Il est ressuscité !

N° 212 – Août 2020

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


Théophanie Eucharistique,
Mariale et Trinitaire

LA campagne médiatique lancée par la CEF contre la CRC consacre quatre lignes aux “ erreurs ” de la CRC sur le mystère de la Sainte Trinité :

« Nous n’aborderons pas ici le débat sur la théologie de la Trinité et la formule malheureuse présentant le Père, le Fils et l’Esprit-Saint comme trois êtres divins ”. »

Nous avons fait une recherche sur l’ensemble de l’œuvre de notre Père y compris dans les transcriptions de ses sermons. Il se trouve qu’il a effectivement employé cette expression, mais pour la réprouver : « Quand trois personnes s’aiment bien, elles se rapprochent tellement que cela ne fait plus qu’un seul groupe, mais c’est trois personnes différentes. Tandis que les trois Personnes divines, ce n’est pas trois Êtres divins, distincts, serrés l’un contre l’autre, et donc ce n’est pas l’amour qui fait l’union entre les trois Personnes, sinon ce serait très compréhensible. » Et il n’y aurait plus de mystère de la Sainte Trinité : « Un seul Dieu en trois Personnes. » Un seul Être divin.

Notre Père continuait ainsi :

« Une petite famille que l’affection unit ne fera jamais qu’une union intime de trois êtres créés à part l’un de l’autre, tandis qu’en Dieu, l’Unique, il ne s’agit pas d’union mais d’unité : un Dieu unique et non pas un Dieu uni.

« L’union, c’est factice, cela se fabrique tandis que l’unité, c’est un mystère. Comment le Père, le Fils et le Saint-Esprit peuvent-ils être un seul et même Dieu dans la simplicité parfaite d’une seule existence d’un Être éternel, Dieu vivant, infiniment parfait et sans limites, et ils sont trois Personnes ? Inexplicable.

« Saint Augustin raconte qu’il se promenait sur une plage en méditant le mystère de la Sainte Trinité, lorsqu’il a vu un enfant qui faisait un trou dans le sable, prenait de l’eau qui montait dans le trou et allait la jeter dans la mer, et l’eau revenait toujours. Saint Augustin avise le gamin et lui dit : “ Tu n’y arriveras jamais, il faudrait que tu épuises toute l’eau de la mer. ” L’enfant se retourne et lui dit : “ Et toi, à essayer de comprendre le mystère de la Sainte Trinité, tu n’y arriveras pas davantage ”, et il disparut. »

Saint Augustin poursuit cependant sa méditation. Il y a un Dieu et il y a trois Personnes. Saint Augustin explique que l’une provient de l’autre et une troisième provient des deux premières. Quand le Père engendre son Fils, c’est comme un esprit qui trouve son idée, et la dit dans une parole. Quand Dieu, Lui, pense, sa Sagesse, c’est Lui, Dieu, et cependant il y a le Père qui se mire, qui se regarde, qui s’admire dans sa Sagesse. Le Père engendre son Fils mais dans un mouvement tellement parfait qu’entre le Père et le Fils, il n’y a aucune différence. Ils sont absolument de même substance.

Le Père a conçu son Fils, a donné l’image de sa substance, a émis une Parole.

Nous n’y comprendrions rien si le Fils ne nous était apparu sous les dehors d’un homme et si cet homme, Jésus-Christ, ne nous avait dit : « Mon Père qui est dans les Cieux et moi, nous sommes Un. » Cela signifie : nous sommes parfaitement d’accord et nous nous aimons infiniment, mais ce n’est pas à la fin qu’est l’unité mais à la naissance.

De la même manière, quand on imagine le Père et le Fils comme sur un trône, dans le Ciel, il y a un tel amour entre eux que ce n’est pas un second “ engendrement ”, dit saint Thomas, c’est une “ procession ” d’amour d’un nouveau genre, c’est une extase d’amour, comme deux personnes qui s’aiment et qui disent “ notre amour ” comme s’il y avait entre elles un troisième quelqu’un qui est leur amour consubstantiel personnifié. L’amour du Père et du Fils jaillit de leur union et retourne à eux pour les en remercier. Retour du Saint-Esprit dans le Cœur unique du Père et du Fils. Mystère insondable et savoureux.

Dieu est unique mais Dieu n’est pas solitaire. Il trouve sa complaisance dans son Enfant qui est son Verbe, sa Parole, qui est Jésus-Christ :

« Mon Bien-Aimé, mon Fils unique en qui j’ai mis mes complaisances, écoutez-le. »

LE CŒUR SACRÉ DE JÉSUS

Dès lors, nous avons un passage possible vers Dieu, ce n’est pas de monter en haut du Sinaï, comme Moïse ou Élie. C’est d’accéder au Cœur de Jésus, le contempler, le recevoir en nous et, le recevant en nous, être liés à Dieu par ce lien intime de Jésus avec Dieu son Père éternel, et leur Souffle d’amour créateur qui, depuis la Pentecôte vivifie l’Église, sanctifiant nos âmes. Alors nous nous trouvons pris dans ce mouvement des trois Personnes et nous nous trouvons introduits par le Saint-Esprit sur le Cœur de Jésus, et du Cœur de Jésus, nous nous trouvons conduits jusqu’au Père.

Mais la note de la CEF contre la CRC montre bien que la grâce ne passe plus par les mains des successeurs des Apôtres : « Nous n’aborderons pas ici le débat sur la théologie de la Trinité »... parce que nous n’avons plus la foi catholique à l’heure de la liberté religieuse et du MASDU... où nécessité fait loi. Les musulmans disent que le vrai Dieu, c’est Allah, et qu’Allah n’a pas d’enfant. Les juifs disent que Dieu, notre Dieu, Yahweh, n’a pas d’enfant. C’est pourquoi le pape François ne veut plus être appelé « Vicaire du Christ ». Pour pouvoir sceller l’Alliance des “ trois monothéismes ”, préconisée par Paul VI :

« Nous avons aussi un espoir qui peut sembler utopique parce qu’il n’est soutenu par aucun élément concret mais pourrait être un point de discorde et que, au contraire, nous estimons fondé sur un argument réel et réalisable. Le conflit [au Moyen-Orient] engage trois expressions ethnico-religieuses ( ?) qui reconnaissent toutes un unique et vrai Dieu : le peuple hébraïque, le peuple islamique et, au milieu d’eux, répandu dans le monde entier, le peuple chrétien.

« Il s’agit de trois expressions qui professent un identique monothéisme par ses trois voix les plus authentiques, les plus anciennes, les plus historiques et même les plus tenaces et les plus convaincues. Ne serait-il pas possible que le nom du même Dieu, au lieu d’irréductibles oppositions, engendre un sentiment de respect mutuel, d’ententes possibles, de coexistence pacifique ? La référence au même Dieu, au même Père, sans préjuger des discussions théologiques ( !!!), ne pourrait-elle un jour servir à la découverte si évidente, mais si difficile et si indispensable, que nous sommes tous fils du même Père et que nous sommes donc tous frères ? » (Paul VI, 11 août 1970)

MÉDIATION DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

Mais le pape François se repentira de ce reniement, en versant des larmes aux pieds de la Vierge au Cœur Immaculé. Sainte Jacinthe l’a vu ! En attendant ce jour béni, levons les yeux vers le Ciel où siège en gloire notre très chéri Père Céleste, représenté au sommet du mur d’abside de notre chapelle, au-dessus de l’autel et de son Fils en Croix. Il siège sur les nuées, non point pour juger, mais pour soutenir sa créature et l’absoudre, par les mérites du Cœur Sacré de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, et l’élever à Lui dans sa toute-puissante Miséricorde (Photo).

Ce haut mur est éclairé de deux vitraux, célébrant, l’un le Divin Cœur de Jésus flamboyant et l’ostensoir d’or de son Eucharistie, l’autre la barque de l’Église dans la tempête et, dans le ciel, l’Étoile de la mer, symbole de la Vierge. Ainsi se trouve représentée la grande théophanie de Tuy dont sœur Lucie fut favorisée le 13 juin 1929, et dont aucun tableau ni fresque ne rappelle l’événement dans la chapelle où il a eu lieu, en témoignage de l’incrédulité ecclésiastique, acharnée à faire oublier tout ce que le Ciel a fait pour épargner à la terre le terrible châtiment annoncé à Lucie, François et Jacinthe, après la vision de l’enfer, le 13 juillet 1917. Du moins pouvons-nous retrouver dans notre chapelle, en levant les yeux vers les hauteurs, l’évocation de ce que vit Lucie :

« Je compris que m’était montré le mystère de la très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler. »

Nous pouvons en soupçonner quelque chose en voyant l’Immaculée, vers laquelle glisse du Ciel le doux et adorable regard de notre Père Céleste, plein de tendresse intime pour Elle, comme un hommage souverain à sa sainteté parfaite et comme une mission à Elle confiée de Médiatrice auprès de notre assemblée priante, pour l’Église et pour toute l’humanité en péril. Dans le même moment et mouvement, la Sacrée Colombe du Divin Paraclet paraît jaillir du sein du Père pour voler vers Elle.

À Tuy, Notre-Dame prit la parole et acheva de révéler à sa confidente le grand dessein de grâce et de miséricorde de notre Père du Ciel :

« Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de procéder à la consécration, en union avec tous les évêques du monde, à la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen. »

Mais cela aussi, ce message urgent, il ne lui a “ pas été permis de le révéler ”. Pourquoi ?

« Mais pourquoi fait-on un silence glacial sur cette merveilleuse grâce faite à la terre, du même ordre que la Transfiguration de Notre-Seigneur au Thabor, et revêtant la même signification qu’elle, d’une exhortation à la foi, venue du Ciel, trinitaire, donnée à toute l’Église pour qu’elle assume les grandes épreuves de la fin des temps ? »

C’est une Lettre à la Phalange du 13 août 1995, anniversaire du rendez-vous “ manqué ” du 13 août 1917. Pourquoi ? « Parce que le monde et l’Église romaine, en “ connivence ” et collaboration étroites, substituent Medjugorje à Fatima, l’œuvre du diable à celle de Dieu même, parce que la première va dans le sens du libéralisme et de la démocratie, tandis que l’autre, seule vraie, comporte un message politique exécré... qui est politique de Dieu, catholique, royale et qui est fidélité à nos familles, à nos communautés. Il en va de même en tout temps, comme dans l’Évangile. La politique de Fatima est insupportable au sanhédrin. Malheureux ! La ruine de Jérusalem en ce temps-là annonce votre ruine. »

La grande promesse de Tuy, en 1929, était de « mettre fin à la persécution en Russie », de « sauver la Russie » pour la paix du monde. C’est pour son accomplissement que Dieu voulait et veut encore, et toujours, « établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie ».

Voilà pourquoi, à la suite de notre Père, « je veux tout simplement, nous voulons placer dorénavant la Sainte Vierge Marie absolument au-dessus de toutes nos affections de cœur, de toutes nos convictions et pensées, de toutes nos œuvres extérieures et de tous nos désirs ».

« Qu’on n’objecte pas l’amour de Dieu lui-même qui devrait de toute manière passer premier et prendre toute la place. C’est précisément dans le rejet de cette objection que consiste le caractère nouveau, surprenant, bouleversant, de cette dévotion qu’enfin je ne boude plus, que je veux faire mienne parce que c’est ce que notre doux Seigneur et Maître veut et attend de notre génération pour la sauver !

« Cela dicte notre résolution : s’user jusqu’à la corde, aimés des bons, haïs des ennemis de Jésus-Christ et de sa Sainte Mère, prêts à toutes les croix, pour l’amour de l’Immaculée. À Elle l’amour de tous, l’admiration adorante, la confiance, les longues prières. À Elle de commander aux âmes qui lui sont dévouées, consacrées. À Elle d’être seule en vue, à la tête de nos Phalanges. À Elle de faire la conquête miraculeuse des âmes et de les conserver. À Elle, qui fit danser le soleil le 13 octobre 1917 pour que tous croient, de faire le miracle auquel nous nous exerçons en vain : écraser l’enfer et ses armées de démons, attirer les cœurs sincères, les convertir et les attacher irrévocablement à son Divin Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

frère Bruno de Jésus-Marie.