dimanche 23 novembre 2015

Espérance en l’Église

Ô mon Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, mon Père très bon du Ciel, notre Père qui êtes aux Cieux, ô Fils de Dieu, mon Maître et mon Sauveur, ô Esprit-Saint, sanctificateur de nos âmes, flamme d’amour divin répandu dans nos cœurs, je vous adore et je vous aime, je vous connais comme mon Créateur, mon législateur, comme mon juge, mais aussi comme mon Père très aimant, comme mon Époux de prédilection, comme mon intime Ami, vous qui m’avez créé et racheté, afin de me sauver dans l’éternité.

En cette fête du Christ-Roi, je prends conscience de ce dessein de salut, comme étant votre volonté suprême sur moi, comme sur toute créature humaine. Je pense à l’avenir et je suis pris d’une certaine crainte que je dois apaiser dans la prière à cause de la disproportion entre l’œuvre et mes forces. Ce serait une source d’angoisse si, précisément, votre Esprit-Saint ne mettait en nos cœurs la vertu théologale de l’Espérance.

Défile de Jeanne D'ArcJe vais méditer sur le mystère de l’Église militante, souffrante, triomphante, afin de trouver en l’Église ma Mère le fondement, la force, l’exubérance de mon espérance. Comme les saints de la CRC me l’apprennent, je trouverai mon espérance et mon secours en la sainte Église catholique romaine, hors de laquelle il n’y a pas de salut pour le monde, pour moi-même et pour tous ceux que j’aime. Il faut rentrer dans l’Église, demeurer dans l’Église, qu’elle exerce son empire maternel sur nous.

Ô mon Dieu, éclairez-moi par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, augmentez en moi le sens, l’amour de l’Église, la confiance en l’Église sainte, afin que j’en perçoive l’unité, la sainteté, la catholicité, l’apostolicité jusqu’au milieu des désordres du temps présent.

Sachons qu’elle s’est ainsi maintenue depuis des siècles et qu’elle s’y maintient et subsiste encore aujourd’hui au-delà de tout ce qui obscurcit cette clarté et qu’elle s’y maintiendra jusqu’au jugement dernier, et accomplira l’œuvre que vous lui avez donnée, en sorte que tous les peuples clament leur unique amour au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et que l’humanité tout entière réconciliée soit la demeure de son Dieu.

Ô sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, déversez dans nos cœurs ce désir qui brûla le vôtre, de connaître le temps de l’Apocalypse. Nous y sommes et nous avons droit à recevoir de vous communication de ces sentiments, afin que brûle en nos cœurs un sentiment de prédestination, que nous nous sentions choisis avec un amour particulier par notre Père céleste pour transmettre le flambeau de la foi aux générations successives.

Exaltez notre espérance et notre courage en ces temps déprimants et accablants, donnez-nous de ressentir dans nos réunions cet enthousiasme communicatif qui va contre les sentiments contraires de solitude, de faiblesse, d’impuissance, qui sont trop souvent nos sentiments naturels quand nous nous retrouvons seuls.

La vérité n’est pas dans le désespoir. La vérité absolue, divine, est dans notre espérance.

Et vous, saint Michel archange, vous vainqueur du démon dans ce mystérieux combat céleste, montrez-nous le chemin. Soyez notre force. Intercédez pour nous qui connaissons une semblable lutte contre les forces adverses dont doit dépendre le salut ou la perte de l’humanité.

Ô grands saints du Ciel et de la terre, ô Bienheureuse Vierge Marie, ô saint Joseph, ô saint Michel, saint Jean-Baptiste, sainte Thérèse, ô innombrables saints qui nous avez montré le chemin, donnez-nous en cette fête du Christ-Roi le sentiment profond de l’espérance surnaturelle, afin que nous nous livrions à nos travaux et cérémonies en baignant dans la certitude de la victoire définitive de notre Dieu, de l’explosion de la miséricorde sur le monde ; ô Christ-Roi, ô Bienheureuse Vierge Marie, Reine de France et du monde ! si nous n’en sommes pas sûrs, nous ne pourrons pas travailler d’une manière réaliste. Nos paroles seraient vides, vaines, rhétoriques.

Ainsi, très cher Seigneur, mon Dieu, mon Père, c’est encore sous votre autorité majestueuse, pleine de miséricorde et de bonté que nous nous réfugions et ainsi pourront rayonner sur notre face la joie, la paix, la louange de la gloire qui doivent habiter l’Église et chacun de ses enfants en tout temps.

Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 29 septembre 1980