dimanche 19 octobre 2025
Quand le Fils de l’Homme reviendra,
trouvera-t-il encore la Foi sur la terre ?
Mes bien chers amis, les jours, les mois, les années passent. L’étau se resserre autour de notre liberté chrétienne, de nos libertés humaines, du tout de notre vie. Quand Dieu nous prendra-t-il en pitié et comment ? En vérité, nul ne sait, nul ne saurait le prévoir.
La leçon de toutes les crises du passé, que nous avons eu le grand profit et le bonheur d’étudier cette année, consiste pour moi en deux ou trois principes pratiques.
Le premier, de toujours rechercher la vérité de foi, pure et entière, à tout prix, et de la dire ouvertement à tous. Point d’obscurités, d’enveloppements, sous prétexte que les gens ne comprendraient pas ou que cela créerait de nouvelles divisions...
Le second, garder une fidélité entière à la vivante tradition catholique romaine, avec l’espérance surnaturelle, divine certitude, qu’à la fin, tout lui reviendra. Ne pas se laisser impressionner par le cours nouveau et détestable qui se donne comme irrésistible et définitif...
Le troisième, de ne pas calculer, pour les craindre, les répercussions de notre service de l’Église sur nos intérêts privés, notre réputation, l’avenir de nos maisons. Les difficultés matérielles pourraient survenir, comme aussi les contradictions, les incompréhensions, l’éloignement même de vieux amis, et puis l’échec, la ruine de l’œuvre. Tout cela ne peut être mis en balance avec une seule vérité dogmatique. Dieu n’a pas besoin de notre réussite. Il prendrait plutôt intérêt et joie à notre sacrifice !
Tout cela est assurément pénible, difficile, pour nous et pour vous plus encore. C’est dire que notre fidélité ne peut durer que fondée sur une vie spirituelle vraie, profonde, alimentée aux sources de la grâce. Prions les uns pour les autres. Sachons laisser le combat pour revenir à l’oraison, à la contemplation, à l’Amour de Dieu, de la Vierge Marie et des saints. Sans quoi, notre lutte perdrait son sens, sa force, sa divine sérénité.
Plus les temps sont tragiques, plus il faut vivre cœur à cœur avec Dieu le Père, qui est le Maître de tout, avec Jésus, notre doux Sauveur, avec la Sainte Vierge, notre Médiatrice universelle, avec les saints, nos célestes protecteurs, avec l’Église de toujours.
Je vous redis notre amitié très fidèle, très reconnaissante. Si des divisions subsistent et s’enveniment parmi les traditionalistes, et c’est regrettable, nous devons nous rendre ce témoignage mutuel que la CRC n’en connaît pratiquement pas. Nous voyageons à travers cette tempête, bien unis, équipage et passagers, ce dont je rends grâce à Dieu, immensément et chaque jour.
Abbé Georges de Nantes
Extraits de la Lettre à mes amis n° 9 du 13 avril 1975