18 DÉCEMBRE 2022
En l’honneur de la bienheureuse
et toujours Vierge Marie
GLOIRE à Vous, ô Marie, inestimable, précieuse Chair en laquelle le Verbe divin s’est fait homme, Créature miraculeuse à la jonction des deux infinis, de la grandeur divine et de l’humaine pauvreté. Vous êtes ma Sœur par l’humain lignage que Jésus racheta de son sang. Vous êtes ma Mère par l’enfantement nouveau de la grâce, vous êtes ma Fille dans l’indicible humilité qui vous agenouille aux pieds du prêtre le plus misérable pour baiser ses mains consacrées.
Non, le Prophète n’a pas menti qui annonçait merveille plus belle que toutes, une Vierge qui devait concevoir et enfanter l’Emmanuel. Non, les Évangélistes ne nous trompaient pas dans leurs récits enchanteurs de l’Annonciation et de la Nativité où tout est dit par le menu pour notre joie. Non, les splendeurs de toutes les liturgies de l’Orient et de l’Occident ne dépassèrent pas la vérité en vous adressant leurs louanges comme à la très pure, l’inviolable, l’Immaculée, toujours Vierge et très Sainte Mère de Dieu. Non, les saints, toute la cohorte des cénobites et des vierges, n’ont pas erré en fondant leur vie plus angélique qu’humaine sur votre doux exemple, eux qui coururent dans le sillage de votre féconde virginité devenue la plus chaste maternité.
Non, non, non, la sainte Église ne m’a pas trompé en me donnant pour modèle votre admirable compagnon, saint Joseph, votre époux bien-aimé, et en me recommandant de remplir mon cœur de vos vertus, ô Marie, ô Toute Pure, pour courir à l’encontre de la chair, du monde et du démon, sans détresse, sans lassitude, sur le chemin du Ciel.
Le Père vous a aimée d’un amour jaloux, dès le premier instant de votre conception, détournant avec toute puissance l’aiguillon du péché, du désordre et du châtiment. Le Fils vous a élue et ornée de grâces, désirant d’un grand désir prendre chair en vos entrailles et se nourrir de votre sang. L’Esprit-Saint vous fut envoyé par le Père et le Fils en cette mission d’amour pour embraser et sanctifier sans mesure votre esprit et votre cœur, afin que votre saint corps produise à l’heure dite la cellule unique que l’âme du Seigneur devait faire sienne.
Je jubile à la pensée de cet embrassement des trois divines Personnes vous tenant intimement unie dans un chaste et triple baiser, ô Femme en laquelle s’est formé le fruit de vie qui n’a d’autre Père que Dieu !
C’est pourquoi vous êtes en toute vérité aujourd’hui encore et pour toujours LA VIERGE que chantent les siècles et que louent les chœurs des anges. Toute virginité s’enracine en celle de votre Fils et en la vôtre. Toute maternité s’efforce de retrouver quelque participation de celle qui fut votre gloire unique. Plus que toutes, la maternité spirituelle de l’Église continue votre engendrement du Christ, de l’Annonciation à la Nativité, et de la Passion à la Pentecôte ; car le Christ Fils de Dieu a donné à tous ses frères de renaître comme il est né de Vous, non du mélange des sangs, non de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu (Jean 1, 13).
Ah ! que nul ne touche à ce mystère, ne doute de ce miracle. Que nul ne rompe d’une seule pensée injurieuse la certitude limpide de votre enfantement virginal. Y toucher, c’est le violer, c’est atteindre nos vies en leur source, et frapper de mort toutes nos renaissances spirituelles ! Cela ne sera pas, cela ne sera jamais. La sainte Église ne sera pas longtemps en déshérence, privée de Pasteurs vigilants et de saints Docteurs. La sainte Église ne tardera plus longtemps à définir infailliblement votre Virginité Perpétuelle, ô Marie. Car il est écrit de l’Adversaire que Vous lui écraserez la tête.
Abbé Georges de Nantes
Extraits de la Page Mystique n° 52, Noël 1972