Il est ressuscité !

N° 271 – Novembre 2025

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Vidi civitatem sanctam

AUJOURD’HUI, 18 novembre, fête de la Dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul, l’épître nous fait méditer un verset de l’Apocalypse que la liturgie du 11 février applique à Notre-Dame de Lourdes : « J’ai vu la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle descendant du Ciel. » (Ap 21, 2) L’Église est sainte à la ressemblance de l’Immaculée Conception. Si, pour l’heure, l’apostasie prévaut à Rome, le Cœur Immaculé de Marie demeure son ultime recours, que nous avons imploré lors de notre pèlerinage de réparation à Lourdes et Garaison. Les nombreuses lettres reçues au retour attestent et prolongent la profonde et savoureuse communion de cœurs, de pensées, de volontés que nous avons éprouvée aux pieds de l’Immaculée. À l’heure des SMS, ce témoignage est d’autant plus précieux et réconfortant ! N’en voici que quelques exemples représentatifs.

         Rouen, le 27 octobre 2025

Chers Frères,

Il est temps de vous remercier pour ce beau pèlerinage de Lourdes qui nous a mis, en famille, en Phalange et en Église, à genoux pour consoler notre Mère du Ciel. Vous aviez tout organisé, logements, sonorisation, VOD en amont, livrets très denses, programme minuté, magnifiques processions, jusqu’à la route de Garaison mise en sens unique ! Et pèlerinage sur les différents lieux du sanctuaire avec frère Matthieu mis à disposition pour trois familles seulement ! Nous n’avions qu’à suivre nos bannières, sous la guide de frère Bruno, sûrs de faire plaisir à l’Immaculée.

Nous étions venus pour consoler le Cœur immaculé de Marie et prier pour le Saint-Père. Et nous avons eu par ricochet nos grâces. Pour nous, parents, c’est d’entrer plus avant dans l’esprit de la dévotion réparatrice avec les méditations du livret – c’est précieux pour organiser les premiers samedis du mois à la paroisse. Jusqu’à Paul et ses deux ans et demi, qui fait cette exclamation kolbienne dès qu’il voit une image de la Sainte Vierge, depuis le pèlerinage : « Maman ! »

Avec toute notre reconnaissance et notre union de prières réparatrices,

         famille R.

         Antony, le 30 octobre 2025

Bien cher frère Bruno,

C’est une grande grâce d’avoir été associés à ce pèlerinage si bien préparé, jusque dans les moindres détails, au prix d’un très grand labeur des frères et des sœurs, depuis plus d’un an. C’est un privilège pour nous d’avoir ainsi pu faire quelque chose pour consoler les Cœurs de Jésus et de Marie, en réparation de tant d’outrages.

J’ai éprouvé plus particulièrement le sentiment de cette faveur lors des heures saintes dans la basilique Saint-Pie X puis dans l’église Sainte-Bernadette, devant le Saint-Sacrement exposé, au milieu des amis de tous âges serrés autour des frères et des sœurs, avec de si beaux chants et de si bonnes méditations. Le chemin de croix, le pèlerinage à Notre-Dame de Garaison et les processions aux flambeaux sont d’autres précieux souvenirs. Il y eut aussi la joie de parler, même quelques instants, à des amis que l’on n’avait pas revus, parfois, depuis plus de vingt ans.

Avec l’assurance de ma fidèle affection et de mon obéissance dans la Phalange de l’Immaculée,

P. B.

              Chatou, le 26 octobre 2025

Bien chers Frères,

Nous voudrions vous remercier infiniment de ces deux jours passés auprès de la Sainte Vierge ; bien plus que deux jours d’ailleurs, puisque grâce à la VOD très bien pensée, nous avons pu nous préparer à ce magnifique pèlerinage et pouvons en profiter encore maintenant. Un grand merci aussi à tous les frères qui se sont sacrifiés sur place pour nous guider, et nous permettre de visionner demain le montage vidéo de cette retraite.

L’hostilité manifestée par une partie du clergé nous a bien rappelé que nous faisions un pèlerinage de réparation ; mais quelle responsabilité pour les chapelains qui quémandent l’argent des missionnaires tout en refusant l’apostolat !

Nous étions, quant à nous, tout absorbés par les diverses cérémonies qui ont ponctué ces deux jours, dans l’atmosphère si priante du sanctuaire. Quelle joie d’être à Lourdes, comme à Saint-Parres, tous en communion, au milieu du peuple chrétien, aux pieds du Cœur Immaculé de Marie !

Bien en union de prières pour le Saint-Père et pour toute la Communauté,

P. P.

         Versailles, dimanche 2 novembre 2025

Bien cher frère,

Déjà deux semaines que nous avons quitté Lourdes et la grotte bénie, après trois jours préfigurant le Ciel. Nous sommes tellement reconnaissants. Qu’admirer le plus ? La charité des frères pour nous, la joie de voir l’union de la CRC autour de vous, l’attraction de la Grotte pour tous les cœurs en peine désireux de consoler la « Petite Mère » ? En réalité, c’est tout un puisque « la grâce jaillit du divin Cœur de Jésus sur nous tous en passant par ses mains maternelles ». Tout cela est bien le fruit de notre consécration à l’Immaculée que vous nous incitez à renouveler tous les jours, pour mieux nous convertir, nous donner, nous renoncer, pour Elle et par Elle.

Nous avons été très réconfortés par la foule des CRC – et leurs très nombreux enfants – pressée autour des frères et des sœurs, par les magnifiques textes du livret rendant le Père présent parmi nous, le si bon accueil à Garaison, la beauté des chants que nous avons pu chanter. Que les heures saintes et messes étaient belles ! Nous mettions nos pas dans ceux de la multitude de nos anciens qui se sont dirigés vers la Grotte sous le patronage du Père Marie-Antoine. Nous avons redécouvert la petitesse, la piété, la force de sainte Bernadette que nous voulons connaître davantage.

Nous avons bien vu le mépris des autorités envers vous, les frères, pour l’œuvre du Père. Nous étions bien affligés. Cependant, les pharisiens n’ont-ils pas eu la même attitude envers l’Immaculée lorsque, enfant, Elle a été présentée au Temple ? N’est-ce pas une preuve que nous menons le bon combat, celui de l’Immaculée ignorée, méprisée, qu’on ne veut pas entendre ?

Bien cher frère, nous prions tous les jours l’Immaculée, saint Joseph, sainte Thérèse pour vous, car de vous dépend notre fidélité à la Foi unique et véritable.

F. N.

ACTUALITÉS

Le 7 novembre, avant que les communautés n’entrent en retraite, frère Michel prit soin de donner à nos amis quelques lumières sur les actualités. Il ne s’attarda pas sur les nouvelles de la république des magouilleurs, moribonde, incurable, mais toujours acharnée à persécuter la Foi et corrompre les Français. Ce serait à désespérer !

Mais heureusement le 11 novembre, les fidèles de la Permanence parisienne s’étaient donné rendez-vous à la basilique Saint-Denis afin d’y prier pour la France et de retremper leur espérance dans ses destinées providentielles à l’ombre de la somptueuse nécropole royale, œuvre de sainte Geneviève, de l’abbé Suger, de tant de rois et de moines. Il ne s’agit pas d’évoquer quelque rêverie consolante, mais de vénérer le témoignage dans la pierre de plus de mille ans de fidélité de la France à sa vocation de fille aînée de l’Église, scellée finalement par le sacrifice du petit roi Louis XVII. Son cœur, conservé depuis 2004 dans la crypte, constitue le trésor le plus précieux du sanctuaire et le gage le plus sûr de notre espérance française.

« Cet enfant innocent qui jamais ne pactisa avec les erreurs de son père, de son grand-père, de son arrière-arrière-grand-père, mourut en victime expiatoire, pour le salut de la Monarchie et de la France. S’il y a une espérance, et il y a une espérance ! s’il doit y avoir une résurrection, et il y aura une résurrection ! la France retrouvera sa grande voie royale, de fille aînée de l’Église, quand elle aura compris le sens de la vie et de la mort du petit roi Louis XVII. » (Georges de Nantes)

En attendant, sur la scène internationale, elle ne compte plus. Les vaines gesticulations d’Emmanuel Macron à propos de Gaza l’ont une nouvelle fois montré. Ce sont les États-Unis de Donald Trump et des puissantes associations juives américaines qui imposent leurs vues. Le “ Great Trust ”, sous couvert de poser les fondements d’un État palestinien, cherche à instaurer une implantation américaine durable et lucrative.

En Ukraine, la stratégie patiente et prudente de l’armée russe s’avère payante pour elle. Elle est sur le point d’emporter une victoire décisive au Donbass, notamment en s’emparant de Pokrovsk. Plus généralement, les Russes sont les maîtres de la bataille, contraignant les forces armées ukrainiennes à prendre des positions de défense successives toujours plus fragiles. Qu’importe, les Européens mettent désormais leur espoir dans un cessez-le-feu qui leur permettrait de préparer une nouvelle offensive vers 2030, autrement dit lorsque Donald Trump aura quitté la Maison-­Blanche. Ce dernier, en effet, a pris acte de la situation inédite des États-Unis, confrontés à l’érosion de leur suprématie militaire, à la fin du monopole du paiement du pétrole en dollars et à une coalition des nouvelles puissances économiques, au premier rang desquelles la Chine, dont la fermeté contraint Washington à mesurer son agressivité économique.

CONTINUITÉ CONCILIAIRE AU VATICAN.

Les nouvelles qui nous préoccupent le plus sont bien évidemment celles de notre Saint-Père le pape Léon XIV. Sa première exhortation apostolique, Dilexi te, qui reprend un texte écrit par François, ne se présente pas comme programmatique ou essentiellement doctrinale, mais pastorale. Elle nous renseigne tout de même sur les idées du Pape. Sous un mode plus feutré, peut-être, que sous son prédécesseur, il s’agit toujours de substituer le culte de l’homme au culte de Dieu. Comment cela ? En enseignant une vérité tronquée. L’exhortation insiste presque exclusivement sur le premier mouvement de la charité de l’Église qui se tourne vers les pauvres et retrouve en eux le Christ. Les saints abondent pour illustrer cette vérité et, excellemment, saint François d’Assise épousant Dame Pauvreté. En revanche, Léon XIV escamote le second mouvement par lequel l’Église tourne les pauvres vers le Christ et les élève vers le Ciel. Si le souci de l’évangélisation apparaît quelques rares fois au fil de ces pages, c’est toujours associé à la préoccupation dominante d’un progrès humain.

Ce document plein d’esprit démocrate-­chrétien et même socialiste récuse à certains endroits les vertus mêmes de compassion, de charité, de paternalisme pour exiger la seule justice. « Nos pauvres gens, nos splendides gens, sont des gens tout à fait dignes d’amour. Ils n’ont pas besoin de notre pitié ni de notre compassion (...). Ils ont besoin que nous les traitions avec dignité. » (Thérèse de Calcutta, no 77)

Dès lors, on comprend l’omission d’une catégorie bien précise de pauvres : les pauvres pécheurs. Ce n’est pas un oubli, mais un refus : prier pour les pécheurs serait les considérer comme inférieurs à nous.

Si elle exalte le pauvre, l’Église réformée n’a de cesse, en revanche, d’humilier la Sainte Vierge. Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a ainsi publié une note doctrinale, Mater Populi fidelis, afin de nier la Corédemption de la Vierge Marie et sa Médiation universelle. On lira en encart comment saint Louis-Marie Grignion de Montfort fustigeait les faux dévots de son temps qui, déjà, arguaient de l’honneur du Christ pour mépriser sa Mère.

Pour rejeter ces deux privilèges, ce document s’appuie exclusivement sur l’Écriture seule (sola scriptura), d’une part – qui n’y est pourtant pas contraire –, sur le Concile et les papes postconciliaires d’autre part. Mais, dans le sens de sa thèse, il ne peut citer ni saint ni pape entre les deux et encore moins ce que la Sainte Vierge a révélé lors de ses apparitions.

La grande habileté du texte est d’avoir abondamment cité le cardinal Ratzinger, que les tradis vénèrent comme le grand défenseur de la piété et de la vraie liturgie, mais qui fut, toute sa vie durant, résolument opposé à l’exaltation des privilèges de l’Immaculée.

Si Dilexi te développe un aspect du culte de l’homme révolutionnaire de Gaudium et Spes, si Mater Populi fidelis aggrave l’outrage à la Sainte Mère de Dieu du chapitre 8 de Lumen gentium, l’interreligion promue par Nostra Ætate est elle aussi actualisée au Vatican. Léon XIV a fêté le cinquantième anniversaire de la déclaration conciliaire au Colisée, en présence de dignitaires religieux de toutes les couleurs. « Jamais la guerre n’est sainte », a-t-il affirmé avec force.

Ces réprouvés qui prétendent réprimer
les abus de la dévotion à la Sainte Vierge...

Saint Louis-Marie, Traité de la vraie dévotion, ou “ Préparation au Règne de Jésus-Christ 

JE me tourne ici un moment vers  vous, ô mon aimable Jésus, pour me plaindre amoureusement à votre Majesté de ce que la plupart des Chrétiens, même les plus savants, ne savent pas la liaison nécessaire qui existe entre vous et votre sainte Mère (...). Je parle des Chrétiens catholiques, et même des Docteurs parmi les catholiques, qui, faisant profession d’enseigner aux autres les vérités, ne vous connaissent pas, ni votre sainte Mère, si ce n’est d’une manière spéculative, sèche, stérile et indifférente.

Ces Messieurs ne parlent que rarement de votre sainte Mère et de la dévotion qu’on lui doit avoir, parce qu’ils craignent, disent-ils, qu’on n’en abuse, qu’on ne vous fasse injure en honorant trop votre sainte Mère. S’ils voient ou entendent quelque dévot à la Sainte Vierge parler souvent de la dévotion à cette bonne Mère, d’une manière tendre, forte et persuasive, comme d’un moyen assuré sans illusion, d’un chemin court sans danger, d’une voie immaculée sans imperfection, et d’un secret merveilleux pour vous trouver et vous aimer parfaitement, ils se récrient contre lui, et lui donnent mille fausses raisons pour lui prouver qu’il ne faut pas qu’il parle tant de la Sainte Vierge, qu’il y a de grands abus en cette dévotion, et qu’il faut travailler à les détruire, et parler de vous plutôt que de porter les peuples à la dévotion à la Sainte Vierge qu’ils aiment déjà assez.

On les entend quelquefois parler de la dévotion à votre sainte Mère, non pour l’établir et la persuader, mais pour détruire les abus qu’on en fait ; tandis que ces Messieurs sont sans piété et sans dévotion tendre pour vous, parce qu’ils n’en ont pas pour Marie. Ils regardent le Rosaire, le Scapulaire, le Chapelet, comme des dévotions propres aux esprits faibles et aux ignorants, sans lesquelles on peut se sauver ; et s’il tombe en leurs mains quelque dévot à la Sainte Vierge, qui récite son Chapelet ou ait quelque autre pratique de dévotion envers elle, ils lui changeront bientôt l’esprit et le cœur : au lieu du Chapelet, ils lui conseilleront de dire les sept psaumes de la pénitence ; au lieu de la dévotion à la Sainte Vierge, ils lui conseilleront la dévotion à Jésus-Christ.

Ô mon aimable Jésus, ces gens ont-ils votre esprit ? Vous font-ils plaisir d’en agir de la sorte ? Est-ce vous plaire que de ne pas faire tous ses efforts pour plaire à votre Mère, de peur de vous déplaire ? La dévotion à votre sainte Mère empêche-t-elle la vôtre ? Est-ce qu’elle s’attribue l’honneur qu’on lui rend ? Est-ce qu’elle fait bande à part ? Est-elle une étrangère qui n’a aucune liaison avec vous ? Est-ce vous déplaire que de vouloir lui plaire ? Est-ce se séparer ou s’éloigner de votre amour, que de se donner à elle et de l’aimer ? ( nos 63-64)

Les réprouvés ne se soucient guère de la dévotion à la très Sainte Vierge, la Mère des prédestinés ; il est vrai qu’ils ne la haïssent pas formellement, ils lui donnent quelquefois des louanges, ils disent qu’ils l’aiment, ils pratiquent même quelque dévotion en son honneur ; mais, au reste, ils ne sauraient souffrir qu’on l’aime tendrement (...) ; ils trouvent à redire aux pratiques de dévotion auxquelles ses bons enfants et serviteurs se rendent fidèles pour gagner son affection, parce qu’ils ne croient pas que cette dévotion leur soit nécessaire à salut, et que pourvu qu’ils ne haïssent pas formellement la Sainte Vierge, ou qu’ils ne méprisent pas ouvertement sa dévotion, c’en est assez, et ils ont gagné les bonnes grâces de la Sainte Vierge, ils sont ses serviteurs, en récitant et marmottant quelques oraisons en son honneur, sans tendresse pour elle ni amendement pour eux-mêmes. ( n° 188)

Le 23 octobre, le Pape a reçu le roi schismatique Charles III et ils ont prié ensemble dans la chapelle Sixtine. La célébration était coprésidée par le Saint-Père et le prétendu archevêque anglican d’York, Geoffrey Cottrell. Personne ne s’en est ému à Rome !

Voilà comment se vit l’interreligion dans le cadre idyllique des palais et des salons du Vatican. Mais frère Michel nous ramena à la réalité du terrain en nous rappelant le sort tragique de nos frères catholiques nigérians, persécutés par les islamistes de Boko Haram et les éleveurs peuls. Selon un rapport publié en 2023 par l’ONG catholique Intersociety, au moins 52 000 chrétiens nigérians ont été assassinés en quatorze ans. Ce n’est pas encore assez dessiller les yeux du cardinal Parolin qui a nié le caractère religieux du conflit au Nigeria, tandis qu’un évêque du pays avait déclaré : « Alors que le sang des Nigérians coule comme des rivières, ceux qui devraient agir semblent avoir pris le tranquillisant de la complaisance. »

En 1942, sœur Lucie expliquait les ressorts surnaturels de cette tragédie représentée dans le troisième Secret : « Le Bon Dieu s’est plaint de nouveau, avec une grande amertume, de la vie de péché, de tiédeur et de paresse d’un grand nombre de prêtres, de religieux et de religieuses. C’est de ces âmes qu’Il attend la réparation et ce sont elles qui provoquent sa colère et son châtiment (...). Si sa justice n’était pas apaisée par les moyens qu’Il demandait, elle le serait par le sang des martyrs. »

RETRAITE DE COMMUNAUTÉ AVEC SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE

Sœur Lucie écrivait ainsi quelques mois après le martyre de l’un des plus grands saints du vingtième siècle, le Père Maximilien-Marie Kolbe, mort à Auschwitz le 14 août 1941.

Après son retour de Hauterive et dans l’élan des grâces reçues lors de son voyage au Canada en août 1997, notre Père s’était enthousiasmé pour la vie, l’œuvre et le message du saint franciscain en qui il reconnut le précurseur du règne de Marie. Le Père Kolbe, instruit par des lumières surnaturelles et son extraordinaire intimité avec l’Immaculée, sa “ petite Maman ”, ne s’était pas contenté d’annoncer l’imminence de son règne, mais il se consacra à son service, il multiplia les œuvres apostoliques pour combattre ses ennemis et lui conquérir des âmes, toutes les âmes, le monde entier ! démontrant par ses réalisations exceptionnelles la toute-puissance de l’Immaculée.

Du 9 au 16 novembre, durant notre retraite de communauté, nous avons réécouté les prédications enflammées de l’abbé de Nantes lors de la session de la Toussaint 1997, puis au cours du triduum de consécration de la Phalange à l’Immaculée, du 6 au 8 décembre suivant. Notre Père y faisait briller les trois secrets de saint Maximilien-Marie, malheureusement dissimulés par ses biographes... Vous les découvrirez en vous reportant aux riches comptes-­rendus de ces journées mémorables (CRC no 340 et 342, nov. 1997 et janv. 1998) ou mieux, en venant chaque premier samedi du mois dans nos ermitages. Comme Niepokalanów, comme Lourdes, ce sont des succursales de la Cité de l’Immaculée, la Jérusalem nouvelle !

Pour notre part, nous sortons de notre semaine de retraite réconfortés par la tendresse de l’Immaculée, résolus à travailler pour Elle avec un enthousiasme décuplé et à combattre ses ennemis avec la même pugnacité que celle du saint Père Kolbe :

« Plus quelqu’un se consacre totalement à l’Immaculée, plus il peut résolument aller à Jésus, à son Cœur très Sacré, surtout dans les moments de tentation, toutefois seulement par Marie, et uniquement par elle, car elle est vraiment ce chemin assuré qui nous conduit jusqu’au Cœur Sacré de Jésus.

« Là, nous ne nous laissons pas conduire par le démon. Nous croyons en l’Immaculée, nous croyons qu’elle est, après Dieu, l’être le plus parfait, le plus saint, le meilleur et le plus puissant. Pourquoi vous dire cela ? Parce que le démon voudrait vous attaquer de façon que vous ne me croyiez pas.

« Nous ne devons pas nécessairement prier que la Vierge très sainte ; nous pouvons prier directement le Seigneur Jésus et justement d’autant plus résolument que nous appartenons davantage à l’Immaculée, mais à condition de ne pas exclure la Mère très sainte. Dire :  Je n’ai pas besoin de la Sainte Vierge pour me sanctifier et me sauver , ce serait diabolique.

« L’Immaculée est ce chemin qui nous conduit jusqu’au Cœur très Sacré de Jésus, et celui qui se détourne de ce chemin ne s’élèvera pas, mais se précipitera à terre.

« Nous croyons que l’Immaculée existe, qu’elle nous conduit à Jésus, et si quelqu’un enseigne autrement, qu’il soit anathème ! » (conférence du 31 décembre 1938)

frère Guy de la Miséricorde.