Il est ressuscité !

N° 256 – Juin 2024

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Objectif Fatima

LES années passant, la  tendance s’installe, s’accentue, s’impose : à la CRC, il n’y en a plus que pour Fatima. Les logia de frère Bruno en sont tout imprégnées ; nos réunions ont pour objet principal la dévotion réparatrice ; dans nos pèlerinages, les bannières bleues du Cœur Immaculé de Marie remplacent nos drapeaux rouges !

« Non que la CRC disparaisse devant Fatima, expliquait notre Père, il y a trente ans déjà. Au contraire, Elle est en nous l’indispensable fondement de notre entreprise. Cela va sans dire, et encore mieux en le disant : Ce sont nos convictions  100 % CRC , qui motivent notre écoute de Fatima, notre mobilisation au service de Marie au Cœur Immaculé. Que nos communs adversaires le constatent avec déplaisir ne change rien à ce qui est : la CRC et la fidélité entière à la cause de Fatima vont de pair, et il n’y a point d’autre accord aussi parfait que celui-là. »

Quelles que soient nos activités, nos esprits se tournent ainsi vers Fatima et spécialement pendant ce mois de juin si riche en processions. Par exemple, le dimanche 2 juin, solennité de la Fête-Dieu, frère Bruno, en nous rappelant les enseignements de notre Père, l’abbé de Nantes, sur le Cœur eucharistique de Jésus et Marie, nous en montra l’illustration merveilleuse dans ces interventions du Ciel. Depuis l’apparition de l’Ange du Cabeço donnant la communion aux trois pastoureaux, jusqu’à la grandiose théophanie trinitaire, eucharistique et mariale de Tuy, en 1929, en passant par la demande de la communion réparatrice à Pontevedra, en 1925, Notre-Dame de Fatima se manifeste comme la Médiatrice de notre Pain célestiel.

Une semaine plus tard, nous solennisions la fête du Sacré-Cœur. Si c’est à Magé que nos amis avaient été les plus nombreux pour célébrer le Saint-Sacrement, cette fois-ci, c’est à la maison Saint-Joseph qu’afflua la foule. Ce ne fut pas une mince affaire pour nos sœurs que de gérer quatre-vingt-dix enfants, qui jetant des pétales sur le passage de Jésus-Hostie, qui brandissant martialement une bannière ! Moyennant quoi, ce fut au dire de tous la plus belle procession qui fut jamais.

Frère Bruno nous prêcha ce jour-là sur le plus ardent et le plus tendre désir du Sacré-Cœur, révélé par sa Mère le 13 juin 1917 : « Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé ». Mais le démon n’en veut pas et dresse mille obstacles... ecclésiastiques ! dont le premier fut l’opposition du curé de Fatima, semant un trouble affreux dans l’âme de la pauvre Lucie : « Cela pourrait être une tromperie du démon. » Un siècle plus tard, le cardinal Fernandez use de la même arme du doute et de la confusion en excluant désormais de juger de la surnaturalité des miracles et apparitions. Quel outrage pour la Reine des Cieux qui prend la peine d’intervenir dans nos temps si périlleux, pour nous sauver des châtiments temporels et éternels mérités par notre apostasie !

Certes, il faut réfuter, clarifier, mais aussi, et de plus en plus, réparer, consoler notre Mère du Ciel, donner l’exemple de notre obéissance à ses volontés, de façon éclatante. Comment donc ? Notre frère prieur nous l’annonça le soir du 12 juin, pour lancer notre procession en l’honneur de Notre-Dame de Fatima : en nous rendant en pèlerinage à Fatima et Pontevedra pour le centenaire de la révélation de la dévotion réparatrice à son Cœur Immaculé (10 décembre 1925). Depuis la publication des nouvelles normes de discernement du dicastère pour la doctrine de la Foi, un tel message ne peut plus être reconnu par l’Église ! Qu’importe, nous irons, « en vue de rappeler au Ciel qu’on n’oublie pas sur la terre ce qu’Il a daigné nous révéler et nous demander de faire et d’espérer, comme aussi, de rappeler à la terre que les avertissements du Ciel sont toujours actuels, et qu’il devient très urgent de leur donner les suites qui conviennent » (CRC no 312, mai 1995).

Ce n’est pas tout. Toujours déçus par la forfaiture de la hiérarchie ecclésiastique et du Saint-Père lui-même, qui refuse depuis onze ans d’écouter les suppliques de frère Bruno, il nous faut changer de stratégie. Plutôt que d’attaquer de front, opérer une manœuvre de contournement, aller à Fatima pour atteindre plus sûrement Rome, consoler le Cœur Immaculé de Marie pour qu’elle triomphe elle-même du cœur du Pape.

Ainsi notre pèlerinage prend-il l’allure d’une Croisade militaire. Sans même attendre tous les détails pratiques d’une telle opération, notre résolution d’y participer, inscrite dans nos cahiers phalangistes et bientôt dans nos agendas, remarquée par notre Mère du Ciel, la console et nous mérite dès aujourd’hui les grâces nécessaires pour nous y préparer assidûment !

En 1996, notre Père jugeait que la conjoncture périlleuse de la France et du monde rendait nécessaire notre pèlerinage à Fatima. De même, les Actualités du mois, expliquées par frère Michel, nous plongent-elles dans une angoisse que seul peut apaiser le recours au Cœur Immaculé de Marie.

LA CHUTE D’EMMANUEL DE GAULLE

Le 6 juin 2024, sa gloire était au zénith. Il présidait parmi vingt-quatre chefs d’État et de gouvernement les commémorations du débarquement de Normandie et Zelenski, le Churchill ukrainien, le saluait comme le leader de l’Europe ! Tandis que le président français aiguillonne sans cesse ses homologues vers une intervention directe en Ukraine, l’Occident venait précisément de gravir une nouvelle étape dans son escalade diplomatique et militaire contre la Russie. Le 23 mai, un radar stratégique du système de dissuasion nucléaire russe avait été attaqué et, quelques jours plus tard, la plupart des pays de l’Otan avaient autorisé l’Ukraine à frapper le sol russe avec les armes qu’ils lui fournissent.

On comprend que les États-Unis poussent l’Europe à poursuivre une guerre si favorable à leur complexe militaro-industriel. Mais quand on considère les dizaines, les centaines de milliers de morts qui jonchent le sol ukrainien, on est épouvanté par les ardeurs bellicistes de nos chefs politiques et militaires.

Sur le plan intérieur aussi, la République convoie la guerre civile, comme le mettent crûment en lumière les troubles de Nouvelle-Calédonie. Frère Michel nous en rappela l’analyse par notre Père en 1985 (cf. Actualités du 17 janvier 1985, disponibles sur notre site de VOD), qu’il compléta par l’étude des péripéties ultérieures. Le malheur de la Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas la colonisation, mais la démocratie !

L’administration coloniale républicaine n’a eu de cesse qu’elle n’ait ruiné l’œuvre admirable des missionnaires, dressé les uns contre les autres indigènes et Européens, brimant ou flattant les Canaques au gré des vents contraires de la démagogie démocratique. Notre frère retraça la suite de mesures exorbitantes adoptées par les dirigeants de la Ve République en vue d’abandonner cette terre française. Tandis que la gauche veut priver la Nouvelle-Calédonie de la France et lui laisser le chancre démocratique, que la droite entend défendre la souveraineté française, mais donner encore plus de démocratie, l’abbé de Nantes expliquait qu’il n’y a d’autre solution pour sauver l’île que de lui garder la France et de la guérir de la démocratie ! « Et nous sommes dans le même bateau, concluait-il, nous les Français de métropole et eux les Français de Nouvelle-­Calédonie, car nous crevons du même mal. Ce qui nous empêche de nous enrichir et de prospérer, ce n’est pas la gauche, ce n’est pas la droite, ce n’est pas l’immigration, c’est la démocratie, la religion démocratique, les droits de l’homme. »

Or, la dernière célébration du culte républicain a renversé l’idole de Jupiter ! Les élections européennes du 9 juin ont pris l’allure d’un référendum anti-Macron, au profit du Rassemblement national. Humilié, mais non pas encore terrassé, le président a donc décidé de jouer son va-tout, de dissoudre l’Assemblée nationale, espérant contraindre tous les autres partis à faire bloc derrière lui afin de « barrer la route au fascisme » !

Pour notre part, ce n’est pas sans un grand soulagement que nous avons appris la nouvelle, car l’Assemblée a emporté avec elle au shéol son infernal projet de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté.

Dans la confusion qui en résulte, les calculs et magouilles électorales précipités par la surprise et l’imminence de ces nouvelles élections législatives, frère Bruno et frère Michel affirment la priorité de faire barrage à Macron et à l’extrême-gauche : « Nous voterons donc pour le Rassemblement national, en ayant bien à l’esprit que c’est pour mettre un coup de frein au mondialisme de Macron et à sa politique de destruction de la France, à la loi sur l’euthanasie et à notre engagement en Ukraine. Mais pour le reste, nous ne nous faisons aucune illusion sur le RN. »

Même si l’essentiel du pays réel, écœuré par Macron, a voté pour le Rassemblement national, sa victoire provoquerait de graves troubles sociaux, sans laisser augurer le moindre retour à l’ordre catholique, Marine Le Pen ayant consciencieusement “ endiabolisé ” son parti afin de parvenir au pouvoir.

Heureusement, l’exhortation de l’Ange du Portugal au sacrifice et à la réparation répond à nos inquiétudes et nous prépare déjà à notre pèlerinage de 2025 : « De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. »

frère Guy de la Miséricorde.