Il est ressuscité !
N° 272 – Décembre 2025
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
LA LIGUE

Consolez Marie !
LE 10 décembre, le Saint-Père n’a mentionné ni le centenaire de l’apparition de Pontevedra ni la dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie. La Phalange, du moins, tâche de consoler le Cœur de sa très Sainte Mère. Nous sommes toujours portés par l’élan de notre pèlerinage de réparation à Lourdes au mois d’octobre.
Certains de nos amis du grand Est qui n’avaient pu nous y rejoindre s’étaient néanmoins rendus dans le petit sanctuaire mosellan de Notre-Dame de Belle-Fontaine.
« Les marcheurs se sont donné rendez-vous à Oberhof pour le départ de la marche (5 km). Au milieu de ces belles forêts, nos Ave Maria montaient vers le Ciel pour honorer la Sainte Vierge. Puis, messe paroissiale à 10 h 30. Nous avons été très bien accueillis par les pères franciscains, cela faisait plaisir de voir tous nos enfants qui mettaient de l’animation, et surtout rajeunissaient l’assemblée. Nous avons ensuite pique-niqué dans la salle des frères franciscains, pour revenir près de la source miraculeuse : c’est par cette eau qu’en 1714 furent guéris de la dysenterie des soldats de la garnison de Phalsbourg. Ayant découvert une statuette de la Sainte Vierge dans le creux d’un arbre à proximité, puis l’ayant invoquée, ils burent de cette eau et furent miraculeusement guéris. Le pèlerinage était né.
« Après avoir écouté un sermon de notre Père dans la chapelle, nous avons récité le chapelet, puis ce fut l’adoration en compagnie du Bon Dieu et de la Sainte Vierge, pour les consoler et réparer les outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels ils sont offensés, en union avec les pèlerins de Lourdes. Petit pincement au cœur quand même de ne pas se trouver à la sainte Grotte, aux pieds de Notre-Dame de Lourdes...
« Après cette belle et bonne journée de prières et de réparation, nous nous sommes séparés en nous promettant de renouveler souvent ces petits pèlerinages “ locaux ”, qui consolent le Bon Dieu et la Sainte Vierge et font du bien à tout le monde.
S. V. »
Pour le premier samedi du mois de décembre et la solennité de l’Immaculé Conception, quelques amis fidèles, répartis dans nos quatre ermitages, s’appliquèrent à consoler le Cœur Immaculé de Marie. La représentation de l’apparition de Pontevedra avait partout été mise à l’honneur, ornée de tout ce que l’imagination féconde d’une communauté de religieuses peut inventer lorsqu’elle est stimulée par la dévotion : fleurs, ors, cierges, broderies, lumières, tentures, baldaquin !
En commençant le quart d’heure de méditation, frère Bruno nous rappela que si l’Église, dans sa liturgie, nous donne à contempler l’Immaculée Conception dans sa splendeur originelle, elle nous la représente aussi avec insistance affrontée sans cesse au démon, dont elle écrase la tête. Cette guerre est parvenue à sa bataille décisive, livrée dans le champ clos de l’Église hiérarchique. C’est pourquoi, pour tenir compagnie à notre Mère et la consoler des blessures que le Serpent lui inflige au talon, il est nécessaire de nous ranger sous ses ordres, de monter en première ligne pour la rejoindre au cœur de la mêlée.
En nous engageant dans cette guerre sainte, nous reçûmes pour instructeur saint Maximilien-Marie Kolbe, avec son zèle impétueux et sa dévotion si pénétrante. Son amour de l’Immaculée le conduisit à l’action la plus énergique, l’apostolat le plus fructueux, la polémique véhémente même, sans détacher un seul instant son attention de sa “ petite maman ”, son idée fixe, l’Immaculée Conception. Admirable modèle de conciliation de la polémique et de la mystique, scellée par son martyre ! De mois en mois, nos amis écouteront lors des retraites mensuelles les instructions de notre Père, en 1997, que nos communautés ont suivies lors de leur retraite d’automne.
ACTUALITÉS
Dimanche après-midi, frère Michel prononça sa très attendue conférence d’Actualités, suivie en direct dans tous les ermitages. L’amplification des bruits de guerre en Europe et particulièrement en France, à propos du conflit en Ukraine, au même moment où l’armée russe accélère sa marche vers la victoire au Donbass, conduisit notre frère à prendre du recul sur les informations quotidiennes pour nous livrer une analyse approfondie d’un affrontement qui oppose, en réalité, les États-Unis à la Russie.
Alors que le nombre de morts a dépassé le million, on parle beaucoup d’accords de paix. Mais qu’en est-il réellement ? Donald Trump veut la paix, afin de faire des affaires et découpler la Russie de la Chine. D’où les pressions exercées sur Zelensky, notamment par les révélations de la corruption de ses collaborateurs. Cependant, au-delà de cette amélioration superficielle et conjoncturelle des relations américano-russes, Washington conserve sa volonté de défendre son hégémonie sur le bloc occidental et sur le monde, ce qui passe par une stratégie persévérante de “ containment ” de la Russie.
Pour sa part, Vladimir Poutine, avec une sagesse remarquable, se fixe des objectifs limités, qu’il paraît en passe de remporter par des moyens conventionnels : libérer le Donbass, la Novorossiya. Cependant, l’acharnement américain et européen rendra la paix précaire et fait planer la menace d’une guerre totale...
Dans l’Église où la lutte entre la religion catholique et le masdu est inexpiable, le pape Léon XIV se donne une mission d’apaisement, pour sortir des polarisations. D’où une série de décisions consensuelles et de compromis en faveur des traditionalistes ou des réformistes. En sacrifiant la vérité sur l’autel de la bonne entente ? Est-il réellement souhaitable de trouver un accord avec des ennemis de la foi et de la Constitution divine de l’Église tels que les révolutionnaires du Chemin synodal allemand ?
Parallèlement, le premier voyage apostolique du Saint-Père pour célébrer en Turquie le concile de Nicée (325) a été motivé par ce même souci de réconciliation, au niveau œcuménique. « Ce qui nous unit est vraiment bien plus grand que ce qui nous divise ! a-t-il écrit dans sa lettre apostolique In unitate Fidei. Nous devons donc laisser derrière nous les controverses théologiques qui ont perdu leur raison d’être pour acquérir une pensée commune. » Concrètement, le Saint-Père a donc renoncé à professer le “ Filioque ”, c’est-à-dire le dogme de la procession du Saint-Esprit par le Père et le Fils. Cette omission permet d’ailleurs commodément aux réformateurs d’affranchir l’Esprit-Saint de la Personne du Verbe, et de le libérer des étroites limites visibles et historiques de la mission et de l’œuvre de Jésus-Christ et de « Jésus-Christ répandu et communiqué » (Bossuet), à savoir l’Église catholique romaine.
ACTIVITÉS PARISIENNES
Dimanche 23 novembre avait lieu la traditionnelle controverse de la Permanence parisienne, consacrée cette année à la liberté religieuse. Frère François et les deux jeunes phalangistes qui l’épaulaient, bien loin de chercher un terrain d’entente ou une formule de compromis avec les porte-parole du concile Vatican II qui leur faisaient face, n’eurent de cesse qu’ils aient réfuté un à un tous leurs arguments, sans autre souci que celui de la défense et illustration de la vérité catholique : deux heures de discussion serrée, rendue accessible même aux plus jeunes grâce aux exemples très concrets émaillant nos démonstrations de Contre-Réforme.
Après un rappel historique montrant que la proclamation de la liberté religieuse par le Concile relève d’un véritable brigandage, les champions de la CRC en vinrent aux arguments de fond. Il s’agissait principalement de réfuter “ l’ herméneutique de la continuité ”, prônée notamment par le Père Basile Valuet, du Barroux, ou le Père Louis-Marie de Blignières. Contre l’intention revendiquée des réformateurs du Concile, ils veulent démontrer que le droit social à la liberté religieuse résulte d’un développement homogène de la doctrine catholique, sans rupture. Pour réussir à harmoniser les contraires, ils ont l’habitude de dissimuler la nouveauté conciliaire, par exemple en ne citant que les passages traditionnels de la déclaration Dignitatis humanæ, qui furent insérés précisément pour rallier ses opposants. Ou bien ils édulcorent et trahissent l’enseignement traditionnel. Vains expédients !
En revanche, à la suite de l’abbé de Nantes, nous démontrons que le Concile a délibérément rompu avec l’Écriture et la Tradition pour s’insérer dans le sillage des prétendues “ Lumières ”, de la Révolution française et de sa “ Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ”, en proclamant à son tour un droit social à la liberté en matière de religion. Allant plus loin, notre Père a mis en lumière la nouveauté absolue d’un tel droit fondé sur la dignité inaliénable de la personne humaine. Enfin, cette notion même de dignité humaine est falsifiée, car elle repose sur la liberté et non plus sur l’usage qui en est fait pour adhérer à la vérité. Quelle cascade de trahisons et de tricheries !
Les étudiants de la Permanence se préparent maintenant à une autre campagne, pour promouvoir la dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie. À partir du dimanche 11 janvier, ils distribueront des invitations à une conférence publique de frère François de Marie des Anges à Paris, le 26 mars. Il s’agira de restituer la véritable sainteté de la vénérable sœur Marie-Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé. Les promoteurs de sa cause de canonisation, en effet, ne retiennent d’elle qu’un modèle de carmélite, qui gravit héroïquement la “ montée du Carmel ”, à l’école de sainte Thérèse et saint Jean de la Croix. Assurément ! Mais cela efface le ressort le plus profond de sa sainteté : la mission qu’elle a reçue le 10 décembre 1925 à Pontevedra de promouvoir la dévotion réparatrice et la fidélité héroïque avec laquelle elle s’en acquitta toute sa vie, en dépit des censures romaines. Cette mission fut le martyre de sœur Lucie et son zèle inlassable pour faire connaître et aimer le Cœur Immaculé de Marie constitue dans le Ciel son plus beau titre de gloire !
Quelle grâce, par ces tractages, de s’engager à sa suite en diffusant cette aimable dévotion, seule capable de ranimer et d’enthousiasmer tant d’âmes tièdes ou égarées !
frère Guy de la Miséricorde.