Rendre la justice était la plus ancienne et plus glorieuse vocation du roi de France, au-dessus de ses plus puissants vassaux, vocation de Souverain justicier que Saint Louis porta à son plus haut degré de perfection. Là résidait le secret de l’attachement des humbles à la Couronne. Au contraire, depuis la Révolution, la justice a cessé d’être une institution sacrée, honorée, indépendante et sûre, les plus flagrantes injustices pouvant se perpétrer sans recours. L’indépendance de la justice est donc un leurre.
1. Le chef de l’État devra par conséquent revendiquer d’être le premier magistrat de France. Surtout si le sacre royal lui donne conseil et force pour assurer la liberté de la magistrature nationale, dans sa particulière et avouée dépendance d’un pouvoir dédié au bien commun.
2. Car pour rendre la justice, il ne faut rien devoir à personne, ne rien craindre de personne et se faire, par vocation surnaturelle et prédilection héréditaire, le défenseur-né des humbles contre les grands, des pauvres plutôt que des riches, du peuple même contre ses propres fonctionnaires, et inconditionnellement contre les requins de finance, d’industrie, de commerce et de toutes féodalités ou puissances occultes tendant à constituer des états dans l’État. Seul un chef d’État souverain indépendant et légitime a cette capacité.
3. Mais bien plus, pour avoir le génie de la justice, il faut vivre soi-même au-delà des idéologies, des utopies, des ambitions de famille ou de classe, du maniement de l’argent et de la pression des grands intérêts. Le chef d’État souverain seul respire la justice. Il s’y pliera devant son Conseil souverain, il la fera rendre par ses magistrats dans ses cours et tribunaux, il la protégera dans les prud’homies coutumières et autres juridictions locales et professionnelles. Enfin, le chef de l’État jouira du droit d’intervenir directement dans toute procédure, même si la sagesse le conduira à n’en faire usage que très rarement et que dans l’intérêt suprême du pays.
4. La Justice ne saurait être laïque, athée. Sans Dieu, plus de Justice ; c’est le règne de l’iniquité. Délégués par le chef de l’État pour juger selon les lois et en conscience, les magistrats siégeront sous le Crucifix, devant lequel seront prêtés les serments requis pour les fonctions et les actes de justice.
5. Le chef de l’État dispose des forces de police, judiciaire ou administrative, civile ou militaire, pour prévenir et réprimer tout manquement aux lois et règlements édictés par elle ou par les institutions locales.