Il est ressuscité !

N° 242 – Avril 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


« Récitez le chapelet tous les jours. »

Les mystères douloureux du Rosaire (II)

DE L’ARRESTATION À LA FLAGELLATION

POUR tenir compagnie à notre Mère du Ciel, en  esprit de réparation des péchés commis contre son Cœur Immaculé, comme Elle l’a demandé à sœur Lucie à Pontevedra, continuons à méditer les mystères douloureux de notre Rosaire.

Deuxième mystère douloureux : la flagellation, cruelle torture que Jésus a voulu subir au cours de cette Passion où il dirige tout, en plus de la mort infâme que les juifs voulaient lui infliger.

Au terme de sa vie publique, quand l’Heure qu’il redoutait – et désirait ! – fut venue, Jésus a obéi à son Père en se revêtant des péchés de tous les hommes, afin d’en souffrir le châtiment, qu’il ne méritait pas, pour en obtenir le pardon que lui seul pouvait mériter. Dès lors, devenu Prêtre et Victime de son propre sacrifice d’expiation offert pour les crimes du monde entier, il consent, et même aspire, à toutes les souffrances et humiliations, afin de réparer pour nous, pauvres pécheurs, âmes pécheresses.

Cette résolution de son Sacré Cœur l’a mené à se livrer entre les mains de ses ennemis, tandis que ses disciples l’abandonnaient. La Vierge Marie, Elle, est unie plus que jamais au Cœur de son Divin Fils, Époux et Roi. Elle aussi, s’est offerte comme victime innocente pour subir le châtiment de nos péchés, et elle souffre terriblement, séparée de son Jésus en cette heure si sombre, dans la solitude du Cénacle, certainement avec Marie-Madeleine. Saint Jean la renseignait sur le déroulement du procès, mais elle était surtout unie à toutes les souffrances rédemptrices de Jésus par l’Esprit-Saint qui demeure dans son Cœur Immaculé.

À Géthsémani, quand Jésus se livra à la troupe qui venait l’arrêter, « la cohorte, le tribun et les gardes des Juifs se saisirent de lui et le lièrent. Ils le menèrent d’abord chez Anne ; c’était en effet le beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là » (Jn 18, 12-13).

Cette famille accaparait le souverain pontificat en collaborant avec les autorités romaines ; c’était des gens avares, cupides, ambitieux, connus et haïs de tout le peuple de Jérusalem.

« Or Simon-Pierre suivait Jésus, ainsi qu’un autre disciple [c’est Jean l’évangéliste !]. Ce disciple était connu du grand prêtre et entra avec Jésus dans la cour du grand prêtre, tandis que Pierre se tenait près de la porte, dehors. L’autre disciple, celui qui était connu du grand prêtre, sortit donc et dit un mot à la portière et il fit entrer Pierre. La servante, celle qui gardait la porte, dit alors à Pierre : N’es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ?  Lui, dit : Je n’en suis pas.  Les serviteurs et les gardes, qui avaient fait un feu de braises, parce que le temps était froid, se tenaient là et se chauffaient. Pierre aussi se tenait là avec eux et se chauffait. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. »

Anne n’a, en fait, aucune autorité légitime.

« Jésus lui répondit : C’est au grand jour que j’ai parlé au monde, j’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple où tous les Juifs s’assemblent et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Demande à ceux qui ont entendu ce que je leur ai enseigné ; eux, ils savent ce que j’ai dit.  À ces mots, l’un des gardes, qui se tenait là, donna une gifle à Jésus en disant : C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ?  Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ” » Parole immortelle, d’une souveraine majesté, qui juge le valet et le maître.

« Anne l’envoya alors, toujours lié, au grand prêtre, Caïphe. Or Simon-Pierre se tenait là et se chauffait. Ils lui dirent : N’es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ?  Lui le nia et dit : Je n’en suis pas.  Un des serviteurs du grand prêtre, un parent de celui à qui Pierre avait tranché l’oreille, dit : Ne t’ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? ” » (Jn 18, 15-26) « Mais il se mit à jurer avec force imprécations : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. ” » (Mc 14, 71) « Et le Seigneur, que les soldats emmenaient chez Caïphe en passant par cette cour, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : Avant que le coq ait chanté aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois.  Et, sortant dehors, il pleura amèrement. » (Lc 22, 61-62)

Pensons à la peine que ce reniement cause au Cœur de Jésus, et à sa très Sainte Mère, toute unie à lui dans sa solitude du Cénacle.

Notre-Seigneur a voulu que nous ayons le récit des outrages et ingratitudes qu’il a endurés durant sa vie terrestre, pour que nous comprenions ce qu’il souffre aujourd’hui, notamment de la part de nos “ grands prêtres ” et des successeurs de Pierre, qui offensent ainsi le Cœur Immaculé de Marie par leur reniement de l’autorité maternelle de son Cœur Immaculé.

Jésus a passé le reste de la nuit, c’est-à-dire les premières heures de ce mercredi saint, 5 avril de l’an 30, dans la prison du palais de Caïphe. « Et quand il fit jour, le Conseil des Anciens du peuple s’assembla, grands prêtres et scribes. » (Lc 22, 66)

Première séance du sanhédrin. La sentence est déjà décidée, mais il faut donner à cet assassinat une apparence de légalité. Et pour décrédibiliser Jésus aux yeux de la foule, il faut trouver un motif de condamnation strictement juif, tiré de la Loi mosaïque.

« Or, les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir et ils n’en trouvaient pas. Car plusieurs déposaient faussement contre lui et leurs témoignages ne concordaient pas [...]. Se levant alors au milieu, le Grand Prêtre interrogea Jésus : Tu ne réponds rien ? Qu’est-ce que ces gens attestent contre toi ?  Mais lui se taisait et ne répondit rien. » (Mc 14, 55 ; 60-61)

Jesus autem tacebat. Il a pris sur lui nos péchés, il voit tournée contre lui l’indignation que nos crimes suscitent en notre très chéri Père Céleste, et il veut en souffrir le châtiment. L’Inconnu de l’exil l’avait annoncé six siècles auparavant : « Affreusement traité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche. Comme un agneau conduit à la boucherie, comme devant les tondeurs une brebis muette et n’ouvrant pas la bouche. » (Is 53, 7)

« De nouveau le Grand Prêtre l’interrogeait, et il lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Béni ? ” – “ Je Suis, dit Jésus [comme Yahweh à Moïse dans le désert de Madian], et vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. ” »

Jésus rompt son silence pour témoigner de sa Divinité, de son union à Dieu son Père qui l’envoie, et de son pouvoir pour exercer le jugement de la terre. C’est le sens de cette référence à la vision du Fils de l’homme, du prophète Daniel. Il sera donc condamné pour avoir rendu témoignage à la Vérité, qui était pourtant attestée pour ses contemporains par les œuvres de son ministère public, et la prédication de son Précurseur, Jean le Baptiste.

« Alors le Grand Prêtre déchira ses tuniques et dit : Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème ; que vous en semble ?  Tous prononcèrent qu’il était passible de mort. » (Mc 14, 55-64)

« Ô Jésus, écrivait notre Père dans son Chemin de Croix, la Justice bafouée, la Vérité trahie, la sainteté blasphémée, la pureté souillée par ce jugement des hommes crient en Vous à cette heure, mais vous contenez et renfermez en votre Sacré-Cœur cette violente émotion, ne laissant paraître que la soumission du Créateur à sa créature, du Maître à ses esclaves, du Roi à ses ennemis, acceptant notre injustice pour consommer toute justice. Mystère d’anéantissement. J’adore votre Cœur outragé dans cette Passion où l’Amour seul vous conduit. »

Ô sainte et douloureuse Vierge Marie, notre Mère, à qui saint Jean dut faire connaître cette sentence, nous adorons votre Cœur Immaculé transpercé par cet outrage. Nous vous aimons, nous vous admirons de n’avoir pas voulu être consolée, d’avoir même mortifié votre désir de consoler votre Jésus, pour le salut des pécheurs que nous sommes.

Le verdict prononcé, les sanhédrites devaient attendre le jour suivant pour rendre la sentence de mort, et l’exécuter. Jésus passa donc la fin de cette journée du mercredi, et la nuit qui s’ensuivit, dans les prisons juives du Temple, ce qui émouvait beaucoup notre Père.

En effet, saint Luc relate les traitements qu’il y subit : « Les hommes qui le gardaient le bafouaient et le battaient ; ils lui voilaient le visage et l’interrogeaient en disant : Fais le prophète ! Qui est-ce qui t’a frappé ?  Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres injures. » (Lc 22, 63-65)

Le lendemain, jeudi 6 avril, au matin, « les grands prêtres préparèrent un conseil avec les anciens, les scribes, et tout le Sanhédrin [afin de livrer Jésus aux Romains, dont ils ont besoin pour le crucifier] ; puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. » (Mc 15, 1) Notre Père a magnifiquement expliqué les dialogues entre Notre-Seigneur et le gouverneur romain, dans son commentaire de l’Évangile de saint Jean.

« Pilate sortit donc au-dehors, vers eux. » En “ sortant ”, Pilate affronte le tumulte déchaîné contre Jésus pour le faire mourir.

« Et il dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?  Ils lui répondirent : Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. ” » (Jn 18, 29-30)

Jésus, un malfaiteur ? Le mensonge est monstrueux ; il s’aggrave d’un mépris non déguisé pour la justice romaine : loin d’en appeler à celle-ci, ils sont déjà résolus à mettre le Christ à mort et ils chargent le représentant de César d’exécuter leur sentence. D’avance, Jésus est condamné.

« Pilate leur dit : Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre Loi.  Les juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort ”, afin que s’accomplît la parole qu’avait dite Jésus, signifiant de quelle mort il devait mourir. » (Jn 18, 31-32)

À trois reprises, Jésus a annoncé qu’il lui faudrait être « élevé » – sous-entendu : en croix –, afin d’  « attirer tout à Lui ». Ainsi, depuis le commencement, Jésus sait qu’il doit souffrir et mourir sur la Croix. Il le veut parce que c’est la volonté de son Père. Donc, la ruse et le faux témoignage des juifs servent à l’accomplissement du dessein divin. D’un bout à l’autre de cette Passion, Jésus demeure le maître de sa propre vie : « On ne me l’ôte pas, je la donne de moi-même », a-t-il dit (Jn 10, 18).

« Alors Pilate entra de nouveau dans le prétoire. » Se détournant du monde ennemi, le Romain se trouve confronté au mystère de Jésus, un secret que le monde ne peut atteindre. Jean était encore là, pour tout voir, tout entendre, tout raconter à la Vierge Marie, et puiser dans son Cœur Immaculé l’enthousiasme, l’admiration pour Jésus dont témoigne son récit de la Passion.

« Pilate appela Jésus et dit : Es-tu le Roi des juifs ? ” »

La question suppose connues les accusations des Juifs, rapportées par saint Luc : « Nous avons trouvé cet homme mettant le désordre dans notre nation, et empêchant de payer les impôts à César et se donnant pour Christ Roi. »

Mais à la question précise, juridique, du Gouverneur romain, Jésus répond calmement, par la révélation de son mystère :

« “ Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes gens se seraient battus pour qu’on ne me livre pas aux juifs. Mais ma royauté ne vient pas d’ici [...]. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.  Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? ” »

Pilate est attiré par le mystère d’une royauté qui n’est pas de ce monde, tout en s’exerçant en ce monde : une royauté universelle, devant laquelle tous les rois et tous les empereurs peuvent donc s’incliner, mais qui ne les supplantera pas.

Sa réponse montre que Pilate entrevoit ce mystère qui le dépasse, en futur disciple des Apôtres. Mais Jésus ne répond rien, ou plutôt : il a déjà répondu en affirmant qu’il est Roi de tous ceux qui cherchent la Vérité, comme les millions de Romains répandus dans le monde connu, en attente d’une religion plus parfaite que leurs religions à “ mystères ”. La Vérité, c’est Lui. Il leur tend les bras ; en la personne de Pilate, représentant de César, il leur ouvre déjà son Cœur. Mais le Saint-Esprit n’a pas encore été donné ; l’heure n’est pas encore venue de faire la confidence que le Sacré-Cœur de Jésus brûle de faire à ce Romain. Mais que son Sacrifice vienne, et il pourra faire connaître à ce monde en attente toute la Vérité !

« Et, sur ce mot, Pilate sortit de nouveau et alla vers les Juifs. Et il leur dit : Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. ” » (Jn 18, 31-38)

Saint Luc raconte qu’à ce moment-là, Pilate envoya Jésus devant Hérode, puisque l’accusé était Galiléen. Mais Notre-Seigneur ne répondant rien à ses interrogations, Hérode le renvoya donc au Gouverneur romain, après l’avoir traité avec mépris et bafoué (Lc 23, 8-12)

« À chaque Fête, Pilate relâchait un prisonnier, celui que les juifs demandaient. Or, il y avait en prison le nommé Barabbas, arrêté avec les émeutiers qui avaient commis un meurtre dans la sédition. La foule étant montée se mit à demander la grâce accoutumée. » (Mc 15, 6-8)

Si la foule prend une telle initiative, ce ne peut-être que parce qu’elle a acclamé Jésus quatre jours plus tôt, et désire sa libération. Pilate l’a bien compris, il saisit cette occasion de relâcher cet homme qui l’impressionne tant :

« Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?  Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Cependant, les grands prêtres excitèrent la foule à demander qu’il leur relâchât plutôt Barabbas. » Hélas ! Cœurs versatiles, craignant leurs chefs corrompus...

« Pilate, prenant de nouveau la parole, leur disait : Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ?  Mais eux crièrent de nouveau : Crucifie-le ! Et Pilate de leur dire : Qu’a-t-il donc fait de mal ?  Mais ils n’en crièrent que plus fort : Crucifie-le !  Pilate alors, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas. » (Mc 15, 9-15)

« Quant à Jésus, il le fit flageller. » (Jn 19, 1)

Pilate espère satisfaire la haine des juifs en ordonnant le châtiment que le droit romain prescrivait pour tout présumé coupable, comme une demi-mesure afin de le libérer le lendemain. Hélas... C’est surtout Jésus qui dirige tout dans cette cruelle passion, Il a voulu souffrir ce supplice pour expier nos péchés et nous sauver.

Personne n’avait imaginé l’ignominie de cette flagellation, avant que le Saint Suaire ne nous en montre les stigmates. Peut-être le laconisme des évangélistes s’explique-t-il par l’horreur que leur inspirait le souvenir de ce supplice infligé à Jésus.

Le condamné était entièrement dévêtu... Un ou deux bourreaux se sont acharnés contre lui, le frappant sur tout le Corps avec le flagrum, fouet romain constitué d’un manche et de deux ou trois lanières lestées de petits haltères en plomb. Les coups pleuvent : sur les épaules, le dos, les reins, les cuisses, les mollets, et aussi par devant ; la poitrine et la face antérieure des jambes. La peau de Notre-Seigneur, fragilisée par la sueur de sang de l’agonie, se fend sous le coup des balles de plomb, et commence à se détacher et pendre en lambeaux. Tandis que les lanières des fouets laissent de longues traces livides, innombrables, qui marquent l’ensemble du corps. La flagellation a entraîné la plus grave hémorragie subie par Jésus, renouvelée à chaque fois que sa tunique lui est arrachée par les soldats.

La Vierge Marie savait que Jésus se livrait à ce supplice, et Elle qui ne faisait pour ainsi dire qu’un cœur et qu’un corps avec lui, ressentait tous les coups de fouet qui l’ensanglantaient. Elle en sentait la commotion nerveuse, morale, spirituelle. Toute cette Passion a été sa Compassion, que nous voudrions partager par notre dévotion réparatrice, en relisant avec Elle le Quatrième poème du Serviteur souffrant, au chapitre 53e d’Isaïe qu’elle connaissait bien et qui prophétisait les supplices endurés par Jésus cinq cents ans à l’avance :

« Sans beauté ni éclat (nous l’avons vu) et sans aimable apparence, objet de mépris et rebut de l’humanité, homme de douleurs et connu de la souffrance, comme celui qui nous cachait sa face, il était méprisé et déconsidéré.

« Or c’étaient nos souffrances qu’il supportait et nos douleurs dont il était accablé [...]. Il a été transpercé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et c’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris. »

Alors, comme fruit de ce deuxième mystère douloureux, prenons la résolution de ne plus offenser Dieu Notre-Seigneur, pour ne plus causer de peine au Cœur Immaculé de Marie, et tâchons de les consoler, en offrant nos petits sacrifices et en mortifiant nos sens. Ainsi-soit-il !

frère Bruno de Jésus-Marie.