« Le Ciel ! Le Ciel ! »

UNE sénatrice roumaine a accusé les Américains  d’avoir provoqué le séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie. En soi, la chose est possible sinon plausible. On sait que des recherches avaient été entreprises pour développer une arme climatique dans les années 1980 en URSS, et dans les années 1990 aux USA. Il existe même au parlement européen un rapport sur ce genre d’arme, daté de 1999, accessible au public, et qui est vraiment terrifiant.

Pourtant, même si certaines informations sont troublantes, elles ne nous paraissent pas suffisantes pour affirmer la responsabilité des USA en cette occurrence. Le lien entre le séisme et les USA n’est établi par aucun chef d’État, du moins officiellement, et les Turcs ont accepté l’aide humanitaire américaine...

Combien de fois faudra-t-il répéter que le 13 juillet 1917, au cœur de la Première Guerre mondiale, Notre-Dame du Saint Rosaire est venue « du Ciel » nous rappeler un message que son Fils formulait il y a deux mille ans pour annoncer des jours d’ « une détresse telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement de la création que Dieu a créée jusqu’à maintenant et comme il n’y en aura jamais plus » (Mc 13, 19).

Le 13 juillet 1917, Notre-Dame montra l’Enfer à Lucie, François et Jacinthe « comme un océan de feu ». Plongés dans ce feu « les démons et les âmes des damnés ».

« Ce qui m’est resté le plus gravé dans l’esprit et dans le cœur, dira Lucie, ce fut la tristesse de cette Dame lorsqu’elle nous montra l’enfer ! Si la vision de l’enfer avait duré un instant de plus, nous serions morts de peur et d’épouvante. Cependant, une chose m’a encore plus impressionnée, ce fut l’expression douloureuse du regard de Notre-Dame ! Si je vivais mille ans, je la conserverais toujours gravée dans mon cœur.

« Notre-Dame nous dit avec bonté et tristesse, poursuit Lucie :

« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix.

« La guerre va finir. Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une autre pire (...). Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. »

Le pape Pie XI resta sourd à ces demandes. Notre-Dame vint demander la communion réparatrice, à Ponte­vedra, le 10 décembre 1925 :

« Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »

L’année suivante, Lucie quitte le couvent de Pontevedra pour entrer au noviciat des religieuses de sainte Dorothée, installé à Tuy, en Espagne. Elle y prit l’habit le 2 octobre 1926, et prononça ses premiers vœux le 3 octobre 1928. En 1929, Notre-Dame vint demander la consécration de la Russie dans une grandiose théophanie trinitaire et mariale :

Le 13 juin, « me trouvant seule une nuit, je m’agenouillai près de la balustrade, au milieu de la chapelle, pour réciter, prosternée, les prières de l’Ange. Me sentant fatiguée, je me relevai et continuai à les réciter les bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe du sanctuaire.

« Soudain, toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond. Dans une lumière plus claire, on voyait sur la partie supérieure de la croix, une face d’homme, avec un corps jusqu’à la ceinture ; sur sa poitrine une colombe, également lumineuse, et cloué à la croix, le corps d’un autre homme. Un peu en dessous de la ceinture de celui-ci, suspendus en l’air, on voyait un calice et une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang qui coulaient sur les joues du Crucifié et d’une blessure à la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans le Calice. Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son Cœur Immaculé dans la main... C’était Notre-Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé,... dans la main gauche... sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines et des flammes... Sous le bras gauche de la Croix, de grandes lettres, comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’autel, formaient ces mots : “ Grâce et Miséricorde ”. Je compris que m’était montré le mystère de la très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler. »

« Ensuite, Notre-Dame me dit : “ Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen. Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. ”

« Je rendis compte de cela à mon confesseur, qui m’ordonna d’écrire ce que Notre-Seigneur voulait que l’on fasse. »

LA DÉSOBEISSANCE DU PAPE.

L’année suivante, en mai 1930, sœur Lucie précisait que les deux demandes de la consécration de la Russie et de la dévotion réparatrice sont liées et toutes les deux adressées au Saint-Père : « Si je ne me trompe, le Bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice. »

Mais Sa Sainteté le pape Pie XI ne fit rien ! Dès l’année suivante, le 29 août 1931, sœur Lucie écrit à Mgr da Silva qu’ayant demandé à Dieu la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, elle s’entendit répondre par Notre-Seigneur :

« “ Tu me consoles beaucoup en me demandant la conversion de ces pauvres nations. Demande-la aussi à ma Mère en lui disant souvent : Doux Cœur de Marie, soyez le salut de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier. ”

« Et, d’autres fois : Par votre pure et Immaculée Conception, ô Marie, obtenez-moi la conversion de la Russie, de l’Espagne, du Portugal, de l’Europe et du monde entier. »

Cependant, comme la hiérarchie ne donnait aucune suite aux demandes du Ciel transmises par sœur Lucie, celle-ci reçut cet ordre de Notre-Seigneur :

« “ Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur. ” »

Et cependant : « “ Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie. ” »

Quelques années plus tard, sœur Lucie rappellera cette révélation dans une note personnelle datée de mai 1936 : « Par le moyen d’une communication intime, Notre-Seigneur me dit, en se plaignant : “ Ils n’ont pas voulu écouter ma demande !... Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir. ” »

La Deuxième Guerre mondiale éclata donc, « sous Pie XI », comme l’avait annoncé Notre-Dame dans la troisième partie de son grand Secret confié aux enfants le 13 juillet 1917. Sœur Lucie reçut l’ordre de Mgr da Silva de le faire connaître en novembre 1943.

Pendant le mois de décembre, Lucie prit la plume à cinq reprises pour le rédiger, sans y parvenir. Elle écrivit à l’évêque de Valladolid : « Ce phénomène n’est pas dû à des causes naturelles. » Et à Mgr da Silva : « Qui sait si ce n’est pas le démon qui veut m’empêcher d’accomplir cet acte d’obéissance ? »

C’était tellement vrai que la Sainte Vierge vint au secours de sa messagère. Alors que celle-ci n’avait pas encore reçu de réponse de Mgr da Silva, raconte-t-elle, « le 3 janvier 1944, je m’agenouillai près de mon lit qui, parfois, me sert de table pour écrire, et je fis une nouvelle tentative, sans parvenir à rien ; ce qui m’impressionnait le plus, c’était que, dans le même temps, je pouvais écrire sans difficulté n’importe quoi d’autre. Je demandai alors à Notre-Dame qu’elle me fît connaître quelle était la Volonté de Dieu. Je me dirigeai alors vers la chapelle ; il était 4 heures de l’après-midi, heure à laquelle j’avais l’habitude de faire visite au Très Saint-Sacrement, puisque c’est l’heure où il est d’ordinaire le plus seul et, je ne sais pourquoi, j’aime mieux me retrouver seule à seul avec Jésus dans le Tabernacle.

« Là je m’agenouillai au milieu, près de la marche de la table de Communion, et je demandai à Jésus qu’il me fît connaître quelle était sa volonté. Habituée comme je l’étais à croire que les ordres des supérieurs sont l’expression certaine de la volonté de Dieu, je ne pouvais pas croire que celle-ci ne le soit pas. Et perplexe, à moitié absorbée, sous le poids d’une nuée obscure qui semblait planer au-dessus de moi, le visage dans les mains, j’attendais, sans savoir comment, une réponse. Je sentis alors une main amie, tendre et maternelle, me toucher l’épaule ; je levai les yeux et je vis ma chère Mère du Ciel.

« “ Ne crains pas, Dieu a voulu éprouver ton obéissance, ta foi et ton humilité ; sois en paix et écris ce qu’ils te demandent, mais pas ce qu’il t’a été donné de comprendre de sa signification. Après l’avoir écrit, mets-le dans une enveloppe, ferme-la et cachette-la, et écris à l’extérieur qu’elle ne pourra être ouverte qu’en 1960, par le cardinal patriarche de Lisbonne ou par Mgr l’évêque de Leiria. ”

« Et je sentis mon esprit inondé par une mystérieuse lumière qui est Dieu, et en Lui je vis et j’entendis – la pointe d’une lance comme une flamme qui se dégage, touche l’axe de la terre – celle-ci tremble : montagnes, villes, bourgs et villages avec leurs habitants sont ensevelis. La mer, les fleuves et les nuages sortent de leurs frontières, débordent, inondent et emportent avec eux dans un tourbillon maisons et gens en nombre incalculable ; c’est la purification du monde pour le péché dans lequel il est plongé. La haine, l’ambition provoquent la guerre destructrice ! Puis je sentis, parmi les battements accélérés de mon cœur et dans mon esprit, l’écho d’une voix douce qui disait : “ Dans le temps, une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte, catholique, apostolique. Dans l’éternité, le Ciel ! ” Ce mot Ciel remplit mon âme de paix et de bonheur, de telle sorte que presque sans m’en rendre compte, je restai à répéter longtemps : “ Le Ciel ! Le Ciel ! ” Dès que se fut évanouie la grande force du surnaturel, j’allai écrire et je le fis sans difficulté, le 3 janvier 1944, à genoux, appuyée sur mon lit qui me servait de table. »

« COMME UNE FLAMME »

Le 13 octobre 1917, au cœur de la Première Guerre mondiale, si le soleil avait poursuivi sa chute au-dessus de la Cova da Iria jusqu’à « l’axe de la terre », il l’aurait pulvérisée. Mais, ô miracle ! il est remonté à sa place, annonçant le retour de la paix.

Le 3 janvier 1944, sœur Lucie, l’esprit « inondé par une mystérieuse lumière qui est Dieu », revoit ce qu’elle a déjà vu le 13 juillet 1917, dans cette troisième partie du “ Secret ” qu’elle va enfin parvenir à rédiger sur l’ordre de la Très Sainte Vierge : « Nous vîmes à gauche de Notre-Dame, un peu plus haut, un Ange avec une épée de feu à la main gauche ; elle scintillait, émettait des flammes qui paraissaient devoir incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de l’éclat que, de sa main droite, Notre-Dame faisait jaillir vers lui ; l’Ange, désignant la terre de sa main droite, dit d’une voix forte : “ Pénitence, Pénitence, Pénitence ! ” »

La nouveauté dans la vision qui précède ce texte est que la main droite de Notre-Dame n’éteint plus la flamme qui se dégage de « la pointe de la lance » pour ébranler l’axe de la terre : celle-ci tremble ; « montagnes, villes, bourgs et villages avec leurs habitants sont ensevelis... C’est la purification du monde pour le péché dans lequel il est plongé. La haine, l’ambition provoquent la guerre destructrice. » Parce qu’on n’a pas fait “ Pénitence ”...

Le texte du “ secret ” proprement dit ne mentionne qu’une « grande cité à moitié en ruine », à moitié seulement. Le « tourbillon » ne l’a donc pas emportée. Et même, le Saint-Père la traverse, « à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de douleur et de peine, priant pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ». Cette « grande ville à moitié en ruine » est « l’Église sainte, catholique, apostolique », la seule qui demeure « dans le temps ». Traversée par le Saint-Père qui prie « pour les âmes des cadavres qu’il trouve sur son chemin », victimes du séisme qui a emporté « dans un tourbillon maisons et gens en nombre incalculable ».

Lorsque le pape François consacre enfin la Russie, il y a exactement un an, sa prière ne contient aucune mention de la dévotion réparatrice :

« Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix. »

Il nous faut bien reconnaître ce qui manque à la Consécration prononcée par le Saint-Père, au moment où, pour la deuxième fois, « Dieu va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père », comme en avertissait Notre-Dame dans la deuxième partie du secret, le 13 juillet 1917, en précisant même la date, plus de vingt ans à l’avance : « sous le règne de Pie XI ».

La désobéissance de Pie XI mérita la Deuxième Guerre mondiale.

Le pape François a bien consacré la Russie au Cœur Immaculé de Marie, que Notre-Dame est venue demander à Tuy en 1929, mais il n’a pas parlé de communion réparatrice des premiers samedis que Notre-Dame était venue demander à Pontevedra en 1925.

Le “ miracle ” attendu de la Consécration prononcée par le Saint-Père le 25 mars 2022 n’a donc pas pu nous être accordé, alors que toutes les conditions en étaient réunies. Moscou et Kiev étaient prêts à accepter un cessez-le-feu, Poutine consentant à retirer sa demande de démilitarisation de l’Ukraine, tandis que Zelensky renonçait à rejoindre l’Otan. Toutes les négociations ont été brisées le 1^er avril 2022, les autorités ukrainiennes accusant l’armée russe d’avoir tué des civils dans la banlieue de Kiev à Boutcha. C’était encore une victoire de Satan, menteur et homicide, contre la Reine de la Paix.

Frère Bruno de Jésus-Marie