4 AOÛT 2019

Jésus nous parle en paraboles

LES paraboles ne sont pas des histoires légères et superficielles. Elles sont au contraire des histoires mystérieuses qui font obstacle à une compréhension trop rapide et desséchée des vérités que Notre-Seigneur veut nous enseigner. Elles sont un témoignage de la vérité du message évangélique absolument indiscutable, incontournable. Ce qu’on dit en mots abstraits échappe à la compréhension du peuple ; les paraboles sont ouvertes aux âmes simples et fermées aux êtres compliqués. Notre-Seigneur était un Galiléen, il ne faut pas l’oublier. Il a vécu à Nazareth, dans un petit village de campagne. Il a des discours simples qui sont faits pour les gens simples et qui ne sont pas dépourvus d’un certain charme : telles sont les paraboles !

Ce matin nous allons nous mettre à l’école de ce paysan de Galilée qui est le Fils de Dieu, dont les paroles ont une profondeur divine en méditant une petite parabole rapportée par saint Luc :

Quelqu’un de la foule dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui dit : « Homme, qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? » Jésus n’est pas venu pour donner des éclaircissements financiers sur les affaires.

Puis il reprend : « Attention ! Gardez-vous de toute cupidité, car au sein même de l’abondance, la vie d’un homme n’est pas assurée par ses biens. »

Nous faisons des assurances, assurance-vie, assurance contre les accidents... Notre-Seigneur dit : « Vous voyez bien que, avec toutes ces assurances, vous n’êtes pas couverts pour l’éternité qui s’approche ! »

Il leur dit alors une parabole : Il y avait un homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté. Et il se demandait en lui-même : « Que vais-je faire ? »

Les hommes se disent toute leur vie : « Que vais-je faire ? » et le “ je sais ce que je vais faire ” est parfaitement inefficace ou bien ils ont compris pour une fois ce qu’ils devaient faire et c’est pour l’éternité ! Alors, celui-ci ? Il n’a point d’abri où mettre à l’abri sa récolte :

Que vais-je faire ? Car je n’ai pas où mettre ma récolte à l’abri. » Puis il se dit : « Voici ce que je vais faire : j’abattrai mes greniers, j’en construirai de plus grands, j’y recueillerai tout mon blé et mes biens, et je dirai à mon âme : Mon âme tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois, fais la fête ! » Mais, Dieu lui dit : « Insensé ! Cette nuit même, on va te redemander ton âme, et ce que tu as amassé à qui ira-t-il ? » Ainsi en est-il de celui qui thésaurise pour lui-même, au lieu de s’enrichir en vue de Dieu. »

Il ne faut pas dire que cette parabole est une histoire inventée, une fiction. C’est par une histoire semblable que Jésus révèle le mieux, le plus véritablement, le plus exactement ce qu’est la vie, sur la terre et la vie d’au-delà de la terre. Donc, contrairement à ce que nous trouvons dans les catéchismes modernes, par exemple, notre vie ne consiste pas à demeurer sur la terre pour y construire la cité future, la civilisation de l’amour. Cette terre n’est qu’un lieu de passage. Les uns y font leur salut, les autres y font leur damnation. Voilà qui est d’une importance considérable.

Il faut que nous croyions en Notre-Seigneur Jésus-Christ et que nous méditions ses paraboles pour savoir la condition fondamentale de notre vie : nous ne sommes ici-bas que des passagers, des voyageurs, et nous serons jugés sur notre conduite, soit pour aller dans la béatitude éternelle du Ciel, soit pour aller dans ce lieu de torture et de feu qui s’appelle l’enfer.

L’enrichissement n’est pas condamné dans cette parabole, il faut bien travailler, il faut bien amasser du bien, mais méfiez-vous de ne pas le faire d’une manière égoïste, pour votre seul bien terrestre, parce que vous n’acquerrez pas la vie éternelle. Mais, si vous le faites selon Dieu, en vue d’aider les pauvres ou vos parents, pour pratiquer la charité, à ce moment-là, votre enrichissement vous conduira dans le Ciel.

Puissions-nous mettre cela dans notre vie, ne point être comme le bonhomme riche qui ne pensait qu’à son lendemain, mais bien plutôt échanger les biens du temps contre ceux de l’éternité, chercher à acquérir des trésors pour la vie éternelle.

Abbé Georges de Nantes
Extraits de la 2e conférence de la session Jésus nous parle en paraboles (PC 48)