EXPLICATION DU CREDO
La résurrection de la chair, la Vie éternelle
LES FINS DERNIÈRES RÉVÉLÉES PAR JÉSUS-CHRIST
ET ENSEIGNÉES PAR SON ÉGLISE
Dès la fin de cette vie passagère, tous les hommes entrent dans leur éternité, eux-mêmes, leur âme personnelle et immortelle. Pour y recevoir la juste rétribution de leur bonne ou de leur mauvaise conduite durant le temps de leur épreuve terrestre. La Mort, le Jugement, l’Éternité sont lesformidables réalités qui surplombent la vie présente. Et qui commandent de faire de Dieu et de sa sainte Religion l’objet principal de nos pensées, la règle de nos affections, le but de nos volontés et de toutes nos actions. Vivre autrement est proprement insensé (q. 144).
LA MORT ET LE JUGEMENT
La mort est la séparation naturelle ou violente de l’âme et du corps. Mais, châtiment du péché originel, elle est pour tous, l’ultime épreuve... Le corps retourne en poussière, ou chose équivalente, « qui n’a de nom en aucune langue » (Bossuet). L’âme paraît à l’heure même devant Dieu pour être jugée, d’un « Jugement particulier», sur ses propres œuvres et spécialement sur son état de grâce ou de péché en son dernier moment : ultime conversion, persévérance ou impénitence finale (q. 145-146) !
Les âmes totalement pures, tout éprises de Dieu, sanctifiées par la grâce, vont au Ciel. Les âmes fidèles, néanmoins souillées encore de quelques fautes, alourdies de dettes envers Dieu pour une trop médiocre vie, ou pour d’énormes fautes à peine absoutes et insuffisamment expiées, vont pour un temps au purgatoire dont le nom signifie clairement la fonction de purification. Quant aux âmes mortes en état de péché mortel invétéré, âmes rebelles à Dieu, fermées à toute foi, toute espérance ou seulement toute charité, elles sont précipitées, dès l’instant de leur mort dans l’enfer éternel et saisies par les démons comme leur proie (q. 147-148).
À la fin du monde, sonnera la Résurrection générale. Toute âme retrouvera son propre corps, les élues pour leur faire partager leur état glorieux, d’impassibilité, de clarté, d’agilité et de subtilité, les âmes perdues pour associer leur propre chair pécheresse à leur condamnation et à leur châtiment. C’est le Christ, le Fils de Dieu, qui alors prononcera le « Jugement dernier», terrassant et chassant de sa Présence à jamais ses ennemis, anges et hommes, et instaurant son Royaume de gloire et d’honneur avec la Bienheureuse Vierge Marie et tous ses élus pour les siècles des siècles éternels (q. 154).
L’ENFER, LE PURGATOIRE ET LE CIEL
L’Enfer est un lieu de souffrances morales indicibles et de peines corporelles épouvantables. C’est un dogme de notre foi. La privation à jamais de la vue de Dieu, de la société bienheureuse de Jésus, de la Vierge Marie, des anges et des saints, de l’amour en soi du Paraclet. Au contraire, les violences abjectes et odieuses des démons et des réprouvés, seront des peines immenses. Tandis qu’un feu inextinguible, corporel et spirituel, remords, fureur, horreur et désespoir, ajoutera à la « peine du dam» son juste châtiment extérieur, pour terrasser l’insolence de la créature... Toutes les bêtes féroces, puantes, immondes, tous les tourments inventés par les hommes ne suffisent pas à donner une idée de ce que sont les tortures éternelles de l’enfer, méritées par les damnés. Que ceux qui doutent de la réalité de l’enfer et de la parfaite exactitude de ses représentations traditionnelles lisent le récit de la vision de l’enfer qu’eurent les trois enfants de Fatima, le 13 juillet 1917, par sœur Lucie du Cœur Immaculé, carmélite à Coïmbre :
« En cette mer étaient plongés, noirs et brûlants, des démons et des âmes, sous forme humaine, sans poids ni équilibre, au milieu de grands cris et de hurlements de douleur et de désespoir qui faisaient frémir et trembler d’épouvante...
« Les démons se distinguaient des humains par leurs formes horribles d’animaux épouvantables et inconnus, mais transparents comme des charbons embrasés. Cette vision ne dura qu’un instant et nous devons remercier notre bonne Mère du Ciel, qui d’avance, nous avait prévenus par la promesse de nous prendre au Paradis. Autrement je crois que nous serions morts de terreur et d’épouvante. » Expertæ credo Luciæ !
Le Purgatoire et son feu naturel sont tout autres. C’est avec une intense joie, une ardente satisfaction que les âmes, en ce lieu de passage, souffrent les peines qui les disposent de jour en jour, ou d’années en années, hélas ! à entrer enfin pour l’éternité dans la vie bienheureuse des élus. Revoir Jésus, revoir Marie et n’en plus jamais être séparés, est leur certitude, si forte qu’elle leur fait trouver douces les vives flammes du feu qui les purifie.
Le Ciel est une telle félicité qu’il ne peut y en avoir de plus grande pour quelque créature que ce soit. C’est un bonheur, une joie, mille jouissances qui dépassent tout ce que nous pourrions ici-bas concevoir, imaginer, expérimenter et savourer. Le Ciel est le palais du Grand Roi, la demeure de Dieu et des hommes, la salle du festin des noces messianiques du Fils de Dieu avec l’humanité rachetée. Il est aussi le souper intime de l’Ami avec son ami (Ap 3, 20), l’étreinte nuptiale de l’Époux et de l’épouse (Ct 8, 3-4), le retour de l’enfant prodigue sur le Cœur de son Père (Lc 15, 20), « l’éternel enfant dans la maison de son Père » (P.Faber), et leur indicible face à Face (I Co 13, 12).
Le Ciel est l’épanouissement en gloire de la famille humaine restaurée, en chairs et en âmes vivantes, selon toutes les veines et artères de leurs relations filiales, nuptiales et fraternelles. Seules les admirables réunions festives de l’Église sont les ouvertures terrestres de la grande liturgie éternelle que révèle l’Apocalypse, immense, splendide féerie...
Extraits de Toute notre religion, p. 46-49