L’Église, tunique sans couture, 
tissée par l’Immaculée

Le 1er mai 2025, lors de la récente ostension de la Sainte Tunique, dans la basilique Saint-Denys d’Argenteuil,
les Petites sœurs du Sacré-Cœur, en adoration du Précieux Sang, dont elle est empreinte.
« Ô Marie Immaculée, notre Mère à tous, à jamais, Médiatrice de toutes grâces, Corédemptrice du genre humain, vous dont les mains si pures ont tissé cette Sainte Tunique, devenue l’ostensoir du Précieux Sang de Jésus, notre Roi agonisant, flagellé, couronné d’épines, restez avec nous et sauvez-nous ! Nous vous prions particulièrement pour notre Saint-Père le pape Léon  XIV, chef de l’Église catholique, une, sainte et apostolique, dont cette Sainte Tunique est l’image. C’est Vous, ô Mère, qui l’avez tissée, “ tout entière d’un seul tissu de haut en bas ”, daignez la rassembler dans l’unité du dogme de la foi et lui donner la paix. Ô Mère de Dieu et notre Mère, par cette Sainte Tunique, par le Précieux Sang de votre divin Fils et par votre Cœur douloureux et Immaculé, nous vous demandons le salut de la Sainte Église. Ainsi soit-il ! » ( frère Bruno de Jésus-Marie, 2025 )

L’AUTHENTICITÉ de la Sainte Tunique de Jésus,  qui attire aujourd’hui des foules de pèlerins à Argenteuil, est attestée par une tradition immémoriale ; Notre-Seigneur l’a portée dans sa vie publique, et il en fut dépouillé avant d’être mis en Croix au sommet du mont Calvaire. Les quatre soldats de service ce jour-là, vendredi 7 avril de l’an 30, la tirèrent au sort, plutôt que de la déchirer, parce qu’elle était d’une seule pièce, tandis qu’ils se partageaient les autres vêtements du condamné dont son manteau, aujourd’hui conservé à Trèves, objet de la même dévotion immémoriale que le Saint Suaire, témoin de la mort et de la résurrection du Christ.

La Sainte Tunique d’Argenteuil, elle, témoigne de sa naissance du sein virginal de Marie. Elle est, en effet, tissée d’un seul élan, « depuis le haut jusqu’au bas », sans couture, comme le Fils de Dieu jaillit du sein de son Père, prit chair dans le sein de Marie par l’opération du Saint Esprit, lui « qui ne fut engendré ni des sangs, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jn 1, 13)... sans couture !

Les soldats se dirent donc entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l’aura. » (Jn 19, 23-24)

Saint Jean voulut souligner ce détail providentiel, alors que l’usage, en Palestine, consiste d’ordinaire à coudre deux pièces ensemble pour confectionner une tunique, comme le rapporte saint Jean Chrysostome dans ses homélies sur l’Évangile de Jean.

La décision des soldats a vraiment été inspirée par Dieu, en cette Passion où tout se déroule dans l’obéissance de Jésus à son Père, car la tunique témoigne ainsi du mystère de l’Incarnation du Verbe fait chair, du Fils de Dieu fait homme dans le sein de la Vierge Marie pour nous délivrer de l’esclavage de Satan.

La Vierge Marie a tissé d’une seule pièce la tunique de son Fils après avoir “ tissé ” dans son sein virginal son « unique nature », comme dira saint Cyrille, docteur du mystère de l’Incarnation, rejetant l’hérésie nestorienne qui mutile l’humanité du Christ. De toute son intelligence de la foi, il proclame que le Verbe s’est formé une humanité parfaite, sans aucune amputation ni altération, comme il était écrit : « Tu m’as tissé dans le sein de ma Mère. » (Ps 138, 13)

Tout au long d’une étude des grandes crises au cours desquelles les Pères de l’Église ont développé le dogme de la foi, notre Père adhère de toute sa foi à la doctrine de saint Cyrille selon laquelle l’Être personnel, réel et vrai, l’hypostase du Verbe, est le sujet unique, tissé « sans couture », « d’une seule pièce », dans le sein virginal de Marie, sujet unique auquel se rapporte absolument tout ce qui est de Dieu et de l’homme dans le temps et dans l’éternité. C’est Lui, l’adorable Seigneur, qui est Fils de Dieu et fils de Marie, indivisiblement. Le patriarche d’Alexandrie, résume toute sa foi dans une formule :

« Mia phusis tou Théou Logou sésarcoménè », qui se traduit : « Une seule nature du Dieu-Verbe Incarné. »

Une telle formule, évidemment, pulvérise l’hérésie de Nestorius selon lequel la Vierge Marie est la Mère de l’homme, mais non pas de Dieu, en son fils Jésus : Mère de la Personne de Jésus selon la chair, elle ne l’est pas de la Personne du Verbe, « car la divinité ne saurait être engendrée. Le Verbe est consubstantiel au Père, né de Lui éternellement ; le Christ est consubstantiel à Marie, né de sa chair dans le temps. Mais il est impossible d’attribuer au Verbe ce qui est propre au Christ ; selon Nestorius, il n’y a pas “ communication des idiomes ”, c’est-à-dire échange, entre ces deux personnes, de leurs attributs et opérations propres. » (Georges de Nantes, CRC no 90, mars 1975, p. 6)

Les moines et les fidèles crient au scandale ! L’Empereur et la Cour se laisseraient convaincre par Nestorius, mais le tumulte grandit quand celui-ci prétend jeter l’anathème contre ceux qui invoquent la Théotokos, Marie “ la Mère de Dieu ”.

Dès qu’il eut connaissance de cette querelle, saint Cyrille, patriarche d’Alexandrie, intervint. Il agit auprès de l’Empereur pour le détourner de Nestorius, et en appeler au pape Célestin, à qui le rejet du terme traditionnel et liturgique de “ Mère de Dieu ” suffisait à rendre exécrable le “ dyophysisme ” de Nestorius. Il le sommait de se rétracter sous peine de déposition et il chargeait le patriarche d’Alexandrie de veiller à l’exécution de cette sentence.

Nestorius réclama la convocation d’un Concile, pensant s’y justifier. Théodose II le convoqua pour le 7 juin 431 à Éphèse. Et le Pape y délégua deux évêques pour y lire la condamnation de Nestorius décidée par le concile de Rome, en 430. Le 7 juin 431, tous étaient présents à Éphèse, sauf le groupe important des antiochiens, amis de Nestorius, et les légats pontificaux, envoyés par le Pape. On patienta quinze jours. Enfin, le 22 juin, sans attendre davantage, Cyrille ouvrait le Concile. En l’absence de ses partisans les plus sûrs, Nestorius refusa de comparaître.

Cent quatre-vingt-dix-huit évêques présents, après avoir entendu la lecture de toutes les pièces du procès, déclarèrent Nestorius « étranger à la dignité épiscopale et à toute société sacerdotale ». Ils proclamèrent Marie Mère de Dieu et leur décision fut acclamée par le peuple d’Éphèse avec de grandes démonstrations d’allégresse. Les légats du Pape arrivèrent le 11 juillet. Ils donnèrent lecture de la condamnation de Nestorius dont ils étaient porteurs et confirmèrent de leur autorité les décisions du Concile.

MÈRE DE DIEU

C’est ainsi que, avant même l’arrivée des envoyés du pape Célestin, la bienheureuse Vierge Marie accomplissait ce qui lui était promis : « Vous seule vaincrez toutes les hérésies dans le monde entier. »

Le Christ a connu réellement deux naissances : l’une du sein du Père lui confère la nature divine, l’autre historique, du sein de la Bienheureuse Vierge, lui confère sa nature humaine. Mais cela ne fait pas deux natures. C’est cela le  monophysisme  acclamé au concile d’Éphèse.

« Dans sa jeune ferveur, il présente au regard de la foi l’unique et simple Verbe divin, le Fils de Dieu, Dieu lui-même.

« Sa Nature divine, c’est son Être même né du Père. Qui le voit, voit Dieu, voit le Père.

« Pour être vu de nous, il se fait homme, il se donne une forme, une condition humaine, une individualité historique, une place dans le monde, enfin tout ce qui est de l’homme, hormis le péché.

« Le “ matériel génétique ” nécessaire, il le tient de la Vierge sa Mère. Mais cette humanisation du Verbe ne double pas sa... Nature divine d’une autre... nature de même genre. L’humain n’a pas de commune mesure avec le divin, expliquait notre Père.

« Un prêtre français s’est fait targui pour l’amour du Christ. Officier, aristocrate, moine missionnaire, il s’est appliqué à vivre et paraître en tout parmi les touareg comme l’un d’entre eux pour leur communiquer sa foi, sans rien perdre de son être et de ses qualités profondes, au contraire !

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu. »

« Jésus a paru aux yeux des hommes, homme comme eux tous, mais homme parfait. Et même, et visiblement plus que parfait, plus qu’homme. Doué de sagesse, de puissance, de dons supérieurs à un degré suréminent, surhumain. L’ensemble de sa personne et de son comportement constituait pour ses contemporains un mystère. »

« C’est Jésus qui les a éclairés par sa parole sur son être profond, sur sa nature invisible, sur le principe radical de ses énergies et de ses actions surhumaines. Il s’est révélé progressivement, en se disant à mots couverts, comme par énigmes, puis plus clairement, selon une admirable pédagogie, d’abord le Messie ou “ Christ ” annoncé et attendu par ses contemporains en Israël, puis le Fils de Dieu, dont la « nature » profonde s’expliquait par sa « naissance » au-delà du temps, du sein même de Dieu son Père avec lequel il ne faisait qu’un, quoique, sous un certain aspect, inférieur et soumis à Lui. »

Détail de la fresque de Friedrich Bouterwek (1851) représentant la remise de la Sainte Tunique par Charlemagne à sa fille Théodrade, abbesse d’Argenteuil, le 12 août 800, qui orne le mur est de la chapelle de la Sainte Tunique dans la basilique Saint-Denys d’Argenteuil.
Il s’agit du reliquaire ouvragé montrant, au centre, la Vierge Marie, assise à son métier, entre deux anges qui la servent, tissant la tunique de son Fils : « Une belle pièce d’étoffe, comme la tunique du grand prêtre dans la liturgie mosaïque. L’Église est figurée par le vêtement que la Vierge a tissé pour le Christ, la tunique sans couture, fruit de son sacrifice. Cette robe reste indemne pour nous montrer que jusqu’à la fin du monde, l’Église, une, sainte, catholique et apostolique, restera l’œuvre éternelle de la Vierge Marie. » (sermon de l’abbé de Nantes, 18 avril 1992 )

ÉPOUSE DU CHRIST

Ce qui frappe dès le début de la crise nestorienne, c’est l’appel au Pape de l’un et l’autre partis. Nestorius prévient la démarche de Cyrille auprès de Célestin.

Le concile d’Éphèse se tient par délégation des pouvoirs de Célestin à Cyrille.

Un concile sans le Pape, et contre lui ! ce n’est pas un concile, c’est un brigandage !

À Éphèse, la “ Mère de Dieu ” l’emportait contre l’hérésie de Nestorius, par la voix du peuple acclamant la Théotokos. Mais pas sans le Pape ! qui est la voix de l’Église, l’Épouse du Christ.

Un jour, sœur Lucie demandait à Notre-Seigneur pourquoi il ne convertirait pas la Russie sans que Sa Sainteté fasse cette consécration : « Parce que, répondit Notre-Seigneur, je veux que toute mon Église reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie, afin d’étendre son culte et placer, à côté de la dévotion à mon Divin Cœur, la dévotion à son Cœur Immaculé. »

 Mais, mon Dieu, le Saint-Père ne me croira pas, si vous ne le mouvez vous-même par une inspiration spéciale.

 Le Saint-Père ! Priez beaucoup pour le Saint-Père. Il la fera, mais ce sera tard. Cependant le Cœur Immaculé sauvera la Russie, elle lui est confiée. »

LA RENAISSANCE DE LA SAINTE RUSSIE

En 1991, l’Union soviétique s’effondre. Washington crie victoire, mais se retrouve sans “ ennemi ” pour justifier son formidable appareil militaro-industriel, et tenir ses alliés européens et asiatiques sous l’empire de la peur d’une invasion.

Qu’à cela ne tienne ! La soviétophobie des Américains se transforma en russophobie, sans aucune raison avouable. En réalité, la Russie, exsangue, était bien incapable de présenter dans les années 1990 un quelconque danger pour l’Otan, alliance offensive et hostile que les Américains avaient créée pour vassaliser l’Europe de l’Ouest et attaquer les pays du Pacte de Varsovie.

La terreur était donc réciproque. Alors que nous avions redouté un déferlement des hordes rouges en Allemagne de l’Ouest, les Russes, à leur tour, étaient hantés par la perspective d’une invasion des chars américains, britanniques et allemands.

Le président Gorbatchev s’entretint avec James Baker, ministre des Affaires étrangères américain, et son homologue allemand, Hans Dietrich Gensher.

Les deux ministres assurèrent le président soviétique que l’Otan ne s’étendrait « pas d’un pouce vers l’Est », selon les termes de James Baker, confirmés par Gensher au cours d’une conférence de presse. Mais “ verba volant ” et, un an plus tard, le président Clinton, en poste début 1993, décida d’étendre l’Otan aussi loin que possible vers l’Est. Forts de la déliquescence de l’ancien empire soviétique, les États-Unis se crurent maîtres du monde. Ils n’envisageaient rien moins qu’une expansion de l’Otan jusqu’à Vladivostok et l’annexion de tous les satellites de la Russie au passage, y compris l’intégration de deux pays frontaliers de la Russie : la Géorgie et l’Ukraine.

C’est alors qu’intervint l’oracle divin : « Le Cœur Immaculé sauvera la Russie, elle lui est confiée. »

Les officiers américains ne cachaient pas leur mépris pour ce pays arriéré, ruiné et corrompu. Il est vrai qu’avec Boris Eltsine pour président de la nouvelle Fédération de Russie, en 1994, tout était envisageable dans la décomposition de l’État russe.

Pour mettre en œuvre leur plan, les Américains créèrent en 1994 le Partenariat pour la Paix (PfP). L’adhésion à ce partenariat permettait de bénéficier de l’aide américaine.

Période tragique, donc, pour la Russie, comme le souligne Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de Russie en France, qui dans ses mémoires se pose cette question : « Pourquoi Boris Eltsine vieillissant a-t-il choisi Vladimir Poutine pour lui succéder ? Il avait autour de lui beaucoup d’autres hommes politiques qui avaient de l’expérience et de la notoriété. Plus j’y pense et plus j’en viens à la conclusion que ce choix a été providentiel : c’est le Bon Dieu qui a voulu sauver la Russie du chaos, de l’effondrement politique, économique et moral qui a suivi la disparition de l’Union soviétique. » (Il est ressuscité no 233, juin 2022 p. 16, “ La géopolitique de la Sainte Vierge sur la Russie ”, par frère Pierre-Julien de la Divine Marie)

Ce que ce diplomate ne sait pas encore « c’est que le Bon Dieu a voulu sauver la Russie du chaos » par la puissance du Cœur Immaculé de Marie.

Tout au long du siècle, Lucie garda gravée dans sa mémoire, la recommandation que sa bienheureuse cousine lui avait faite avant d’aller au Ciel :

« Il ne me reste plus beaucoup de temps avant d’aller au Ciel. Toi, tu resteras ici, afin de dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Le moment venu de le dire, ne te cache pas ! Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que c’est à elle qu’il faut les demander ; que le Cœur de Jésus veut que l’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie ; que l’on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, car c’est à elle que Dieu l’a confiée. »

LA CONVERSION DE LA RUSSIE

Dans son adresse aux Églises orientales prononcée le 14 mai 2025, par le pape Léon XIV, à l’occasion du Jubilé de l’espérance, le Saint-Père leur a souhaité « bienvenu à Rome ! » et il s’est exclamé : « L’Église a besoin de vous. Quelle contribution importante peut nous apporter aujourd’hui l’Orient chrétien ! Combien nous avons besoin de retrouver le sens du mystère, si vivant dans vos liturgies qui impliquent la personne humaine dans sa totalité, chantent la beauté du salut et suscitent l’émerveillement devant la grandeur divine qui embrasse la petitesse humaine.

« Et combien il est important de redécouvrir, même dans l’Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, la valeur de la mystagogie, de l’intercession incessante, de la pénitence, du jeûne, des larmes pour ses propres péchés et pour ceux de toute l’humanité (penthos), si typiques des spiritualités orientales ! »

Naguère, notre Père a particulièrement souligné la part de « péché de l’Occident » dans les « erreurs de la Russie ». Il avouait : « J’ai lu dès sa parution, en 1961, l’admirable, l’extraordinaire étude de Marie Kerhuel sur la Russie, Le Colosse aux pieds d’argile. Elle m’a trompé. À force de vouloir obtenir justice et charité pour le peuple ukrainien et les autres pays opprimés de la Russie européenne, Marie Kerhuel donne libre cours à une injustice et une haine contre le peuple moscovite, qui compromettent définitivement son impartialité. Ce n’est plus une histoire de la Russie, c’est un plaidoyer ukrainien contre la barbarie moscovite. » (CRC no 184, décembre 1982, p. 4)

Il semble que le pape Léon XIV tombe dans cette erreur, que notre Père appelait « l’erreur de l’Occident », en soulignant que « ce n’est pas une erreur innocente » parce que « c’est le péché de l’Occident ». Et cela le reste aujourd’hui. Pour le reconnaître et s’en repentir, il me suffit de rappeler, « loin du brouhaha politico-médiatique », comme le préconise le colonel Marc Humbert, « où nous risquons incidemment de jouer les dindons, en tant que Français, membres de l’Otan et de l’Union européenne » (Lectures Françaises, avril 2025, p. 49-50).

« Il est clair que la situation actuelle de l’Ukraine est due aux agissements américains dans ce pays depuis la fin de la Guerre froide en 1991, et la dissolution de l’Union soviétique, l’indépendance de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine. Le processus est bien rodé : une révolution de couleur, suivie d’une coopération militaire renforcée visant à faire barrage à une expansion russe présumée, annoncée par une campagne de communication qui aboutit à un conflit par procuration visant à anéantir la puissance russe au prix de pertes humaines américaines. »

Le colonel Hubert écrit que « dans leur planification complexe et savante, les Américains, coutumiers du fait, avaient juste oublié un détail : quand on joue aux échecs, il y a un adversaire. Et dans la vie réelle, contrairement aux échecs, cet adversaire peut aussi se renforcer dans le temps. La Russie s’y efforçait vigoureusement et allait bientôt leur prouver l’inanité de leur projet à son égard. » (ibid., p. 54)

« DIVINE SURPRISE »

La Russie championne d’échec ? Oui, c’est bien connu. Mais en géopolitique, ce n’est qu’une parabole de l’orthodromie divine révélée à Fatima en 1917, à la veille de la révolution bolchevique annoncée par Notre-Dame :

« Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis.

« Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. »

« Il n’est pas besoin de préciser comment tout cela s’est réalisé, écrit sœur Lucie, puisque c’est connu de tous. Continuons donc de voir ce que Notre-Dame nous dit : “ À la fin c’est-à-dire après tout cela –, mon Cœur Immaculé triomphera ” de toutes ces guerres provoquées dans le monde par les erreurs répandues par la Russie. » (Le Message de Fatima, p. 53-54)

Sœur Lucie écrit ensuite que la « consécration a été faite par le Saint-Père Jean-Paul II, à Rome, publiquement, le 25 mars 1984, devant la statue de Notre-Dame, qu’on vénère à la Capelinha des Apparitions, à la Cova da Iria, à Fatima. Le Saint-Père, après avoir écrit à tous les évêques du monde pour leur demander de s’unir à lui pour cet acte de consécration qu’il allait prononcer, fit apporter exprès à Rome cette statue pour bien marquer que la consécration qu’il allait faire devant elle répondait à la demande de Notre-Dame de Fatima.

« Il est bien connu de tous qu’on traversait l’un des moments les plus critiques de l’histoire de l’humanité, où les grandes puissances, dans l’hostilité qui les opposait, se préparaient à une guerre nucléaire (atomique) qu’elles projetaient et qui viendrait à détruire, sinon le monde entier, du moins la plus grande partie ; et la partie qui serait restée, quels moyens de survivre aurait-elle eus ? » (ibid., p. 54)

La date précise de cette attaque était même connue ; notre Père la désigna sous l’expression « Échéance 83 » et lança une campagne de prière. La prière des enfants de nos familles fut entendue.

Mais le 14 mai 1982, Lucie avait fortement affirmé que Jean-Paul II n’avait pas accompli la consécration de la Russie demandée par Notre-Dame.

L’année suivante, en 1983, elle lut au nonce une déclaration :

« Le pape Jean-Paul II a simplement renouvelé la consécration du monde faite par Pie XII en 1942. De cette consécration du monde, on peut espérer certains bienfaits, mais non pas la conversion de la Russie... »

En réalité, expliquera-t-elle, « la consécration de la Russie n’est pas faite comme Notre-Seigneur l’a demandée. Je ne pouvais pas le dire parce que je n’avais pas la permission du Saint-Siège. »

« Pas la permission du Saint-Siège » de dire le vrai, pas la permission de dénoncer le faux ! « Pauvre Lucie ! »

Le pape Jean-Paul II ne tenait aucun compte des explications et des avertissements de la messagère de l’Immaculée. « On multiplie des “ Actes d’offrande ” des “ hommes ”, du “ monde ”, observait l’abbé de Nantes. Ils sont des contrefaçons de la consécration que le Ciel exige du Pape et des évêques pour condition absolue, nécessaire et primordiale, du salut du monde : la consécration par eux de la Russie en expiation pour les blessures qui y sont faites au Cœur Immaculé de Marie, Mère de Dieu, toujours vierge, et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Cela, et rien d’autre, devant obtenir de Dieu, un temps de paix. » (CRC no 199, avril 1984, p. 2)

frère Bruno de Jésus-Marie.