Le général Mihailovitch
Héros serbe, martyr chrétien
« JE veux vous parler ce soir, avec une émotion qui me prend à la gorge, du plus grand héros de la Seconde Guerre mondiale... » C’est par ces mots que notre Père a ouvert sa conférence, nous faisant découvrir avec un étonnement et une émotion grandissante la vie de ce “ Héros trahi par les Alliés, le général Mihailovitch, 1893-1946 ”, titre de l’ouvrage de Jean-Christophe Buisson, paru en avril 1999 aux éditions Perrin.
Il fut l’homme qui, le premier en Europe occupée, osa lever les armes contre l’Allemagne nazie.« Cet officier fut comme un cadet, un disciple du maréchal Pétain », explique notre Père, à l’encontre de la thèse de l’auteur qui sacrifie trop légèrement au mythe de la résistance gaulliste. Il n’empêche, Buisson a l’immense mérite de restituer dans toute sa grandeur tragique la personnalité de ce chef exemplaire, qui fut un Serbe passionnément attaché à sa Patrie et à son Roi, et un véritable saint orthodoxe. (…)
« Le 9 mai 1941, trois semaines après la capitulation de l’armée yougoslave écrasée par les troupes du IIIe Reich, il installe à Ravna Gora le quartier général d’un mouvement de résistance militaire à l’ordre nouveau instauré dans son pays. L’entourent une vingtaine d’officiers et de soldats décidés à poursuivre le combat au nom du roi Pierre II, exilé à Londres avec son gouvernement. (…)
Les exploits de l’Armée yougoslave dans la Patrie font le tour du monde. Chaque semaine, la BBC et les journaux américains célèbrent le “ Robin des bois des Balkans ”. Grâce à Mihailovitch et à ses tchetniks qui retiennent plusieurs divisions allemandes en Yougoslavie, Hitler arrive trop tard devant Moscou. Enfin, par leurs sabotages, les résistants monarchistes yougoslaves ont privé l’Afrikakorps des renforts envoyés de Berlin.
Cependant « En 1943, Churchill choisit d’abandonner Mihailovitch au profit des partisans du communiste Tito, avec la conviction que celui-ci offrira une place privilégiée à l’Angleterre dans la nouvelle Yougoslavie. Trahi mais non abattu, Mihailovitch continue néanmoins à se battre avec l’énergie du désespoir. (…)
Une fois encore, des dizaines de milliers d’hommes le suivent dans ce combat contre une nouvelle forme de totalitarisme. Ce n’est qu’en mars 1946 que l’armée titiste parvient à s’emparer de lui. Jugé, il est condamné à mort et fusillé le 17 juillet 1946. (…) »
- I. Un officier serbe hors-pair, 1893-1941
- II. Le Chouan de Serbie, 1941-1942
- III. La trahison des Alliés, 1942-1944
- IV. La montée du Calvaire, 1944-1946
frère Thomas de Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CRC, n° 361 à 364, 1999-2000