16 FÉVRIER 2020
Comment devenir disciple de Jésus ?
SAINT Matthieu dans le chapitre 5e de son Évangile que l’Église nous donne à méditer en ce 6e dimanche ordinaire nous rappelle toutes les exigences de la Loi évangélique, opposée à cette vague religion qui laisse l’homme livré au mensonge de la société mauvaise du monde païen qui l’entoure et esclave des tyrannies de Satan. Jésus-Christ, qui est le Fils de Dieu fait homme, nous montre où est le vrai bonheur.
Pour y atteindre, il faut prendre sa croix et la porter chaque jour ; il faut se renoncer. Notre-Seigneur recommande la pureté négative, l’ascèse, c’est-à-dire le retranchement des choses qui sont pour nous occasion de péché : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le au loin, car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. » C’est difficile, mais c’est la vérité de Dieu.
En faisant mienne cette vérité de Dieu, je fais plaisir à Dieu. Non seulement je me réalise selon la volonté de Dieu, mais en même temps, je plais à Dieu par mon obéissance. Tandis que le malheureux qui se libère de l’Église en croyant parvenir par ses propres forces au bonheur, manque son bonheur et, deuxièmement, fait injure à Dieu !
Je voudrais tout de même que le Pape et les évêques, de temps en temps, nous disent que le péché est une injure à Dieu. C’est une injure à l’homme, une blessure que l’homme se fait à lui-même puisque, en croyant aller à son bonheur, il fait son malheur. C’est vrai ! Mais, deuxièmement, en voulant faire son bonheur contre la loi de Dieu, non seulement il fait son malheur mais il fait injure à Dieu. Comme Adam et Ève au Paradis qui ont désobéi à Dieu, se sont révoltés contre Lui, sont tombés dans le péché. Ce péché est autre chose qu’un échec, il est plutôt une injure à Dieu impardonnable, car il faut que le Sang du Christ coule pour le racheter.
Alors, je préfère la prédication des Évangélistes et de l’Église de toujours : suivez l’Évangile, obéissez aux préceptes de Jésus-Christ ! C’est l’amour, oui, mais c’est l’amour selon Dieu et cela s’appelle la charité. C’est le pardon des injures, c’est le renoncement à soi-même pour le service des autres. Oui, c’est vrai, je me réalise moi-même, je m’épanouis moi-même mais à condition d’avoir une métaphysique qui soit conforme à la métaphysique chrétienne. Le service des autres n’est pas la recherche de son épanouissement personnel dans l’absolu !
C’est en donnant ma vie pour les autres que je me réalise le mieux ! Mais sans le Christ et l’Église, je ne l’aurais jamais su ! Donc, le Christ et l’Église me révèlent mon véritable moi, définissent la véritable voie de mon bonheur et, en suivant cette définition, en voulant me réaliser selon ce que mon Père céleste veut de moi, je lui plais énormément, j’entre en relation avec lui, ce sera mon bonheur éternel.
Comment le pourrai-je par mes propres forces ? Il faut que nous recevions la grâce du Christ. Donc, non seulement Jésus s’est incarné pour nous montrer le modèle de l’humanité véritable et surnaturelle et nous entraîner à sa suite comme des disciples, mais il a répandu son Sang pour nous donner la force de le suivre.
Ah ! tout humanisme à ce moment-là est dépassé, il n’y a plus que le mysticisme de la Croix. Il faut premièrement que nous nous approchions humblement des sacrements pour recevoir cette grâce qui découle du Christ dans ses membres par la médiation de la Très Sainte Vierge, que nous devenions débiteurs de Jésus, notre Sauveur et de la Vierge Marie, notre Corédemptrice.
Telle est notre religion catholique ! Cette religion par laquelle je reçois la force de Dieu, je me nourris de Dieu dans l’Eucharistie. Ensuite, il faut que je marche. À ce moment-là, ce n’est pas seulement de recevoir les sacrements, mais c’est de participer à la Croix du Christ en portant ma croix moi-même. Alors, la vie est bouleversée, la vie change de sens, ce n’est plus un humanisme, c’est une mystique. Je ne cherche plus à me réaliser. Je reçois l’appel à une vie future que le Christ simplement nous révèle, nous montre par son Ascension et sa glorification, et par l’Assomption de la Très Sainte Vierge.
Alors je veux tout sacrifier ici-bas, tout perdre ici-bas pour conquérir ce bonheur éternel. Notre religion est admirable, elle est vraiment divine, vraiment réelle ! Ce ne sont plus des mythes. Nous-mêmes, nous devenons membres de l’Église, associés au Christ comme l’épouse à l’époux, comme le corps à son Chef, dit saint Paul. Merveille de transfiguration de l’homme dès ici-bas. Vous voyez la grandeur de ce mystère ! Et quand vous l’aurez compris, vous tomberez à genoux, vous adorerez Jésus-Christ et vous ne voudrez plus jamais en être séparés !
abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 2 octobre 1983 : La joie d’être catholique