4 SEPTEMBRE 2022

La Croix dans notre vie quotidienne

L’ÉVANGILE de ce 23e dimanche du Temps ordinaire nous rappelle que nous devons porter notre croix : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. » Chacun est chargé par Dieu d’une croix qui, souvent, l’écrase, l’affole... mais l’Église lui rappelle qu’elle est proportionnée à ses forces ! Ainsi assimilés à Jésus, unis à sa Croix par nos propres pénitences, nous sommes sur le bon chemin de la vie éternelle où nous retrouverons Jésus et Marie.

Par sa volonté de bon plaisir, notre Père du Ciel peut nous envoyer des épreuves. Si nous savons compatir aux douleurs de Jésus et de Marie, nous comprenons que Jésus lui-même veut nous unir à lui sur la Croix. Voilà pourquoi l’épreuve nous est bonne, sanctifiante. Mais il y a différentes croix : il y a d’abord celle de Jésus, avec sa forme, son poids, sa mesure, portée lors de sa douloureuse Passion, accompagnée de tant de hontes, mépris, outrages et crachats, et de tant de souffrances corporelles, flagellation, couronnement d’épines, claques, etc. Qu’est la nôtre en comparaison de la sienne, de sa Croix ?

Ma petite croix à moi sera peut-être d’être rivé à un travail pénible, d’être malade et obligé de travailler... Aussi suis-je invité, dans la foi, à avoir la même disponibilité que Jésus aux volontés de son Père. Quand l’Église aujourd’hui dans sa totalité fuit les moindres persécutions, inimitiés, froncements de sourcils des francs-maçons d’en face, c’est signe qu’elle refuse sa croix !

Or, il n’y aura pas de salut pour ceux qui ne veulent pas suivre Jésus portant sa Croix. Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ souffriront persécution. Il convient donc que tous, nous désirions la piété, la tendresse, l’amour de compassion pour Jésus et sa Sainte Mère, l’intérêt et le dévouement pour le prochain. Dans notre propre vie comme dans la vie de Jésus- Christ, tout nous précipite vers la Passion, la souffrance et la mort, qui sont l’essentiel de la vie ici-bas. Voilà pourquoi il est bon que toute notre attention soit concentrée sur le mystère du Christ et de sa Sainte Mère, la Vierge des Douleurs, au pied de la Croix.

Ce mystère de la Passion, que l’Église nous faire revivre chaque année pendant la Semaine sainte, nous avons à le vivre en dix, vingt, quarante ans, jusqu’à ce que Dieu nous délivre de ce corps mortel et nous retire de cette vallée de larmes. Ainsi donc, toute notre vie doit se dérouler sous le signe de la Passion du Christ et de sa Croix. Pendant ces deux semaines, nous avons à faire provision de lumières et de force pour que notre vie soit réellement une mort avec Jésus-Christ : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il porte sa croix chaque jour et qu’il me suive. »

Si l’on pense que notre vie est une succession très brève de journées qui se pressent et nous entraînent vers la mort, celles-ci n’auront d’importance que dans la mesure où nous aurons accompli quelques sacrifices. Sacrifions-nous pour entrer davantage dans la pensée, la participation, l’imitation de la Passion du Christ.

Invoquons les Saintes Plaies du Christ, considérons sa Sainte Face outragée, et méditons les douleurs de la très Sainte Vierge Marie. Approchons-nous de Jésus-Hostie pour communier à son Corps livré et son Sang répandu pour nous, afin d’être pris dans ce grand mouvement qui, de la terre, mène le Christ et l’Église au Ciel, afin que nous soyons auprès de Dieu, notre très chéri Père Céleste, durant les siècles des siècles.

Abbé Georges de Nantes
Extraits des sermons du 23 mars 1980 et du 2 avril 1995