Il est ressuscité !

N° 241 – Mars 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

« Le cœur est roi »

OUI, mais quel cœur ?  Du 20 au 25 février, les jeunes gens qui suivirent à la maison Saint-Joseph la retraite de saint Ignace prêchée par notre Père, ont entrepris de placer leur cœur et leur intelligence sous l’empire très doux du Cœur de Jésus et Marie. Ces exercices spirituels sont la méthode de conversion la plus efficace que l’Église propose à ses enfants, aimait répéter l’abbé de Nantes. L’un d’eux remercie : « Maintenant, nous avons les yeux de saint Ignace et de notre Père pour affronter de nouveau ce monde apostat. » On ne regrette qu’une chose : que ces retraitants n’aient pas été encore plus nombreux pour bénéficier d’une telle grâce !

De l’étranger, un ami prêtre nous écrit pour sa part : « Le chemin synodal me rend très sombre. Au lieu de rénovateurs de l’Église, cela ressemble de plus en plus à des destructeurs d’Église. Votre foi et votre rayonnement aident à tenir bon. Plusieurs prêtres de bonne volonté avec lesquels je suis en contact m’aident également... Ils partagent la même préoccupation spirituelle. La voie synodale ne nous mène pas au Ciel, mais vers un parlement où la majorité semble fixer le cap contre la minorité. C’est très attristant, mais nous tenons bon.

« Dieu se tient à nos côtés dans le Christ chaque jour. La Sainte Vierge est notre Première Dame sur la route céleste. J’attends patiemment votre réflexion en concertation avec les frères. »

PREMIER SAMEDI DU MOIS

Sur tous les sujets brûlants de l’actualité politique et religieuse, en France et dans le monde, la “ réflexion ” de frère Bruno le conduit à conclure que la dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie est l’ultime remède pour notre salut temporel et éternel. “ En concertation avec les frères ”, tous ses efforts tendent à promouvoir cette petite dévotion à force de prédications, de pèlerinages, de retraites familiales. Nos ermitages de Fons, Frébourg et Magé n’ont pas désempli des vacances de février, jusqu’à la pointe d’affluence du premier samedi de mars. Pour les enfants et les adolescents, ce sont de vraies cures de désintoxication que ces séjours hors du monde, loin des influences néfastes des médias menteurs et de l’Éducation nationale. En quelques jours, ces jeunes âmes altérées assimilent autant de doctrine CRC et de piété qu’ils dépensent d’énergie dans les jeux et les travaux avec les frères et les sœurs !

Dimanche 5 mars, frère Bruno ouvrit ses Actua­lités en montrant que le séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie illustre la troisième partie du Secret de Fatima et la vision apocalyptique dont bénéficia sœur Lucie avant de le rédiger, le 3 janvier 1944 (cf. Sœur Lucie, confidente du Cœur Immaculé de Marie, p. 289). Tremblements de terre et guerres destructrices sont le salaire du péché, parce qu’on ne fait pas pénitence et parce que le Saint-Père n’obéit pas à Notre-Dame de Fatima. S’il a consacré la Russie au Cœur Immaculé de Marie le 25 mars 2022, il se refuse encore à recommander la dévotion réparatrice qui doit la compléter. Telle est la clef de l’actualité.

« Le “ miracle ” attendu de cette consécration n’a donc pas pu nous être accordé, poursuit notre frère, alors que Moscou et Kiev étaient prêts à accepter un cessez-le-feu, Poutine consentant à retirer sa demande de démilitarisation de l’Ukraine, tandis que Zelensky renonçait à rejoindre l’Otan. Toutes les négociations ont pris fin le 1er avril 2022, les autorités ukrainiennes accusant l’armée russe d’avoir massacré des civils dans la banlieue de Kiev à Boutcha. C’était encore une victoire de Satan, menteur et homicide, contre la Reine de la Paix. »

Un an plus tard, au fil des aveux des responsables occidentaux, il apparaît de mieux en mieux que les États-Unis sont les instruments du diable pour provoquer, aggraver, prolonger cette guerre. C’est sous leur pression que Kiev a brisé les négociations pour se lancer dans une guerre à outrance. Et il semble bien maintenant que ce sont eux qui ont saboté les gazoducs Nord Stream, le 26 septembre suivant, pour couper définitivement l’Allemagne et l’Europe de la Russie.

Néanmoins, malgré les efforts des États-Unis et d’une Europe asservie, la Russie, loin de s’écrouler, tient tête et jette même les bases d’un nouvel ordre mondial libéré de l’hégémonie de Washington !

C’est que, par la grâce du Cœur Immaculé de Marie, cette nation est gouvernée par un chef d’une rare sagesse. Son discours du 21 février exprime son souci des intérêts de la famille, de la patrie et, chose exceptionnelle, de la religion ! La guerre actuelle révèle que ces trois fronts sont indissociables. Malgré des lacunes, Vladimir Poutine est d’ores et déjà le principal défenseur de la civilisation chrétienne.

On espère voir bientôt la grâce agir de même dans l’âme du pape François. Hélas ! pour l’heure, sa préoccupation est d’éradiquer la célébration de la messe tridentine,  motu proprio ”, afin de sauver le concile Vatican II.

En réponse à sa tyrannie inouïe, les traditionalistes se montrent d’une naïveté, d’un aveuglement ou d’une lâcheté déplorables. Frère Bruno l’explique :

« L’ancien rite contredit la Réforme conciliaire. Donc, si les traditionalistes s’en tiennent à la défense de la messe tridentine parce que c’est la plus belle et la plus sainte des formes, qu’ils sachent, même si c’est vrai, que leur combat est perdu d’avance. Cela revient à participer à des manifestations pour la Vie en s’illusionnant sur la “ sincérité ” de nos gouvernants francs-maçons. Le pape François et tous ses conseillers ne luttent pas sur le même registre que les traditionalistes. Ces derniers veulent s’en tenir à la liturgie, tandis que Rome défend une idéologie, une doctrine subversive, Vatican II. C’est la raison de vivre des progressistes qui nous gouvernent. Ils ne céderont jamais.

« La seule stratégie efficace, si l’on veut défendre le rite tridentin, est celle que notre Père a adoptée. Nous ne voulons pas conserver la messe que nous aimons, en latin, en grégorien, si la condition est de tourner le dos à la Contre-Réforme pour adhérer à la Réforme hérétique, schismatique et apostate de Vatican II. La messe ne vaut pas une apostasie, un ralliement, et nous préférons encore être “ des théologiens sans audience, des prêtres sans ministère, des opposants sans voix. ” Mais vouloir la messe préconciliaire sans dénoncer les erreurs postconciliaires est une aberration ! »

Pauvre Église ! Mais le miracle de la conservation du cœur de Pauline Jaricot nous encourage à redoubler nos prières aux Cœurs de Jésus et de Marie pour leur demander la préservation de celui de notre Mère l’Église, en attendant sa guérison de l’apostasie qui la défigure.

Ce miracle est d’autant plus significatif que la bienheureuse s’était consacrée dès l’âge de dix-huit ans « au Cœur de Jésus inconnu et méprisé ». C’est précisément dans les sentiments de ce Cœur adorable que nous introduisit la prédication de frère Bruno durant ces deux jours de retraite mensuelle, en ce début de carême. Dans ces sermons sur la Passion bien analogues à la circonstance, frère Bruno recueillit pour nous le fruit de plus de soixante ans de travaux et de méditations dans le sillage du Père. L’exégèse attentive de l’Évangile de saint Jean, l’analyse psychologique si fine de ses personnages, la chronologie longue de la Passion, la contemplation du Saint Suaire et surtout la considération du Cœur compatissant de la Vierge Marie corédemptrice nourrissent nos âmes, émeuvent nos cœurs et nous excitent à consoler Jésus et Marie, aujourd’hui encore blessés par les pécheurs. Ces sermons sont une mine pour ceux de nos phalangistes qui animent les exercices de la dévotion réparatrice dans leurs paroisses et préparent chaque mois le quart d’heure de méditation des mystères du Rosaire.

Dans la suite des conférences de la dernière retraite de communauté sur la Vie de la Très Sainte Vierge (S 174) que nous visionnons de mois en mois, nous sommes déjà parvenus à la Résurrection et à la fondation de l’Église. Sans troubler notre carême, cependant, puisque le Père commence par expliquer que la gloire croissante de Notre-Dame est le fruit de ses douleurs : la gloire est une joie enrichie de souffrances.

La deuxième conférence du samedi après-midi fut une démonstration limpide, insistante, de l’origine de la révélation évangélique : le premier témoin, c’est Marie ; la première source des Évangélistes, c’est Elle !

Le dimanche matin, enfin, la conférence sur la Pentecôte mit en lumière la vocation de la Sainte Vierge dans l’Église naissante. Certes, elle s’efface devant les Apôtres ordonnés par Jésus, leur laissant le soin de gouverner la communauté, d’enseigner l’Évangile et de célébrer l’Eucharistie. Mais par l’ardeur de la charité qui brûle en son Cœur Immaculé, c’est Elle qui exerce au cœur de l’Église le  rôle principal ”, Médiatrice de toutes grâces !

Puisque le Cœur de Marie régnait déjà dans le Collège apostolique, on comprend que l’obéissance à ses demandes demeure la condition pour recevoir toute grâce dans l’Église.

frère Guy de la Miséricorde.