LE GÉNÉRAL MIHAILOVITCH
IV. La montée du Calvaire,
1944-1946
PRESSIONS SUR LE ROI
AU début du printemps 1944, Winston Churchill exige du jeune roi Pierre II, réfugié à Londres avec son gouvernement, de désavouer publiquement son ministre de la guerre en titre et représentant officiel en Yougoslavie : le général Draja Mihailovitch. (…)
Le 13 avril, Churchill pose son ultimatum : « Formez un gouvernement qui chassera Mihailovitch sinon, devant le Parlement britannique, je l’accuserai de collaboration ainsi que votre gouvernement ! » Pierre II cherche à gagner du temps en demandant que la question soit débattue avec les Américains. Churchill hurle alors : « Tito a uni tous les Yougoslaves », ce à quoi le roi Pierre rétorque : « C’est juste, il les a unis contre lui-même ! »
PÂQUES DANS LES LARMES
Le 16 avril, jour de Pâques, à l’heure où les fidèles sortent des églises, des forteresses volantes britanniques lâchent leurs cargaisons de bombes au-dessus de Belgrade. Le bilan est terrible : des milliers de morts dans la population yougoslave... avec à peine quelques victimes dans les rangs de la Wehrmacht. Tito s’en réjouit et en redemande : les populations serbes loyalistes, qui se montrent inaccessibles à sa propagande, sont ainsi terrorisées, tandis que les Alliés lui servent eux-mêmes des arguments pour se débarrasser de leur tutelle quand le moment sera venu.
« Le 17 mai, nouvelle rencontre Churchill-Pierre II. (…) Le jeune roi finit par signer le renvoi de Puric et la nomination de Subasic à la tête d’un nouveau gouvernement auquel n’appartient plus Mihailovitch. »
Le 13 juin, Subasic le Croate rencontre Tito le Communiste sur l’île de Vis. (…) Pour prix de sa reconnaissance par le chef des partisans, Subasic décrète officiellement le 16 juin : « Toutes les forces doivent s’unir sous le seul commandement du maréchal Tito. »
Mihailovitch, qui se considère toujours comme le représentant officiel du roi en Yougoslavie, proteste. Peine perdue : le chef royaliste a perdu la partie, au moins sur le plan politique (…)
LE SAUVETAGE DES PILOTES ALLIÉS
Néanmoins, le général Mihailovitch, à Ravna Gora, continue à veiller jalousement sur les pilotes alliés abattus par la DCA allemande au-dessus de la Yougoslavie, et recueillis au péril de leur vie par les paysans de Serbie et de Bosnie acquis à la cause monarchiste. À la mi-juillet 1944, ils seront plus de150, et au 27 décembre de cette même année, date de la dernière évacuation, leur nombre s’élèvera à 432 ! Car Mihailovitch réussit cette chose extraordinaire : sauver la vie de tous ces pilotes sans exception, en organisant et réalisant leur retour en Italie (…). Le 31 juillet 1944, il se prépare à évacuer des pilotes alliés depuis Pranjani. (…)
La suite, hélas, est tragique : « Dans la nuit du 9 au 10 août, après plusieurs reports, 14 C-47 de la première mission d’évacuation alliée atterrissent à Pranjani. L’explosion de joie qui a accompagné pendant plusieurs minutes l’arrivée de ces avions capables de transporter des tonnes de matériel cesse dès l’ouverture des portes. Les avions sont vides, désespérément vides. Les Alliés, qui viennent évacuer plus de cent cinquante pilotes sauvés par les tchetniks, n’ont pas daigné envoyer à ceux-ci la moindre arme, le moindre vêtement, le moindre médicament. Pour autant, le voyage ne s’est pas fait à vide : avant de parvenir en territoire monarchiste, ils ont largué des cargaisons d’armes chez les communistes !
« Les pilotes alliés ne sont pas les moins scandalisés. Gênés, ils assurent d’une voix unanime à Mihailovitch effondré qu’ils se feront, dès leur retour, les “ ambassadeurs de la Vérité ”. Illusion : sitôt en Italie, ils seront installés dans un camp sans aucune possibilité de communication avec l’extérieur. Leur témoignage eût mis à bas toute la stratégie de Churchill en faveur de Tito. Le monde n’apprendra l’exploit des tchetniks que plusieurs mois après la conquête de la Yougoslavie par les communistes. »
LE COUP MORTEL
« Le chef royaliste tente alors un dernier coup de poker militaro-diplomatique : la “ mobilisation générale contre tous les ennemis de la Yougoslavie ”. Proclamée “ au nom de Pierre II, en accord avec les Alliés et sur la base de l’autorité qui lui est conférée ”, l’ordre prend effet à partir du 1er septembre 1944, 0 heure... La mobilisation décrétée par Mihailovitch est un succès. Des dizaines de milliers de volontaires déterminés et enthousiastes se présentent aux portes des garnisons tchetniks. Des combats éclatent. Partout, les Allemands reculent. (…)
Cependant, à Londres, la BBC continue à traiter Mihailovitch de “ collaborateur ”. (…)
Mais le coup mortel lui arrivera le 12 septembre 1944. Ce jour-là, le sens de son combat, c’est-à-dire de sa vie de soldat, s’est effondré. Ce jour-là, l’homme pour qui il se battait depuis trois ans et en qui il avait la confiance la plus totale l’a, à son tour, abandonné... Onze jours donc après avoir ordonné le soulèvement général, le chef tchetnik entend à la radio un discours du roi : “ Aux Serbes, Croates et aux Slovènes. J’ordonne à vous tous de vous unir et de rejoindre l’Armée yougoslave populaire de libération conduite par le maréchal Tito. (…) Mihailovitch finit par murmurer dans sa barbe : “ Tu quoque, fili...” Puis, se tournant lentement vers James Inks, un des officiers américains présents : “ Vos dirigeants s’apercevront bientôt de la faute qu’ils ont commise. Les Allemands sont au bout du rouleau et lorsque vous les aurez écrasés, Staline n’aura plus besoin de vous. Vous aurez renforcé et armé les communistes contre vos propres intérêts car ils se dresseront contre vous. Staline, comme Tito, sera contre vous ”
On apprendra plus tard comment à Londres, Pierre II a été l’objet d’une monstrueuse pression de la part de Churchill, et qu’il a cédé de guerre lasse. (…) Le mal produit par le désaveu royal est immense : beaucoup de fidèles quittent le général pour rejoindre l’autre camp ou pour se cacher. Quelques milliers seulement jurent alors de ne jamais l’abandonner. Invité pour sa part par les Américains à s’enfuir à l’étranger, il répond simplement : « Je dois rester avec mon peuple. » (…)
UN OCCUPANT CHASSE L’AUTRE
« Le 16 septembre, le général allemand Loehr [commandant supérieur des troupes stationnées dans les Balkans] a envoyé un émissaire offrant la capitulation de ses 275 000 hommes au chef de la mission américaine, le colonel Mac Dowell. La Wehrmacht propose de se rendre aux forces anglo-américaines, en présence de 500 parachutistes américains...
Les Américains sont enchantés et d’accord, mais Churchill a rugi : “ Capitulation inconditionnelle ! Elle doit être proposée non seulement aux Américains et aux Anglais mais également aux Russes. ”
Tito s’envole pour Moscou afin d’y négocier avec Staline la “ libération ” de la Yougoslavie par l’Armée rouge. Trois semaines plus tard, les premières unités soviétiques pénètrent en Serbie du sud. (…)
« Le 20 octobre, Belgrade est libérée au terme d’une bataille de six jours. Chars soviétiques et partisans en haillons y sont accueillis sans chaleur. Pour la population de la capitale qui a assisté, trois ans durant, à des milliers d’exécutions de tchetniks par les Allemands, ce sont les troupes de Mihailovitch qui auraient dû entrer dans la ville. Le nom de Tito, dont se réclament leurs libérateurs, lui est totalement inconnu. »
Après la surprise, la terreur, avec son cortège hideux de haine, de règlements de compte, de dénonciations sordides. Les victimes sont exécutées sans procès ou envoyées en camps de travaux forcés en Union soviétique. Leur nombre s’élèvera à plusieurs dizaines de milliers dans toute la Yougoslavie.
Quant à Draja Mihailovitch, il a la douleur d’apprendre que sa propre fille Gordana a déclaré à la radio yougoslave quelques heures après la prise de Belgrade : « Je suis profondément désolée que mon père soit un traître... »
« NOTRE CHEMIN EST CELUI DU CHRIST »
Au début du mois de novembre 1944, le dernier officier de la mission américaine auprès des tchetniks, le colonel Mac Dowell, fait ses adieux à Mihailovitch. Comme il lui propose une nouvelle fois de monter avec lui dans l’avion qui doit le ramener en Italie, une fois encore le général monarchiste refuse : « Je ne veux pas vivre comme un réfugié, répond-il doucement. Si je dois mourir, ce sera dans mon pays. » (…)
Au cours des jours suivants, le chef tchetnik multiplie les appels désespérés en direction des Alliés : « Sachez que nous ne pourrons plus tenir longtemps encore. Sachez aussi qu’aucun des nôtres n’acceptera le régime et le pouvoir titistes. Nous avons résolu, même si nous devions en périr, d’aller jusqu’au bout. Le peuple attend des secours et compte être défendu par les Anglo-Américains. »
Cette fois encore, aucune réponse ne lui parvient. Trahi par les démocraties occidentales, il n’a pas l’idée de remettre en cause la démocratie. (…)
Au début du mois d’avril 1945, la troupe de Mihailovitch s’ébranle en direction de l’est. C’est un nouvel exode, plus pitoyable encore que le premier, mais qui prend, grâce au charisme du chef qui le conduit, la dimension d’un véritable Exode, d’une Pâque...
Quelques jours après le départ, il rassemble ses chefs de groupe. « Le jour de la Résurrection, à 11 heures précises, ordonne-t-il, les colonnes s’arrêteront. En souvenir du Fils de Dieu, nous prierons. Les prêtres célébreront les offices, après quoi vous reprendrez le mouvement. Notre chemin est celui du Christ. Lui aussi a souffert sur son chemin, mais il ressuscita.»
L’ordre est ponctuellement exécuté, et l’on voit les troupes de Tito qui, depuis le début de la progression de la petite armée tchetnik, ne cessent de la harceler, s’arrêter stupéfaites devant un tel spectacle, laisser prier leurs ennemis en toute tranquillité et ne rouvrir le feu que lorsque les colonnes royalistes reprennent la route.
LE DERNIER COMBAT
Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie signe une capitulation sans condition. Officiellement, la Seconde Guerre mondiale a pris fin. Pas pour tout le monde...
Le 13 mai à l’aube, l’armée tchetnik est aux bords de la Drina. De l’autre côté, la Serbie, la Patrie bien-aimée, la Terre promise... Mihailovitch n’a pas le temps de s’attendrir : « Les partisans attaquent. Tandis que chars et avions de la 38e division de partisans pilonnent les positions tchetniks, des hordes de soldats se ruent sur les premières lignes royalistes. Certains sont armés de lance-flammes. La déroute des monarchistes est presque totale. Au bout de deux jours de combats, les six mille tchetniks engagés ne sont plus que trois cents.
« Dans cette bataille, Mihailovitch a presque tout perdu. Son émetteur radio, les meilleurs de ses cadres, dont le général Trifunovitch, et surtout son fils Voja. Lorsqu’il l’a vu tomber, mortellement blessé, il s’est précipité sur lui malgré les tirs. Il l’a jeté sur ses épaules, en dépit des implorations de ses proches le suppliant de les laisser le porter. Puis il s’est éloigné seul sur un chemin, les yeux vides de toute expression. “ Laissez-le-moi encore un peu, a-t-il demandé à ses hommes. J’ai été si peu de temps avec lui. ” Tout le monde s’est alors écarté : Draja pleurait. » (p. 241)
L'ULTIME TRAHISON ANGLAISE
Pendant qu’à Belgrade, Tito instaure un nouvel État, s’en attribuant la présidence par le moyen d’élections truquées, et pratique une sanglante “ purification ” ethnique, politique et religieuse, Churchill à Londres continue à le soutenir officiellement. À preuve, ce drame épouvantable, survenu quelque temps après la défaite des troupes de Mihailovitch sur la Drina:
« En juin 1945, plus de 35 000 Yougoslaves qui fuient le régime de Tito sont capturés par les Britanniques en Autriche
« Un matin, les officiers britanniques du camp où ils ont été rassemblés leur ordonnent de monter dans un train qui doit les transférer en Italie. Entassés dans des wagons à bestiaux, ils sont en fait envoyés en Slovénie où les attendent les pelotons d’exécution des partisans. Fusillés sans autre forme de procès, leurs corps seront jetés dans des fosses communes. Cette ultime trahison anglaise ne sera dévoilée que trente ans plus tard. » (…)
« JE NE QUITTERAI PAS MON PEUPLE »
« Draja Mihailovitch passe l’hiver 1945-1946 à la frontière entre la Bosnie et la Serbie. Son état de santé suscite les plus vives inquiétudes : en décembre, il a contracté le typhus et le seul remède dont il dispose consiste en sa volonté de ne pas mourir. En tout cas, pas comme ça. (…)
Son existence traquée touche à sa fin. Les communistes font tout pour le capturer. Des colonnes armées sillonnent le pays. Une nuit, des avions survolent le maquis où Mihailovitch se cache avec ses compagnons. Des tracts sont lâchés, signés de l’armée britannique, qui offrent aux monarchistes de leur parachuter du ravitaillement et des armes. Mihailovitch flaire le piège, mais le lendemain, les parachutages ont lieu comme prévu. Avec un message : les hommes de Londres demandent aux tchetniks de leur préparer un aérodrome de fortune.
Le 13 mars, la piste d’atterrissage est prête, trois avions s’y posent, des officiers britanniques en descendent. Ils sont aussitôt conduits jusqu’à la cachette de Mihailovitch. Celui-ci est très malade. Ils proposent de le transporter en Italie où il pourra être soigné. Le général, à demi-inconscient, finit par céder à leurs instances... Il est alors conduit sur une civière jusqu’aux avions, qui décollent aussitôt qu’il est à bord.
Il s’agissait, on l’a deviné, d’un piège. Les Britanniques sont en réalité des Yougoslaves. Leur destination n’est pas l’Italie, mais Belgrade, où Tito s’offre le luxe d’attendre quelques jours pour triompher et annoncer à la face du monde que le « traître Mihailovitch » est tombé entre ses mains, et qu’il va enfin payer ses crimes. Le crime de sa fidélité patriotique et de sa foi religieuse...
UNE PARODIE DE JUSTICE
« Les préparatifs du procès de Draja Mihailovitch vont durer plus de deux mois. À l’intérieur du bâtiment où le chef monarchiste est enfermé, les autres prisonniers se bouchent les oreilles pour ne pas entendre ses cris pendant les interrogatoires. Il est régulièrement déshabillé et roué de coups. À tel point que le début de son procès, initialement prévu pour la fin du mois de mai, est reporté au 10 juin : il ne s’agit pas que la presse étrangère puisse voir sur son visage les traces de ses tortures. »
« Peut-on véritablement parler de procès ? Un avocat commis d’office, Dragitch Joksimovitch, qui n’a disposé que de trois jours pour préparer la défense de l’accusé ; une salle d’audience remplie de gens, qui ont pour consigne de couvrir de leurs cris chaque parole du chef monarchiste ; des juges dont “ il est important qu’ils aient une formation adéquate, que leurs idées soient démocratiques et qu’ils soient dévoués au gouvernement ” (Radio-Belgrade, le 29 mai 1945). Tout est en place pour que le verdict final ne puisse être qu’une condamnation à mort. »
« Un spectre. C’est ainsi que Mihailovitch est décrit par de nombreux journalistes étrangers présents à son procès, lorsqu’il entre dans le tribunal pour la première journée d’audience “ Il y a des moments où je me sens si fatigué que je dis oui quand je veux dire non ”, lâchera-t-il un jour.
« Cette fatigue qui le poussera, parfois, à s’accuser de crimes qu’il n’a pas commis, n’est bien entendu pas naturelle. Les tortures, sans doute. La drogue, peut-être... Une explication corroborée par les suspensions de séance systématiques ordonnées toutes les deux ou trois heures pendant le procès. Alors que Mihailovitch semblait sortir de sa léthargie, on l’emmenait hors de la salle. À son retour, quelques minutes plus tard, c’était à nouveau une ombre qui reprenait sa place dans son box. Une masse amorphe, sans volonté : le contraire de ce qu’était Mihailovitch. »
Mihailovitch est accusé de « crimes contre le peuple et l’État », le nouvel État titiste bien entendu, qui n’existe juridiquement que depuis le mois de février 1945 ! Mais le fond de l’accusation tourne autour de la prétendue “ collaboration ” du chef des tchetniks.
Pendant les quatre semaines du procès, aucun des documents présentés par la défense ne sera pris en compte par le juge. Deux témoignages seulement seront retenus en faveur de l’accusé, celui de deux femmes qui s’avanceront tour à tour avec le courage et la compassion de Véronique.
Le 14 juillet, après un ultime plaidoyer de l’accusé qui durera plusieurs heures, accueilli par des hurlements, terminé dans un silence total, respectueux, le tribunal prononce son verdict, connu d’avance : le général Mihailovitch est reconnu coupable des quarante-sept accusations qui pèsent sur lui. Il est condamné à mort. Il a cinquante-trois ans.
« Il est 4 heures du matin, le 17 juillet, lorsque les élèves de l’Académie militaire viennent le chercher dans sa cellule. Rasé, sa barbe coupée, il est revêtu de son uniforme de général de l’Armée royale sur lequel une seule décoration a été accrochée : la croix de Karadjordje. Un moyen symbolique, pour Tito, de marquer, avec l’exécution de Mihailovitch, la disparition définitive de la dynastie et de l’armée royale.
« Il est emmené à Jajince, dans la banlieue de Belgrade.
« Après qu’un prêtre lui eut donné les derniers sacrements, le chef du premier mouvement de résistance militaire à l’Allemagne nazie en Europe occupée est fusillé à l’aube du 17 juillet 1946. Au cri de “ Vive le roi Pierre ! ” » (Buisson, p. 272)
Sotirovitch, qui fut un authentique Serbe et, semble-t-il, un compagnon de lutte de notre héros conclut :
« La mort du général Mihailovitch n’a pas provoqué de tremblement de terre ; le soleil ne s’est pas caché, les vitraux des églises n’ont pas éclaté. Draja n’était qu’un homme. Cependant, des millions de Serbes, le cœur déchiré, ont fermé leurs portes et leurs fenêtres, ont éloigné leurs enfants, ont allumé des cierges et ont prié pour leur Martyr, pour la liberté perdue, pour que Dieu sauve la Serbie. »