Point 101. La métaphysique relationnelle au fondement de l’écologie

À l’encontre du personnalisme de Jacques ­Maritain, fondement métaphysique de la prétendue doctrine sociale de l’Église qui tente de baptiser les institutions politiques, sociales et économiques issues de la Révolution, la métaphysique relationnelle définit l’être individuel comme une créature à qui Dieu donne l’existence pour répondre à une vocation au sein de l’univers. Dieu nous fait fils de tel père et de telle mère, membres du genre humain, au sein de telle société, de telle nation, avec la tâche de recevoir, conserver et transmettre l’héritage de la lignée.

Avant chaque personne existe donc la famille. Celle-ci n’est pas le cadre étroit de la famille nucléaire chère aux personnalistes, c’est aussi la famille élargie, avec tout son héritage d’expériences, de tradition, de civilisation. À la différence du petit animal dont la conduite est guidée par les instincts, le petit homme, absolument démuni, a besoin d’un entourage protecteur et éducateur. En outre, la plupart de nos caractères innés sont en fait héréditaires ; eux aussi sont un héritage familial pour le bien comme pour le mal.

Le phalangiste pose donc en principe que la famille est la base de la vie humaine fraternelle et que le bien familial, fondement du bonheur social, est un bien spécifique, distinct du salut éternel des personnes, de la sécurité nationale, de l’intérêt individuel comme de tout intérêt collectif ou ­étatique.

Catholique, le phalangiste travaille à son salut personnel et à celui de son prochain. Le dogme et la morale révélés sont la science et l’art de cette vie éternelle dont l’Église est le moyen, le milieu providentiel et la fin ultime de notre commun bonheur dans la gloire. Les saints sont en ce labeur religieux ses modèles.

Français, le phalangiste se met au service de sa nation. La science et l’art politiques ont pour objet cette tranquillité de l’ordre temporel et cette sauvegarde du bien commun qui sont le vœu profond de toute nation. Les héros de notre histoire lui donnent l’exemple de ce dévouement.

Mais membre d’une famille à laquelle il doit tout, le phalangiste se voue naturellement et quotidiennement à la prospérité de cette famille, tant corporelle que spirituelle, où le sort de chacun dépend de tous. C’est l’objet de l’écologie communautaire.