EXPLICATION DU CREDO
Je crois au Saint-Esprit, Volonté du Père et du Fils
Une seule vérité importe en ce nouveau chapitre : « Le Saint-Esprit est la troisième Personne de la Sainte-Trinité, égal en tout au Père et au Fils » (q. 109), procédant du Père et du Fils comme le saint Vouloir et Amour de leur sainte et aimante Volonté. Aussi est-il dans notre histoire un autre « Dieu donné aux hommes », « un autre Paraclet » (Jn 14, 16), mais Celui-ci, pour exciter en eux le vouloir et le faire conformes à « la Voie, la Vérité et la Vie » révélées par le Premier, le Verbe fait chair. Aussi est-il, Lui l’Esprit-Saint, le Consolateur, le Défenseur, le mot le plus évocateur serait : l’Exhortateur, en américain affairiste, le manager.
De toute manière, ce n’est pas un « Esprit » vague, anonyme, pluraliste et informel, ce n’est surtout pas un « Amour » excitant tout élan, toute passion, divinisant toute joie ou jouissance, ni une « Vie » naturelle, charnelle, mondaine, dionysiaque. Et dire qu’on s’y est trompé ! Le meilleur mot, qui pare à tout égarement « charismatique », est celui du don divin en nous du Vouloir émané de la très unique, très sage, très aimable et adorable Volonté du Père et du Fils. Dire mille fois, comme une garde contre l’illuminisme et le pentecôtisme : «Ô très adorable Volonté de Dieu, que vous m’êtes aimable ! »
Les prophètes l’ont annoncé comme l’Esprit du Roi-Messie, du Serviteur souffrant, l’Esprit de conversion et de sainteté qui sera répandu sur toute chair au temps du salut, quand le sacrifice du Premier-né aura été consommé et que la Maison de David et l’habitant de Jérusalem « regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé, dans un esprit de tendresse et de supplication.» (Za 12, 10)
Saint Luc nous raconte l’Évangile, dès son aurore, comme l’œuvre de l’Esprit-Saint. Jésus est « conçu par l’opération du Saint-Esprit », Jean est « rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère » ; dans la différence, il y a plus qu’une nuance ! Et c’est ce même et infatigable Esprit qui conduira toutes choses, poussera Jésus au désert après s’être manifesté à Lui, sur Lui, en Sa faveur, sous la forme d’une colombe au jour de son baptême. Ainsi procure-t-il à sa Sainte humanité l’onction charismatique qui le consacre prophète, prêtre et roi pour l’instauration d’un nouveau Peuple bien disposé, d’un Royaume de Dieu spirituel et parfait.
Ce ne sont encore que des préparations. Saint Jean l’Évangéliste dit que l’Esprit-Saint ne devait se manifester que plus tard, après que le Fils de Dieu aurait accompli son œuvre et serait remonté au ciel. « Car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (7, 39) « Il vous est bon que je m’en aille, dira Jésus lui-même... Quand je ne serai plus là, quand je serai parti, je vous l’enverrai. » (16, 7). Ce qu’il fera dès le soir de Pâques, en soufflant sur ses Apôtres et en disant : « Recevez le Saint-Esprit. » (20, 22)
La venue en puissance de l’Esprit-Saint date du jour de la Pentecôte. Il consacre les onze Apôtres autour de la Vierge Marie, de la même onction prophétique, sacerdotale et royale naguère répandue sur Jésus. C’est comme un grand vent, comme des langues de feu qui descendent sur eux. Les voilà « remplis d’intelligence et de courage ».C’est la force du Vouloir divin qui leur est donnée, par laquelle ils parlent, font des miracles, persuadent et convertissent les foules. L’histoire de l’Église sera comme le récit des « Actes de l’Esprit-Saint » ! Notre petit catéchisme dit justement « Le Saint-Esprit garde l’Église dans la vérité, il la sanctifie et la soutient dans ses luttes » (q. 112), non sans un grand accompagnement, du moins dans ses temps héroïques, de merveilles, de prophéties, d’une profusion de dons ou charismes !
Ce qu’il a fait et continue de faire et fera jusqu’à la fin des siècles dans l’Église, le saint Vouloir, le saint Amour donné du Père et du Fils, le fait en tout baptisé, tout confirmé. Ce grand labeur de l’Esprit infatigable sera l’objet de la prochaine rubrique : « La Vie du chrétien ». Mais déjà reconnaissons, ressentons sa Présence en nous comme celle de l’adorable Volonté du Père et du Fils inclinant notre liberté à tout leur consentir...
« Il est l’Esprit de Jésus. Il a son être, sa détermination, sa personnalité, et tout ce qu’il emplit en reçoit une même empreinte, tout ce dont il est l’âme en devient comme une même famille et un même être spirituel, l’Église. » (Lettre à mes amis n° 54)
Extraits de Toute notre religion, p. 37-38