1er NOVEMBRE 2022 - TOUSSAINT

Le Ciel

MON Dieu, nous vous adorons dans votre Sainte Trinité glorieuse au Ciel, Père, Fils et Saint-Esprit, dans votre infinie perfection, majesté, beauté, mais, en ce jour de la Toussaint, entouré de cette immense couronne des saints et des anges.

Nous vous prions de nous inspirer quelques prières et affections, de mobiliser notre affection, notre mémoire, notre volonté, quelques instants dans le but d’adorer votre majesté toute bonne et miséricordieuse pour affirmer comme vrai, espérer comme très bon, ce Ciel que vous nous promettez, si toutefois nous sommes fidèles.

Je me fais une peinture de ce Ciel avec ma pauvre imagination ; j’essaie de me représenter les myriades d’anges, les saints dont les visages sont radieux de joie et de bonheur. Cette joie, cette perfection, cet amour, cette beauté, cette allégresse définitivement empreints sur leurs visages, dans leur comportement, leur être glorifié me frappe.

Fête éternelle dont vous êtes le centre, Père, Fils et Saint-Esprit ! Tel est le bonheur que vous nous promettez.

En cette fête de la Toussaint, toutes les fois que je reviendrai aux saints par la pensée et par le cœur, je penserai que ces saints s’occupent de nous : saint Michel Archange n’est pas perdu dans l’extase de son Dieu, très loin de mes petites affaires politiques et temporelles, mais Protecteur de la France. Quelle révélation ! Celui qui a vaincu le démon, chef des armées angéliques, est le protecteur de la France !

Je ne l’aurais pas cru, jamais imaginé. Il fallait être sainte Jeanne d’Arc pour prier les saints de sa paroisse comme des personnes vivantes, protectrices, comme des cœurs sensibles.

Je voudrais garder ces pensées pour, aujourd’hui, avoir des élans de ferveur et de reconnaissance envers vous, mon Dieu, envers la Vierge Marie et les saints.

Il y a une voie montante et descendante entre le Ciel et la terre. Je me remémorerai les saints qui sont revenus sur terre comme la bienheureuse Anne de Jésus, fondatrice du Carmel en France, apparaissant dans un songe mystérieux à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et lui manifestant une tendre affection ! Pensons encore aux saints qui descendent du Ciel et apparaissent tout au long de la vie de sainte Jeanne d’Arc.

Je serai donc rempli d’affections et de tendre dévotion à cause de votre bonté envers nous, à cause de l’intérêt des saints pour nos affaires. Aucune entrée ne leur est interdite, je leur ouvre les portes de ma demeure et je suis heureux qu’ils viennent m’aider, me conseiller.

Je serai rempli d’affections tout au long de ce jour de fête, mon cœur se lèvera sans cesse vers ces personnes glorieuses.

Je voudrais leur ressembler, car s’ils descendent sur cette échelle, il faut aussi que j’y monte, que je devienne un être céleste, ressuscité avec le Christ.

C’est la grâce de la Toussaint de se sentir relié aux êtres célestes par un mouvement montant et descendant. Je vivrai donc cette journée dans une perpétuelle osmose avec les saints du Ciel. Mon Dieu, il n’y a pas de rupture entre ces deux mondes.

Si je vis ces considérations, si elles enflamment mon affection, si je donne mon cœur dans cette affection aux saints du Ciel, il faudra que cela débouche sur des résolutions. Si j’ai la certitude d’être entouré de mon ange gardien, de mes saints patrons, je ne peux plus vivre comme si j’étais seul au monde. Il y a une sorte de lâcheté, de tristesse que je ne peux plus avoir, une sorte de bassesse que je ne peux plus commettre. J’imiterai sainte Jeanne d’Arc, de douze à dix-sept ans, s’entretenant avec les saints du Paradis et se formant à sa résolution définitive, à son grand départ.

Moi aussi, mon Dieu, je dois me préparer à vous obéir, à répondre à ma vocation.

Abbé Georges de Nantes
Extraits de l’oraison du 1er novembre 1977