Samedi 14 juin
Désir du martyre
LES zouaves se confessaient avant chaque expédition militaire ou même en se rendant sur les lieux de la bataille. Ainsi de l’abbé Daniel, avant un combat contre les garibaldiens, comme il le raconte: « Je confesse tout le long de la route... arrivent les premières balles, l’affaire s’engage. Vite, tous à genoux et absolution générale. Je pique un galop pour rejoindre le centre et je suis déjà loin quand j’entends: Amen. La colonne répondait à la bénédiction que je venais de donner.»
L’esprit de corps et la camaraderie régnaient parmi les zouaves pontificaux. Leur chef, le colonel de Becdelièvre, avait dès le premier jour donné le ton:
« Nous devons nous rappeler que, dans une armée pontificale, les distinctions de nationalités et de castes ne seraient point convenables. Il n’y a plus ici ni marquis ni comtes; il n’y a plus que des soldats.»
La consigne était suivie: « Ceux qui ont de l’argent paient une portion et un verre à ceux qui n’en ont pas. C’est ici vraiment que le roi et le berger sont égaux devant Dieu. M. le duc et M. le marquis ne croient pas déroger en s’asseyant à la même table que les fils de leur fermier.»
Leur ardente foi catholique les unissait, et beaucoup étaient prêts au martyre.
Le soir, certains se réunissaient et tandis que l’un pinçait de la guitare, les autres chantaient des cantilènes napolitaines ou des complaintes royalistes. Quand les jeunes ressentaient le “cafard”, surtout si le courrier attendu n’arrivait pas, ils relisaient les vieilles lettres et rêvaient aux parents, à la maison. Mais pas question de lâcher, ils étaient là pour défendre l’Église! « Je suis prêt à faire le sacrifice de ma vie pour la défense du Saint-Père, écrivait Jean Rialon à ses parents. Priez pour moi et demandez à Dieu que je sois martyr.»
Petits zouaves du Pape, ne nous décourageons pas dans nos peines et difficultés quotidiennes. Offrons-les en sacrifice pour le Saint-Père et pour l’Église.
Cœur de Jésus, beau soleil de l’Église, ayez pitié de nous.
Colorier un rayon.