Il est ressuscité !

N° 241 – Mars 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


Dévotion réparatrice

Révélation privée ou nouvelle alliance ?

NOS amis, qui s’efforcent de propager la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois,  rencontrent des réactions extrêmement variées de la part du clergé de leur paroisse, vicaires, curé ou recteur. Certains prêtres et religieux s’en montrent enthousiastes et diffusent notre livret sur la dévotion réparatrice. D’autres sont plus réservés. Un père de famille, très estimé dans sa paroisse, s’est heurté au refus de son curé qui a justifié sa position dans la lettre que nous reproduisons ci-dessous :

« Bonjour J. – L.,

« J’ai consulté notre docteur en théologie local concernant votre demande. En l’état, je ne peux permettre une diffusion de cette dévotion privée, bien qu’il ne soit interdit à personne de la pratiquer individuellement (évidemment !), à condition que cela soit vécu avec un sens théologique éclairé à la lumière du Magistère de l’Église.

« Car il existe 2 limites à la possibilité d’une diffusion officielle  (et donc une sorte de nihil obstat  de ma part).

« Premièrement, cette dévotion privée n’est pas officiellement approuvée par l’Église catholique (ce que j’ai découvert à l’occasion de votre demande !). Comme vous devez le savoir, elle vient d’une apparition privée faite à Sr Lucie, non pas en 1917 (apparition officiellement reconnue) mais en 1925 (pas de reconnaissance officielle par l’Église). Il y a des précisions sur Wikipédia.

« Ensuite (et c’est un sujet d’inquiétude pour moi qui suis votre curé), dans le petit fascicule sur la dévotion réparatrice écrit par frère Bruno, d’où est extrait un passage sur l’affiche que vous m’avez remise, il se trouve un élément qui n’est pas compatible avec la foi catholique. Unepetite dévotion ’, pratiquée de bon cœur, suffit à nous procurer la grâce, infailliblement, pour ainsi dire ‘ ex opere operato ’, comme pour les sacrements ; et quelle grâce ! celle du salut éternel ! 

Fascicule sur la petite dévotion réparatrice

« Cette hypothèse théologique a pour conséquence que la Révélation en Jésus-Christ ne serait pas close, et qu’elle aurait besoin d’être complétée par une révélation extérieure. Cela signifierait qu’il y aurait un nouveau moyen de Salut qui s’ajouterait aux moyens ordinaires institués par le Christ : la foi, les sacrements, les commandements, la prière, ce qui est contraire à la foi catholique !

« Le catéchisme de l’Église Catholique stipule au n ° 67 : Au fil des siècles il y a eu des révélations dites privées , dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas d’   améliorer  ou de compléter  la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.

« Il est important de ne pas induire en erreur sur ce point précis : rien ne saurait être ajouté à la Révélation, qui est définitivement close !

« Pour résumer, et outre la question de doctrine que je viens d’évoquer, cette dévotion privée est facultative et ne peut pas, à ce jour, être promue par la hiérarchie qui agit au nom de l’Église.

« Bien à vous. »

NOTRE RÉPONSE

Monsieur le Curé,

À la demande de notre ami J.-L., je vous adresse un commentaire de vos arguments pour justifier votre refus d’instituer la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois dans votre paroisse.

Je reproduis en italique les passages de votre lettre qui seront suivis de mes réponses.

FATIMA ET PONTEVEDRA, UNE UNITÉ INDISSOLUBLE

A) « Premièrement, cette dévotion privée n’est pas officiellement approuvée par l’Église catholique, ce que j’ai découvert à l’occasion de votre demande !

« Comme vous devez le savoir, elle vient d’une apparition privée faite à sœur Lucie, non pas en 1917 (apparition officiellement reconnue), mais en 1925 (pas de reconnaissance officielle par l’Église). Il y a des précisions sur Wikipédia. »

1. Wikipédia, c’est votre seule source d’information pour connaître les apparitions de Pontevedra. Ce n’est pas sérieux. N’importe qui peut mettre presque n’importe quoi sur ce site internet. Cependant, vous auriez adopté une tout autre position si vous aviez lu le seul et bon livre indiqué dans la rubrique “bibliographie” de la page du site (Isabel Greck, La force des premiers samedis, Téqui, 2016, 144 pages).

2. Les apparitions de 1917 ont été officiellement reconnues le 13 octobre 1930 par Mgr José da Silva, évêque de Leiria. Or, Notre-Dame avait dit à Lucie dos Santos le 13 juillet 1917 : « Je viendrai demander la communion réparatrice des premiers samedis. » C’est pourquoi le Père Joaquin Alonso, clarétain, expert officiel de Fatima, remarquait : « Pontevedra et Fatima forment une unité indissoluble. Tout d’abord, dans les faits : la Vierge qui apparaît à Pontevedra ne prétend pas être connue ni invoquée sous un autre vocable que celui de Fatima. Elle apparaît exactement dans les mêmes intentions et revêt les mêmes caractères symboliques qu’à Fatima. C’est pourquoi il est tout à fait correct de dire : “l’apparition de la Vierge de Fatima à Pontevedra”. En second lieu, le message annoncé à Fatima en 1917 s’accomplira quelques années plus tard à Pontevedra. L’unité de Pontevedra et de Fatima est parfaite. » (cité par frère François de Marie des Anges, Sœur Lucie, confidente du Cœur Immaculé de Marie, éd. CRC, 2014, p. 181)

3. Certes, il n’y a pas eu de procès canonique pour les apparitions de Pontevedra. Cependant, par sa Lettre d’approbation canonique de celles de 1917, A divina Providencia, Mgr da Silva reconnaissait Lucie comme une authentique messagère de Notre-Dame. Or, quand il la publia, en 1930, il était déjà informé des apparitions de Pontevedra (1925-1926). S’il n’a pas cru utile de solliciter l’évêque du lieu pour l’ouverture d’un procès canonique spécifique, c’est afin que Lucie demeure inconnue, dans l’obscurité, pour préserver sa vertu d’humilité. Il craignait qu’elle soit un jour adulée et qu’elle connaisse la même dérive que celle de Mélanie de La Salette. Mais il n’a jamais douté du caractère surnaturel de ses révélations.

UN MESSAGE CÉLESTE.

4. Il était conforté dans ses convictions à ce sujet par les avis et jugements des supérieures Dorothées de la jeune religieuse. Mère Magalhaes lui écrivait le 25 décembre 1925, donc quinze jours après l’apparition : « Marie des Douleurs [c’est-à-dire Lucie] m’a déjà dit qu’elle avait reçu ici une grande grâce de la très Sainte Vierge, et je n’en doute pas, parce que la petite a de la vertu et de la simplicité en si grande abondance, qu’elle doit même charmer la très Sainte Vierge ! Pour ces choses, je suis la personne la plus incrédule qu’il puisse y avoir en ce monde, mais de celle-ci, je ne doute absolument pas. »

Après avoir consulté le jésuite Francisco Rodrigues, mère Magalhaes, sûre de la vérité divine de l’appa­rition, répandit la dévotion réparatrice dans sa congrégation et à l’extérieur, avec les encouragements de mère Monfalim, la provinciale.

De plus, les directeurs spirituels de sœur Lucie, tels le chanoine Formigao et le jésuite José Aparicio, maître des novices, propagèrent très vite la dévotion des cinq premiers samedis. Le chanoine écrivait à l’une de ses dirigées : « Le Père Mateo est venu intensifier le culte envers le Sacré-Cœur de Jésus, maintenant sœur Lucie vient intensifier la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, qui en est le complément nécessaire. Par ces deux dévotions réparatrices, les offenses que l’on fait au Fils et à la Mère sont ainsi réparées, comme il est absolument juste. Hier après-midi, j’ai couru à Porto en automobile pour faire connaître cette pratique. Et celle-ci a été accueillie avec le plus grand enthousiasme. »

RECOMMANDÉ PAR MGR DA SILVA.

5. Enfin, vous ignorez la publication de la dévotion réparatrice en 1939 par Mgr da Silva. Celui-ci la prêcha à la Cova da Iria et publia le récit de l’apparition du 10 décembre 1925 dans la Voz da Fatima, le mensuel du sanctuaire. Il l’annonça aussitôt à sœur Lucie : « Le 13 septembre, à l’occasion de l’homélie de la messe aux malades, j’ai rendu publique, dans le sanctuaire, la dévotion des cinq premiers samedis. Et dans le numéro d’octobre [de la Voz da Fatima], un article sur le même sujet a été publié pour la recommander. Comme la revue a un grand tirage [environ 380 000 exemplaires], je peux dire que cette dévotion est désormais connue, non seulement au Portugal, mais dans de nombreuses régions à l’étranger. Dieu veuille accepter notre réparation, bien que toute petite et pauvre, pour les offenses qui attristent le Cœur de sa Mère, la très Sainte Vierge Marie. »

En 1940 parut la 5e édition du Manuel du pèlerin de Fatima qui contenait un bon résumé de la dévotion réparatrice, revêtu de l’imprimatur de Mgr da Silva daté du 13 mai 1939.

LA RÉVÉLATION DU CŒUR DE DIEU

B) « Ensuite (et c’est un sujet d’inquiétude pour moi qui suis votre curé), dans le petit fascicule sur la dévotion réparatrice écrit par frère Bruno, d’où est extrait un passage sur l’affiche que vous m’avez remise, il se trouve un élément qui n’est pas compatible avec la foi catholique :Une ‘ petite dévotion’, pratiquée de bon cœur, suffit à nous procurer la grâce, infailliblement, pour ainsi dire ‘ ex opere operato ’, comme pour les sacrements ; et quelle grâce ! celle du salut éternel !

« Cela signifierait qu’il y aurait un nouveau moyen de Salut qui s’ajouterait aux moyens ordinaires institués par le Christ : la foi, les sacrements, les commandements, la prière, ce qui est contraire à la foi catholique ! »

Vous n’en restez pas à une prudente réserve, vous critiquez la promesse de la Vierge Marie, donc vous contestez l’authenticité des paroles rapportées par sœur Lucie : « À tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi » accompliront toutes les conditions demandées, « je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »

Je vous réponds :

1. La dévotion réparatrice exige précisément la pratique de ces moyens ordinaires de salut institués par le Christ : la foi catholique particulièrement dans les privilèges de l’Immaculée ; les sacrements : le baptême, la confession mensuelle, la communion eucharistique ; la prière, à savoir le chapelet et un quart d’heure de méditation pendant lequel on tient compagnie à Notre-Dame et on la console.

2. Quant à la grâce de la persévérance finale, liée à cette dévotion, elle est déjà promise par l’apparition du 13 juin 1917 : « Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut ; ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs, placées par moi pour orner son trône. »

3. Depuis l’Ascension de Notre-Seigneur, la voie ordinaire de la grâce est la participation à la vie de l’Église et aux sacrements. Toutefois, Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, reste souverainement libre dans le choix de ses moyens pour la sanctification des âmes et des sociétés.

Vous semblez méconnaître la prédilection du Cœur de Jésus pour l’Immaculée. En effet, la disproportion entre la petite dévotion réclamée et la grâce de la persévérance finale qui y est attachée montre la puissance d’intercession concédée à la Vierge Marie, notre Mère, pour le salut de toutes les âmes. Le Père Alonso écrit : « La grande promesse n’est rien d’autre qu’une nouvelle manifestation de cet amour de complaisance de la Sainte Trinité envers la Vierge Marie. Pour celui qui comprend une telle chose, il est facile d’admettre qu’à d’humbles pratiques soient attachées d’aussi merveilleuses promesses. Il se livre alors finalement à elles d’un cœur simple et confiant envers la Vierge Marie. » (Cité dans Toute la vérité sur Fatima, t. 2, p. 159)

4. Le recours et la consécration à l’Immaculée, considérés comme des moyens de salut, ne sont pas une nouveauté dans l’Église.

Allez-vous rejeter la promesse liée au port du scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel, parce que ni Notre-Seigneur ni les Apôtres n’en ont explicitement parlé ?

Certes, l’origine du scapulaire du Mont-Carmel a été très contestée par les rationalistes et les modernistes. Cependant, grâce à des documents découverts au vingtième siècle et attentivement étudiés par de savants Pères carmes, on ne peut plus douter que la pratique du port du scapulaire remonte effectivement à une apparition de la très Sainte Vierge Marie à saint Simon Stock et aux paroles qu’Elle lui a dites (Père Élisée de la Nativité, o. c. d., Le scapulaire du Carmel. Étude historique, éd. du Carmel, 1958, 115 pages). Le récit le plus ancien que nous ayons de l’apparition, récit presque contemporain des événements, est extrait de l’éloge du saint que l’on trouve dans le sanctoral des carmes : « La glorieuse Vierge Marie Mère de Dieu lui apparut, accompagnée d’une multitude d’anges. Elle tenait en main le scapulaire de l’ordre et elle lui dit : “ Voici le privilège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque mourra revêtu de cet habit sera sauvé. ” »

Outre ce texte liturgique, nous possédons un autre solide témoignage : c’est la fête de la commémoraison de Notre-Dame du Mont-Carmel, en souvenir de cette apparition, qui a sans doute eu lieu en 1251 et qui était célébrée le 16 juillet, dès la fin du treizième siècle.

Ils furent très nombreux les saints qui propagèrent la dévotion du scapulaire en rappelant la promesse de Notre-Dame. Ainsi saint Claude La Colombière : « Ce n’est pas assez dire que l’habit de la Sainte Vierge est une marque de prédestination aussi bien que toutes les autres pratiques de piété qu’on a inventées pour l’honorer. Je prétends qu’il n’en est aucune qui rende notre prédestination plus certaine que celle-ci, aucune par conséquent à quoi l’on doive s’attacher avec plus de zèle et de confiance. J’ose dire que de toutes les pratiques de piété qui ont été inspirées aux fidèles pour honorer la Mère de Dieu, il n’en est point de si sûre que celle du scapulaire puisqu’il n’en est aucune qui ait été confirmée par tant et de si authentiques miracles. Marie s’est engagée à nous sauver, en nous donnant le scapulaire. L’honneur que rend à Marie celui qui porte le scapulaire ne peut manquer de lui être extrêmement agréable. » En commentant ces paroles, notre Père, l’abbé de Nantes, remarquait la précision de cette formule. Le saint insiste surtout sur le fait que c’est la Vierge Marie qui s’engage elle-même vis-à-vis de nous.

NOTRE MÈRE INTERVIENT POUR LE SALUT DE SES ENFANTS

C) « Cette hypothèse théologique a pour conséquence que la Révélation en Jésus-Christ ne serait pas close, et qu’elle aurait besoin d’être complétée par une révélation extérieure.

« Le catéchisme de l’Église Catholique stipule au n° 67 :

« Au fil des siècles il y a eu des révélations dites “ privées ” dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas d’  “ améliorer ” ou de “ compléter ” la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire.

« Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.

« Il est important de ne pas induire en erreur sur ce point précis : rien ne saurait être ajouté à la Révélation, qui est définitivement close ! »

1. La Révélation est close à la mort du dernier Apôtre. Certes !

Mais que faites-vous de la parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur la Croix, adressée à sa très sainte Mère, en présence de l’apôtre saint Jean : « Femme voici ton fils. » Cette parole n’appartient-elle pas au dépôt de la Révélation ?

Si la Vierge Marie est notre Mère, n’a-t-elle pas le droit et le devoir de remplir sa mission de Mère et d’intervenir dans notre monde pour favoriser le salut éternel de ses enfants ?

Je ne fais ainsi que reprendre ce que notre Père, l’abbé de Nantes, écrivait en polémiquant contre les prétentions indues de certains théologiens. Il leur demandait : « Le Christ a-t-il encore le droit d’intervenir (le mot dit tout : intervenir) dans la vie de son Église et du monde, et même de prier sa sainte Mère de subvenir à nos besoins particuliers, ou plus généraux, ou même universels... par-dessus l’épaule des évêques et des papes ? » (cité dans Toute la vérité sur Fatima, t. 4, p. 442)

À cette question, Mgr da Silva avait par avance répondu Oui dans sa Lettre A divina Providencia du 13 octobre 1930.

Il est touchant de constater qu’à Pontevedra c’est notre très sainte Mère qui a inspiré à son divin Fils de demander la pratique de la dévotion réparatrice pour réparer les offenses qui blessent son Cœur Immaculé afin de sauver le plus grand nombre possible de pécheurs. Notre-Seigneur l’a révélé à sœur Lucie, après lui avoir énuméré les cinq sortes d’offenses : « Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. »

2. Votre objection a été ressassée par les opposants à Fatima, qu’ils soient modernistes ou démocrates chrétiens : La Révélation est close...

À tel point que Mgr Joao Venancio, successeur de Mgr da Silva sur le siège épiscopal de Leiria, se désolait que les révélations de Fatima ne soient pas davantage prises en considération par les théo­logiens et les autorités de la Sainte Église. Comme il était très conscient de leur caractère extraordinaire, il écrivit le 30 décembre 1959 au secrétaire de la Commission antépréparatoire de Vatican II : « D’une façon générale, il semble que parmi les docteurs, et même parmi bon nombre d’évêques, le plus grand mépris règne à l’égard de toutes les révélations privées. N’y a-t-il pas là un mépris fondamental de Dieu qui est souverai­nement libre dans la dispensation de ses dons et dans sa façon de se communiquer aux âmes ? » Admirable protestation, que le Concile laissera sans réponse.

L’abbé Félix Bourdier, expert dans le discernement des esprits, rejetait les conclusions indues des théologiens qui prétendent que, depuis la mort du dernier Apôtre, Dieu ne peut rien nous dévoiler de nouveau, pas même les plus chères volontés de son Cœur sur notre temps. L’abbé Bourdier leur opposait l’enseignement du Ve concile du Latran, dans sa constitution Supremæ majestatis, relative à la prédication, du 19 décembre 1516 : « Quand le Seigneur, par quelque inspiration, révèle à certaines âmes des choses futures, veuillez, comme il l’a proclamé par la bouche du prophète Amos (3, 7 : En vérité, le Seigneur Yahweh ne fait rien sans avoir révélé son dessein à ses serviteurs les prophètes) ne pas donner l’ordre aux prophètes de ne pas prophétiser, et veuillez, comme le dit saint Paul (1 Th 5, 19), ne pas éteindre l’Esprit ni mépriser les prophéties. Nous ne voulons absolument pas qu’on mette ces révélations prophétiques au nombre des fables ou des mensonges, ni qu’on s’oppose de quelque autre manière à leur publication ; car, non seulement on éteindrait la grâce de cet Esprit, en imposant silence aux prophètes, mais on ferait une injure certaine au Saint-Esprit. » (cité dans Toute la vérité sur Fatima, t. 4, p. 440)

Ainsi, Dieu dans ses manifestations particulières et prophétiques exprime une volonté directe et immédiate, tellement nette et impérative qu’il prend soin de sortir de la voie ordinaire de l’enseignement magistériel ; ce caractère, loin d’enlever de l’autorité au message, ne peut que lui donner une valeur exceptionnelle, voire contraignante.

Pour sa part, l’abbé André Richard remarquait : « Les apparitions de la Vierge Marie, avant d’être des événements dont l’écho se répercute et retentit dans le monde entier, sont d’abord des événements de la vie de Marie elle-même. Ainsi, les apparitions de Lourdes ne sont pas arrivées d’abord à Bernadette, mais, pourrait-on dire, à Marie elle-même. En d’autres termes, si la Révélation est close avec la mort de saint Jean, le dernier Apôtre, le mystère de Jésus et de Marie n’est pas achevé pour autant. Leur activité n’est pas liée. » Il soulignait ensuite que, depuis deux cents ans, l’intervention de l’Immaculée « a pris la forme spéciale de l’apparition, et mieux encore de la “ venue ” avec un caractère public. La Vierge Marie ne se contente plus d’accorder quelques visions à un saint personnage, ou quelque protection miraculeuse, elle apparaît dans des conditions telles que s’impose la certitude qu’Elle est descendue réellement, qu’Elle est venue elle-même, qu’Elle est venue pour tous. » (Toute la vérité sur Fatima, t. 4, p. 515)

Quand la Mère de Dieu et notre Mère descend sur terre et manifeste sa présence, sa bonté et sa volonté de miséricorde, son message oblige objectivement comme une volonté divine.

Mais c’est notre Père, l’abbé Georges de Nantes, qui a apporté la meilleure réponse théologique, montrant qu’à Fatima nous est révélé un grand dessein de Dieu « de la manière la plus éclatante, par l’incomparable envoyée qu’est l’Immaculée Vierge Marie, et garantie par les plus étonnants miracles et prophéties de l’histoire moderne :

« Il faut l’avouer, le proclamer, ce qui nous guide depuis trente ans et plus dans notre observation attentive des événements du monde, c’est la grande révélation de Fatima du 13 juillet 1917, lumière sous le boisseau de ladite “ nouvelle évangélisation ”. Parce que Notre-Dame nous a proposé ce jour-là une alliance de son Fils Jésus-Christ, Dieu, avec les hommes, alliance fille de la nouvelle et éternelle alliance scellée à jamais dans le Sang de l’Agneau et dans la foi indéfectible de son Église-Épouse, vraie fille d’Abraham et légitime détentrice de ses promesses.

« Alliance contractuelle, traité inégal où il est peu demandé à la créature et beaucoup promis, si toutefois elle se montre fidèle à son Sauveur et dévouée à la Médiatrice de cet accord, appliquée à satisfaire toutes leurs demandes et loyale dans ce service. C’est un minimum ! en échange duquel paix sur terre et gloire dans le Ciel seront notre récompense.

« Afin que tout le monde croie, tout le monde venu à Fatima le 13 octobre 1917 a vu de ses yeux la “ danse du soleil ”, j’aime mieux dire “ la chute du soleil ” et son rétablissement inouï, de dernière seconde, alors qu’il allait brûler la terre. Ceux qui n’en furent pas les témoins, ainsi de nous, l’ont suffisamment appris de ceux qui l’ont vu pour y croire tout autant. “ Maintenant, on ne peut pas ne pas y croire, disait Maria Rosa, la mère de Lucie jusqu’alors opposante tenace aux visions de sa fille – sa fille, voir la Sainte Vierge ! – parce que le soleil, personne ne peut y mettre la main. 

« Donc les affaires de ce siècle sont conduites d’En-Haut par Dieu selon les engagements de cette alliance, comme les avatars du peuple hébreu le furent selon l’Alliance mosaïque et comme les bonheurs et les malheurs de la Chrétienté, et particulièrement de la France “ fille aînée de l’Église ”, résultent de leur fidélité ou de leurs manquements à la loi de Jésus-Christ leur Chef et leur mystique Époux. C’est insensé pour les autres hommes en raison de leur aveuglement et de leur dureté de cœur, c’est clair et rassasiant pour tout bon catholique. » (Toute la vérité sur Fatima, t. 4, p. 13)

Pour conclure ce chapitre, soulignons que le tournoiement et la chute du soleil sont des miracles apocalyptiques, c’est-à-dire propres à une révélation, et plus précisément à une révélation de la fin des temps. Le Père Alonso l’avait bien compris :

« Fatima n’est rien d’autre que la poursuite de l’histoire du salut qui se perpétue dans l’histoire de l’Église, et c’est l’un de ses moments essentiels. L’histoire de la rédemption continue et prend à Fatima le caractère particulier de grâce charismatique concédée aux derniers temps de l’Église.

« À Fatima comme à Pontevedra, Dieu offre un nouveau pacte de réconciliation et de miséricorde, fondé sur la plus solide des garanties : son amour pour la Vierge Marie. » (La gran promesa del Corazon de Maria en Pontevedra, 1974, p. 30-31)

POUR FAVORISER SON APPROBATION PONTIFICALE

D) « Pour résumer, et outre la question de doctrine que je viens d’évoquer, cette dévotion privée est facultative et ne peut pas, à ce jour, être promue par la hiérarchie qui agit au nom de l’Église. »

1. « Cette dévotion privée est facultative»... Mais quand nous avons toutes les garanties qu’en 1917 la Vierge Marie, descendue en son corps glorieux sur la terre, a dit aux trois pastoureaux : « Je veux... Mon Fils veut»... c’est plus mobilisant encore qu’un devoir ! Et d’autant plus mobilisant que c’est un moyen pour obtenir la paix sur la terre et le Paradis au jour de la mort : « Ayons la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notre très Sainte Mère, en la considérant comme le siège de la clémence, de la bonté et du pardon, et comme la porte sûre pour entrer au Ciel. » (sœur Lucie, au Père Fuentes, 26 décembre 1957). Dès lors, nous y sommes tenus, certes, en toute liberté, mais si vous voulez passer par la porte sûre pour entrer au Ciel et ainsi être préservé de l’enfer...

Fatima nous révèle le secret même de Dieu, de sa volonté la plus chère, du dévoilement complet de son dessein de miséricorde, du sens qu’il veut donner à l’histoire contemporaine, que les hommes, même théologiens, ne sauraient juger à leur toise !

DIFFUSION MONDIALE DE LA DÉVOTION.

2. « Elle ne peut pas être promue par la hiérarchie», dites-vous. Mais elle l’a déjà été ! Redisons-le, Mgr da Silva l’a recommandée publiquement en 1939, ce qui lui a valu très rapidement une diffusion mondiale.

Par exemple, en Slovénie, en 1943, avant de consacrer son peuple au Cœur Immaculé de Marie, Mgr Gregorij Rozman institua dans ses paroisses la dévotion des cinq premiers samedis du mois pour satisfaire à la demande de Notre-Dame de Fatima.

De plus, le bienheureux Lojze Grozde fut alors un martyr de la dévotion réparatrice. En effet, étudiant de vingt ans, rempli de zèle pour obéir à son évêque Mgr Rozman, il fut arrêté par les communistes qui découvrirent dans sa valise les feuillets sur la dévotion, qu’il allait distribuer dans sa paroisse. Après l’avoir cruellement torturé, ils l’assassinèrent, puis cachèrent sa dépouille mortelle. Cependant, quelques mois plus tard, certains enfants, à la recherche de perce-neige dans la forêt, découvrirent son corps parfaitement conservé, il était intact ! Assurément, un tel miracle témoigne que l’action de Mgr Rozman pour satisfaire aux requêtes du Ciel et l’apostolat de ses diocésains plaisaient souverainement à notre Père Céleste.

Par ailleurs, si vous aviez lu le livre d’Isabel Greck, La force des premiers samedis, vous auriez appris que « les premiers samedis sont célébrés tous les mois dans la cathédrale (catholique) de Moscou » (p. 123).

LES PROGRÈS DE LA DÉVOTION AU PORTUGAL.

3. Au Portugal, Mgr Joao Venancio, qui succéda à Mgr da Silva en 1958, fut un apôtre ardent de la dévotion au Cœur Immaculé. Dans sa Lettre pastorale du 25 juillet 1966 pour préparer le cinquantenaire des apparitions, après avoir rappelé la demande de Notre-Dame concernant le chapelet, il ajoutait : « Pour notre part, nous ne pouvons pas ne pas profiter de cette magnifique occasion pour recommander de nouveau la pratique de la dévotion réparatrice et insister, comme nous l’avons fait tant de fois et il y a encore bien peu de temps, pour qu’on la pratique fidèlement dans tout le diocèse. Elle comporte la confession, la communion, le chapelet, la méditation, la réparation. Et tout cela est lié à l’immense force du Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère qui intercède auprès de Dieu. »

En 1972, Mgr Venancio, président du Conseil international de l’Armée bleue, envoya à tous les évêques du monde les actes du Troisième séminaire international de Fatima sur « le caractère universel » des révélations de Fatima et de Pontevedra, « grâce singulière accordée à toute l’Église du Christ, et même au monde entier », disait l’évêque. Ces actes contenaient une communication très complète du Père Alonso sur « l’histoire et le sens des révélations du Cœur Immaculé de Marie à Fatima, Pontevedra et Tuy ».

Lors du cinquantième anniversaire des apparitions de Pontevedra, les Croisés de Fatima, dépendant de l’Action catholique portugaise officielle, lancèrent une campagne nationale annoncée en ces termes par le Père Manuel de Sousa Antunes, dans le mensuel du sanctuaire de Fatima, de février 1976 :

« Par le moyen de cette dévotion des premiers samedis, tellement recommandée par Notre-Dame, Celle-ci veut accomplir en nous sa maternité spirituelle.

« La campagne a été acceptée dans de nombreuses régions de notre pays. Beaucoup de prêtres et de laïcs, non seulement se préoccupent de la pratiquer dans leurs paroisses, mais encore essaient de la divulguer dans d’autres lieux.

« En ce moment, le Ciel est attentif au sacrifice héroïque de tant de prêtres qui ces jours-là restent dans leur confessionnal pour écouter les pénitents.

« Cette pratique va nous permettre de rénover l’Église du Portugal. La dévotion au Cœur Immaculé de Marie n’est pas une dévotion infantile ou pour bigotes. Bien comprise et bien pratiquée, elle nous amène à concrétiser dans notre vie la pénitence que Notre-Dame a demandée à Fatima : chacun doit accomplir son devoir d’état. Cela a été dit par Jésus à sœur Lucie. »

Le Père Antunes lança de nouvelles campagnes dans les années 1980 et il ne cessait de redire en quoi consiste la petite dévotion réparatrice : « Une des grandes demandes de Notre-Dame, qui est aussi une volonté de Dieu, est la pratique des cinq premiers samedis. » (Voz da Fatima, 13 août 1984)

Il rappelait aux Croisés de Fatima l’essentiel du message : « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Réfléchissons à ces paroles : Dieu veut. Il ne s’agit pas d’un concept, d’une opinion ou d’une alternative. C’est une vérité expresse qui interpelle l’Église de notre temps.

« Nous en déduisons que la dévotion au Cœur Immaculé de Marie n’est pas qu’un désir, mais elle est vraiment une exigence sérieuse et urgente. C’est la leçon à tirer des différentes interventions du Ciel auprès de sœur Lucie. » (Voz de Fatima, 13 décembre 1984)

70 000 CROISÉS DE FATIMA.

En juin 1985, le Père Antunes prit une autre initiative : « Comme cadeau pour les 2 000 ans de Notre-Dame, nous allons accomplir les cinq premiers samedis, au niveau national, de juillet à novembre, pour lui offrir par les mains du Saint-Père, ce présent d’anniversaire, le jour de Noël de cette année. »

Le Père Antunes publia le résultat de sa campagne en janvier 1986 : « Une lettre a été envoyée au Saint-Père par Mgr Cosme do Amaral, évêque de Leiria-Fatima et directeur national du mouvement des Croisés de Fatima. » La voici :

« Très Saint-Père,

« Pour le bimillénaire de Marie, le mouvement des Croisés de Fatima, d’institution épiscopale, a voulu lancer un appel à tout le bon peuple portugais pour offrir, comme “ cadeau d’anniversaire ” à Notre-Dame, la pratique des cinq premiers samedis dans le but de faire réparation à son Cœur Immaculé, selon ce qu’Elle a demandé si instamment, ici, à Fatima.

« Nous aimerions que ce cadeau fût offert à Marie le jour de Noël par les mains de Votre Sainteté. C’est pourquoi nous prenons la liberté de Vous l’envoyer.

« 70 000 personnes ont répondu à cet appel.

« Fatima, 13 décembre 1985. »

Hélas ! le pape Jean-Paul II méprisa cette démarche et n’offrit rien à l’Immaculée Vierge Marie !

Le mouvement des Croisés de Fatima poursuivit ses efforts dans les années 1990, comme on peut le constater en lisant la chronique de ses activités dans la Voz da Fatima. Tenez, par exemple, en juin 1993 : « Nous espérons que les paroisses continuent à développer la pratique de cette dévotion tant recommandée par Jésus et Notre-Dame. En répondant à cette demande, nous ferons réparation à Dieu et à Notre-Dame pour les cinq péchés qui offensent beaucoup son Cœur Immaculé. »

Plus récemment, en septembre 2021, un jeune curé portugais, docteur en théologie, l’abbé Ricardo Figueiredo, a publié l’ouvrage A devoçao dos cinco primeiros sabados (éd. Paulus, 119 pages) pour justifier la dévotion réparatrice.

EN FRANCE : IL EST TEMPS DE S’Y METTRE !

4. Fatima fut connu très tôt en France puisque la Revue du rosaire consacra en 1929 l’un de ses numéros aux apparitions et au pèlerinage de la Cova da Iria. Cependant, les démocrates chrétiens français furent très contrariés par les fruits politiques de Fatima : l’instauration au Portugal d’un État corporatif et antiparlementaire, favorable à l’Église, sous la présidence d’Antonio Oliveira Salazar, était assurément liée au renouveau catholique provoqué par les manifestations célestes et publiques de la Cova da Iria. Leurs convictions politiques les conduisaient à rejeter Fatima.

En revanche, en 1943, F. Carret-Petit, clairvoyant sur les périls menaçant l’Église et la France, donna une large place à la dévotion réparatrice dans son livre Notre-Dame du Rosaire de Fatima : les apparitions, le pèlerinage, le culte (éd. La bonne presse) où il se montrait enthousiaste du redressement de la nation portugaise : « Notre-Dame a préservé du naufrage la nef portugaise, ramené à ses traditions chrétiennes et nationales ce peuple de Croisés et de missionnaires ; mais plus spécialement, depuis vingt-cinq ans, elle l’a miraculeusement sauvé de l’impiété maçonnique, de l’anarchie intérieure, de la ruine économique, du bolchevisme satanique ! Elle l’a comblé de bienfaits réellement extraordinaires. Mais ce miracle de redressement religieux et national du Portugal trouve son origine à Fatima et peut se renouveler en d’autres pays ! »

Dans l’élan provoqué par la consécration du monde au Cœur Immaculé, de 1942, le chanoine Barthas fit des efforts pour propager la dévotion réparatrice : soixante-quinze mille feuillets, publiés par l’Apostolat de la Prière et exposant l’origine, les raisons et les conditions de cette dévotion, furent diffusés dès l’année 1943. Malheureusement, le Grand Retour, qui prit son essor à la même époque, n’a pas été systématiquement accompagné d’une prédication en faveur de la dévotion réparatrice.

Aujourd’hui, après la consécration accomplie par le pape François le 25 mars 2022, il faut compléter ce qui manque encore pour satisfaire aux requêtes de la Reine du Ciel et de la terre, non seulement pour sauver des âmes de l’enfer, mais aussi pour obtenir le don divin de la paix : il s’agit de mettre en œuvre cette consécration par la pratique de la dévotion réparatrice. Dans les révélations de Fatima, remarquait l’abbé de Nantes, la consécration de la Russie « est mise en conjonction nécessaire avec l’œuvre de pure dévotion et charité réparatrice des premiers samedis du mois, l’une et l’autre demande ayant pour intention la gloire et la consolation, la louange et l’amour du Cœur Immaculé de Marie établis dans le monde entier. Jusqu’aujourd’hui, on a constamment oublié le lien divinement certifié de ces deux demandes à satisfaire conjointement pour en obtenir les merveilleux effets. Et rien n’est donc venu. » (CRC n° 279, janvier 1992, p. 3)

Comme l’ont déjà fait de nombreux curés, par exemple à Paris, dans l’église Marie-Médiatrice, du 19 e arrondissement, ou encore à Amiens, dans la cathédrale, il est urgent d’instituer la dévotion réparatrice dans les paroisses afin de toucher le Cœur de notre très chère Mère du Ciel et de la consoler. Et cela pour qu’un jour le Saint-Père lui-même l’approuve officiellement, puisqu’Elle le veut.

J’espère, monsieur le Curé, que ces précisions et ces explications vous permettront de répondre à la demande de nos fervents amis, ce qui ne pourra que favoriser la vraie dévotion dans votre paroisse.

frère François de Marie des Anges.