EXPLICATION DU CREDO
L’unique sainte Église catholique romaine
Sagement, le catéchisme commence par définir l’Église fondée par Jésus-Christ sur saint Pierre et les Apôtres, éveillée à la vie par l’Esprit-Saint au jour de la Pentecôte, comme une institution humaine en même temps que divine, corps social, visible, hiérarchique, fait pour s’étendre jusqu’aux extrémités de la terre et durer jusqu’à la fin du monde. Ainsi on sait de quoi l’on parle ! L’Église, c’est « Jésus-Christ répandu et communiqué », écrivait magnifiquement Bossuet. « L’Église est la société de tous les chrétiens, fondée par Jésus-Christ, gouvernée par le Pape et les évêques unis au Pape. » (q. 115) Elle est le moyen, l’instrument humain, ordinaire, permanent, universel du salut. En elle, « Notre-Seigneur est encore avec nous, continuant par elle sa mission, nous donnant sa pensée, sa grâce, et même sa personne vivante », dans le sacrement de son Corps. Elle est son Corps social, nourri, soutenu, unifié par son Corps physique, eucharistique. En raison de cette mystérieuse suite d’un Corps à l’autre, on appelle l’Église le « Corps mystique du Christ » (Mystici Corporis Christi, Pie XII, 29 juin 1943).
Cette communauté engendre ses membres à sa vie, vie « surnaturelle », vie de la grâce divine, par la foi en Jésus-Christ et par le baptême. Elle constitue ainsi, de sa propre substance, un peuple nouveau :
« Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis pour annoncer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui jadis n’étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu, qui n’obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde », écrit saint Pierre (I P 2, 9-10).
Ce n’est pas nous qui inventons et construisons l’Église... « sous le souffle de l’Esprit », c’est l’Église qui nous enfante, qui nous vivifie et nous conduit à la vie éternelle. « Approchez-vous de Lui, le Christ, la Pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse aux yeux de Dieu. Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. » (ibid., 2, 4-5)
Cette « nation sainte », née de Jésus crucifié, a ses saints fondateurs, l’Apôtre Pierre et les Douze dont il était le Prince, le Chef. À eux Jésus donna l’Esprit-Saint et tout pouvoir d’enseigner, de sanctifier, de gouverner son peuple et les brebis de son bercail, à sa suite et en son Nom. Il restera avec eux jusqu’à la consommation des siècles et ainsi les « Portes de l’enfer » ne prévaudront pas contre son Église.
Le Pape et les évêques, qui succèdent respectivement à saint Pierre et aux Apôtres, ne jouissent pas de tous les dons que leur avait dispensés le Saint-Esprit pour fonder l’Église. Du moins héritent-ils de leurs pouvoirs essentiels, transmissibles.
Le Pouvoir d’enseigner la Révélation divine close à la mort du dernier Apôtre, dans une stricte mais relative infaillibilité garantie par l’assistance du Saint-Esprit, à savoir une infaillibilité limitée à un objet et à des formes bien définis.
Le Pouvoir de vivifier et sanctifier les membres de l’Église présents et futurs par les sacrements, conférés de manière valide et efficace dans le respect de leur matière et de leur forme divinement instituées.
Enfin le Pouvoir de gouverner et de juger le peuple de Dieu selon les institutions ecclésiales déterminées par le Christ et par les Apôtres, constituant les traditions sacrées et irréformables de la communauté chrétienne catholique.
L’Église, peuple de Dieu qu’anime l’Esprit-Saint, possède des marques visibles de son origine et de son fonds divins. Elle resplendit de ses quatre NOTES ou perfections qui ne peuvent venir que de Dieu et n’appartiennent qu’à elle seule, à quoi tous doivent reconnaître qu’elle est l’Arche de salut de toute personne et de tous les peuples. Ces notes, les voici :
« L’Église romaine est une, parce que les chrétiens qui la composent croient les mêmes vérités, reçoivent les mêmes sacrements et obéissent au même chef qui est le Pape.
– Elle est sainte, parce que son fondateur est saint, sa doctrine et ses sacrements sont saints, et qu’elle a toujours formé des saints.
– Elle est catholique, parce qu’elle a été fondée pour les hommes de tous les temps et de tous les pays.
– Elle est apostolique, parce qu’elle a pour premiers chefs les Apôtres, qu’elle est gouvernée par leurs successeurs, et qu’elle croit et enseigne la doctrine des Apôtres. » (q. 130-133)
« Hors de l’Église, point de salut », l’adage est certain, entendu de ceux qui l’ayant connue et approchée suffisamment ont refusé d’y entrer, s’en sont séparés ou s’en sont vus exclus pour leurs hérésies, schismes ou scandales.
Mais il est plus vrai encore, quoique de manière invisible à nos yeux, des innombrables êtres humains qui en sont devenus membres par leur conversion intime à Dieu et la grâce de leur justification par le Christ, et qui, suivant des voies inconnues de nous et extraordinaires, bénéficient des dons de l’Esprit-Saint. Ceux-là adhèrent d’enthousiasme à l’Église dès qu’elle leur est connue et apportée.
Ainsi l’Église catholique est-elle la Mère et médiatrice de tous les rachetés, à l’instar de la Bienheureuse Vierge Marie qui en est elle-même la première Mère et Médiatrice.
Extraits de Toute notre religion, p. 38-41