saint Claude La Colombière ; le 18, sainte Bernadette ; le 20, les saints François et Jacinthe ! L’étude et l’admiration inépuisable de ce dessein divin déployé dans l’histoire entretiennent notre enthousiasme au service de l’Immaculée, malgré des actualités souvent accablantes. La prochaine étape de cette orthodromie, pour notre Phalange au grand complet, aura lieu aux pieds de l’Immaculée Conception à l’automne prochain, si Dieu le veut !

Le mois avait commencé par la retraite du premier samedi à la maison Saint-Joseph et dans nos ermitages, les 1er et 2 février. Lors du quart d’heure de méditation, frère Bruno nous avait fait comprendre que toute la vie de Notre-Dame, inséparable de son Fils, fut une croix et un martyre : depuis la Présentation de l’Enfant-Jésus au Temple – dont nous célébrions la fête –, assombrie par la prophétie de Syméon, jusqu’au Calvaire ; et encore dans le Ciel, jusqu’à la fin du monde ! Les apparitions modernes nous le révèlent. Frère Bruno les évoqua tour à tour : toutes représentent, chacune à sa manière, le mystère de la Médiation laborieuse et de la douloureuse Corédemption de Marie, pour le salut des pauvres pécheurs. À nous de profiter de la grâce et de la miséricorde qu’Elle nous dispense, en offrant avec Elle et par son Cœur Immaculé les mérites infinis du Sacré-Cœur de Jésus à notre très chéri Père céleste.

LE SECRET DE PARAY-LE-MONIAL

Rien de tel, pour comprendre ce mystère de Rédemption et de Corédemption, que d’écouter notre Père nous expliquer la vie et les révélations de sainte Marguerite-Marie. Pour une fois, attardons-nous un petit peu pour inventorier ces richesses et donner envie à ceux qui n’ont pas la grâce de participer aux retraites mensuelles à la maison Saint-Joseph d’aller les écouter sur notre site de VOD (S 86, Le Secret de Paray-le-Monial, retraite d’automne 1985).

L’IMMOLATION POUR LE SALUT DES ÂMES MORTES.

Au théâtre de la Visitation de Paray-le-Monial, dans le grand drame que Notre-Seigneur a réalisé pour nous représenter en figures le mystère de la Rédemption, nous en sommes arrivés à la scène la plus pathétique. Tout à la fois, le Père mime et explique la mise en scène, la psychologie et le jeu des acteurs. Spectacle palpitant, qui inscrit profondément ses grandes leçons !

Jésus révèle à sainte Marguerite-Marie sa justice outragée par les infidélités du couvent et l’imminence de la réprobation des mauvaises religieuses. À ce coup, la sainte s’offre pour prendre sur elle le châtiment de ses sœurs, pourtant ses persécutrices, afin de les sauver de la damnation. Cependant, accablée par l’horreur de cette expiation et par la conscience de son indignité, elle tergiversera avant de céder aux exigences de la justice divine. Dans l’élan de sa générosité et dans ses craintes, elle nous représente les sentiments qui furent ceux-là mêmes de Notre-­Seigneur dans son Agonie du jardin de Gethsémani.

Le drame fut consommé dans la nuit du 20 au 21 novembre 1677. Le récit de ces événements que fit la sainte, sobre et concis comme celui de la Passion des Évangiles, puis précisé par les biographes, serait insoutenable si nous ne nous sentions pas impliqués dans ce mystère, coupables nous aussi et bénéficiaires des mérites infinis du Sacré-Cœur de Jésus et de sa valeureuse épouse.

COMMUNION À LA SAINTETÉ DE MISÉRICORDE.

Dans un intermède doctrinal, notre Père prend le temps d’expliquer la théologie qui sous-tend les révélations et expériences mystiques de sainte Marguerite-­Marie, à savoir le dogme central de notre religion catholique de la Sainteté de Dieu dans sa double expression de Justice et d’Amour.

La première, qui exclut absolument la moindre imperfection, le moindre péché, impose à sa créature privilégiée de rudes purifications pour elles-mêmes et de rigoureuses expiations pour les pécheurs. Mais la Sainteté de Dieu se manifeste aussi par son Amour, sa Miséricorde qui, d’une manière stupéfiante, tempère les rigueurs de la Justice. Dieu transforme sa créature pour s’unir à elle et la faire jouir ou bien souffrir par amour. Toutefois, les saints préfèrent la souffrance comme un moyen plus sûr et plus pur de prouver leur amour, sans risque d’équivoque ni tentation d’égoïsme.

Après sa passion du 21 novembre 1677, sainte Marguerite-Marie entre dans une nouvelle étape de sa vie, durant laquelle c’est l’amour jaloux de Jésus qui la fera souffrir encore, pour elle-même et pour son prochain. La vision des séraphins ou bien l’acte de donation d’elle-même au Sacré-Cœur en 1678 illustrent cette immolation nouvelle à l’amour miséricordieux.

L’INTERCESSION POUR LES ÂMES DU PURGATOIRE.

Durant les années du supériorat de mère Greyfié (1678-1684), sous le signe de la Sainteté de Miséricorde, sœur Marguerite-Marie jouit d’amitiés très consolantes : non seulement de sa mère supérieure, mais aussi de l’admirable saint Claude La Colombière ou encore de Mademoiselle de l’Yonne, si charmante. Pour autant, Jésus continue de graver les traits de sa Face souffrante dans son épouse fidèle, par amour. Il l’appelle spécialement à secourir les âmes du purgatoire, non plus pour fléchir la colère de Dieu et satisfaire à sa justice, mais pour souffrir avec elles, fraternellement et mériter qu’elles soient purifiées plus vite et entrent enfin au Ciel. Ces relations suivies avec ses « bonnes amies souffrantes » illustrent de manière étonnante, mais ô combien édifiante ! le mystère de la communion des saints.

COURS PRÉPARATOIRES PHALANGISTES

Pendant que les grandes personnes s’instruisent de la sorte au théâtre, les enfants trop jeunes pour apprécier la gravité du genre dramatique sont confiés à nos frères et à nos sœurs. Dans un registre plus adapté à leur âge, les leçons sont néanmoins semblables.

Les filles furent emmenées en voyage en Nouvelle-­France, sur les pas d’une autre Marguerite : sainte Marguerite Bourgeoys (1620 -1700). La Providence la conduisit de Troyes à Ville-Marie pour y honorer la « vie voyagère de Notre-Dame » dans une vocation religieuse sans clôture, vouée à la charité. Jusqu’à sa mort, elle fut dans la colonie la gardienne de l’idéal des fondateurs, tout de zèle pour le salut des âmes, d’abnégation, de dévotion eucharistique et mariale. Quel beau modèle pour des enfants appelés à imiter ces vertus, qui furent aussi celles de leurs parents et grands-parents, phalangistes de la première heure souvent ! C’est ainsi qu’ils garderont fidèlement l’idéal de notre moderne Ville-Marie, la Phalange de l’Immaculée !

Quant aux garçons, les frères les initient à l’apologétique totale, à la géopolitique catholique, à l’histoire de l’Église. Ce mois-ci, l’exposé chronologique des apparitions de Lourdes visait à les entraîner sans attendre dans notre grand pèlerinage de réparation du mois d’octobre. Enfin, la démonstration de la fraude de la datation du Saint Suaire au carbone 14 en 1989 – avec démonstration pratique ! – devait attiser leur zèle pour combattre tous les ennemis de notre Roi crucifié.

Précisément, ces temps-ci, leurs aînés de la Permanence Charles de Foucauld distribuent à Paris des tracts sous le titre :

VÉNÉRONS LA SAINTE TUNIQUE D’ARGENTEUIL, 
CONFORMÉMENT À UNE TRADITION IMMÉMORIALE

Il s’agit d’annoncer notre réunion du 3 avril 2025 qui préparera l’ostension de la relique, du Vendredi saint 18 avril au dimanche 11 mai.

L’accueil est bon à la sortie des églises : « La Sainte Tunique, je connais, j’ai été la voir lors d’une ostension, il y a quelques années. » Mais un autre fidèle s’interroge : « Cette Tunique est-elle bien celle que Jésus a portée ?

Venez à la conférence du 3 avril. Vous saurez pour quelles raisons nous pouvons et nous devons la vénérer. »

Bon courage pour persévérer et amplifier cette campagne de propagande qui est aussi une belle démonstration de dévotion envers Notre-Seigneur. Espérons qu’elle concoure à attirer des foules fidèles aux pieds de l’insigne relique ! Cette manifestation publique de notre foi, cette œuvre purement surnaturelle sera une magnifique réparation et un remède à la peste du laïcisme qui infecte notre France depuis 1789. Le tract distribué par les phalangistes se fait d’ailleurs l’écho de la parole courageuse de nos évêques : « Les lois de laïcité sont injustes parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. Elles supposent la méconnaissance totale de Jésus-Christ et de son Évangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles : la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, et à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. » (Déclaration des évêques de France du 10 / 03 / 25)

Voilà quelles sont les actualités véritablement décisives, qui comptent bien plus aux yeux de Dieu et infléchissent le cours des événements de notre pays plus efficacement que toutes les magouilles parlementaires évoquées par frère Michel dans sa conférence d’Actualités, le dimanche après-midi.

ACTUALITÉS : “ LA PROMESSE D’UN NOUVEL ÂGE D’OR AMÉRICAIN 

Notre frère passa vite sur les péripéties de la vie républicaine : budget, retraites, euthanasie... Notre classe politique partisane ne semble pas connaître d’enjeu plus élevé que l’avenir du gouvernement Bayrou, dans une indifférence indécente au bien commun. Vraiment, le principe même du parlementarisme interdit toute véritable réaction nationale.

Si nous montons à l’étage de la politique européenne, nous découvrons comment Bruxelles, sous la présidence polonaise de Donald Tusk, s’efforce d’engager les états membres dans la mondialisation et dans la guerre contre la Russie. Cette dictature se fait d’autant plus tyrannique qu’elle est menacée par la nouvelle politique américaine, par l’émergence de chefs d’État nationalistes en Europe et par l’imminence de la victoire russe en Ukraine.

En effet, malgré la désinformation persistante de nos médias conformistes, la réalité du front s’impose : une avancée implacable des forces russes, quoique lente, mesurée. Elles atteignent peu à peu leurs objectifs territoriaux contre des Ukrainiens qui n’ont plus d’autre stratégie que de « boucher les trous ».

Frère Michel compléta ce point de situation par un chapitre sur les fameuses nouvelles armes hypersoniques et très secrètes de la Russie. Bluff ou réalité ? Une analyse perspicace permet de mieux mesurer leurs performances réelles, mais aussi la marge d’incertitude qu’entretient Poutine pour sa dissuasion. En bref, si les missiles russes sont sans équivalents en Europe, ils ne sont pas absolument invulnérables pour autant.

L’INVESTITURE DE DONALD TRUMP.

Pour bien comprendre la personnalité du nouveau président des États-Unis et son côté réactionnaire, notre frère commença par nous donner quelques éclaircissements sur la religion américaine. C’est un détour très dépaysant pour des Européens décadents, persuadés que leur laïcité constitue le dernier mot de la civilisation. Les nombreuses références religieuses de Donald Trump ou les interférences de la sorcellerie dans la campagne présidentielle leur semblent tout à fait malséantes. Et nous autres, CRC, sommes scandalisés de voir, lors de la cérémonie d’investiture présidentielle, un cardinal de la Sainte Église, Mgr Dolan, se joindre à des ministres d’autres cultes, invoquer Washington, Jefferson, Martin Luther King et Patton avant de bénir le nouveau chef de l’État !

Mais en réalité, le pire scandale, c’est notre laïcisme, cet athéisme pratique qui règne en Europe et spécialement en France. Nous sommes les seuls à nier toute intervention céleste ou diabolique dans nos affaires humaines.

Qui, par exemple, oserait déclarer que le terrible incendie de Los Angeles est évidemment un châtiment divin sur ce foyer de corruption morale, et plus spécialement sur ce chancre d’Hollywood, deux jours après les blasphèmes dont la dernière cérémonie de remise des Golden globes avait été l’occasion ?

Après nous avoir acclimatés à la mentalité religieuse américaine, frère Michel étudia en détail le très long discours d’investiture de Donald Trump. Cette analyse tire au clair l’équivoque que peut entretenir parmi nous le mélange de réalisme et de démesure du président américain, qui paraît tantôt réactionnaire et tantôt révolutionnaire !

Ce discours exprime toute l’ambivalence du personnage : un pragmatisme qui va jusqu’au cynisme, au service d’un nationalisme salutaire, mais justifié par une mystique messianique d’une mégalomanie inquiétante, d’essence protestante. La religion y est appelée en renfort des ambitions capitalistes et hégémoniques. En fait, le nouveau chef de l’État exprime là le fond de l’esprit américain.

Trump énumère les grands défis que doit affronter son pays et les principales mesures pour les relever : purger et refondre l’État en le débarrassant d’un etablishment corrompu, sécuriser les frontières, réformer l’économie, en finir avec la théorie du genre, restaurer l’armée, etc. C’est véritablement le manifeste de la « révolution du bon sens » que nous l’avons vu entreprendre aussitôt et c’est là que son intervention radicale est bienfaisante, comme un retour aux réalités et nécessités nationales après des années de tyrannie de l’idéologie gauchiste. Il veut restaurer son pays et recourt pour cela aux moyens qui fonctionnent. Il devrait donc réussir.

Mais pour susciter l’enthousiasme de ses concitoyens, il agit comme tout nationaliste non catholique : il fait appel à la mystique nationale et puise donc aux sources imaginaires et bibliques du rêve américain. C’est ainsi que nous le voyons réveiller les mythes fondateurs de la Frontière – c’est-à-dire de la conquête et du business et de la Destinée manifeste. Il termine ainsi son discours en embouchant la trompette hyperbolique ! Mais ce n’est pas Trump qui est mégalomane, précise frère Michel, c’est tout le peuple américain protestant. Les fondements idéologiques et mystiques de l’Amérique, le commerce – le deal –, la démocratie et la mystique américaine reposent sur des principes qui sont contre le Christ, contre l’Église.

Le meilleur commentaire des ambitions américaines, nous le trouvons dans une réponse de sœur Lucie à M. Armstrong : « Non, Notre-Dame ne m’a pas communiqué de message spécial pour la population des États-Unis. Elle n’a jamais mentionné le nom de votre pays. »

LE PAPE DÉMASCULINISE L’ÉGLISE.

Parmi les nouvelles religieuses, la principale a été la nomination par le Pape, le 6 janvier dernier, de la sœur Simona Brambilla à la tête du Dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. D’autres religieuses exerçaient déjà des fonctions importantes à la Curie, mais c’est la première fois qu’une femme devient chef d’un dicastère.

François met en œuvre le droit nouveau qu’il s’est donné, par la constitution apostolique Prædicate Evangelium sur la réforme de la Curie, en 2022, d’ouvrir « à tout fidèle », homme ou femme, ordonné ou non, la possibilité d’exercer le pouvoir de gouvernement et, en particulier, de devenir « chef d’un dicastère ».

L’explication de cette nomination inouïe est le pensum des canonistes, par exemple de Mgr Valdrini, qui cherche à inscrire cette décision pontificale dans le cadre du droit canonique, malgré toutes les difficultés que cela pose et sans la juger sur le fond.

La nomination d’un cardinal pro-préfet, Mgr Fernández Artime, auprès de la sœur Bambrilla manifeste selon Mgr Valdrini la forme de co-­gouvernance que le Pape veut instaurer entre clercs et laïcs dans une perspective de synodalité.

Cependant, aucun motif n’est allégué pour justifier la doublure de la religieuse par un cardinal, ce qui alimente le soupçon d’une fourberie destinée à camoufler l’absence de pouvoir réel de la sœur Bambrilla pour exercer sa charge. Certes, le droit canon reconnaît la possibilité, dans certains cas, de confier des ministères dotés d’un pouvoir de gouvernement à des laïcs. Mais le Pape tourne l’exception en règle, au mépris d’un principe majeur inscrit dans le droit de l’Église, qui est que le pouvoir de gouvernement est réservé à des personnes qui ont reçu l’ordination, qui sont donc des clercs, évêques ou prêtres.

Alors, les canonistes s’interrogent avec perplexité : l’Église transmet-elle le pouvoir du Christ par le sacrement de l’ordination ou par le baptême ? Les chefs de dicastères exercent-ils directement le pouvoir de gouvernement ou bien collaborent-ils seulement à l’exercice du pouvoir plénier du Souverain Pontife ?

Frère Michel remonte quant à lui aux principes théologiques fondateurs du droit de l’Église :

« Les trois pouvoirs apostoliques – de juridiction, de magistère et d’ordre – sont liés et indissociables. Les livres de théologie indiquent même que le pouvoir de juridiction est supérieur au pouvoir d’ordre, c’est-à-dire qu’à la limite, on pourrait exercer le pouvoir d’ordre sans le pouvoir de juridiction, bien qu’un tel usage soit profondément illicite et irrégulier (cf. DTC. art. Ordre, col. 1209 -1210), mais de façon ordinaire, on ne peut pas exercer le pouvoir de gouvernement sans le pouvoir d’ordre. Et cela repose sur une idée très concrète et surnaturelle qui remonte aux Apôtres : le pouvoir sacré s’exerce sur deux réalités qui sont très intimement liées : le Corps mystique de l’Église pour le sanctifier et le Corps réel du Christ dans l’Eucharistie. Cela implique que ceux qui possèdent ce pouvoir sacré participent réellement au sacerdoce de Jésus-Christ. »

Le Pape, en jouant une fois de plus de la tactique de la confusion pour avancer plus sûrement, veut instaurer une séparation des pouvoirs dans l’Église, et modifier sa constitution divine ! Le canon 129 du code de droit canonique de 1983 dispose bien, en effet, que « ceux qui sont investis de l’ordre sacré (...) sont qualifiés pour le pouvoir de gouvernement, qui appartient en propre à l’Église par institution divine et qui est aussi appelé pouvoir de juridiction. »

Or nous connaissons bien l’intention du Pape et les principes qui le guident, clairement avoués, exécrables ! Lors d’une audience aux théologiens, le 30 novembre 2023, François avait déclaré : « L’Église est une femme (...). L’un des grands péchés que nous avons commis a été de  masculiniser  l’Église. C’est une tâche que je vous demande, s’il vous plaît : démasculinisez l’Église ! »

Et notre frère de s’indigner : « Démasculiniser l’Église, cela équivaut à rejeter Jésus-Christ dans ceux qui le représentent en vertu du sacrement de l’Ordre. Cela revient à interdire au Christ de féconder son Épouse ! C’est ça la réalité, c’est détruire la constitution divine de l’Église et la rendre stérile. »

Il est inquiétant de voir cette directive du Pape déjà appliquée dans nombre de diocèses en France où des femmes se voient confier des fonctions de gouvernement.

Cette révolution mûrit depuis longtemps. Elle résulte, d’une part, de la définition par le Concile de l’Église comme Peuple de Dieu, qui promeut l’erreur selon laquelle le laïc doit être considéré comme un membre à part entière de la communauté où tous sont égaux et non plus comme un fidèle soumis à une hiérarchie, recevant d’elle la grâce et la vérité. Et, d’autre part, c’est l’aboutissement de l’intrusion du féminisme dans l’Église, de la prétention à l’égalité de l’homme et de la femme, autosuffisants, autonomes et autosatisfaits. Alors qu’il s’agit de savoir si ces femmes remplissent leur vocation d’épouses, d’épouses de leur mari, d’épouses de Jésus-Christ, à l’image de la Vierge Marie. Pour l’heure, l’Église se meurt de cette double impiété : une attaque contre le principe de son apostolicité et du ministère sacerdotal, et un soutien à la révolte de la femme contre Dieu.

La fin de cette conférence nous laissait dans l’angoisse pour le salut de la France et de l’Église et spécialement pour le salut de l’âme du Saint-Père, bien malade. Heureusement, dans son sermon de clôture, frère Bruno nous rapporta les principales exhortations de Notre-Dame de Pellevoisin à Estelle Faguette, qui furent comme ses ultimes recommandations à la veille du déclenchement de la grande offensive de l’Antichrist, jusqu’à présent apparemment victorieuse : calme et résignation dans l’épreuve, mais aussi confiance infinie dans la puissance de Marie à qui Dieu a confié tout l’ordre de la Miséricorde : « Par moi, Il touchera les cœurs les plus endurcis. » Nous l’espérons du cœur du pape François, et qu’une fois converti, il publie la gloire de Marie !

STAGES ET RETRAITES.

Ces consignes de calme et de patience furent mises à profit durant le mois de février par les communautés de nos ermitages qui, pendant les vacances, embrassent la vocation de religieux éducateurs en accueillant des vagues successives et fournies de jeunes stagiaires. Quoi d’étonnant ? Notre vénéré Père, saint Charles de Foucauld, tellement épris d’intimité avec Jésus seul, s’était déjà vu pressé par la charité jusqu’à devenir moine-missionnaire, moine-bâtisseur, puis moine-­hospitalier, enfin moine-soldat !

Le chroniqueur de la maison Saint-Louis-Marie nous a résumé le sermon d’accueil de frère Jean Duns : « Il encouragea nos jeunes à profiter de ce temps passé à l’écart du monde pour faire le point sur leur vie spirituelle, faire comme un petit contrôle technique en profitant de la confession et de la messe, mais aussi des instructions, des temps de travail où ils apprendront la persévérance, ainsi que des bonnes amitiés. Nous vivons en effet dans un monde de plus en plus antichrist, dans une situation analogue à celle des premiers chrétiens dans l’Empire romain. Mais à l’époque, les fidèles persécutés étaient défendus par leurs évêques, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui ! Nous n’avons plus que la CRC à laquelle il nous faut rester fermement accrochés si nous voulons aller au Ciel. Et notre grand recours est en la Vierge Marie, Médiatrice de toutes grâces. »

Et cela porte du fruit, à en juger par la question d’un petit bonhomme, après la remise des résolutions de fin de stage : « Est-ce que la Sainte Vierge reçoit plus de péchés ou plus de sacrifices ?

– Eh bien ! elle reçoit plus de péchés, répond le frère, puisqu’elle a dit :  tant d’âmes vont en enfer parce que personne ne se sacrifie et prie pour elles ”. Alors, tu vas faire des sacrifices ? »

Et l’enfant, prenant un air grave, répondit : « Oui. »

Notre-Seigneur doit bénir cette œuvre, qui répond si bien à son souci de consoler sa Mère !

Pendant que les communautés des ermitages canalisaient ainsi l’enthousiasme phalangiste naissant de leurs stagiaires, notre maison Saint-Joseph accueillait une quinzaine de retraitants plus paisibles, venus suivre les Exercices spirituels de saint Ignace prêchés par notre Père : mort, il parle encore ! Et la voix de ce bon pasteur encourage chaque fois les âmes à avancer sur le chemin qui doit les mener jusqu’à Dieu.

Les 23 et 24 février, frère Michel est descendu dans le Béarn en compagnie de frère Albino, pour ouvrir la série des petites retraites. Aux enfants, il a raconté la vie de sainte Marguerite-Marie. Aux parents, il a expliqué le gauchissement de la dévotion au Sacré-Cœur du pape François, telle que nous la présente son encyclique Dilexit nos.

Frère François-Joseph et frère Martin poursuivront cette campagne : en Bretagne les 15-16 mars, en Alsace les 29-30 mars, pour finir à la maison Saint-Joseph, les 12 et 13 avril, afin d’y fêter le dimanche des Rameaux.

       frère Guy de la Miséricorde.