8 DÉCEMBRE 2022 - IMMACULÉE CONCEPTION

Aimer la Vierge Marie
est une grâce d’élection

POUR vaincre le Diable, échapper au monde, garder la pureté de la chair et l’humilité de l’âme, l’ardeur du cœur, un seul recours : l’Immaculée Conception, la Vierge Marie, la Mère admirable, la Mère du Bel Amour, la Vierge aimée de Dieu, Marie au Cœur Immaculé. La liturgie de ce 8 décembre nous parle de la Vierge Marie comme étant la première créature, décidée, réalisée dans la pensée et dans l’œuvre de Dieu dès le premier jour de la création, adjutrice de Dieu dans sa création de l’univers, assistant à toute cette création et à toute cette histoire de l’humanité, depuis le commencement jusqu’à la fin.

Le frère Gabriel Mossier, trappiste du monastère de Chambaran, avait l’ambition d’être l’homme qui, après Jésus, aimerait le plus la Sainte Vierge en ce monde. Imaginez ! Toutefois, après quelques années de vie religieuse, il se trouva plongé dans l’agonie, les ténèbres, les tentations... Le diable voulait absolument casser cette vocation magnifique. C’est alors qu’il reçut une grâce d’élection : « Je crus entendre une voix intérieure qui me dit très distinctement : Aime Marie ! Aime Marie ! – Et dès ce moment c’en fut fait de mes épreuves. Non seulement plus de craintes, plus d’angoisses, plus de difficultés, plus de peines ; mais des joies et toujours des joies, parce que la Vierge, ma toute bonne et céleste Mère, change et transforme tout en délices ! Tout ! jusqu’aux humiliations les plus amères, jusqu’aux sacrifices les plus sanglants ! J’ai le ciel sur la terre et il m’est impossible de faire pénitence, moi qui ai été si pécheur ! »

Les trois Personnes divines qui s’aiment d’une manière incompréhensible à nos esprits, aiment aussi toutes les Trois cette Femme, cette créature exquise, la Vierge Marie, au Cœur Immaculé. Ils l’aiment tellement qu’ils la cherchent comme interprète et médiatrice pour ramener tous ces barbares, ces cœurs desséchés que nous sommes.

Nous avons une Mère. C’est par la Sainte Vierge que toutes les grâces du Saint-Esprit nous sont données. On dit que le Saint-Esprit est comme l’âme de l’Église ; Il est comme l’âme de la Vierge Marie. On voit bien que les chrétiens nécrosés n’aiment pas la Vierge Marie. Ils sont comme des fils dégénérés. Cela ne leur dit rien. Elle est apparue à Fatima, cela ne leur dit rien. Elle a fait des révélations étonnantes qui peuvent les aider, cela leur est égal. Comment peut-on négliger ce cadeau qui nous est fait !

La Vierge Marie est établie comme notre véritable Mère entre Dieu et nous, Mère de Jésus, le Fils de Dieu, mais en même temps, notre Mère à tous, on a tous besoin d’une mère. Que nous apprend-Elle ? Elle nous adoucit, Elle nous purifie, Elle nous réjouit de sa tendresse et finalement, Elle nous apprend à aimer, à L’aimer Elle d’abord et puis à nous aimer en Elle. C’est magnifique !

C’est l’amour de Dieu, diffusé, répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. Une fois que nous aimons la Vierge Marie, nous l’aimons tellement que nous sommes prêts à faire ses volontés. À La Salette, la Vierge Marie a parlé avec l’autorité même de Dieu. Une bonne mère – je pense à la mienne – aime bien ses enfants, mais elle leur apprend la loi de Dieu, elle exige d’eux qu’ils marchent droit. Une mère, ce n’est pas simplement une tendresse molle, mais ferme. La Vierge Marie a su apparaître à La Salette comme l’Envoyée du Dieu de colère qui exterminerait l’humanité si l’humanité ne se convertissait pas. Et l’humanité n’en a presque rien fait. Elle est revenue à Fatima, Elle ne nous a pas montré la colère de Dieu, parce que les choses étaient tellement épouvantables, en pleine grande guerre de 14-18 qu’Elle aurait craint de nous écraser, mais Elle a montré un visage triste pour dire : « Si cela continue comme cela, mes enfants, vous allez être l’objet d’un châtiment terrible. »

Voyez à quel point nous sommes saisis d’amour de la Vierge Marie qui nous aide à faire la volonté de Dieu, Elle est toute proche de nous. Mais Elle est tellement sainte, tellement pure, tellement parfaite, tellement belle, tellement bonne qu’Elle est toute proche de Dieu. Alors, aimer la Sainte Vierge est une grande grâce, une grâce d’élection.

Abbé Georges de Nantes
Extraits des sermons du 20 septembre 1993 et du 17 mai 1997