dimanche 22 juin 2025
La doctrine eucharistique de notre Père
La théologie de l’Eucharistie de l’abbé de Nantes est une doctrine capable de redonner à l’Église, à l’heure de la renaissance, une dévotion eucharistique plus ardente que jamais, selon les vœux d’un saint Pierre-Julien Eymard, d’un saint Pie X, d’un bienheureux Édouard Poppe ou encore d’un Père de Foucauld.
Essayons de faire « “ notre profit intellectuel et spirituel de ces richesses que, sans mérite de notre part, Dieu nous a données et tâchons de les distribuer aux pauvres, aux âmes, aux pauvres âmes qui ont faim et soif de ces nourritures célestes. ” »
La première “ innovation ” de notre Père fondateur consiste à nous donner un sens très vif de la « présence » de Jésus dans la Sainte Eucharistie, « présence vraie, réelle, substantielle ».
« Jésus caché dans l’hostie ? Eh bien, non ! Parce qu’il n’y a pas d’hostie qui ne soit Jésus lui-même et parce que Jésus ne se cache pas, mais se révèle au contraire, se manifeste, nous parle et se donne en se faisant hostie. Non pas dans le pain, mais Lui-même devenu notre pain quotidien. »
C’est pourquoi « le Corps est visible, tangible, là sur la patène, et le Sang dans le calice, et leurs signes sont un appel à la manducation et à la boisson. Puisqu’ils sont là comme du pain et du vin. Ce ne sont pas du pain et du vin qui seraient comme le Corps et le Sang. Ce sont le Corps et le Sang du Seigneur qui sont réellement présents et à nous présentés comme du pain et du vin. Mais de pain et de vin, il n’y a plus. Jésus l’a dit... »
Jésus est donc là, présent, avec son Corps et son Sang, mais pour quoi faire ?
Une Action, la seule Action qui compte et qui sauve le monde, chaque jour : un sacrifice. C’est peut-être sur ce deuxième point que l’apport de notre Père est le plus décisif. Il fait remarquer que si le pain et le vin disparaissent, la “ matière ” du sacrement n’est pas, comme le considère la théologie classique, ce pain et ce vin, mais ce Corps et ce Sang. Et la “ forme ” du sacrement, ce sont les paroles qui livrent ce Corps à la mort et qui répandent ce Sang hors du Corps... en le versant dans le calice. Voilà comment la Messe est un sacrifice, le Saint-Sacrifice de la messe.
Le fruit de ce sacrifice est la communion, et c’est le troisième avantage de la théologie de l’abbé de Nantes de nous le faire comprendre : parce que ce Sang versé dans le calice est le Sang de l’Alliance, comme dit Jésus lui-même en prononçant ces paroles sur le calice : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang, versé pour vous. » (Lc 22, 20)
« Alliance entre qui et qui ? » C’est toute la question. Réponse : « Alliance entre Dieu et les convives de son repas, de cette Cène, les participants de cette Eucharistie ou Sacrifice qui se termine en repas sacré. Accessoirement, les bienfaits de ce Mémorial rejaillissent sur les vivants et les morts que nomment les convives, et sur toute l’Église souffrante et militante au nom de laquelle est célébrée cette Eucharistie, et pour la joie et la gloire de l’Église triomphante qui y assiste et y acclame le Christ Sauveur Universel.
Ainsi, « La raison et l’effet de cette Action sacramentelle du Christ souverain Prêtre en son Église et pour elle, est, selon ses propres paroles, le renouvellement, la commémoration, la célébration de l’Alliance nouvelle et éternelle scellée sur la Croix entre Dieu et son Église, sans cesse à restaurer et parfaire du fait de la malice des hommes, et à souscrire et honorer par les générations à venir jusqu’à la consommation des siècles.
« La conclusion de cette Alliance s’est faite une première fois dans un banquet sacré, un repas sacrificiel. Elle se reproduit en chaque messe de la même manière par la communion sacramentelle des membres saints de l’assemblée chrétienne avec Dieu, dans la nourriture et la boisson mystiques qui leur sont offertes, ce Pain et ce Vin, Mystère de foi, Corps et Sang du Sauveur immolé pour la multitude.
« Cette communion unit aussi les chrétiens entre eux et construit ainsi l’Église dans la charité. »
Par-là, nous comprenons comment le Saint-Sacrifice de la Messe sauve le monde :
« La communauté humaine ne peut pas vivre sans esprit de sacrifice et non seulement l’esprit de sacrifice, mais sa pratique.
« Eh bien ! les chrétiens ont été des modèles et des pionniers de la civilisation humaine parce qu’au lieu d’être des révoltés comme Adam leur père, ils ont été des soumis, des obéissants, comme leur Sauveur Jésus-Christ dont l’exemple leur est encore prêché et représenté chaque jour à la Messe. Parce qu’au lieu d’être vendus au péché et asservis à leur propre chair et à toutes ses convoitises, comme dit saint Paul, ils ont appris du Christ crucifié et de sa Mère virginale au pied de la Croix la mortification de la chair et la pureté du cœur. Parce qu’ils ont rompu avec tous les syncrétismes religieux, toute idolâtrie et tout fanatisme collectif, pour embrasser la Vérité révélée jusqu’à la mort, jusqu’au martyre... »
Frère Bruno de Jésus-Marie
Extrait du sermon du 7 août 2005