Point 122. Une révolution nationale

1. Le malheur absolu de tant de peuples tombés sous le joug effroyable du communisme, la multiplication des foyers de guerre étrangère et civile, les troubles sociaux engendrés par une économie sans cesse perturbée, devraient avertir nos contemporains de la menace qui pèse sur eux. Pourtant, il semble que le monde poursuive en aveugle sa marche à l’abîme. La raison en est simple. Tous ses organes collectifs de réflexion et de décision sont inféodés au système capitalo-socialiste qui les empêche de se ressaisir et de réagir.

2. Pour une contre-révolution enfin populaire et libératrice, sur qui compter ? Sur quels exclus du “ pays légal ”, quels opposants, quels révoltés ? Au début des années 1980 existait une extrême gauche révolutionnaire excédée par l’oppression capitaliste et rebelle à l’embrigadement socialiste, ainsi qu’une droite conservatrice et nationale, avide de juste liberté et d’initiative, protestant contre le carcan de l’État bureaucratique et contre l’étouffement de la libre entreprise. Surtout, survivait encore une droite légitimiste, seule libre de toute inféodation, seule consciente des véritables oppressions économiques et politiques, et seule munie d’une doctrine de restauration. Aujourd’hui, nous devons constater qu’il n’existe plus d’élite, dotée d’un certain pouvoir, capable de renverser le système capitaliste.

3. La contre-révolution que les temps actuels ­exigent sera donc consécutive à l’écroulement du monde présent impie et au triomphe du Cœur Immaculé de Marie qui disposera aussi les cœurs et les esprits au retour à la vérité catholique dans tous ses aspects. Établi dans le culte de l’Immaculée, libéré de l’emprise de l’Argent, le peuple lui-même, instinctivement avide, en ses communautés naturelles, de liberté, de propriété, de responsabilité, aspirera à reprendre ses légitimes pouvoirs économiques en brisant le carcan de l’État capitalo-socialiste.

4. Cependant, il n’y aura pas de véritable restauration de l’ordre sans contre-révolution ou révolution nationale, c’est-à-dire sans renversement des institutions et des groupes sociaux oppresseurs à la faveur d’une terrible crise économique accompagnée d’un vide politique ou d’un violent mécontentement populaire. Cette réaction nationaliste pourra être provoquée soit par des hommes politiques déjà en place, soit par un coup d’État militaire, soit encore par l’arrivée au pouvoir d’un homme politique “ charismatique ”, capable de prendre en main les destinées de la nation. L’idéal serait évidemment la restauration au plus vite d’un pouvoir royal, par une intervention de la Providence.

5. La révolution nationale consistera à écarter du pouvoir économique et politique les organisations synarchiques occultes et oppressives, tant de la haute finance et de la grande industrie que des partis et de leurs filiales syndicales. Cependant, elle devra se faire hors de tout esprit de vengeance, sans “ ­ ­épuration ” ni lutte des classes. Elle ne devra en rien toucher, troubler la vie quotidienne du peuple. Mais elle devra anéantir et interdire les idéologies qui ont été le support mental et moral de l’oppression, et leur opposer, leur substituer fièrement les idées mères, les lois saintes et saines de notre véritable tradition populaire catholique et française.